Par Nomad Octobre 2001.
Traduction benebu Juillet 2004
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13 : Café et couvertures.
« Leo, » dit-il, avec un sourire qui sonnait faux. « Monsieur le Président. »
Me revoilà. Ce bon vieux Sam qui sourit toujours. Mon Dieu, je déteste ma vie.
« Ah, Sam. Vous attendez Josh ? »
OK, les commentaires innocents du Président n'étaient pas drôles non plus. « Euh, non, » bafouilla t'il. « Je suis juste venu demander quelque chose à Donna. » Il avait l'impression que ses joues le brûlaient encore.
Leo lui lança un regard bizarre, mais décida de toute évidence qu'il n'avait pas la moindre envie de s'intéresser à ce qui ennuyait son équipe. « Est-ce que tu as la version finale du discours Mandino ? »
« Toby est en train de le polir, » répondit-il vivement, rassuré de se retrouver sur un terrain professionnel.
Est-ce que Margaret lui souriait ? Est ce qu'il n'y avait pas l'ombre d'un sourire moqueur au coin de la bouche de Nancy ?
Il se retourna vers Leo. « Concernant les syndicats du commerce ? »
Leo venait de lui demander sur quoi il travaillait. « En… En fait j'étais sur le point de rentrer chez moi, » balbutia t'il.
« Déjà ? » Son patron avait du mal à y croire. 'Déjà', c'était environ trois heures après que la plupart des travailleurs normaux soient rentrés chez eux. Sans parler que le soleil était sur le point de se coucher. »
« Je… Je ne me sens pas très bien, » admit-il. Après tout, c'était la vérité.
« Vous avez l'air un peu pâle, Sam, » confirma le Président. « Je crois qu'il y a quelque chose dans ces salades qu'ils ont à la cafétéria. Nancy m'en a apportée une tout à l'heure. » Il lança un regard blessé à la jeune employée.
« Je m'en souviendrai, Monsieur. »
« CJ nous a expliqué ce que tu avais ce matin, » avança Margaret.
Oh, zut. Leur couverture. CJ n'avait pas eu l'occasion de les briefer sur ce qu'elle avait raconté comme promis.
Il se décida pour un « Oui ? » qui ne l'engageait à rien. Et arrête de rougir à la fin.
Par chance, Margaret n'avait jamais eu de problème pour poursuivre une conversation sans aide extérieure. « Apparemment il tremblait comme un feuille, » expliqua t'elle. « Il a renversé son café sur sa chemise et Josh a dû l'aider à s'habiller. »
Sam aurait dû être soulagé, mais ce n'était pas le cas. Il y avait juste un petit quelque chose qui le gênait dans le ton de Margaret, un petit quelque chose dans le regard qu'échangèrent Donna et Nancy… CJ avait donné aux assistantes la version officielle, et elles la défendraient jusqu'à leur dernier souffle, mais ce dont elles s'amusaient entre elles, c'était une autre histoire.
Leo avait une expression dont lui seul était capable, moitié inquiet, moitié ennuyé. « Sam, pourquoi diable est-ce que tu n'as rien dit ? Tu sais bien que tu ne nous sers à rien quand tu es dans cet état. »
« C'est ce que m'a dit Toby. »
« Rentre chez toi, Sam, » dit-il, en manière de conclusion, puis il s'éloigna suivi par les autres.
Merci mon Dieu.
Il se tourna vers Donna, l'air déçu. « Merci de m'avoir aidé à me sortir de cette situation pénible, Donna. »
« Tu t'en es bien tiré, » dit-elle avec un petit sourire moqueur. « Ne t'inquiète pas, Leo et le Président ne savent rien, cette histoire n'ira jamais aussi loin. »
« Elle ne devrait aller nulle part ! Ce n'est pas vrai ! »
Donna se contenta de lever un sourcil.
« Allons, Donna. Tu sais que Josh et moi on ne couche pas ensemble, » raisonna t'il.
« Je le suppose, » le corrigea t'elle. « Je ne peux qu'extrapoler à partir des faits, et ça peut dire tout et son contraire. Et vous avez l'air tellement susceptibles… »
« Donna ! »
« Tu ressemble vraiment à Josh quand tu fais ça, » lui fit elle remarquer. « Tu devrais faire quelque chose. Les gens vont se faire des idées. »
Sam lui fit un rapide au revoir, et s'enfuit, en prenant note mentalement d'être plus compréhensif la prochaine fois que Josh se plaindrait des méthodes sournoises que son assistante utilisait sur lui.
« Donna ! » hurla Josh, aussitôt qu'il entra dans l'espace de travail. A sa grande déception, cela ne la fit pas apparaître. « Donna ! » essaya t'il de nouveau.
« Je t'avais entendu la première fois, » dit-elle, sans lever la tête.
« Et pourtant tu n'as pas répondu. »
« Tu devrais en avoir l'habitude. »
« Donnatella, est-ce que tu es sûre d'avoir bien compris les bases fondamentales de la relation patron-subordonnée ? »
« Oui. Tu cries et demandes des choses irrationnelles, j'utilise mes pouvoirs psychiques pour déterminer ce que tu voulais vraiment que je fasse et empêcher que tu ne sois viré pour incompétence grossière. »
« Et tu ne m'apportes jamais de café. »
« Tu finis par comprendre. » Maintenant, elle leva la tête, et elle affichait ce sourire diabolique qu'il avait appris à redouter. « En parlant de relation patron-subordonné, Sam est passé il y a un moment… »
« Donna ! » Il se sentait revenu aux jours qui avaient suivi l'incident 'Je Me Suis Endormi Sur Le Canapé De Donna'. Il se demanda s'il devait s'inquiéter que son inconscient repense à ce moment en y mettant des lettres majuscules.
Josh ouvrit la porte de son bureau, comme il se souvenait l'avoir fait en de nombreuses occasions similaires. « Donna. Entre. »
