Durant les jours qui suivirent, Ginny avait répondu huit mille fois aux
mêmes questions et Harry compatissait vraiment. C'était la même chose pour
Luna et ce ne fut qu'à la réunion suivante de l'AD que Harry les aida à
mettre les choses au point de façon à ce que plus personne ne les ennuie
avec l'épineux sujet de conversation qu'étaient leurs capacités d'animagi.
Les deux jeunes filles s'étaient rapprochées l'une de l'autre et
maintenant, elles ne se quittaient plus qu'aux repas et pour dormir,
quoique, certains matins, on pouvait sentir un souffle d'air descendre les
escaliers qui menaient aux dortoirs des filles de la tour des Gryffondor...
Harry aurait juré entendre la voix de Luna chantonner à voix basse... En
plus de leurs cours et de leurs soirées à la bibliothèque, elles avaient
rendez- vous deux fois par semaine avec le professeur McGonagall pour
développer leur don.
Pour Harry, la vie à Poudlard était vraiment très calme ces temps- ci, trop calme à vrai dire. Il passait ses journées en cours ou à la bibliothèque et les seules conversations qu'il avait, il les partageait avec Hermione ou ses compagnons de chambrée. Plus le temps passait, et plus il venait souvent au chevet de Ron. Les crises de son meilleur ami s'intensifiaient et se faisaient de plus en plus fréquentes. Le teint du jeune homme était de plus en plus blanchâtre, ses cheveux autrefois flamboyants étaient devenus ternes et ne brillaient plus sous les rayons du soleil. Harry et Hermione sortaient de l'infirmerie plus abattus à chaque fois. Mrs Pomfresh avait tenté de les empêcher de revenir, mais ses tentatives s'étaient avérées inutiles.
Les semaines passaient encore et encore. L'hiver approchait et les bises de plus en plus froides glaçaient le sang des élèves alors que le mois d'octobre se consumait à une vitesse folle. Harry calculait les jours qui restaient avant que la potion d'éveil ne soit définitivement prête.
Le dimanche où la potion devait être terminée, Harry se réveilla en regardant les feuilles dorées tournoyer dans les airs, portées par des bourrasques. Les couleurs chaudes des feuillages de la forêt interdite avaient fait place aux tons sombres des branches des arbres déjà presque nus. Harry avait rendez vous avec Hermione dans la Salle Commune et ils allaient passer la journée avec Ron, en attendant la potion que Rogue devait lui apporter. Ces derniers jours, Hermione était devenue presque aussi blanche que le rouquin. Elle ne supportait plus de le voir souffrir. A présent, il avait une crise quasiment toutes les heures, et cela le jour et la nuit. Harry, Hermione, Ginny et Neville s'étaient arrangés pour établir des tours de garde pour ne plus le laisser affronter ses abîmes seul. Harry retrouva son amie à l'heure dite devant la cheminée et ils se rendirent en silence vers l'infirmerie. Ils emportaient toujours plusieurs livres pour s'occuper mais ces derniers temps, ils étaient totalement incapables d'en lire la moindre ligne. Comme toujours, ils s'assirent au chevet de leur ami et la journée passa dans le silence. Au fur et à mesure que la journée avançait, Mrs McGonagall et le professeur Dumbledore les rejoignirent pour attendre le professeur Rogue. Ils prirent place silencieusement sur le lit voisin de celui de Ron et Mrs Pomfresh vint vers eux.
- Bonjour professeur Dumbledore, professeur McGonagall... » elle inclina la tête pour les saluer « Pensez vous que le professeur Rogue aura terminé ce soir ? Mr Weasley semble vraiment mal en point. Six semaines. C'est trop pour un jeune garçon de son âge » Harry et Hermione tournèrent la tête dans sa direction pour mieux les écouter et Dumbledore continua sans émettre la moindre réserve.
- Severus sera ici dans quelques minutes. La potion est presque prête, elle doit juste refroidir.
Plus personne ne parla pendant de longues minutes avant que le directeur ne se remette à parler.
- Harry, Hermione... » les deux jeunes levèrent immédiatement la tête de leurs livres poussiéreux « Avant que Mr Weasley ne s'éveille » Mrs McGonagall toussota « Et il s'éveillera... Je disais, avant que Mr Weasley ne s'éveille, j'aimerais vous demander quelques services... »
Harry et Hermione se demandaient ce qu'il allait bien pouvoir leur demander. Quitter la pièce ? Il n'en était pas question ! Ils soutinrent le regard de leur directeur alors qu'il continuait, les yeux fixés par terre. Apparemment, Dumbledore n'osait pas regarder Harry dans les yeux en ce moment...
- J'aimerais qu'à son éveil, Ron ne se retrouve pas assiégé par des millions de questions à propos de ce qu'il a pu vivre durant ces six semaines. Quand il aura la force d'en parler, il pourra se confier aux personnes qu'il estimera dignes de confiance. Certaines choses sont difficiles à avouer.
Il regarda enfin Harry, brièvement mais intensément, à travers ses lunettes en demi lune, et il lui sourit doucement. Harry savait qu'il voulait parler de la prophétie et des mois dont il avait eu besoin pour affronter sa réalité, même si il n'était pas certain qu'il l'affrontait déjà. Dumbledore continua.
- Je voudrais aussi que vous laissiez à Ron quelques jours pour s'acclimater, puis il faudra faire en sorte qu'il reparte sur son chemin, et c'est ici que vous entrerez en jeu » il croisa ses longues mains sur ses genoux. Le professeur McGonagall était toujours immobile à côté de lui « Je vais vous demander de l'épauler surtout dans deux domaines. Les cours, et le Quidditch. Hermione, je pense pouvoir vous faire confiance pour lui construire un plan d'études qui l'aidera à rattraper les leçons auxquelles il n'a pas pu assister. Pour lui faciliter la tâche, il ne devra travailler sur son EFAS qu'après noël » Hermione acquiesça avec le même sérieux que si on venait de lui confier tous les secrets du monde sorcier « Harry, je vous demanderais de distraire Ron. Le Quidditch est très important pour lui et il semble que quand on monte sur un balai, les ennuis restent accrochés au sol et vous laissent en paix dans les airs... »
Harry connaissait cette sensation de ne plus sentir le poids des soucis, en ressentant le vent fouetter le visage.
- Je vous demanderais de bien vérifier que Mr Weasley prenne bien ses potions apaisantes tous les soirs. Puis-je compter sur vous ? » il leur posa la question plus par politesse qu'autre chose. Dumbledore savait que Harry et Hermione aideraient Ron du mieux qu'ils peuvent.
- Oui professeur. » Harry avait acquiescé fermement et sans hésitation.
- Très bien, je savais que...
Le professeur Dumbledore n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il fut interrompu par Ron. Celui-ci s'était mis à crier et cette fois, cela semblait pire encore.
- Noooooooohoooooon ! S'il vous plait, laissez-moi » il implorait quelqu'un à coups de gros sanglots mais plus aucune larme ne coulait sur ses joues creuses « Noooooon ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Je n'ai... Oh non ! Non ! Pas ça ! Non ! Noooooooohoooooon ! Arrêteeeez ! Laissez moi ! S'il vous plait ! Noooooooooooooooooon !
Mrs Pomfresh avait accouru et les cinq personnes présentes dans l'infirmerie essayaient de maintenir Ron en place. Harry et Hermione ne s'y étaient jamais habitués. Jamais ils n'avaient pu devenir moins sensibles aux cris de détresse de leur ami. Quelqu'un semblait prendre un malin plaisir à le torturer et cela devenait de pire en pire chaque jour. Les crises se faisaient de plus en plus intenses et de plus en plus longues. Celle-ci dura une douzaine de minutes et le rouquin finit par redevenir immobile, tel le cadavre d'une victime de l'Avada Kedavra. Il affichait une expression terrifiée et troublée. Cette fois, Hermione n'avait pu se retenir d'éclater en sanglots et de s'effondrer dans les bras de Harry. Le professeur McGonagall semblait tout aussi secouée. Elle n'avait plus vu Ron lors d'une de ses crises depuis des semaines et avait du mal à prononcer le moindre mot. Elle parvint enfin à remuer les lèvres.
- A-Albus... si... si Severus ne... si la potion ne... nous savons tous les deux ce que... » Dumbledore lui coupa rapidement la parole. - Minerva, je vous ai déjà expliqué ce que j'en pensais. Severus va apporter la potion dans quelques minutes maintenant, et nous verrons à ce moment ce qui se passera...
C'est cet instant que choisit le professeur Rogue pour faire son entrée. Si la porte n'avait pas claqué derrière lui, personne n'aurait remarqué sa présence, sauf Dumbledore peut être. Le professeur de potions approchait silencieusement, tandis que sa longue cape d'un noir intense flottait derrière lui. Il fixait le lit de Ron d'un regard sombre. Les professeurs McGonagall et Dumbledore se levèrent quand il les rejoignit.
- Vous voilà enfin, Severus... » Dumbledore lui sourit aimablement et McGonagall reprit d'un ton plus incertain.
- Avez-vous la... potion ? » elle commençait à trembler tandis que Mrs Pomfresh les avait rejoints, attendant de pouvoir se rendre enfin utile.
Rogue sortit alors calmement une minuscule fiole d'une de ses poches intérieures. Elle était très fine et faite d'un cristal extrêmement fragile. Elle ressemblait à une goutte d'eau suspendue dans les airs. A travers ses parois, Harry pouvait voir un liquide d'un blanc immaculé et éclatant dont il semblait émaner une chaleur intense. Cette lumière rassurante contrastait à merveille avec les abîmes sombres dans lesquelles Ron devait stagner. Dumbledore prit enfin la fiole, l'examina intensément et la tendit enfin à Mrs Pomfresh.
- Allez-y Pompom.
Harry la regarda se saisir précautionneusement de la précieuse potion et la manipuler doucement. Puis son regard se posa inévitablement sur Rogue. Celui-ci lui sourit alors d'un air diabolique et froid. Soudain, Harry fut saisi d'une panique affreuse. Et si Rogue avait fait ce qu'il avait dit lors de leur dernier cours d'Occlumencie ? Et si il avait fait exprès de rater la potion d'éveil ? Ou pire ! Et si il avait gaspillé la précieuse essence de Mimbulus Mimbeltonia et créé une potion d'endormissement ? Harry savait qu'elle existait, ils allaient commencer à la travailler la semaine suivante au cours de potions... Il ne savait pas quoi faire alors que Rogue semblait s'amuser de sa panique. Devait-il le dire à Dumbledore et ainsi admettre qu'il avait pratiqué la Legillimencie et eu une peur bleue de Rogue ? Ou devait-il se taire et éviter d'avouer à tous le sentiment terrible qui le figeait dans un bloque de glace. Mrs Pomfresh s'approchait de Ron, elle approchait la fiole de ses lèvres blanches et desséchées. 'Harry ! Réveille toi ! C'est de ton meilleur ami qu'il s'agit !'. Il ferma les yeux pour se saisir de la moindre once de courage qui se cachait au plus profond de lui. 'Je dois le dire !'. Il ouvrit les yeux et cria.
- Non ! » il s'était jeté aux côtés de Ron mais il était trop tard et Mrs Pomfresh lui avait déjà donné le contenu de la fiole. C'est alors que Ron fut pris d'une crise de spasmes incontrôlables. Il s'était remis à crier comme un fou.
- Noooooon ! Nonhon ! Aaargh ! Pitié ! Laissez moi ! »ses jambes et ses bras tremblaient tellement que personne ne pouvait contenir ses gestes « Arrêtez... non ! Non ! Pas ça ! Au secouuuuuurs... » il pleurait maintenant.
Harry le savait. Rogue avait trafiqué la potion d'éveil, et il devait le dire. Il lâcha Ron et s'avança vers son professeur.
- Vous l'avez fait ! » son regard devint dur et sévère tandis que Rogue esquissait un léger sourire « Vous avez fait exprès de la rater, vous... » Dumbledore se leva et le prit par l'épaule alors que Ron criait à la mort.
- Harry, assied toi... Nous n'étions pas certains que la potion marcherait...
- Ce n'est pas vrai ! Vous le disiez il y a cinq minutes... Au cours d'Occlu... » il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Ron poussa un long hurlement strident.
- Je veux mourir... Arrêtez, nonhon ! S'il vous plait, ...non... pas ça... pas encore. Tuez moi !... Non ! Non ! noaaaaaaaaaaooooooon !
Soudain, Ron se releva et s'assit si vite qu'il bouscula Hermione et le professeur McGonagall qui essayaient toujours de le maintenir immobile et... il ouvrit les yeux. Ses iris étaient embués de larmes et il tremblait toujours. Il regardait autour de lui, effrayé, comme un petit animal sauvage qui venait d'être capturé. Il replia ses jambes sur lui pour prendre une position fœtale et se balança doucement d'avant en arrière en pleurant. De larges cernes grises s'étendaient sous ses paupières mi-closes et il pleura. Dumbledore s'avança enfin vers lui.
- C'est fini Ron » il avança sa main vers l'épaule du jeune homme et Ron la repoussa très vite avant de reprendre la même position.
- Laissez-moi, je sais que c'est un rêve, je sais qu'il fait ça pour me faire mal. Il le fait toujours » il récitait ça tout bas comme si il se parlait à lui-même, comme si il déclamait une simple prière. Ce fut Hermione qui s'approcha maintenant de lui.
- Ron... » elle lui caressa le front tout doucement et il se laissa aller à ses caresses, s'octroyant un peu de chaleur « C'est moi... le professeur Rogue a fait une potion... avec le Mimbulus Mimbeltonia de Neville... » elle s'approcha encore un peu plus de lui et posa doucement ses lèvres sur son front brûlant « Ron... je te promets... » il ne la repoussa pas mais ne semblait toujours pas y croire.
- Je sais que non... il sait... il sait que c'est de te voir qui me fait le plus mal... » et il se mit à pleurer plus fort en resserrant ses genoux contre sa poitrine tandis qu'elle l'enveloppait de ses bras « Hermione ne ferait jamais ça, elle me déteste... il sait que quand tu es là, ça me fait encore plus mal que le reste... il va revenir et... il va recommencer... »
- Ron... » Hermione ne savait plus quoi dire et elle versa de grosses larmes qui tombèrent dans les cheveux de son ami « Ron... je suis là... regarde moi... » Dumbledore l'interrompit.
- Miss Granger... nous allons lui donner une potion pour qu'il puisse dormir et il ira mieux demain... »
Il l'écarta de Ron, non sans mal et Mrs Pomfresh fit boire au rouquin une potion de sommeil sans rêves puis le coucha. Il s'endormit enfin et ses traits étaient maintenant relâchés. Il semblait presque serein. Tous restaient silencieux et assis sur les lits voisins de celui de Ron. Rogue recula alors.
- Si vous n'avez plus besoin de moi... je vais rejoindre mon bureau...
- Très bien Severus... Je vous remercie beaucoup pour cette potion... » Dumbledore se leva et lui serra la main « Merci Severus »
Rogue se retourna et lança un bref regard glacial et moqueur à Harry, puis il quitta l'infirmerie. Dumbledore se tourna vers Mrs McGonagall.
- Minerva, je suppose que Molly et Arthur attendent impatiemment des nouvelles de leur fils...
- Bien sur Albus... Je vais tout de suite les informer que Ron s'est éveillé et que Molly peut venir quand elle le souhaite...
- Très bien Minerva, à tout à l'heure » elle se tourna vers Harry et Hermione et le directeur comprit tout de suite ce qu'elle pensait « Je sais, je vais m'occuper de Mr Potter et de Miss Granger... » et elle quitta elle aussi l'infirmerie.
Harry et Hermione se retrouvaient seuls avec leur directeur et ils savaient qu'il allait leur dire de retourner dans la tour des Gryffondor, mais ils ne l'entendaient pas de la même manière. Le directeur s'approcha d'eux mais Hermione se leva et se planta devant lui, les bras croisés et l'air décidé.
- Nous ne rentrons pas dans nos dortoirs » Dumbledore sourit lentement.
- Miss Granger, je n'en attendais pas moins de vous, mais dites vous bien que Mrs Weasley va bientôt arriver et que Ron ne restera pas seul. De plus, il dort et est en sécurité maintenant. Et si je peux me permettre, si vous voulez pouvoir aider votre ami, vous devez vous reposer aussi...
Harry se leva, c'est vrai qu'il voulait être efficace et prêt à aider son ami, il avait besoin d'un peu de repos mais Hermione ne bougeait toujours pas d'un centimètre.
- On peut très bien se reposer ici, il y a assez de lites que je sache... » elle lançait un regard défient au professeur Dumbledore. Celui-ci soupira bruyamment.
- Et bien, je suppose que je n'ai pas le choix mais je VEUX que vous dormiez » son regard s'était fait plus impératif tout à coup et Hermione acquiesça.
- Très bien professeur.
Il agita lentement sa baguette et fit apparaître des vêtements de nuit et de larges couettes confortables sur les lits voisins de celui de Ron puis prit poliment congé des deux jeunes Gryffondor. Lorsqu'il quitta la pièce, ils se changèrent chacun de leur côté puis s'allongèrent silencieusement sur leur lit respectif. Après quelques minutes, Hermione chuchota le plus bas possible.
- Harry... Qu'est-ce que tu allais dire tout à l'heure ? A propos du cours d'Occlumencie ? Je veux dire... est-ce que Rogue t'a dit quelque chose à propos de la potion ? C'est pour ça que tu avais tellement peur ? » Harry restait silencieux et elle se leva doucement sur son matelas « Harry ? »
- Je ne voulais pas qu'il lise en moi... » il semblait pensif « alors je me suis défendu et c'est moi qui me suis mis à lire dans les siennes » Hermione quitta son lit et s'assit au bord de celui d'Harry qui lui tournait toujours le dos « J'ai vu un souvenir de quand il était à Poudlard, avec les maraudeurs et... maman. puis je l'ai vu dans le bureau du professeur Dumbledore, le prévenant que Voldemort en voulait à mes parents... » il se tut quelques secondes puis reprit encore plus bas « puis je l'ai vu avec lui... avec Voldemort, cet été... » il se retourna et s'assit pour regarder Hermione dans les yeux « j'ai eu tellement peur, et je l'ai quitté »
- Harry... C'est pour ça que tu ne voulais pas en parler... » il baissa les yeux et se mit à rire tout bas.
- Oh non... C'était de Rogue dont j'avais peur... » Hermione lui adressa un regard interrogateur « Quand il s'est éveille, il... il a été... comme je ne l'avais jamais vu. Il m'a dit qu'il allait peut-être avoir un petit problème avec la potion d'éveil et... Oh Mione... si tu avais vu son regard... »
Elle le regarda doucement et d'une façon rassurante et posa sa main sur son épaule, comme pour essayer de le rassurer. Hermione savait qu'il ne lui dirait plus rien ce soir et que ses souvenirs devaient lui être terriblement pénibles. Sans plus parler, ils se cachèrent et s'endormirent en attendant de revoir Ron.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, Harry vit Hermione, Ginny et Mrs Weasley veiller un Ron endormi paisiblement. Un soleil éclatant éclairait le visage de son ami qui semblait avoir repris quelques couleurs, même si celui-ci semblait encore affreusement pâle. Il mit ses lunettes et s'assit sur son lit. Mrs Weasley lui sourit tendrement.
- Bonjour Harry » celui-ci bâilla.
- Haaaahaaaaaaa... il... il s'est déjà réveillé ?
- Non Harry chéri, il se repose encore.
Harry posa les pieds sur le sol et fixa un point dans le vide de longues secondes jusqu'à ce que huit heures sonnent. Mrs Weasley se leva et posa ses mains à sa taille.
- Vous trois ! Qu'est-ce que vous faites encore ici ?! Vos cours commencent dans une demi heure et vous êtes toujours en pyjamas ! Allez hop ! Dépêchez vous... Je peux vous promettre que Ron ne bougera pas d'ici de si peu !
Et ils partirent quelques minutes plus tard vers la Grande Salle. La journée passa plus lentement que d'habitude et Mrs McGonagall et Hagrid avaient beau leur apprendre des choses passionnantes... Harry et Hermione avaient du mal à y prêter attention. Tout ce qu'ils voulaient, c'était retourner à l'infirmerie pour voir Ron. Pendant deux jours, ils lui rendirent visite le plus souvent et le plus longtemps possible. Ron avait eu du mal à se rendre compte qu'il était enfin éveillé mais l'idée avait finalement fait son petit bonhomme de chemin. Il ne souriait toujours pas mais parlait de choses et d'autres. Il n'avait encore confié à personne ce qu'il avait vécu et Harry savait qu'il ne le ferait pas de si tôt. Peut- être même qu'il ne le ferait jamais...
Mrs Weasley était rentrée car elle avait des 'choses' à faire mais tous savaient qu'en ce moment, les membres de l'Ordre du Phoenix se démenaient comme des fous pour assurer le plus longtemps possible une certaine sécurité. Ce fut seulement mercredi soir que Ron rentra dans la tour des Gryffondor. Harry, Hermione et Ginny étaient venus le chercher à l'infirmerie. Il était assis sur le bord de son lit, vêtu de son vieil uniforme qui était devenu trop large pour lui. Son regard se perdait dans le vide mais lorsque sa sœur et ses deux amis entrèrent, il esquissa un sourire.
- Je suppose que je ne peux plus me cacher bien longtemps maintenant, hein ? » Ginny lui prit la main.
- Ron, tu sais que maman et le professeur Dumbledore ont dit que tu pouvais rester quelques jours de plus ici...
- Je sais Ginny » ils sortirent de l'infirmerie et se dirigèrent vers leur tour « mais je ne fais rien de bon ici, et puis je m'ennuie un peu... »
Harry ri plus bruyamment que d'habitude. Il ne savait pas vraiment comment agir avec Ron... donc il riait fort à ses moindres blagues. En fait, Harry n'osait pas se l'avouer mais ce dont il avait le plus peur, c'était que Ron fasse comme après avoir gagné le dernier match de Quidditch de la saison passée. Harry avait peur que Ron raconte en long et en large ses péripéties. Cela ne pouvait que lui faire plus de mal que de bien. Mais les conflits intérieurs auxquels Harry était en proie n'étaient rien comparés à ceux qu'affrontait Hermione. Depuis le début de l'éveil du rouquin, elle lui avait à peine adressé quelques mots. Tous les sujets qu'elle avait abordés concernaient le programme d'étude qu'elle lui avait concocté. Peut- être qu'au fond, elle se disait que maintenant, toutes les plus jolies filles allaient lui tourner autour et qu'il n'allait plus avoir besoin d'elle. Donc elle profitait de tout ce qui était à sa portée, c'est- à-dire les cours, pour s'accrocher à lui. Harry l'avait compris très vite. Il avait vu les réactions de son amie quand Ron dormait et il ne pouvait que voir la différence dans son comportement depuis qu'il était éveillé. Il était temps de mettre un sujet de conversation sur le tapis pour rompre le silence.
- Ron... Quand on va arriver dans la Salle Commune, on va écarter les autres, comme ça tu pourras monter dans le dortoir plus vite...
- Harry, ne te tracasse pas, je vais essayer de me débrouiller tout seul.
Ce qu'Harry craignait semblait se préparer. Ron allait s'étendre sur ses cauchemars... tanpis pour lui après tout... si c'est ce qu'il veut... mais Harry allait rester derrière lui, quand même... Ils parlèrent alors des nouveaux joueurs de Quidditch de l'équipe de Gryffondor jusqu'au moment où ils entrèrent dans une Salle Commune bondée de monde. Ils firent éclater des feux d'artifice spéciaux 'Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux'. Des centaines de confiseries et plusieurs pichets de bièrraubeurre étaient disposés sur des tables. Harry, Hermione et Ginny essayaient d'empêcher le mouvement de foule mais Ron se retrouva bien vite poussé dans un fauteuil au coin du feu avec une chope en main et un sachet de Dragées Surprises de Berthie Crochue sur les genoux alors qu'il était assailli de huit mille questions. Harry, Hermione et Ginny étaient debout juste derrière lui, guettant les moindres signes de fatigue de leur ami. Ron leur adressa alors un léger sourire rassurant pour leur dire que ça allait aller. Collin Crivey démarra alors les hostilités et d'autres questions fusèrent.
- Alors ! Raconte nous Ron !
- Tu as eu des rêves ?
- Ou alors des cauchemars ?
- Il y avait qui dedans ?
- Tu te souviens de qui t'a attaqué ?
-...
- Euh... Je vais peut-être tous vous décevoir mais je ne me souviens de rien du tout, vraiment » il sourit tristement et Collin revint à la charge.
- Mais tu sais quand même de quoi tu as rêvé ? » le rouquin fit non de la tête.
- Non... tout ce que je sais, c'est que c'étaient des choses pas très drôles parce qu'on m'a dit que... je dormais... mal...
Qu'il dormait mal ! C'était le moins que l'on puisse dire ! Harry se rendit soudain compte qu'il avait très mal estimé la réaction de son meilleur ami. Il restait très sage dans ses propos. D'un autre côté, c'est vrai qu'il ne se souvenait pas de ses agresseurs (Dumbledore avait investigué ses moindres souvenirs) mais Ron avait encore très souvent ce regard vide qui indiquait qu'il repensait à ses cauchemars. Personne n'avait encore pu découvrir qui était le 'il' qui lui faisait tellement peur et qui semblait avoir passé son temps à le torturer salement. Ron répondit encore à des dizaines de questions par les mêmes 'je ne sais pas' ou 'je ne me souviens plus' en affichant le même petit sourire doux et après une bonne heure, il bâilla exagérément fort pour montrer qu'il était fatigué et Ginny et Hermione se positionnèrent devant lui et ce fut la brunette, qui s'était tue jusqu'à présent, qui se mit à parler.
- Vous voyez bien que Ron est fatigué ! Il est temps que vous le laissiez aller se reposer !
Tous acquiescèrent et Ron se leva en se dirigeant vers l'escalier en colimaçon qui menait au dortoir des garçons de cinquième année. Sur le chemin, il reçut des dizaines de tapes sur l'épaule, un pincement aux fesses (de qui ?), deux douzaines de clins d'œil et des 'bonne nuit Ron' ou 'A demain champion' ou encore 'Bienvenue parmi nous'. Les garçons ne furent enfin au calme qu'une fois la porte fermée derrière eux. Ni Seamus, ni Dean, ni Neville n'avaient posé de questions à Ron et ne comptaient pas le harceler, ce soir du moins... Harry regarda Ron se changer et s'asseoir sur le rebord de son lit à baldaquin. Il fixait de nouveau le vide en face de lui. Harry savait qu'il se remettait à penser à des tas de choses pas très faciles... Il lui demanda alors d'une façon maladroite si ça allait.
- Ca va Ron ? Tu sais, si quelque chose va pas, tu peux le dire... » celui ci réafficha un sourire absent comme par automatisme.
- Non, ça va Harry, j'ai juste sommeil. Après une bonne nuit, ça ira mieux, je serai d'attaque pour les cours... Heureusement que je n'ai pas le cours de potions cette année... pas très envie de voir Rogue ces temps-ci...
-°-°-°-°-°
Ron était assis sur son lit, les jambes repliées contre son torse. Il avait les doigts enfoncés dans la chair qui entourait ses chevilles, ses ongles en coupant presque la peau délicate. Il tremblait de tout son corps. Il essayait encore un peu d'approcher ses genoux de ses épaules. Sa tête appuyait lourdement contre ses rotules dont les contours s'étaient blanchis sous la pression. Il criait au secours mais aucun son ne se formait dans sa gorge. Son esprit se révoltait à l'intérieur de lui, ses pensées suffoquaient. Il serrait encore un peu plus ses jambes. De larges gouttes de sueur perlaient sur son front et descendaient le long de ses joues figées. Ses mâchoires livraient une bataille effrénée. Ses lèvres collées l'une à l'autre empêchaient le moindre signal de détresse d'en sortir. Ses entrailles le torturaient de l'intérieur. Il voulait mourir. Maintenant. Il sentait les flammes des enfers brûler et danser autour de lui, lui léchant la peau.
Ses amis ne se trouvaient qu'à deux mètres de lui. Il pouvait les appeler. Il savait que s'il le faisait, ils accourraient. Il savait qu'il avait besoin d'eux. Oh ! Merlin ! Il en avait besoin. Il ne pouvait sortir des profondeurs dans lesquelles il était enfoncé. Harry le soutiendrait pourtant. Hermione le serrait dans ses bras. Ses frères le feraient rire. Sa mère en prendrait soin. Sa mère le garderait auprès d'elle, si près qu'il pourrait sentir sa chaleur, si près que son amour pour lui l'irradierait. Mais il ne criait pas. Deux parties en lui s'affrontaient alors que ses muscles se crispaient sous l'étreinte de ses bras amaigris. Une partie de son esprit lui disait de crier à l'aide, que tout allait s'arranger, que des gens l'aimaient et tenaient à lui. Cette partie lui criait de hurler, là, maintenant. Cette partie voulait avertir les personnes qui se trouvaient autour de lui qu'il ne tiendrait plus longtemps. Cette partie voulait l'entourer de ses ailes fragiles, mais ces cris d'alarme étaient noyés sous les discours froids et apparemment plus rationnels de la seconde partie de son esprit.
La seconde partie lui riait au nez. Elle lui disait que, oui, ses amis l'aideraient, mais alors qu'ils ne le verraient plus de la même manière. Ils le prendraient pour un bébé, quelqu'un de faible. Ils le prendraient pour le petit Ronnie qui n'avait jamais pu faire aussi bien que ses frères aînés, qui n'avait jamais pu égaler son meilleur ami, qui n'avait jamais compté pour Hermione autant qu'elle comptait pour lui. Le petit Ronnie qui était un peu bête, mais exprès pour faire rire plus fort les autres. Le petit Ronnie qui était toujours là pour ses amis. Le petit Ronnie sur lequel on pouvait toujours compter.
Maintenant, ses ongles s'enfonçaient encore plus fort dans ses chevilles et la peau commençait à céder. Du sang allait bientôt traverser l'épiderme. La seconde partie de son esprit lui montrait le gros tas de boue qu'il formait là, assis sur ses draps froissés, tremblant, suant, pleurant sans faire le moindre bruit. La seconde partie lui donnait envie de mourir, de se détruire, vite, très vite. Cette saleté de partie d'esprit malade l'écrasait, le rendait incapable de réagir. Il n'en pouvait plus. Il n'en pouvait plus... Il devait... La voix qu'il avait entendue durant des semaines alors qu'il était inconscient à l'infirmerie revenait au loin. Ron pouvait désormais entendre de nouveau les ricanements froids du Seigneur des Ténèbres se rapprocher. Il allait sombrer, retomber dans ses abîmes. La force malsaine de Celui-Dont-Il-Ne-Pourrait-Jamais-Plus-Prononcer-Le-Nom resserrait peu à peu ses griffes autour de la gorge du rouquin. Tous les sentiments mélancoliques qui avaient reposé au plus profond de son âme durant sa vie entière se réveillaient et le submergeaient d'une vague glaciale, lui figeant chairs et os. Il tremblait encore plus sur son lit et il serrait tellement ses genoux contre son torse moite qu'ils semblaient presque s'y encastrer. La peau de ses chevilles cédait peu à peu sous la pression de ses ongles et une première gouttelette de sang en émergea pour ruisseler le long des os fins de l'arrière de son pied droit. Ron ferma les yeux et sentit son âme se déraciner lentement et, à cette sensation, un léger gémissement franchit ses lèvres. Ou n'était-ce qu'une nouvelle illusion ? Ses bras commençaient à desserrer leur étreinte alors que la voix du Seigneur des Ténèbres l'entourait à présent. Tout était noir autour de lui, sauf des flammes vertes qui s'approchaient pour lécher son corps, lui glaçant veines et artères.
Soudain, il sentit quelque chose de plus chaud l'entourer. Non, il ne voulait pas encore mourir ! Quelqu'un l'appelait. Ce quelqu'un lui voulait du bien. Sa voix faisait son chemin petit à petit à travers les ricanements du Seigneur des Ténèbres. Cette voix le ramenait lentement à lui. Elle éveillait la partie de son esprit qui voulait appeler à l'aide. Celle qui voulait vivre, rire, aimée, et être aimée en retour. Les ricanements et le gel ambiant reculaient maintenant, et la chaleur l'entourait enfin. Il se sentait bien. Son âme reprenait enfin racine en lui. Sa gorge se dénouait. Quelle merveilleuse sensation ! Qu'était-ce ? Qui était-ce ? Ron ouvrit les yeux et vit des mèches noires ébouriffées collées à ses lèvres. Il vit les bras de son meilleur ami le serrer contre lui, le ramener à la vie. Un baume semblait lui parcourir la peau et le réchauffer de l'extérieur comme de l'intérieur. Il sentit une gorgée d'un brûlant doux et agréable voyager tout au long de ses veines et de ses artères, dans ses poumons. Ron se sentait étrangement de mieux en mieux dans les bras de celui qui le connaissait le mieux au monde, dans les bras de celui qui, il le savait maintenant, ne le laisserait jamais de côté. Ron se laissa alors aller à cette étreinte douce et revivifiante et la partie de son esprit qui, plus tôt, le suppliait de crier à l'aide refit surface et le rouquin pleura dans les bras de son meilleur ami, Harry Potter. Non. Juste Harry.
Maintenant, tout allait aller mieux, la vie allait reprendre son cours, il allait travailler pour ses cours, il allait rejouer au Quidditch, il allait rire. Il allait vivre. Maintenant, Ron savait que quand la voix du Seigneur du Ténèbre approcherait, Harry la chasserait au loin. La chaleur qui émanait de son ami le grisait. Maintenant, il était prêt à tout affronter à ses côtés. Harry serait toujours là pour l'aider...
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Harry avait du mal à s'endormir. Ron était son meilleur ami et il ne savait pas comment se comporter avec lui ! Pourtant, lui avait toujours su comment agir quand Harry vivait des moments durs. Il se demandait si Ron dormait et il eut sa réponse après à peu près une heure. Il l'entendit pleurer. Harry se leva alors et ouvrit les rideaux de son lit pour voir son ami recroquevillé sur lui-même lever la tête pour lui adresser un regard triste et implorant. Harry fit alors ce qu'il aurait du faire depuis le début, il prit Ron dans ses bras et le serra fort contre lui jusqu'à ce qu'il s'endorme dans un sommeil sans rêves. Au diable la fierté masculine des ados de seize ans !
-°-°-°-°-
Avoir un ami qui souffre n'était pas facile à gérer. Dans le cas de Ron, Harry ne devait parler à personne de ce qui se passait réellement avant qu'il ne s'endorme. Il devait également affronter le regard des autres. Les cours de potions étaient les plus pénibles. Les serpentards le regardaient avec leurs habituelles expressions de rapaces voraces guettant leur proie. Les entraînements de Quidditch pendant lesquels il se retrouvait en paix consistaient maintenant à motiver Ron. Heureusement, cela semblait lui faire un bien fou. Dés qu'il quittait le sol, ses yeux pétillaient et il lui arrivait même de rire aux éclats après avoir effectué un looping particulièrement spectaculaire. Les réunions de l'AD étaient les 'havres de paix' de Harry. Ron semblait s'y appliquer sérieusement, avec l'aide d'Hermione bien sur... Il semblait avoir repris tout son retard sur les autres membres. Mieux ! Lors de la visite de Kingsley Shakelbolt, il était parvenu à créer le brouillard le plus compact après celui du professeur.
Hermione, quant à elle, honorait la promesse qu'elle avait fait au professeur Dumbledore. Elle faisait travailler Ron des heures durant, chose dont le rouquin lui était moyennement reconnaissant mais il n'osait jamais lui dire quand elle exagérait. La seule fois où il s'était plaint, ils étaient en train de travailler dans la Salle Commune vers une heure trente du matin et les ronflements d'Harry l'empêchaient de se concentrer. Un soir, il en avait parlé aux garçons.
- Hermione me rend malade, elle ne me parle plus que des cours et quand j'ose lui demander une pause, elle s'emporte et s'en va comme une Vélane en colère. Une vraie folle ! Moi je vous dis, les filles, je n'y comprendrai jamais rien !
Ron recommençait à reprendre ses raisonnements typiquement douteux et comiques, c'était bon signe mais Harry savait que celui concernant Hermione n'était pas tout à fait fondé. Harry avait beau être inculte en amours etc, mais il savait qu'en ce moment, Hermione souffrait de ne rien dire à Ron, qu'elle souffrait d'être rejetée, et qu'elle n'osait plus lui parler comme avant ou lui prendre le chou pour des bêtises.
Les trois amis étaient tous dans un état assez mélancolique. C'est dans cette ambiance morose qu'une semaine avant Halloween, Seamus Finingham leur distribua une invitation pour le moins interpellante.
Chers membres de l'AD,
Je suis heureux de vous inviter
A célébrer l'Halloween
En ma noble compagnie.
Au programme, soirée dans la cabane hurlante.
Oui oui oui ! Celle à l'architecture branlante !
Vous viendrez tous déguisés
Sans avoir oublié de vous désillusionner
Vous n'aurez à vous occuper de rien
Sauf de vous amener saufs et sains
Prêts à faire la fête
Et à faire des conquêtes.
Ne mangez mas trop au festin
Car vous aurez de quoi, c'est certain
Bien vous rassasier
Et rafraîchir votre gosier.
Mesdemoiselles, soyez jolies
Et messieurs, faites des folies !
Car les personnes les mieux costumées
Seront roi et reine de cette soirée.
Je me réjouis de vous voir tous
Prêts à vous engloutir dans le trou
Au pied du Saule Cogneur
Plus ou moins vers 21 heures
En espérant que vous soyez nombreux
Je vous salue, bande de pouilleux !
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Laissez moi une tite review, ça fait TELLEMENT plaisir !!!
Bon, et bien voilà ! Ouf ! J'en peux plus, après un marathon d'une journée, j'ai fini de taper ce super long chapitre ! Vive la vie !!! Bon, je suis assez fière de moi, j'ai fait ce que je pouvais pour décrire ce que ressentent un peu les trois persos... Je suis assez fière de l'invitation pour Halloween. En gros, c'est bien ce que je pensais, vous aurez un chapitre toutes les deux semaines maintenant parce que mes promoteurs de mémoire m'ont donné un max de boulot, en plus de mon stage et de mes patients Alzheimer...
Alors, excusez moi, j'ai pas le courage de relire pour les fautes d'ortho ce soir, on disait que je me faisait confiance et que j'en ai pas fait... De toute façon, si il y en a Boneless se fera un plaisir de me les signaler ) N'est-ce pas jeune homme...
La semaine prochaine : Halloween, j'ai décidé finalement de mettre un max de vos idées dans ce chapitre, j'ai même envie de faire un petit classement à la fin... Et j'ai peut être trouvé un cadeau pour le gagnant... J'ai dessiné les costumes (bon, je préviens, c'est pas de l'art et les visages et les mains sont affreusement laids) et j'en suis coumème fière.
Attention !!!! Pour les puristes, ma théorie sur Mark Evans pourra pas se vérifier... JKR a dit sur son site qu'il avait rien à voir avec l'histoire, pas de bol !!! Mais je vais faire comme si de rien n'était ici... d'accord ?
Pour finir, quelqu'un sait comment on fait les mises en pages (souligner,...) ou où on trouve les renseignements... Ce serait mieux pour moi et plus gai à lire pour vous aussi...
Allez, place aux réponses aux reviews...
- Alex-13 : Bien sur que j'ai eu raison de pas faire des animagi partout (surtout mon ti Harry). pour la voie Katie/Harry, on verra après, je te promets que ça va un peu bouger dans les amourettes dans peu de temps...
- KaTa :merci ô toi nouvelle revieweuse, j'espère que Ron a été assez présent dans ce chapitre-ci à ton goût ) Dis moi quoi hein ?! Gros bisous...
- Gwen : et ben encore merci, ça fait toujours plaisir, vraiment !!!
- Gh()st : pourquoi tu es si certain du couple Harry/Ginny, je le suis pas moi ) tu verras dans le suivant !!! Ca te plaira, promis (enfin j'espère je croise les doigts) mais va falloir attendre encore un peu :-p. Merci pour les descriptions, mais c'est du vécu ) alors c'est facile à écrire comme toutes les expés personnelles ! Bisous à toi...
- Boneless : alors, après grande lolotte, maîtresse des mots ? rolala, que je suis toute rouge !!! C'est trop trop trop ! ben heureusement que parfois tu trouves pas des erreurs, t'imagines si je faisais que ça ? Ce serait une vraie catastrophe !!! Re- re- réponses à tes questions (ou double forward puisque t'aimes angliciser...) 1) t'es un fan de Ginny/ Harry ? On verra si le chapitre prochain te plait... ptèt que oui, ptèt que non (je t'aide pas là) 2) tu croyais réellement que j'allais tuer Ron ??? mais non !!! Il est là et j'en ai besoin moi du petit choupinou... En plus c'est un de mes préférés !!! 3) Petit indice, Rogue a jamais été amoureux de Lily, en tout cas pour moi !!! 4) Tu verras... mystère et boule de gomme... 5) Non ! moi je suis POUR la personnalisation ! Je fais pas des études de psy pour rien... ) Allez gros gros poutouxes à toi !!!
- Philinas : merci pour ton ti mot aussi !!! Alors, tracasse pas pour les délais, je suis pas très rapide non plus dans mes updates ) C'est bizarre, sur ce site, tout le monde est d'accord avec ma décision de pas rendre Harry animagus et sur un autre, tout le monde est contre O-o je comprends pas toujours tout à la nature humaine... Ginny et Luna vont prendre peu à peu de l'importance mais ... pas tout de suite... enfin presque... et pour Neville, on va voir aussi ) Quoi je suis pas précise ? Moi ?!!! Je suis indignée là !!! Pour Ron, tu as ta réponse... il est enfin de retour et j'espère que tu as remarqué des changements... c'est pas facile à rendre, je suis pas une pro de l'écriture... Allez, gros poutouxes ma belle !!!
- Bartiméus : merciiiiiiiiiiii ! au suivant alors...
Pour Harry, la vie à Poudlard était vraiment très calme ces temps- ci, trop calme à vrai dire. Il passait ses journées en cours ou à la bibliothèque et les seules conversations qu'il avait, il les partageait avec Hermione ou ses compagnons de chambrée. Plus le temps passait, et plus il venait souvent au chevet de Ron. Les crises de son meilleur ami s'intensifiaient et se faisaient de plus en plus fréquentes. Le teint du jeune homme était de plus en plus blanchâtre, ses cheveux autrefois flamboyants étaient devenus ternes et ne brillaient plus sous les rayons du soleil. Harry et Hermione sortaient de l'infirmerie plus abattus à chaque fois. Mrs Pomfresh avait tenté de les empêcher de revenir, mais ses tentatives s'étaient avérées inutiles.
Les semaines passaient encore et encore. L'hiver approchait et les bises de plus en plus froides glaçaient le sang des élèves alors que le mois d'octobre se consumait à une vitesse folle. Harry calculait les jours qui restaient avant que la potion d'éveil ne soit définitivement prête.
Le dimanche où la potion devait être terminée, Harry se réveilla en regardant les feuilles dorées tournoyer dans les airs, portées par des bourrasques. Les couleurs chaudes des feuillages de la forêt interdite avaient fait place aux tons sombres des branches des arbres déjà presque nus. Harry avait rendez vous avec Hermione dans la Salle Commune et ils allaient passer la journée avec Ron, en attendant la potion que Rogue devait lui apporter. Ces derniers jours, Hermione était devenue presque aussi blanche que le rouquin. Elle ne supportait plus de le voir souffrir. A présent, il avait une crise quasiment toutes les heures, et cela le jour et la nuit. Harry, Hermione, Ginny et Neville s'étaient arrangés pour établir des tours de garde pour ne plus le laisser affronter ses abîmes seul. Harry retrouva son amie à l'heure dite devant la cheminée et ils se rendirent en silence vers l'infirmerie. Ils emportaient toujours plusieurs livres pour s'occuper mais ces derniers temps, ils étaient totalement incapables d'en lire la moindre ligne. Comme toujours, ils s'assirent au chevet de leur ami et la journée passa dans le silence. Au fur et à mesure que la journée avançait, Mrs McGonagall et le professeur Dumbledore les rejoignirent pour attendre le professeur Rogue. Ils prirent place silencieusement sur le lit voisin de celui de Ron et Mrs Pomfresh vint vers eux.
- Bonjour professeur Dumbledore, professeur McGonagall... » elle inclina la tête pour les saluer « Pensez vous que le professeur Rogue aura terminé ce soir ? Mr Weasley semble vraiment mal en point. Six semaines. C'est trop pour un jeune garçon de son âge » Harry et Hermione tournèrent la tête dans sa direction pour mieux les écouter et Dumbledore continua sans émettre la moindre réserve.
- Severus sera ici dans quelques minutes. La potion est presque prête, elle doit juste refroidir.
Plus personne ne parla pendant de longues minutes avant que le directeur ne se remette à parler.
- Harry, Hermione... » les deux jeunes levèrent immédiatement la tête de leurs livres poussiéreux « Avant que Mr Weasley ne s'éveille » Mrs McGonagall toussota « Et il s'éveillera... Je disais, avant que Mr Weasley ne s'éveille, j'aimerais vous demander quelques services... »
Harry et Hermione se demandaient ce qu'il allait bien pouvoir leur demander. Quitter la pièce ? Il n'en était pas question ! Ils soutinrent le regard de leur directeur alors qu'il continuait, les yeux fixés par terre. Apparemment, Dumbledore n'osait pas regarder Harry dans les yeux en ce moment...
- J'aimerais qu'à son éveil, Ron ne se retrouve pas assiégé par des millions de questions à propos de ce qu'il a pu vivre durant ces six semaines. Quand il aura la force d'en parler, il pourra se confier aux personnes qu'il estimera dignes de confiance. Certaines choses sont difficiles à avouer.
Il regarda enfin Harry, brièvement mais intensément, à travers ses lunettes en demi lune, et il lui sourit doucement. Harry savait qu'il voulait parler de la prophétie et des mois dont il avait eu besoin pour affronter sa réalité, même si il n'était pas certain qu'il l'affrontait déjà. Dumbledore continua.
- Je voudrais aussi que vous laissiez à Ron quelques jours pour s'acclimater, puis il faudra faire en sorte qu'il reparte sur son chemin, et c'est ici que vous entrerez en jeu » il croisa ses longues mains sur ses genoux. Le professeur McGonagall était toujours immobile à côté de lui « Je vais vous demander de l'épauler surtout dans deux domaines. Les cours, et le Quidditch. Hermione, je pense pouvoir vous faire confiance pour lui construire un plan d'études qui l'aidera à rattraper les leçons auxquelles il n'a pas pu assister. Pour lui faciliter la tâche, il ne devra travailler sur son EFAS qu'après noël » Hermione acquiesça avec le même sérieux que si on venait de lui confier tous les secrets du monde sorcier « Harry, je vous demanderais de distraire Ron. Le Quidditch est très important pour lui et il semble que quand on monte sur un balai, les ennuis restent accrochés au sol et vous laissent en paix dans les airs... »
Harry connaissait cette sensation de ne plus sentir le poids des soucis, en ressentant le vent fouetter le visage.
- Je vous demanderais de bien vérifier que Mr Weasley prenne bien ses potions apaisantes tous les soirs. Puis-je compter sur vous ? » il leur posa la question plus par politesse qu'autre chose. Dumbledore savait que Harry et Hermione aideraient Ron du mieux qu'ils peuvent.
- Oui professeur. » Harry avait acquiescé fermement et sans hésitation.
- Très bien, je savais que...
Le professeur Dumbledore n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il fut interrompu par Ron. Celui-ci s'était mis à crier et cette fois, cela semblait pire encore.
- Noooooooohoooooon ! S'il vous plait, laissez-moi » il implorait quelqu'un à coups de gros sanglots mais plus aucune larme ne coulait sur ses joues creuses « Noooooon ! Qu'est-ce que j'ai fait ? Je n'ai... Oh non ! Non ! Pas ça ! Non ! Noooooooohoooooon ! Arrêteeeez ! Laissez moi ! S'il vous plait ! Noooooooooooooooooon !
Mrs Pomfresh avait accouru et les cinq personnes présentes dans l'infirmerie essayaient de maintenir Ron en place. Harry et Hermione ne s'y étaient jamais habitués. Jamais ils n'avaient pu devenir moins sensibles aux cris de détresse de leur ami. Quelqu'un semblait prendre un malin plaisir à le torturer et cela devenait de pire en pire chaque jour. Les crises se faisaient de plus en plus intenses et de plus en plus longues. Celle-ci dura une douzaine de minutes et le rouquin finit par redevenir immobile, tel le cadavre d'une victime de l'Avada Kedavra. Il affichait une expression terrifiée et troublée. Cette fois, Hermione n'avait pu se retenir d'éclater en sanglots et de s'effondrer dans les bras de Harry. Le professeur McGonagall semblait tout aussi secouée. Elle n'avait plus vu Ron lors d'une de ses crises depuis des semaines et avait du mal à prononcer le moindre mot. Elle parvint enfin à remuer les lèvres.
- A-Albus... si... si Severus ne... si la potion ne... nous savons tous les deux ce que... » Dumbledore lui coupa rapidement la parole. - Minerva, je vous ai déjà expliqué ce que j'en pensais. Severus va apporter la potion dans quelques minutes maintenant, et nous verrons à ce moment ce qui se passera...
C'est cet instant que choisit le professeur Rogue pour faire son entrée. Si la porte n'avait pas claqué derrière lui, personne n'aurait remarqué sa présence, sauf Dumbledore peut être. Le professeur de potions approchait silencieusement, tandis que sa longue cape d'un noir intense flottait derrière lui. Il fixait le lit de Ron d'un regard sombre. Les professeurs McGonagall et Dumbledore se levèrent quand il les rejoignit.
- Vous voilà enfin, Severus... » Dumbledore lui sourit aimablement et McGonagall reprit d'un ton plus incertain.
- Avez-vous la... potion ? » elle commençait à trembler tandis que Mrs Pomfresh les avait rejoints, attendant de pouvoir se rendre enfin utile.
Rogue sortit alors calmement une minuscule fiole d'une de ses poches intérieures. Elle était très fine et faite d'un cristal extrêmement fragile. Elle ressemblait à une goutte d'eau suspendue dans les airs. A travers ses parois, Harry pouvait voir un liquide d'un blanc immaculé et éclatant dont il semblait émaner une chaleur intense. Cette lumière rassurante contrastait à merveille avec les abîmes sombres dans lesquelles Ron devait stagner. Dumbledore prit enfin la fiole, l'examina intensément et la tendit enfin à Mrs Pomfresh.
- Allez-y Pompom.
Harry la regarda se saisir précautionneusement de la précieuse potion et la manipuler doucement. Puis son regard se posa inévitablement sur Rogue. Celui-ci lui sourit alors d'un air diabolique et froid. Soudain, Harry fut saisi d'une panique affreuse. Et si Rogue avait fait ce qu'il avait dit lors de leur dernier cours d'Occlumencie ? Et si il avait fait exprès de rater la potion d'éveil ? Ou pire ! Et si il avait gaspillé la précieuse essence de Mimbulus Mimbeltonia et créé une potion d'endormissement ? Harry savait qu'elle existait, ils allaient commencer à la travailler la semaine suivante au cours de potions... Il ne savait pas quoi faire alors que Rogue semblait s'amuser de sa panique. Devait-il le dire à Dumbledore et ainsi admettre qu'il avait pratiqué la Legillimencie et eu une peur bleue de Rogue ? Ou devait-il se taire et éviter d'avouer à tous le sentiment terrible qui le figeait dans un bloque de glace. Mrs Pomfresh s'approchait de Ron, elle approchait la fiole de ses lèvres blanches et desséchées. 'Harry ! Réveille toi ! C'est de ton meilleur ami qu'il s'agit !'. Il ferma les yeux pour se saisir de la moindre once de courage qui se cachait au plus profond de lui. 'Je dois le dire !'. Il ouvrit les yeux et cria.
- Non ! » il s'était jeté aux côtés de Ron mais il était trop tard et Mrs Pomfresh lui avait déjà donné le contenu de la fiole. C'est alors que Ron fut pris d'une crise de spasmes incontrôlables. Il s'était remis à crier comme un fou.
- Noooooon ! Nonhon ! Aaargh ! Pitié ! Laissez moi ! »ses jambes et ses bras tremblaient tellement que personne ne pouvait contenir ses gestes « Arrêtez... non ! Non ! Pas ça ! Au secouuuuuurs... » il pleurait maintenant.
Harry le savait. Rogue avait trafiqué la potion d'éveil, et il devait le dire. Il lâcha Ron et s'avança vers son professeur.
- Vous l'avez fait ! » son regard devint dur et sévère tandis que Rogue esquissait un léger sourire « Vous avez fait exprès de la rater, vous... » Dumbledore se leva et le prit par l'épaule alors que Ron criait à la mort.
- Harry, assied toi... Nous n'étions pas certains que la potion marcherait...
- Ce n'est pas vrai ! Vous le disiez il y a cinq minutes... Au cours d'Occlu... » il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que Ron poussa un long hurlement strident.
- Je veux mourir... Arrêtez, nonhon ! S'il vous plait, ...non... pas ça... pas encore. Tuez moi !... Non ! Non ! noaaaaaaaaaaooooooon !
Soudain, Ron se releva et s'assit si vite qu'il bouscula Hermione et le professeur McGonagall qui essayaient toujours de le maintenir immobile et... il ouvrit les yeux. Ses iris étaient embués de larmes et il tremblait toujours. Il regardait autour de lui, effrayé, comme un petit animal sauvage qui venait d'être capturé. Il replia ses jambes sur lui pour prendre une position fœtale et se balança doucement d'avant en arrière en pleurant. De larges cernes grises s'étendaient sous ses paupières mi-closes et il pleura. Dumbledore s'avança enfin vers lui.
- C'est fini Ron » il avança sa main vers l'épaule du jeune homme et Ron la repoussa très vite avant de reprendre la même position.
- Laissez-moi, je sais que c'est un rêve, je sais qu'il fait ça pour me faire mal. Il le fait toujours » il récitait ça tout bas comme si il se parlait à lui-même, comme si il déclamait une simple prière. Ce fut Hermione qui s'approcha maintenant de lui.
- Ron... » elle lui caressa le front tout doucement et il se laissa aller à ses caresses, s'octroyant un peu de chaleur « C'est moi... le professeur Rogue a fait une potion... avec le Mimbulus Mimbeltonia de Neville... » elle s'approcha encore un peu plus de lui et posa doucement ses lèvres sur son front brûlant « Ron... je te promets... » il ne la repoussa pas mais ne semblait toujours pas y croire.
- Je sais que non... il sait... il sait que c'est de te voir qui me fait le plus mal... » et il se mit à pleurer plus fort en resserrant ses genoux contre sa poitrine tandis qu'elle l'enveloppait de ses bras « Hermione ne ferait jamais ça, elle me déteste... il sait que quand tu es là, ça me fait encore plus mal que le reste... il va revenir et... il va recommencer... »
- Ron... » Hermione ne savait plus quoi dire et elle versa de grosses larmes qui tombèrent dans les cheveux de son ami « Ron... je suis là... regarde moi... » Dumbledore l'interrompit.
- Miss Granger... nous allons lui donner une potion pour qu'il puisse dormir et il ira mieux demain... »
Il l'écarta de Ron, non sans mal et Mrs Pomfresh fit boire au rouquin une potion de sommeil sans rêves puis le coucha. Il s'endormit enfin et ses traits étaient maintenant relâchés. Il semblait presque serein. Tous restaient silencieux et assis sur les lits voisins de celui de Ron. Rogue recula alors.
- Si vous n'avez plus besoin de moi... je vais rejoindre mon bureau...
- Très bien Severus... Je vous remercie beaucoup pour cette potion... » Dumbledore se leva et lui serra la main « Merci Severus »
Rogue se retourna et lança un bref regard glacial et moqueur à Harry, puis il quitta l'infirmerie. Dumbledore se tourna vers Mrs McGonagall.
- Minerva, je suppose que Molly et Arthur attendent impatiemment des nouvelles de leur fils...
- Bien sur Albus... Je vais tout de suite les informer que Ron s'est éveillé et que Molly peut venir quand elle le souhaite...
- Très bien Minerva, à tout à l'heure » elle se tourna vers Harry et Hermione et le directeur comprit tout de suite ce qu'elle pensait « Je sais, je vais m'occuper de Mr Potter et de Miss Granger... » et elle quitta elle aussi l'infirmerie.
Harry et Hermione se retrouvaient seuls avec leur directeur et ils savaient qu'il allait leur dire de retourner dans la tour des Gryffondor, mais ils ne l'entendaient pas de la même manière. Le directeur s'approcha d'eux mais Hermione se leva et se planta devant lui, les bras croisés et l'air décidé.
- Nous ne rentrons pas dans nos dortoirs » Dumbledore sourit lentement.
- Miss Granger, je n'en attendais pas moins de vous, mais dites vous bien que Mrs Weasley va bientôt arriver et que Ron ne restera pas seul. De plus, il dort et est en sécurité maintenant. Et si je peux me permettre, si vous voulez pouvoir aider votre ami, vous devez vous reposer aussi...
Harry se leva, c'est vrai qu'il voulait être efficace et prêt à aider son ami, il avait besoin d'un peu de repos mais Hermione ne bougeait toujours pas d'un centimètre.
- On peut très bien se reposer ici, il y a assez de lites que je sache... » elle lançait un regard défient au professeur Dumbledore. Celui-ci soupira bruyamment.
- Et bien, je suppose que je n'ai pas le choix mais je VEUX que vous dormiez » son regard s'était fait plus impératif tout à coup et Hermione acquiesça.
- Très bien professeur.
Il agita lentement sa baguette et fit apparaître des vêtements de nuit et de larges couettes confortables sur les lits voisins de celui de Ron puis prit poliment congé des deux jeunes Gryffondor. Lorsqu'il quitta la pièce, ils se changèrent chacun de leur côté puis s'allongèrent silencieusement sur leur lit respectif. Après quelques minutes, Hermione chuchota le plus bas possible.
- Harry... Qu'est-ce que tu allais dire tout à l'heure ? A propos du cours d'Occlumencie ? Je veux dire... est-ce que Rogue t'a dit quelque chose à propos de la potion ? C'est pour ça que tu avais tellement peur ? » Harry restait silencieux et elle se leva doucement sur son matelas « Harry ? »
- Je ne voulais pas qu'il lise en moi... » il semblait pensif « alors je me suis défendu et c'est moi qui me suis mis à lire dans les siennes » Hermione quitta son lit et s'assit au bord de celui d'Harry qui lui tournait toujours le dos « J'ai vu un souvenir de quand il était à Poudlard, avec les maraudeurs et... maman. puis je l'ai vu dans le bureau du professeur Dumbledore, le prévenant que Voldemort en voulait à mes parents... » il se tut quelques secondes puis reprit encore plus bas « puis je l'ai vu avec lui... avec Voldemort, cet été... » il se retourna et s'assit pour regarder Hermione dans les yeux « j'ai eu tellement peur, et je l'ai quitté »
- Harry... C'est pour ça que tu ne voulais pas en parler... » il baissa les yeux et se mit à rire tout bas.
- Oh non... C'était de Rogue dont j'avais peur... » Hermione lui adressa un regard interrogateur « Quand il s'est éveille, il... il a été... comme je ne l'avais jamais vu. Il m'a dit qu'il allait peut-être avoir un petit problème avec la potion d'éveil et... Oh Mione... si tu avais vu son regard... »
Elle le regarda doucement et d'une façon rassurante et posa sa main sur son épaule, comme pour essayer de le rassurer. Hermione savait qu'il ne lui dirait plus rien ce soir et que ses souvenirs devaient lui être terriblement pénibles. Sans plus parler, ils se cachèrent et s'endormirent en attendant de revoir Ron.
Lorsqu'il ouvrit les yeux, Harry vit Hermione, Ginny et Mrs Weasley veiller un Ron endormi paisiblement. Un soleil éclatant éclairait le visage de son ami qui semblait avoir repris quelques couleurs, même si celui-ci semblait encore affreusement pâle. Il mit ses lunettes et s'assit sur son lit. Mrs Weasley lui sourit tendrement.
- Bonjour Harry » celui-ci bâilla.
- Haaaahaaaaaaa... il... il s'est déjà réveillé ?
- Non Harry chéri, il se repose encore.
Harry posa les pieds sur le sol et fixa un point dans le vide de longues secondes jusqu'à ce que huit heures sonnent. Mrs Weasley se leva et posa ses mains à sa taille.
- Vous trois ! Qu'est-ce que vous faites encore ici ?! Vos cours commencent dans une demi heure et vous êtes toujours en pyjamas ! Allez hop ! Dépêchez vous... Je peux vous promettre que Ron ne bougera pas d'ici de si peu !
Et ils partirent quelques minutes plus tard vers la Grande Salle. La journée passa plus lentement que d'habitude et Mrs McGonagall et Hagrid avaient beau leur apprendre des choses passionnantes... Harry et Hermione avaient du mal à y prêter attention. Tout ce qu'ils voulaient, c'était retourner à l'infirmerie pour voir Ron. Pendant deux jours, ils lui rendirent visite le plus souvent et le plus longtemps possible. Ron avait eu du mal à se rendre compte qu'il était enfin éveillé mais l'idée avait finalement fait son petit bonhomme de chemin. Il ne souriait toujours pas mais parlait de choses et d'autres. Il n'avait encore confié à personne ce qu'il avait vécu et Harry savait qu'il ne le ferait pas de si tôt. Peut- être même qu'il ne le ferait jamais...
Mrs Weasley était rentrée car elle avait des 'choses' à faire mais tous savaient qu'en ce moment, les membres de l'Ordre du Phoenix se démenaient comme des fous pour assurer le plus longtemps possible une certaine sécurité. Ce fut seulement mercredi soir que Ron rentra dans la tour des Gryffondor. Harry, Hermione et Ginny étaient venus le chercher à l'infirmerie. Il était assis sur le bord de son lit, vêtu de son vieil uniforme qui était devenu trop large pour lui. Son regard se perdait dans le vide mais lorsque sa sœur et ses deux amis entrèrent, il esquissa un sourire.
- Je suppose que je ne peux plus me cacher bien longtemps maintenant, hein ? » Ginny lui prit la main.
- Ron, tu sais que maman et le professeur Dumbledore ont dit que tu pouvais rester quelques jours de plus ici...
- Je sais Ginny » ils sortirent de l'infirmerie et se dirigèrent vers leur tour « mais je ne fais rien de bon ici, et puis je m'ennuie un peu... »
Harry ri plus bruyamment que d'habitude. Il ne savait pas vraiment comment agir avec Ron... donc il riait fort à ses moindres blagues. En fait, Harry n'osait pas se l'avouer mais ce dont il avait le plus peur, c'était que Ron fasse comme après avoir gagné le dernier match de Quidditch de la saison passée. Harry avait peur que Ron raconte en long et en large ses péripéties. Cela ne pouvait que lui faire plus de mal que de bien. Mais les conflits intérieurs auxquels Harry était en proie n'étaient rien comparés à ceux qu'affrontait Hermione. Depuis le début de l'éveil du rouquin, elle lui avait à peine adressé quelques mots. Tous les sujets qu'elle avait abordés concernaient le programme d'étude qu'elle lui avait concocté. Peut- être qu'au fond, elle se disait que maintenant, toutes les plus jolies filles allaient lui tourner autour et qu'il n'allait plus avoir besoin d'elle. Donc elle profitait de tout ce qui était à sa portée, c'est- à-dire les cours, pour s'accrocher à lui. Harry l'avait compris très vite. Il avait vu les réactions de son amie quand Ron dormait et il ne pouvait que voir la différence dans son comportement depuis qu'il était éveillé. Il était temps de mettre un sujet de conversation sur le tapis pour rompre le silence.
- Ron... Quand on va arriver dans la Salle Commune, on va écarter les autres, comme ça tu pourras monter dans le dortoir plus vite...
- Harry, ne te tracasse pas, je vais essayer de me débrouiller tout seul.
Ce qu'Harry craignait semblait se préparer. Ron allait s'étendre sur ses cauchemars... tanpis pour lui après tout... si c'est ce qu'il veut... mais Harry allait rester derrière lui, quand même... Ils parlèrent alors des nouveaux joueurs de Quidditch de l'équipe de Gryffondor jusqu'au moment où ils entrèrent dans une Salle Commune bondée de monde. Ils firent éclater des feux d'artifice spéciaux 'Farces et Attrapes pour Sorciers Facétieux'. Des centaines de confiseries et plusieurs pichets de bièrraubeurre étaient disposés sur des tables. Harry, Hermione et Ginny essayaient d'empêcher le mouvement de foule mais Ron se retrouva bien vite poussé dans un fauteuil au coin du feu avec une chope en main et un sachet de Dragées Surprises de Berthie Crochue sur les genoux alors qu'il était assailli de huit mille questions. Harry, Hermione et Ginny étaient debout juste derrière lui, guettant les moindres signes de fatigue de leur ami. Ron leur adressa alors un léger sourire rassurant pour leur dire que ça allait aller. Collin Crivey démarra alors les hostilités et d'autres questions fusèrent.
- Alors ! Raconte nous Ron !
- Tu as eu des rêves ?
- Ou alors des cauchemars ?
- Il y avait qui dedans ?
- Tu te souviens de qui t'a attaqué ?
-...
- Euh... Je vais peut-être tous vous décevoir mais je ne me souviens de rien du tout, vraiment » il sourit tristement et Collin revint à la charge.
- Mais tu sais quand même de quoi tu as rêvé ? » le rouquin fit non de la tête.
- Non... tout ce que je sais, c'est que c'étaient des choses pas très drôles parce qu'on m'a dit que... je dormais... mal...
Qu'il dormait mal ! C'était le moins que l'on puisse dire ! Harry se rendit soudain compte qu'il avait très mal estimé la réaction de son meilleur ami. Il restait très sage dans ses propos. D'un autre côté, c'est vrai qu'il ne se souvenait pas de ses agresseurs (Dumbledore avait investigué ses moindres souvenirs) mais Ron avait encore très souvent ce regard vide qui indiquait qu'il repensait à ses cauchemars. Personne n'avait encore pu découvrir qui était le 'il' qui lui faisait tellement peur et qui semblait avoir passé son temps à le torturer salement. Ron répondit encore à des dizaines de questions par les mêmes 'je ne sais pas' ou 'je ne me souviens plus' en affichant le même petit sourire doux et après une bonne heure, il bâilla exagérément fort pour montrer qu'il était fatigué et Ginny et Hermione se positionnèrent devant lui et ce fut la brunette, qui s'était tue jusqu'à présent, qui se mit à parler.
- Vous voyez bien que Ron est fatigué ! Il est temps que vous le laissiez aller se reposer !
Tous acquiescèrent et Ron se leva en se dirigeant vers l'escalier en colimaçon qui menait au dortoir des garçons de cinquième année. Sur le chemin, il reçut des dizaines de tapes sur l'épaule, un pincement aux fesses (de qui ?), deux douzaines de clins d'œil et des 'bonne nuit Ron' ou 'A demain champion' ou encore 'Bienvenue parmi nous'. Les garçons ne furent enfin au calme qu'une fois la porte fermée derrière eux. Ni Seamus, ni Dean, ni Neville n'avaient posé de questions à Ron et ne comptaient pas le harceler, ce soir du moins... Harry regarda Ron se changer et s'asseoir sur le rebord de son lit à baldaquin. Il fixait de nouveau le vide en face de lui. Harry savait qu'il se remettait à penser à des tas de choses pas très faciles... Il lui demanda alors d'une façon maladroite si ça allait.
- Ca va Ron ? Tu sais, si quelque chose va pas, tu peux le dire... » celui ci réafficha un sourire absent comme par automatisme.
- Non, ça va Harry, j'ai juste sommeil. Après une bonne nuit, ça ira mieux, je serai d'attaque pour les cours... Heureusement que je n'ai pas le cours de potions cette année... pas très envie de voir Rogue ces temps-ci...
-°-°-°-°-°
Ron était assis sur son lit, les jambes repliées contre son torse. Il avait les doigts enfoncés dans la chair qui entourait ses chevilles, ses ongles en coupant presque la peau délicate. Il tremblait de tout son corps. Il essayait encore un peu d'approcher ses genoux de ses épaules. Sa tête appuyait lourdement contre ses rotules dont les contours s'étaient blanchis sous la pression. Il criait au secours mais aucun son ne se formait dans sa gorge. Son esprit se révoltait à l'intérieur de lui, ses pensées suffoquaient. Il serrait encore un peu plus ses jambes. De larges gouttes de sueur perlaient sur son front et descendaient le long de ses joues figées. Ses mâchoires livraient une bataille effrénée. Ses lèvres collées l'une à l'autre empêchaient le moindre signal de détresse d'en sortir. Ses entrailles le torturaient de l'intérieur. Il voulait mourir. Maintenant. Il sentait les flammes des enfers brûler et danser autour de lui, lui léchant la peau.
Ses amis ne se trouvaient qu'à deux mètres de lui. Il pouvait les appeler. Il savait que s'il le faisait, ils accourraient. Il savait qu'il avait besoin d'eux. Oh ! Merlin ! Il en avait besoin. Il ne pouvait sortir des profondeurs dans lesquelles il était enfoncé. Harry le soutiendrait pourtant. Hermione le serrait dans ses bras. Ses frères le feraient rire. Sa mère en prendrait soin. Sa mère le garderait auprès d'elle, si près qu'il pourrait sentir sa chaleur, si près que son amour pour lui l'irradierait. Mais il ne criait pas. Deux parties en lui s'affrontaient alors que ses muscles se crispaient sous l'étreinte de ses bras amaigris. Une partie de son esprit lui disait de crier à l'aide, que tout allait s'arranger, que des gens l'aimaient et tenaient à lui. Cette partie lui criait de hurler, là, maintenant. Cette partie voulait avertir les personnes qui se trouvaient autour de lui qu'il ne tiendrait plus longtemps. Cette partie voulait l'entourer de ses ailes fragiles, mais ces cris d'alarme étaient noyés sous les discours froids et apparemment plus rationnels de la seconde partie de son esprit.
La seconde partie lui riait au nez. Elle lui disait que, oui, ses amis l'aideraient, mais alors qu'ils ne le verraient plus de la même manière. Ils le prendraient pour un bébé, quelqu'un de faible. Ils le prendraient pour le petit Ronnie qui n'avait jamais pu faire aussi bien que ses frères aînés, qui n'avait jamais pu égaler son meilleur ami, qui n'avait jamais compté pour Hermione autant qu'elle comptait pour lui. Le petit Ronnie qui était un peu bête, mais exprès pour faire rire plus fort les autres. Le petit Ronnie qui était toujours là pour ses amis. Le petit Ronnie sur lequel on pouvait toujours compter.
Maintenant, ses ongles s'enfonçaient encore plus fort dans ses chevilles et la peau commençait à céder. Du sang allait bientôt traverser l'épiderme. La seconde partie de son esprit lui montrait le gros tas de boue qu'il formait là, assis sur ses draps froissés, tremblant, suant, pleurant sans faire le moindre bruit. La seconde partie lui donnait envie de mourir, de se détruire, vite, très vite. Cette saleté de partie d'esprit malade l'écrasait, le rendait incapable de réagir. Il n'en pouvait plus. Il n'en pouvait plus... Il devait... La voix qu'il avait entendue durant des semaines alors qu'il était inconscient à l'infirmerie revenait au loin. Ron pouvait désormais entendre de nouveau les ricanements froids du Seigneur des Ténèbres se rapprocher. Il allait sombrer, retomber dans ses abîmes. La force malsaine de Celui-Dont-Il-Ne-Pourrait-Jamais-Plus-Prononcer-Le-Nom resserrait peu à peu ses griffes autour de la gorge du rouquin. Tous les sentiments mélancoliques qui avaient reposé au plus profond de son âme durant sa vie entière se réveillaient et le submergeaient d'une vague glaciale, lui figeant chairs et os. Il tremblait encore plus sur son lit et il serrait tellement ses genoux contre son torse moite qu'ils semblaient presque s'y encastrer. La peau de ses chevilles cédait peu à peu sous la pression de ses ongles et une première gouttelette de sang en émergea pour ruisseler le long des os fins de l'arrière de son pied droit. Ron ferma les yeux et sentit son âme se déraciner lentement et, à cette sensation, un léger gémissement franchit ses lèvres. Ou n'était-ce qu'une nouvelle illusion ? Ses bras commençaient à desserrer leur étreinte alors que la voix du Seigneur des Ténèbres l'entourait à présent. Tout était noir autour de lui, sauf des flammes vertes qui s'approchaient pour lécher son corps, lui glaçant veines et artères.
Soudain, il sentit quelque chose de plus chaud l'entourer. Non, il ne voulait pas encore mourir ! Quelqu'un l'appelait. Ce quelqu'un lui voulait du bien. Sa voix faisait son chemin petit à petit à travers les ricanements du Seigneur des Ténèbres. Cette voix le ramenait lentement à lui. Elle éveillait la partie de son esprit qui voulait appeler à l'aide. Celle qui voulait vivre, rire, aimée, et être aimée en retour. Les ricanements et le gel ambiant reculaient maintenant, et la chaleur l'entourait enfin. Il se sentait bien. Son âme reprenait enfin racine en lui. Sa gorge se dénouait. Quelle merveilleuse sensation ! Qu'était-ce ? Qui était-ce ? Ron ouvrit les yeux et vit des mèches noires ébouriffées collées à ses lèvres. Il vit les bras de son meilleur ami le serrer contre lui, le ramener à la vie. Un baume semblait lui parcourir la peau et le réchauffer de l'extérieur comme de l'intérieur. Il sentit une gorgée d'un brûlant doux et agréable voyager tout au long de ses veines et de ses artères, dans ses poumons. Ron se sentait étrangement de mieux en mieux dans les bras de celui qui le connaissait le mieux au monde, dans les bras de celui qui, il le savait maintenant, ne le laisserait jamais de côté. Ron se laissa alors aller à cette étreinte douce et revivifiante et la partie de son esprit qui, plus tôt, le suppliait de crier à l'aide refit surface et le rouquin pleura dans les bras de son meilleur ami, Harry Potter. Non. Juste Harry.
Maintenant, tout allait aller mieux, la vie allait reprendre son cours, il allait travailler pour ses cours, il allait rejouer au Quidditch, il allait rire. Il allait vivre. Maintenant, Ron savait que quand la voix du Seigneur du Ténèbre approcherait, Harry la chasserait au loin. La chaleur qui émanait de son ami le grisait. Maintenant, il était prêt à tout affronter à ses côtés. Harry serait toujours là pour l'aider...
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Harry avait du mal à s'endormir. Ron était son meilleur ami et il ne savait pas comment se comporter avec lui ! Pourtant, lui avait toujours su comment agir quand Harry vivait des moments durs. Il se demandait si Ron dormait et il eut sa réponse après à peu près une heure. Il l'entendit pleurer. Harry se leva alors et ouvrit les rideaux de son lit pour voir son ami recroquevillé sur lui-même lever la tête pour lui adresser un regard triste et implorant. Harry fit alors ce qu'il aurait du faire depuis le début, il prit Ron dans ses bras et le serra fort contre lui jusqu'à ce qu'il s'endorme dans un sommeil sans rêves. Au diable la fierté masculine des ados de seize ans !
-°-°-°-°-
Avoir un ami qui souffre n'était pas facile à gérer. Dans le cas de Ron, Harry ne devait parler à personne de ce qui se passait réellement avant qu'il ne s'endorme. Il devait également affronter le regard des autres. Les cours de potions étaient les plus pénibles. Les serpentards le regardaient avec leurs habituelles expressions de rapaces voraces guettant leur proie. Les entraînements de Quidditch pendant lesquels il se retrouvait en paix consistaient maintenant à motiver Ron. Heureusement, cela semblait lui faire un bien fou. Dés qu'il quittait le sol, ses yeux pétillaient et il lui arrivait même de rire aux éclats après avoir effectué un looping particulièrement spectaculaire. Les réunions de l'AD étaient les 'havres de paix' de Harry. Ron semblait s'y appliquer sérieusement, avec l'aide d'Hermione bien sur... Il semblait avoir repris tout son retard sur les autres membres. Mieux ! Lors de la visite de Kingsley Shakelbolt, il était parvenu à créer le brouillard le plus compact après celui du professeur.
Hermione, quant à elle, honorait la promesse qu'elle avait fait au professeur Dumbledore. Elle faisait travailler Ron des heures durant, chose dont le rouquin lui était moyennement reconnaissant mais il n'osait jamais lui dire quand elle exagérait. La seule fois où il s'était plaint, ils étaient en train de travailler dans la Salle Commune vers une heure trente du matin et les ronflements d'Harry l'empêchaient de se concentrer. Un soir, il en avait parlé aux garçons.
- Hermione me rend malade, elle ne me parle plus que des cours et quand j'ose lui demander une pause, elle s'emporte et s'en va comme une Vélane en colère. Une vraie folle ! Moi je vous dis, les filles, je n'y comprendrai jamais rien !
Ron recommençait à reprendre ses raisonnements typiquement douteux et comiques, c'était bon signe mais Harry savait que celui concernant Hermione n'était pas tout à fait fondé. Harry avait beau être inculte en amours etc, mais il savait qu'en ce moment, Hermione souffrait de ne rien dire à Ron, qu'elle souffrait d'être rejetée, et qu'elle n'osait plus lui parler comme avant ou lui prendre le chou pour des bêtises.
Les trois amis étaient tous dans un état assez mélancolique. C'est dans cette ambiance morose qu'une semaine avant Halloween, Seamus Finingham leur distribua une invitation pour le moins interpellante.
Chers membres de l'AD,
Je suis heureux de vous inviter
A célébrer l'Halloween
En ma noble compagnie.
Au programme, soirée dans la cabane hurlante.
Oui oui oui ! Celle à l'architecture branlante !
Vous viendrez tous déguisés
Sans avoir oublié de vous désillusionner
Vous n'aurez à vous occuper de rien
Sauf de vous amener saufs et sains
Prêts à faire la fête
Et à faire des conquêtes.
Ne mangez mas trop au festin
Car vous aurez de quoi, c'est certain
Bien vous rassasier
Et rafraîchir votre gosier.
Mesdemoiselles, soyez jolies
Et messieurs, faites des folies !
Car les personnes les mieux costumées
Seront roi et reine de cette soirée.
Je me réjouis de vous voir tous
Prêts à vous engloutir dans le trou
Au pied du Saule Cogneur
Plus ou moins vers 21 heures
En espérant que vous soyez nombreux
Je vous salue, bande de pouilleux !
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Laissez moi une tite review, ça fait TELLEMENT plaisir !!!
Bon, et bien voilà ! Ouf ! J'en peux plus, après un marathon d'une journée, j'ai fini de taper ce super long chapitre ! Vive la vie !!! Bon, je suis assez fière de moi, j'ai fait ce que je pouvais pour décrire ce que ressentent un peu les trois persos... Je suis assez fière de l'invitation pour Halloween. En gros, c'est bien ce que je pensais, vous aurez un chapitre toutes les deux semaines maintenant parce que mes promoteurs de mémoire m'ont donné un max de boulot, en plus de mon stage et de mes patients Alzheimer...
Alors, excusez moi, j'ai pas le courage de relire pour les fautes d'ortho ce soir, on disait que je me faisait confiance et que j'en ai pas fait... De toute façon, si il y en a Boneless se fera un plaisir de me les signaler ) N'est-ce pas jeune homme...
La semaine prochaine : Halloween, j'ai décidé finalement de mettre un max de vos idées dans ce chapitre, j'ai même envie de faire un petit classement à la fin... Et j'ai peut être trouvé un cadeau pour le gagnant... J'ai dessiné les costumes (bon, je préviens, c'est pas de l'art et les visages et les mains sont affreusement laids) et j'en suis coumème fière.
Attention !!!! Pour les puristes, ma théorie sur Mark Evans pourra pas se vérifier... JKR a dit sur son site qu'il avait rien à voir avec l'histoire, pas de bol !!! Mais je vais faire comme si de rien n'était ici... d'accord ?
Pour finir, quelqu'un sait comment on fait les mises en pages (souligner,...) ou où on trouve les renseignements... Ce serait mieux pour moi et plus gai à lire pour vous aussi...
Allez, place aux réponses aux reviews...
- Alex-13 : Bien sur que j'ai eu raison de pas faire des animagi partout (surtout mon ti Harry). pour la voie Katie/Harry, on verra après, je te promets que ça va un peu bouger dans les amourettes dans peu de temps...
- KaTa :merci ô toi nouvelle revieweuse, j'espère que Ron a été assez présent dans ce chapitre-ci à ton goût ) Dis moi quoi hein ?! Gros bisous...
- Gwen : et ben encore merci, ça fait toujours plaisir, vraiment !!!
- Gh()st : pourquoi tu es si certain du couple Harry/Ginny, je le suis pas moi ) tu verras dans le suivant !!! Ca te plaira, promis (enfin j'espère je croise les doigts) mais va falloir attendre encore un peu :-p. Merci pour les descriptions, mais c'est du vécu ) alors c'est facile à écrire comme toutes les expés personnelles ! Bisous à toi...
- Boneless : alors, après grande lolotte, maîtresse des mots ? rolala, que je suis toute rouge !!! C'est trop trop trop ! ben heureusement que parfois tu trouves pas des erreurs, t'imagines si je faisais que ça ? Ce serait une vraie catastrophe !!! Re- re- réponses à tes questions (ou double forward puisque t'aimes angliciser...) 1) t'es un fan de Ginny/ Harry ? On verra si le chapitre prochain te plait... ptèt que oui, ptèt que non (je t'aide pas là) 2) tu croyais réellement que j'allais tuer Ron ??? mais non !!! Il est là et j'en ai besoin moi du petit choupinou... En plus c'est un de mes préférés !!! 3) Petit indice, Rogue a jamais été amoureux de Lily, en tout cas pour moi !!! 4) Tu verras... mystère et boule de gomme... 5) Non ! moi je suis POUR la personnalisation ! Je fais pas des études de psy pour rien... ) Allez gros gros poutouxes à toi !!!
- Philinas : merci pour ton ti mot aussi !!! Alors, tracasse pas pour les délais, je suis pas très rapide non plus dans mes updates ) C'est bizarre, sur ce site, tout le monde est d'accord avec ma décision de pas rendre Harry animagus et sur un autre, tout le monde est contre O-o je comprends pas toujours tout à la nature humaine... Ginny et Luna vont prendre peu à peu de l'importance mais ... pas tout de suite... enfin presque... et pour Neville, on va voir aussi ) Quoi je suis pas précise ? Moi ?!!! Je suis indignée là !!! Pour Ron, tu as ta réponse... il est enfin de retour et j'espère que tu as remarqué des changements... c'est pas facile à rendre, je suis pas une pro de l'écriture... Allez, gros poutouxes ma belle !!!
- Bartiméus : merciiiiiiiiiiii ! au suivant alors...