Chapitre 2 :

"Harry, ouh ouh ? Tu vas bien ? Tu nous entends ?". C'était son oncle et sa tante qui agitaient frénétiquement leurs mains devant ses yeux pour lui capter l'attention. Harry encore abasourdit par ce qu'il voyait hocha la tête tel un pantin.

"Et bien, tu nous as fait une frayeur !" s'exclama l'oncle Vernon

"Oh que oui ! renchérit la tante Pétunia, nous avons cru que tu allais t'évanouir !"

"Non, non, ça va, je vais bien, je vous assure", articula Harry qui comprenait de moins en moins ce qu'il se passait.

Car, en effet, le spectacle auquel il assistait était des plus étrange, surtout de la part des Dursley. Au dessus de l'évier, une éponge nettoyait toute seule les ustensiles ayant servis à préparer le déjeuner et autres mets, le balai frottait le sol pour enlever les miettes de sous la table, l'oncle Vernon tenait dans ses mains potelées la Gazette du Sorcier et la baguette magique de la tante Pétunia remuait quelque chose qui semblait être de la pâte à gâteau (mais Harry ne put s'attarder dessus car sa tante se précipita devant pour cacher la dite casserole). Toujours dans l'entrebâillement de la porte de la cuisine, Harry alla finalement s'asseoir mais il restait perplexe sur ce qu'il se passait. Il en allait même jusqu'à se demander s'il n'avait pas perdu la tête (c'était-il cogné contre la porte de son placard pendant qu'il dormait, entraînant la perte de quelques neurones ?) ou pire encore, s'il n'était pas passé dans une dimension parallèle de laquelle il ne pourrait jamais revenir. Son oncle et sa tante, faire de la magie ? C'était inimaginable. Et pourtant, il semblait que cela était vrai. Tante Pétunia déposa une part de tarte à la citrouille dans l'assiette de Harry (enfin, "déposer" était un mot faible, "faire apparaître" était plus adapté !). Il n'osa que grignoter son déjeuner tellement il était surpris et pris de cours par ce qu'il voyait tout autour de lui. "Nom d'un chapeau pointu ! Il est déjà deux heures ?" s'écria soudainement tante Pétunia. Harry faillit tomber de sa chaise en entendant cette expression de la bouche de sa tante. Mais au nom de Merlin, que se passait-il ici ? Harry n'en savait absolument rien, mais il s'avoua intérieurement que cela ne lui déplaisait pas car c'était SON monde et qu'il s'y sentait bien (et il ajouta aussitôt :" Je n'aurais jamais cru dire ça un jour ! Je devrais mettre une croix dans le calendrier !"). Cependant, il voulut en savoir plus et se décida à poser des questions sur cette situation bien étrange à ses yeux. Tout à ses pensée, Harry ne remarqua pas que la tante Pétunia s'approchait, sa baguette magique pointée sur lui. "Mais ... mais que..." balbutia Harry en sautant de sa chaise prêt à éviter un sort lorsqu'il prit enfin conscience de la chose. Mais ce fut trop tard, sa tante prononça une formule qu'il ne connaissait pas, Harry ferma les yeux et plongea derrière sa chaise (pourquoi n'avait-il pas prit sa baguette ?). Il resta quelque seconde dans cette position avant de se rendre compte qu'il n'avait rien. Il se releva juste à temps pour voir son assiette plonger dans l'évier plein de vaisselle. Harry poussa un soupir de soulagement. Il ne remarqua pas l'expression étonnée qui se dessina sur le visage des Dursley. Avant que Harry n'ait pu dire quoique ce soit, ceux-ci s'empressèrent de lui ordonner d'aller se doucher et s'habiller plus convenablement que son T-shirt et son short mis à la hâte. Ils attendaient des invités et il était apparemment indispensable que Harry soit présent. Il ne chercha pas à savoir pourquoi et s'exécuta.

Encore sous la douche, tout à ses pensée sur ce changement des plus étonnant et inattendu, il entendit plusieurs craquements qui provenaient de il ne savait où mais qui lui semblaient familiers. Après s'être habillé, il regarda son reflet dans le miroir, il poussa un soupir en essayant vainement de coiffer (plutôt, dompter !) ses cheveux. Puis il finit par descendre les escaliers en se disant que les invités devait être arrivés mais que pourtant, il n'avait pas entendu la sonnette de la porte d'entrée. Bizarrement, il n'y avait plus aucun bruit dans la maison. Il s'avança prudemment vers la cuisine pensant que tante Pétunia devait y finir de cuisiner. Il glissa sa main dans la poche de son jeans et y sortit sa baguette magique (il n'avait pas le droit de faire de la magie, mais il n'avait pas envie de se retrouver démuni comme tout à l'heure; et en cas de légitime défense ...). Il ouvrit la porte, elle grinça un peu et Harry se figea un instant l'oreille aux aguets. Toujours pas de bruit, vraiment étrange ! Il entra doucement dans la cuisine. Regarda autour de lui, et ce qu'il vit du côté du salon lui fit froncer les sourcils (et il se dit que décidemment, il s'en passait des choses quand il mettait les pieds dans cette cuisine !).