Disclamer : Les personnages et les lieux d'Harry Potter ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de J.K.Rowling. La seul personnage qui m'appartienne est Whilelmina Evans car c'est moi qui l'ai créée ( fierté maternelle).

Chapitre trois : La Marque des Tenebres.

La semaine, puis le mois passèrent. Le petit train-train habituel s'installa à Poudlard, chacun vaquant à ses occupations quotidiennes. Les cours se passaient normalement, troublés par quelques incidents familiers en cour de Potion ou en Métamorphose. Les 7èmes années préparaient activement leurs Aspics, les 4èmes leurs Buses. Tout ce petit monde étudiant ne se préoccupait que d'apprendre, s'amuser ou flirter pour certain. Rien, mis à part l'interdiction de jouer au Quidditch, ne laissait présager que le monde des sorciers se préparait à une nouvelle guerre contre le Mal. Harry soupira, penché sur son devoir de Potion. Il devait certainement être le seul à se préoccuper de Voldemort. Mis à part Dumbledore et tous les membres de l'Ordre du Phénix, bien évidemment. Même Ron et Hermione semblaient insouciant, riant entre eux, se lançant des vannes quelques fois. Leur relation semblait s'être considérablement améliorée : ils ne se disputaient plus à tout bout de champ et Harry voyait bien qu'ils faisaient de gros efforts pour ne pas se crier dessus quelques fois. Le jeune homme n'était pas dupe, il savait que ses deux amis faisaient ça pour lui. Mais, d'une certaine façon, ça leur était aussi bénéfique. Cette seule pensée arracha un faible sourire au Survivant : qui sait, peut-être qu'ils finiront par se l'avouer… ? Son regard se posa sur son devoir et il soupira de nouveau. Dieu, qu'il détestait cette matière !! Ou alors, étais-ce le prof ? Oui certainement ! Il faut dire que ce sadique de Rogue n'avait jamais été tendre avec lui, bien au contraire ! Le souvenir de ce qu'il avait vu dans la Pensine l'année dernière lui revint. Il avala sa salive à la pensée de la scène dont il avait assisté : le souvenir de son père martyrisant Rogue lui arracha un léger tremblement. Il ferma les yeux et respira à fond. Ce n'était vraiment pas le moment de penser à ça, il avait à devoir à faire qu'il devait rendre dans une heure. Une boule se forma dans son estomac, il se maudit intérieurement. Mais quelle idée d'accepter une autre partie d'échec avec Ron ?!!! Ils y avaient passé toute la soirée et il se retrouvait maintenant, à 7h00 du mat' à essayer désespérément de faire ce foutu exercice ! En remarque, cette partie d'échec l'avait détendu et il avait pu pour une fois s'amuser et arrêter de broyer du noir. Il essayait de faire des efforts pour ne pas penser à Sirius et à Voldemort, pour ne pas déprimer, pour ne plus pleurer. Et, quelques fois, surtout depuis quelques temps, il y arrivait. Il se sentait plus joyeux, ses soucis disparaissaient quelques minutes et enfin, il se remettait à vivre. Harry se prit la tête entre les mains :

Hermione, à l'aide, grogna-t-il.

Un bruit lui fit tourner vivement tourner la tête.

Merlin existe ! s'écria-t-il en souriant.

Devant lui, descendant les escaliers, se tenait Hermione Granger, habillée, lavée, coiffée, et toute étonnée de voir son meilleur ami debout à cette heure matinale et devant un devoir.

Salut, fit le jeune homme.

Qu'est-ce que tu fais là ? réussit-elle à articuler.

Oui, moi aussi j'ai bien dormi Hermione, répondit Harry, l'air sarcastique.

La jeune femme sourit :

Excuse-moi. Bonjour Harry, belle journée n'est-ce pas ?

Le jeune homme lui rendit son sourire :

Effectivement, mais pour le moment je suis coincé ici à cause d'un stupide devoir de Potion !

Hermione écarquilla les yeux :

Le devoir de Potion ?! Celui que l'on doit rendre tout à l'heure ?!!

Harry fit un petit signe affirmatif de la tête.

Tu ne l'as pas encore fait ?!!

Ben…

Harry, fit-elle en secouant la tête d'un air de reproche. Tu ne réussiras pas tes Aspics comme ça.

Excuse-moi mais les Aspics, ce n'est que l'année prochaine !!

Les bonnes habitudes se prennent dès maintenant.

Les deux jeunes gens se regardèrent un instant, puis Harry pencha la tête sur le côté, prit un petit air abattu et fit, suppliant :

Mione, c'est horrible je ne comprends rien, cette matière me sort par les trous de nez, je peux pas la voir en peinture…

C'est plutôt le prof que tu ne peux pas voir en peinture, fit-elle remarquer avec un petit sourire.

Oui, c'est vrai, mais toi non plus ! S'il te plaît Mione, aide-moi !!

Ce n'est pas sérieux Harry !

Je sais, mais…je te jure que c'est la dernière fois !

Hermione leva un sourcil :

C'est drôle, j'ai comme l'impression d'avoir déjà entendu ça quelque part . A moins que ce ne soit Ron…

Harry lui lança un regard noir. Hermione poussa un profond soupir. Elle s'avança vers lui, prit son parchemin et griffonna quelque chose dessus. Elle lui rendit.

Excuse-moi, mais je ne peux pas t'expliquer en détail, je n'ai pas le temps. Lis-ça et tu comprendras ce qu'il te demande.

Pourquoi ? fit le jeune homme, étonné.

Hermione fronça les sourcils :

Ben parce que je te le dis…

Harry se mit à rire, ce qui ravit la jeune femme. Elle était soulagée de l'entendre rire ainsi, même si c'était pour se moquer d'elle.

Non ! Je veux dire, pourquoi n'as-tu pas le temps ?

Comprenant son erreur, elle se mit à rire aussi :

Oh, j'ai dit à Thomas Hamilton de Serdaigle que je l'aiderais pour son devoir de Métamorphose et j'ai rendez-vous avec lui au petit déjeuner. D'ailleurs, je risque de ne pas manger avec vous.

Thomas Hamilton ? Ce n'est pas le grand blond aux beaux yeux marron que toutes les filles adorent ? (ben oui, c'est beau aussi les yeux marrons !! D'ailleurs, vive les yeux marrons !!)

A son grand étonnement, Harry vit sa meilleure amie rougir un peu avant de se reprendre et dire d'un ton neutre :

Oui et alors ?

Rien, répondit-il.

Puis il murmura pour lui-même :

Mais quand Ron va savoir ça…

Quoi ?!

Harry releva les yeux vers elle et sourit :

Non, rien, je parlais tout seul. Bon ben merci et bon courage avec Hamilton !

Hermione fit son plus beau sourire :

Merci !!

Elle tourna les talons et sortit de la salle commune, laissant un Harry légèrement contrarié.

Hermione avait un sourire léger aux lèvres tandis qu'elle descendait allégrement les escaliers. Son sourire s'élargit lorsqu'elle aborda le grand couloir qui menait à la Grande Salle et vit que Thomas Hamilton était déjà là à l'attendre pour son premier cours. Venir si tôt le matin prendre son petit déjeuner n'était pas inhabituel pour Hermione. Au contraire, il lui arrivait souvent de se lever à l'aube et de venir ici vers 7h00 pour pouvoir bénéficier du calme encore endormi du château. Elle pouvait ainsi prendre tranquillement son petit déjeuner en lisant un livre ou en rêvassant, sans Ron ou Harry pour l'embêter ou la distraire, sans le brouhaha assourdissant qu'accompagnait tout les élèves de cette école. Elle attendait ensuite ses deux meilleurs amis pour finir de manger avec eux et pour discuter. Bien sûr, elle n'était pas seule : quelques élèves venaient comme elle profiter du calme le matin. Ils n'étaient jamais nombreux, pas plus d'une dizaine, et respectaient tous l'envie de silence de chacun. Hermione appréciait énormément cela. Parmi ces élèves, la jeune femme avait remarqué la présence de la nouvelle Serpentard, Whilelmina Evans. Ca ne l'avait pas du tout étonnée, à vrai dire, la jeune fille semblant réservée et solitaire. Elle s'asseyait la plupart du temps à la table de sa maison et prenait son petit-déjeuner en lisant, puis elle s'éclipsait tout juste avant que les autres élèves n'arrivent, notamment les Serpentards. Depuis le cours de Métamorphose, elles ne s'étaient plus jamais adressé la parole. En fait, Hermione s'en fit la réflexion, Whilelmina n'adressait la parole à personne, mis à part peut-être Malefoy ou Zambini de temps en temps mais pour s'insulter. Elle ne semblait pas avoir d'ami, mais plutôt quelques ennemis. « Pauvre fille » pensa Hermione. Elle au moins avaient deux amis qui tenaient à elle et des camarades qui lui parlaient. De plus sa maison était vraiment soudée. Elle arriva enfin auprès d'Hamilton qui lui fit un sourire charmeur.

Prête ?

Hermione fit un petit signe de la tête :

Allons-y.

Ils se dirigèrent tout deux vers la Grande Salle en parlant de tout et de rien. Hermione fut presque surprise de la facilitée de parler avec lui. Il semblait plein d'entrain et de bonne volonté, là où d'autres auraient maugréer et râler. Elle se mit à rire à une de ses blagues. « Il est presque aussi drôle que Ron » se surprit-elle à penser. Ils arrivèrent en vue de la Grande Salle. Devant se trouvait déjà quelques personnes dont Whilelmina Evans. Anna Sarrow, une Gryffondor de 7ème années, arriva très vite après eux. C'était elle qui s'occupait d'ouvrir, en l'absence des professeurs la Grande Salle. Dumbledore lui en avait donné la permission.

Bonjour Hermione, fit Anna en souriant.

Bonjour Anna. La salle n'est pas encore ouverte ?

Oh si, je vais l'ouvrir, ne t'inquiète pas.

La jeune femme se dirigea vers les grandes portes qui fermait la salle, prononça un mot tout doucement et poussa les grands battants. Hermione retint son souffle : elle avait toujours trouvé grandiose et magnifique l'ouverture des énormes portes en bois de la Grande Salle. Ce mouvement était magique et époustouflant. Mais là, quelque chose clocha. Il y eut un bruit assourdissant, puis une sorte d'appel d'air puissant qui fit reculer Hermione et Thomas de quelques pas. L'air devint brûlant et Hermione entendit Anna se mettre à crier. Avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, Thomas attrapait Hermione par le bras et la mettait à l'abri. Hermione réussit à se dégager de l'étreinte du Serdaigle et regarda la scène avec horreur : de grandes flammes jaunes et rouges léchaient le seuil et les murs de la Grande Salle. Tout le monde s'était plaqué contre le mur du couloir en se protégeant le visage, sauf Anna qui était étendue sur le sol, la tête entre les mains, hurlant de douleur.

ANNA !!! s'écria Hermione.

Elle se leva et, bravant la chaleur et la proximité des flammes, se dirigea en courant vers sa camarade, la prit par les épaules et la traîna à l'abri.

Mon dieu, Anna… murmura Hermione en s'agenouillant à côté d'elle.

La jeune fille maintenait ses deux mains plaquées sur son visage. Sa respiration était saccadée, entrecoupée de sanglot et de gémissement de douleur. Hermione prit l'une des mains de son amie et murmura :

Anna, s'il te plaît, laisse-moi voir.

Poussant un long sanglot, la Gryffondor écarta ses mains de son visage brûlé. Hermione écarquilla les yeux d'horreur. Le visage de la jeune femme n'avait plus rien d'humain, seul ses yeux bleu et humide de douleur et de peur laissait deviner la jeune fille qu'elle avait été. Anna gémit de douleur en fermant les yeux puis les rouvrit et sanglota :

Hermione, j'ai mal…

Reprenant ses esprits, la brillante Gryffondor cria :

VITE, J'AI BESOIN D'AIDE !!!

Sortant de leur torpeur, les autres élèves se précipitèrent vers elles. Hermione prit les choses en main :

Thomas, il faut tout de suite aller chercher Pomfresh, Anna a besoin de soin. Elise, je veux que tu ailles prévenir McGonagall et Dumbledore et toi, John, va chercher Kelweg. On ne sait pas qui a provoqué cet incendie. Allez !!

Les élèves s'éparpillèrent. Il ne restait dans le couloir plus qu'Hermione, Anna et Whilelmina qui regardait le feu avec attention. Hermione se tourna vers sa camarade blessée et lui sourit, confiante :

Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.

Les yeux d'Anna cillèrent mais la jeune fille ne dit rien. Elle n'en aurait de toute façon été incapable, le moindre mouvement facial la faisant horriblement souffrir. Hermione jeta un coup d'œil à Whilelmina et la vit avec horreur s'approcher du feu.

Qu'est-ce que tu fais ?

La Serpentard se tourna vers elle et répondit calmement :

Il faut l'éteindre.

Quoi ?!! Non, Evans, il faut attendre que les professeurs soient …

Mais elle ne put ajouter quoi que ce soit : Whilelmina avait sortit sa baguette magique et prononça une formule. Les flammes peu à peu se tassèrent, pour disparaître complètement, laissant derrière elles des cendres et une odeur acre de fumée et de bois brûlés. Hermione écarquilla les yeux :

Comment as-tu fait ?

Whilelmina ne répondit pas. Elle regardait attentivement à l'intérieur de la Grande Salle, tentant de voir quelque chose à travers l'épaisse fumée.

Granger, je crois qu'il y a quelqu'un. Je vais aller voir.

Quoi ?!! NON, IL N'EN EST PAS QUESTION !!! EVANS, REVIENS, C'EST TROP DANGEREUX !!

Hermione eut beau hurler, Whilelmina ne l'entendit pas de cette oreille. Elle pénétra dans la salle et disparut derrière un rideau de fumée grise.

Whilelmina eut l'impression de pénétrer dans un rêve. « Ou plutôt un cauchemar. » pensa-t-elle en trébuchant contre un bout de bois calciné. L'atmosphère était ouaté, oppressante. La jeune femme ne voyait pas plus loin que le bout de son nez et ses yeux piquaient affreusement. La fumée la faisait tousser et elle dut mettre un mouchoir devant son nez pour respirer. La chaleur était insupportable et de grosses gouttes de sueur perlait son front. Elle plissa les yeux et se concentra. Lorsqu'elle avait éteint l'incendie et regardé à l'intérieur de la Grande Salle, elle avait eu la nette impression qu'il y avait quelqu'un. Une forme fugace, étendue par terre, au milieu des débris. Elle avait très vite disparu derrière le rideau de fumée acre et Whilelmina avait cru rêvé. Cependant, elle voulait en avoir le cœur net. Elle trébucha de nouveau et se cogna le genou contre une table. La douleur la fit grogner et elle regarda attentivement autour d'elle. Elle ne s'était pas rendu compte que cette salle était aussi grande. « Elle porte vraiment bien son nom » se dit-elle. Contournant la table, elle essaya de se repérer. Un éclat rouge et or attira son regard. Le drapeau des Gryffondor, à moitié calciné, pendait lamentablement au-dessus de la grande table ébène de la maison. Whilelmina sentit une boule d'angoisse se former dans son estomac. Elle tourna la tête vers la gauche et chercha du regard le drapeau des Serpentard, mais ne le trouva pas. Elle fronça légèrement les sourcils et continua son chemin, un étrange sentiment lui nouant l'estomac. Elle trébucha encore, mais, toute à ses pensées, ne réussit pas à se rattraper. La jeune femme. tomba de tout son long sur le sol, s'égratignant le bras au passage.

Merde, grommela-t-elle.

Prenant appui sur le banc de la table des Gryffondor, elle se releva. Son regard rencontra alors celui de quelqu'un d'autre, son cœur cessa de battre une fraction de seconde pour reprendre à un rythme éfreiné : une fille était étendue sur la table, la bouche et les yeux grands ouverts dans une expression de peur et d'horreur, son uniforme de Gryffondor lacéré, déchiqueté et brûlé. Whilelmina recula précipitamment, ne pouvant détacher ses yeux de ceux de la fille. Elle avait un regard vide, creux et terne. Le regard d'une morte.

Miss Evans !!

Whilelmina sursauta et tourna la tête, réussissant à se détacher de la défunte.

Par Merlin, c'est pas vrai…murmura Kelweg en arrivant près de la Serpentard et en découvrant le corps. Elle est … ?

Oui, je crois, professeur.

Bon sang…

Il regarda autour de lui, revint sur la Gryffondor puis sur la Serpentard. Il fronça les sourcils.

Miss Granger m'a dit que vous aviez éteint le feu et que vous êtes entré dans la salle parce que vous pensiez qu'il y avait quelqu'un. Comment…comment l'avez-vous su ? On n'y voit goutte ici !!

Je…bredouilla Whilelmina.

Elle se sentit rougir et la boule d'angoisse revint lui plomber l'estomac. L'arrivée de Dumbledore derrière Kelweg la sortit d'affaire.

Professeur Kelweg, examinez-moi cette salle de fond en comble s'il vous plaît, je ne veux pas qu'un autre incident n'arrive, ordonna-t-il calmement.

Le professeur s'éloigna tout en jetant un drôle de regard à Whilelmina. Dumbledore se tourna vers la morte et soupira tristement.

Il fallait s'y attendre, murmura-t-il pour lui-même.

Whilelmina le regarda, inquiète, enlever sa cape et la poser sur le corps de la Gryffondor.

Dumbledore, …commença la Serpentard.

Le directeur se tourna vers elle et la regarda droit dans les yeux :

Miss Evans, je veux vous voir, vous ainsi que Miss Granger dans mon bureau.

Il se retourna, prit sa baguette et sortit de la Grande Salle en faisant léviter le corps devant lui. Whilelmina resta un instant immobile, les yeux dans le vide, avant de se décider à bouger et à suivre son directeur.

Lorsque Harry pénétra dans le bureau de Dumbledore, il fut assez étonné de voir qu'Hermione et Whilelmina Evans s'y trouvait, ainsi que McGonagall, Kelweg et Rogue. Dumbledore se détourna de la fenêtre et sourit à Harry qui regardait ce petit comité d'un air perplexe.

Entrez Harry, n'ayez pas peur.

Le jeune homme passa le seuil de la porte et se dirigea, un peu hésitant vers le fauteuil que lui désignait de la main son directeur, à côté d'Hermione. Celle-ci lui fit un triste sourire et Harry senti son cœur battre plus vite et une boule se former dans son estomac.

Je suppose, Harry, que vous ne savez pas pourquoi je vous ai demandé de venir dans mon bureau ? commença Dumbledore

Harry secoua la tête :

Non, je suis venu dès que j'ai su que vous me demandiez. Mais…j'ai…j'ai entendu parler d'un incendie.

Un incendie ?

Oui, souffla Harry.

Il jeta un regard incertain à Hermione mais celle-ci ne le regardait pas.

Oui, effectivement, il y a eu un incendie. La Grande Salle a brûlé.

La Grande Salle ?

Harry manqua à moitié de s'étouffer.

Mais…comment ? Qui ? Enfin…

Dumbledore se tourna vers le professeur Kelweg qui poussa un bref soupir :

Nous pensons qu'il s'agit d'un incendie criminelle.

Bien sûr que ç'en est un ! fit Hermione avec force. Il y a eu une morte !

Le professeur McGonagall lui jeta un regard sévère et lui intima l'ordre de se taire. Harry ne comprenait plus rien :

Attendez, l'incendie a fait un mort ?

Non, pas exactement…

Alors que s'est-il passé ?

Les quatre adultes se regardèrent un instant. Dumbledore se tourna vers Hermione :

Miss Granger, s'il vous plaît, reprenez votre récit.

Harry regarda son amie, perplexe. Hermione prit une profonde respiration et commença à raconter ce qui s'était passé.

…et Ev…euh, Whilelmina a trouvé le corps de Cindy Halley dans la Grande Salle, conclut-elle.

Harry secoua la tête, abasourdi :

Vous…Vous voulez dire… ?

J'en ai bien peur, Harry, répondit Dumbledore à la question muette du jeune homme.

Et il y a plus : j'ai examiné le corps de la petite et, j'ai trouvé ceci, interrompit Kelweg.

Il sortit sa baguette magique, dessina une forme complexe dans les airs et une image tremblotante apparut. On voyait une marque noire incrustée dans une chair rose pâle : une tête de mort avec un serpent lui sortant de la bouche. Harry eut un haut-le-cœur de surprise et d'horreur, Hermione se mit à frémir sur sa chaise, seule Whilelmina resta stoïque, regardant froidement l'image devant elle.

Elle se trouvait sur la poitrine de Cindy. Ils ont certainement dû lui faire alors qu'elle était encore vivante.

Pauvre petite, murmura McGonagall en réprimant un frisson d'horreur.

Mais…mais comment ont-ils pu… ? commença Harry tout en ne quittant pas des yeux la Marque des Ténèbres qui flottait dans le bureau.

C'est ce que nous nous demandons tous.

D'autant plus que seul un Mangemort peut faire apparaître cette…chose, fit remarquer le professeur de Défense contre le Mal.

Le regard d'Harry se porta directement sur Rogue, dans un coin de la pièce, qui regardait fixement la marque. Dumbledore surpris le regard du jeune homme et secoua la tête :

Vous auriez tord de penser cela, Harry.

Pourquoi ? Il a été un Mangemort, non ? fit-il remarquer violemment.

Les mots étaient sortis avant même qu'il ne s'en rende compte et le jeune homme sentit son cœur battre plus fort. Le regard froid de Rogue se tourna vers lui.

J'ai pourtant confiance en lui et vous devriez en faire autant. Vous le savez, Harry, autant que moi, il faut s'allier et construire de solide lien entre nous pour réussir à vaincre le Seigneur des Ténèbres. Vous n'y arriverez pas complètement seul, ajouta le directeur.

Harry vit, du coin de l'œil, Hermione s'agiter et froncer les sourcils. Elle jeta un coup d'œil à Harry puis à Dumbledore. Ce dernier soupira :

Quoi qu'il en soit l'heure est grave. Le Seigneur des Ténèbres a réussi à nous atteindre aujourd'hui. Il y a eu une morte, ne l'oublions pas. Et ce n'est qu'un avertissement.

Un silence suivit cette déclaration. Un silence lourd, difficile à supporter pour Harry. Tout le monde était plongé dans ses pensées, l'air sinistre. La voix de Whilelmina Evans s'éleva :

Que comptez-vous faire ?

Le visage bienveillant de Dumbledore se tourna vers elle et la scruta :

Veiller à ce que ça ne se reproduise plus..

Hermione s'agita :

C'est tout ? Vous ne voulez pas retrouver celui qui a fait cela ?

Whilelmina eut un rire sans-joie :

Je doute qu'il soit encore ici.

Kelweg hocha la tête :

Le crime a du se produire dans la nuit. Tout à été préparé dans la nuit, et peut-être même avant. Le ou les Mangemorts sont certainement déjà loin à l'heure qu'il est.

Vous pensez qu'ils sont plusieurs ? demanda Harry avec angoisse.

Je n'en sais rien. Une chose est sûre, Vous-Savez-Qui a réussi à trouver le moyen de pénétrer dans l'école, qui sait ce qui peut arriver maintenant.

Dumbledore regarda Harry et soupira tristement :

Je vais devoir prendre des mesures drastiques, pour le bien de l'école.

Harry sentit un frisson le parcourir de part en part. Hermione s'étrangla :

Plus qu'elle ne le sont déjà ?

Je le craint, Miss Granger. Nous sommes en guerre.

La jeune femme resta songeuse. Whilelmina se redressa :

Non, vous êtes en guerre !

Tout le monde se tourna vers elle, étonné.

Moi, je n'ai rien demandé, poursuivit-elle.

Dumbledore la regarda :

Que voulez-vous dire ?

Ne faîtes pas de l'école un bastion de la lutte contre le Mal, Dumbledore. La plupart des élèves ici sont, certes, effrayés par ce qui se passe, mais ils veulent surtout finir leurs études en sécurité et assurer leur avenir. Pas s'engager dans une guerre.

Harry grinça des dents : il détestait le ton que la jeune femme prenait avec le directeur.

Ils n'auront aucun avenir avec Voldemort au pouvoir, fit remarquer McGonagall.

Whilelmina fit semblant de ne pas l'avoir entendu et continua :

Dumbledore, comptez-vous créer une Armée de Dumbledore en choisissant les meilleures de vos élèves comme soldat ?

Hermione poussa un cri de surprise et d'indignation. Harry serra les poings et s'écria :

Tu ne sais pas de quoi tu parles !!

Dumbledore étendit ses bras :

S'il vous plaît !

Il se tourna vers Whilelmina :

Je ne demanderais jamais à mes élèves de s'engager dans une telle bataille. Mon seul souci est de les protéger de la menace de Voldemort ( McGonagall, Rogue et Kelweg frémirent) et c'est ce que j'essaye de faire depuis deux ans. Beaucoup de choses vous dépassent, Miss Evans.

Je veux bien vous croire, murmura-t-elle.

Bien, alors cette discussion est close, bien que je trouve vos inquiétudes légitimes.

Il soupira :

Miss Granger, Miss Evans, je vais vous demander de rejoindre vos salle commune et d'attendre avec les autres que nous prenions une décision. Je vais aussi vous demander de ne rien dire ou révéler sur ce qui s'est passé ce matin et sur ce qui a été dit dans cette pièce. Rien ne sert d'ajouter la panique à ce drame.

Hermione et Whilelmina se levèrent et se dirigèrent vers la porte. Hermione jeta un coup d'œil inquiet et perplexe à Harry. Le jeune homme articula sans bruit un « J'arrive » encourageant. Son amie ne devait rien comprendre à ce qui se passait entre lui et Dumbledore et Harry se promis à éclaircir ce point avec elle. Les deux jeunes femmes disparurent. Dumbledore se tourna vers les professeurs :

Severus, Minerva, rejoignez vos classes s'il vous plaît et essayez de répondre de façon la plus rassurante aux questions des enfants. Adrian, continuez d'user de vos talents d'Aurore pour découvrir comment ces Mangemorts ont procédé. Je pense que le Ministère enverra quelques collègues pour vous aider. Je vous préviendrais.

Les 3 professeurs baissèrent la tête et s'éclipsèrent. Dumbledore se tourna vers Harry et le regarda :

Bien…Harry, autant ne pas passer par quatre chemins : l'école est trop dangereuse pour toi.

Quoi ?!

Ce que Voldemort veut faire avec le genre d'action de ce matin est de m'intimider, me montrer qu'il eut m'atteindre jusqu'ici. Et je dois avouer que je suis inquiet. Pour l'école et aussi pour toi.

Vous pensez… ?

Qui sait ce que Voldemort est capable de faire après ça. Je ne peux pas prendre le risque de mettre ta vie en danger, Harry.

Le jeune homme le regarda et il eut la certitude que sa présence à l'école était comptée. Dumbledore prit une profonde inspiration :

Harry, j'aurais préféré prendre cette décision bien plus tard, mais, vu les circonstances, le temps presse.

Quelle décision ?

Je songeais t'envoyer t'entraîner avec des Aurores expérimentés loin de l'école afin que tu sois prêt le jour J. Je ne pensais pas le faire maintenant car je te l'avoue, je ne suis pas sûr que tu sois prêt à ça. Mais, aujourd'hui, les données sont différentes. Il faut que tu commences ta formation.

Harry déglutit :

Quand ?

Je ne sais pas encore, tout ne tient pas de moi. Il faut réunir les Aurores, le Grand Conseil,… Mais, je pense que tu partirais dès le mois prochain.

Le mois prochain ?

Oui.

Où ?

Tu le sauras dès que tu seras là-bas.

Le jeune homme sentit ses yeux le piquer. Il baissa la tête et passa une main sur son visage.

Harry, je suis désolé. Sois sûr que si ça ne tenais qu'à moi, j'attendrais encore, mais…

Dumbledore, coupa-t-il, c'est…c'est mon destin. J'irais là-bas si vous me le demandez, s'il le faut. Je…je ferais tout mon possible pour accomplir ma tâche.

Dumbledore hocha la tête, l'air grave :

J'en suis certain, Harry.

Le jeune homme leva les yeux vers lui :

Dumbledore, puis-je vous demander quelque chose ?

Bien sûr.

Je…je voudrais dire la vérité à mes amis.

La vérité ? Je ne saisis pas…

Cette histoire de prophétie, et tout. Ils ne sont pas au courant. Je voudrais, avant de partir, qu'ils puissent connaître la raison de mon départ. Et aussi…

Il hésita un instant et lança un coup d'œil anxieux à son directeur :

Et aussi, que vous veillez à ce qu'aucun mal ne leur soit fait…je veux dire…

Ne vous inquiétez pas Harry, Hermione et Ron seront en sécurité, j'y veillerais personnellement.

Merci… Hum, je suppose qu'ils ne seront pas au courant de ma destination ?

Hélas, non. Nous ne pouvons pas prendre ce risque. Je suis désolé.

Ce n'est pas grave.

Il se secoua la tête d'un air songeur, puis sourit :

Merci.

Dumbledore le regarda un instant, surpris, puis lui rendit son sourire :

Non, Harry, c'est moi qui vous remercie.