CHAPITRE XI
Vendredi 10 août 1990. Treize heures. Les gondoles naviguèrent paisiblement sur le grand canal. Les touristes s'émerveillèrent devant la richesse des monuments.
A l'aéroport, le vol 524 atterrit. Un homme, au visage recouvert d'inquiétude, se dirigeait vers la sortie pour se rendre aux différents terrains d'aviations qui existaient dans cette ville. Il commença par les petits qui sont très discrets. Deux heures plus tard, sa curiosité fut satisfaite. James Bond apprit que le terrain d'aviation nommé « L'As » appartient à un personnage très important de la Hongrie. De même, le dernier avion ayant atterri il y a quelques minutes, aurait eu à son bord un célèbre agent britannique.
Sur le chemin qui le menait à son hôtel, le Commandeur essayait de deviner l'objectif de son ennemi.
-Où pourrait il se rendre ? Quel est son but ?
Il ne pouvait répondre à ces questions. Pourtant il fallait déceler cette affaire au plus vite sinon le stratagème aura raison de lui.
Arrivé à l'hôtel, une foule gigantesque encerclait l'entrée principale. Insouciant, il se mélangeait à l'attroupement et demanda à un passant :
-Que c'est il passé ? Pourquoi tant de monde autour de cette porte ?
Sans se retourner, celui-ci répondit :
-Un dingue, sans raison apparente, tira sur un client de cet hôtel.
-Ca ne fera pas une bonne publicité pour l'hôtel.
-Oh que non !
-C'est on qui a fait le coup ?
-Oui. Malgré l'action brève, un homme a pu fournir une description à la police.
Ceux-ci ont constitué un portrait robot et le diffusent en ce moment à travers tout l'Italie.
-Et… Qui est ce ?
-Un étranger. Il venait à peine d'arriver.
L'homme se tourna maintenant vers son interlocuteur et, lorsqu'il le vit, il blêmit. Bond l'ayant remarqué, le questionna :
-Vous vous sentez mal monsieur ?
-Sssi si. Je me sens en pleine forme.
Et le quitta hâtivement. Ne comprenant point ce qui se passe, il se tourna vers une autre passante qui elle, en le voyant, poussa un cri d'effroi suivi de paroles…
-Au secours ! Police ! Il est revenu.
Sur ces appels, toute la foule se retourna et s'enfuit. Maintenant il savait. Son double a déjà atteint son objectif. Descendre dans l'hôtel habituel de James Bond et tuer froidement un innocent pour rendre Bond coupable de ce meurtre gratuit et inutile. Le comble de cet acte est que cet homme qu'il n'a encore pu prendre, salissait encore plus la réputation du célèbre agent secret britannique James Bond 007. Non seulement l'ennemi veut le tuer mais il veut aussi le rendre impopulaire aux yeux de toute la Terre. Il en avait assez ! Comment réagir ? Quelle tactique utiliser ? James Bond ne savait trop quoi faire. Pour la première fois de sa vie, il se sentait perdu.
Il se rendit à son véhicule pour fuir toute population et surtout la police italienne. Loin de tout, il réfléchissait.
-Mon double s'arrange à ce que la police me recherche pour meurtre et ceci en Hongrie et maintenant en Italie. Il veut absolument me faire rayer de la liste des agents secrets britanniques et à cette allure, il y parviendra si je ne contre-attaque pas rapidement.
Plongé dans ses pensées, Bond ne vit la voiture noire qui l'épiait au loin. Elle démarra lentement et prit de la vitesse au moment où elle s'approcha de l'Aston Martin.
Entendant soudainement le vrombissement du moteur de la voiture, Bond comprit qu'un danger arrivait sur lui. Plus que dix mètres séparèrent l'Aston et la voiture mystérieuse. De celle-ci, la vitre gauche de l'arrière s'abaissa pour laisser place à une mitraillette capable de projeter plus de deux cent balles par minute. Bond n'eut que le réflexe de se baisser lorsque celle-ci ouvrit le feu.
Après la rafale, James Bond se releva indemne. Sa voiture malgré son puissant blindage montrait quelques dommages mais sans gravité. Les circuits électroniques n'ont pas été touchés. Le célèbre agent démarra à son tour et prit en chasse ses agresseurs. Durant la poursuite, il vérifia que ses armes sont en état de fonctionnement.
Etant sûr que son arsenal incorporé dans la carcasse du véhicule fonctionnait, il pouvait sans l'ombre d'un doute, les rattraper.
CHAPITRE XII
Les deux voitures dévalaient la colline. La route se caractérisait par un mince chemin de terre où chaque erreur de conduite pouvait être fatale. Des minutes d'angoisses s'étaient écoulées avant que tout deux n'atteignent le pied de la falaise. Et, malgré les prouesses considérables de la voiture noire, l'Aston martin suivait sans relâche sa proie.
Bond appuya sur un bouton laissant apparaître les missiles automatiques se trouvant au devant de chaque côté de la plaque minéralogique. Puis, son doigt se dirigeait vers un autre bouton à la couleur rouge. Il attendit qu'il ait sa cible dans le collimateur et fit feu.
Une fraction de seconde plus tard, un vrombissement puissant se fit entendre et une traînée blanche se dessinait devant ses yeux. Mais le véhicule ennemi remarquant le danger, braqua hâtivement à gauche avant l'impact du missile. Celui-ci rencontra le vide et explosa dans une vieille pancarte publicitaire. James bond a raté son coup et il n'avait plus l'occasion de recommencer car ils se dirigeaient tout deux droit sur une ville. Les voitures pénétrèrent en trombe dans ce paisible cite italien où personne ne se trouvait dans les rues. Sauf la patrouille de police faisait sa ronde habituelle. La voiture noire jouait avec Bond. Elle le conduisait à travers la ville entière espérant le semer.
James Bond remarquait ce manège. Ils se dirigeaient maintenant vers un endroit de la ville complètement désert. Sombre et inquiétant, ce lieu convenait à Bond pour contre attaquer. Il souleva le boîtier de la climatisation et tourna un bouton. Sur cette manœuvre, les phares de la voiture s'enlevaient laissant place à deux puissantes mitraillettes. Ensuite il régla la visée pour enfin appuya sur la touche de mise à feu.
L'ordre lancé, les mitraillettes crachaient en discontinu des balles de 3,50 millimètres au nombre de huit cent par minute. Les occupants de la voiture noire n'avaient plus aucune chance de s'en sortir vivants. Une rafale touchait un pneu la déséquilibrant entièrement. Elle fit un tonneau et se retrouva sur le dos. Durant cette action, une seconde rafale touchait le dessous de la voiture. Un tressaillement de la voiture se fit voire avant qu'une explosion embrasa les lieux d'un rouge vif. Bond a rattrapé ses poursuivants mais il ne sait toujours rien sur eux et il ne lui reste plus que sept jours en tout.
A peine voulut il quitter les lieux qu'il entendit les sirènes des voitures de police. Il enfourcha son volant et repartit rapidement. Malheureusement, une deuxième patrouille l'a repéré et s'est mise à sa poursuite ce qui ne l'arrangeait pas. Bond devait à tout pris les semer et pour cela il avait une idée. Il braqua d'un coup sec à gauche puis à droite pour se dissimuler dans une ruelle discrète. Ses poursuivants venaient de passer sans l »avoir repéré. Il pouvait ressortir de sa cachette. L'Aston Martin se dirigeait à une vitesse folle derrière la voiture de police. Certain d'avoir été repéré, il se mit face à ses poursuivants. Un sourire se dessinait sur le visage détendu de Bond. Les rôles étaient inversés. C'est lui qui pourchassait les policiers. Tout en fixant ses victimes, il faisait jaillir du côté droit, le laser. Et, en avançant lentement vers l'avant, James Bond découpait la carrosserie de la voiture de police. Lorsqu'il eu terminé, celle-ci connut des problèmes. Le dessous du véhicule de police continuait sa course alors que la carrosserie restait immobile sur la route. James Bond était définitivement débarrassé de ses poursuivants. Il ne lui restait plus qu'à contacter Felix Leither.
Vingt heures trente minutes. Un véhicule de couleur grisâtre pénétrait dans un petit village loin de toute civilisation moderne. Son conducteur s'arrêta devant une auberge, prît un dîner et demanda un téléphone. Ses désirs furent accomplis. Après lui avoir servi un copieux repas, le serveur lui montra la cabine téléphonique. James Bond s'y glissa à l'intérieur. Il jeta une pièce dans l'appareil, composa un numéro et attendit.
Au bout du fil, trois coups de sonnerie retentirent avant que l'on décroche. Une voix fatiguée répondit.
-C'est toi Asphalte ?
-Oui.
-Tu as du nouveau ?
-Oui et non. J'ai dû utiliser mes bijoux cachés dans ma voiture.
-Pourquoi ?
-Pour tentative d'assassinat.
-Tu es indemne ?
-Oui. Mais maintenant j'ai la police italienne sur mon dos sans compter que j'ai perdu tout contact avec l'ennemi. Je en sais plus où chercher.
-Je vois… Mais ne te tracasses plus pour ça. J'ai du nouveau.
-Raconte.
-On m'a contacté pour que je t'envoie en Turquie.
-En Turquie ?
-Oui. Pour être plus précis, c'est l'ambassade britannique d'Istanbul qui te demande.
-L'ambassade britannique ?
-Oui. Il s nous ont envoyé un télex comme quoi des choses bizarres s'y
déroulent là-bas.
-Des choses ? Quoi comme choses ?
-Ils ont refusé de nous le communiquer. A mon avis, tu devrais y jeter un coup d'œil.
Tu y trouveras sûrement une nouvelle piste.
-Espérons le. Comment vais-je quitter l'Italie incognito ?
-C'est une chose déjà réglé. Il y a un vol qui part encore ce soir.
-A quelle heure et par quel vol ?
-C'est le vol 529 partant de l'aéroport de Bari. A vingt trois heures quarante.
-Et la voiture ?
-Elle y est du voyage. Comme d'habitude.
-Bon ! Il est vingt et une heures. Il me reste juste le temps de me rendre à Bari en espérant que je ne serai pas retardé par la police ou autre pépin.
-Bonne chance James.
-Merci.
La conversation terminée, Bond sortit de la cabine, paya le repas et s'en alla direction Bari. Là il s'envolera direction Istanbul. Istanbul… Y trouvera t'il son innocence dans ce pays?
CHAPITRE XIII
Samedi, 11 août 1990. Une heure vingt minutes.
Le hall de l'aéroport bondait de gens. James Bond sortit de l'avion avec une ravissante créature dont il venait de faire connaissance.
-Je suis navré Comtesse mais il faut que je vous quitte.
-Comme c'est dommage… Vous me contacterez ultérieurement ?
Tout en la contemplant, il lui répondit :
-Mais avec joie. Où puis je vous joindre ?
-Je descends à l'Hôtel Royale. Je vous y attendrai.
-je ne manquerai pas à votre invitation.
Il l'embrassa et la quitta sans se retourner pour se rendre vers la sortie. Arrivé à l'extérieur, un homme l'aborda…
-Monsieur Bond ?
-C'est à quel sujet ?
-Le consulat britannique m'envoie vous chercher.
-Ah ! Oui… Veuillez juste patienter un instant. Je vais donner des consignes pour ma voiture.
-Bien monsieur.
Sur ces mots, Bond se rendit à nouveau dans le hall et se dirigea vers une cabine téléphonique. Une fois à l'intérieur, il sortit de sa poche un bout de papier avec un numéro écrit dessus. Il le composa. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'une voix se fasse entendre.
-L'ambassade britannique à votre écoute !
-Je m'appelle James Bond. Je me trouve à l'aéroport et je voudrais savoir si vous m'avez envoyé un chauffeur.
-Un instant monsieur Bond.
Après un court moment de silence, la voix reprit :
-Non monsieur ! L'ambassadeur jugeait que vous préféreriez venir sans se faire remarquer.
-Merci bien. Ah ! Veuillez communiquer à Monsieur l'Ambassadeur que je serai probablement un peu en retard au rendez-vous.
-Je lui transmettrai le message. Au revoir monsieur Bond.
-Au revoir.
Bond se dirigea vers la sortie où son soi-disant chauffeur l'attendait.
-Nous pouvons partir. J'ai réglé les formalités de mon véhicule.
-Veuillez alors prendre place.
La limousine démarra laissant derrière elle une traînée blanche de poussière.
Bond prit la parole.
-La nuit est plutôt claire à Istanbul.
-C'est vrai. C'est l'un des charmes de notre ville.
-Vous êtes bon conducteur ?
-Oui. Pourquoi ?
-Parce que c'est le moment de me le montrer. On nous suit depuis l'aéroport.
-Qui donc ?
-Je ne sais pas et je ne tiens non plus à le savoir.
En effet. Depuis l'aéroport une voiture rouge, luxueuse suivait la limousine.
-Braquez à droite puis vous foncerez.
Le conducteur lui obéit sans rechigner.
-Bon ! Maintenant placez vous derrière cette pancarte à toute vitesse. Il ne faut pas que notre poursuivant le remarque.
-J'ai compris.
Comme un véritable pilote de formule 1, le chauffeur exécuta merveilleusement les demandes de Bond. Une fois à l'abri, Bond commença à l'interroger.
-Qui êtes vous ? Pour qui travaillez vous ?
-Je vous l'ai dit. Pour l'ambassade.
-Vous mentez. Je l'ai contacté et il m'affirme le contraire. D'autant plus que ce chemin ne mène pas à l'ambassade. Alors soyez gentil et répondez moi aux questions posées.
Le chauffeur s'agita nerveusement. Il bafoua quelques mots avant de répondre :
-Je ne peux rien dire. Ils me tueront autrement.
-J'en ferai de même si vous restez muet. Qui sont ces « ils » ?
Le chauffeur ne savait plus quoi faire. Quand soudain il sortit de la boite à gant un pistolet. Le Commandeur en fut surpris.
-Lâchez votre arme.
-Ah ! Je vois que les politesses sont terminées.
-Exact monsieur Bond. Descendez du véhicule.
-Si gentiment demandé… Et maintenant ?
-Mettez ces menottes.
-Je préfèrerai m'en abstenir. Je n'ai jamais supporté ces objets.
-Tant pis pour vous. Ramassez les et attachez vous avec.
Par le bout de son arme, il lui montra la paire de menottes qui se trouvait aux pieds de Bond. Le Commandeur se pencha pour les ramasser quand au dernier moment, il se rua sur son adversaire. Une violente bagarre débutait sous la lumière de la lune.
Malgré le tonus et le sens du combat, Bond eut des difficultés à prendre le dessus. Son adversaire le terrassa sans lui laisser une seconde de répit. A moitié assommé, Bond gisait à terre. Il voulut se relever lorsqu'il vit une arme le menacer.
-Bon voyage monsieur Bond. Il est l'heure de nous dire adieu.
Bond rassembla ses dernières forces et se jeta sur lui. Mais à mi-chemin, son adversaire ouvrit le feu et une balle ricochait sur sa joue gauche. Tombé par faiblesse, Bond savait qu'il devait essayer une dernière tentative pour sauver sa peau. Mais son sang dégoulinait sur son visage et il se sentait si faible.
-Dommage pour vous monsieur Bond. Ce fut très téméraire de votre part.
Le croyant mourant, il le quitta et se dirigea vers la voiture. Conscient à moitié, Bond couché par terre, observa les gestes de son adversaire.
-Prendre mon stylo dans mon veston.
Avec peine, Bond extrayait l'objet métallique. Il tourna le petit anneau en métal et patienta que son homme fut installé dans la voiture. Ce stade atteint, Bond dirigea le stylo en direction du véhicule et appuya sur le bouton. Un missile à forte puissance en surgit faisant exploser le véhicule en mille morceaux. Après quoi, il rangea avec difficulté son arme et s'évanouit.
A suivre…
