Merci merci merci ! Tant de reviews, c'est trop ! (non, je rigole, vous ne m'avez pas prise au sérieux, j'espère ?).
Et après de longues heures passées à suer devant mon clavier, me voilà fière de vous présenter… la suite ! (quelle surprise, n'est-ce pas ?).
Chapitre 3 : Stefan ? Et puis quoi encore !
Hermione, Harry et Ron avaient pris place dans le Poudlard Express très rapidement, désirant s'éloigner un peu du reste des élèves. Mais la jeune Gryffondor avait conscience des responsabilités que son devoir de Préfète lui imposait. Aussi, une fois que le train se fut mis en marche, elle se leva lentement et marcha tristement jusqu'à la porte du compartiment. La tâche qu'elle avait accueillie avec joie au cours de l'été était devenue désormais un lourd, un très lourd fardeau.
Le visage résigné, Hermione se dirigea vers le compartiment des Préfets en Chef, après avoir assuré à Ron et à Harry qu'ils n'avaient pas besoin de l'accompagner. Mais arrivée devant ladite porte, elle commença à douter de la justesse de son choix. Mandelstan n'avait pas hésité à inviter toute sa joyeuse bande, et la fête menait grand train à l'intérieur, d'après ce qu'elle pouvait en juger à travers la vitre opacifiée. Soudain, elle aperçut son collègue en train d'insulter grassement tous ses amis, les accusant d'avoir provoqué par leur bruit la fuite de sa « partenaire ».
Révulsée, Hermione fit deux pas en arrière.
— Le salaud… souffla-t-elle, une larme se formant au coin de sa paupière.
Tout se brouilla autour d'elle : le couloir du train, la porte du compartiment, le linoléum…
— Quelque chose ne va pas, Miss Granger ? demanda soudain une voix ferme à son oreille.
MacGonagall.
Hermione s'empressa de sourire, essuyant discrètement sa joue, et s'apercevant du même instant que celle-ci était baignée de larmes.
— Oh non, professeur ! Son timbre sonnait faux. Non, il n'y a rien du tout…
— Vous en êtes sûre ? insista gentiment la directrice des Gryffondors.
Hermione jeta un regard rapide vers le compartiment des Préfets en Chef.
— C'est juste que… le choix de l'autre préfet m'étonnait un peu, balbutia-t-elle.
— Malefoy ? s'exclama le professeur. Voyons, Miss Granger, je m'attendais à mieux de votre part ! Il est certain que les relations ont toujours été un peu houleuses entre vous deux, mais Malefoy est tout de même un très bon élève, qui mérite sa place autant que vous ! Je pensais qu'avec le temps…
— Il ne s'agit pas de Malefoy ! intervint rapidement Hermione, coupant court à la diatribe de son professeur.
Le visage de MacGonagall exprima un étonnement sans mélange.
— Que voulez-vous dire ? Il ne s'agit pas de…
Mais sans finir sa phrase, le professeur avait déjà tourné les talons, ouvert en grand la porte du compartiment, et ordonné violemment à tous ceux dont la présence n'était pas justifiée de quitter la place immédiatement. Ne resta plus à la fin que Stefan, un sourire narquois aux lèvres, qui défiait ouvertement la directrice des Gryffondors.
— Que faites-vous ici, Mandelstan ? Où est Malefoy ? demanda le professeur sans s'arrêter, les joue rouges de colère. Il avait pourtant bien été convenu…
— Malefoy n'est plus Préfet en Chef, déclara l'intéressé d'un ton méprisant. J'ai pris sa place.
— Pas possible… marmonna Hermione entre ses dents.
La jeune sorcière ne comprenait toujours pas ce qui avait pu amener Mandelstan à devenir Préfet en Chef, mais elle était soulagée de savoir avec certitude que Dumbledore n'était pas à l'origine de ce choix catastrophique.
— Mandelstan, on ne vous demande pas de nous dire ce que nous savons déjà, nous désirons des explications ! C'est trop vous demander, peut-être, ajouta le professeur avec une douceur trompeuse dans la voix.
Deux silhouettes apparurent soudain dans le couloir, une expression inquiète sur le visage.
— Hermione ! On voulait juste savoir si tout allait bien… comme tu étais partie depuis plus d'un quart d'heure.
— Merci Harry, je m'en sors, lança Hermione avec un sourire.
Elle désigna du menton la scène qui se jouait à l'intérieur du compartiment.
— Il semble qu'il y ait eu maldonne. J'aurais normalement dû avoir affaire à Malefoy…
— Pouah ! cracha Ron. Mais comment se fait-il que Dumbledore m'ait préféré de tels déchets de la société ! Si j'avais été Préfet…
— Ne recommence pas, Ronald Weasley ! le menaça Harry, une expression féroce sur le visage. Après avoir entendu cette phrase au moins mille fois, je t'assure que je ne l'écouterai pas une de plus !
Cependant, MacGonagall sortait du compartiment, une lueur de fureur brillant dans ses yeux vert pâle.
— Bien, Miss Granger, il semble que vous deviez pour l'instant faire équipe avec Monsieur Mandelstan…
Hermione ne put réprimer un frisson de dégoût.
— … mais, poursuivit le professeur, il se peut également que cette situation ne soit que provisoire.
MacGonagall jeta un regard froid au Serpentard.
— Il faut que je parle au professeur Rogue.
Le professeur tourna les talons. Une fois que sa silhouette eût définitivement disparu, Ron se jeta littéralement sur Mandelstan.
— Immonde porc ! Combien as-tu payé Rogue pour avoir cette place, hein ? Tu ne lui arrives pas à la cheville ! éructa-t-il.
— A la cheville de qui ? ironisa Stefan. Ta bien-aimée ? Pourtant, elle aussi a versé pas mal de Gallions, je crois. A moins qu'elle n'ait utilisé d'autres attraits…
Le regard lourd qu'il posait sur Hermione ne laissait aucun doute sur l'identité de la personne en question, et la Gryffondor sentit ses joues s'empourprer sous l'effet de la rage et de la honte mêlées.
— Tu crois mal, Mandelstan. Comme d'habitude.
Et sans dire un mot, elle tourna les talons, hors d'elle. Harry jeta un de ses regards les plus méprisants au Serpentard, nullement mortifié.
— Tu lui parles une fois encore, et je… commença-t-il, se voulant menaçant.
— Et tu quoi ? le coupa Stefan. Aurais-tu oublié qu'Hermione partage mes fonctions ? Je suis dans l'obligation d'entretenir avec elles des rapports, disons… personnels. Et puis, ce serait extrêmement impoli de ma part de ne jamais adresser la parole à une aussi charmante pers…
Mandelstan ne put finir sa phrase, Harry lui ayant sauté à la gorge.
— Tu m'entends, Mandelstan ? Tu ne lui parles plus, murmura-t-il au plus près de son visage. Et ne l'appelle plus jamais Hermione.
Le relâchant violemment il s'empressa vers la porte du compartiment, Ron sur les talons.
— Avant que tu partes, Weasley, sois aimable et ramène ta copine, susurra Stefan. J'ai quelques points à examiner avec elle.
Ron ne pouvait articuler un seul mot, tant sa fureur était grande. Mais il connaissait son impuissance, impuissance qui lui fut confirmée très rapidement par Mandelstan lui-même, un sourire mauvais étirant ses lèvres minces.
— C'est ton Préfet en Chef qui te parle.
Hermione marchait droit devant elle dans le couloir, sans rien voir cependant de ce qui l'entourait. Son corps tremblait convulsivement à cause de la fureur intense qui l'habitait. Comment avait-il osé ? Comment avait-il seulement pu suggérer… penser que… ? Le visage hypocrite de Mandelstan apparut soudain devant ses yeux, avec tout au fond une petite lueur perverse.
— Je te hais, marmonna Hermione.
Puis, prenant de l'assurance, elle répéta plus fort :
— Je te hais !
— Eh bien, eh bien… quel accueil…
Le visage rouge de honte, Hermione releva rapidement la tête au son moqueur de la voix. Elle hésita soudain entre hurler, s'évanouir, ou pratiquer sur elle-même un sort extrêmement puissant de Réduction afin de disparaître à la seconde.
— Alors ? Pourquoi tant de haine ? insista doucement son interlocuteur.
Son ex-prince charmant. Celui qu'elle avait trouvé si beau, et qui avait des yeux… mais des yeux… C'est aussi celui qui t'a fait comprendre très clairement que tu ne comptais absolument pas à ses yeux. Mmh… bien sûr, il fallait compter avec ça aussi. En attendant, l'air légèrement étonné de… comment s'appelait-il, d'ailleurs , enfin bref, de son bel inconnu, la poussait à dire quelque chose. N'importe quoi, mais il fallait que ça sorte.
— Tiens, c'est joli ça. Rimbaud, non ? hasarda-t-elle.
— Euh… tu peux répéter la question ? demanda l'Apollon, l'air carrément ahuri cette fois-ci.
A ces mots, Hermione hurla de rire.
— Mais qu'est-ce que j'ai dit ? Eh ! Qu'est-ce que j'ai dit ?
Le fou rire d'Hermione l'empêchait d'articuler un seul mot. Au bout d'une minute, elle réussit à hoqueter un semblant d'explication à propos d'une fille qui s'appelait Stéphanie et qui avait apparemment eu affaire à des inconnus… à Monaco. A l'entendre, il devait s'agir d'humour moldu.
— Je n'ai pas l'habitude qu'on se moque de moi, dit brusquement le jeune homme, très froid.
Hermione se dégrisa immédiatement.
— Moi non plus. C'est pourquoi je n'ai pas du tout apprécié ta remarque, à la gare. Sur ce, si tu veux bien m'excuser…
— Eh, attends ! l'interrompit le garçon, et l'empêchant de s'éloigner. Tu ne vas pas partir comme ça, quand même ?
Hermione faillit se noyer dans son regard, et ne put détacher ses yeux de son sourire. Il était tout simplement… parfait. Cependant, les charmeurs n'étaient pas son style. Ah bon ? C'est nouveau, ça ! Non, il ne l'intéressait définitivement pas. Et Hermione étouffa sa petite voix au plus profond de sa tête.
— Tu m'excuses, il faut vraiment que j'y aille, dit-elle avec un sourire désolé.
— Ce n'est pas à cause de ce que j'ai t'ai dit, au moins ? insista lourdement son ex-prince charmant.
— Bien sûr que non ! ironisa Hermione. Une fille ne peut s'offusquer d'être traitée comme une moins que rien. Ce serait complètement délirant !
Elle aperçut soudain Ron qui s'approchait dans le couloir.Son sauveur.
— Je suis vraiment désolée, mais on vient me chercher, lança-t-elle, un sourire hypocrite accroché aux lèvres.
Mais l'inconnu ne pouvait évidemment pas la laisser partir comme ça.
— A une autre fois, alors, murmura-t-il.
Cela ressemblait plus à une menace qu'autre chose, et Hermione ne répondit pas, se pressant à la rencontre de son ami.
Malefoy se passa pensivement une main dans les cheveux après le départ d'Hermione. Bon, pas la peine de paniquer, la tâche allait simplement se révéler un peu plus ardue que prévue. Il ne s'attendait évidemment pas à un tel caractère, mais au bout du compte, il était sûr qu'elle allait se comporter comme toutes les autres. Toutes celles qu'il avait voulues plus ou moins séduire, ou du moins avoir à sa botte. Elle allait lui tomber dans les bras. Bientôt, il se le promettait.
Alors qu'il marchait lentement vers le compartiment qu'il occupait avec Pansy, Crabbe, Goyle, et quelques autres, les paroles de Tonks lui revinrent en mémoire.
Ce jour-là, elle l'avait convoqué dans une espèce de mansarde située au plus haut du manoir des Black. Son Quartier Général, d'où elle traitait toutes les affaires importantes qui avaient trait à l'Ordre. Draco n'était pas stupide, il avait compris que sa mission allait — enfin ! — lui être dévoilée. Après avoir frappé deux coups fermes à la porte — la fermeté ne l'avait pas abandonné, bien qu'il ne portât plus officiellement le nom des Malefoy —, il avait entendu la voix de Tonks le prier d'entrer, inhabituellement grave. Il s'était alors retrouvé dans un immense capharnaüm composé de parchemins, de livres épais aux pages jaunies ou brûlées par endroits, de plumes cassées, et de baguettes inutilisables jonchant le sol, surmontés par une épaisse couche de poussière. Au centre de la pièce trônait le seul élément qui soit encore dans un état relatif de propreté, un immense bureau élisabéthain derrière lequel se tenait la jeune sorcière, mâchouillant pensivement une vieille plume alors qu'elle examinait quelque document confidentiel. Son regard s'était éclairé lorsqu'elle l'avait trouvé debout elle, le dos droit et l'air fier. Elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Elle n'avait pas perdu de temps en préliminaires et avait très vite abordé le cœur du problème.
— Draco, voici bientôt venu la fin de l'été. Tu t'en doutes, ton retour à Poudlard ne sera pas aussi facile cette année que pour les rentrées précédentes. Mais avant de te confier ce que nous attendons de toi, je dois te poser une dernière question. Au cours des dernières semaines, tu as proclamé devant de nombreux sorciers ta loyauté à l'égard de Dumbledore, et ton reniement de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Draco n'avait pas bougé, et Tonks avait alors pris une grande inspiration.
— Ce serment, es-tu prêt à l'honorer jusqu'au bout ? Et peux-tu le proclamer aujourd'hui une fois encore ?
Draco en aurait presque ri de soulagement. C'était donc si facile ! Bien sûr, il s'était tout de suite exécuté, allant même jusqu'à cracher sa haine de tous les Malefoy présents sur Terre. Tonks n'en demandait pas tant, et elle l'avait rapidement interrompu, préférant revenir au point le plus important.
— Draco, une fois que tu seras à Poudlard, tu devras nouer contact avec tous tes anciens « amis » de Serpentard, tous les Sangs-Purs que tu savais plus ou moins rattachés au Mage Noir.
Et coupant court aux questions du Serpentard, elle avait ajouté :
— Tu nous serviras d'agent double.
Et Draco se retrouvait désormais à devoir souffrir des gens qui, même s'il les avait très bien connus à Serpentard, le répugnaient plus aujourd'hui que les anciens Scroutts à pétard d'Hagrid. Seulement, sa mission ne s'arrêtait pas à cela. Il devrait avoir des contacts, au collège. Et Dumbledore avait suffisamment de problèmes pour ne pas devoir en plus s'occuper de lui. Alors, il avait fallu trouver une autre solution. Des élèves, bien sûr. Mais quels élèves !
Draco aurait pu, aurait dû en toute sincérité deviner leurs identités. Et quand il revit le sourire sournois d'Hermione, il se mit à pester silencieusement. Potter et Granger ! Un beau couple, vraiment. Dont la principale qualité était de se méfier comme la peste de chaque élève appartenant à la maison vert et argent. Or, les consignes de Tonks avaient été claires : il retournerait à Serpentard. C'était essentiel au bon déroulement de l'opération. Il pourrait ainsi avoir tous les tuyaux, et en informer directement les deux Gryffondors. Cependant, il existait un autre point sur lequel la sorcière demeurait intraitable : Potter et Granger ne devraient pas avoir connaissance de son identité. Ordre du tout-puissant chef Dumbledore.
Draco ricana silencieusement. Que tout cela était simple ! Il devrait donc se lier d' « amitié » avec les pires Mangemorts de l'école, tout en gagnant la confiance de deux espèces de paranoïaques rouge et or qui ne pouvaient pas voir un Serpentard en peinture. Alors là seulement, il pourrait leur communiquer les informations récoltées de manière efficace. D'une redoutable facilité. Un peu comme essayer de transformer Rogue en top-model sans utiliser de shampoing. Il soupira silencieusement. Les ordres étaient clairs, et il était impossible de les modifier. Mais bon, ça ne commençait pas si mal, non ?
Les refus répétés d'Hermione de rester en sa compagnie lui revinrent en mémoire, ainsi que sa gaffe monumentale de la gare, quand ses vieilles habitudes avaient repris le dessus et qu'il avait complètement méprisé Potter et sa bande.
Non. Ça ne commençait pas si bien que ça, en fait.
Hermione marchait rapidement aux côtés de Ron, qu'elle ne cessait de remercier pour son arrivée providentielle.
— Un miracle, vraiment ! Ce type ne voulait pas me lâcher, il…
— Ah bon ? l'interrompit Ron, étonné. Il ne voulait pas te lâcher, vraiment ? Pourtant à la gare, il n'avait pas paru réellement désireux de s'attarder en notre compagnie, si je me souviens bien…
Hermione resta songeuse quelques instants.
— C'est vrai, ce que tu dis. Mais là, il était… différent. Et complètement irrésistible ! Sauf à un moment, où je crois que je l'ai vexé.
Elle eut un petit rire en repensant à la scène. Les Inconnus étaient ses humoristes préférés…
— Enfin bref, c'est comme s'il avait tenu à me montrer une autre facette de sa personnalité.
Ron la regardait d'un air franchement étonné, et elle haussa les épaules.
— Bah ! Je me fais sûrement des idées.
Soudain, elle s'aperçut qu'ils approchaient dangereusement du compartiment des Préfets en Chef.
— Euh, Ron, tu ne venais pas vraiment me chercher, n'est-ce pas ?… murmura-t-elle d'une voix misérable.
Ron sembla brusquement très intéressé par une poussière présente sur sa chaussure droite, et omit de répondre.
— Ron ? insista doucement la Gryffondor.
Son ami releva des yeux attristés.
— Je n'ai rien pu faire, Mione ! Mandelstan tient à ce que tu le rejoignes… seule, je crois.
— Je vois. Il a encore abusé de son autorité ! gronda Hermione. Mais ça ne va pas se passer comme ça… grinça-t-elle. Oh non…
Et d'un pas vif elle pénétra dans l'arène.
— Rebonjour ! lança nonchalamment Draco alors qu'il faisait glisser la porte de son compartiment.
Les occupants de l'habitacle relevèrent le nez de leur jeu de cartes explosives un court instant, avant de se replonger dans la partie. Seule Pansy se leva et marcha jusqu'à lui, essayant de donner à sa démarche lourde la fluidité qu'elle avait vue à de si nombreuses filles de Poudlard.
— Enfin te revoilà ! minauda-t-elle. Tu as trouvé la vendeuse ?
Draco essayait de ne pas vomir en observant les techniques de séduction de la pauvre fille, et se concentra sur sa question. Il retourna ses poches en guise de réponse, ne laissant tomber que quelques grains de sucre et un bâton de sucette usagé.
— J'avais faim, dit-il, laconique.
— Oui, bien sûr ! s'exclama Pansy avec un rire de gorge.
Puis, changeant brusquement de sujet de conversation :
— Tu viens jouer avec nous ? demanda-t-elle en désignant le groupe du menton.
Décidément, cette fille était pathétique. Un des garçons dut le remarquer, car il se détourna de la partie en ricanant :
— Dis-moi, Pansy, et que fais-tu de Draco ? Tu ne tiens donc plus à le demander en mariage, et avoir six ou sept enfants de lui ?
Parkinson haussa les épaules d'un air renfrogné.
— Que veux-tu Sean, loin des yeux, loin du cœur ! rit une de ses amies.
— Comment ça ? réagit Goyle. Loin des yeux ?
— Bah oui ! J'ai entendu dire…
La fille prit un air mystérieux et se mit à murmurer.
— J'ai entendu dire qu'il avait été enfermé à Azkaban. Vous savez, après que Vous-Savez-Qui ait eu vent de sa petite… déclaration…
Les autres poussèrent des exclamations étouffées et resserrèrent le cercle autour de celle qui savait.
Draco poussa alors un bâillement sonore. Mon dieu, que ces gens étaient assommants… La même fille se retourna vers lui, coupée dans son élan, un éclair de fureur dans ses yeux marron.
— Ça se voit que tu n'es pas d'ici, toi ! lança-t-elle d'un ton mordant. Et que tu ne connais rien de Draco Andreus Malefoy…
Draco faillit avaler sa langue dans sa bouche de surprise. Comment diable avait-elle eu vent de son deuxième prénom ? Lui qui croyait avoir si soigneusement brouillé les pistes… Il esquissa un sourire contraint.
— En effet, je ne sais rien de ce jeune homme.
La fille brûlait maintenant d'impatience de raconter son histoire.
— Alors, poursuivit-il, si tu pouvais reprendre depuis le début… demanda-t-il, charmeur.
Et Alexander Osborne se prépara à entrer dans les méandres de ce qu'avait été la vie courte, mais ô combien palpitante de l'illustre Draco Malefoy, un des Serpentards les plus glorieux de son temps.
Hermione pouvait apercevoir Ron derrière la porte, accompagné de Harry. Son courage lui revint en bloc. Elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds par un type pouvant répondre au nom aussi crétin que « Mandelstan » !
— Tu voulais me voir, Mandelstan ? lança sèchement Hermione. Fais vite, alors.
— Oui, Hermione, je voulais te…
— Granger, le coupa-t-elle brusquement.
— Pardon ?
Le ton était mielleux, mais le regard restait froid. A part l'étincelle, tout au fond… mais Hermione préférait ne pas y penser.
— Pour toi, ce sera Granger, reprit Hermione patiemment. Je réserve Hermione à mes amis.
— Bon, comme tu veux.
Hermione sentit la méfiance s'installer. Ça avait été trop facile. Tu as gagné une bataille, mais tu n'as pas gagné la gu… C'est bon, c'est bon, je sais !
— Bon, alors quoi ? s'impatienta Hermione.
— C'est à propos de nos fonctions. MacGonagall m'a dit…
— Ecoute Mandelstan, l'interrompit Hermione pour la seconde fois. Que ce soit bien clair entre nous : je ne désire pas, n'ai jamais désiré travailler avec toi. J'apprends en plus aujourd'hui que je ne suis pas la seule à avoir des réticences à ton sujet. Alors tant que ton sort ne sera pas définitivement fixé — préfet ou pas —, je ne t'approcherai pas à moins de deux mètres ! Compris ?
Un feu ardent brûlait dans les yeux d'Hermione, alimenté par toute sa rage. Mandelstan ne pouvait détourner ses yeux de la jeune fille, resplendissante au plus fort de sa colère.
— Et un dernier point, reprit Hermione. Je ne crois pas que MacGonagall t'ait dit quoi que ce soit. Tu ne tenais qu'à m'attirer ici pour satisfaire je ne sais quelle volonté abjecte. Mais je ne rentrerai pas dans ton petit jeu, tu m'entends ? Jamais.
Le moment était magnifiquement bien choisi pour réaliser une des sorties dont elle avait le secret. Hermione marcha dignement jusqu'à la porte et la claqua ensuite derrière elle du plus fort qu'elle put avant que Stefan ait pu prononcer le moindre mot.
A quelques minutes de l'entrée en gare, Draco ne se sentait plus d'aise. Il ne savait pas que sa vie avait constitué un tel exemple pour tous les autres membres de sa maison. Oh, bien sûr, on s'était toujours incliné bien bas devant lui, mais son prestige était moins dû à sa personnalité propre qu'au nom qu'il portait. Du moins le croyait-il. Mais ces quelques heures passées avec les Serpentards sous le couvert de l'anonymat lui dessillé les yeux. En vérité, il était quelqu'un d'exceptionnel, en toute objectivité bien sûr.
Cependant, alors que Goyle relatait une des nombreuses « batailles » gagnées contre cette bande de dégénérés que constituaient les Gryffondors, Draco fut bien obligé d'admettre pour la seconde fois qu'il avait bien fait de changer de camp. Les images d'anciens Mangemorts déchus et de son propre père au moment de sa capture envahirent son esprit. Oui, il avait pris la bonne décision. Bien sûr, il se souvenait également du retour triomphant de son père… mais ça, il y penserait plus tard.
Draco se sentait tout-à-coup le besoin de mener à bien sa mission, et cela ne pouvait fonctionner qu'avec une connaissance approfondie du terrain. N'ayant pas été à Pré-au-Lard cette année pour acheter ce dont il avait besoin pour l'école, il n'était pas au courant des derniers ragots qui circulaient, ni des différentes nominations. Il interrompit brusquement Goyle dans son récit.
— Savez-vous qui sont les Préfets en Chef ? demanda-t-il.
Le moment de surprise passée, ses compagnons prirent tous des mines plus ou moins catastrophées, sans répondre. Pansy se résigna finalement à prendre la parole.
— On le sait, oui, malheureusement pour nous…
Draco s'attendait au pire.
— Ce sont deux de nos pires ennemis, souffla-t-elle d'un air tragique.
— Et bien alors ? Qui ? s'impatienta Draco.
— Hermione Granger… et Stefan Mandelstan, conclut tristement Parkinson.
Draco sentit son cœur se révulser. Ainsi c'était ça, le plan de Dumbledore ? Flanquer Granger en tant que Préfète en Chef pour faciliter le transfert des informations ? Mais quelle stupidité ! Et Stefan… Mon Dieu, qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'ils en soient réduits à de telles extrémités ? Cet incapable ! Il avait toujours tenté de surpasser Draco à Serpentard. Sans aucun résultat, bien sûr. Draco s'aperçut soudain que les autres occupants du wagon le regardaient bizarrement.
— Tu les connais ? demanda brusquement Sean.
Draco fit mine de ne pas comprendre, mais il sentit un frisson de peur lui parcourir l'échine.
— Je connais qui ?
— Granger et Mandelstan. Tu es nouveau ici, non ?
— Oui, je viens de Durmstrang, je vous l'ai déjà d…
— Je m'en fous. Quand on est nouveau, on ne connaît personne. Alors comment ça se fait que tu aies réagi quand Pansy a dit les noms des deux Préfets en Chef ?
La peur se répandait dans tout son corps, mais Draco ne tremblait plus. Il savait qu'il allait devoir trouver un argument irréfutable pour justifier sa réaction… et que Sean allait devoir être à surveiller de très, très près.
Fin du troisième chapitre.
Et là, je suis vraiment désolée, mais je n'ai pas le temps de répondre personnellement à chaque reviewer… :( Sachez en tout cas que je vous remercie du fond du cœur, et que la prochaine fois promis je réponds à chacun !
Merci à ayuluna, coc, lunder (deux reviews, c tro sympa !), jay, slydawn, Elissia, dragonia, Jorajho, Isa-Syn ex U.S Hermy, Arwenajane, zeeve lelula, maamlily, Lily Evans 2004, bloomy 19, lady 22, ImaginaryNight, maravillosa, dodohermy, Stellmaria, Lovely, Kitchun, Alice, mixiwelch, Eifersucht et Opaline !
Et surtout, continuez à me donner vos impressions !
Sur ce, au prochain chapitre !
