Disclaimer: tous les persos, lieux, etc. appartiennent à JKR.

Rating: (pour ce chap) G (ou K) à moins que le mot "Saloperie" vous dérange ;)

Un gros merci à ma beta, à ceux qui me poussent dans le derrière pour que je continue enfin ma fic et évidemment aux merveilleux reviewers: Virginie Parker Evans (arrête tu vas me faire rougir lol!), Selphie451 (désolée pour le temps d'attente encore plus long de ce chapitre), Kiina Hisuterikku (je te le dis pas, naaa ! ;p ), mate (merci!), virg05 (encore merci!), Selphie6 (c'était pas vite mais au moins c'est là !), virg (mchi :)), Mlie (na, l'ai pas oubliée ;) meme si on aurait pu croire le contraire lol), Opale eye (-la prend par le collet et la remet dans son emballage de beta readeuse- oui m'dame ça serait pour un échange ! -rolleyes-), rupertforever (voila la suite :)), V.Mirage (ouiouivoilalechapitrenemetorturezpaspitié! ;)) et Micy (tss j'les aime pas les toc toc moa -boude- merci quand même -rolleyes-)

Excuses maintenant routinières de l'auteure: Pardonpardonpardon! -fuit les lecteurs enragés-

Résumé du chapitre précédent: (parce que personne s'en souvient -.-) Ron essaie de voir plus clair dans le jeu de Hermione, mais elle ne veut rien savoir. Après une énième dispute, il enrage et monte dans le dortoir.

Chapitre 4
Temps révolu

Harry. Je l'avais complètement oublié. Il ne manquait plus que ça…

J'avais monté quatre à quatre les marches vers le dortoir dans l'intention de m'y retrouver seul, de me ressaisir… Puis méditer et faire un peu de yoga tant que j'y étais… J'y avais par contre retrouvé un Harry penché au dessus de sa valise, cherchant un livre quelconque.

"- Ah, tu montes déjà te coucher ? me dit-il, relevant la tête du capharnaüm de sa valise.

J'avais espéré qu'il ne m'adresserait pas la parole, mais, comme toujours, j'avais été beaucoup trop optimiste.

De l'air. J'avais besoin d'air.

Sans répondre, je me dirigeai vers mon garde-robe. J'y dénichai mon manteau que j'enfilai à la hâte.

"- Oh, je vois.

Ne dis rien de plus surtout… pensai-je en espérant qu'Harry reçoive ma complainte désespérée par télépathie.

Il sembla hésiter.

C'est ça, surtout ne dis rien de plus…

"- Tu t'es encore chicané avec Hermione? risqua-t-il.

Mon corps tout entier frissonna et mes poings se serrèrent un peu plus. Il aurait mieux fait de se taire. Je refermai la porte du garde-robe un peu trop fort. J'étais sur le point d'exploser.

"- Saloperie! Veux-tu bien arrêter de te mêler de nos affaires? commençai-je à hurler. Vas donc te battre contre quelques amis Mangemorts et fous nous la paix!

Harry sembla pris de court. À bien y penser, peut-être qu'un peu de yoga m'aurait fait du bien.

"- Écoute, je ne voulais pas… commença-t-il.

"- Oh, tu ne voulais pas…! Ce n'est pas parce que tu es Monsieur-le-survivant-qui-a-combattu-Tu-Sais-Qui-de-nombreuses-fois-au-péril-de-sa-vie que tout t'es permis!

Il ouvrit la bouche d'indignation et se remit sur ses pieds, son livre entre les mains. Je pouvais clairement distinguer une rage immense sur son visage. Ses mains étaient crispées sur son livre, comme s'il tentait de se retenir de faire quoi que ce soit de violent. Je fus soudain frappé d'un souvenir, plutôt semblable à l'événement présent.

"- C'est ça, lance moi encore un truc à la figure comme tu l'as fait en quatrième année, ça m'est égal.

Je plaçai rapidement ma cape par dessus mon manteau puis attrapai tuque et gants rageusement. Harry semblait ne pas trouver de quoi répondre. Je jetai un dernier regard vers lui avant de sortir de la pièce en coup de vent.

-o-

L'air frais me calma un peu. Dire à Harry ce que je pensais de son comportement m'avait un peu soulagé. Je n'éprouvais aucun regret. Peut-être obtiendrai-je enfin la paix que je désirais tant depuis quelques jours.

Je me promenais sans me diriger vers une destination précise, suivant les empreintes de pas imprimées dans la neige.

"- Salut.

Je sursautai et me retournai vivement. Une blonde aux grands yeux bleus me dévisageait, les mains dans le dos. Elle portait un long manteau noir et un foulard aux couleurs de Serdaigle. Je la reconnus aussitôt. Luna Lovegood. Elle éclata de rire face à mon sursaut et agrippa mon bras pour se retenir de tomber dans la neige. Je la regardais d'un air impassible.

Après un moment, elle s'arrêta de rire et me regarda, prenant soudain un air sérieux.

"- Dis donc, tu m'as l'air plutôt grave ce soir.

Je fronçai un peu plus les sourcils et repris ma marche. Elle me rattrapa.

"- Désolée. Je peux marcher avec toi?

"- C'est déjà ce que tu es en train de faire... Tu sors d'où, au fait ?

Elle sembla heureuse que je lui pose la question.

"- J'étais dehors depuis un moment, répondit-elle, souriante. Je cherchais des Suroboucs des neiges.

Je levai un sourcil, tentant de retenir l'envie irrésistible de lui demander ce qu'étaient exactement ces "Suroboucs des neiges". Nous continuâmes à marcher un instant, puis elle leva le regard vers moi, comme si elle étudiait mon visage. Je la questionnai du regard.

"- Je vois. Je te laisse, alors. À la prochaine ! dit-elle, gardant toujours le sourire.

Je la regardai s'éloigner vers le château. Comment faisait-elle donc pour être toujours aussi souriante? Toujours aussi ignorante du mal qui guette, toujours joyeuse, comme si chaque instant était un cadeau? À chaque jour, malgré les injures qu'on lui portait, les objets qu'on lui volait, toujours, je la voyais sourire. Et même avec ses problèmes, c'était bien la seule depuis des mois qui avait semblé, l'espace d'un instant, se soucier véritablement de ma personne. J'éprouvai alors, pour la première fois, une certaine gratitude envers la Serdaigle.

Je me dirigeai moi aussi vers le château et jetai un bref dernier coup d'œil à la lune avant d'entrer.

-o-o-o-o-o-

Le temps du trio était maintenant révolu. Chacun semblait s'en être rendu compte. À partir de maintenant, je déambulais seul dans les couloirs, mon sac posé mollement sur une épaule. Ce matin, Harry ne m'avait adressé ni parole ni regard. Hermione, elle, continuait toujours son manège. Ils paraissaient bien se porter sans moi. Eh bien, c'était réciproque. En effet, je me réjouissais de ne plus avoir leurs mines sombres sur le dos. Même mes tympans étaient au comble de la joie de ne plus avoir à vibrer sous leurs soupirs et leurs paroles mornes. Je pouvais aller où bon me semblait lors des récréations sans avoir à demander l'avis à quiconque, je pouvais même faire le goinfre le midi sans même me le faire réprimander. Paix complète. Enfin.

Certes, j'avais droit à une panoplie de regards interrogateurs. Ce qui, je l'avoue, ne manquait pas de m'irriter un tant soit peu. Pourquoi le grand roux ne collait plus aux basques de monsieur héros international et de la Miss Je-sais-tout? Qu'ils ne comptent pas sur moi pour le leur expliquer.

Au premier cours, en l'occurrence celui de Rogue, les Serpentard n'avaient pas manqué de me passer quelques commentaires désobligeants. L'écartèlement de notre trio semblait bien les amuser, Rogue lui-même y compris. Parfois, je me demandais si certains d'entre eux allaient un jour vieillir un peu. Pour en ajouter à tout cela, Harry et Hermione semblaient aussi prendre goût à ces railleries. Leur comportement semblait étrangement se vouloir… méchant. Régressaient-ils de plus en plus? Ou était-ce moi qui paranoïait une fois de plus?

Bref, une chose était sûre: Ronald Weasley pouvait très bien se priver de ces deux énergumènes.

-o-

Quelques jours plus tard, je me dirigeais lentement vers la classe de Flitwick, traînant le pas, peu enthousiaste à l'idée du cours à venir. Le sortilège de désillusion me donnait vraiment du fil à retordre. Je ne parvenais même pas à le jeter convenablement à un crapaud. Hermione ne cessait évidemment pas de me le rappeler.

Comme je l'avais prédit, le cours porta sur le sort de désillusion. Aucune amélioration de ma part ne se manifesta. Et le pire, c'était que les deux crapauds à verrues (en l'occurrence Harry et Hermione) n'avaient cessé de me regarder tout le long du cours, se retenant de rire.

O.K., chers amis, je vais être honnête. Je vous l'avoue ici, avant de continuer cette histoire nulle et déprimante. J'avais envie de leur faire ravaler leur sourires niais d'un bon coup de poing sur la gueule. Oui, ils me faisaient mal. Leurs railleries et leurs rires m'affectaient. Et pour continuer dans ma lancée de confessions… j'aurais souhaité revenir en arrière et réparer ce qui les avait éloignés. Au début, c'était particulièrement réjouissant de s'être débarrassé d'eux, de marcher dans les couloirs en exilé. Mais en fait… maintenant, ils créaient vraiment un vide tout autour de moi. Et pour cacher tout cela, en bon Weasley que je suis, mon agressivité a pris le dessus…

En fait, pour tout vous dire, je me suis retrouvé dans le bureau de McGonagall et j'ai chopé une autre retenue. Et si vous me le permettez, je garderai pour moi ce qui m'y a emmené. Orgueil de Weasley oblige.

-o-o-o-o-o-

Au déjeuner, cette même journée, je me fis bousculer par une Hannah Abbot en pleurs à l'entrée de la Grande Salle. Sans même s'excuser, elle était repartie en échappant un sanglot. Susan Bones la suivait de près.

"- Hannah ! crait-elle.

Un peu perdu, j'entrai dans la Grande Salle pour y chercher une quelconque explication. La pièce résonnait d'exclamations en tout genres, de cris et de petits sanglots étouffés. Plusieurs petits groupes d'élèves étaient rassemblés un peu partout dans la salle. Je rejoignis le plus près.

"- Qu'est-ce qui se passe?

Pour toute réponse, on me tendit un exemplaire de la Gazette du sorcier. Le gros titre donnait froid dans le dos.

VOLDEMORT FRAPPE À NOUVEAU

Sans me laisser le temps d'en lire plus, un Poufsouffle de 4e année m'expliqua de sa petite voix paniquée:

"- Une bonne partie de la famille Abbot s'est fait attaquer cette nuit. Tu te rends compte? Tu te rends compte?

Voilà ce qui expliquait bien des choses… Le réveil de Harry en pleine nuit, Hannah en pleurs…

"- Tu te rends compte? Où frappera-t-il ensuite? Tu crois qu'il attaquera Poudlard? Tu crois que Dumbledore annulera la sortie à Pré-au-lard?

Je ne l'écoutais déjà plus.

Qu'allait-il se passer ensuite? Qui serait sa prochaine cible? Devrait-on continuer à vivre comme si rien ne se passait?

Mais comment continuer à vivre normalement lorsqu'on sait que le mal guette, qu'on risque de se faire attaquer n'importe quand? Comment continuer à vivre normalement avec cette possibilité qui nous hante, de tout perdre un jour ou l'autre? Sa famille, comme la pauvre Hannah… Ou encore ses amis…

…que j'avais, en fait, déjà perdus. Et cela par moi-même, sans l'aide d'un mage noir. Par le seul fait que j'étais trop stupide pour savoir garder les seules personnes avec qui je passais du bon temps, les seules personnes qui me permettaient d'oublier tout le chaos qui régnait…

"- Tu te rends compte qu'on pourrait tous y passer demain, Will? Tu te rends compte? Tu te rends compte?

Évidemment que je m'en rendais compte…

Et voilà un autre événement dont j'aurais bien pu me passer. Un nouvel élément dans la liste de mes tourments. Et ne m'énervez pas parce que ça rime, en fait je dis n'importe quoi, et j'ai mieux à faire que de me soucier de ce que dis, comme me préparer mentalement à une retenue, par exemple…

-o-o-o-o-o-

Enfin terminé. Ces satanées retenues! Récurer pendant près de trois heures (où était-ce plus?) de vieux chaudrons collants de résidus puants de je-ne-savais-quelle-cochonnerie-de-potion avec le sentiment du regard de Rogue derrière la nuque, c'était ce que j'appelais de la torture. Un peu plus et j'aurais préféré me faire pendre par les pouces dans le bureau de Rusard. J'allais empester pendant des jours. Et le pire, c'était que j'allais avoir une autre retenue dans peu de temps.

Je marchais rapidement dans les couloirs vides, impatient de pouvoir enfin m'évaser sur un divan, et peut-être même prendre une bonne douche chaude. À cette heure ci, tout le monde avait rejoint sa salle commune et la majorité était sans doute déjà couchée.

Soudain, quelque chose me heurta au tournant du couloir. Par réflexe, j'empoignai aussitôt ma baguette magique. L'individu que j'avais heurté avait fait de même. Nous nous retrouvâmes tous les deux face à face, se menaçant de nos baguettes respectives. Lorsque je reconnus le visage devant moi, je baissai ma baguette.

"- Qu'est-ce que tu fais ici? lui demandai-je.

Hermione baissa à son tour le bras, lentement. Elle respirait profondément, comme se remettant de la surprise du choc précédent, les yeux dans les miens. J'y décelais une certaine retenue, mais en même temps, une certaine tristesse qu'elle semblait vouloir cacher. Puis, elle détourna le regard. Je pris ce geste comme une réponse.

Je me retins de parler. Je ne savais pas pourquoi, mais en cet instant, j'ai su que ce n'était pas nécessaire. Que les mots auraient été inutiles, futiles. Qu'ils auraient pu casser cet instant étrangement intime. Et je voulais m'y accrocher. M'accrocher à ce petit instant qu'elle m'allouait, là, devant moi, tête baissée.

Elle remonta sa main le long de son bras et l'arrêta au niveau de son épaule. Je m'approchai un peu, instinctivement. En réponse à ce geste, elle tourna un peu plus la tête et ferma les yeux, lèvres serrées.

Elle était tellement belle. À cet instant, si j'en avais eu la force, si j'avais eu un infime espoir qu'elle ne me repousse pas, je l'aurais tout de suite embrassée. J'aurais posé ma main sur sa joue et aurait tourné son visage vers le mien. Je l'aurais regardée dans les yeux, et là, oui, je l'aurais fait. Mais même un Gryffondor peut ne pas avoir de courage pour ces trucs là.

À la place, j'ai levé le bras et posé la main sur la sienne placée sur son épaule. Elle a rouvert les paupières et m'a regardée tout doucement. L'espace d'un instant, j'ai cru voir ses yeux devenir humides. Mais elle était déjà partie.

Et c'est là que j'ai réalisé que ce moment reflétait quasi-parfaitement la relation que nous avions depuis un certain temps. J'ai réalisé que j'avais peur. Peur de l'avenir. De la mort et surtout de l'abandon. Et dès qu'elle eut tourné le coin à l'autre bout du couloir, je glissai lentement vers le sol, échappant un sanglot que je ne pris pas la peine de retenir.


Preview du chapitre 5: autre chapitre sans grands rebondissements, mais il est nécessaire. Mais on pourra tous se consoler avec le 6, là où l'action commence enfin -rire débile de l'auteure-. Et ça devrait aussi commencer à écrire plus vite rendu au chapitre 6. Courage, gentils lecteurs ;)

Dernier blabla en consolation: J'ai fait le plan complet de la fic. D'autres idées sont apparues, ce qui rendra la fic plus longue, mais (je l'espère) plus intéressante. Si mes calculs sont bons, la fic devrait contenir 16 chapitres, avec un épilogue. :) Allez, plus que 13 longues attentes, c'est ti pas amusant? ;p