Entre Chien et Loup
Chapitre 6 :
Auteuse : Keres
Base : Harry Potter
Genre : suite du tome 5
Disclamer : Harry n'est pas à moi. Drago n'est pas à moi. Sirius n'est pas à moi. Mais je suis en train de prévoir un bishonen-napping et d'en faire ma propriété légitime. Les autres ? Ils ne sont pas à moi non plus mais je les laisse à leur estimée propriétaire, la géniale J.K.Rowling. (Comment ça je fais la lèche-botte dans l'espoir qu'elle ne me colle pas un procès une fois que j'aurais capturé les beaux mecs dont elle est l'heureuse propriétaire ?)
Réponses aux reviews :
Artemis : Merci beaucoup pour mon éternelle première revieweuse de new chapter !
Lisandra : Merci beaucoup pour ta review, ça me fait toujours aussi plaisir !
Naera Ishikawa : Désolée d'avoir mis autant de temps à poster ce chapitre, j'essayerais de faire mieux pour le suivant ! Pourtant je m'étais dit que je ne mettrais que deux semaines, mais je me suis surestimée... Merci pour ta review !
Vif d'or: Même si je me répète entre toutes les réponses aux reviews, elles me font super plaisir, alors merci!
Céline 402: Merci beucoup pout ta review !Je suis toujours conyente d'avoir de nouvelles lectrices, et surtout de nouvelles revieweuses! Pour ta question sur le slash H/D... début de réponse dans ce chapitre! Je ne voulais pas le comencer trop tôt, car comme c'est la suite immédiate du tome5, ça aurait été bizarre que Harry et Draco se jette dans les bras l'un de l'autre dès la rentrée...
Akashana: si tu aime la psychologie des personnages, tu vas être servie dans cette fic! Pour ce chapitre, on passe à le psychologie "Draconesque"... Je trouve aussi que c'est très important, mais j'avais peur que ça tranche un peu trop par rapport au chapitre d'avant où il y avait de l'action. Voilà, et merci beaucoup pour ta review!
Quelqu'un : Merci de ta review ! Ca me fait plaisir que tu trouves que c'est une suite plausible, car j'ai du me retenir à deux mains de ne pas faire quelque chose qui ne collerait vraiment pas avec les livres... Sinon pour ce que pense Draco, tu vas être servi(e) dans ce chapitre !
Je voudrais m'excuser pour le retard de ce chapitre, j'avais dit deux ou trois semaines et ça fait presque un mois ! D'autant que le chapitre est vraiment très court...
Mais entre les vacances et mes problèmes de bêta lectrice (la mienne travaille et il faut attendre ses jours de congé...) c'est pas super. Mais j'ai commencé à écrire le chapitre 7 et il devrait arriver vers la dernière semaine d'août. Peut-être avant si vous avez de la chance !
Voilà, maintenant, la fic!
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Draco Malfoy en avait plus qu'assez.
De quoi ? De tout.
Assez de cette satanée école.
Assez de ces débiles de Serpentard.
Assez de ces crétins de Gryffondor.
Assez de ces abrutis de Poufsouffle.
Assez de ces imbéciles de Serdaigle.
Assez de cette coutume ridicule qui séparaient les gens en quatre catégories, pas plus, pas moins.
Assez du monde divisé en deux : le blanc et le noir.
Avec bien sûr, côté blanc, côté gentil, bon côté, côté d'Albus Dumbledore, des invincibles Gryffondor. Et côté noir, côté méchant, mauvais côté, côté de Voldemort, des vils Serpentard.
Il en avait plus qu'assez de cette stupide école.
Il en avait plus qu'assez du manoir Malfoy, où sa mère faisait semblant de vivre comme avant, comme si son époux n'était pas à Azkaban, comme si son nom et sa réputation n'étaient pas traînés dans la boue par ces incapables du ministère.
Il en avait plus qu'assez des gens qui le prenaient pour un mangemort. Oui, son père était à Azkaban, accusé à juste titre d'être un serviteur de Voldemort, mais pas lui.
Car si son père avait oublié ce que c'était qu'être un vrai Malfoy, lui non.
Un vrai Malfoy était digne et fier. Jamais il ne se traînait aux pieds de quiconque, si puissant soit-il. C'était pourquoi jamais Draco ne se laisserait marquer comme du bétail et accourrait au moindre coup de sifflet de son maître.
Depuis sa plus tendre enfance, enfin, tendre... Bref depuis qu'il était tout petit, Draco avait appris à se servir des autres grâce à l'influence de son père.
Mais il s'était rendu compte il n'y avait pas si longtemps que ça, lors de son arrestation, d'ailleurs, que son papa n'était pas le plus fort du monde. C'était tardif... Normal, d'habitude quand un Malfoy découvre que son père peut être surpassé, c'est quand lui-même le surpasse.
Pour le coup, Draco avait échappé à la règle. Il avait découvert que son père pouvait se faire surpasser par un auror, qui n'avait rien à voir avec la famille Malfoy. Et après on parlait des " pouvoirs " d'un sorcier de sang pur...
Draco ne se souvenait que trop de l'arrestation de son père. Et oui, même si Lucius Malfoy était la pire ordure que la terre n'ait jamais portée, et qu'il n'était pas très équilibré mentalement, ça lui avait fait un choc quand les aurors avaient débarqué chez lui, embarqué son père, et retourné le manoir de fond en comble.
Enfin, de fond en comble, ça c'est ce qu'ils croyaient... Après avoir trouvé trois ou quatre passages secrets, ces orgueilleux avaient cru avoir fouillé la maison entière, alors qu'ils n'avaient pas découvert le quart de ce que Draco connaissait. Et sachant que lui-même en savait beaucoup moins que son père...
Mais ce qu'ils avaient trouvé avait suffi pour enfermer Lucius Malfoy. Ce n'était qu'une question de mois, un an ou deux tout au plus, avant qu'il ne reçoive le baiser du détraqueur.
Et voilà qu'en plus de tout le reste Draco se retrouvait sous la responsabilité d'une employée du ministère censée le surveiller pour qu'il ne suive pas les traces de son père. Ce manque de confiance de la part du ministère ne l'étonnait absolument pas.
Il était tellement fatigué de tout ça qu'il ne s'était même pas énervé. Un peu vexé qu'on le croit si faible qu'il irait confier " tous les malheurs de son enfance malheureuse entre des parents indignes à la gentille déléguée du ministère qui l'aiderait à résoudre tous ses problèmes... "
Même s'il avait eut quatre ans il aurait refusé catégoriquement la proposition d'aide d'Ombrage. Dans la mesure où raconter de pitoyables " chagrins d'amour " à un crapaud géant et en présence de deux Gryffondor pure souche pouvait être appelé de l'aide, bien sûr.
Aucun professeur, et aucun élève ne croyait en la tentative d'Ombrage. Sûrement qu'elle-même n'y croyait pas non plus, d'ailleurs... C'était tellement évident qu'elle était là pour espionner Dumbledore pour le compte du ministère que Draco se demandait à quoi rimait toute cette comédie.
Mais bon, c'était vrai, il devait bien s'avouer qu'il s'amusait beaucoup avec Potter, pendant ces fameux entretiens.
S'amuser avec Potter... Il n'aurait jamais cru ça possible. Mais Potter avait envoyé à Ombrage des commentaires que Draco lui-même n'aurait pas osé balancer, laissant de côté sa nature de gentil garçon obéissant.
D'ailleurs, devant la perfection toute gryffondoresque que revendiquait toujours Potter, Draco préférait son masque de gamin pourri gâté, insolent et immature à celui, sage et modèle, de son ennemi personnel.
Mais depuis le début des entretiens avec Ombrage, Potter laissait tomber ce masque pour révéler une facette glacée et agressive de sa personnalité.
Et Draco adorait ça.
Il regarda l'heure. Il était justement temps d'aller rejoindre cette chère Ombrage...
- Draco ? Tu vas à ton entretien avec Ombrage ?
- Oui Grégory, soupira-t-il. Comme tous les mardis soirs...
- D'accord. A tout à l'heure.
- A tout à l'heure...
En traversant les couloirs déserts, depuis l'enlèvement de Thomas et Londubat, l'école était beaucoup plus calme, lui-même en tant que préfet remarquait que beaucoup moins d'élèves sortaient la nuit dans les couloirs, il pensa à ce qui l'attendait.
Ombrage. Aussi mauvaise dans son rôle d'assistante sociale que dans celui de professeur.
De fil en aiguille ses pensées dérivèrent sur les professeurs de défense contre les forces du mal qu'il avait eut depuis sa première année.
En cinq ans, il y avait eut à Poudlard deux mangemorts infiltrés, dont un avec Voldemort lui-même scotché à l'arrière du crâne, un incompétent imbus de lui-même, un loup-garou et une espionne du ministère. Ce serait plutôt des cours de défense contre les professeurs de défense contre des forces du mal qu'ils devraient leur donner !
Et puis cette matière... Défense contre les forces du mal. C'était d'un présomptueux.
Qu'est-ce que c'était, d'abord, les " forces du mal " ?
Les loups-garous ? Lupin en était un, pourtant il avait été professeur à Poudlard.
Les géants ? Malgré son air ahuri, cet imbécile de garde-chasse, Hagrid, démontrait bien qu'un demi-sang pouvait se tenir en société.
Les mages noirs ? Sûrement. Mais ces mages noirs, issus des écoles comme Poudlard, avaient bien suivi des cours de défense contre les forces du mal, ce qui ne les avaient pas empêchés de devenir ce qu'ils étaient devenus.
Les forces du mal, c'était peut-être tout simplement ce qui menaçait les humains ? Raté. La plus grande menace pour un humain n'est ni un basilic ni un détraqueur, mais bien un autre humain.
C'était sûrement Godric Gryffondor qui avait imposé une matière si débile et si manichéenne...
Allons, bon... Voilà qu'il se mettait lui-même à penser en " maisons ". Mais il fallait dire que tous les Gryffondor séparaient vraiment le monde en deux camps.
Le mal contre le bien.
Le noir contre le blanc.
Serpentard contre Gryffondor.
Encore et toujours.
C'était d'un pathétique...
Quand il arriva devant le bureau d'Ombrage, Potter était déjà là.
Draco n'aurait pas pensé qu'il sortirait si tôt de l'infirmerie...
Il s'adossa au mur, en face de la porte. Potter ne lui adressa pas un regard.
C'était étrange d'être ici sans Londubat.
Heureusement, Potter était là, et semblait bien décidé à remplacer Neville-je-mitraille-du-regard-tout-ce-qui-bouge-car-mes-parents-sont-presque-morts-Longdubat par Harry-je-mitraille-du-regard-tout-ce-qui-bouge-car-mes-amis-ont-été-enlevés-par-Voldemort-Potter.
Draco se demanda s'il gagnait au change...
A l'heure pile de l'entretien, Ombrage apparut dans le couloir qui menait aux escaliers.
- Bonsoir, Messieurs. Aujourd'hui l'entretien n'aura pas lieu. Sur les ordres du ministère et avec l'accord du directeur, l'ensemble des élèves, qu'ils soient ou non pupilles du ministère, doivent subir un sortilège révélant s'ils ont bu ou pas une potion de polynectar. Mme Pomfresh est chargée d'effectuer cette opération, en présence d'un professeur pour le cas où un mangemort serait effectivement encore infiltré sous l'apparence d'un élève.
Draco fut étonné de ne pas en avoir entendu parler. Mais si comme il le pensait les pupilles du ministère passaient en premier, personne ne devait encore être au courant.
C'était bien le ministère, ça... Ils avaient dû se douter que dès que les premiers élèves sortiraient de l'infirmerie, toute l'école serait au courant, et donc les éventuels mangemorts infiltrés aussi.
Donc les enfants de mangemorts étaient soupçonnés avoir laissé leur place à leurs parents pour que ceux-ci enlèvent Harry Potter.
Et pourquoi les mangemorts auraient-ils pris la peine d'enlever Thomas et Londubat s'ils avaient d'autres espions sur place ?
Le ministère voulait probablement donner l'impression d'agir, comme d'habitude...
Draco et Harry suivirent Ombrage dans les couloirs de l'école jusqu'à l'infirmerie, pendant que leur " responsable " leur expliquait que par commodité, les pupilles du ministère passeraient le test avec leur groupe habituel, et que celui-ci serait suivi d'une visite médicale.
Joie.
Au moins cette visite expliquait la présence de Potter. Il n'allait sûrement pas passer le test du polynectar, vu qu'il aurait été ridicule pour les mangemorts de polynectariser Potter alors que le but de leur mission était de l'enlever.
Quand ils arrivèrent à l'infirmerie, Mme Pomfresh discutait avec le professeur Uphir, qui apparemment venait d'arriver.
- Bonsoir, professeur... réussit à dire Ombrage sans bégayer.
- Bonsoir, Miss Ombrage. Le professeur Flitwick m'a demandé de le remplacer, il avait quelque chose d'urgent à faire. Cela ne vous dérange pas ?
Il n'avait pas l'air d'attendre une réponse. Comme toutes les personnes présentes, il la connaissait déjà.
- Bien... Bien sûr que non, professeur... D'autant que Flitwick avait déjà passé le test, non ?
Draco haussa un sourcil.
Oui, maintenant qu'il y pensait, c'était logique de faire aussi le test aux professeurs, ça n'aurait pas été la première fois qu'un enseignant se serait fait polynectariser.
- Oui, à présent tous les professeurs l'ont fait.
- Mais vous, professeur Uphir, continua Ombrage, vous ne l'avez pas passé, si ?
- Non, mais j'ai une dérogation spéciale de Dumbledore...
Ombrage allait poser une question, mais le professeur Uphir se passa machinalement une main dans les cheveux, laissant courir ses doigts le long de son torse pour lisser une de ses interminables mèches dorées et la remettre en place.
Draco sourit en voyant que son professeur s'amusait de la réaction de la déléguée du ministère, et surprit un regard sarcastique et un peu méprisant qu'il adressa à Ombrage qui elle-même ne remarqua rien, plongée qu'elle était dans la contemplation du torse d'Uphir moulé par un fin tissu noir.
Mme Pomfresh leva les yeux au ciel, et les pria de rentrer dans l'infirmerie, ce qui fit sortir Ombrage de sa transe.
Potter passa en premier et Draco le suivit. Il se demanda quand même un instant pourquoi le professeur Uphir avait l'autorisation de Dumbledore de ne pas passer le test.
C'était bien dans les habitudes du directeur de Poudlard de faire du favoritisme, mais pas pour un nouveau professeur, à l'école depuis même pas un trimestre.
Le Serpentard haussa les épaules. Après tout, ça ne le concernait en rien.
- Installez-vous, s'il vous plait, les pria l'infirmière.
Les lits du fond de l'infirmerie avaient tous été enlevés, sauf un, qui restait au milieu de l'espace dégagé, lui-même entouré des habituels rideaux blancs qui pour l'instant n'étaient pas tirés.
Potter et lui s'assirent sur le lit isolé, comme le leur avaient indiqué Pomfresh.
- Le sort que je vais utiliser est assez simple, leur explique-t-elle. Il suffit de quelques gouttes de sang d'un individu, et en prononçant une invocation, une image apparaît. C'est la véritable image de la personne à qui on a prélevé le sang.
Génial, pensa Draco. Une prise de sang...
- Nous allons suivre l'ordre alphabétique de votre groupe. M.Malfoy, c'est à vous. Déshabillez-vous, je vous pris.
Draco soupira, se leva et retira sa robe d'uniforme. Il ne portait plus que son pantalon noir et sa chemise à manches longues.
- Il faut que votre bras soit entièrement nu, je vais faire le prélèvement au creux du coude.
Il commença donc à déboutonner sa chemise, tandis que l'infirmière trafiquait près de son bureau. Draco remarqua que Potter avait les yeux fixés sur lui, mais fut un peu déçu de ne voir aucune émotion sur son visage.
Le Serpentard savait qu'il avait un corps de rêve, et il détestait qu'on lui soit indifférent. Il aurait aimé que Potter le regarde avec envie ou avec jalousie, peut-être avec intérêt ou même avec désir, mais le Gryffondor ne faisait rien de plus que le regarder.
Draco fit glisser sa chemise noire le long de ses épaules, de son dos et de ses bras, sachant pertinemment que le tissu noir dévoilait peu à peu sa peau pâle et nacrée, mais aucun observateur, même le plus averti, n'aurait pu penser que son extrême sensualité était volontaire et parfaitement contrôlée tant ses gestes paraissaient naturels.
En se retournant pour poser sa chemise avec sa robe, à côté de Potter, il vit que celui-ci n'avait pas changé d'attitude, et ne faisait que le regarder sans montrer aucune émotion.
Draco prit sans vraiment s'en rendre compte une moue un peu boudeuse tandis qu'il se penchait vers le lit pour arranger ses vêtements sans les froisser, et vit distinctement Potter regarder sa bouche, mais avec le même regard vide d'expression.
Le Serpentard se détourna et rejoignit l'infirmière qui l'attendait. Il fronça légèrement les sourcils en voyant le couteau qu'elle avait à la main.
- Excusez-moi, mais le sang doit tomber directement sur le sol, je ne peux donc vous faire une simple prise de sang. Tendez le bras, M.Malfoy. Merci.
Mme Pomfresh mit un garrot autour du biceps de Draco, puis elle entailla l'intérieur de son coude, et desserra le garrot pour laisser passer le sang qui tomba sur le sol de pierre de l'infirmerie.
- Attention...
Draco recula des quelques gouttes de son sang écrasées par terre, pendant que Mme Pomfresh commençait à psalmodier.
Il resta debout devant le lit où Potter était toujours assis. Ce dernier le regardait encore, toujours sans expression, mais Draco remarqua que les inexpressifs yeux verts qui parcouraient son corps revenaient souvent à son tatouage.
Draco sourit. Il avait oublié que Potter ignorait qu'il était tatoué.
Le Gryffondor subodorait certainement qu'il portait une ravissante marque des ténèbres sur l'avant bras, ce qui d'ailleurs était faux, mais il ne s'attendait certainement pas à la panthère noire qui sautait à travers un croissant de lune tout aussi noir dans le bas de son dos, sur sa hanche droite.
Soudain, une fumée argentée s'éleva des gouttes de sang tombées à terre, et forma peu à peu le corps miniature de Draco.
L'infirmière eut largement le temps de reconnaître le visage du Serpentard avant que la fumée se dissipe.
- Très bien. M.Malfoy, ne vous rhabillez pas, asseyez-vous. M.Potter, approchez, je vous pris.
Draco obtempéra, s'asseyant sur le lit.
- Mais... interrompit le professeur Uphir un rien interdit, vous n'allez pas lui faire passer le test à lui, si ?
Mme Pomfesh leva les yeux au ciel, comme si elle avait entendu cette question des dizaines de fois. Elle marmonna comme pour elle-même :
- Ordres du ministère...
- Hum-hum, intervint Ombrage. Si je puis me permettre de vous expliquer, professeur, le ministre de la magie lui-même a ordonné que tous les élèves sans exception passent le test. Le professeur Dumbledore a ensuite demandé qu'il en soit de même pour les enseignants.
Le professeur de Défense contre les forces du mal n'avait pas l'air convaincu mais n'ajouta rien. Il fallait dire que quelle que soit la raison qu'il avait de ne pas passer ce fichu test, il devait être bien content de ne pas avoir à se déshabiller devant Ombrage... celle-ci avait d'ailleurs l'air déçu.
Draco s'étonna que Potter, qui voulait toujours faire preuve d'indépendance et de maturité (ce qui en général se soldait par un échec et une nouvelle preuve de puérilité) laisse des adultes parler de lui comme s'il n'était pas là, ou qu'il n'était qu'un enfant en bas âge incapable de savoir ce qui était le mieux pour lui.
- M.Potter, s'il vous plait.
Il obéit, et Draco n'eut que le temps de sentir le tissu un peu rêche de l'uniforme de Potter avant que celui-ci ne se lève. Le brusque mouvement d'air caressa imperceptiblement le visage du Serpentard, lui amenant l'odeur musquée de Potter.
Celui-ci se déshabilla à la demande de Pomfresh, et Draco laissa ses lèvres esquisser un sourire appréciateur en voyant que Potter ne portait rien sous son pull à col roulé noir.
Il était vrai que depuis quelques temps, le style vestimentaire du Gryffondor parmi les Gryffondor s'était considérablement amélioré. Il avait laissé tombé les énormes pull-overs tricotés main (Draco se demandait d'ailleurs qui pouvait bien les tricoter, le Survivant n'ayant par définition plus de parents. Sûrement la mère Weasley, voire même Hagrid, vu la finesse du travail...) et les vieux pantalons trois fois trop grands pour des vêtements plus classiques mais beaucoup plus classe.
Sans compter sa nouvelle façon d'être. Il marchait toujours la tête haute, mais n'avait plus le nez au vent et ne défiait plus tous les Serpentard des yeux, comme les années précédentes où il se conduisait comme si Poudlard lui appartenait.
A la place, il regardait droit devant lui quand il était seul, ou écoutait distraitement ses amis quand ceux-ci étaient là, affichant tout de même un sourire heureux qui d'après Draco sonnait atrocement faux.
Bref depuis la rentrée, Potter avait subi un changement radical, ce qui n'avait échappé ni à Draco ni à la gente féminine de Poudlard, à qui le Survivant avait toujours plu.
Le regard de Draco parcourait le corps à demi nu de son ennemi personnel, avec toute l'expérience d'un spécialiste.
Les muscles rachitiques du petit gamin rentré presque six ans plus tôt à Poudlard avaient laissé place à une musculature encore fine, mais bien développée par les entraînements de Quidditch, les courses-poursuites dans les interminables couloirs de l'école et les confrontations à répétition avec Voldemort. La peau de Potter était légèrement halée malgré un automne écossais pluvieux, et n'avait aucun défaut mis à part quelques cicatrices à peine perceptibles et de petits grains de beauté disséminés de ça de là.
Oui, en plus de sa " gueule d'ange " comme disaient les filles de Serpentard, Potter était bien foutu.
Néanmoins ses cheveux étaient toujours aussi indomptables.
Certains disaient que ça lui conférait " un charme un peu sauvage ". Qui avait bien pu lui dire ça ?
Draco passa une main dans ses cheveux. Il ne mettait plus de gel, mais aucune mèche blonde ne se rebellait. Elles encadraient élégamment son visage, sans épi ni désordre...
Et oui, Potter, tu ne pourras jamais m'égaler.
Mme Pomfresh entailla le creux du bras de Potter avec le même poignard, soigneusement nettoyé, et Draco vit avec satisfaction un frisson remonter le long du dos de Potter quand le couteau déchira sa chair.
Quelques gouttes de sang tombèrent au sol, et l'infirmière soigna le bras du Gryffondor avant de psalmodier à nouveau le sortilège.
Potter recula de quelques pas, se retrouvant debout, juste à côté de Draco. Celui-ci, après quelques secondes d'hésitations, ne put résister à la tentation et, comme sans le faire exprès, soupira doucement, chatouillant de son souffle la peau sensible de son ennemi personnel.
Celui-ci frissonna, puis tourna la tête vers lui, le visage et les yeux toujours aussi inexpressifs. Draco haussa un sourcil, comme pour lui demander ce qu'il lui voulait, mais Potter se contenta de le regarder, de ses grands yeux verts éteints, puis détourna la tête vers la silhouette de fumée créée par le charme d'identification. Charme qui, ô surprise, ne se révéla pas concluant car Potter était bien Potter.
- Bien, dit Mme Pomfresh. M.Potter, asseyez-vous près de M.Malfoy. Vous êtes au courant, je crois ? Je ne peux pas vous libérer de suite, les pupilles du ministère doivent subir une visite médicale.
- Sur les ordres du ministère, crut bon d'ajouter Ombrage.
L'infirmière balaya l'argument d'une main. Elle semblait penser que toute cette affaire était ridicule et inutile.
- Peu importe, le résultat est le même. Ils doivent passer cette visite médicale.
- Bon, intervint le professeur Uphir. Je vais attendre dehors que les élèves suivants arrivent. Vous n'avez plus besoin de moi, Pompom ?
- Non, merci beaucoup, professeur. Ces deux là n'étant pas plus mangemorts que vous et moi, votre présence n'est plus requise.
Draco sourit, amusé. Même cette bonne vieille Pomfresh était tombée sous le charme ravageur du bel Uphir.
Il vit du coin de l'œil son professeur prendre galamment congé des deux femmes, puis sortir de l'infirmerie et entendit Ombrage chercher des excuses pour attendre dehors elle aussi, mais l'infirmière fut trop heureuse de lui rappeler ses devoirs de déléguée de ministère et donc responsable des deux élèves présents.
Mais pour tout dire, Draco était un peu inattentif aux chamailleries des deux femmes, préférant focaliser son attention sur le Gryffondor qui venait de s'asseoir à côté de lui.
Celui-ci promenait son regard vide à travers la vitre, sur la forêt interdite fouettée par la pluie. Draco aurait aimé qu'un orage éclate, mais les gros nuages gris qui faisait tomber la nuit plus tôt que d'habitude présageaient plutôt de longues heures de pluie monotone.
Et Potter regardait ce spectacle, toujours sans aucune expression. Ce manque de réaction irritait Draco, qui décida d'y remédier.
Prenant le prétexte de se remettre les cheveux en arrière, il effleura du bout des doigts le bras du Gryffondor, et en ramenant sa main, caressa imperceptiblement sa colonne vertébrale, se rapprochant ainsi de lui en prenant appui sur son bras.
Même si Ombrage ne fixait pas la porte de l'infirmerie de ses gros yeux globuleux et que Mme Pomfresh ne farfouillait pas dans sa paperasse, elles n'auraient sans doute pas remarqué les gestes du Serpentard, ou tout du moins elles les auraient pris pour un simple frôlement accidentel comme il en arrive tous les jours à tout le monde.
Mais Harry ne pouvait pas prétendre n'avoir rien remarqué. Si le premier contact avait pu lui laisser des doutes, le deuxième les effaçait complètement.
Mais quand le Serpentard vit Potter se tourner vers lui, son visage n'exprimait toujours rien.
Normalement, Potter lui aurait hurlé de " ne pas le toucher avec ses sales pattes de mangemort " ou quelque chose du genre.
Mais là, rien. Juste ce regard vide. Pas imbécile, pas niais ni simple d'esprit, non...
Juste vide.
Draco se demanda ce qui était arrivé à Potter pour le rendre comme ça. L'enlèvement de Londubat et Thomas, certainement, mais il semblait à Draco que ce fait n'avait fait qu'aggraver quelque chose de plus profond.
En tout cas, personnellement, le Serpentard préférait de très loin le nouveau Potter à l'ancien, malgré son apparente immunité à son charme ravageur.
- M.Potter, je vais commencer par M.Malfoy. Je vous pris de rejoindre Miss Ombrage pour que cette visite ait le minimum de confidentialité qu'elle devrait avoir...
L'infirmière regarda d'un mauvais œil la déléguée du ministère, qui ne prit même pas la peine de répondre. C'était vrai que niveau secret médical, cette visite organisée par le ministère n'était pas au point...
Les pensées de Draco furent vite interrompues par la chute de reins de Potter qui passa devant lui pour rejoindre Ombrage derrière le rideau que Mme Pomfresh était en train de tirer pour avoir un minimum d'intimité.
Vraiment, Draco n'avait jamais remarqué à quel point son rival pouvait lui faire de l'ombre auprès de la gente féminine de Poudlard, qui serait certainement ravie d'avoir un nouvel étalon sur le marché.
- Bien. M.Malfoy, nous allons commencer.
Draco se laissa ausculter, et répondit aux questions que lui posait M.Pomfresh tout en l'examinant, sa baguette à la main.
- Bien, finit par dire l'infirmière. Tout va très bien, M.Malfoy. J'enverrais le résultat de cette visite à votre médicomage de famille. C'est Roald Sillitoe, n'est-ce pas ?
- Oui.
- Bien, prenez vos affaires et allez vous habiller. Et dites à M.Potter de venir, je vous prie.
Draco hocha la tête, prit ses vêtements et passa le rideau. Il vit Potter qui, assis sur un des lits, regardait, toujours impassible, tomber la pluie. En entendait bruisser le rideau, il se tourna vers le Serpentard, qui lui fit signe d'y aller.
Potter se leva, le regarda une dernière fois, les yeux toujours aussi dépourvus de toute expression, puis disparut derrière le rideau.
En entendant les voix étouffées et les paroles incompréhensibles, Draco se rendit compte que le rideau était protégé par un sort d'insonorisation. Il regarda un moment les silhouettes qui se découpaient en ombres chinoises sur le tissu blanc, puis se rhabilla en vitesse.
Rester à moitié nu, seul avec Ombrage, très peu pour lui. Finissant de fermer sa robe d'uniforme, il se dirigea vers la porte de l'infirmerie.
- Hum-hum. Où croyez-vous aller comme ça, Draco ?
Il tressaillit. Il avait horreur de la manie que cette femme avait de toujours l'appeler par son prénom. Mais d'après elle, vu qu'ils devaient tous " partager les joies et les malheurs de leurs existences " il était plus " convivial " de s'appeler par leurs prénoms.
- Je vais rejoindre ma salle commune, Miss Ombrage.
Il insista sur le " Miss Ombrage " mais elle ne parut pas comprendre.
- Votre camarade vous a attendu pendant que vous étiez avec Mme Pomfresh, il serait plus aimable de l'attendre à votre tour, Draco.
Le sang de Draco ne fit qu'un tour.
- Premièrement, Potter ne m'a attendu, il a attendu son tour. Deuxièmement, je n'en ai rien à faire que Potter me trouve " aimable " ou non, et troisièmement...
Il allait lui ordonner de ne plus l'appeler par son prénom, mais il fut interrompu par le Potter en question, qui se retrouva nez à nez avec lui en sortant de derrière le rideau, ses vêtements à la main.
Les yeux verts désespérément vides le regardaient, et dans son attitude et son visage impassible, Draco comprit qu'Harry attendait qu'il lui cède le passage.
Draco fut un instant étonné que Potter retrouve un comportement plus gryffondoresque (quoique moins bruyant) refusant de laisser passer un Serpentard, mais il réalisa bien vite que Potter attendait simplement qu'il se pousse car il lui bloquait le passage.
Le blond se recula d'un demi pas, et Potter eut juste la place de passer, mais il ne put éviter à son épaule nue de frôler le torse de Draco.
Le Gryffondor se rhabilla en vitesse, pendant qu'Ombrage leur parlait de choses que Draco n'aurait pu répéter même sous véritasérum, et filèrent.
Dans le couloir, ils saluèrent rapidement le professeur Uphir, et se dirigèrent vers la partie principale du château.
Les couloirs étaient déserts, et seuls leurs pas résonnaient dans le silence.
Draco avait pris un peu d'avance et marchait quelques pas devant le Gryffondor. Il sentait le regard de celui-ci dans son dos.
Il se força à ne pas accélérer le pas, il ne devait pas fuir. Pas que ce regard, bien qu'appuyé, soit désagréable, mais il n'avait pas l'habitude qu'on le regarde ainsi. Pour tout dire, en général c'était lui qui adressait ce genre de regard.
Ce fut avec soulagement, mais en même temps presque à regret que Draco vit l'escalier qui descendait jusqu'à la salle commune des Serpentard, alors que le Gryffondor devait longer encore un couloir avant d'arriver jusqu'à sa tour.
En s'engageant sur les premières marches, Draco entendit les pas de Potter s'arrêter. Il s'interdit de faire volte-face pour voir ce que faisait ce damné Gryffondor, mais en sentant le regard s'intensifier sur sa nuque, il ne put s'empêcher de se retourner.
Potter s'était arrêté en haut des escaliers et le regardait, les bras croisés.
Et toujours aucune émotion dans ses yeux.
Draco n'était pas d'humeur à se lancer dans un de leurs duels du " je ne détournerais pas le regard avant toi " avec Potter. Que celui-ci s'imagine qu'il avait gagné, grand bien lui fasse, ça le changerait...
Le Serpentard reprit sa descente, sentant toujours le regard de Potter dans son dos. Arrivé aux pieds de l'escalier, il s'engagea dans un couloir, mais n'avait pas entendu les pas du Gryffondor résonner à nouveau.
A suivre...
Pffiou... Fini ! Je n'en voyais pas la fin, de ce chapitre ! D'autant que je m'étais dit que je vous le posterais deux semaines après le précédent... Mais bon, avec les vacances et tout ça c'est dur dur de savoir quand écrire !
Et SVP, s'il y a un chapitre à reviewer, c'est bien celui-là ! Cette scène était prévue depuis loonnnnngtemps, car c'est un tournant dans la relation entre deux personnages dont je tairais le nom, mais ne sachant pas du tout comment me débrouiller, j'y suis allée en free style complet, je ne pensais certainement pas en faire un chapitre à elle toute seule ! Pour tout dire, je ne pensais pas du tout faire un truc dans ce genre, et je me suis rendue compte en l'écrivant que finalement la visite de servait à rien d'autre qu'à remplir des pages. Donc je ne sais pas du tout ce que ça donne.
Alors SVP dites-moi ce que vous en pensez, que ce soit bon ou mauvais !
