Entre Chien et Loup

Prologue

Auteuse : Keres

Base : Harry Potter

Genre : suite du tome 5

Disclamer : Harry n'est pas à moi. Drago n'est pas à moi. Sirius n'est pas à moi. Mais je suis en train de prévoir un bishonen-napping et d'en faire ma propriété légitime. Les autres ? Ils ne sont pas à moi non plus mais je les laisse à leur estimée propriétaire, la géniale J.K.Rowling. (Comment ça je fais la lèche-botte dans l'espoir qu'elle ne me colle pas un procès une fois que j'aurais capturé les beaux mecs dont elle est l'heureuse propriétaire ?)

Deux ombres vagues dans l'obscurité, un homme et une femme qui luttent l'un contre l'autre. Deux adversaires qui se jettent des sorts, illuminant la pièce d'éclairs rouges sans jamais atteindre leur cible. Ils sont les seuls à combattre encore.

L'homme se penche pour esquiver encore une fois un sortilège. Il se redresse et se moque de son ennemie. La femme réplique en lui envoyant un autre jet de lumière. Et l'éclair atteint son but, l'homme le reçoit en pleine poitrine. Son corps mince bascule lentement en arrière, passe à travers le voile déchiré suspendu à la voûte.

On peut lire sur son visage creusé, où demeurent les vestiges d'une grande beauté, l'étonnement, puis la surprise, à laquelle se mêle la peur. La silhouette disparaît derrière l'arcade.

Il va se relever, il le doit. Un petit sort ne peut pas l'arrêter, pas lui...

- SIRIUS !

Harry se réveilla en sursaut, se retenant de hurler. Son cœur battait la chamade, l'angoisse lui glaçait l'estomac et ses draps trempés de sueur entortillés autour de lui l'étouffaient. Haletant, il regarda autour de lui, égaré.

Il était dans sa chambre, à Privet Drive, au beau milieu d'une des banlieues londoniennes les plus banales qui soit. Il n'avait rien à craindre, ici.

La fenêtre entrouverte laissait passer un mince filet d'air frais qui faisait voleter les rideaux. La lune, plus que les lampadaires, éclairait le désordre d'Harry d'une douce lumière bleutée.

Le jeune homme respira un grand coup avant de regarder le cadran lumineux de sa montre. Il était cinq heures du matin. Cela faisant cinq heures qu'il avait seize ans.

Il se leva pour s'approcher de la fenêtre, l'entrouvrit un peu plus et laissa la douce brise le rafraîchir un peu.

Ce n'était pas la première fois qu'il revoyait mourir Sirius. Néanmoins le revivre était toujours aussi horrible. Il n'arrivait pas à chasser le sentiment de culpabilité qui lui serrait la poitrine. Tout le monde avait beau lui avoir dit que ce n'était pas sa faute, il ne pouvait pas s'empêcher de penser que s'il avait obéi à Dumbledore, s'il avait écouté Hermione, s'il avait suivi les cours d'occlumancie de Rogue, et si, et si, et si... S'il avait été à la hauteur, Sirius ne serait pas mort.

L'absence de son parrain le faisait cruellement souffrir. Ils n'avaient pas souvent eu l'occasion d'être ensemble, mais juste le fait de savoir qu'il était là, quelque part, dans la même galère que lui...

Bien sûr il avait des amis. Malgré leurs nombreux défauts, il adorait Ron, Hermione, les jumeaux, toute la smala Weasley, Lupin, Hagrid, et même Luna et les autres membres de l'Ordre du Phénix... Minus Rogue bien sûr.

Mais seul Sirius pouvait vraiment le comprendre. Lui seul savait ce que cela faisait d'être rejeté par les autres, exclu. Lui seul connaissait la solitude d'être quelqu'un ''hors normes''. Lui seul partageait sa douleur de souffrir quand les autres rient, d'être enfermé dans un endroit qu'on déteste, pour sa propre sécurité. Harry avait l'impression d'avoir perdu en même temps un père et un frère.

Il essaya de chasser ces pensées, qu'il ruminait depuis son retour. D'autant plus que les Dursley ne faisaient rien pour lui changer les idées. Ils l'ignoraient le plus qu'ils pouvaient, et ne lui adressaient la parole qu'en cas d'extrême nécessité. Cela devait faire une semaine qu'Harry n'avait parlé à personne.

Et bien sûr ses amis n'avaient pas le droit de lui écrire. La seule lettre qu'il avait reçue était ses résultats des BUSEs. Il les avait tous réussis, même s'il avait failli échouer à l'épreuve de divination. Peut-être aurait-il mieux valu qu'il la rate, car dans la confusion des évènements, il avait oublié de préciser à la fin de l'année qu'il désirait changer d'option, et se retrouvait donc toujours inscrit à ce cours. Au moins, Ron devait être dans le même cas que lui. Ca lui éviterait de longues heures avec pour seule compagnie Trewlaney et son fan-club.

Mais bon, dans l'ensemble, ses notes lui permettaient de continuer toutes les matières qui lui permettraient un jour de devenir auror. Mais même cette perspective lui semblait lointaine, difficile à atteindre, si irréelle même, qu'elle lui laissait entrevoir plus de difficultés que de réconfort.

Le soleil allait bientôt se lever. Il n'était pas encore apparu, mais Harry pouvait voir apparaître les premières lueurs de l'aube. Le jeune homme regarda les dernières étoiles disparaître. Ça allait encore être une magnifique journée d'été, chaude, ensoleillée, comme tout le monde les aimaient. On irait se promener en famille, entre amis, à la piscine, à la rivière, ou alors on sortirait juste faire un petit tour en fin de journée, pour profiter de la fraîcheur du soir.

Harry détestait le beau temps. Il trouvait le ciel d'un bleu répugnant, et d'une monotonie écœurante. Il allait encore rester dans sa chambre, toute la journée, à tourner en rond sans rien faire.

Joyeux anniversaire, Harry ! Peut-être que les Dursley sortiraient profiter de cette magnifique journée et il pourrait descendre écouter les informations.

Qu'est-ce qu'il n'aurait pas donné pour un orage ! Ou même juste une averse. Les Dursley n'auraient pas quitté la maison, l'obligeant à rester dans sa chambre, mais le simple fait de savoir que les beaux projets de sortie entre amis de tout le monde tomberaient à l'eau, au sens propre du terme, aurait suffit à remonter son moral.

Mais même le jour de son anniversaire, la météo s'acharnait à lui mettre le moral à zéro.

Une fois le soleil levé et la fraîcheur de la nuit envolée, Harry ferma ses volets pour empêcher la chaleur d'entrer. Il se rallongea sur son lit en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire pour tuer le temps.

Il entendit la tante Pétunia se lever et entrer dans la salle de bains. Après, elle descendrait dans la cuisine et préparerait le petit déjeuner de son mari, de son fils et accessoirement de son neveu. Puis, par l'odeur alléché, l'oncle Vernon se lèverait, appellerait son fils et ils descendraient tous deux déjeuner.

L'uniformité de leur vie, réglée comme du papier musique, dégoûtait Harry plus encore que le ciel bleu. Ç'en était pitoyable. Il entendit la tante Pétunia descendre l'escalier, et commencer à faire la cuisine en chantonnant. Cinq minutes plus tard, l'oncle Vernon se leva en appelant son fils et les marches de bois grincèrent sous leur poids éléphantesque.

Harry soupira et se releva. S'il ne voulait pas que son cousin mange sa part, il ferait mieux de descendre. Il enfila à la hâte un ancien jean de Dudley, et se força à mettre une chemise. Il serait bien resté torse nu, mais il ne voulait pas choquer les prudes Dursley.

Il descendit dans la cuisine, s'assit à sa place en s'étonnant une fois de plus que sa tante ait pensé à lui mettre un couvert. Si Dumbledore ne l'obligeait pas à le garder sous son toit et à s'en occuper, Harry se serait retrouvé à la rue depuis longtemps. Aucun d'eux ne lui parla, comme d'habitude et ce n'était pas Harry qui allait lancer la discussion. Quand tout le monde se fut servi, Harry se servit à son tour. Il écouta d'une oreille distraite son cousin demander à ses parents l'autorisation de passer la journée chez un ami. Traduction : passer la journée avec sa bande à terroriser le quartier. Bien sûr les Dursley lui donnèrent de suite la permission.

Harry, le premier à avoir fini de manger, se leva de table, fit sa vaisselle et remonta de suite dans sa chambre. Pour faire quoi, il n'en savait rien. Il avait l'interdiction de quitter Privet Drive, et il comptait bien ne pas violer cette règle. Il avait fini depuis longtemps ses devoirs, et il regrettait à présent de s'être noyé dans le travail pendant sa première semaine de vacances.

Il se rallongea sur son lit et regarda le plafond. Il avait bien envie d'aller faire un tour. Tant qu'il restait dans Privet Drive, il était en sécurité. D'autant que le danger numéro un du quartier, Dudley et sa bande, l'évitait comme la peste.

Une fois Vernon parti au travail et Dudley sorti, la tante Pétunia s'installa devant la télévision. Harry en profita pour aller dans la salle de bains. Il ne craignait plus les reproches sur les factures d'eau, mais il préférait tout de même éviter leurs regards réprobateurs.

Un quart d'heure plus tard, il retourna dans sa chambre, les cheveux mouillés et ses vêtements sous le bras. Il enfilait son pantalon quand il entendit un grattement à ses volets toujours clos. Il les entrouvrit pour laisser passer Hedwige, qui portait une lettre.

Il détacha le parchemin de la patte de sa chouette, qu'il posa délicatement dans sa cage. Il se rassit sur le lit et déplia la lettre. Les lettres, plutôt, Maugrey n'avait apparemment autorisé qu'un envoi groupé. En haut du parchemin, Harry reconnut de suite l'écriture un peu brouillonne de Ron : Harry ! Joyeux anniversaire ! Si tu savais comme je suis content que Mister Parano nous ait autorisés à t'écrire ! Il a fallut batailler dur, tu sais... Enfin bon j'ai deux millions de choses à te dire, mais je n'aurais pas la place ici, je n'ai droit qu'à dix centimètres. Tu ne devineras jamais ! J'AI OUBLIE DE ME DESINSCRIRE DU COURS DE DIVINATION ! ! ! Hermione, qui lit par dessus mon épaule (que cette fille est désagréable !) Il y avait un pâté d'encre qui avait presque troué l'épais parchemin, preuve sans doute que la jeune fille n'avait pas apprécié la remarque. Enfin bref elle me dit que toi aussi tu as dû oublier. Bon je te laisse sinon je vais dépasser de ma partie de la feuille. A la rentrée ! Ron.

Puis, l'écriture ronde et appliquée d'Hermione remplissait le deuxième tiers du parchemin : Joyeux anniversaire Harry ! Comme tu as pu le remarquer, je suis au Terrier. Tout le monde a fait un caprice, mais malgré tout, Mme Weasley a refusé de t'inviter, elle est mille fois désolée, mais elle a dit que tu étais un grand garçon et que toi, tu savais ce qui était le mieux. Mais tu sais que tu nous manques à tous et j'ai vraiment hâte que ce soit la rentrée pour te revoir ! Ah, oui, aussi, désolée pour les cadeaux, Hedwige ne pouvait pas tout porter alors on te les donnera à la rentrée ! Tu me manques énormément, vivement le premier septembre ! Hermione.

Alors comme ça Hermione était au Terrier. Une bouffée de colère et d'injustice lui emplit la poitrine. Ça devenait une habitude que tous ses amis soient réunis, et que lui reste à Privet Drive ! Il essaya de se calmer. Ron et Hermione n'y étaient pour rien. Mme Weasley non plus, elle ne faisait que suivre les instructions de Dumbledore. Et Dumbledore... avait raison, Harry devait bien se l'avouer.

Donc, ses amis étaient réunis alors que lui était seul à Privet Drive, et ce n'était la faute de personne. Parfait. Il ne pouvait même pas en vouloir à quelqu'un. Il respira un grand coup pour se calmer. Après tout ça ne le mènerait à rien de s'énerver tout seul. Sur la dernière partie du parchemin, tout le monde avait griffonné un petit mot : Joyeux anniversaire, Harry mon chéri ! Si tu savais à quel point je suis désolée de ne pas pouvoir t'accueillir à la maison... Prends bien soin de toi ! Molly.

Joyeux anniversaire Harry, prépare ton éclair de feu ! F&G.

C'était vrai, l'interdiction d'Ombrage était levée, et il pourrait jouer au Quidditch ! A cette seule idée, son moral remonta en flèche.

Joyeux anniversaire, Harry, à la rentrée ! Ginny.

Bon anniversaire, Harry ! Hagrid et Tonks m'ont fait promettre de te le souhaiter aussi ! Affectueusement, Lupin.

Joyeux anniversaire, ne réponds surtout pas à cette lettre. Maugrey.

Harry était étonné que Fol Oeil lui ait souhaité un bon anniversaire avant de lui répéter les principes élémentaires de protection. Mais il était très heureux de cette lettre. Il la relut plusieurs fois avant de la ranger précautionneusement dans sa malle.

La fin de l'été se déroula exactement comme son commencement. Harry ignorait les Dursley, les Dursley ignoraient Harry.

Enfin, le trente et un août arriva. La malle d'Harry était prête depuis une semaine. Le peu d'affaires qui n'y étaient pas étaient bien rangées sur le bureau, ce qui contrastait avec le reste du temps, où sa chambre était un vrai champ de bataille.

Il n'avait même pas besoin des Dursley pour se rendre à la gare. Il prendrait le magicobus. Il descendit quand même pour prévenir son oncle et sa tante, au cas où ils auraient oublié la date de son départ. Ça l'aurait étonné, ils avaient dû compter les jours qui les séparaient du moment où ils seraient enfin débarrassés de lui avec le plus grand soin, mais bon.

Son oncle et sa tante étaient assis dans le salon, et Dudley était dans sa chambre. Harry resta quelques secondes dans l'encadrement de la porte avant de leur parler pour la première fois depuis des semaines :

- Je pars demain. Ce n'est pas la peine de m'accompagner, je prendrais le ma... le bus, se rattrapa-t-il précipitamment.

L'oncle Vernon hocha la tête sans le regarder et Harry remonta dans sa chambre. Il se coucha de suite. Ils avaient déjà mangé et plus vite il dormirait, plus vite ce serait le lendemain...

A suivre...

Bon, voilà le prologue de ma première fic ! enfin, ce n'est pas ma première mais je ne pense pas publier les autres... --

Enfin, voilà ! Dites-moi ce que vous en pensez, please ! Ce sera une fic longue, voir très longue, mais si vous le voulez, la suite peut venir assez vite, j'ai de l'avance sur la publication ( étrange de dire ça en postant un prologue...)

Bon, voilà ! Reviews please !