Chapitre 5 :

A son grand soulagement, tante Pétunia appela oncle Vernon du haut des escaliers. Son oncle protesta qu'il avait entendu du bruit mais sa femme lui dit que c'était dans son imagination. Il lâcha la poignée, ferma la porte et à contre-coeur remonta se coucher. "Ouf, il était moins une ! Si seulement j'avais pensé à prendre ma cape d'invisibilité !" s'exclama Harry. Car en effet,dans sa chambre, au fond de la malle aux drôles d'objets, une chose qui ressemblait à de l'eau attendait qu'on l'utilise. Il sortit prudemment de son placard et se rua en silence sur la porte du garage. Il ne pouvait l'ouvrir (son oncle l'ayant fermée à double tour ! et lui ne pouvant se servir de magie sous peine d'être renvoyé de Poudlard). Il regarda alors dans la boîte à clé mais celle du garage n'y était pas. Il frappa quelques coups à la porte et en espérant qu'il entendrait, dit à Dudley de lui ouvrir. "Alohomora !". Il y eu un déclic et il la porte s'ouvrit. Dudley tira brusquement Harry vers lui et referma la porte.

"Tu es en retard !"

"Tu arrive à faire de la magie ? s'étonna Harry passant outre la réflexion de son cousin, et tu as une baguette en plus ?"

"Oui, j'ai appris à jeter quelque sort grâce à Vitmagic. Ce sont des cours par correspondance pour sorciers débutant ! Et la baguette, c'est une vieille que mon père à bêtement jeté à la poubelle et que j'ai récupéré !" expliqua Dudley.

Dudley l'invita ensuite à le suivre vers les profondeurs du garage. Harry vit alors le matelas miteux sur lequel son cousin dormait : il était effectivement entre la poubelle et l'étagère à confiture. Devant le matelas, une petite caisse retournée servait de table et dessus il y avait un vieux torchon troué en guise de nappe. Un reste de lampe de chevet, seule source de lumière, avait pris place sur le sol froid près de l'étagère. Dudley invita Harry à s'asseoir avec lui sur le petit matelas mais Harry préféra rester debout. "Je vais tenter de t'expliquer la situation que tu trouves si étrange." dit Dudley en tombant lourdement sur son matelas. Mais avant qu'il ne commence son récit, Harry se souvint brusquement d'une chose :

"Cet après-midi, quand je suis venu te voir, tu as évoqué un certain "autre". De qui voulais-tu parlé ?"

"Ah, euh, oui, c'est vrai ! C'est justement ce que je m'apprêtais à t'expliquer, répondit Dudley d'un air sombre. Celui que j'ai appelé l'autre est en fait... il hésita un instant puis continua voyant Harry l'encourager d'un signe de tête. "L'autre", c'est ... c'est le Spectre de la Vengeance !" finit-il par avouer.

Voyant l'expression d'incrédulité qui se dessinait sur le visage de Harry, il continua son explication :

"Voilà, c'est comme ça qu'il veut qu'on l'appelle et en fait, il... il te cherche."

"Moi ? fit Harry en se désignant lui même du doigt. Mais pourquoi ? Je n'ai rien fais, enfin je crois, pour faire venir ce spectre... spectre machin !"

"Spectre de la Vengeance ! corrigea son cousin d'un ton qui lui fit penser à celui de Hermione. Ces spectres n'apparaissent pas sans raison ! Généralement, ce sont des gens que nous connaissions et qui sont maintenant décédés. Ils reviennent de l'au-delà pour se venger de quelque chose et de quelqu'un en particulier ! Personne dans ton entourage n'est mort devant tes yeux ?" interrogea Dudley.

"Biensûr que non ! affirma Harry. Je n'ai aucun proche qui est décé.. mais il s'interrompit brusquement. Cédric Diggory ! souffla-t-il. Mais, c'est impossible, il ne peut vouloir se venger de moi, je ... nous étions amis."

"Il t'en veut forcement pour quelque chose."

Harry, toujours debout face à son cousin, croisa les bras sur sa poitrine en proie à une grande réflexion. Pourquoi Cédric lui en voudrait-il ? C'est Voldemort qui l'a tué, pas lui. Mais alors, peut-être lui en veut-il d'être resté en vie, de ne pas l'avoir secourut ? Perdu dans ses pensées, il se rendit compte au bout de quelques minutes que l'atmosphère du garage avait changé, un grand froid y régnait et la lampe de chevet brillait très faiblement. Soudain, un vent glacial se leva dans le garage. Harry voulut saisir sa baguette mais Dudley fut plus rapide que lui et lui jeta un sort d'immobilité. Il se rua ensuite sur Harry et lui enserra les bras sur sa taille tandis qu'une petite tornade apparaissait. Harry essaya de se débattre mais ne parvint pas à se dégager de l'étreinte de son cousin.

"Mais qu'est-ce que tu fais, bon sang !" cria Harry à l'adresse de son cousin

"Regarde devant toi", lui ordonna une voix sortie d'outre-tombe.

Harry détourna la tête pour voir que la petite tornade s'approchait et s'estompait pour laisser entrevoir une silhouette. La tornade se dissipa totalement et Cédric Diggory apparut : il était pâle comme un cachet d'aspirine mais avait l'air furieux et mauvais.

"Enfin je te retrouve, siffla le spectre. Merci Dudley pour ta précieuse aide."

"Quoi ?" s'exclama Harry

"Et oui, tout ceci n'était que du cinéma ! Tu ne pensais tout de même pas que mes parents me laisseraient dormir là où toi tu devrais être, dit Dudley dans un ricanement mauvais. Toute cette mascarade était seulement pour te piéger, pour que l'on puisse enfin se débarrasser de toi !"

Harry s'agita mais ses efforts étaient vain, il ne fit pas bouger un doigt de Dudley qui le tenait fermement. Comment avait-il pu se laisser abuser ? Il aurait dû plus se méfier comme il le pressentait en s'étant réveillé ! Comment allait-il pouvoir échapper au spectre en colère ? Celui-ci s'approcha de Harry en tendant une main vers son coeur.

"Il est à moi ! Ton coeur est à moi ! HAHAHAHAHA", rigola amerment le spectre tout en continuant d'avancer.

Sa main touchait maintenant presque Harry qui se sentait comme happé par un froid si intense. Ce froid qui lui engourdissait l'esprit. La main du spectre effleurait maintenant son torse. Harry n'entendait plus rien sauf une petite voix qui résonnait et appelait "Viens Harry, viens à moi." La voix était si douce, si accueillante... Lorsque soudain, la chaleur le recouvrit peu à peu. Ouvrant les yeux, il remarqua que le spectre avait reculé. Quelqu'un près de la porte semblait vouloir aider Harry.