Eillis : Merci pour ta review et v'la la suite ! Ces deux chapitres sont arrivés très vite parce qu'ils étaient déjà tapés mais après il va falloir attendre un peu. En plus, je me dépatouille entre plusieurs fics alors je vous dis pas le boulot !
Noria Longleaf Moi aussi, j'adore les Maraudeurs et surtout Sirius et Remus ! Tu lui as foutu une baffe à Siri ! Faut dire qu'il le mérite des fois mais on l'aime quand même !
Le Saut de l'Ange : Merci toi aussi pour le truc des reviews anonymes. Oui Sirius a un sacré égo mais je le vois bien comme ça étant jeune. Le plus beau mec de Poudlard forcèment….Ca fait partie de son charme. Quand à Snape…il y aura un moment où les deux vont se retrouver face-à-face et ça va être pour le moins tendu. Hin ! Hin !
Valérie : Ok, je te préviendrais. J'espère que ce chapitre te plaira autant que le premier !
Chapitre II / Vingt ans après
Le dortoir de Gryffondor était désert ou presque. Sur l'un des lits, un jeune homme mince était allongé, les yeux fixés sur le plafond. Il semblait plongé dans une sombre rêverie à en juger par l'ombre de tristesse qui assombrissait le vert de ses yeux. Des pas retentirent dans le couloir et un autre garçon à la chevelure flamboyante entra et demanda :
- Hé Harry ! On va faire un tour dans le parc avant le dîner, tu viens ?
Sans bouger, Harry répondit d'un ton las :
- Non merci, Ron. Je vais rester ici.
Ron l'observa quelques secondes puis lança :
- OK. A plus tard.
Il sortit de la chambre et rejoignit Hermione qui l'attendait au bas des marches.
- Alors ?
Ron secoua la tête. La jeune fille se mordit les lèvres et murmura :
- J'en étais sûre.
Depuis la mort de Sirius, Harry avait beaucoup changé. Il s'était brutalement refermé sur lui-même et il ne parlait presque plus, même à ses meilleurs amis. Lui qui venait d'avoir seize ans, paraissait dix ans de plus à cause de son visage pâle et triste marqué par le chagrin et les soucis. Ron et Hermione étaient au courant pour la prophétie et s'étaient jurés de faire tout leur possible pour le soutenir. Mais Harry refusait toute aide et jamais, il ne se confiait. Confiné dans une bulle de silence, il restait des heures durant, les yeux dans le vague à réfléchir. Il marchait lentement, les mains dans les poches, le visage indéchiffrable et ses amis qui le suivaient, sentaient parfois le poids du monde qui pesait sur lui en lui faisant courber la tête.
La scène de la mort de Sirius hantait l'esprit de Harry. Cinq mois avaient passé depuis cette nuit fatale. Sa peine et son sentiment de culpabilité n'avaient pas cessé de s'accroître sans qu'il parvienne même à en parler. Tout restait coincé au fond de lui mais menaçait d'exploser à chaque instant. De plus, il devait aussi supporter l'idée d'être le seul à pouvoir tuer Voldemort. Harry était de plus en plus convaincu qu'il ne se sortirait pas vivant de cette histoire.
Le soir venu, il descendit à la Grande Salle mais ses amis durent faire preuve de persuasion pour lui faire avaler quelque chose. Car, en plus de déprimer, il dépérissait à vue d'œil et Ron et Hermione craignaient de le voir tomber d'épuisement.
Depuis la table des professeurs, Remus observait tristement Harry en se maudissant de son impuissance. Dumbledore l'avait rappelé à Poudlard en pensant que sa présence serait bénéfique pour Harry mais toutes les tentatives de consolation du loup-garou s'étaient révélées vaines. Remus s'en voulait car il avait juré sur la mémoire de Sirius de prendre soin de lui.
Harry ne supporta pas longtemps l'agitation de la Grande Salle. Il fuyait la foule et le bruit. Il pensait quelque fois à ce placard noir et silencieux où les Dursley l'avaient enfermé pendant si longtemps et il lui prenait parfois l'envie d'y retourner. Il prit congé de Ron et Hermione qui le laissèrent partir d'un air navré. Ils ne savaient plus quoi faire.
Harry traîna dans les étages sans but précis. Toute envie l'avait déserté depuis longtemps. Même le Quidditch ne parvenait pas à le ranimer. Pire : quand il était sur son balai, de drôles de pensées lui traversaient l'esprit lorsqu'il regardait le sol, quinze mètres plus bas.
Soudain, le silence du couloir fut brisé par une voix joyeuse :
- James ! Qu'est-ce que tu fais là mon pote ?
Harry sursauta. Qui était l'abruti qui criait comme ça ? Il se retourna vivement et…..le sol s'ouvrit sous ses pieds. Tout son corps se figea, son cœur s'arrêta tandis qu'il regardait le garçon qui s'avançait vers lui. Ce dernier dut remarquer quelque chose de bizarre car il s'arrêta à trois pas de Harry en fixant ses yeux.
- James ?
Un air de doute s'inscrivit sur son visage. Il fronça les sourcils et demanda d'une voix hésitante :
- Euh…c'est toi ?
Il s'écoula un petit temps avant que Harry ne retrouve la force de parler et encore ne fut-il capable que de murmurer le nom de Sirius d'une voix faible. De son côté, Sirius était complètement perdu. James n'avait pas les yeux verts ! Il n'avait jamais été très observateur mais en six ans d'amitié, il s'en serait aperçu ! Pourtant, ce garçon était son portrait craché et il ne se rappelait pas d'avoir vu un sosie de James à Poudlard. Il remarqua que son vis-à-vis pâlissait et soudain, il vacilla. Sirius le rattrapa juste à temps.
- Hé ! s'écria-t-il. Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu ne te sens pas bien ?
Harry était sans forces. Sirius l'assit contre le mur. A travers ses vêtements, il sentit que ce garçon était très frêle. Non, décidément ce n'était pas James. Il s'accroupit devant lui et le prit par les épaules :
- Ca va mon vieux ? Tu veux que j'aille chercher l'infirmière ?
Avec stupéfaction, il vit les yeux de Harry se remplire de larmes et couler le long de ses joues pâles. Il tremblait de tous ses membres. Sirius commençait à avoir peur. C'était peut-être grave. Il ne pouvait pas le laisser là, même pour chercher du secours. Il jeta un regard autour de lui en espérant que quelqu'un vienne. Sinon, il appellerait. Il entendit la voix sanglotante de Harry qui répétait :
- Sirius…Sirius….
- Oui c'est moi, fit-il doucement en se retournant. Mais pourquoi tu p…
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase parce que Harry s'était jeté contre lui en éclatant en sanglots.
- Mais… !
Harry pleurait, pleurait et s'accrochait au bras de Sirius comme pour l'empêcher de s'envoler. Des mois de désespoir coulaient hors de lui comme une rivière en crue. Sirius était franchement déconcerté. Timidement, il caressa le dos de Harry en tentant de le calmer mais il ne connaissait pas ce garçon et ne savait pas quoi lui dire. Pendant ce temps, Harry faisait des efforts surhumains pour ravaler ses larmes. Voyant cela, Sirius tenta d'avoir des explications :
- Qu'est-ce-que tu as ? Explique-moi ! Je ne comprends plus rien ! En plus tu ressembles comme deux gouttes d'eau à mon meilleur ami. Comment tu t'appelles ?
Harry cessa de pleurer et s'éloigna de Sirius. Il le regarda, toujours incrédule.
- J'arrive pas à croire que tu sois arrivé là…
- Quoi !
Aussi incroyable que cela pouvait paraître, Harry ne pouvait pas nier qu'il avait bien devant lui, Sirius âgé de seize ans tel qu'il l'avait vu un jour dans la Pensine de Rogue.
- Tu m'as pris pour mon…pour James Potter ?
- Ben oui ! C'est fou ce que tu lui ressembles ! Mais en ce moment, il est en train de récurer les toilettes alors j'avais trouvé bizarre de le voir ici !
Harry se mordit les lèvres. Manifestement, Sirius se croyait encore à son époque. Devait-il lui dire ?
- Tu finiras pas le savoir de toute façon…marmonna-t-il.
- Savoir quoi ?
Harry prit une grande inspiration.
- Euh, d'après toi, on est en quelle année ?
- En 1976 bien sûr !
- Non.
- Non ?
-Non. Ecoute, je ne sais pas comment ça se fait mais tu as fait un saut de vingt ans dans le futur. On est en 1996.
La mâchoire de Sirius s'ouvrit et se referma. Il s'assit sur ses talons.
- Tu plaisantes ?
- Pas du tout. Et moi, je m'appelle Harry Potter. Je suis le fils de James.
Sirius se rappela alors d'une chose :
- L'horloge ! C'est cette foutu horloge, j'en suis sûr !
Il se passa la main dans les cheveux puis regarda Harry :
- Tu….es le fils de James ?
Harry acquièça. C'est alors qu'un bruit de pas retentit et Dumbledore apparut. Il s'arrêta et considéra les deux jeunes hommes assis par terre. En un coup d'œil, il comprit la situation :
- Par la barbe de Merlin !
- Professeur Dumbledore ! s'écria Sirius en se relevant, heureux de voir un visage familier. Malgré ses vingt ans de plus, Dumbledore n'avait pas changé comme s'il lui était impossible de vieillir davantage.
Harry aussi s'était relevé et tentait de remettre un peu d'ordre dans ses idées et dans son cœur plein à déborder. Dumbledore lui signifia par un regard qu'il comprenait ce qu'il ressentait. Puis, il prit les deux garçons par les épaules :
- Venez dans mon bureau tous les deux. Sirius, tu vas tout m'expliquer.
Et tous trois se dirigèrent vers le bureau de Dumbledore. Harry marchait derrière Sirius. Le choc qu'il avait ressenti commençait à s'estomper pour faire place à un méli-mélo de bonheur, de chagrin et d'anxiété. Son parrain était là, devant lui et bien vivant. Mais ce n'était pas celui qu'il avait perdu. Ce Sirius-là n'avait pas encore passé douze ans à Azkaban. Ce Sirius-là ne le connaissait pas.
Ils arrivèrent au bureau de Dumbledore. Le directeur les fit asseoir et s'installa derrière son bureau.
- Bon, je t'écoute Sirius. Raconte-moi comment tu as fait pour te retrouver ici.
- C'est un accident professeur. J'étais en retenue dans la Salle d'Histoire de la Magie. James aussi mais il nettoyait les toilettes des garçons. Il y avait une espèce de réduit au fond de la salle. J'y ai jeté un coup et je suis tombé sur une vieille horloge.
Un éclair passa dans les yeux du vieux sorcier qui se cala dans son fauteuil.
- Continue.
- J'ai tripoté le cadran qui représentait la carte du ciel et soudain la pendule s'est mise à sonner. Et je me suis retrouvé à la même place mais vingt ans plus tard.
- Je comprends tout. Cette pendule sert effectivement à voyager dans le temps. Elle a été confiée au Département des Mystères.
Harry se souvint tout d'un coup d'une salle pleine d'horloges et de pendules qu'il avait traversée au Ministère de la Magie.
- Comment je vais faire pour retourner dans le passé ? s'inquiéta Sirius.
- Ne t'en fais pas. Je vais essayer de récupérer cette horloge. En attendant, tu vas rester ici et suivre les cours comme tu le faisais.
- D'accord.
- Et, il faudrait que tu prennes un autre nom. J'inventerai une histoire pour expliquer ta venue tardive demain matin. Tu devras te soumettre à l'épreuve du Choixpeau.
- Pourvu que je ne change pas de maison…
- Il y a peu de risques. En attendant, tu dormiras dans une chambre à part cette nuit.
- Ok !
Sirius se tourna vers Harry et lui sourit.
- Professeur, Harry m'a dit avant que vous arriviez qu'il était le fils de James.
- C'est exact, confirma Dumbledore en souriant. Mais il y a autre chose encore. Harry est aussi ton filleul.
Sirius resta un instant bouche bée puis il éclata de rire :
- Ben ça alors ! J'en apprends des trucs !
- Tu n'as pas fini d'être surpris !
Ils sortirent du bureau. Dumbledore montra à Sirius sa nouvelle chambre en lui défendant de se montrer jusqu'à ce qu'il vienne le chercher le lendemain matin. Une fois seul avec Harry, il lui demanda comment il allait.
- Bizarre, répondit-il. Ca m'a fait un choc de le revoir.
- Je m'en doute bien, dit le sorcier en posant sa main sur son épaule. Mais je dois te demander une chose importante : ne révèle rien à Sirius de ce qui va se passer dans son futur. Absolument rien, tu as compris Harry ? Rien sur la mort de tes parents non plus. Je n'ose imaginer ce que cela lui ferait.
Harry soupira. Comment allait-il faire ? Sirius allait sûrement le bombarder de questions. Il allait devoir s'inventer une autre vie. Il promit quand même de garder le secret et remonta dans la tour de Gryffondor.
Ron et Hermione l'attendaient dans la Salle Commune. Lorsqu'il entra, ils se précipitèrent vers lui, l'air très inquiet :
- Harry ! Où étais-tu passé ? Tu vas bien ?
- Ca va. Vous ne devinerez jamais ce qui m'est arrivé. Vous devriez vous asseoir.
Et il leur raconta tout. Ron et Hermione n'en croyaient pas leurs oreilles. A la fin du récit, Ron bondit en s'écriant :
- Mais c'est génial ! Tu dois être super heureux de l'avoir retrouvé !
Harry sourit tristement. Hermione lui jeta un coup d'œil et se tourna vers le rouquin :
Ce n'est pas si génial que ça, Ron.
- Pourquoi ?
Harry croisa les yeux d'Hermione et vit qu'elle pensait la même chose que lui.
- Sirius risque de repartir dans peu de temps. Et ce n'est pas tout à fait celui qu'on a connu.
Harry approuva du chef et se mit à baîller longuement. Il était complètement vidé. Il voulait attendre le lendemain avant de repenser à tout ça. Il monta se coucher. Hermione se tourna vers Ron :
- Tu as remarqué ?
- Ouais, il est plus bavard que d'habitude ce soir.
- Il faut qu'on veille sur lui. Je ne suis pas sûre que le débarquement de Sirius soit une très bonne chose pour lui.
Ron haussa les épaules :
- On verra bien. En tout cas, j'ai hâte d'être à demain pour le voir.
- Moi aussi en fait. Bon, il faut qu'on aille dormir. Bonne nuit !
- B'nuit !
Ils montèrent chacun dans leur dortoir. Ron vit que Harry avait tiré les rideaux de son baldaquin. Il aurait aimé discuter avec lui mais apparemment, son ami voulait rester tranquille. Ron enfila donc son pyjama et se glissa dans ses draps.
Voilà ! Un peu de patience pour la suite et n'oubliez pas de reviewer ! Kiss.
