Disclaimer : Rien n'est à moi, a part l'intrigue

NdA : l'histoire n'était pas censée se terminer ainsi au départ… Mais j'ai eu cette idée… C'est très sombre…

Comme j'ai froid… Jamais je n'ai été si glacé. Et pourtant, je sais qu'il fait chaud. Quelle importance ? Bientôt, je ne vais plus rien sentir. Le Baiser a cet effet-là… Je vais m'en aller. Mais je ne regretterai rien. Je regarde les jurés. Ce procès ne fut qu'une mascarade. A quoi d'autre pouvais-je m'attendre ? Mon simple nom est déjà une condamnation. Et puis, on m'a trouvé ensanglanté avec Harry Potter à mes pieds.

Je n'ai même pas pris la peine de leur raconter ce qui c'est réellement passé. A quoi bon ? Mais surtout, ce baiser, je crois qu'il va m'apporter ce que je souhaite le plus au monde : la paix. Ne plus entendre les autres pleurer. Ne plus les entendre rire. Ne plus les voir être tout ce que je ne suis pas et voudrais être. Alors, oui, penche-toi, Détraqueur. Et sache que si je ferme les yeux, ce n'est pas pour échapper à la vision de mon destin, mais pour mieux le savourer. Et peut-être aussi pour mieux me moquer des sorciers qui sont venu profiter de ce spectacle. Mon dernier baiser, peut-être le plus attendu, peut-être le plus passionné. Le vide sera mon dernier amant. Puisse-t-il me rendre plus heureux que les corps qui ont croisé mon sexe à la faveur de la nuit…

Tous ces souvenirs, qui m'assaillent, par vagues, tous ces souvenirs que j'avais choisi d'oublier, toutes ces choses dont jamais je n'ai parlé à personne,… C'est donc ça, un détraqueur… Pas étonnant que Potter ait toujours réagi si violemment en leur présence… Sa bouche qui se rapproche de moi… Je me force à sourire. Ne vous inquiétez pas, messieurs dames, vous ne sortirez pas du théâtre déçus… Aujourd'hui, représentation unique, avec pour principaux acteurs l'un des derniers détraqueurs fidèles au ministère et le grand, l'affreux, le cruel Draco Malfoy. Et, en présence fantôme, Harry Potter, le Garçon-Qui-S'est-Suicidé-Mais-Dont-Vous-Pensez-Que-Je-L'ai-Tué.

Potter… Jusqu'au bout, tu auras fait de ma vie un vrai merdier, n'est-ce pas ? J'espère que cela te fait rire… Si je n'avais pas aussi froid, je crois que je t'imiterais… Dis-moi, si c'était à refaire, changerais-tu quoi que ce soit ? Ou bien me demanderais-tu, une nouvelle fois, avec cette lueur de désespoir dans les yeux, de te laisser en finir, après que je me sois tué à essayer de te sauver ? Souhaiterais-tu vivre ? Et peut-être, alors, deviendrions-nous amis ? Peut-être la bouche de ce monstre ne se poserait-elle pas sur la mienne en ce moment ? Moi, je ne changerais rien… Mon sort est un soulagement, pour moi et pour le reste du monde. Ou alors, je remonterais à notre première rencontre et j'agirais différemment. Qui sait ce qui serait advenu alors ? Mais il n'y a plus rien à changer, plus rien à sauver. J'éclate de rire quand je sens cette chose froide se poser sur ma bouche. Tout est déjà fini ! Je n'ai pas encore eu le temps d'avancer tous mes pions, pourtant. Je me demande qui a finalement gagné le jeu ? Toi, Harry Potter ? Tes amis ? Le vieux foldingue ? Le ministère ? Voldemort ? Mon père ? Moi ?… A moins que nous n'ayons tous perdus…

Le noir. Le néant. Rien…