Une vie, des vies…
Je regardai Hore'a jouer dans le jardin avec Max, le jeune chien que je lui avait acheté six mois plus tôt.
Cette petite fille respirait aujourd'hui la joie de vivre. Cassandra s'était fait un devoir de l'initié aux ''bienfaits'' de la Terre comme elle les qualifiait elle-même et qui était pour moi des magasins sans intérêts…
Enfin, cette pauvre Hore'a avait été initiée à la société de consommation à mon grand malheur !
Je crois que ça avait fait du bien à Cassie de l'avoir… C'était en quelque sorte sa petite sœur…
Je l'avais adoptée quelques jours après la victoire sur Bellone. La Goa'uld avait d'ailleurs prit la clef des champs si bien qu'on ignorait où la trouver.
Le projet Porte des Etoiles avait été repris et était à présent indépendant. J'étais seul maître à bord, ce qui n'était pas pour me rassurer. Heureusement Daniel, Teal'c, Jacob, Bratac, Hiilya et Ishtar m'était d'une grande aide.
Nous avions tous du mal à faire une seconde fois le deuil de Sam, moi le premier.
Hore'a m'avait beaucoup aidé. Elle était si petite et rêveuse. Je l'aimais énormément… je l'aimais comme ma fille. Officiellement nous avions tous tenu à ce que Sam soit sa mère, malgré sa mort. La fillette en avait d'ailleurs était heureuse. Elle avait enfin une mère et un père aimant.
Nous étions tous chez moi, Daniel, Teal'c, Jacob, Bratac, Ferretti, Parker, Hiilya et Ishtar comme cela nous arrivait souvent depuis notre retour sur Terre. Nous parlions de tout et de rien… De la base de Hope que j'avais confiée à un jeune général fraîchement promu… De notre nouvelle base sur Ranama… Des dernières nouvelles de l'équipe Atlantis…
Soudain un cri nous fit sursauter. Nous nous ruâmes dans le jardin. Hore'a était pétrifiée de terreur devant une équipe de jaffa entourant visiblement leur maître. Max gisait non loin de là, blessé et inconscient.
« Général O'Neill… » dit une voix. « Et ma chère lige… »
Je sentis Ishtar se tendre près de moi.
Bellone… Comment pouvait-elle être là ? Comment avait-elle pu passer nos défenses ?
« Que voulez-vous ? » m'énervai-je. « Laissez cette enfant ! »
Visiblement ça n'était pas dans les intentions de la Goa'uld puisque le jaffa qui tenait Hore'a ne bougea pas d'un cil.
« Paapppppaaaaaaaa ! »
Le cri de l'enfant me déchira le cœur. Je ne voulais pas perdre un autre enfant ! Pas question ! J'avançai vers la reine extraterrestre. Les jaffas me prirent pour cible. Mon pouvoir semblait vouloir me prévenir de quelque chose mais je restai sourd, omnubilé par l'idée de sauver ma fille.
''Sushi !'' entendis-je soudain. ''Tu l'as cette autorisation oui ou non ?''
''Je t'en pris, sois un peu patiente ! Rome ne s'est pas construite en un jour !''
''Je me fiche de Rome ! Il va se faire tuer cet ostrogot ! Et où est Toby ?''
''Je suis là ! On y va ?''
''Je ne sais pas… Sushi ! Elle est prête cette…''
''On y va !''
Je me figeai. D'où sortaient ces voix ? J'étais en train de devenir fou ! D'autant plus qu'il n'y avait visiblement que moi qui les avait entendue…
Un jaffa me prit pour cible… Hore'a se mit à pleurer… Allais-je mourir ? Oui, sans doutes… et je retrouverais Sam… je la retrouverai…
NON ! Je ne pouvais pas ! J'avais promis ! Promis sur la tombe de Sam de m'occuper de Hore'a. Promis à la fillette de rester toujours avec elle.
Je ne pouvais pas mourir…
L'arme s'ouvrit et fit feu…
Allais-je être incapable de tenir mes promesses ? Etais-je si pitoyable que ça ?
Hore'a hurla, Daniel et Ferretti aussi… peut-être que les autres aussi, je ne reconnus tout simplement pas leurs voix…
« Non. »
Ce n'était pas un cri qui avait retenti dans le jardin, mais un ordre. Un ordre calme et posé. Un ordre irrésistible. Tellement irrésistible que la boule de feu se figea à mi-chemin entre la lance et moi.
Une femme apparue, brune, les yeux vert, très belle… et surtout entourée de cet espèce d'aura qu'arborait Oma Dessala.
Une Elevée ? Sans aucun doute possible.
Mais que diable faisait-elle là ?
Soudain un jaffa sembla prit de convulsions et s'écroula… aux pieds d'un homme autour duquel un aura semblable à celui de l'Elevée s'étendait…
Mais ce ne fut pas ça qui me laissa sans voix.
« Tobias ? » fis-je incrédule.
Mon ancien coéquipier me fit un signe de la main.
« Alors Jo', ça boum ? » s'exclama-t-il gaiement comme si nous ne nous étions pas vus durant quelques semaines.
Pendant ce temps sa compagne avait libéré Hore'a et mit au tapis une demi-douzaine de jaffas.
D'un geste de la main Tobias se débarrassa des autres…
Mais Bellone s'enfuit…
Je me ruais à sa poursuite. Elle entra dans une maison à quelques pâtés de maisons de la mienne. Je la savais inoccupée. Alors que j'entrais à la suite de la Goa'uld je vis que j'étais seul…
Je m'étonnai un instant que Teal'c ou Ferretti ne m'aient pas suivi mais n'y prêtai guère d'attention.
Bellone se retourna. Nous étions face à face.
« Que comptes-tu faire ? » ricana-t-elle.
Elle n'avait pas tort… Je n'avais pas d'armes… Quel idiot !
Elle leva la main pour user de son dispositif du ruban lorsqu'une lumière envahit soudain la pièce…
Je ne vis rapidement plus rien… J'entendis simplement la Goa'uld hurler…
Puis le cri se tut et la lumière disparue à son tour. Je me tournai alors pour remercier Tobias, ou son amie, qui devait être mon sauveur, ou sauveuse.
Et là, je me figea. Les informations ne semblaient plus arriver à mon cerveau !
Pourtant s'était bel et bien Sam que je voyais, appuyée au bar de la cuisine américaine, visiblement épuisée.
Je m'avançais, comme dans un rêve. Je posai ma main sur sa joue, m'attendant à ce qu'elle la traverse… Mais ce fut bien une surface chaude et douce que je touchais.
Ce contact me fit retrouver mes esprits. Je pris la jeune femme dans mes bras et la serrai contre moi de toutes mes forces de peur qu'elle disparaisse.
« Sam… » murmurai-je.
« Je suis là, » me répondit-elle sur le même ton.
Après un moment qui me paru une éternité je desserrai mon étreinte pour la regarder dans les yeux.
« Promet moi que tu ne disparaîtras plus, » suppliai-je en un murmure.
« Je te le promet, je resterais… » me dit-elle.
« Je t'aime, » conclus-je.
« Je t'aime, » me sourit-elle.
Je l'embrassais… enfin… Je savais que tout irait mieux à présent. Sam était avec moi. Tout ne pouvait allait que mieux…
Tout était parfait.
§ Fin §
