Par Nomad Octobre 2001.
Traduction benebu Juillet 2004
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16 : Rien de mal.
Josh regardait pensivement le plafond de son bureau. Il aurait aimé avoir l'une de ces petites balles en caoutchouc que Toby faisait rebondir. Il était d'humeur à jeter des choses.
Il y eut un coup à la porte, et Donna entra sans attendre. « Sam est rentré ? »
« Donna… » commença t'il, mais elle leva un petit morceau de papier.
« J'ai le numéro de téléphone qu'il m'avait demandé. »
« Oh. » Il était toujours impressionné par le fait que Donna savait d'instinct quand elle pouvait se permettre de la taquiner et quand elle savait qu'il était temps d'être gentille et de le soutenir.
« Tu t'inquiètes pour Sam ? » devina t'elle, en s'asseyant sur le bord de son bureau. « J'espère qu'il est bien rentré. J'aimerais pouvoir aller vérifier. »
« Tu devrais y aller. »
« Donna… »
« Je suis sérieuse. » Il fallait l'admettre, elle avait son 'visage sérieux'. « C'est stupide de ne pas aller voir ton meilleur ami à cause de ce genre de rumeurs. On ne devrait pas avoir à s'inquiéter de ce que pensent les gens. Ca ne devrait pas compter même si c'était vrai. »
« Mais on s'en inquiète, et je suis le Secrétaire Général Adjoint d'un Président qui est attaqué de toutes parts, et je ne peux pas aller le voir. »
Donna soupira. « Je déteste la politique, » se plaignit-elle. Ce fut assez pour le faire sourire.
« C'est une drôle d'affirmation pour quelqu'un qui a traversé la moitié du pays juste pour se proposer d'être ma nouvelle assistante. »
« Oh, comme si tu avais été mon premier choix… »
« Comme si quelqu'un d'autre t'aurais engagée… »
« Je crois que le fait que tu aies eu désespérément besoin d'une assistante en dit plus sur toi que sur moi. »
« Désespérément ? Tu m'as pratiquement supplié de t'engager ! »
« Supplié ? Les seules supplications dont je me souvienne sont tes vitupérations pour que je t'apporte un café. »
« Vitupérations ? Tu as décidé d'étendre ton vocabulaire, Donna ? »
« Leurrer, vitupérer, obscurcir. »
« Pardon ? »
« Tu ne regardes jamais X-Files ? »
« Oh, non. J'ai une vie. »
« Non, Joshua. Tu as un travail. Il y a une différence. »
« Laquelle ? »
« Une vie, ça veut dire sortir, voir du monde. Avoir des rendez-vous. Aller dans de nouveaux endroits. »
« Je vois des gens ! »
« Tu fréquentes les gens avec qui tu travailles. En fait, tu les vois tellement que les gens pensent que tu dois coucher avec eux. »
« Don-na, » objecta t'il, ce qui était une façon comme une autre d'éviter de se demander si elle parlait de cette histoire avec Sam ou… de quelque chose d'autre.
« Tu devrais aller le voir, » répéta t'elle. « Et vérifier que tout va bien. »
« Si je me souviens bien, c'est exactement ce genre de raisonnement qui m'a mis dans cette situation, à l'origine. »
« Non, je crois que tout a commencé quand tu l'as embrassé. »
« Donna ! »
« Cathy a dit que tu l'avais embrassé ! » insista t'elle.
« Cathy a menti ! »
« Pourquoi est-ce qu'elle aurait fait une chose pareille ? »
« Cathy a mal interprété la situation. Elle n'a pas vu ce qu'elle a cru voir. Vraiment, » insista t'il quand Donna leva un sourcil.
« OK. » Mais elle le regardait toujours d'une drôle de façon.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » finit il par demander.
« Comment ça qu'est-ce qu'il y a ? » répliqua Donna.
« Qu'est-ce que c'est que cette expression ? »
« Quelle expression ? »
« Celle que tu as. »
« Ce n'est rien. »
« Donna… »
« Tu me le dirais, n'est-ce pas ? » demanda t'elle soudain.
« Je te dirai quoi ? » interrogea t'il sans comprendre.
« Si tu avais vraiment une liaison avec Sam. »
« Donna ! » Il était complètement pris de court.
« Je veux dire, je suis ton amie. On… Tu me le dirais, pas vrai ? S'il se passait quelque chose de ce genre, tu pourrais m'en parler. »
Josh se détendit un peu, et lui fit un sourire chaleureux. « Je te le dirais, Donna. S'il y avait quoi que ce soit à dire, je te le dirais. C'est comme ça que tu peux savoir qu'il ne se passe rien. »
« Alors tu n'as vraiment pas de liaison avec Sam ? »
« Non, » dit-il, avec un petit sourire.
« Donna digéra l'information. « Au fait, est-ce que tu y as déjà pensé ? »
« Hein ? »
« Tu devrais y penser. Vous iriez bien ensemble tous les deux. Vous êtes très compatibles. »
« C'est un homme ! »
« Ca, ce n'est vraiment pas faire preuve de largesse d'esprit. »
« Donna ! »
« Je voulais juste te le faire remarquer, » dit-elle en haussant les épaules.
« Eh bien, tu peux arrêter maintenant. »
« Tu es rudement sur la défensive pour quelqu'un qui est supposé être totalement désintéressé, Joshua. »
« Donna, tu as déjà essayé de me jeter dans les bras de Joey Lucas. N'essaie même pas d'en faire autant avec Sam. »
« Il faut bien que je te jette dans les bras des gens, Josh. Tu n'iras jamais nulle part si on te laisse te débrouiller tout seul. »
« Oh, je parviendrai à mes fins. C'est juste que j'avance très doucement. » Il lui fit un sourire timide. « Mais ce n'est pas une mauvaise chose, pas vrai ? »
Donna hésita, pis lui rendit son sourire. « Non. Ce n'est pas une mauvaise chose. »
