Entre Chien et Loup

Chapitre 3 :

Auteuse : Keres

Base : Harry Potter

Genre : suite du tome 5

Disclamer : Harry n'est pas à moi. Drago n'est pas à moi. Sirius n'est pas à moi. Mais je suis en train de prévoir un bishonen-napping et d'en faire ma propriété légitime. Les autres ? Ils ne sont pas à moi non plus mais je les laisse à leur estimée propriétaire, la géniale J.K.Rowling. (Comment ça je fais la lèche-botte dans l'espoir qu'elle ne me colle pas un procès une fois que j'aurais capturé les beaux mecs dont elle est l'heureuse propriétaire ?)

Voilà le chapitre 3 !

Je m'excuse platement pour mon retard ( un jour c'est pas énorme, mais bon !) je devais rentrer chez moi hier, et donc j'aurais pu poster ce chapitre, mais finalement je n'ai pris le train que ce matin !

Alors voilà, mille excuses pour ce retard !

Réponses aux reviews :

Lisandra : Merci beauucoup pour ta review et merci d'être là depuis le début de cette fic !

Artemis : Merci, voilà la suite j'espère vraiment qu'elle va te plaire !

Dragonwing : WAW ! Deux reviews que tu m'envois ! ! ! contente Keres ! J'essayerais de faire de mon mieux pour que cette horriblechose qui fait honte au peuple des crapauds souffre ! Ne t'inquiète pas pour ce cher prof de DCFM, je ne l'ai pas oublié, il est là, il est là... sinon, je pensais aussi qu'il fallait faire évoluer Neville, mais je ne savais pas trop comment faire. Et puis d'un coup, il s'est mis à évoluer tout seul avec l'attaque de Ste Mangouste ! C'est pour ça que je ne sais pas trop si ses parents vont mourir ou pas, il faudrait d'ailleurs que je m'en occupe... Et pour mon petit Draco adoré, j'ai préféré lui laisser son caractère, parce que je pense aussi qu'après 5 ans de haine mutuelle il ne va pas d'un coup devenir le meilleur pote d'Harry et des autres Gryffondor. Voilà ! Et encore merci de ta review, tu n'hésite pas à mettre des commentaires, c'est agréable de savoir ce qui plait aux lecteurs, et ils me font vraiment très plaisir !

Lily Ewans/Potter : Merci pour ta review et merci aussi de me reviewer depuis le prologue ! Je suis contente que ça te plaise toujours malgré le retour d'Ombrage (ne t'inquiète pas, elle va morfler !) et j'espère que la suite va te plaire !

Akashana : Merci de ta review ! Désolée d'avoir arrêter le chapitre précédent juste avant l'entretien, c'était pour mettre un peu de suspens... Voilà donc le fameux entretien, j'espère que ça va te plaire !

Encore un petit mot avant le chapitre, c'était juste pour dire que je postais ce chapitre sans la relecture de ma relectrice, alors excusez-moi si des fautes d'orthographes m'ont échappé. J'ai surtout du mal avec les accords !

Voilà, j'arrête mon bla-bla, voilà la fic !

Petite note du 12.06.2004 :

Je reposte ce chapitre, il y avait vraiment trop de fautes. Je ne retenterai plus jamais de poster sans la relecture de ma relectrice... Merci Kalari, je t'aime !

Sinon il n'y a pas de modifications de l'histoire à part la suppression des vacances d'Halloween, Dragonwing4 m'ayant fait remarquer qu'il n'y avait pas ces vacances à Poudlard. Merci à elle aussi !

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- Entrez, messieurs, entrez...

Malfoy entra, précédé de Neville. Harry suivit les deux blonds. Trois horribles fauteuils fuchsia les attendaient. Ombrage était assise derrière son bureau trop bien rangé et les regardait avec un sourire sirupeux.

- Asseyez-vous, je vous en prie...

Malfoy réquisitionna d'office le fauteuil près de la porte d'entrée. Harry s'installa dans le fauteuil opposé et Neville dans celui du milieu, face à Ombrage. Une semaine avant, il n'aurait pas supporté cette place mais aujourd'hui, il regardait Ombrage avec une attitude de défi telle que la femme fit ce qu'elle savait faire de mieux dans ce genre de cas : regarder ailleurs.

En l'occurrence Drago, qui s'était affalé dans son fauteuil, un coude sur l'accoudoir, et le menton dans la main. Il regardait d'un air blasé, quoiqu'un peu écœuré, les chatons à gros nœuds roses courir dans les assiettes suspendues au mur. Harry s'enfonça dans son fauteuil et attendit qu'Ombrage engage la conversation. Elle se racla la gorge, de son " hum hum " habituel et commença :

- Bonsoir.

Aucun d'eux ne répondit. Elle les regarda un par un des ses gros yeux globuleux, sans toutefois soutenir leurs regards bien longtemps.

- Bien. J'aimerais pour commencer vous expliquer la raison pour laquelle vos entretiens avec la déléguée du ministère de la magie, en l'occurrence moi, se feront le reste de l'année par groupes de trois. Vous garderez le même groupe tout au long de l'année : M.Malfoy, M.Londubat, et M.Potter.

Elle les regarda l'un après l'autre en citant leurs noms. Harry remarqua qu'elle ne les regardait jamais longtemps dans les yeux. Tous trois la fixaient, attendant de voir. Quand elle n'avait plus d'excuses pour détourner le regard, elle farfouillait dans ses papiers, tout en continuant de parler :

- C'est tout d'abord une question de mise en confiance. La plupart des élèves se confient plus avec une présence amie à leur côté, donc ils pensent qu'ils peuvent parler plus librement quand ils sont avec d'autres élèves...

Harry haussa un sourcil. Si cette " présence amie " était Malfoy, il se demandait bien à quoi pouvait ressembler une présence ennemie. Et si elle voulait des confidences, elle pouvait toujours courir, même si Malfoy n'était pas dans la pièce.

- Certains professeurs à qui j'ai parlé de ce projet n'avaient pas l'air convaincus, surtout quand je leur ai dit que ces groupes allaient rassembler des personnes issues de maisons différentes. Mais je pense que cette expérience permettra de renforcer les liens entre les différentes maisons.

Ombrage se heurtait toujours au silence obtus des trois garçons. Drago la regardait, toujours affalé dans la même position. Neville ne disait rien, mais ses yeux prouvaient qu'il n'en pensait pas moins, et Harry écoutait Ombrage parler, se demandant bien ce qu'il avait pu craindre chez cette femme.

- Hum hum... Comme vous avez pu le remarquer, les groupes ne sont pas mixtes. Ce qui vous permettra de parler librement de vos peines de cœur !

Drago haussa un sourcil, légèrement halluciné. Des peines de cœur ? Lui ? Neville fixait toujours Ombrage d'un air mauvais. Harry se demanda comment il pourrait avoir des peines de cœur avec sa vie sentimentale plus vide que le désert de Gobi. D'ailleurs il était peut-être temps d'y remédier... S'il écoutait Hermione, il avait un certain succès chez la gente féminine.

Voyant que cet argument saisissant n'avait pas eut l'effet voulu sur ses interlocuteurs, Ombrage continua son long monologue :

- Et comme vous le savez, ici, et pour le ministère de la magie, vous êtes tous égaux, car vous êtes tous des victimes de Vous-savez-qui.

Harry essaya de se retenir de faire un commentaire, mais ne put s'empêcher de dire d'une voix dégoulinante d'ironie :

- Je croyais que le retour de Lord Voldemort était une pure invention d'un gamin qui voulait se rendre intéressant...

Un sourire vengeur naquit sur les lèvres de Neville, qui avait à peine frissonné à l'évocation du nom maudit. Drago laissa le coin de ses lèvres se relever en un demi sourire sardonique et continua de fixer Ombrage, soudainement plus intéressé par la conversation. Ombrage, qui une fois de plus farfouillait dans ses papiers, tourna sa grosse tête de crapaud vers Harry et planta ses petits yeux porcins dans ceux du brun. Après quelques secondes de silence, elle finit par dire de sa voix mielleuse :

- M.Potter...

Elle ne n'ajouta rien, mais continua de le regarder à la manière d'un professeur ayant surpris un élève faisant une bêtise. Elle ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais la referma aussitôt. Harry la regardait d'un air moqueur, attendant qu'elle parle.

- M.Potter...

Voyant que rien ne venait, Harry demanda d'une voix faussement respectueuse :

- Oui ?

Elle lui jeta un regard noir, qui n'eut pour effet que d'agrandir son demi sourire narquois. Sentant les regards moqueurs des deux autres pupilles, Ombrage préféra détourner la conversation :

- Et sinon, que pensez-vous de vos professeurs ?

Aucun des trois ne souffla un mot. Ils la regardaient toujours parler, sans faire d'autres commentaires que leurs airs moqueurs.

- Vous avez un nouveau professeur, cette année. Le professeur de défense contre les forces du mal, M.Uphir...

Elle baissa la tête et farfouilla de plus belle dans ses papiers, mais Drago eut le temps de voir que ses grosses joues avaient légèrement rosi. Il se retint de rire, mais ne put empêcher son sourire malsain de s'agrandir. Inconsciemment, Ombrage leva la tête vers lui en sentant son regard narquois. Elle lut dans ses yeux qu'il avait repéré son faible pour le nouveau professeur, et ses joues rosirent de plus belle. Harry aussi avait remarqué la gêne de la femme, et n'en était que plus amusé.

Ombrage se racla la gorge, et se remit à parler :

- J'aimerais savoir ce que vous pensez de ce nouveau professeur.

Harry et Neville ne dirent rien, la regardant toujours. Au bout de quelques secondes de silence, la voix de Drago rompit le silence :

- Je pense que c'est le meilleur professeur de défense contre les forces du mal qu'on ait jamais eut. Mais c'est vrai que jusqu'à présent nous n'avons eut que des professeurs incompétents, surtout l'année passée... C'est étonnant que la plupart des élèves aient réussi leurs BUSEs.

Harry se cala dans son fauteuil, attendant la réaction de la déléguée du ministère avec un plaisir qu'il ne cherchait pas à dissimuler.

Ombrage ne répondit rien à cette insulte à peine voilée, pour ne pas dire pas voilée du tout, se contentant de prendre des notes sur son parchemin rose.

Elle releva la tête pour regarder sa vieille horloge de grand-mère, puis leur dit sans leur adresser un regard :

- Votre entretien est fini. A la semaine prochaine, même heure.

Ils sortirent tous les trois sans un mot.

Drago, sorti le premier, marchait en direction des dortoirs de Serpentard. Harry et Neville cheminaient côte à côte derrière lui, retournant à la tour de Gryffondor. Ils longèrent le couloir en silence, sans voir personne. Au croisement d'un couloir, Malfoy tourna à gauche, laissant les deux Gryffondor seuls. Ils ne dirent pas un mot jusqu'au portrait de la grosse dame, où Neville donna le mot de passe :

- Billiwig.

Le tableau pivota, leur libérant l'accès à la salle commune. Ron les y attendait, le regard perdu dans les flammes de la cheminée. A côté de lui, Hermione essayait d'apprendre à Ginny à tricoter des chaussettes pour elfes de maison. La pauvre Ginny était aussi douée en tricotage que Neville en potions.

Et dire qu'Harry trouvait les chaussettes d'Hermione moches... A peine eut-il le temps de finir sa pensée que Ron leva les yeux et les vit.

- Harry, Neville ! Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Les deux 'pupilles du ministère' vinrent s'asseoir près de leurs amis. Ils racontèrent en quelques mots leur entretien, sans omettre le fait qu'Ombrage avait un faible pour M.Uphir. A ces mots, Ron s'esclaffa bruyamment, et Ginny ne put retenir un sourire espiègle. Quant à Hermione, elle fit comme si elle n'avait pas entendu cette information, mais Harry aurait juré voir une ombre de sourire moqueur ourler ses lèvres.

§§§

Les entretiens ne changèrent rien de particulier à la vie du château. Ombrage restait toujours aussi invisible, mais personne ne s'en plaignait, au contraire.

Voldemort n'avait donné aucun autre signe de vie, même si les journaux ne parlaient que de l'attentat. Mais Ombrage, fidèle à elle-même, refusait de voir ce qui se passait hors des murs de Poudlard.

A l'entretien suivant de Neville, Harry et Drago, elle continua de monologuer, pendant que les trois jeunes hommes regardaient successivement elle et l'horloge :

- Hum hum... Au sujet du retour de Vous-savez-qui...

Harry releva la tête, intéressé par ce qu'allait dire la femme. Celle-ci se rapprocha d'eux, comme si elle craignait que la seule pensée du mage noir les fasse frémir d'horreur.

- Il ne faut surtout pas que vous ayez peur, leur expliqua-t-elle comme si elle s'adressait à des enfants de deux ans.

Drago haussa un sourcil. Vu le statut de son père, il n'avait pas de quoi s'inquiéter. Quoique le Seigneur des Ténèbres était peut-être en colère que ses serviteurs se soient fait capturer par l'ennemi. Mais ça ne le concernait en aucun cas.

- Ne vous inquiétez pas, continua Ombrage, le ministère garde le contrôle du monde de la magie, en Grande-Bretagne du moins. Cornélius... Oh, pardon ! M. le ministre de la magie est quelqu'un de très compétant !

Harry fut soufflé par le culot de la femme. A peine une semaine plus tôt, le plus grand hôpital sorcier d'Angleterre avait été attaqué, et elle osait dire que la situation était sous contrôle !

Même sans le regarder, Harry savait que Neville bouillait de colère. Mais son ami ne disait rien. Il se contentait de regarder Ombrage, le visage toujours impassible. Pourtant, si elle l'avait regardé dans les yeux, la femme n'aurait pu y lire que la haine à l'état pur.

Harry ne put s'empêcher de cracher à la déléguée du ministère :

- Et l'attaque de Ste Mangouste, était-elle prévue par le ministère ?

Ombrage le regarda quelques instants en clignotant des yeux. Elle avait l'air aussi surprise que si on lui avait annoncé qu'un elfe de maison avait été nommé ministre de la magie.

- M.Potter... Hum hum... Ce regrettable incident...

Bam ! Les poings de Neville s'abattirent sur le bureau impeccablement rangé d'Ombrage. Le jeune homme s'était levé et il dominait la femme de toute sa hauteur.

Pour la première fois, il prit la parole devant elle et s'approcha, la faisant reculer :

- Ceregrettable incident ?

- M. Lon... M.Londubat... A... Asseyez-vous, je vous prie...

- Vous voulez dire qu'une trentaine de personne sont mortes, une cinquantaine blessées, voire grièvement blessées, et pour votre cher ministre, il ne s'agit que d'un regrettable incident ?

Ombrage lança un regard presque désespéré à Harry et Drago, mais ils ne firent pas un geste pour l'aider, se contentant de regarder la scène d'un air impassible. Elle essaya de calmer Neville d'une voix chevrotante :

- M.Londubat... Je... Je sais que l'état de vos parents vous préoccupe, mais...

Loin de calmer Neville, les paroles d'Ombrage ne firent que l'énerver un peu plus et bam ! les poings du jeune homme se levèrent un instant du bureau pour s'y rabattre encore plus violemment.

Mais avant qu'il ait pu faire autre chose, quelqu'un toqua à la porte et l'ouvrit sans attendre la réponse.

Le professeur Uphir entra dans le bureau.

- Miss Ombrage ? Oh, pardon... s'excusa-t-il en voyant Neville, debout et penché sur Ombrage, prêt à lui cracher ses quatre vérités au visage.

Celle-ci se redressa un peu, essayant de reprendre contenance.

- Ce n'est rien, professeur Uphir.

Elle se tourna vers lui avec un regard papillotant :

- Que puis-je pour vous ?

Neville s'était redressé, mais il restait debout, les bras croisés et les yeux lançant des éclairs.

Drago et Harry étaient toujours assis, et regardaient Ombrage minauder d'un air écœuré, quoiqu'un peu amusé pour Drago, qui la trouvait parfaitement ridicule.

Le nouvel arrivant les regarda, et une ombre de sourire amusé se dessina sur ses lèvres comme s'il lisait dans leurs pensées. Il s'appuya à l'embrasure de la porte avant de répondre à la question d'Ombrage :

- J'ai besoin de certains papiers concernant des premières années de Serdaigle. Mme Sinistra m'a dit que vous les aviez...

Il remis ses cheveux derrière son oreille d'un geste machinal mais néanmoins charmeur. Ombrage resta quelques secondes à le regarder sans rien dire et les pommettes rosissantes avant de bégayer :

- Les... Les papiers ! Oui, c'est moi qui ai ces papiers. Le professeur Sinistra m'en a parlé, oui. Attendez...

Elle ouvrit un de ses tiroirs et farfouilla dedans. Pendant ce temps, Neville s'était rassis et regardait obstinément par la fenêtre.

Harry regardait Ombrage chercher ses papiers. Elle semblait nerveuse et faisait un peu n'importe quoi.

Drago, lui, observait le professeur Uphir. Bien sûr, c'était son professeur de défense contre les forces du mal, mais même si ses cours étaient intéressants, il n'avait jamais pris le temps de le détailler vraiment.

C'était vrai qu'il était séduisant. Un visage fin, de longs cheveux blonds tombant en cascade sur ses robes de sorcier noires, qui laissait deviner un corps fin et athlétique.

Drago devait bien admettre que c'était un digne rival pour le titre de blond le plus sexy du collège. Dixit les dernières années de Serpentard, qui depuis sa quatrième année lui décernaient le titre tous les ans.

Ombrage finit quand même par extirper un parchemin de son tiroir. Elle se leva pour le donner à son collègue, qui s'était avancé dans la pièce. Il la remercia avec un sourire séduisant, ce qui la fit rosir de plus belle, puis il partit d'un pas léger après avoir salué ses trois élèves d'un signe de tête.

Ombrage se rassit, ferma son tiroir et réorganisa son bureau, le plus lentement possible, comme pour gagner du temps.

Quand cette excuse ne fut plus valable, elle leva les yeux vers sa vieille horloge de grand-mère et leur dit :

- L'entretien est terminé. Vous pouvez regagner vos dortoirs.

Sans attendre plus longtemps, les trois jeunes hommes se levèrent et vidèrent les lieux sans un mot.

Comme la semaine précédente, ils longèrent le couloir désert, toujours en silence, jusqu'à l'embranchement où le Serpentard partit vers son dortoir, et les Gryffondor rejoignirent leur tour.

§§§

Les entretiens suivants se passèrent sans incident. Ombrage parlait et les trois jeunes hommes attendaient que l'interminable demi-heure s'achève enfin, lui lançant quelques piques bien senties de temps en temps.

Les semaines s'écoulèrent tranquillement. Les élèves et les professeurs se laissaient aller à la routine des cours, des devoirs et des loisirs. Les jours se succédant les amenèrent bien vite au pluvieux mois d'octobre, qui commença à passer sans que personne ne remarque vraiment que septembre s'était envolé.

Les informations venant de l'extérieur du château étaient devenues secondaires, même si plus d'élèves que d'habitude s'étaient abonnés à la gazette du sorcier.

Mais les septièmes et cinquièmes années commençaient déjà les révisions pour leurs examens de fin d'année.

Seule la sélection du dernier poursuiveur de l'équipe de Quidditch de Gryffondor permit aux élèves de sortir un peu de leur routine.

Katie Bell avait rassemblé toute l'équipe dans le stade, et quelques élèves de toutes les maisons confondues, avec quand même une dominante de Gryffondor, étaient venus y assister.

Les postulants au poste de poursuiveur étaient au nombre de trois. Il y avait une jeune fille de 5e année, qui regardait tout le monde en triturant nerveusement ses mèches blondes. A côté d'elle, un 4e année fixait ses chaussures en dansant d'u pied sur l'autre.

Le dernier prétendant au titre, qui discutait avec Ron, n'était autre que Seamus Finnigan. Il avait l'air tranquille, mais quelques regards lancés de temps en temps à la capitaine de l'équipe trahissaient sa nervosité.

Il fallait dire qu'elle n'avait rien de très rassurant. Elle dévisageait les trois recrues potentielles d'un air scrutateur, cherchant leurs moindres défauts ou avantages.

Harry, connaissant sa capitaine, avait peur d'être arrivé en retard mais à son grand soulagement, ce fut Ginny, la dernière arrivée, qui subit les foudres de Katie.

- Ginny ! Où est-ce que tu étais passée ? Je te rappelle qu'on doit choisir un nouveau poursuiveur aujourd'hui ! Et tu peux m'expliquer comment je fais, moi, pour juger du travail en équipe s'il me manque une poursuiveuse ? !

- Relax, Kat' ! J'étais en cours, et jusqu'à preuve du contraire, ils sont encore prioritaires, même sur le Quidditch, non ?

- Surtout les cours d'Uphir, hein Ginny ? ajouta malicieusement George.

Sa petite sœur lui tira la langue, mais avant qu'elle ait pu répliquer, Katie la coupa :

- Bon ! On n'a pas que ça faire. Alors maintenant que Ginny a daigné nous rejoindre, allons-y. Ann, on commence par toi.

La blonde se redressa, laissant ses cheveux tranquilles, et s'approcha des deux poursuiveuses en titre.

Les trois jeunes filles s'envolèrent et commencèrent à échanger des passes faciles, puis de plus en plus complexes.

Au bout de quelques minutes, Katie appela Ron, pour voir comment la jeune fille se débrouillait face à un gardien. Elle était assez douée, mais Ron bloquait quand même ses lancés assez facilement. Harry, qui après tout n'était là que pour donner son avis, trouvait que même si ce n'était pas mal, ils pouvaient trouver mieux.

Apparemment Katie était de son avis.

Ann se posa et dit au 4e année de s'envoler à son tour. Le garçon faisait d'excellentes passes mais avait un mal de chien à viser les anneaux, et même sans gardien il marquait difficilement.

Il se posa en faisant signe à Seamus d'y aller. Après les quelques minutes de passes, Katie avait l'air contente, et il arrivait à marquer des buts à Ron. Ce n'était pas le meilleur joueur qu'Harry ait jamais vu, mais il était bon, et, avec de l'entraînement, il pourrait encore s'améliorer.

Katie arborait un sourire satisfait en se posant. Elle les remercia tous les trois, s'approcha de Seamus et lui dit en posant la main sur son épaule :

- Bienvenue dans l'équipe. Marque des buts et tu pourras rester.

- Euh... Merci...

- Bon, allez ! On n'est pas là pour rien, non plus. Tout le monde sur son balai. Fred, George, lâchez les balles. Entraînement !

§§§§§

Ginny cherchait un livre de métamorphose à la bibliothèque quand une de ses camarades de Gryffondor arriva en courant, et lui lança avant de repartir à la même allure :

- Ginny ! Mais qu'est-ce que tu fais ? On a défense contre les forces du mal, vite !

La rousse soupira en rangeant son livre. Certes, le nouveau professeur était beau, très beau, même, mais ce n'était pas une raison pour arriver avec un quart d'heure d'avance à son cours.

En marchant dans le couloir, elle rejoignit Luna, qui se rendait elle aussi au cours de M.Uphir.

- Salut, Luna ! Ca va ?

La blonde la regarda comme si c'était la première fois qu'elle la voyait, puis parut la reconnaître :

- Oh, Ginny. Oui, ça va, merci. Je vais en cours de défense contre les forces du mal.

- Oui, je sais. C'est un cours que Gryffondor et Serdaigle ont en commun.

- C'est vrai.

Au ton de sa voix, on aurait dit que c'était Ginny qui avait oublié ce détail.

La Gryffondor eut un sourire amusé. Elle aimait bien Luna. Le moins qu'on pouvait dire, c'était qu'elle n'était pas comme tout le monde, et elle n'avait besoin de personne. Elle se fichait pas mal de savoir ce qu'on pensait d'elle.

Elles se rangèrent devant la classe de M.Uphir en attendant que les troisièmes années de Poufsouffle sortent. Luna s'adossa au mur et commença à fredonner une chanson connue d'elle seule.

Leur professeur sortit de sa salle en discutant avec les derniers élèves qui s'en allaient. Après avoir répondu aux aux revoirs souriants des troisièmes années, il se tourna vers eux et les fit rentrer dans la classe.

Luna et Ginny s'assirent comme d'habitude côte à côte au fond de la classe, ce qui en soi n'était pas un exploit, les places les plus prisées étant celles du premier rang, devant lesquelles le professeur se promenait durant toute l'heure.

Le cours portait sur les loups-garous, et se révéla particulièrement intéressant. Ils étudiaient un chapitre sur les créatures dites " semi-humaines " comme les géants, les trolls ou les nains.

Les deux heures se passèrent très vite, et une fois que le professeur eut réussit à faire partir les dernières élèves à la recherche de détails croustillants sur sa vie amoureuse, il remarqua que Ginny était toujours là.

Il soupira :

- Miss Weasley... Qu'est ce que vous faites encore ici ?

- J'aurais une question à vous poser.

- Si c'est pour savoir si les relations entre élève et professeur me gênent, je...

- Non, non, il s'agit du cours.

Le professeur la regarda, l'air agréablement surpris :

- Oh. Je vous écoute...

- Il s'agit du chapitre que nous étudions en ce moment. Vous nous faites étudier des créatures que d'habitudes les sorciers dénigrent et rejettent comme des ennemis mais aussi comme des alliés potentiels. C'est à cause de la guerre imminente, n'est-ce pas ?

M.Uphir eut un rire de gorge et regarda Ginny d'un appréciateur :

- Je ne pensais pas qu'une élève de cinquième année comprendrait. Mais j'en suis heureux.

-Vous savez que ça pourrait vous attirer des ennuis d'afficher des opinions aussi marquées... La plupart des parents seraient sûrement choqués de savoir qu'à Poudlard, on apprend à leurs chers enfants comment devenir ami avec un géant ou un loup-garou.

- Je sais, mais il faut bien faire entrer dans les mentalités que Voldemort ne se laissera pas battre comme ça, et qu'il nous faut des alliés.

- Je ne savais pas que vous prononciez Son nom.

- Mon frère le faisait.

- Votre frère ?

Le professeur eut un sourire un peu triste.

- Oui. Il était auror. Mais il est mort.

- Oh, excusez-moi...

- Ce n'est rien. Enfin, bon ! Merci de vous soucier de mon image auprès des parents d'élèves !

- Ce n'est rien, je ne voudrais pas que les filles de l'école perdent leur nouvelle coqueluche !

- Ne m'en parlez pas...

Le professeur eut à nouveau ce petit rire de gorge qui faisait fondre ces demoiselles.

- Vous devriez rejoindre vos camarades. Le déjeuner va bientôt être servi.

- J'y allais, répondit-elle en se dirigeant vers la sortie.

Arrivée à la porte, elle se retourna :

- Merci d'avoir répondu à ma question.

- De rien. Au revoir...

- Au revoir...

Elle marchait dans le couloir quand ses camarades lui tombèrent littéralement dessus.

- Ginny ! Tu ne nous as même pas attendues pour le draguer !

- Mais... Vous étiez déjà parties... dit-elle légèrement perplexe.

Une des filles écarta ce détail d'un vague geste de la main :

- Qu'est-ce qu'il t'a dit, qu'est-ce qu'il t'a dit ?

- T'as une touche ?

- Tu lui as fait des avances ?

- Qu'est-ce que vous avez fait ?

Ginny leva les mains, cherchant à les calmer :

- Du calme, les filles, du calme. Je lui ai juste posé une question sur le cours.

- Mais oui, bien sûr !

- C'est pas bête, en fait ! Je le ferai la prochaine fois !

- Oui, moi aussi !

Ginny commençait à penser que ses frères n'avaient peut-être pas tout à fait tort. Les filles de l'école avaient effectivement un certain penchant assez ridicule à idolâtrer certaines icônes de beauté masculine.

Légèrement irritée, elle passa devant elles en répondant :

- Comme si vous aviez une chance...

Une des filles qui lui avait emboîté le pas, Mélissa, lui demanda d'une voix arrogante :

- Parce que toi, tu as une chance, peut-être ?

Ginny se retourna, et regarda la jeune fille un moment, comme pour la jauger. Puis elle lança sur un air de défi :

- Peut-être. Déjà plus que vous c'est certain.

La demi-douzaine de filles de cinquième année ne disaient plus rien. Ginny faisait face à sa rivale, un demi sourire moqueur aux lèvres. Laquelle lui rendit son regard avant de s'exclamer :

- Voyez-vous ça ! Ginny Weasley pourrait séduire M.Uphir !

- Je n'y avais jamais réfléchi mais oui, pourquoi pas...

- Bien sûr ! Et pourquoi toi et pas moi ?

- Mais je t'en prie, drague-le, rien ne t'en empêche !

- Je croyais que tu étais déjà sur coup ?

- Si tu crois que tu vas me gêner...

Les autres filles, qui avaient retenu leur souffle pendant tout l'échange, poussèrent des petits cris d'exclamation.

Ginny tourna les talons et s'en alla vers la Grande Salle. Une partie des filles la suivirent en jacassant tandis que les autres restaient avec Mélissa.

Mais en tout cas, tout le monde avait compris que le défi était lancé. La lutte pour la conquête de M.Uphir allait commencer.

§§§§§

La deuxième moitié du mois d'octobre passa dans la même routine. Etrangement, les entretiens avec Ombrage étaient devenus pour Harry un amusement plus qu'autre chose.

Pas que passer une demi-heure à regarder un crapaud humain débiter des âneries soit agréable, mais une étrange relation s'était établie entre lui et Malfoy. Sans une parole directe, sans un regard, ils rivalisaient de piques et d'humiliations envers Ombrage. C'était à celui qui la rabaisserait le plus en restant toujours poli, mais en frisant l'insolence, de manière à ce qu'elle comprenne parfaitement qu'ils se moquaient d'elle, mais qu'elle ne puisse leur répondre.

Cependant, ce qui aurait pu se transformer en complicité restait bel et bien une façon de s'opposer, de lutter. Leur éternelle rivalité était toujours aussi présente. Dans leurs remarques de plus en plus acerbes, ils n'épargnaient en rien leur ennemi de toujours. Ils n'échangeaient aucun regard, et à chaque fois qu'ils parlaient, ils ne s'adressaient à nul autre qu'à Ombrage, même si certaines réflexions, en apparence dirigées vers elle, ne lui étaient nullement adressées.

Neville ne participait pas à la joute verbale. Seul son silence glacé et rébarbatif répondait aux paroles de la déléguée du ministère.

Ce qui n'empêchait pas l'autre Gryffondor et le Serpentard de s'entredéchirer verbalement ou de s'acharner sur Ombrage, qui tentait vaillamment de ne pas trop perdre la face.

§§§§§

Fin octobre arriva, et le château revêtit ses atours d'halloween. Les têtes des armures avaient été remplacées par des citrouilles qui faisaient des grimaces aux passants.

Le soir du 31 octobre, la Grande Salle était toute illuminée de bougies, et des citrouilles flottaient au plafond étoilé, éclairant encore plus la pièce. On pouvait y voir comme en plein jour.

A la table des Gryffondor, Harry, Ron et les jumeaux Weasley parlaient avec enthousiasme du prochain match de Quidditch contre Poufsouffle, qui se jouerait deux semaines après la rentrée. A côté d'eux, Hermione les écoutait d'une oreille distraite, plus intéressée par la conversation qu'avait Ginny, assise en face d'elle, avec ses camarades de cinquième année.

- C'est trop dommage que le professeur Uphir ne soit pas là pour le week-end d'halloween, soupirait l'une d'elle.

- C'est vrai. J'espérais qu'il reviendrait avant lundi...

- Il est sûrement parti voir sa famille, dit Mélissa.

Agacée par son air convaincu et supérieur, Ginny la détrompa d'un ton détaché.

- Oh, non, il est allé chercher des sujets d'étude pour ses cours chez l'un de ses amis.

Toutes les filles se tournèrent vers elle.

- Des sujets d'étude ?

- Oui, des strangulots, des épouvantards, ce genre de choses.

- Comment sais-tu ça ? demanda une petite brune, l'air intéressée.

- Il me l'a dit, répondit Ginny, laissant sa phrase en suspend, les yeux plantés dans ceux de Mélissa.

§§§§

Harry, bien qu'ayant trouvé un passe-temps dans les entretiens avec Ombrage, n'avait pas grand chose à faire au château. Il avait depuis longtemps expédié ses devoirs, et les cours lui semblaient d'un désœuvrement mortel. Pendant ces longues heures d'ennui, il n'avait rien d'autre à faire que laisser errer ses pensées, qui à son grand malheur revenaient sans cesse à Sirius.

Il était assis dans un fauteuil de la salle commune de Gryffondor, à regarder le froid ciel bleu s'assombrir à mesure que le soleil déclinait. Il sentait presque à travers la vitre contre laquelle il appuyait son front le vent glacial qui amenait la nuit tombante.

Hermione vint s'asseoir près de lui.

- Ca va Harry ?

- Mm ? Oui, oui.

- Pourquoi restes-tu seul ici à ne rien faire ?

- Je pense.

- A quoi ? Sirius ?

Harry resta muet. Son amie le connaissait vraiment bien. Au bout de quelques secondes, il lui répondit.

- ... Entre autres. Au fait, j'ai pensé à un truc cet été. Tu avais raison.

Hermione le regarda, étonnée.

- A quel sujet ?

- Le piège que m'a tendu Voldemort. Tu m'as prévenu et je ne t'ai pas écoutée. Tu avais raison.

La jeune fille le fixa quelques secondes, stupéfiée.

- Harry, finit-elle par soupirer, je sais que tu te sens coupable, mais ce n'était pas ta faute. Ce n'est la faute de personne d'autre que Voldemort. Ou plutôt, non... Nous sommes tous un peu coupables quelque part. Moi, de ne pas avoir réussi à te convaincre, Ron de t'avoir encouragé. C'est la faute de l'Ordre qui n'a rien voulu nous dire, qui nous a tenus à l'écart, c'est la faute du destin, de la fatalité. C'est la faute de Sirius qui a pris trop de risques... Nous sommes tous coupables.

- ... je sais.

Il la tourna la tête vers elle.

- Mais ce n'est pas ça qui va me faire me sentir mieux.

Il laissa de nouveau errer son regard par la fenêtre et regarda le soleil disparaître et les ombres de la forêt interdite engloutir progressivement le parc du château. Hermione se mordit la lèvre, cherchant quelque chose à dire pour revoir son ami de toujours, souriant malgré les épreuves.

- Harry... Tu crois vraiment que Sirius aurait voulu que tu restes là à te morfondre ? Tu ne penses pas qu'il aurait préféré que tu restes avec tes amis plutôt que seul dans ton coin ?

Le brun se retourna vers elle, le regard dur :

- Et qu'est ce que tu en sais ? Tu aurais fait ça, toi ? Si j'étais mort, à peine quelques mois après, tu te serais déjà trouvé un autre meilleur ami, et tu rirais en te disant que je préfèrerais que tu m'oublies ? Que je préfèrerais que tu ranges ma photo dans un tiroir en la sortant une fois par an pour ne pas oublier qu'un jour j'ai existé ? Est-ce que tu crois que c'est ce qu'il aurait voulu ? Moi, en tout cas, je ne veux pas.

Hermione le fixa, complètement effarée. L'air choqué qu'Harry lisait sur son visage l'énerva encore plus, et il partit sans un mot dans son dortoir.

A Suivre...

Voilà ! J'espère que ça vous a plu, en tout cas, moi je l'aime assez ce chapitre. Je m'excuse d'avance de ne plus pouvoir poster toutes les semaines.

Je vais essayer toutes les deux semaines, je pense que j'y arriverais.

Merci de me dire ce que vous en pensez !

REVIEWS PLEASE ! ! !