Disclaimer: Monsieur Kishimoto possède Naruto, puisse-t-il vivre mille ans.
Merci à Marine pour sa bêta-lecture.
J'ai décidé de faire des chapitres très courts puisque ce sont de petites vignettes de la vie quotidienne. J'espère que cela plaira. Bonne lecture.
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Chapitre 3: La maison
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"Iruka, les déménageurs sont là!"
"J'arrive!"
Iruka rangea son tablier et débarrassa la table du déjeuner.
"Pourquoi vous n'iriez pas visiter la maison pendant que Kakashi et moi nous rangeons toutes nos affaires?
Naruto descendit de son siège en sautant.
"Chouette!"
"Sasuke, surveille bien Naruto!"
"Eh, pourquoi ce serait à lui de me surveiller et pas le contraire?"
Iruka essaya de réfléchir à une réponse qui ne vexerait pas son petit protégé.
"Parce que Sasuke est plus vieux que toi."
Naruto resta perplexe quelques secondes puis fini par accepter cette raison.
"Allez viens Sasuke!"
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Il y avait des déménageurs partout! Les clones couraient dans tous les sens, transportant lits, armoires, tables, bureaux, chaises et des caisses, encore des caisses partout. Les enfants étaient inlassablement chassés d'un coin à l'autre de la maison. Poussez-vous les mômes; oy, Sasuke, Naruto, allez donc jouer ailleurs; les garçons est-ce que vous pourriez cesser de traîner dans nos pattes?
C'est alors que le soleil joua sur la surface du bassin, attirant l'attention des enfants sur la jungle qui s'offrait à eux juste derrière les portes-fenêtres. Autrefois, ce devait avoir été un jardin entretenu, on distinguait encore entre les mauvaises herbes un plan de dahlia tentant de survivre au milieu des herbes folles. Devenus explorateurs courageux, Naruto et Sasuke descendirent jusqu'au jardin, se retrouvant perdus dans une mer d'herbes, leurs têtes seules dépassant.
"Whoa!"
Se hissant sur la pointe des pieds, Naruto engloba du regard l'immensité de la forêt qui les entourait. Au nord se trouvait un vénérable arbre millénaire, de l'ouest leur parvenait le murmure chantant d'une rivière, au sud se trouvaient les contreforts escarpés de la grande Muraille, énormes montagnes imposantes, et à l'est, sous la maison se tapissait une grotte mystérieuse. La mer végétale était animée de bruits, le violon sonore de la cigale, les chants primitifs et tribaux des volatiles, le grondement sourd des félins, et le bruit terrible de leurs propres pas alors qu'ils soumettaient sur leur chemin la violence de la nature rebelle, écartant le rideau d'herbes, écrasant leurs ennemies végétales pour se frayer un chemin.
Après des lieues et des lieues passées à avancer péniblement, nos courageux aventuriers arrivèrent jusqu'au Grand Lac. La mère de toutes les grenouilles sauta dans l'eau en sentant approcher les valeureux guerriers. Les eaux du Grand Lac étaient troublées par les énormes arbres marins qui berçaient leurs branches au fond de l'eau. Entre les cheveux des sirènes passaient d'énormes poissons, leurs écailles brillant comme des étoiles à la surface de l'eau. Malgré la faim que leur avait causé leur marche, les nobles découvreurs ne pêchèrent pas dans les eaux du Grand Lac, redoutant la terrible vengeance du Dieu Dauphin.
Quittant les eaux calmes du Grand Lac ils décidèrent de pénétrer au plus profond de la forêt, à la recherche du Grand Arbre, le père de tous les arbres. Courageusement, ils avancèrent, bravant les sauterelles géantes, les nuées de papillons, et les cris stridents des cigales. Le Grand Arbre s'élevait au dessus de leurs têtes, sa cime étoilée traversant les cieux, un cercle de nuages s'amoncelait autour de son tronc si gros que toutes la population des cinq Grands Pays n'en aurait pas fait le tour en faisant la ronde. Fatigués, les voyageurs s'assirent sous la bénédiction de son ombre et partagèrent le bonbon providentiel retrouvé in extremis dans les poches de l'un d'entre eux.
Enfin rassasiés, ils se remirent en route. La Grande Muraille étendait son ombre sur la jungle, mais nos braves pèlerins décidèrent de retourner vers les grottes mystérieuses qui s'étendaient sous la maison. Ils s'approchèrent avec prudence de l'entrée des royaumes souterrains. D'étranges bruits ses faisaient entendre, des choses sans noms remuaient dans l'obscurité féconde. Malgré leur bravoure tous deux frissonnèrent.
"Il faut y aller!" dit Naruto.
Il s'agenouilla pour pénétrer dans les royaumes chtoniens. Une main s'accrocha à ses vêtements.
"Tu vas être tout sale après."
"C'est pas grave."
"Iruka te forcera à prendre un bain."
Tout à coup Naruto sembla reconsidérer l'importance somme toute bien minime de l'exploration de l'espace ténébreux contenu entre le sol et les pilotis qui surélevaient la maison.
Ils s'assirent sur l'avancée de parquet donnant sur le jardin.
"Et maintenant qu'est-ce qu'on fait?" demanda Naruto.
Sasuke ne lui répondit rien, comme à son habitude.
Dans la maison le ballet des déménageurs continuait.
"J'ai une idée!"
Naruto prit la main de Sasuke.
"Viens!"
Ils montèrent au premier, slalomant entre les ninjas, puis le petit blond courut jusqu'à un escalier de bois sombre aux marches aussi verticales que possible. Le haut de l'escalier se perdait dans la pénombre.
"Où est-ce que ça mène?"
La voix de Sasuke était un peu tremblante et comme chuchotante.
"Au grenier!"
A ces mots, le fauve de l'aventure se réveilla. Les yeux brillèrent devant les trésors que contenait ce mot: fantômes, coffres, insectes géants, déluge d'or et de pierreries, malédictions... Le grenier les attendait.
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Les déménageurs étaient enfin partis. Iruka se laissa tomber sur une chaise de la cuisine.
Une bière apparut devant lui.
"Merci Kakashi."
Le ninja aux cheveux argentés laissa tomber un grunt qui semblait signifier de rien et se mit à retirer son haut.
Iruka faillit cracher toute sa bière sur le carrelage propre de la cuisine. Kakashi poussa un soupir de soulagement quand il fut enfin libéré de l'étreinte de son T-shirt. Il fit quelques pas dans la cuisine en s'étirant copieusement, faisant profiter Iruka du spectacle incroyable de sa semi-nudité pâle et divinement sculptée.
Iruka arrête de regarder espèce de pervers!
Ecoutant difficilement la voix de sa conscience, le chuunin se tourna vers le mur, arrachant ses yeux du spectacle indécent.
Il ne connaissait pas bien Kakashi, voir même jusqu'à hier il ne le connaissait pas du tout, mais il lui semblait avoir remarqué quelque chose chez le jounin, il n'était pas à l'aise avec les vêtements. Ce matin quand il s'était réveillé, le ninja copieur n'avait plus qu'un caleçon sur le corps, alors qu'il s'était couché presque tout habillé. D'après Kakashi il avait du se déshabiller comme un somnambule pendant la nuit. Et maintenant il enlevait le haut en plein milieu de l'après-midi... Peut-être était-il allergique aux vêtements...
Iruka se laissa aller deux secondes à imaginer Kakashi, une jupe de feuilles autour de la taille vivant sur une île déserte...
"Kyaaa!"
Iruka manqua de tomber de sa chaise. Kakashi, toujours torse nu venait d'apparaître à deux centimètres de lui.
"Je t'ai appelé deux fois et tu ne me répondais pas..."
Iruka rougit.
"Toutes mes excuses, j'étais complètement plongé dans mes pensées."
Pitié, pourvu qu'il ne me demande pas quel genre de pensées...
"Quel genre de pensées?"
Le visage masqué était toujours à deux centimètres du sien, le forçant à se déboîter le cou pour tenter de reculer un tout petit peu.
"Euh..."
Kakashi souriait, il souriait forcément sous ce stupide masque. On voyait son oeil se courber en un arc de cercle malicieux et diabolique.
Oh, par tous les Hokage Iruka continuait de rougir. Pourquoi cet homme tenait tellement à mettre son visage aussi près du sien? Peut-être était-il myope? Après tout, il n'avait plus qu'un seul oeil de valide...
Bon, en attendant, le ninja borgne était toujours collé à son visage, attendant une réponse.
"Où... où sont les enfants?"
La question salvatrice lui avait traversé le cerveau, le sortant instantanément de ce mauvais pas. S'avouant vaincu, Kakashi recula.
"Je ne sais pas, la dernière fois que je les ai vu ils jouaient dans le jardin."
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"Je les trouve pas!"
Iruka commençait à paniquer. La peur lui nouait les entrailles. Il était peut-être arrivé quelque chose aux enfants!
"Je crois que je sais où il sont."
Iruka tourna vers Kakashi des yeux bruns pleins d'espoir. Ils avaient trouvé le jardin vide, avec des traces évidentes du passage des enfants dans les hautes herbes, mais ensuite ils n'avaient plus trouvé trace d'eux nulle part.
La porte du grenier était ouverte et de la lumière en parvenait. Silencieux, les deux ninjas montèrent l'escalier abrupt et rentrèrent dans le royaume de la poussière. Les volets avaient été ouverts, laissant un soleil coquin jouer avec les volutes de poussière. Tout autour d'eux des vestiges s'amoncelaient sous des draps à la blancheur jaunâtre. On distinguait la forme d'un vieux fauteuil, une lampe recouverte d'un autre drap et beaucoup d'objets étranges dont on ne pouvait deviner la fonction.
Ils suivirent les petites traces de petons dans la poussière et découvrirent au détour d'un meuble un spectacle attendrissant. Des restes de toiles d'araignée dans les cheveux, de la terre sur leurs joues, de la poussière sur leurs vêtements, un sourire de chérubin sur leurs visages, les deux petits explorateurs dormaient du sommeil du juste, épaule contre épaule appuyés sur une vieille bibliothéque, un album de photos ouvert sur leurs genoux.
Un sourire grimpa sur les lèvres d'Iruka.
"Ils sont tellement mignons..." chuchota-t-il.
Kakashi retira l'album photo et regarda la page de photos.
"Mais c'est..."
Sur les photos un petit garçon de 6 ans souriait, ses parents à côté de lui. Une cicatrice lui barrait le nez juste sous les yeux.
"Une photo de moi, j'avais six ans, mes parents m'avaient emmenés au cirque..."
L'album était couvert de poussière. Il n'en fallu pas beaucoup plus à Kakashi pour déduire la suite.
"La maison a été louée quand mes parents sont morts. Je n'y avais pas remis les pieds depuis..."
Iruka prit Naruto dans ses bras. Kakashi coinça l'album photo sous son bras et souleva Sasuke avec aisance.
"Je vais préparer le dîner pendant qu'ils continuent leur sieste. Après manger on ira aux bains publics. On a tous besoin d'un bon bain."
Naruto bougea dans son rêve comme pour protester contre cette pratique fatigante. Iruka se contenta de sourire et de serrer le petit blond contre lui. Sa famille et lui étaient à la maison.
