Disclaimer: Je ne possède pas Naruto, monsieur Kishimoto est japonais, moi non... qu'en déduisez-vous?
Un chapitre qui m'a pris un certain temps, mais j'en suis contente. Pour répondre aux reviews, je ne sais pas si je vais faire grandir les petiots parce que c'est une fic dont le but un jour est d'être un KakaIru... Nous verrons.
Bonne lecture.
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Chapitre 5: Le masque
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Le chant des cigales le berçait dans une douce inconscience. La brise légère de l'été le chatouillait agréablement, il faisait frais dans le salon. Il entendait Iruka trier ses cartons à l'autre bout de la pièce. Les enfants s'étaient sans doute endormis quelque part dans le jardin...
Les enfants.
Si quelqu'un lui avait dit une semaine auparavant qu'il passerait de jounin célibataire et sans enfants à père d'adoption de deux marmots et colocataire d'un autre homme, il aurait envoyé son pied dans le visage de cette personne et serait tranquillement retourné à sa lecture.
Le problème c'est qu'il avait deux enfants et un chuunin dans sa vie maintenant. Comment en était-il arrivé là? Un matin il était là, peinard et le lendemain...
Bon, il devait avouer qu'il l'avait cherché. Il s'était senti étrangement en paix aux côtés du petit Uchiha. Sa détermination le faisait sourire et en s'occupant de lui il avait l'impression de s'acquitter de la dette qu'il avait envers le clan Uchiha. Sasuke lui rappelait étrangement sa propre enfance, cette détermination féroce de laver son honneur, ce refus d'apprendre à jouer comme les autres enfants...
Kakashi soupira sans bruit dans la pièce. Il projetait son passé sur cet enfant... Sasuke n'était pas Kakashi. C'était peut-être pour ça qu'il avait accepté de s'occuper de Sasuke, pour éviter que le passé ne se répète...
Bang!
Un poids tomba sur son estomac comme une pomme sur la tête d'un physicien. Kakashi ouvrit l'oeil.
Deux immenses yeux bleus l'observaient, curieux. Kakashi inclina légèrement la tête. Sasuke aussi, assis sur le tatami à côté de sa tête, le regardait intensément.
"Qu'est-ce que vous voulez?"
Il le savait depuis toujours, les enfants étaient des animaux étranges. Kakashi comprenait les chiens. Les chiens avaient des comportements logiques: ils mangeaient quand ils avaient faim, ils buvaient quand ils avaient soif et ils se battaient pour leur place au sein de la meute. Mais un enfant... Vous lui donnez à manger et soudain il vous réclame une histoire, ou alors il ouvre ses grands yeux et vous pose des questions sans queue ni tête comme...
"Kakashi, qu'est-ce qu'il y a sous ton masque?"
Naruto était allongé sur le ventre du jounin, ses yeux à deux centimètres du sien. Les deux lacs d'obsidienne de Sasuke se rapprochèrent du visage masqué du shinobi. De toutes évidences, lui aussi était intéressé par ce mystère.
Kakashi sourit et se redressa. Naruto roula jusqu'à ses genoux comme une boule dorée.
D'une main paresseuse, le jounin attrapa Naruto par la peau du cou comme un chaton et le monta jusqu'à son visage.
"C'est un secret!" dit-il en souriant.
Il se leva en s'étirant. Le soleil de l'été commençait à décliner, l'air rafraîchissait.
"Allez, c'est l'heure de s'entraîner!"
Sasuke se mit sur pied d'un bond, comme un chien s'entendant promettre un os bien juteux. Naruto suivit en ronchonnant.
Toujours entouré par ses cartons, Iruka regarda sortir le reste de sa famille. Il avait vu les enfants tenir un conciliabule secret dans le jardin. Enfin, plus exactement, Naruto tenait un conciliabule le plus bas possible (c'est à dire qu'il ne criait pas pour une fois) et Sasuke l'écoutait. Continuant à trier ses cartons, Iruka les avait regardés s'approcher à pas de loups du shinobi qui se reposait tranquillement. Puis, vif comme l'éclair, Naruto s'était jeté sur sa proie pour l'immobiliser.
D'un oeil attendri, il regarda le jounin interagir avec les enfants. Kakashi semblait toujours un peu gauche quand il devait s'occuper des garçons, comme si il avait peur de leur faire du mal en les laissant approcher de trop près. Au début il s'était demandé ce que le Hokage avait dans la tête le jour où il avait fait de Kakashi un père adoptif. Mais malgré son apparente paresse, Kakashi veillait sur les enfants avec une bienveillance et une patience extraordinaire.
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"Regarde, Naruto, tu attrapes le kunai comme ça!"
Pour la cinquième fois d'affilée, Sasuke expliquait à Naruto comment il devait tenir ses armes.
Kakashi regardait le spectacle d'un oeil apparemment distrait. Il était impressionné par la patience de Sasuke. Naruto avait beaucoup de mal à tenir son kunai, ses mains d'enfants n'étaient pas habituées à l'arme. C'était étrange, dans un village de ninja les enfants jouaient avec des armes dès le berceau. Certaines grandes familles s'enorgueillissaient même de ce que leur nouveau né puisse tenir une arme dans ses petites mains. Dans les familles nobles, il était courant de présenter à l'enfant des armes lors de son 3ème anniversaire et de le laisser choisir l'arme que les dieux lui destinaient.
Mais Naruto n'avait pas eu de véritables parents. Pour la plupart des villageois, il était le Démon-Renard. Kakashi était prêt à parier que jusqu'à ce jour, Naruto n'avait jamais pu approcher d'armes de sa vie...
Un bruit l'avertit.
D'un mouvement fluide, Kakashi esquiva son attaquant et attrapa le deuxième au vol.
Les petites jambes de Naruto gigotèrent dans le vide et une moue vint orner son visage.
"Qu'est-ce que vous avez essayé de faire mes petits ninjas?"
Sasuke se remit sur ses pieds. Toujours à un mètre au dessus du sol, Naruto continuait de bouder.
"Nous essayons de t'enlever le masque."
Kakashi reposa Naruto sur le plancher des vaches et se baissa à la hauteur des enfants.
"Revenez dans dix ans et peut-être que vous pourrez rêver de réussir."
Un fragment d'étoile brilla dans les yeux des deux garçons.
"Peuh! Je parie que je réussirai à voir ce qu'il y a sous ce masque avant d'aller dormir!"
Les yeux de Sasuke semblaient dire exactement la même chose. Kakashi allait au devant de grands ennuis.
"C'est l'heure de manger!"
Iruka, tablier autour de la taille apparut dans le terrain d'entraînement au fond du jardin.
Kakashi reprit les armes et suivit le chuunin dans la cuisine.
"On ne pourra jamais y arriver."
Les yeux de Sasuke étaient très sérieux.
"De quoi tu parles?"
La tête légèrement tendue vers l'avant, Naruto humait les délicieuses odeurs qui s'échappaient de la cuisine.
"C'est un jounin. Il a même été chef des anbu! Comment veux-tu réussir à lui enlever son masque?"
Le visage de Naruto prit un air vulpin et un sourire plein de crocs et de malice brilla sur son visage.
"Qui a parlé de l'enlever. J'ai juste dit que je verrais son visage!"
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Ils ne le quittaient pas des yeux.
Son bol était devant lui, le riz fumait légèrement. Un plat rempli de légumes sautés était posé à côté, des lamelles de steak revenues avec des oignons trônaient au centre de la table.
Il allait devoir manger! Et pour ce faire... Il serait obligé de retirer son masque!
La lumière de la victoire dansait déjà dans les yeux de Naruto.
"Sasuke, Naruto. Pourquoi vous ne mangez pas!
Iruka vint se placer en face des garçons, le visage noué par une certaine anxiété.
"Iruka pousse-toi!"
Naruto écarta son tuteur d'un geste ferme.
Mais c'était trop tard. Le bol de riz avait disparu, les légumes et un quart du plat principal avait été consommés.
"Non!" cria Naruto.
Ce à quoi Kakashi répondit par un sourire, son seul oeil visible formant un arc de cercle.
"Kakashi! Combien de fois il faudra que je te dise de manger plus lentement! Quel exemple crois-tu que tu donnes aux enfants?"
Iruka continua à engueuler royalement Kakashi et Naruto commença à manger. Il avait peut-être perdu une bataille, mais pas la guerre. Foi de Naruto Uzumaki, Kakashi ne perdait rien pour attendre.
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Le plombier aurait fini les réparations demain. C'était ce qu'Iruka leur avait annoncé après le dîner. Mais en attendant, toute la famille avait repris le chemin des bains publics. Pour une fois, Naruto souriait alors que le bain tant craint se profilait à l'horizon. Iruka regarda d'un oeil inquiet son petit protégé courir vers le bâtiment en leur criant de se presser. Peut-être avait-il fait une mauvaise chute ou s'était-il prit un mauvais coup sur la tête?
Le jeune renard passa comme une tornade devant le comptoir, saluant à peine Goro-san avant de se précipiter dans les vestiaires. En deux mouvements il avait envoyé voler ses vêtements et attendait que le reste de sa famille arrive. Ses yeux étaient rivés sur Kakashi. Son plan était parfait. Pour se baigner il serait obligé d'enlever son masque, ne serait-ce que pour le remplacer par la serviette qu'il portait toujours autour du visage.
Sasuke entra le premier, lançant un regard sérieux à Naruto. Il avait compris le plan de ce dernier, mais il se doutait que Kakashi ne se laisserait pas aussi facilement avoir.
"Naruto!"
Iruka se lança vers son protégé, mais Naruto avait prévu ce geste et esquiva Iruka à temps pour voir Kakashi enlever sa veste. Cette fois-ci il allait réussir!
"Je peux savoir ce qui t'a pris?"
Deux bras l'avaient levé du sol et tourné vers Iruka, laissant Kakashi dans son dos.
"Iruka, repose-moi!"
Les petites jambes donnaient des coups dans tous les sens tandis que son visage se contractait sur une moue rageuse. En effet, Kakashi venait de passer dans la salle d'à côté, sa serviette sagement enroulée autour de son visage.
Il avait encore échoué.
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Naruto souriait comme seuls les démons savent le faire, en montrant toutes leurs dents et en laissant échapper de leurs regards toute la malice et l'intelligence du monde. Sa proie ne s'était pas rendu compte de sa présence et marchait tranquillement vers le bassin.
Maintenant!
Naruto se jeta entre les jambes d'Iruka, déstabilisant le chuunin qui tomba droit dans les bras puissants de Kakashi. La figure d'Iruka atteignit un joli vermillon tandis qu'il essayait de se relever sans trop toucher l'homme presque complètement nu qui le tenait dans ses bras.
Naruto sauta. Kakashi était trop occupé par Iruka pour l'empêcher de retirer la serviette. Cette fois-ci il allait y arriver!
Des mains l'attrapèrent par la peau du cou comme un chaton fautif et un deuxième Kakashi lui sourit.
"Bien tenté."
Iruka s'était relevé et ses yeux étaient deux flammes ardentes qui n'attendaient qu'une chose: déverser leur furie sur le petit monstre qui l'avait mis dans une position aussi compromettante.
Naruto passa un sale quart d'heure.
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"Bonne nuit."
Iruka déposa un bisou sur le front de Sasuke. Comme d'habitude ce dernier fit une moue qui semblait signifier: je suis trop grand pour ce genre de cajoleries, mais Iruka ne s'en soucia pas.
Il se releva et sortit de la chambre d'enfant. Kakashi apparut dans l'encoignure de la porte.
"Bonne nuit."
Naruto se mit à bouder et à dire au jounin qu'il n'était qu'un affreux et qu'un gentil ninja leur aurait montré son visage.
Kakashi lui répondit en riant qu'il n'était qu'un mauvais perdant.
C'était donc ça. Naruto voulait voir ce qu'il y avait sous le masque. Soudain, le comportement étrange de Naruto prenait beaucoup plus de sens.
Idiot! pensa-t-il avec affection.
Son attention dévia vers Kakashi qui se moquait gentiment de Naruto. Iruka devait avouer qu'à l'instar de son petit protégé, lui aussi voulait savoir ce qui se cachait sous le masque du célèbre ninja. Kakashi aurait-il des lèvres si grosses qu'il en avait honte? Ou alors des dents de lapin? Ou encore une minuscule bouche de poisson? Iruka étouffa un rire en imaginant le jounin avec une toute petite bouche.
"Quelque chose de drôle?"
Iruka cessa instantanément de rigoler. Le visage de Kakashi était à deux centimètres du sien une fois de plus.
"Rien du tout!"
Et zut, voilà qu'il commençait à rougir.
"Allons, qu'est-ce que tu me caches?"
La voix de Kakashi était clairement joueuse, comme celle d'un chaton qui venait de découvrir une souris.
"Rien!"
La réponse était bien trop rapide pour être honnête, ils le savaient tous deux.
"Allons, Iruka, n'essaies pas de me mentir. Est-ce que par hasard tu imaginais ce qu'il y a sous ce masque?"
Le visage de Kakashi s'était encore rapproché et Iruka était coincé contre le mur. Heureusement que la porte de la chambre des garçons était fermée.
"Est-ce que par hasard tu imaginais... que j'avais des lèvres énormes, ou des dents de lapin...?"
Iruka ne put retenir un petit rire coupable.
"Voyons, Iruka! Il fallait le dire si tu voulais voir mon visage."
Au ralenti, Iruka regarda la main pâle de Kakashi baisser son masque, découvrant un visage à couper le souffle, des lèvres tendres, des pommettes hautes, un menton volontaire. Ahuri par ce qui lui était montré, Iruka ne remarqua pas que Kakashi bougeait jusqu'à ce qu'il fut trop tard. Les lèvres tendres se posèrent sur les siennes.
Les yeux du professeur étaient écarquillés sous l'effet de la surprise. Les lèvres de Kakashi étaient comme la caresse d'un velours contre les siennes. Puis, une langue curieuse vint les lécher doucement, comme si elle avait peur de l'effrayer. Le contact de cette chair chaude et humide contre ses lèvres envoya des frissons le long de sa colonne vertébrale et des tremblements dans ses jambes. Les mains d'Iruka se nouèrent de leur propre volonté autour du cou de Kakashi et il ferma les yeux. De gentilles dents attrapèrent sa lèvre inférieure, la mordillant avec douceur. Un soupir de plaisir s'échappa de ses lèvres, laissant entrer une langue aventureuse.
"Aha!"
Au son de cette voix familière, Iruka ouvrit les yeux et découvrit avec horreur Naruto et Sasuke devant la porte de leur chambre. Le rouge aux joues, il repoussa Kakashi.
"Na... Naruto... je..."
"Kakashi j'ai vu ton visage! J'ai gagné!"
Le petit blond se mit à danser sur place sans plus se préoccuper de son tuteur rouge comme une tomate dont la bouche s'ouvrait et se fermait en silence telle celle d'un poisson.
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Kakashi s'étendit sur son lit et sourit. Depuis que cette étrange famille existait la monotonie ne faisait plus partie de son existence. La tête d'Iruka quand les garçons l'avaient vu était inoubliable. Comment est-ce qu'un shinobi comme lui pouvait rougir autant?
Les yeux de Kakashi se fermèrent doucement. La nuit était tombée sur la maison. Les garçons dormaient, il entendait Iruka éteindre la lumière et se mettre au lit dans sa chambre... Sa famille dormait. Sa famille... après tout, lui aussi avait le droit d'avoir une famille.