Disclaimers : Les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas. Seul le personnage de Whilelmina Evans est de ma création. Donc voilà, bonne lecture !!
Chapitre quatre : Revelations et consequences.
Lorsque Harry rentra enfin dans sa salle commune, le cœur lourd, tous les regards convergèrent vers lui. Tous et toutes étaient réunies dans la salle commune, attendant dans une effervescence insoutenable la confirmation des rumeurs et la décision des professeurs. Hermione et Ron se levèrent et se dirigèrent vers lui, l'air inquiet, sous le regard curieux des élèves :
Harry, c'est vrai ? Il y a eu une attaque des Mangemorts ? demanda Ron, fébrile.
Le jeune homme ne répondit pas et se tourna vers le professeur McGonagall qui s'approchait de lui :
Professeur, Dumbledore m'a demandé de vous dire que les cours reprendront dès demain et que les repas se dérouleraient dans les salles communes en attendant que la Grande Salle soit de nouveau présentable. Il souhaite aussi s'exprimer sur les évènements dès que possible.
Bien, merci Harry. Je pense que Miss Granger et M. Weasley vous ont gardé quelques toast, allez donc prendre votre petit-déjeuner.
Le jeune homme fit une grimace : à vrai dire, il n'avait pas très faim. Il se laissa entraîner par Hermione et Ron qui prirent d'autorité une pile de toast et l'emmenèrent dans un coin tranquille et loin des oreilles indiscrètes.
Alors ? demanda Ron.
Harry poussa un bref soupir.
Il y a eu un incendie dans la Grande Salle.
Là tu ne m'apprends rien, répliqua le rouquin. Il baissa la voix. Ce que je veux savoir, c'est si c'est encore un coup de Tu-Sais-Qui !
Harry jeta un coup d'œil interrogateur à Hermione. Celle-ci ne fit que hausser les épaules. Le jeune homme se passa une main sur le visage et murmura :
Allons ailleurs.
Ils se levèrent discrètement et rentrèrent dans le dortoir des garçons. Ils se dirigèrent vers le lit d'Harry et s'y installèrent. Hermione prononça un sort d'isolement et Ron se tourna vers Harry, les yeux brillants, avide de savoir. Le jeune homme prit une profonde respiration et lâcha :
Ce sont des Mangemorts.
Ron grimaça. Hermione continua :
On ne sait pas comment ils sont entrés, ni comment ils ont procédés. Ce qu'on sait, c'est qu'ils ont tué une élève, l'ont certainement torturée et ont déclenché un incendie dans la Grande Salle.
Ils…ils ont tué quelqu'un ? ! McGonagall n'en a pas parlé !!!
Non, je suppose que c'est une décision de Dumbledore. Pour ne pas affoler les élèves.
Mais…
Dumbledore va certainement tout expliquer tout à l'heure, interrompit Harry.
Ron secoua la tête, un air d'incompréhension total sur le visage. Harry sourit tristement : « Il est déjà catastrophé, comment va-t-il réagir lorsqu'il saura la vérité ? »
Qui est-ce ? On la connaissait ? demanda le rouquin d'une voix faible.
Cindy Halley, une Gryffondor de 3ème année. Je…je ne la connaissais pas, mais je crois que Ginny si, avoua Hermione faiblement.
Ron déglutit difficilement :
Oui, elles…elles étaient souvent ensemble. Je crois qu'elle était…moldu.
Alors ce n'est pas étonnant, murmura Harry tristement.
Un long silence poignant s'installa. Tout à coup, Ron s'exclama :
Bon sang !!! MAIS QU'EST-CE QUE DUMBLEDORE PENSAIT ? !!
Ron…commença Hermione.
Il devait bien savoir que ça pourrait arriver !!! Alors pourquoi il n'a rien dit ? ! pourquoi il n'a rien fait ? !
Ron, interrompit Harry calmement, Dumbledore était tout à fait conscient de ce risque. Il le prenait en compte.
Alors qu'est ce qu'on fait ici ?
On vit ! répondit le Survivant. On montre à Voldemort que le monde ne s'arrête pas de tourner à cause de lui ! Nous sommes là pour préserver l'avenir de ce monde.
Ron et Harry se regardèrent intensément.
Pour qu'après moi, il puisse exister, ajouta le Survivant faiblement.
Hermione fronça les sourcils. Ron se recula, un air de totale incompréhension sur le visage.
Qu'est-ce que tu veux dire ? fit-il.
Harry poussa un long soupir et baissa la tête.
Je sais…je sais que j'aurais dû vous le dire depuis longtemps, mais…
Il releva la tête et sourit tristement :
…mais avec tout ce qui s'est passé, je…je n'en ai ni eu le courage ni l'envie. Je…je ne voulais pas vous imposer ça.
Nous imposer quoi ? fit Hermione, de plus en plus perplexe.
« Le moment est venu" Harry prit une profonde respiration, son courage à deux mains, et se lança :
Je suis le seul…à pouvoir détruire Voldemort, déclara-t-il dans un souffle.
Quoi ? !! s'écria Ron.
Hermione secoua la tête :
Harry, tu ne peux pas dire ça !! Tu n'est pas le seul à lutter contre Tu-Sais-Qui, il y a l'Ordre, les Aurores et tout…Je sais que le Seigneur des Ténèbres est ton ennemi juré et veut ta mort, mais…
Hermione, non, tu ne saisis pas. Ce…ce n'est pas du tout ça…
Il poussa un petit soupir et se passa une main sur le visage. D'une voix enrouée et grave, il reprit :
Il y a longtemps, avant ma naissance, au-dessus du bar de La Tête de Sanglier a été prononcé une prophétie. Elle me concernait…Enfin, …elle concernait un enfant né, il y a près de seize ans, à la fin du mois de juillet et dont les parents avaient par trois fois défiées Voldemort.
Il marqua une pose et scruta ses deux amis. Aucun d'eux ne réagirent, attendant qu'il continue.
Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche…il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défiées, il sera né lorsque mourra le septième mois…et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore…et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit…Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois…Voilà, ce que disait la prophétie. Je…je correspond exactement au portrait fait par Trelawney…
Hermione sortit de sa léthargie et s'écria :
C'était Trelawney ? !!
La voyante ? Oui. Elle était candidate au poste de professeur de Divination et elle était avec Dumbledore lorsqu'elle a fait cette prophétie. C'est lui qui me l'a révélé l'année dernière, après…après le Département des Mystères.
Quand…quand elle dit : le Seigneur des Ténèbres le marquera de son égal, elle parlait de ta cicatrice ? demanda Ron.
Oui. Mais ça, il ne le savait pas, Harry poussa un soupir. Voldemort avait été mis au courant d'une partie de la prophétie. Il ne la connaissait pas en entière. Alors, il a cherché qui pourrait correspondre au portrait de Trelawney et m'a trouvé. Il…il a tué mes parents et… a cherché à me tuer. C'est comme ça qu'il a validé la prophétie.
Tu veux dire…ce qui est arrivée à tes parents et à toi, c'était…c'était à cause de cette prophétie ? fit Hermione en fronçant un peu plus ses sourcils bruns.
Harry affirma de la tête.
Et l'année dernière, dans le Département des Mystères, …commença Ron.
Il la cherchait. Il voulait connaître toute la prophétie. Il voulait savoir le moyen de me détruire.
Mais aujourd'hui, la prophétie a été détruite ?
Non, ce n'était qu'une copie. La seule personne à détenir la prophétie est Dumbledore.
Mon Dieu, murmura Hermione.
Ron déglutit :
Alors, si…si j'ai bien compris, Harry, tu es…tu es le seul à pouvoir le tuer ?
Harry hocha la tête.
Mais…c'est une énorme responsabilité !! s'écria Hermione.
Le jeune homme eut un petit sourire. Hermione continua :
Il ne peut pas te demander ça, tout de même !!! Tuer Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, c'est insensé !! Tu es beaucoup trop jeune, beaucoup trop… enfin, je ne sais pas… Il est certainement le sorcier le plus puissant après Dumbledore sur cette planète !!!
Et pourtant, c'est ce qui va se passer, fit le Survivant tristement. Et plus rapidement que vous ne le croyiez.
Que veux-tu dire ?
Harry sentit son cœur se serrer. Le courage lui manqua presque un moment. « Allez, tu a fait le plus difficile. » pensa-t-il.
Dumbledore ne va pas me laisser affronter Voldemort sans préparation. Ce serait du suicide. Mais étant donné les événements, la menace devient de plus en plus présente. Alors…alors, il va falloir que je commence à me préparer.
Tu va avoir des cours supplémentaires ? demanda Ron.
Harry sourit :
Non, non. J'aurais préféré, mais, non…Je…je vais devoir partir.
Partir ? fit Hermione d'une toute petite voix.
Oui, je…je ne sais pas où, ni vraiment quand. Je pense, dès le mois prochain, ou même avant. Je vais certainement rejoindre des Aurores, des membres de l'Ordre et…je vais m'entraîner à…à combattre. Ensuite, ben…quand le moment sera venu…
Hermione secoua la tête énergiquement :
Non, non, non !!! Tu…non, ce n'est pas possible !!!
Harry déglutit :
Hermione, je n'ai pas le choix…
NON, TU NE PEUX PAS NOUS FAIRE CA !!!!!!! hurla-t-elle, ses yeux bruns se remplissant de larmes.
Elle venait tout à coup de se rendre compte de l'énormité de la chose que le jeune homme leur avait révélé. Et elle la combattait, ne pouvant se résoudre à voir Harry partir au devant d'une probable mort. De grosses larmes se mirent à couler sur ses joues et elle se tourna vers Ron :
Ron, il ne peut pas…murmura-t-elle entre deux sanglots.
Le rouquin était complètement désemparé face à ça. Il ne savait pas quoi faire, ni quoi dire à Hermione, elle, qui semblait toujours maîtresse d'elle-même. Harry s'approcha d'elle et l'entoura de ses bras protecteurs. La Gryffondor se laissa aller contre lui, en pleur.
Je ne veux pas que tu parte, chuchota-t-elle.
Je sais, je sais, murmura-t-il en lui caressant les cheveux. Moi non plus, je ne veux pas partir, crois-moi, mais je n'ai pas le choix. Je dois prendre cette responsabilité.
Ron regarda un instant ses deux amis, dans les bras l'un de l'autre, complètement sonné. Puis, peu à peu, une colère incroyable s'empara de lui. Un mélange d'amertume, de tristesse, de révolte et de jalousie. Son cœur lui faisait mal et ça le rendait fou. Brusquement, il écarta les rideaux du lit à baldaquin d'Harry et s'enfuit. Harry, surpris tourna la tête et s'écria :
Ron !!
Mais le rouquin ne l'entendit pas ou fit semblant et quitta le dortoir, furieux.
Le récit des événements que fit Dumbledore trois jours plus tard, lors de la réouverture de la Grande Salle, jeta un froid et laissa place à une stupeur générale parmi les élèves. Le vieil et sage homme raconta, à quelques détails près, ce qui s'était passé et ne cacha pas son inquiétude mais assura à tout le monde que tout rentrerait dans l'ordre sous peu. Il parla longuement de la sécurité de l'école et annonça que celle-ci serait de nouveau renforcée. Ainsi, les sorties à Pré-au-Lard furent supprimer et un couvre-feu de 20h00 instauré. Les cours de Défense contre les Forces de Mal, au grand damne de la plupart des Serpentard, furent doublé. Dumbledore insista longuement sur le fait que le monde était aujourd'hui en guerre mais appuya aussi sur la nécessité de continuer à vivre malgré tout. La surprise atteint son paroxysme lorsque le vieil homme annonça que pour fêter la réouverture de la Grande Salle, un bal serait donné. Harry comprit très vite que c'était pour calmer les esprits, mais il ne fut pas tout à fait sûr de l'efficacité de cette méthode. Le discours du Directeur fut mollement applaudi, les élèves discutant avec animation entre eux sur ce qui avait été dit. Beaucoup de rumeurs avaient circulé ces derniers jours et toutes mettaient en scène Voldemort et les Mangemorts. Mais peu d'élèves avaient imaginé cela : un incendie, une morte et une blessée, à jamais défigurée malgré les efforts de Pomfresh et des médicomages de Ste Mangouste. Ce qui avait le plus choqué était de savoir que des Mangemorts avaient pu pénétrer dans l'enceinte du collège et préparer leur coup sans que personne, pas même Dumbledore, ne s'en aperçoive. Beaucoup d'élèves paniqués et surtout scandalisés parlaient de quitter Poudlard soit pour rejoindre leur famille, soit pour aller ailleurs. Harry était certain que les prochains jours risquaient d'être particulièrement stressant et fatiguant pour Dumbledore et que le nombre d'élèves fréquentant Poudlard diminuerait d'ici peu de temps. La voix d'Hermione le tira de ses pensées :
Harry, il faut qu'on y aille, sinon Rogue va encore nous saquer !!
Euh, oui, oui, tu as raison.
Il sourit à la jeune fille et son regard chercha automatiquement Ron. Il se rembrunit. Depuis le fameux soir où il avait parlé à ces deux amis de la terrible responsabilité qui lui incombait, le rouquin n'avait plus réapparu. Dès qu'Harry avait essayait de lui parler, il s'enfuyait et disparaissait. Hermione avait bien tenté, elle aussi, de lui parler, mais le jeune homme lui avait tourné le dos en marmonnant quelque chose de fort peu agréable. A la messe donnée à la mémoire de Cindy Halley, la jeune Gryffondor assassinée, Ron avait tout fait pour éviter ces deux meilleurs amis. Harry n'avait même pas pu l'approcher à moins de 3 mètres. Apparemment, Ron n'acceptait pas le départ d'Harry. Mais, le Survivant ne comprenait pas pourquoi son meilleur ami le fuyait ainsi. Au contraire, il aurait dû profiter le plus possible du temps qui leur restait pour être ensemble, s'amuser, jouer aux échecs ou même inventer des prémonitions idiotes pour leur devoir de Divination. Un triste sourire apparut sur le visage pâle du garçon. Remuer de tel souvenir lui faisait mal. Il se rendait compte combien il tenait à Ron et la pensée qu'il risquait de ne plus jamais le revoir lui serrait le cœur. Hermione le tira par le bras, le faisant redescendre sur terre.
Allez, viens.
Le jeune homme se leva et attrapa sa sacoche qu'il jeta sur son épaule. Il se tourna vers Hermione, un sourire moqueur aux lèvres :
Tu paris combien que Rogue me met en colle aujourd'hui ?
La jeune femme le regarda, surprise :
Pourquoi dis-tu cela ?
Je sais pas, une impression. Peut-être même une prémonition !! Tu sais, je crois que je commence à devenir fort en Divination.
Un sourire apparut sur les lèvres de la Gryffondor. Les deux amis se regardèrent, complice. C'est cette expression de partage, de bonheur, sur le visage d'Hermione et d'Harry que Ron vit en descendant les escaliers pour se diriger vers son cours de Potion. Son sang ne fit qu'un tour et une fureur noire s'empara de lui. Brusquement, la colère obscurcissant tout jugement, il se jeta sur Harry en vociférant. Ce dernier ne le vit pas arriver et ne comprit pas tout de suite ce qu'il faisait par terre, avec Ron sur lui, les yeux brillant de colère.
Ron… ? !!
Espèce de salopard !!!
Mais…
Un coup de poing en pleine mâchoire le coupa net. La douleur fit place à la colère dans les yeux du Survivant. Il empoigna durement son meilleur ami par le col de sa cape et tenta de se dégager. Ron continuait d'hurler des injures et de donner des coups. Les deux jeunes hommes roulèrent par terre en se tabassant mutuellement. Hermione criait, les larmes aux yeux, ne sachant plus quoi faire :
Mais arrêtez !! Harry !!! Ron !!! ARRÊTEZ !!!!
Tout à coup deux mains attrapèrent rudement les épaules de Ron, l'arrachèrent d'Harry et l'envoyèrent voltiger quelques mètres plus loin. Hermione se précipita sur le Survivant en sang. La voix de Whilelmina Evans retentit dans le couloir :
Mais vous étiez pas sensé être ami tous les deux ?!!
Ron jeta un regard noir à la jeune femme qui se tenait entre les deux protagonistes de la bagarre, les mains sur les hanches. Hermione se redressa et regarda le rouquin, furax.
Mais qu'est-ce qui t'as pris Ronald Weasley ?!!
Qu'est-ce que ça peut te faire ? cracha-t-il en essuyant d'un revers de la main son nez en sang.
Ce que ça peut me faire ? Je vois mes deux meilleurs amis se taper dessus et tu me demande ce que ça peut me faire ?
La voix de la Gryffondor était montée dans les aigus et des larmes remplissaient de nouveau ses grands yeux bruns. Ron eut l'air tout à coup honteux et baissa les yeux. Puis, il les releva, déplia son long corps douloureux, regarda Hermione froidement et lança :
Reste donc avec ton nouveau petit ami et profites-en bien, parce que tu risque de ne plus le revoir de si tôt.
Et il partit en grandes enjambées dans le sens inverse du chemin du cours de Potion. Hermione écarquilla les yeux et s'écria :
Ron !!!
Mais peine perdue, il avait déjà disparut. Whilelmina se tourna vers Hermione et Harry et fit, les sourcils froncés :
Il a un problème votre copain ou quoi ?
Hermione secoua la tête, l'air perdue. Harry, se massant douloureusement la mâchoire, grogna :
Je sais plus, j'en sais rien.
Il tenta de se lever mais retomba au sol en grimaçant. Hermione se tourna vers lui :
Tu devrais aller à l'infirmerie, lui dit-elle.
Pour me faire saquer par Rogue ? Hors de question !
Il te saquera de toute façon, Harry !
En plus, tu n'as pas le choix, intervint Whilelmina, tu n'es même pas capable de te lever !
Là, elle n'a pas tord, fit Hermione.
Les deux jeunes femmes se regardèrent et, pour la première fois depuis qu'ils la connaissaient, les deux Gryffondors virent un sourire apparaître sur les lèvres blanches de la jeune femme. Souriant toujours, elle déclara :
Allez-y, j'expliquerais à Rogue.
Hermione leva un sourcil moqueur :
Tu expliqueras ?
Ok, je mentirais pour vous si vous préférez, fit la Serpentard en roulant des yeux.
Harry écarquilla des yeux ronds. Le sourire de Whilelmina s'élargit :
Quoi ?! Vous pensez vraiment que je suis comme eux ?!!
Elle désigna d'un geste un groupe de Serpentards, non loin de là, qui les regardaient. Harry fronça le nez et murmura :
Ben…
Evans secoua la tête et fit, d'un air amusé :
Franchement, vous me décevez. Je veux dire, je ne suis pas une bonne samaritaine et encore moins la camarade idéale, mais je ne suis pas aussi abject qu'eux ! Enfin, pas aussi abject que Malefoy et sa clique.
Elle avait dit cette dernière phrase en faisant une grimace des plus éloquentes. Harry eut un faible sourire. L'aversion entre Malefoy et Evans était chose connue, au point que le fameux Serpentard en avait presque délaissé le Trio des Gryffondors. Hermione hocha la tête et se décida :
Bon, j'emmène Harry à l'infirmerie et toi,…
Et moi, je trouve une excuse valable pour Rogue, termina Whilelmina. Allez-y, vous me remercierez plus tard.
Sur ce elle tourna les talons et se dirigea vers le groupe de Serpentard. Harry et Hermione se regardèrent un instant, perplexe. Puis, Hermione secoua la tête :
Cette fille restera une énigme pour moi.
Je crois aussi, grimaça le jeune homme en se levant douloureusement. Et Ron dans le genre n'est pas mal non plus.
Hermione sourit tristement mais ne répondit pas. Ils se dirigèrent ensemble, Hermione soutenant Harry, vers l'infirmerie.
Hermione rentra exténuée et le moral à zéro dans sa salle commune, à 18h00. Harry avait passé une bonne partie de la matinée à l'infirmerie, Pomfresh ne voulant pas le lâcher et exigeant de savoir ce qui s'était passé. Le jeune homme avait essayé tant bien que mal de cacher à l'infirmière que son meilleur ami l'avait tabassé, invoquant la thèse d'un accident. Finalement, Dumbledore était intervenue et avait fait promettre à Harry de parler avec Ron. « D'ailleurs, en parlant du loup… » pensa la jeune femme. Ronald Weasley était effectivement assis dans l'un des grands fauteuils de la salle, face au feu qu'il regardait fixement d'un œil vide. Il n'y avait personne d'autre dans le salle. Hermione s'approcha de lui et toussota pour attirer son attention. Le rouquin tourna brusquement la tête, la regarda et se leva dans l'intention de s'en aller. Hermione l'attrapa par l'épaule et le força, malgré sa force, à se rasseoir :
Ah non, tu ne va pas encore t'en aller !!
Le jeune homme leva ses grands yeux bleus profonds, dont un entouré d'un bel œil au beurre noir, vers elle et Hermione sentit toute sa détermination et sa colère fondre comme neige au soleil.
Quoi ? fit-il durement.
Cependant, sa voix était éraillée et rauque comme s'il avait pleuré. Ses yeux était bordés de rouge. Hermione soupira :
Ron, tu n'en n'a pas marre ?
Marre de quoi ?!
Mais de ça !! De ce qui s'est passé tout à l'heure, de ta décision stupide de…de…
Elle ne trouvait même pas les mots pour décrire le comportement de son ami. Elle ferma les yeux et les rouvrit :
Ron, c'est ton ami.
Le jeune homme regarda droit devant lui :
C'est ce que je croyais moi aussi.
Hermione secoua la tête :
Tu sais, je comprends ton désarroi. Moi non plus ça ne me fait pas plaisir de savoir qu'il va partir. Mais, ce n'est pas une raison pour bouder dans ton coin ou même, passer tes nerfs sur lui.
Ron se leva brusquement et s'écria :
Ca n'a rien à voir avec ça !!
Il se dirigea vers la cheminée, bousculant Hermione au passage, et posa son front sur le linteau. La jeune femme sentit sa colère revenir au grand galop :
Alors c'est quoi la problème ?!
Il ne répondit pas. Hermione soupira d'exaspération :
Ron, par Merlin, cesse de faire l'enfant !! Tu as 16 ans pas 6 !! Et ne me dit pas que le départ d'Harry ne te touche pas !!
Ron se retourna vers elle, les yeux brillants :
Oui, parce que c'est sûr que toi il te touche !!!
La brunette fronça les sourcils :
Bien sûr qu'il me touche !! Je n'ai aucune envie de voir Harry partir !! C'est mon ami !!
Ton ami ?! Ce n'est pas l'impression que tu donnes !!
Quoi ?!!
Oh, Hermione, ne fais pas celle qui ne comprends pas !! Vos regards complices, vos sourires, la façon dont vous vous prenez dans les bras… Ne me dit pas qu'Harry est seulement ton ami !!
Hermione recula, choquée. Par les paroles de son ami mais surtout par le regard de douleur muette et de jalousie du jeune homme. Il ferma les yeux et grogna :
Laisse tomber.
Il se dirigea à grand pas vers le dortoir. Hermione sortit de sa transe et se précipita sur lui :
Non, Ron,…
Elle s'accrocha à son bras et tenta de le freiner :
S'il te plaît, écoute-moi…
Le garçon baissa les yeux vers elle et siffla :
Ne me touche pas.
Il la repoussa durement et disparut dans le dortoir. Hermione chancela, ses yeux s'embuèrent. S'écroulant dans le canapé, elle gémit, en pleur :
Ron…
Les rayons de la lune filtraient faiblement à travers le soupirail. L'homme s'avança tout doucement dans la froide pièce, sa baguette à la main. L'adolescente, en gémissant, recula. Son dos rencontra le mur suintant d'humidité. L'homme continuait toujours d'avancer, l'air menaçant, tandis que la jeune fille cherchait fébrilement un moyen de s'enfuir, de se défendre. Paniquée, elle se recroquevilla sur elle-même, se préparant à subir la douleur. Cette douleur insoutenable, insupportable, qui la rendait folle, faisait sortir la bête en elle. L'homme s'accroupit, avança sa main et saisit brutalement la tignasse noire de sa proie. L'adolescente releva brusquement la tête et ses yeux verts rencontrèrent deux prunelles d'un noir abyssale. L'homme sourit :
Tu as les yeux de ta mère, murmura-t-il.
Un éclair de colère traversa les yeux de la jeune fille. Elle fronça le nez et prenant son courage à deux mains, lui cracha dessus. Le jet de salive atteignit l'homme en plein visage. Son sourire disparut.
Sale petite garce, siffla-t-il.
Il la lâcha, se redressa et leva sa baguette. L'adolescente écarquilla les yeux de peur.
Endoloris !
L'éclair jaillit de la baguette et frappa de plein fouet la jeune femme. Le cri de douleur se répercuta dans tout le cachot. Le supplice dura quelques minutes. La victime s'écroula, en pleur, le corps parcourut de spasmes, le souffle court. L'homme s'accroupit de nouveau et la força à relever la tête.
Tu en as assez ou tu en veut encore ? lui demanda-t-il, mauvais.
L'adolescente ne répondit pas, incapable de prononcer un seul mot tant son corps lui faisait mal. Le regard de l'homme glissa sur l'épaule de l'enfant et sur sa nuque.
Je pense, murmura-t-il, qu'il va falloir que tu apprennes l'obéissance et le respect, qu'en penses-tu ?
Va te faire foutre, réussit-elle à grogner au prix d'un ultime effort.
C'est bien ce que je pensais, fit l'homme en souriant froidement.
Il leva à nouveau sa baguette qu'il dirigea vers la nuque de la jeune fille. Celle-ci ferma les yeux d'appréhension, attendant avec effroi que le sort ne la frappe.
Morsmordre !
La jeune fille hurla. Le sort s'incrusta dans sa chair, la déchirant, la brûlant. La douleur était indescriptible, froide et implacable Quelques minutes plus tard, une marque fumante et noire, gravée dans le sang et la chair, à vif, apparut sur la nuque de l'adolescente. Un serpent sortant d'une tête de mort.
Whilelmina se redressa brusquement dans son lit. Haletante, en sueur, le cœur battant à cent à l'heure, elle resta ainsi assise quelques minutes dans le noir, les yeux grand ouvert. Au loin, un loup hurla à la lune. La jeune femme tressaillit et jeta un coup d'œil au reste du dortoir. Toutes les filles de 6èmes années des Serpentards dormaient à poings fermés.
Tremblante, Whilelmina passa sa main sur sa nuque et grimaça quand ses doigts caressèrent l'enflure d'une cicatrice. Tout doucement, elle sortit des chaudes couvertures et regarda par la fenêtre. « Un loup ? » pensa-t-elle amèrement. La lune était pleine. Whilelmina sut qu'elle ne pourrait plus dormir. Elle jeta un coup d'œil désolé à son lit et s'écarta de la fenêtre. Sur la pointe des pieds, elle sortit du dortoir et descendit les froids escaliers de pierre qui menait à la salle commune. De la lumière indiquait une présence. Fronçant les sourcils, la Serpentard descendit les derniers degrés et se dirigea vers l'un des fauteuils de la salle commune. Dans celui-ci se trouvait Drago Malefoy, un verre d'une substance certainement très alcoolisée à la main. Il n'était pas en pyjama, malgré l'heure tardive et regardait fixement le feu dans la cheminée en faisant tourner le liquide jaunâtre dans son verre. Mécaniquement, il le porta à sa bouche et y but une petite quantité. Whilelmina toussota. Le jeune homme sursauta, mais à peine et la regarda d'un drôle d'air.
Qu'est ce que tu fais là ? demanda-t-il en la détaillant des pieds à la tête.
Whilelmina remercia un instant Merlin d'avoir mis son pantalon de pyjama en coton avant de répondre :
Je pourrais te poser la même question.
Drago sourit tristement :
J'oublie, répondit-il en levant son verre.
Whilelmina réprima un air de surprise. Malefoy aurait très bien pu l'envoyer sur les roses en lui disant : « C'est pas tes oignons, Evans » ou « Va te recoucher avant que je m'énerve ». Mais non, il avait répondu, et sincèrement en plus. Whilelmina s'installa sur le canapé non loin de lui et fronça les sourcils :
Oublier ? Oublier quoi ? Ta petite vie minable ?
Elle n'avait pu s'empêcher de lui balancer cela et pendant une fraction de seconde elle se mordit les lèvres de remord. Drago eut un petit rire :
Tu ne pense tout de même pas que je vais te le dire ?!!
Non, c'est sûr, fit-elle en souriant.
Il la regarda :
Tu veux un verre ?
Non, merci, pas à 4h00 du matin.
C'est toi qui voit.
Le silence s'installa, seulement troublé par le crépitement du feu. Whilelmina replia ses jambes sous elle, sur le canapé, afin de profiter un peu de sa chaleur corporelle, car malgré le feu, la Salle Commune des Serpentards étaient toujours glaciale. Dehors, le loup hurla de nouveau. Whilelmina déplia ses longues jambes et se dirigea vers la fenêtre, Malefoy la suivant des yeux. Elle laissa ses yeux errer dans l'obscurité de la nuit. La fenêtre donnait sur la Forêt Interdite et l'on pouvait entendre distinctement l'animal. Impulsivement, la jeune fille frémit. Drago s'en aperçut.
Quoi ? Tu as peur du grand méchant loup ?
Elle se tourna vers lui et haussa les épaules.
Non. Je me demandais juste si c'était vraiment un loup. La lune est pleine, expliqua-t-elle succinctement.
Elle lui avait répondu franchement, sans moquerie. Elle n'en avait pas vu l'utilité. Drago fit une grimace :
Ah, ça.
Quoi, ça ? Qu'est-ce que tu veux dire par-là ?
Elle ne savait pas pourquoi elle s'aventurait dans ce terrain aussi dangereux. Mais, elle avait besoin d'en parler, de cette histoire d'hybride. Malefoy haussa les épaules et regarda son verre :
Oh, rien. Simplement, je trouve que ces choses devraient être éradiquée.
Ces choses ?
Ouais. Tu savais que pendant ma 3ème année, notre prof' de Défense contre les Force du Mal était loup-garou ?
Oui, j'en ai entendu parlé.
Mon père a fait un scandale quand il a su. Il a été viré. Je me demande ce qu'il est devenu. Il a peut-être été tué. Tu sais, par un chasseur de loup- garou.
Un chasseur de loup-garou ?
Ouais. Ca existe aussi pour les autres hybrides comme les vampires, des trucs comme ça.
La jeune femme regarda Drago qui la fixait maintenant. Elle déglutit difficilement et baissa le regard. Drago parut un instant surpris et déstabilisé mais il ne releva pas.
Pourquoi ? Qu'est-ce que t'en pense toi ?
Whilelmina s'éloigna de la fenêtre et s'approcha du feu. Elle frotta un instant ses mains l'une contre l'autre en réfléchissant à sa réponse.
Je pense, commença-t-elle, qu'on ne choisit ni sa famille, ni son sang.
Et ?
Et que par conséquent on ne peut pas détester quelqu'un sous prétexte que c'est un sang-mêlé. Je crois que je vais à l'encontre de ton idéologie, non ?
Mon idéologie et celle de la plupart des membres de cette maison. Tu pense vraiment ce que tu dis ?
Et pourquoi ne le penserais-je pas ?
Tu es à Serpentard…
Je n'ai jamais demandé à y être, coupa-t-elle, sèchement.
Les deux adolescents se défièrent un instant du regard. Drago articula lentement :
Tu es une sang-pur.
Les yeux de Whilelmina se voilèrent :
Qu'est-ce que tu en sais ?
Malefoy eut un sourire vainqueur :
Tous les membres de cette maison sont des sangs-pur.
La jeune femme grimaça mais ne dit rien. Drago secoua la tête :
Tu n'as pas peur de tes opinions ?
Peur ? Pourquoi aurais-je peur de ce que je pense ?
Et bien, penser ce que tu penses est assez dangereux ici. En plus, me le dire à moi, ce n'est pas agir avec prudence.
Whilelmina eut un petit sourire mutin.
J'aime vivre dangereusement, fit-elle.
C'est ce que je vois.
La jeune fille se mordilla un instant la lèvre inférieur en réfléchissant, les yeux plissés.
Dis-moi, Drago, pourquoi as-tu cette opinion ? Pourquoi détestes-tu tant les sang-mêlé, les hybrides ?
Le Serpentard ne répondit pas et la regarda. Le silence se prolongea un instant avant que Whilelmina ne le brise de nouveau.
Je veux dire : Ils t'ont fait quelque chose?
Non…
Alors, pourquoi ?
Drago sembla réfléchir avant d'ouvrir la bouche, prudemment :
Mon père m'a toujours dit…
Voilà ! Ton père !! s'écria la jeune femme.
Elle sembla s'animer tout à coup, un drôle de flamme brûlant dans ses yeux.
J'imagine qu'il t'a seriné pendant des années sur la pureté de ton sang, sur l'utilité à faire honneur à ta famille, à te démarquer, à les détester, ceux qui n'étaient pas digne d'être sorcier, les impurs, les infidèles ou même les traîtres. C'est ça qu'il te disait et qu'il continu à te dire, non ?
Je vois qu'on a eu la même éducation, fit simplement le jeune homme.
Précisément. Mais tu vois, moi, contrairement à toi, j'ai su choisir ce que je pensais. J'ai su garder ma conscience, mon sens critique libre. Je ne les ai pas cru.
Pourquoi ?
Parce qu'ils ont tord.
Faux ! s'écria brusquement Drago en se levant. Comment peux-tu souiller ton sang avec de telle parole ?!!
Souiller mon sang ? Mais il n'y a rien à souiller !! Si tu crois que l'honneur, la pureté vient de ton sang alors tu te trompes sur toute la ligne. On ressemble à ce qu'on fait !! Voilà, la vérité !! Un assassin est un assassin à partir du moment où il a tué quelqu'un !!
Le jeune homme la regarda, avala d'un trait le contenue de son verre et siffla :
Fais très attention Evans, tu pourrais avoir de très gros ennuis avec ce genre d'idées.
Qu'est-ce que tu vas faire ? demanda-t-elle avec une lueur de défi dans le regard.
Moi, rien. Mais tu as oublié quelque chose : on est semblable à ce qu'on est. Un impur est impur et il n'est pas digne devenir sorcier. Seul les plus forts, les plus nobles, les plus purs peuvent accéder aux pouvoirs. Soit heureuse de faire partie de cette élite !
Brusquement, il tourna les talons et grimpa quatre à quatre les escaliers menant aux dortoirs. Whilelmina serra les poings et grinça, la mâchoire contractée :
Complètement foireux ton raisonnement, Malefoy.
