Ouf! Voila enfin la suite! Cette fois ce n'est plus Sévérus qui parle, mais Sirius...
Réponses au reviews:
- Théalie: Merci de me suivre ici encore! L'histoire se passe après la mort de Sirius, mais les deux persos principaux vont se souvenir de l'époque où ils étaient élèves à Poudlard... Je pense que ce sera plus clair avec ce chapitre!
- Amducias: Prose de poète maudis? Euh... Merci!
Et encore un grand merci à latitefraisedesbois et doluiamor!
Chapitre II:
Rémus était blotti dans le fauteuil de sa chambre, au 12 Square Grimmaurd. Il avait l'impression d'être là depuis des siècles... Il lui semblait que sa vie n'existait plus en dehors de ces murs, de cette pièce que la réalité n'atteignait pas.
Il regardait la fenêtre, sans même voir au travers... Il refusait de persévérer. Si le monde recommençait à tourner, il ne pourrait que s'effondrer.
Il était donc assi là , essayant d'oublier le temps, refusant de se souvenir. Car c'était là son problème, il ne voulait pas se souvenir... C'était pourtant indiscutablement ce qui l'attendait.
Rémus, tu es là?
La voix de Tonks transperçait à travers la lourde porte.
Rémus, s'il te plait, ouvres, j'ai quelque chose pour toi.
Ce n'était pas la première fois que Tonks essayait de venir voir Lupin, mais cette fois encore, il ne répondit pas.
C'est une lettre de ... Sirius, dit la jeune femme d'un ton résigné. Il te l'a laissé dans son testament.
À ces mots, Rémus vit une grosse enveloppe de parchemin apparaître sur sa table de chevet, puis les pas s'éloignèrent dans le couloir.
Alors voilà, pendant que lui s'efforçait de s'oublier, d'autres s'acharnaient à le faire se rappeler... Il pensa d'abord à faire disparaître la lettre, ou peut être même à la brûler. Pourtant il ne se décidait toujours pas à agir. Il se leva et se rapprocha du lit. Cette lettre sonnait d'avance comme un adieu qu'il n'acceptait pas. Il la saisit tout de même et retourna se blottir dans le fauteuil. Il faisait tourner l'enveloppe entre ses mains, refoulant sa tristesse et la tentation d'ouvrir.
Mais lorsque la première larme roula sur sa joue, il su que le mal était déjà fait... Au moment même où Tonks avait prononcé le prénom de Sirius, les barrières qu'il avait construit depuis qu'il était rentré du ministère s'étaient écroulées. Alors que d'autres larmes se mêlaient aux premières, il decacheta l'enveloppe et sortit plusieurs feuilles de parchemin, sillonées de l'écriture brouillone de l'ancien maraudeur...
"Je pourrais commencer ma lettre par un "cher Rémus" tout à fait à propos, mais je ne sais même pas si toi, mon Rémus, tu auras un jour ces pages entre les mains... Qui de nous deux partira le premier? Je n'ose me le demander, même si je sens qu'un reflet d'égoïsme me pousse a espérer que je m'en aille avant toi... C'est donc dans cette optique que j'écrirai cette lettre.
Peut être que c'est toi Harry, qui lit mes mots à l'instant même, et j'espère dans ce cas que tu me pardonneras cette volonté de me confier à Rémus plutôt qu'à toi... Mais j'ai bien peur que tu ne me pardonnes jamais rien si tu venais à lire ce parchemin dans son intégralité.
Rémus, si tu lis cette missive, c'est que je suis mort... Mmm... Tu ne sais pas à quel point le fait d'écrire ces mots est troublant... Si tu lis, c'est que je suis mort... Alors puisque je suis mort en cet instant où tu poses tes yeux sur le papier, par quoi dois-je commencer? Par m'excuser de toutes les farces que j'ai pu te faire? Te dire que je regrette de ne pas m'être battu plus tôt pour échapper à Azkaban, et de t'avoir laissé seul toutes ces années? Te dire que c'est moi qui ai raconté à tout le monde que Julia t'avait embrassé dans les gradins du terrain de Quidditch?"
Rémus grogna, comment Sirius pouvait-il écrire de telles bêtises dans une lettre d'adieux... Mais il ne put s'empêcher de sourire, très vite, avant que la mélancolie ne s'empare à nouveau de lui.
"Malheureusement je ne sais pas quoi te dire... Nous sommes en guerre, et cette fois, rien ne m'empêchera de me battre, pas même Dumbledore. Les morts sont le lot quotidien de la guerre, alors que pourrais-je te dire, quand je sais que toi même risque ta vie à chaque instant... Pardonne moi...
Je revois encore Maugrey arriver la semaine dernière... Tonks, Arthur, Bill et Kingsley étaient restés manger. Maugrey se joignit à nous. Au milieu du repas, il commença à parler de testaments. Pour une fois, il semblait gêné. Il n'arrêtait pas de répéter que nous étions jeunes, mais que le moment était peu être venu de penser à nos héritiers, que si la mort venait, elle ne le ferais sans doute pas en douceur. Bref...
Quand je suis monté me coucher, j'ai commencé à réfléchir. A quoi pourrait bien me servir un testament? Je n'avais que cette maison, et un tas d'or à la banque...
C'est là que je me suis aperçu que je n'avais rien à vous laissez, tout simplement parce que mes biens les plus chers étaient mes souvenirs. Sans doute mon séjour à Azkaban m'avait-il conforté dans cette idée, mais c'était devenu une certitude: mes souvenirs étaient la seule chose qui me restait; mes souvenirs avec toi, les nuits de pleine lune, ceux avec James qui m'accompagnait dans toutes mes blagues, ceux avec Lily et son ventre tout arrondi, ceux avec Harry, et même ceux avec Peter... Arrivé là, je ne voyais toujours pas quoi faire... Vous laisser mes souvenirs en héritage? A quoi cela servirait-il? De plus mes souvenirs étaient aussi les votres, alors qu'est-ce que cela vous apporterait? J'avais sans doute déjà la réponse, mais je préfèrais l'oublier...
Je m'endomis, une image dans la tête. L'image d'un mensonge qui m'avait valut l'un des plus grand bonheur de ma vie. Un mensonge qui avait un nom que je ne voulais désormais plus prononcer...
À mon réveil je pris une décision, celle de te laisser en héritage mon plus beau souvenir, celui que j'avais réussi à cacher à tous, sauf peut être à Peter... Celui que j'ai toujours gardé pour moi, comme un trésor empoisonné. J'espère que tu comprendras..."
