Résumé général : Harry est en 6e année à Poudlard, mais le mal règne maintenant à l'intérieur des murs de l'école des sorciers. Ses amis sont les victimes d'un mystérieux sort, le ''gellatus''.
Résumé du chapitre 26 : À la veille des vacances, le climat est morose à Poudlard. Mais on dirait qu'un petit cupidon plane au dessus de la tête d'Harry. Il confie ce qu'il ressent pour Miss K. à Ron et profite du super entraînement de décrassage de fin d'année. Décidé à avancer, Harry lui envoie même un chouette cadeau. En plus ! Il passe Noël presque ''en famille'' au Square Grimmaurd !
Je fais un grooos bisou à Boneless !
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Chapitre XXVII
Tabula rasa
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Harry et tout ceux qui étaient partis pour Noël étaient revenus à Poudlard le soir du 25 décembre sans que personne ne s'aperçoive de leur absence. Hermione, Neville et Luna qui avaient enfin pus voir les membres de leur famille étaient resplendissants de joie. Pour couronner le tout, Neville avait parlé avec sa grand-mère du sort de l'Avada Kedavra archaïque pour lequel aucun contre sort n'avait encore été trouvé. Par un hasard effrayant, elle se souvenait que son fils, le père de Neville, avait effectué son travail de l'EFAS sur ce sujet. Dès son retour au château, Neville avait fouillé les archives à la recherche des notes de son père pour finalement lire qu'il n'existait pas de contre sort assez efficace. En effet, il n'y avait qu'une potion très complexe qui pouvait réveiller les victimes du sortilège à la seule condition d'avoir été administrée dans les 26 minutes suivant l' ''accident''. Mais c'était déjà un grand pas en avant !
En plus, et à leur plus grand bonheur, Dumbledore leur annonça le soir même de leur arrivée que lui aussi allait leur offrir un cadeau. Pour eux ainsi que pour les élèves qui allaient rentrer de vacances un peu à l'avance (qui étaient pour la plupart des membres de l'AD), plusieurs Bulles de Chaleur avaient été disposées dans le parc. Un pétillement malicieux avait repris place dans les yeux du directeur de Poudlard.
« Comme ça, vous pourrez profiter du magnifique paysage. Je suis persuadé qu'il va bientôt neiger. En même temps, vous serez à l'extérieur, à l'air frais mais vous n'aurez pas froid. Nous avons parsemé une dizaine de Bulles dans le parc. C'est à vous de les trouver. Il y en aura des toutes petites mais d'autres seront plus grandes. » Et Dumbledore avait souri à tous les élèves rassemblés autour de la même table.
Ce sourire avait fendu le cœur de Harry. Le jeune Gryffondor y avait perçu une certaine tristesse mêlée à de la joie. Comme si ce cadeau pouvait être un des derniers que le plus grand de tous les directeurs de Poudlard puisse faire à ses élèves. Du moins c'est ce qu'Harry avait ressenti. Il avait alors souri comme ses amis.
En retournant au dortoir des garçons ce soir là, Harry trouva une Hedwige complètement frigorifiée sur l'appui de fenêtre extérieur, l'attendant de moins en moins patiemment. Il se précipita alors pour lui ouvrir la fenêtre, laissant ainsi entrer un courant d'air glacial dans la pièce. Il frissonna et fit entrer la pauvre chouette qui vola jusqu'au bord de la vielle chaudière qui leur tenait chaud en ces nuits d'hiver. Elle avait un petit parchemin attaché à sa patte et Harry le détacha juste avant de lui donner un peu d'eau et un biscuit sec qu'Hedwige dévora trop vite. Tous étaient complètement exténués par tous ces voyages et déplacements et Harry enleva ses chaussures avant de s'affaler sur son lit pour lire la lettre qui lui était adressée. Lorsqu'il vit la signature, il crut tout d'abord avoir rêvé. Puis après avoir relu dix fois le nom, il commença à y croire. La lettre venait de Katie ! Et il se lança tout de suite dans sa lecture.
Cher Harry,
Je t'écris pour te remercier de tout cœur pour ton cadeau. Si il y avait une chose à laquelle je ne m'attendais pas pendant mes vacances, c'était bien ça ! Tu t'es souvenu que mon accélérateur était fichu ? Et bien je crois que le professeur Rogue devrait réellement remettre tes capacités mnésiques en question ! En plus l'accélérateur est magnifique, il a la même couleur que mon vieux Comète ! Mais le problème c'est que je suis extrêmement mal à l'aise… Je n'ai rien pour toi moi ! Je passe mon temps à essayer de consoler maman et elle ne me laisse pas sortir…
Ici, tout est bizarre. D'habitude, à Noël, mon père fait un genre de dinde… Il parait que c'est une tradition moldue… Et puis maman enchante des petits anges qui fredonnent dans toute la maison mais cette année, il n'y a rien du tout…
Il parait que la maison est protégée depuis la Nuit de Porcelaine et que personne ne peut y entrer à part maman et moi mais j'ai quand même peur. Elle m'a dit qu'elle préférait que je rentre à Poudlard pour la fin des vacances, qu'elle avait trop de choses à faire et qu'elle n'avait pas trop besoin de mon aide. Mais Harry, elle ne fait rien, elle passe ses journées assise dans le vieux fauteuil de papa juste à côté du feu.
Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça… Je suis désolée de t'ennuyer avec mes histoires sordides mais sache que ton cadeau m'a énormément plu et qu'au moins, j'ai pu penser au Quidditch au lieu de me tourmenter dans ma grande maison. Encore merci Harry.
A bientôt et joyeux noël,
Katie Bell
Harry relut la lettre une bonne dizaine de fois d'affilée. Il essayait d'étudier la façon dont Katie formait ses ''f'' ou encore comment elle écrivait ''Harry''. Des tas de sentiments contradictoires s'entrechoquaient dans sa tête. Il était euphorique ! Katie lui avait écrit une lettre ! Mais en même temps, il ne pouvait s'empêcher d'avoir une crampe au niveau de la poitrine en l'imaginant seule pour Noël. Mais, en plus de tout cela, la colère lui nouait l'estomac. Pourquoi est-ce que toutes les personnes à qui il tenait devaient souffrir ? Et c'est dans un état de béatitude totale qu'il finit par s'endormir, épuisé de sa journée.
°0°
Mon ange,
Pourquoi ne pouvons nous pas nous voir pendant cette période de Noël ? Tu me manques tellement ! En plus, ici, je dois jouer la pauvre petite fille éplorée ! C'est épuisant et ennuyeux à mourir ! Tout le monde me tourne autour en étant désolé pour moi ! Mais ils ne comprennent pas qu'un parent imbécile, on s'en passe facilement ? J'en ai assez de tous ces bons sentiments. J'ai une envie folle de leur jeter un sort qui les enverrait au diable ! Et en plus, mes ''amis'' sont tout sucre tout miel ! Et comment ça va par ci, et comment ça va par là.
Je n'en peux plus mon ange ! J'ai besoin d'air, j'ai besoin de toi, de tes remarques cinglantes et de ton regard féroce. J'ai besoin de tes baisers affamés.
Mon ange, je ne peux plus attendre ! Je t'aime…
A très bientôt.
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Ma belle,
Sache que tu me manques tout autant. Ici, il y a du nouveau. Je ne peux pas te l'écrire mais comme tu as certainement pu t'en rendre compte, certaines personnes qui nous sont chères sont de retour !
Et tous ces idiots croient que le Seigneur des Ténèbres va conduire une nouvelle attaque sur les moldus et leurs amis ! Mais ils ne se rendent pas compte que ce n'est pas de cela dont le Maître à envie. Ce qu'il veut c'est détruire Celui-Qui-Lui-A-Survécu-Trop-Souvent et le réduire à néant aussi bien physiquement que mentalement.
Prends patience ma belle, dans quelques mois, le jour que nous attendons tous arrivera et tes amis périront tous dans d'atroces souffrances !
Je t'aime et attends avec impatience notre retour sur le champ de bataille.
°0°
La neige avait commencé à tomber sur le domaine de Poudlard en même temps que certains membres de l'AD faisaient leur retour. Seamus égayait à nouveau le dortoir des garçons de ses blagues idiotes mais bien comiques. Parvati faisait résonner ses gloussements dans les couloirs et Lavande commençait à en avoir ras le bol. Cette dernière ne pouvait s'empêcher de penser que dans cinq jours, la potion d'éveil de Dean serait prête. Elle passait désormais toutes ses nuits au chevet de son amoureux et personne n'osait lui faire la morale et lui dire de s'occuper en faisant autre chose.
Tous avaient découvert les joies qu'étaient les Bulles de Chaleur. Le concept était assez surprenant. Pendant qu'on était assis sur un sol sec et douillet, l'herbe aux alentours était recouverte d'une épaisse couche de neige poudreuse. La chose la plus bizarre était la sensation que l'on ressentait en pénétrant dans une des Bulles. La paroi n'était presque pas visible et quand on la traversait, on sentait une douce chaleur réchauffer tout le corps.
Harry avait passé de longues heures avec Ron et Hermione dans ces petits havres de paix et de chaleur. Ils relisaient encore et encore les mêmes vieux grimoires à la recherche du contre sort manquant. Hermione ne supportait pas que quelque chose lui résiste, surtout si ce quelque chose résidait dans un bouquin. Et elle arpentait encore et toujours les allées de la bibliothèque et de la réserve. Harry et Ron en avaient eu assez et étaient sortis faire un tour en la laissant avec Neville et Seamus. Une bonne bouffée d'air frais ne pouvait que leur faire du bien.
« Je commence à en avoir assez Harry ! Toutes ces recherches tapent sur le système nerveux de Hermione ! Elle passe son temps à me crier dessus ! » Ils venaient de quitter le château.
« Tu sais Ron, elle passait déjà son temps à te faire la morale avant… »
« Ca je le sais très bien ! Ca m'ennuie pas qu'elle me fasse la morale ! Ca fait 16 ans que j'ai appris à ignorer ma mère, et c'est pas bien plus difficile avec elle ! » Ron fulminait.
« RON ! Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? »
Harry s'était arrêté net et le rouquin baissa lentement la tête.
« Bon, j'exagère… Je ne pourrais jamais l'ignorer, ni elle ni ma mère d'ailleurs »
Harry ricana silencieusement.
« Mais tu vois… Hermione est bizarre ces temps ci… A chaque fois que je parle avec Lavande, elle passe devant moi sans me regarder puis elle fait la tête… »
« Je suppose qu'elle est ja… »
« Je sais bien qu'elle est jalouse, mais Lavande a besoin qu'on soit à côté d'elle sans rien dire… Vous avez fait ça pour moi… Mais elle, elle a que ses copines glousseuses qui la harcèlent et lui disent qu'elle doit bouger, et tout, et tout… » Ils avaient continué à marcher vers la Bulle de Chaleur où ils avaient vu la tête rousse de Ginny.
« Et tu l'as dit à Hermione ? »
« Oui… »
« Et ? »
« Elle comprend mais dix minutes plus tard elle recommence ! »
Ron soupira :
« Je te jure ! Les filles ! »
Ils arrivèrent enfin à la limite de la Bulle de Chaleur. Harry et Ron l'avaient découverte la veille. Elle était à moitié cachée par un énorme buisson et était assez grande pour abriter quatre ou cinq personnes. Aujourd'hui, il n'y avait que Ginny et, au grand malheur de Harry, Katie.
« En parlant des filles, comment ça se passe toi ? »
Ron avait récupéré son sourire et était entré dans la Bulle et malheureusement pour lui, Harry lui donna un grand coup de coude dans les côtes avant de se ressaisir et de dire bonjour aux deux Miss.
« Ca va vous deux ? » Et il était d'un rouge !
« Bof… J'expliquais à notre capitaine quelques petites tactiques sur lesquelles j'ai travaillé ces jours ci… »
« Ah oui ? » Et Harry s'assit à côté d'elle, l'air captivé par ses dessins mobiles.
« Ginny est complètement folle ! Ce qu'elle vient de m'expliquer et psychopathique… » Katie riait.
« Mais ça devrait marcher ! » Katie regarda à nouveau la feuille de carton.
« Mouais… »
Elle n'avait pas l'air très enchantée. Ginny leva alors les yeux au ciel puis regarda son frère.
« Qu'est-ce que vous faites de bon ? » Harry voulut saisir une possibilité de dire trois mots et demi.
« On faisait juste un… » Mais Ron ne lui laissa pas le temps de terminer. Trois mots et demi ! Il les avait dit !
« On te cherchait » Et il regarda Ginny
« Je voulais te parler de quelque chose à propos des jumeaux… »
Ron n'était pas un très bon menteur mais après avoir froncé les sourcils, elle l'interrogea du regard.
« Qu'est-ce qu'ils ont fait ? »
« Euh… Je préfèrerais t'en parler un peu à part… »
Ron était de plus en plus nerveux. Il détestait mentir et le regard vindicatif que lui lançait Harry lui promettait des heures de torture…
« Ok ! Je viens avec toi ! Mais t'as intérêt à ce que ce soit important, sinon… »
Et elle se leva puis quitta la Bulle suivie par son frère qui fit un petit signe d'au revoir à Harry.
Celui-ci était figé sur place, complètement incapable de montrer au monde alentour un quelconque signe de vie.
« Ca va Harry ? » Katie avait l'air inquiète.
« Oh oui… C'est juste que j'ai… que je suis un peu fatigué… »
« Oh » elle baissa la tête « Tu veux qu'on rentre ? »
« Non ! » Il répondit un peu trop rapidement. « Enfin, s-sauf si tu veux… »
« Non, moi ça va » elle sourit et regarda le lac. « J'aime bien cet endroit… C'est calme et apaisant. » Harry la regarda.
« C'est vrai que c'est très beau ici… » Puis ils se turent de longues minutes.
« Harry ? »
« Mhmh ? » Il avait sursauté en entendant sa voix.
« Je voulais te remercier pour le cadeau de Noël… Je veux dire… C'est adorable de ta part mais je suis super mal à l'aise de ne rien avoir pour toi… » Il sourit tout doucement, le cœur battant à du cent à l'heure.
« Te tracasse pas pour ça… C'est juste qu'en allant faire les courses de Noël, j'ai vu un accélérateur et je me suis souvenu que tu avais dit que le tiens était cassé… et puis c'est tout… » Il n'arrivait pas à quitter ses lacets des yeux.
« C'est quand même adorable de ta part Harry. » Elle se tut à nouveau puis reprit : « Tu sais, je suis désolée pour ma lettre, je veux dire que je voulais pas me plaindre ni rien, mais c'est juste que ce jour là, j'avais besoin de parler et… Oh ! Harry, je suis désolée si je t'ai embarrassé, avec tous mes trucs… »
« Tu ne m'as pas embarrassé » Et il leva enfin la tête pour lui sourire « C'était juste une lettre et c'est normal de vouloir parler de ses problèmes tu sais… Ca fait du bien… Ne t'en fais pas pour ça… Ca m'ennuie pas, pas du… » Mais elle l'interrompit.
« Non, c'est pas ça que je voulais dire, » Elle chipota dans ses boutonnières « C'est juste que je me suis rendue compte que j'étais pénible avec toi depuis le début de l'année… La lettre, le soir de la Nuit de Porcelaine, à Halloween et après la sélection… enfin tu vois… je veux pas que tu aies l'impression que je me jette sur toi… »
Harry faillit étouffer pris par une quinte de toux, il ne s'attendait pas du tout à ça.
« Oh ! Kh, kh, kh ! Je sais que tu te jettes pas sur moi… Kh, kh ! T'imagines quelqu'un d'aussi bien que toi qui se jetterait sur moi ! Faudrait être malade ! » Oups ! Alerte ! Qu'est-ce que j'ai dit ? Qu'est-ce que j'ai dit ! On rattrape ! « Enfin je me rends bien compte que tu es trop bien et… » Encore pire Potter « Enfin, non, je te crois » Et il crut s'en être sorti.
« Dis pas de bêtises Harry ! Je ne suis pas trop bien ! C'est juste que toi, tu es trop… sur de toi, et fort et… enfin que je sais que c'est pas le genre de trucs qui te passent par la tête… » Et oui ! Il était possible de faire pire que lui !
« Moi ? Sur de moi ? Tu rigoles, si il y a bien une chose que je ne suis pas, c'est trop sur de moi ! Et si ! C'est le genre de trucs qui me passent par la tête… Je suis quelqu'un de… normal… enfin je voudrais l'être » Et sa voix se brisa, craqua.
« Oh Harry, excuse moi… Je suis pas maligne ! Oublie ce que j'ai dit… » Ils se turent mais Katie recommença quelques minutes plus tard : « Pour moi tu es quelqu'un de normal. »
Elle le regarda en le fixant, tandis que lui, ne quittait pas le sol des yeux. « Harry ? » Il releva doucement la tête. Il ne pleurait pas, il avait juste le même visage que quelqu'un qui avait trop souffert et qui venait de perdre tout ce qui lui restait. Dans les yeux de Katie, Harry se noyait. Et Katie n'osait pas regarder autre chose que les iris brillants de Harry. « Excuse moi… » Elle s'en voulait tellement de lui avoir fait mal. Mais si il souffrait, c'est parce qu'au fond de lui, quelque chose lui disait qu'elle ne ressentait que de la pitié pour lui. Tellement de pitié qu'elle lui touchait le bras maintenant, et que lui ne bougeait toujours pas, perdu dans ses grands yeux doux. « Harry dis, quelque chose ! » Non. Il ne pouvait rien dire, juste la regarder, juste sentir sa main sur son bras. Elle baissa la tête. Découragée par ses propres bêtises et il ne vit plus ses yeux.
Il sortit de sa torpeur et la serra dans ses bras. Il ne savait pas pourquoi. Ce n'était pas sa tête qui l'avait décidé. Ses membres devaient avoir bougé selon leur propre raison. Et là, en ce moment même, il se sentait en paix. Si plein et si vide à la fois ! D'un côté, une douce chaleur et une lente euphorie l'avaient gagné. En même temps, il se sentait plus loin que jamais de la dure réalité qu'était la sienne depuis si longtemps. Avec Katie dans ses bras, il n'avait pas peur, il voulait vivre, et il était normal !
La jeune Gryffondor ne bougeait pas. Elle respirait juste, lentement, à la limite d'avoir le souffle coupé. Elle avait peur qu'en remuant juste un peu, il la lâcherait et partirait en courant. Mais Harry était toujours là, et elle se sentait si bien ! Tellement bien. Elle se blottit un peu plus contre lui, en glissant sa tête en dessous du menton de Harry. Et il la serra plus fort encore, ne voulant pas la laisser partir. Il abaissa un peu sa tête et déposa un léger baiser dans ses cheveux. Elle frissonna mais en même temps se sentit envahie par sa chaleur à lui. Elle était enveloppée dans ses bras, c'est comme si il était tout autour d'elle, comme si il la protégeait et que plus rien ne pourrait plus jamais lui arriver. Si Harry pouvait la garder dans ses bras…
Si Katie voulait rester à côté de lui… Il redoutait le moment où elle allait se relever et vouloir rentrer au château. Et ce moment arriva parce qu'elle se redressa tout doucement contre lui, en reprenant ses appuis. Elle le regardait si intensément qu'Harry pouvait presque sentir ses yeux brûler. Elle posa son front contre le sien, en glissant sa main derrière sa nuque à lui. Ils avaient fermé les yeux. Tout tourbillonnait autour d'eux. Harry devait se rattacher à quelque chose pour ne plus avoir le vertige, et il se rattacha à ses lèvres. Naturellement. Et tout tourbillonnait encore plus…
°0°
Puis tout s'arrêta net quand Neville arriva essoufflé, suivi de Seamus.
« Harry ! C'est Dean »
Neville avait du mal à rattraper sa respiration et Harry avait mal de ne plus toucher Katie.
« Qu'est-ce qu'il y a Neville ? » Il était furieux maintenant « Vous avez terminé la potion deux jours à l'avance ? »
« Non Harry » Et Seamus baissa la tête. « Il est mort Harry ! »
Non ! NON ! Pas encore ça ! Harry venait juste de… d'être heureux et là… Dean… Non ! Ce n'était pas possible ! A côté de lui, Katie était assommée et il se leva puis l'aida en la tenant par la main en courant vers l'infirmerie.
Sur le trajet, Neville expliqua que Lavande était allée rendre visite à Dean Thomas. Ces derniers temps, il était plongé dans des crises de spasmes continues et même la présence amoureuse de Lavande n'y pouvait rien. Il criait et criait, et pleurait, et se tordait. Il avait maigri, blanchi et ne ressemblait déjà plus à lui-même. Ses joues rondes étaient désormais creuses et ses orbites enfoncées et cernées de peau grise. Aujourd'hui, Dean ne souffrait plus. Il ne souffrirait plus jamais. Mais il ne serait plus jamais heureux. Non plus.
En courant dans les couloirs, les murs étaient flous et passaient comme des rayons de lumière. Les larmes coulaient le long des joues, mais aucun sanglot ne retentissait. On n'entendait presque pas le bruit que faisaient les pas sur le sol dallé. Il y avait juste quatre jeunes Gryffondors qui courraient, trébuchaient, mais continuaient tout de même. Ils furent rejoints dans leur course par les frères Crivey qui se demandaient ce qui se passait mais qui les suivirent, sentant que quelque chose était arrivé. Ils pouvaient voir l'entrée de l'infirmerie et quand ils entrèrent, ils virent une scène figée.
Quelques bougies allumaient une pièce sombre où Harry vit le lit de Dean recouvert d'un drap blanc, et Lavande recroquevillée sur elle-même à ses pieds. Tout autour d'eux se trouvaient déjà d'autres membres de l'AD, silencieux et serrés les uns contre les autres. En arrivant dans la pièce, Harry s'arrêta et regarda ses amis, puis le lit. Il y avait juste la forme de Dean. Mrs Pomfresh était elle aussi prostrée dans un coin, incapable d'éloigner quiconque du lit. Les élèves n'auraient jamais du être là. D'autres membres de l'AD entraient encore derrière Harry qui s'avança lentement vers le lit de Dean.
Il aperçut Ron assis par terre, le regard fixe et vide. A côté de lui, Ginny avait les joues moites sur lesquelles glissaient des larmes, mais elle n'était secouée par aucun sanglot, juste de la tristesse pure. Un peu plus loin, Hermione était appuyée contre le mur, ses cheveux cachant son visage baissé. La pièce aurait pu ressembler à une peinture moldue, immobile, remplie d'une atmosphère sombre et lourde. Quand Harry arriva au niveau du lit de Dean, il ne sentait rien en venir. Rien ne bougeait. Personne ne bougeait. Même Lavande qui était recroquevillée au pied du matelas ne bougeait pas. Elle ne devait pas rester là ! Qui l'avait laissée là ! Harry la prit alors dans ses bras et la souleva pour la déposer un peu plus loin sur le sol, elle le regardait, les yeux remplis de peur, de tristesse et de colère. Elle ne pleurait plus, elle était juste immobile elle aussi. Harry était à genoux devant elle, et il ne pouvait que voir le lit trop blanc et trop immobile, et trop silencieux… d'en bas. La pièce était remplie des membres de l'AD maintenant et tous étaient plongés dans la même torpeur. La même immobilité. Le même choc.
Seule une personne assise dans un coin faisait semblant et alors que personne ne la regardait, elle souriait. Elle avait réussi. Ils souffraient tous.
La mort était palpable dans l'air quand le professeur McGonagall et Dumbledore entrèrent, et furent frappés par la vision qui s'offrait à eux. Harry, à genoux à côté de Lavande leva les yeux et regarda intensément le directeur qui sortit doucement sa baguette et prononça un sort que personne n'entendit. Et ils s'évanouirent tous.
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Quand Harry se réveilla dans son lit, il ne se souvint de rien. Et même à la veille de la rentrée, blotti dans ses draps chauds. Il ne se souvenait ni de l'infirmerie, ni des moments qu'il avait vécus dans les Bulles de Chaleur, ni du baiser qu'il avait partagé avec Katie. Il se souvenait juste que le professeur Dumbledore leur avait annoncé le décès de Dean. Personne n'avait pu s'endormir ce jour là, mais ils avaient tous veillé tard au coin du feu, en voyant revenir petit à petit les autres élèves qui avaient passé les vacances en dehors de Poudlard. Ils étaient restés immobiles dans le silence de la Salle Commune des Gryffondors et quand les garçons étaient remontés dans leur tour, le lit et les posters de football du jeune homme avaient été retirés de la pièce… Il n'y avait plus que quatre lits dans la chambre des garçons de sixième.
Hermione avait demandé au professeur McGonagall si une cérémonie aurait lieu et le professeur de Métamorphose lui avait annoncé que les parents de Dean en avaient prévu une. Elle aurait lieu selon la tradition moldue à laquelle son père était très attaché et elle se déroulerait dans une petite ville éloignée de tout. Malgré les protestations des membres de l'AD, seulement Lavande avait reçu la permission de s'y rendre, Mrs McGonagall avait parlé de quelque chose comme ''faire son deuil'', mais elle était restée très évasive sur le sujet. C'est aussi fragile qu'un roseau que ses amis l'avaient vue quitter le château aux bras de ses parents.
Ce matin, Harry avait rendez vous avec Tonks, dans sa note, elle lui avait annoncé qu'ils allaient pouvoir commencer à travailler sur le contre sort du Gellatus. En effet, elle avait eu une idée pour contrer le ''Terrificus Amnesia''. Alors que les autres garçons dormaient encore, il s'habilla et enfila sa cape d'invisibilité, passa chiper un toast dans la Grande Salle, caché sous le tissu, puis se rendit au bureau de son professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Harry n'en pouvait plus d'attendre. En effet, ces derniers temps, tout ce qu'il pouvait faire était tourner, et retourner les pages des livres de la bibliothèque, il s'était même rendu une nouvelle fois dans l'Antre du Lac pour voir si Pyewacket avait quelque chose à lui proposer… Mais rien… Tout ce qu'il espérait, c'est que l'idée de Tonks allait marcher et il frappa enfin à sa porte. Il s'en approcha pour entendre une réponse.
« Harry ? » Tonks venait d'ouvrir et regardait dans tous les coins sans le voir.
« Oui ! » Il retira sa cape d'invisibilité et elle fit un bond en arrière.
« Mais tu es fou ! » Elle avait la main posée sur le front. « Tu veux me faire mourir Harry ? » Elle fit demi tour et alla se verser un verre d'eau avant de s'asseoir derrière son bureau.
« Euh… désolé » Il se gratta la nuque en regardant le sol.
« Pas grave » Elle lui fit signe d'avancer et de fermer la porte derrière lui. « Harry ! » Elle avala une grande gorgée. « Comme je te l'ai écrit, j'ai eu une petite idée. On a déjà le contre sort du ''paradox noctis'' et une potion à boire régulièrement en prévention, le professeur Chourave travaille à ce qu'elle n'ait aucun effet néfaste à long terme, et il ne nous manquait plus que le contre sort du ''Terrificus Amnesia''. On y a pensé à une réunion de l'Ordre, et Remus a eu une petite idée en reparlant de votre troisième année. Ce dont on a besoin, c'est d'un sort qui protège de la terreur parce que c'est elle qui provoque l'amnésie… Et il s'est souvenu t'avoir appris un sort qui t'a aidé contre la pire forme de terreur qui existe dans le monde sorcier… » Elle se frotta les mains et sourit à pleine bouche.
« Les Détraqueurs… » Harry avait fixé le bord du bureau puis leva la tête « Le Patronus ! » Et il serra ses accoudoirs.
« Oui Harry ! » Elle se leva et vint s'asseoir juste en face de lui « Et je crois que c'est pas une mauvaise idée ! J'y ai pensé toute la nuit et comme on a que deux contre sorts à assembler, il n'y a pas 36 façons de s'y prendre pour les rassembler. Un, on assemble les gestes, deux, on trouve la formule qui les réunit. Trois, on fait les deux en même temps. Et quatre, on espère que ça marche, parce que moi, je te jette pas le Gellatus pour vérifier ou infirmer l'histoire, autant que j'aime la théorie empirique ! De toute façon, je sais pas le jeter… » Elle regardait son élève, les yeux pétillants.
« Ok ! » Harry se leva et sortit sa baguette de sa poche arrière. « Ca devrait aller vite… Donc on a un arc gauche et un pic. » Il les assembla mais rien ne se produisit.
« Ce n'est pas si simple que cela Harry ! On va en avoir pour des jours… Le geste, c'est le plus facile, et encore, il faut faire attention aux proportions, mais la formule, ça va être autre chose… Tu as lu le livre que je t'ai donné sur la création des sorts ? »
« Oui… » Harry fit la moue. Pourquoi ne l'aurait-il pas lu ? Il était peut être jeune mais pas fou.
« Très bien, donc tu sais de quoi je parle… On va commencer avec le geste, quelque chose doit se passer quand il est juste, c'est comme quand on a la bonne clé pour ouvrir une porte et qu'il y a un déclic. Ici, tu dois avoir une sensation, ou des étincelles… » Elle agitait l'index dans les airs sur un ton pédagogique.
« Je sais… » Harry était aussi renfrogné. « On peut commencer alors ? » Il se leva et recula un peu pour avoir de la place autour de lui. Tonks le regardait bizarrement.
« Euh oui, on peut y aller… »
Et ils passèrent ainsi des heures à chercher le geste correct. Après une, puis deux longues journées de travail, ils avaient enfin trouvé le petit geste correct, celui qui avait un sens intrinsèque. Celui qui avait un petit truc en plus. Tonks et Harry se mirent alors d'accord sur un programme de séances de recherches de la formule. Ils s'étaient fixé des rendez vous tous les soirs de la semaine où Harry n'avait pas d'entraînement ou de réunion de l'AD. En arrivant devant le portrait de la grosse dame, plusieurs jours après la rentrée, Harry se rendit compte que le temps passait très, très vite ! Trop vite même. Le mois de janvier tirait sur sa fin et ils n'avaient toujours pas la moindre incantation correcte !
Harry était fatigué et ne voulait qu'une chose : dormir. Mais ce n'était pas ce soir qu'il allait s'endormir à son aise. En effet, quand il entra dans le dortoir des Gryffondors de sixième année, il trouva Ron assis sur son lit, blanc comme un linge et les yeux rouges. Depuis la mort de Dean, Harry avait une peur affreuse que son meilleur ami ne sombre à nouveau dans ses abîmes et la panique l'envahissait à chaque fois que le rouquin était trop silencieux ou pensif. Harry s'approcha de son ami tout doucement.
« Ron ? » Il fit encore un pas. « Ca va ? » Le rouquin ne leva pas la tête mais se mit à parler trop lentement.
« C'est fini avec Hermione. »
Il avait dit ça sur un ton neutre mais sa voix tremblait.
« Ah ! »
Harry souffla un grand coup ! Ouf ce n'était qu'une querelle d'amoureux.
Ces temps-ci, Hermione avait du mal à comprendre que Ron passe plus de temps avec Lavande. Il avait beau lui expliquer qu'elle avait besoin de quelqu'un qui la comprenne, d'une présence, la brunette ne digérait pas que son petit ami passe plus de temps avec sa jolie voisine de lit qu'avec elle. Et Hermione ne se privait pas ! Harry l'avait surprise plusieurs fois en train de faire la morale à Ron, ou en train de pleurer toute seule dans un coin de la Salle Commune de la tour des Gryffondors. Harry savait quoi faire ! Il fallait rebooster le moral de Ron, parler à Hermione et puis le tour était joué. Mais Harry avait tord. Cette fois ci, Hermione avait bel et bien mis les points sur les i.
'Elle m'a dit que je devais choisir entre elle et Lavande ! Et là je n'y ai rien compris du tout. J'étais stupéfié qu'elle me demande un truc comme ça. Et parce que je ne lui ai pas répondu tout de suite, elle m'a dit que rien que le fait d'hésiter, ça me trahissait. » Il baissa la tête « Puis elle m'a regardé droit dans les yeux et elle m'a dit qu'il valait mieux qu'on reste amis, et que sinon on allait se détester et qu'elle ne voulait pas en arriver là. »
'Et puis ? » Harry n'en croyait pas ses oreilles, cette histoire n'était jamais allée jusque là ! « Qu'est ce que tu lui as répondu ? »
« Ben je lui ai dit que j'en avais assez qu'on se dispute. » Harry soupira et se prit la tête entre les mains « Et elle m'a dit que ce serait mieux comme ça. Moi j'ai rien compris du tout, et elle est partie. Comme ça. » Il balaya sa cape d'un geste de la main.
« Roooon ! Mais qu'est-ce qui vous prend ! Vous êtes si bien ensemble ! Je ne vous ai jamais vu si heureux que ça ! » Il tapa des poings sur le lit. « Tu dois faire quelque chose Ron ! »
« C'est facile pour toi ! C'est pas sur toi qu'elle se passe les nerfs ! » Ron fronça les sourcils, en colère. « J'en ai assez d'être le gentil Ron qui se laisse marcher dessus ! Madame a toujours raison ! Madame est la plus intelligente ! » Harry posa sa main sur l'épaule de son ami et parla calmement.
« Mais Ron,… Hermione a toujours raison, et c'est la plus intelligente… »
Ron se calma et leva les yeux, abattu et si triste.
« Je sais Harry… »
« Alors tu vas te bouger Ron… » Il parlait tout doucement.
« D'accord… mais je sais bien qu'elle ne voudra pas entendre parler de moi et qu'elle va me faire courir et courir et courir… » Il baissa les épaules « En plus c'est même pas de ma faute ! »
« Arrête de faire ton Calimero ! »
« Hein ? Mon ka numéro ? C'est quoi ça ? »
« Non, rien… » Et Harry essaya de ne pas rire « Tu vas faire quoi ? »
Ron sembla penser bien plus qu'à son habitude.
« Je vais lui écrire une lettre, un long truc, comme ça elle saura le sacrifice que je fais ! Elle sait que je déteste écrire. » Et il fit la grimace juste avant qu'Harry n'éclate de rire « Te moques pas toi ! T'en serais même pas capable ! »
« Capable de quoi, d'écrire une lettre ? » Ron acquiesça « A qui, au Baron Sanglant ? J'ai personne à qui écrire moi ! »
« Tu te moques de moi ? » Ron plissa le front.
« Non, pourquoi ? » Harry n'y comprenait rien.
« Elle est grande et elle joue au Quidditch, tu vois toujours pas ? »
Harry baissa la tête.
« Oh ! » il se tut « Tu veux parler de Katie… »
« Allo la Terre, ici Poudlard ! Oui je parle d'elle ! Tu m'as bien dit qu'elle t'avait répondu à Noël ! Pourquoi tu ne l'as pas remerciée pour sa lettre ? »
« C'est que ça sert à rien ! Regarde ! Je lui ai envoyé un cadeau, et elle a pas changé avec moi… » Il baissa encore plus les épaules.
« Harry ! Qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse ! » Harry s'apprêta à lui répondre avec beaucoup de sagesse mais ne trouva rien d'intéressant à dire et fit ce que tout le monde faisait dans ces cas là ! Enfoncer l'autre pour oublier que lui était déjà très mal embarqué…
« Oh, tu peux parler toi ! Môssieu je vais passer la Saint Valentin tout seul parce que ma petite amie m'a laissé tomber et que je n'ai même pas protesté ! »
Ron se releva d'un coup, prêt à balancer son poing dans le visage d'Harry puis il se rassit et eut l'air plus misérable que jamais.
« On va la passer tous seuls tous les deux Harry… » Et ils passèrent de longues minutes, affalés sur le sol contre le lit de Ron.
Ils s'étaient perdus dans leurs pensées et Seamus et Neville avaient eu le temps d'entrer et de sortir plusieurs fois du dortoir, n'osant pas troubler Harry et Ron dans leurs réflexions intenses. Ron brisa enfin le silence.
« Elles sont sûrement dans leurs chambres là ! On doit aller les voir tout de suite. Maintenant. » Harry le regarda comme si il avait tout à coup des pustules plein le visage.
« Toi ça va pas hein ! Et de un, je n'oserais jamais aller frapper à la porte du dortoir de Katie. Et de deux, elles doivent dormir. Et de trois, t'as oublié que les garçons peuvent pas monter chez les filles sous peine de glisser sur un magnifique toboggan avec une alarme stridente en bande son ? » Il rit nerveusement.
« Oh si je vais très bien. » Il se leva et tira Harry par la main pour qu'il se mette debout aussi « Il n'est que neuf heures, elle ne dorment pas. Et puis si tu vas pas voir Katie maintenant, t'iras jamais. Et puis pour l'alarme, Hermione m'a expliqué comment la désarmer » Il se mit à rougir.
« Quoi ? »
Harry n'en croyait pas ses oreilles.
« Il faut croire que son livre de chevet 'L'histoire de Poudlard' nous servira enfin ! »
Ron avait un petit sourire aux lèvres et Harry n'y comprenait plus rien.
« T'es allé dans le dortoir des filles ? » Il avait les yeux ronds et Ron fit oui de la tête « Qu'est-ce que vous avez fait dans le dortoir des filles ? » Il n'osait pas penser à la réponse mais secoua la tête ne voyant Ron rougir à un point qu'il atteignait rarement « V-vous avez… » Ron souriait nerveusement.
« Pas tout à fait… enfin… non »
- Ca veut dire quoi ça ? » Mais Harry ne put pousser les investigations plus en avant car Ron le tira vers la porte et ensuite vers les escaliers qui menaient vers les dortoirs des filles.
Harry essaya de résister mais il était tellement abasourdi qu'il se laissait guider. En arrivant en face de la première marche interdite, Ron murmura une formule en touchant le mur de pierre avec sa baguette magique. Une sorte d'onde translucide fit une large bulle qui éclata en silence et le rouquin commença son ascension en tirant un Harry tétanisé derrière lui. Ils passèrent devant plusieurs portes similaires à la leur puis Ron s'arrêta.
« C'est le dortoir des dernières années ici. C'est la chambre de Katie. Courage ! » Il lâcha Harry et frappa à la porte puis partit à l'étage supérieur « Souhaite-moi bonne chance ! » Et il disparut dans un tournant.
Harry n'avait rien saisi de ce qui venait de se passer et se rendit compte bien trop tard que la porte qui était en train de s'ouvrir devant lui était celle du dortoir de Katie. Oups ! Alerte ! Catastrophe ! Une jeune fille petite et blonde qu'Harry avait aperçue quelques fois dans les salles communes apparut alors dans l'entrebâillement. Elle affichait un air horrifié !
« Harry Potter ! Qu'est-ce que tu fais ici ! » Puis elle se coupa elle-même « Comment as-tu fait pour venir jusqu'ici ? Tu n'as rien à faire là ! » Elle avait l'air hors d'elle et Harry avait du mal à articuler. Une seule certitude s'imposait à lui : il allait tuer Ron.
« Euh… Je… C'est juste que je… enfin c'est pas moi qui… » La fille avait pris un air sévère et tapait du pied par terre.
« T'as avalé la langue ? »
« Oui… enfin non… » Harry se secoua mentalement puis sortit un ensemble de syllabes qu'il espérait cohérant « JevoulaisjusteparleràKatie ».
« Encore des histoires de Quidditch ! » Elle soupira bruyamment « Comme si elle ne nous cassait pas assez la tête comme ça ! » Elle se tourna et regarda dans la pièce « Jen, Amy ! Venez, on va faire un tour ! Monsieur Potter a besoin de parler Quidditch à mam'selle Bell ! Tout de suite ! » Harry n'avait pas eu l'occasion, ni le courage, ni la faculté de placer un mot et les filles sortirent une à une, lui jetant des regards noirs et chuchotant.
Finalement elles étaient toutes passées et Katie venait d'apparaître en pyjama dans l'embrasure de la porte, l'air un peu perdue.
« Euh… Qu'est-ce qui se passe Harry ? Il y a quelque chose avec l'AD ? » Elle chuchotait et Harry lui fit non de la tête, vacillant d'un pied à l'autre « C'est pour le Quidditch ? »
« Euh non…non, non » Il était très mal à l'aise… « C'est juste que Ron m'a, enfin, il a frappé et… » Les traits de Katie se durcirent.
« C'est une blague hein ! Ron est caché sous ta cape c'est ça ? » Elle sortit du dortoir et parcourut le pallier les bras en avant, à tâtons afin de sentir le rouquin mais ses mains ne se refermaient que sur le vide.
« Katie… » Harry était derrière elle mais n'arrivait pas à attirer son attention.
« Harry ! C'est pas drôle du tout !
« Je devais j-juste t-te parler… » Harry sentait le sang s'amasser sous ses joues et dans sa tête.
« Oh… » Elle ne comprenait plus rien. « Tu veux entrer ? » Elle lui indiqua le dortoir.
« Oui » Harry avait répondu par automatisme et s'en voulut tout de suite mais il suivit quand même Katie à l'intérieur, en s'arrêtant à peine après le seuil.
« Qu'est-ce qui se passe Harry ? » Elle semblait presque aussi mal à l'aise que lui.
Harry examinait la chambre. C'était totalement différent de leur dortoir même si la pièce avait la même forme et la même dimension. Tout semblait rangé mais il semblait y régner un désordre organisé… Il y avait des breloques accrochées partout, des photos collées aux murs et des vêtements suspendus par ci par là. Certains lits étaient recouverts de peluches ou de plaids en patchwork. Il sortit de sa contemplation en se rendant compte que Katie attendait toujours de comprendre pourquoi il était venu.
« Euh… Ca va ? » Il avait dit la première phrase automatique qui lui était passée par la tête.
« Oui… » Elle avait les sourcils froncés « Mais toi ça a pas l'air d'aller… T'es certain qu'on a rien mis dans ton verre ? » Harry rit nerveusement.
« Non, te tracasse pas… » Il rit encore un peu puis se lança « Bon, au point où j'en suis, autant y aller franchement… » Il respira un grand coup et Katie s'assit sur le rebord de son lit, prête à entendre une annonce de la fin du monde « Katie… Voilà… Je suis venu te dire que tu me plaisais et que j'ai l'air complètement idiot en ce moment même et que même je vais faire demi tour et retourner dans mon lit et dormir en espérant que tout ça est un rêve idiot comme les autres. Ca m'a fait plaisir de te voir. Allez ciao ! » Et il fit demi tour pour descendre quatre à quatre les escaliers et remonter dans son dortoir, sans prendre la peine de regarder en arrière.
Au fond de lui, une petite voix lui disait qu'il devait remonter d'où il venait et mieux expliquer à Katie qu'il était fou d'elle. Il était chez les Gryffondors nom d'une pipe ! Mais une autre voix qui prenait bien plus de place lui conseillait plutôt de se noyer sous sa couette et d'y passer la fin de sa vie. Comme un vrai petit Poufsouffle en puissance. Il était déjà en pyjama quand on frappa à la porte. Harry se dirigea vers la poignée, certain de qui se cachait derrière le bout de bois. Et il avait raison, de l'autre coté de l'embrasure se tenait Katie. Elle avait les pommettes rosées et regardait le sol. Harry recula pour lui permettre d'entrer mais elle ne bougea pas.
« Harry. Je veux juste savoir si tu penses réellement ce que tu viens de dire. » Il baissa les yeux.
« Mhmh » il acquiesça.
« Mhmh » Elle fit de même. « Parce que, tu vois, moi je, enfin, je t'aime bien aussi et… enfin, oh que je suis idiote ! »
« Arrête, si quelqu'un est idiot ici, c'est moi ! Allez, entre une minute, Ron ne va pas trop tarder, donc j'ai encore quelques minutes avant son meurtre. » Et il ricana.
Katie entra et Harry lui fit signe de s'asseoir sur le rebord de son lit, lui s'assit sur celui de son meilleur ami.
« Pourquoi son meurtre ? »
« C'est lui qui m'a emmené devant chez toi… »
« Oh… » Et elle éclata de rire, laissant Harry complètement hagard.
« Qu'est-ce que j'ai encore fait ? » Il plissa les sourcils.
« Oh rien ! C'est juste qu'on est vraiment aussi bête l'un que l'autre… Tu viens chez moi, tu dis rien. Et je viens chez toi, je ne dis rien non plus. Et le pire c'est que maintenant, on sait exactement ce que l'autre voulait dire. » Harry sourit.
« C'est consternant ! » ils restèrent assis comme ça dans le silence quand Seamus et Neville entrèrent en parlant, sans faire attention à la jeune fille qui était assise sur le lit de Harry.
« Et ils ont dit qu'ils étaient d'accord » Neville faisait la grimace.
« Oh oui ! » Seamus avait un ton enjoué « Demande à Harry, il te confirme… » il se tourna alors vers Le-Garçon-Qui-Etait-Extrêmenet-Mal-A-L'aise « …ra. Euh… Salut Katie… »
« Bonjour Seamus… » Elle avait le teint pivoine.
« Il y a un problème avec l'AD ? » Seamus cherchait des raisons logiques.
« Non » elle sourit.
« Vous parlez Quidditch ? »
« Euh, non, pas trop. » Elle regarda Harry. « Il est tard, je vais y aller moi… » Seamus afficha alors un rictus digne de Rogue dans ses grands jours.
« Tu peux rester si tu veux, Neville et moi on ne fera pas de bruit, on ne fera que vous écouter ! » Elle se leva d'un coup et se dirigea vers la porte.
« Non, non, je… j'y vais » Harry la suivit sur le pallier et jeta un regard noir à son voisin de lit.
« Je suis désolé… » Il tira la porte derrière lui et ils se retrouvèrent dans la pénombre de l'escalier en colimaçon des garçons.
« Tracasse pas… »
Elle se passa la main derrière la nuque et alors que son bras redescendait vers le bas de son corps, Harry en profita pour lui attraper la main et elle le regarda doucement. Ils s'avancèrent tous les deux l'un vers l'autre et s'embrassèrent doucement. Harry sentit alors une décharge d'adrénaline lui envahir de corps, en partant de son centre pour se diriger vers les extrémités. Ils étaient presque immobiles et leurs corps se touchaient à peine, hormis leurs mains. Katie le lâcha alors et serra ses bras derrière la nuque de Harry qui se rapprocha et la tint par la taille. Leur baiser s'intensifia et le jeune Gryffondor avait l'impression d'être monté sur la Lune et d'être redescendu sur Terre tellement il se sentait léger. Ces sensations lui semblaient tellement extraordinaires mais en même temps tellement… normales. Tout était si naturel. Les gestes de Katie lui semblaient si tendres, si doux, si… justes. Le temps semblait s'être arrêté mais galopait pourtant à une vitesse folle.
Ce n'est que de longues minutes plus tard qu'ils se séparèrent alors que Ron était revenu tout sautillant en leur disant tout naturellement ''Bonsoir''. Harry et Katie s'étaient alors séparés en se disant bonne nuit.
« On se voit demain… » Harry avait plein d'espérance au fond de la voix.
« Pas de problème » Lui avait répondu Katie.
Harry l'avait regardée disparaître dans le tournant des escaliers et s'était ensuite jeté sur son lit, envahi par des fourmillements de bien être et de chaleur. Et pourtant, il n'avait jamais eu aussi froid. Il n'avait goûté qu'une seule fois à la chaleur de Katie mais il savait déjà maintenant qu'il en était totalement dépendant. A côté de lui, Ron souriait comme un malade. Ce soir, Harry trouvait que, finalement, la vie était quand même belle de temps en temps. L'amour. Le contre sort en bon chemin. L'amour. L'amour. L'amour. L'amour. L'amour.
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Voilà du rose bonbon pour terminer ! Mais bon sang que je vais vite ces temps-ci… Nuits blanches de stress obligent… Tout ce qui peut 'empêcher de penser au mémoire, c'est bon, ça m'arrange. Tout ce qui m'empêche d'être malade, ça m'arrange. Depuis le mois de janvier, j'ai eu une otite, une grippe, et maintenant de l'eczéma dans la bouche. Mon médecin m'a demandé si je n'étais pas stressée ces temps-ci, me proposant l'idée que mon système immunitaire en avait été affaibli… Bon sang ce qu'elle est perspicace ! Non, sérieusement, ma petite tête va éclater d'un jour à l'autre ! Je le sens !
Sinon, j'espère que ce chapitre vous a plu. Il est un peu moins long que le précédent tout en étant un brin plus romanesque. Je vous promets, ma fic ne va pas se terminer envahie avec des effluves amoureuses et sexuelles ! Je pose juste le cadre… Je vois mal Harry dire « Salut ma poule, si on sortait un de ces soirs, t'as de beaux yeux tu sais… ». Il leur faut le temps…
Je voulais juste vous préciser que le premier baiser (dans la Bulle) et tout ce qui se passe à l'infirmerie a été effacé de la mémoire des élèves. Ce qui se passait dans la Bulle, sans faire exprès… Vous allez dire, Dumbledore exagère, mais Dumbledore pense que les pauvres ne s'en seraient pas remis de cette soirée à 'infirmerie avec le corps de Dean. Je leur en fait voir de toutes les couleurs, et je voulais leur épargner ça…
Donc, plus que trois chapitres et une épilogue… J'ai du mal à concevoir. Je sens la fin, j'ai son goût en bouche. C'est une sensation bizarre ! Tout va se bousculer dans peu de temps. Ca va être gai à écrire. En ce qui concerne la dernière mailing list, j'ai eu des petits soucis… Ceux qui n'ont toujours pas reçu le mail avec l'édito de Boneless, vous pouvez me redonner votre adresse ? J'essayerai de me faire pardonner comme je peux…
Sinon, j'ai trois illustrations de Bussy que j'ai postées sur mon LiveJournal ! Allez y faire un ti tour et dites moi ce que vous en pensez !
°0°
Merci à tous mes petits lecteurs !
Sur PMW, merci à
Ilaï (moi aussi je les trouve trop mignons ensemble, j'espère que la suite te plait !) ;
Dante (ben c'est maintenant la suite…) ;
Seblucky (tu le trouves tarte Harry ? Moi je le trouve attendrissant…) ;
Lovejock (Ou la la ! Que de compliments ! C'est pas grave d'arriver en retard !) ;
Lily (Eeeeh miss ! Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles) ;
Seili (Meeeeeerchi !) ;
Anastasia (NanaS c'est ça ? Oula la ! T'as tout lu d'un coup - Ben ça veut dire que ce que j'écris est pas si mal que ça… Rassure toi, Mark n'y est pour rien dans le coma de Ron ! Il est trop minuscule pour ça ! Sinon, je suis désolée mais à mon avis, t'as compris que Drago restera dans le camp des méchants…Je le vois mal être un gentil garçon… puis il est un peu trop tard…Mais en tant que grande fan de Drago, ne te tracasse pas, il reviendra beaucoup plus par la suite !)
°0°
Sur la gazette, merci à
Bastet, (j'adore tes commentaires, ils me font souvent bien rire et ça me fait très plaisir que tu lâches pas ;) )
Mondingus Fletcher, ( ben c'est pareil… A chaque fois que je vois que t'as lu la suite et que me laisses un ti mot, je suis limite fofolle)
Venus, ( depuis qu'on a papoté, je me rends compte que tu es quelqu'un de vraiment bien et je suis très heureuse que tu continues à me lire. Merci beaucoup)
Lord Kaï, (ça fait des siècles que je te croise plus sur MSN, ça manque parfois tu sais… Merci DE toujours me donner ton avis toujours constructif !)
Ermonna, (j'espère que tu vas continuer, je passe sur ton site de temps en temps et il est vraiment chouette !)
Bebop, (Ce que j'aime quand les gens se triturent l'esprit pour moi… Je voulais particulièrement te remercier parce que c'est toi qui m'a fait remarquer le plus d'erreurs ! J'adore tes commentaires si loooooooongs. Gros poutouxes !)
Mia (merci beaucoup à toi aussi)
Harri (ça fait pas longtemps que tu es là, mais ça fait toujours plaisir ! Continue à venir me donner de tes nouvelles. Gros poutouxes !)
Je vous ai répondu à tous sur le forum donc j'ai plus grand-chose à vous dire, à part que vous êtes des anges et que je suis zereuse que vous me suiviez toujours !
°0°
Sur ff, merci à
Boneless comme toujours (je sais pas ce que je ferais sans toi !) ;
Bartiméus (chouette ! J'avais peur que tu viennes plus ! Ca aurait été bien bête et bien dommage ! J'espère que tes exams blancs se sont bien passés ! Ouf ! je suis heureuse que quelques personnes au moins aient saisi l'allusion à la nuit de Cristal… Et oui ! Plus que 3 chapitres maintenant… Ca me fait presque peur !) ;
Zabou (Oui ! Et de deux personnes qui ont saisi l'allusion ! Yèèèè ! Mais c'est vrai tout ça… On peut appliquer ce raisonnement là aussi au Seigneur des Anneaux…) ;
Lyls (Moi aussi j'ai bien aimé l'idée de l'entraînement de Quidditch, elle fait partie des idées que j'ai eues en pleine écriture sans l'avoir prévue avant coup… ET pour ce que Ron a dit, ben dans ce chapitre ci, Ron le pro des relations amoureuses frappe encore !) ;
Loyalbus (Nom d'une pipe ! Ca faisait longtemps ! Merci pour ton petit mot ;) ) ;
George Potter (Je te remercie vraiment pour ton petit mot… Je viens de me rendre compte que je t'avais pas encore parlé, tu m'avais demandé de t'aider, je suis réellement désolée mais j'étais pas trop moi-même ces temps ci… Si t'as des soucis, tu peux me parler quand tu veux, ou bien m'envoyer un mail. Je te fais plein de bisous…)
°0°
Sur twwo, merci à
Lou,
Dédé,
Clémence Black,
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Sur le prochainement fermé hpmysteries, je voulais remercier ma Kaena qui est la plus fidèle des fidèle et qui porte très bien le corset…
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Et puis merci à tous ceux qui m'ont envoyé un joli mail,
Bussy (je te remercie encore beaucoup, beaucoup pour tes dessins ! J'aime vraiment beaucoup celui de Pye ! Tu sais pas à quel point ça me fait plaisir ! Je te fais de gros, gros bisous !) ;
Sebastien V. (je mets pas ton nom parce que ça fait pas toujours plaisir, on l'a fait une fois avec moi et j'ai pas beaucoup apprécié ! Sinon je te remercie tout, tout plein pour tes e mails si gentils ! Gros poutouxes) ;
Seb n. (Ben pareil ! Merci beaucoup pour la confiance que tu me fais ! Bisous !) ;
Laurence J. (Bon sang ce que t'es motivée pour lire tout ça d'un coup ! T'es certaine de savoir qui les deux méchants sont ? Vas y ! Dis moi ! On n'est que deux à être au courant normalement ! Je suis bien curieuse d'entendre tes idées… ;) Sinon, j'espère que tu n'auras pas attendu trop longtemps… Dis toi que ce sera pas si rapide à chaque fois ;) Gros bisous à toi !)
