Chapitre cinq : Le Bal
La fin de la semaine arriva vite. Beaucoup trop vite au goût de Whilelmina. Et qui disait fin de semaine, disait Bal de réouverture de la Grande Salle. La jeune fille maudit silencieusement son directeur tout en essayant, mais vainement, de se concentrer sur son devoir de Potion en ce samedi 11 octobre. Autant elle excellait en Métamorphose, autant elle détestait cette matière putride qu'enseignait Rogue. « J'aurais dû aller à Gryffondor. » pensa-t-elle amèrement. La plupart des Serpentards se débrouillaient très bien en Potion tandis qu'elle…Une véritable honte au dire de Rogue. Elle était certainement la seule Serpentard que le professeur engueulait. Il faut dire que depuis qu'elle avait donné une excuse légitime à l'absence de Potter, Granger et Weasley à son cours, le professeur la regardait d'un mauvais œil. Cependant, il n'avait jusqu'alors rien osé dire à ce sujet. La jeune femme ferma les yeux et posa une main gelée sur son front. A côté d'elle, deux adolescentes de 5ème année de sa maison ricanaient bêtement et parlaient, l'air aussi excitée que des puces en chaleur, du bal de ce soir. Whilelmina sentit l'agacement poindre en elle en écoutant vaguement le babillage inintelligent des deux filles. Brutalement, elle ferma son livre de Potion, ce qui eut pour résultat de les faire sursauter, et quitta la table d'ébène noire de la Salle Commune sous le regard noir des ses voisines. La Salle Commune était bondée, ce qui chez les Serpentards n'avaient rien d'habituel. Certains jouaient aux échecs, d'autres tentaient de travailler encore un peu avant d'aller se préparer et les autres discutaient, disséminés en petit groupe par-ci, par-là. L'atmosphère était presque joyeuse, un peu enfiévré, certainement à cause de l'approche imminente de l'heure du bal. La jeune femme slaloma entre les groupes de personnes et se dirigea vers son dortoir. Du coin de l'œil, elle vit Malefoy et toute sa bande, assis sur le grand canapé en face de la cheminée, lancés dans une grande discussion. Le blond était assis au milieu de sa cours et parlait en faisant de grands gestes. Les autres semblaient accrochés à ses lèvres. Whilelmina réprima une grimace de dégoût et se dépêcha de monter dans son dortoir. Arrivée là-haut, elle s'écroula de tout son long sur son lit en poussant un profond soupir. Elle resta là un moment, à regarder le plafond, ses pensées vagabondant sans but précis. Tout à coup une voix douce et joyeuse l'interrompit dans sa rêverie :
Tu ne te prépare pas pour le bal ?
Whilelmina se redressa et regarda la personne qui lui avait adressé la parole. Elle était blonde, les cheveux bouclés, mince, de grands yeux bleus illuminant son visage de poupée de cire. Deux petites rougeurs sur ses joues renforçaient cet effet de fragilité. Whilelmina reconnut aussitôt Margaret Byron, un autre élève de 6ème année comme elle, populaire et à la famille extrêmement puissante.
Euh, non, fit Evans en ouvrant de grands yeux, étonnée qu'une fille aussi connu qu'elle puisse lui parler.
Margaret fronça ses jolis sourcils blonds et demanda de sa voix fluette :
Pourquoi ?
Euh…ben…à vrai dire, je n'en ai aucune envie.
La jeune femme ouvrit de grands yeux. Elle s'avança vers le lit de Whilelmina et s'y assit. Cette dernière réprima une grimace de mécontentement et se fit violence pour ne pas lancer une remarque acide.
Tu n'as pas trouvé de cavalier ? fit Byron, l'air étonnée.
La question prit de cours Whilelmina si bien qu'elle ne répondit pas. Aussitôt, Margaret éclata d'un rire cristallin et Whilelmina sentit l'agacement poindre en elle en voyant la jeune femme se foutre ouvertement de sa gueule. La petite poupée blonde se ressaisit avec une grâce légère et fit :
Oh, Whilelmina !! « D'où elle connaît mon nom la bimbo russe ?!! » se demanda furieusement la jeune femme. Il ne faut pas se mettre martel en tête pour autant !! On y va pour s'amuser !!! C'est vraiment idiot cette idée qu'il faut absolument y aller avec un cavalier. Après tout, le but, c'est de rencontrer des gens, pas de rester collée à un garçon toute la soirée !! C'est même beaucoup mieux d'y aller sans !!
Mauvaise, Whilelmina répliqua :
Parce que toi j'imagine que tu y va sans ?
Oh, moi ? Non, hélas, je ne peux pas. Je sors avec Elias Strongoff. Tu vois qui c'est ?
L'image d'un bellâtre blond et bête comme ses pieds fit surface dans l'esprit de Whilelmina.
Oui, parfaitement, répliqua-t-elle d'une voix glaciale.
Margaret éclata de rire à nouveau. La jeune femme se demanda un instant ce qu'elle avait encore pu faire de si hilarant.
Tu n'as pas l'air de l'apprécier, constata la blondinette en souriant.
Non, pas vraiment.
Moi non plus.
Les yeux de Whilelmina s'ouvrirent en grand. Margaret prit une mine contrite et expliqua :
Je ne sors avec lui que parce qu'il est populaire et que ça fait du bien à mon image de marque. Et, oui ! Cela peut paraître complètement immoral mais c'est ainsi que vont les choses à Serpentard. J'imagine que tu dois connaître la chansonnette.
Conclure des alliances, pour assurer son avenir, confirma Whilelmina, songeuse, souriant à demi.
Pourtant, je n'ai pas eu l'impression que tu applique ce genre de précepte, non ?
La jeune femme releva les yeux et sourit :
J'ai un peu de mal en effet, fut sa seule réponse.
Margaret eut l'air songeuse un instant :
J'ai même l'impression que ça ne te plaît pas d'être ici.
J'aurais préféré être ailleurs, si tu veux tout savoir.
Un sourire franc illumina le visage poupin de la jeune femme :
C'est ce que j'aime chez toi !!
Chez moi ?
Oui ! Ta franchise, ta grande gueule, le fait que tu ne te laisse pas faire par ce crétin de Malefoy !! C'est…rafraîchissant.
Rafraîchissant ?!
Oui, tu n'es pas comme toutes ces gourdes écervelés qui tournent autour de lui !
Ah, c'est déjà ça.
Margaret sourit et se leva d'un bond :
Allez !! fit-elle en claquant des mains. La bal est dans une heure, on va se préparer.
Whilelmina la regarda comme si elle tombait de la lune.
Ah, non, non, non, non ,non !! fit-elle en secouant les mains.
Mais si !! Tu va voir ça va être amusant !!
Mais j'ai pas envie de m'amuser moi !!!
Margaret fit une grimace de mécontentement et se planta devant elle, les mains sur les hanches :
Ecoute, tu dois certainement me prendre pour une blonde écervelée et superficielle et je ne te contredirai pas. Lorsque j'ai entamé la conversation avec toi, je n'avais aucune envie de la poursuivre. En fait, dès que je t'ai vu, je n'ai pas vraiment eu envie de te connaître car tu avais l'air cul-serré et froide. Mais, tu es belle et surtout tu déteste Malefoy. Tu sais le mener en bateau quoi qu'il dise. Et moi, voir une fille qui possède ces deux qualités, qui me semblent principal, se morfondre seule dans son lit un soir de fête, ça me révolte. Alors tu vas bouger ton joli petit cul et on va se préparer pour le bal.
Whilelmina la regarda froidement un instant avec ses yeux gris-vert. Puis, brusquement, elle éclata de rire.
Ok, ok !! Mais, je te préviens, je n'ai rien à me mettre et je suis très difficile.
Margaret eut un sourire féroce :
Ne t'inquiète pas pour ça, j'ai de quoi faire.
Hermione soupira en se regardant dans le miroir. Le reflet qu'il lui renvoyait était tout
simplement splendide. Ses longs cheveux bruns avaient été lissés puis re-bouclés et remontés en un élégant chignon. Quelques mèches bouclées s'échappaient du chignon. Elle portait une belle robe rouge, simple, avec de fines bretelles. Pavarti l'avait légèrement maquillé, faisant ressortir l'ambre de ses yeux et la rougeur de ses lèvres. Mais même de savoir qu'elle était magnifique, grâce aux bon soins de Pavarti, Lavande et Ginny, ne faisait pas sourire Hermione. Une sorte de mélancolie la gagnait de plus en plus, au fur et à mesure qu'approchait l'heure de se rendre à la Grande Salle. Peut-être étais-ce le fait que Harry allait bientôt partir ou alors les conditions de ce bal ou aussi le fait que Ron boudait toujours dans son coin. A cette pensée, le cœur d'Hermione se serra. Elle soupira de nouveau, essayant d'évacuer toute cette mélancolie par ce biais. La voix de Ginny retentit dans l'escalier :
Hermione, tu descend ? Tout le monde t'attend !!
Oui, j'arrive.
Tout le monde. Ca incluait Harry, qui était son cavalier ce soir, Ginny, Neville, Luna, Dean, Seamus, Pavarti et Lavande. Mais pas Ron. Résignée, elle s'écarta du miroir et sortit du dortoir. Une lueur de l'autre côté du palier l'arrêta net alors qu'elle allait descendre l'escalier. Elle fronça les sourcils et se dirigea vers le dortoir des garçons. La plupart des garçons étaient au bal avec leur cavalière. « Ca ne peut qu'être Ron » pensa-t-elle, le cœur battant. La voix de Ginny la stoppa :
Hermione !!
Hum…heu…oui, je…allez-y sans moi, je vous rejoindrais !
Il y eut un silence au bout de l'escalier puis la voix d'Harry s'éleva :
Hermione, ça va ?
Oui, oui. Je…j'ai un problème avec ma robe. J'arrive, ne m'attendez pas.
Tu es sûr ?
Oui, ne vous inquiétez pas. Allez-y.
Bon, comme tu voudras.
Hermione devina que le groupe sortait de la Salle Commune au son du portrait pivotant dans son emplacement. La jeune femme se tourna vers le dortoir des garçons d'où la douce lumière filtrait toujours. Elle poussa tout doucement la porte et passa sa tête par l'entrebâillement. La lumière venait effectivement du lit de Ron. Ce dernier était allongé, les bras repliés sous la tête, les yeux fixés au plafond. Hermione s'approcha tout doucement du lit. La tête de Ron se tourna vers elle et il n'eut pas l'air surpris de la voir ici. Elle s'arrêta net, à un mètre du lit. Leur regard se rencontrèrent. Hermione sentit son cœur battre plus fort tandis qu'une douce chaleur se répandait dans la région de son cœur quand ses yeux s'accrochèrent à ceux cristallins de son ami. Le rouquin les baissa et reporta son regard sur le plafond. Les minutes s'égrenèrent. Ron tourna de nouveau la tête et demanda brutalement :
Qu'est-ce que tu fais encore là ?
Hermione tiqua et répondit le plus neutre possible :
Je voulais te parler.
Alors tu perds ton temps. Va donc plutôt rejoindre les autres au bal.
Je n'en ai pas envie.
Ron haussa un sourcil :
Vraiment ? fit-il sarcastique.
Oui, répondit Hermione, sincère.
Les yeux de Ron s'assombrirent :
Alors, tu ne devrais pas rester ici.
Pourquoi ?
Parce que je suis un idiot et que tu mérites mieux que moi.
Hermione sentit son cœur fondre. Elle sourit tristement et répondit :
Je suis tout à fait d'accord avec toi, Ronald Weasley.
Le jeune homme ne réagit pas, mais Hermione put voir ses épaules s'affaisser un peu.
Tu es un idiot parce que tu fais la tête à ton meilleur ami pour de mauvaises raisons et parce que tu ne veux pas avouer que tu peux ressentir des sentiments, des émotions. Voilà pourquoi tu es un idiot, continua-t-elle.
Ron se redressa sur son coude et regarda franchement la jolie jeune femme qui se tenait non loin de lui :
C'est ce que tu penses ?
Hermione croisa les bras sur sa poitrine, prête à essuyer une autre bataille. Ce qu'elle allait lui dire n'allait certainement pas lui plaire. Il détestait les ultimatums.
Absolument. Mais, tu peux changer les choses. Toi, pas quelqu'un d'autre. Viens au bal et les choses changeront. Sinon, tu risque de t'en mordre fortement les doigts.
Je n'ai aucune envie d'y aller. Et si c'est pour me forcer à parler avec Harry, alors là, tu te met le doigt dans l'œil jusqu'au coude !!
Ce n'est pas pour Harry, Ron. En fait, je parlais de moi.
Cette phrase eut l'effet d'une bombe sur le rouquin. Ses yeux s'arrondirent sous l'effet de la surprise et des points d'interrogations semblèrent s'afficher dans ses grandes prunelles azurées. Hermione soutint son regard et tourna brusquement les talons, laissant un Ron songeur et tout chamboulé.
Le bal avait démarré depuis bien deux heures et Drago s'ennuyait ferme. Il avait réussi à semer tant bien que mal Pansy qui voulait absolument qu'il danse un tango avec elle. Comme s'il avait envie de danser le tango !! Il aimait bien Pansy, ça pouvait être une chouette fille quand elle le voulait, mais, ce qu'elle pouvait être lourde et chiante quelque fois. Son regard fut attirée par l'entrée de deux jeunes femmes, l'une blonde, l'autre aux cheveux d'ébènes. Drago reconnut immédiatement Margaret Byron dans sa robe rose scintillante et follement échancrée. Celle-ci fut alpaguée par un Serpentard blond et immense visiblement en colère. Le regard de Drago se porta sur l'autre fille et ses yeux s'écarquillèrent.
Evans ?! murmura-t-il en reconnaissant la mystérieuse beauté.
Il ne s'était pas douté un instant que la jeune femme viendrait au bal, elle et ses airs froids et antipathiques. Whilelmina était captivante. Ses cheveux noirs tombaient élégamment sur ses épaules en une lourde cascade. Elle portait une robe-bustier noire sans bretelles, dévoilant ainsi la finesse de ses épaules et de son cou. Elle avait enroulé autour de ses avant-bras une fine écharpe de soie ébène, légèrement scintillante. Tout en elle respirait la grâce, la retenue. Elle était majestueuse, dans sa façon de se tenir, de respirer, de marcher. Malefoy était hypnotisé, subjugué par le spectacle que lui offrait la jeune femme. La voix de Blaise le sortit de sa contemplation :
Ne me dis pas que je rêve !!c'est bien Evans ?!!
Euh, ouais, fit Malefoy, la voix rauque.
Elle fait dans le mondain maintenant ?
Le jeune homme fronça les sourcils.
Depuis quand Evans est-elle copine avec Byron ? continua Blaise.
« Ouais, ça c'est bizarre. » Margaret était l'une des filles les plus riches et les plus populaires du collège. Les voir ensemble était assez surprenant. La jeune Byron se débarrassa finalement d'Elias Strongoff et les deux jeunes femmes se dirigèrent vers un groupe de garçons, bras-dessus bras-dessous. Malefoy les suivit du regard et ne manqua pas de noter que Whilelmina avait l'air un peu raide à côté de la pétillante Margaret. Celle-ci semblait mener sa barque et celle de Whilelmina avec une autorité non-feinte. Whilelmina jetait de temps à autre des petits coup d'œil nerveux autour d'elle, comme si elle craignait que quelqu'un la surprenne. Un sourire sadique se peignit sur le visage de Drago. Il se tourna vers Blaise qui regardait lui aussi avec intérêt les deux jeunes femmes.
Tu penses à ce que je pense ? demanda Blaise en souriant à son tour.
Ca dépend à quoi tu penses, répondit Drago d'une voix tranquille.
Blaise tourna son visage de bad-boy charmeur vers son ami. Dans ses yeux brillaient une lueur diabolique. Le sourire de Drago s'élargit :
Je pense que nous pensons la même chose.
Blaise fit un petit signe de tête entendu et les deux amis commencèrent à se frayer un chemin vers le groupe de garçons et donc Margaret et Whilelmina. Alors qu'ils s'approchaient du groupe, Drago commença à imaginer la jubilation qu'il allait ressentir en mettant en rogne Evans. C'était certainement l'un des ses passe-temps favoris, avec humilier Potter et sa bande de naze. Il ne pouvait s'empêcher de lui chercher la petite bête. Peut-être parce qu'elle ne se laissait pas faire. Ou qu'elle était particulièrement réactive à ce qu'il lui disait. Il ne savait pas. Toujours est-il qu'il adorait la rendre en colère. Il adorait leur joute verbale quotidienne et c'était vrai que depuis quelques temps, ils ne s'y étaient pas adonnés. Ils arrivèrent enfin auprès du petit groupe et alors qu'il allait poser la main sur l'épaule de Whilelmina, ce qu'elle risquait de détester, un jeune homme se leva de son siège en riant et entraîna la jeune femme sur la piste de danse. Whilelmina protesta un instant mais, finalement, se laissa faire. Malefoy vit sa proie lui glisser entre les doigts, mécontent et frustré. La voix douce et flûtée de Margaret s'éleva à côté de lui :
Tu voulais quelque chose Drago ? demanda-t-elle avec une gentillesse et une amabilité entièrement fausse.
Drago savait pertinemment qu'elle le détestait, mais il n'avait jamais vraiment su pourquoi. Ca devait certainement dater de l'époque où il sortait ensemble en 3ème année. Le jeune homme tourna la tête vers la blonde et répondit :
Non, non. Je n'ai besoin de rien Margaret.
Bien, dans ce cas, si tu veux bien m'excuser…
Elle tourna gracieusement les talons et rejoignit un garçon sur la piste de danse. Drago s'aperçut, déçu, qu'il avait perdu du regard Whilelmina. Il haussa les épaules, dépité, attrapa une Bièraubeurre sur l'une des tables et se tourna vers son ami :
Blaise, en chasse ?
Un sourire carnassier apparut sur le visage de ce dernier qui fit un signe de tête entendu. Drago hocha la tête :
Bien.
Ron sentit son estomac se serrer tandis qu'il pénétrait dans la Grande Salle. Celle ci avait été décorée spécialement pour l'occasion. Des spots de lumières de toutes les couleurs clignotaient au rythme de la musique entraînante. Une boule à facette renvoyait la lumière de façon éblouissante. Les tables étaient chargées de Bièraubeurres et de bonbons de toutes sortes. Tout le monde dansait, au son d'une chanson trépidante des Bizarr'Sisters. Une chaleur étouffante régnait dans la salle et le jeune homme se dirigea d'un pas vif vers le perron qui donnait sur le parc du château. L'air vif d'octobre balaya le visage du rouquin. La musique était ici assourdie et le silence du parc semblait presque assourdissant. Le jeune homme respira à fond et laissa son regard errer sur la forêt interdite. Une voix douce et qu'il connaissait que trop bien le fit sursauter :
Ron ?!
Oh, Hermione !!! Tu m'as fait peur !!
La jeune femme sourit doucement. Ron la trouva désirable et fragile.
Désolé, je ne voulais pas.
Comment as-tu su que j'étais là ? ne put-il s'empêcher de lui demander.
Hermione rougit. Elle baissa les yeux :
Oh, je…je t'ai vu entrer dans la Grande Salle et je t'ai suivi.
Et Harry ?
Ron se mordit mentalement la langue et se maudit intérieurement. Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de lui poser cette question ?!! Hermione tiqua, puis sourit de nouveau :
Il est à l'intérieur avec Neville et Ginny.
Elle leva les yeux vers le rouquin et le regarda intensément :
Et il t'attend d'ailleurs.
Le cœur de Ron manqua un battement. Il secoua la tête :
Non, Hermione, non…
Ecoute, Ron, tu es venu. Tu as répondu à mon ultimatum et j'en suis heureuse, vraiment. Alors, continue sur cette voie.
Ron avala sa salive :
Et que veux-tu que je lui dise ? Je me sens déjà suffisamment idiot comme ça, alors… murmura-t-il légèrement accusateur.
Hermione pencha la tête doucement :
Et si tu commençais par t'excuser ? Tu as eu tord, tu t'es trompé mais tu t'en ai rendu compte ce soir. Il souffre autant que toi de cette situation. Va le voir et explique-lui. Il comprendra, ne t'inquiète pas.
Je l'ai frappé… !!
La jeune femme eut un petit rire :
Ron !! Harry n'est vraiment pas du genre à être vraiment rancunier ! Et puis, si tu n'essayes pas, tu ne sauras jamais.
Le rouquin hocha la tête pensivement. Il poussa un profond soupir, sortit ses mains de ses poches et regarda vers l'intérieur de la Grande Salle. Hermione s'approcha un peu plus de lui et chuchota :
Vas-y. Je t'attends.
Ron baissa les yeux vers elle et rencontra ses grands yeux bruns. Il sentit son cœur fondre et ses mains devenir moite. Difficilement, il se détacha de son regard et fit quelques pas vers la Grande Salle. Il s'arrêta tout à coup et se retourna vers Hermione.
Il faudra qu'on parle ensuite, dit-il, la voix légèrement tremblante.
Un sourire tendre éclaira le visage de la jeune fille. « Elle est lumineuse » pensa Ron, émerveillé.
Je serais là, assura-t-elle.
Un sentiment de chaleur et de joie se répandit dans le cœur du rouquin. Prenant son courage à deux mains, il se détourna de la fille qui hantait ses rêves depuis déjà quelques temps et rentra dans la salle de bal surchauffée. Une chanson lente avait fait place au rythme trépidant de la chanson précédente. Des couples étroitement enlacés dansaient maintenant au milieu de la salle. Ron chercha du regard un moment les cheveux roux de sa sœur. Hermione avait dit qu'il était avec elle. Il repéra finalement la rouquine et son meilleur ami. Les deux jeunes gens discutaient tranquillement à une table en regardant les autres danser. Ron s'avança rapidement vers eux, par peur qu'ils ne se lèvent et se mettent à danser. Une peur incroyable le saisit tandis qu'il s'approchait. Il s'arrêta à quelques mètres de la table et une envie pressante de tourner les talons et de s'enfuir le saisit. Malheureusement pour lui, Harry et Ginny l'avaient vu et cette dernière se leva, se dirigea vers son frère et lui chuchota :
Allez, courage, frérot.
Elle partit, laissant Harry et Ron seul. Ron s'obligea à avancer et s'installa en face de son ami. Ils se regardèrent un instant en silence puis Ron se racla la gorge :
Harry…
Ron… fit le Survivant en même temps.
Ils se regardèrent une seconde gênée et surpris, puis Ron sourit :
Vas-y, commence.
Bon…Je…je suis désolé si tu as eu l'impression que je t'ai trahi, Ron. Je ne voulais pas. Pour Hermione, c'est mon amie. Je…je sais combien tu tiens à elle et je suis désolé si tu as eu l'impression que je tentais de me rapprocher d'elle, ce n'était pas du tout ça, tu sais…
Ron se mit à secouer la tête vivement. Il arrêta son ami en levant la main :
Non, Harry, ce n'est pas à toi de t'excuser !! C'est à moi. J'ai été un triple idiot. J'ai…j'ai cru que toi et Hermione étaient ensembles, c'était vraiment bête parce que je savais que jamais tu n'aurais pu me faire ça. Mais, quand je vous voyais ensemble, vous aviez l'air si proche, je…j'ai cru…Pas que je veuille excuser ce que j'ai fait, non !! C'était vraiment, vraiment stupide !! Je suis désolé, Harry. Désolé d'être parti alors que tu avais besoin de moi et d'Hermione, désolé d'avoir douté de ton amitié et de ton intégrité, désolé de t'avoir frappé, désolé…désolé pour tout. Je m'en veux, tu peux pas savoir. Je…
Harry se pencha vers son ami et posa sa main sur son bras :
C'est bon, Ron, tu es pardonné.
Ron leva vers le jeune homme ses grands yeux bleus et demanda :
Vraiment ?
Bien sûr, tu es mon meilleur ami, Ron, et ça, ça ne changeras jamais, en tout cas, je l'espère, alors, je ne vois pas pourquoi je me mettrais à te faire la tête maintenant que tu m'as présenté les plus belles excuses qu'on ne m'ai jamais faite !!
Le visage décomposé du rouquin se transforma en celui de la personne la plus heureuse au monde. Il se leva et dans un élan de tendresse et de joie prit Harry dans ses bras :
Tu es le meilleur ami que je n'ai jamais eu, Harry. Et je ne te mérite certainement pas !!
Le Survivant se mit à rire :
Ron, tu m'étouffes !!
Oh, excuse-moi.
Harry plongea ses yeux émeraudes dans ceux océan de son ami :
Prouve-moi le contraire, fit-il l'air grave.
Ron fronça les sourcils :
De ?
Le Survivant leva les yeux au ciel et rigola :
Ron, tu ne changeras jamais !! Maintenant, si tu es vraiment mon meilleur ami…
Je suis ton meilleur ami !! s'écria Ron, l'air indigné.
Je sais !! Mais, si tu veux me le prouver, va voir Hermione et dis-lui tes sentiments pour elle.
Le visage de Ron se décomposa. Harry leva un sourcil. Puis un sourire enfantin et ravi se dessina sur les lèvres du rouquin:
C'est exactement ce que je vais aller faire !! Merci Harry !!
Le sourire de Ron se communiqua à Harry et ce fut cette image de son meilleur ami qui accompagna le rouquin alors qu'il se dirigeait vers le perron où l'attendait Hermione. Celle-ci était adossée au mur et humait l'air frais de l'extérieur. Ron sentit ses genoux trembler quand il la vit. Elle était vraiment belle. Il s'en rendait parfaitement compte. Il se demanda même un instant comment les autres garçons ne le voyaient pas. « Peut-être parce qu'elle a vraiment mauvais caractère. » pensa-t-il tendrement. Il chassa cette pensée de sa tête et se concentra sur sa tâche. Prenant une profonde inspiration, il se dirigea vers elle. Hermione sursauta mais parut ravi de le voir. Elle haussa un sourcil interrogateur et Ron répondit par un sourire confiant et chaleureux. Hermione poussa un soupir soulagé :
Tu vois je te l'avais dit.
Ron sourit :
Ouais, tu avais raison. Comme toujours.
Il n'y avait aucune ombre d'ironie dans sa voix. Il était entièrement sincère. Hermione s'en aperçut et son visage se couvrit d'une jolie teinte rosée. Le silence retomba entre eux deux et ils laissèrent leur regard errer un moment sur la forêt noire qui leur faisait face, Ron cherchant frénétiquement un moyen d'aborder la question. Hermione frissonna, l'air était frais ( N/A : froid, ouais, on est en octobre quand même !!). Le jeune homme s'en aperçut et s'empressa d'enlever sa veste et de couvrir les épaules de son amie. Hermione sentit son frisson s'accentuer tandis que les mains chaudes de Ron effleuraient ses épaules. Elle resserra la veste autour d'elle, profitant de sa chaleur et surtout du parfum qu'il en émanait.
Tu as froid ? Tu veux qu'on rentre ?
Oh, non, non. Je suis bien là. Avec toi.
Ron crut qu'il allait mourir. Son cœur manqua un battement et repartit à tombeau ouvert. Il avait l'impression de tomber dans un gouffre sans fond tellement il se sentait faible et en même temps, il avait une envie folle de danser la gigue ou de sauter comme un lutin. Hermione leva ses yeux ambrés vers lui. Le visage décomposé de Ron sous le choc la déstabilisa et elle murmura, blessée, triste et surtout en colère :
Mais, si tu veux rentrer…
Ron, se rendant compte de ce qui se passait réagit au quart de tour :
Non, non !! On est… c'est génial ici. Et…
Il avala sa salive, ferma les yeux et lâcha dans un souffle :
Et tu es magnifique.
On peut dire que le cœur d'Hermione ne fit pas mieux que celui de Ron lorsqu'elle entendit cela.
Merci, chuchota-t-elle, tremblante.
Ron rouvrit les yeux. Les regards des deux jeunes gens s'accrochèrent. Le rouquin sut à ce moment-là ce qu'il devait faire.
De rien, chuchota-t-il à son tour.
Il se pencha tout doucement vers elle, ses yeux bleus toujours plongés dans les yeux bruns d'Hermione. La jeune fille ne bougea pas. Encouragée, Ron effaça les derniers centimètres qui les séparaient et leurs lèvres se rencontrèrent. Le baiser d'abord timide, se transforma très vite et devint plus passionné. Ron y laissa échapper toutes ses années de frustration. Hermione ne resta pas en reste répondant à chacun de ses baisers, à chacune de ses caresses. Ils se séparèrent quelques minutes plus tard, à bout de souffle, les lèvres rouges et gonflés. Ron appuya son front sur celui d'Hermione et murmura, subjugué :
Hermione, ça fait tellement longtemps…
Je sais, l'interrompit-elle en souriant.
Ron leva vers elle des yeux étonnés.
Mais c'était si beau…Je n'osais pas y croire, avoua-t-elle enfin.
Ron sourit. Il se pencha de nouveau sur elle et captura ses lèvres avec avidité. « Je ne pourrais jamais m'en passer !! » songea-t-il avec un vague désespoir et une réelle joie. Hermione referma ses bras autour du cou du rouquin et sourit contre lui. Ce bal resterait certainement le plus beau de sa vie.
Whilelmina s'étira sensuellement, tel un chat après un bon repas ou une bonne sieste. Respirant l'air frais, elle porta la bouteille à ses lèvres et y but une large rasade. Elle grimaça : ce whisky était vraiment mauvais. « Comme la plupart des alcools d'ailleurs » songea-t-elle amèrement. La langue brûlante du liquide glissa dans sa gorge puis dans son ventre et Whilelmina frissonna. Elle sentait les vapeurs de l'alcool commencer à lui embrumer l'esprit et elle se demanda un instant quelle quantité de whisky elle avait pu ingérer. Elle porta la bouteille à son visage mais sa vision se troubla. Haussant les épaules, elle esquissa quelques pas de danse au son de la musique à l'intérieur de la Grande Salle et se mit à rire bêtement. Elle et Margaret avaient trouvé la bouteille de whisky abandonnée et même pas entamée sur une table. Elle devait certainement appartenir à un Serpentard ou à un autre élève de 7ème année qui avait décidé de fêter la réouverture de la Grande Salle dignement. Elles l'avaient subtilisé puis avaient bêtement décidé d'y goûter. Pourtant, Whilelmina savait qu'elle ne tenait pas vraiment l'alcool. Même pas du tout ! Margaret était parti, au bout de quelques rasades avec un garçon quelque part dans le château et Whilelmina s'était retrouvée seule, comme d'habitude, face à cette bouteille de whisky. Elle n'avait pas pu résister. C'était comme si elle l'appelait, lui promettant d'oublier, de pouvoir être comme les autres, de pouvoir enfin se sentir moins seule. La jeune femme ne savait pas combien de verres elle avait pu prendre. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle se sentait bien, légère. Elle se foutait bien de savoir ce que pensait les gens. Elle s'amusait, c'était tout ce qui comptait. Whilelmina recula maladroitement et se mit à rire doucement.
Je suis complètement bourrée, murmura-t-elle.
Cette pensée déclencha chez la Serpentard une crise d'hilarité phénoménale.
Ouais, Whilelmina Evans, la froide Whilelmina est complètement bourrée !! se mit-elle à gueuler.
Elle leva la bouteille au ciel et regarda la lune :
A la tienne !!
Le liquide brûlant coula dans sa gorge. Elle ferma les yeux de délectation et tituba un instant. L'air frais et l'alcool donnaient l'impression à Whilelmina de planer, une sorte d'euphorie la gagnait. Elle resta un moment dans cet état de béatitude, les yeux fermés, la tête renversée en arrière, ses pensées se mélangeant dans un joyeux kaléidoscope de couleurs et d'images. Une voix grave et froide lui fit ouvrir les yeux :
Alors Evans, on s'éclate ?
Drago Malefoy venait de sortir de la Grande Salle et observait Whilelmina appuyé contre le mur et les bras croisés. Elle se tourna vers lui, la bouteille toujours à la main. Une lueur mutine et malicieuse éclairait ses yeux verts embrumés par l'alcool :
Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
Moi ? Rien, mis à part que tu respire le même air que moi ce qui me donne la nausée, attaqua directement le jeune homme.
Il voulait la faire sortir de ses gonds, la rendre furax. Juste pour le plaisir de la voir se mettre en colère et de savoir qu'il pouvait avoir un pouvoir quelconque sur elle. Mais, Malefoy s'en rendit rapidement compte, Whilelmina était certainement incapable de se mettre en colère ce soir. La jeune femme plissa les yeux et un sourire s'élargit sur ses lèvres fines :
Et toi, tu t'éclates bien ? La fête est réussi, non ? demanda-t-elle bêtement.
Drago fronça les sourcils et regarda la main de la jeune femme qui lui faisait face. Evans n'était vraiment pas dans son état normal. Il se décolla du mur et s'approcha de sa camarade.
Qu'est-ce que tu as bu ?
Whilelmina cacha la bouteille derrière son dos et prit un air d'innocence parfaite :
De quoi tu parles ?
De ce que tu caches derrière ton dos.
Je te trouve bien curieux, Malefoy, fit Whilelmina en se mordant la lèvre inférieur de façon sexy.
Drago s'avança un peu plus et tenta de subtiliser la bouteille à Whilelmina. Celle-ci se recula en secouant la tête, un sourire mutin sur les lèvres :
Tut, tut, Drago…fit-elle d'un air de gentille reproche.
Donne cette bouteille, Evans, répondit-il en faisant un dernier pas vers elle, la main tendu.
Le dos de Whilelmina rencontra la rambarde en pierre qui séparait le perron du parc. Elle leva ses grands yeux gris-vert vers Drago et sourit :
Viens la chercher.
Malefoy s'arrêta et la regarda, surpris. « Depuis quand Evans me fait du rentre-dedans ? »
Tu es complètement bourré, conclu-t-il en secouant la tête.
Ohoh !! se mit à rire la jeune femme. Mais c'est que tu es extrêmement perspicace !!
Ne joues pas à ça avec moi, murmura-t-il en s'avançant de nouveau.
Jouer à quoi ? chuchota-t-elle plongeant ses yeux dans ceux glacés de Malefoy.
Drago ne répondit pas. Il se pencha sur elle, son souffle effleurant son visage, la détaillant du regard. Il se rendit compte à ce moment, penchée sur elle, à quel point elle était belle, d'une beauté froide et incandescente à la fois. Le feu sous la glace. Ses yeux verts brillaient d'une étrange lueur, sa bouche s'ouvrait sensuellement comme une fleur qui s'épanouit et Drago sentit en lui une envie folle de l'embrasser se réveiller. « Non ! C'est Evans !!! » cria une petite voix dans sa tête. Il baissa un instant les yeux sur le corps de sa camarade et sourit de satisfaction. Son examen terminé, il plongea prestement sa main derrière le dos de la jeune femme et subtilisa rapidement la bouteille. Whilelmina ouvrit la bouche, offusquée :
Mais…NON !!! Rends-la moi !!
Elle se précipita sur lui, prête à en découdre mais Drago se dégagea en faisant un pas de côté. Il leva la bouteille à son visage et lit l'étiquette. Son visage s'éclaira :
Oh, du Whisky Pur Feu !! Ma foi, Evans, tu as du goût!!
Elle est même pas à moi, fit Whilelmina boudeuse.
Et en plus tu es une voleuse !! Intéressant. Tu sais que ce genre de chose n'est pas très bon pour les petites filles comme toi ? D'ailleurs, tu devrais être couché à cette heure.
Je t'emmerde, répliqua-t-elle vertement.
Malefoy sourit :
Je préfère ça.
Il haussa les épaules et vida la bouteille de whisky dans les buissons. Whilelmina écarquilla les yeux :
Qu'est-ce que tu fais ?
Je te sauve la vie.
Je n'ai pas besoin de toi pour ça !!
Ah oui ? Alors pour quoi as-tu besoin de moi ?
Les yeux de Whilelmina se plissèrent en une toute petite fente.
Tu vas me le payer, grogna-t-elle.
Et sans prévenir, elle se jeta sur lui. Les deux jeunes gens roulèrent à terre, Whilelmina tentant de griffer Drago et ce dernier se défendant comme il pouvait. Il réussit à la plaquer au sol et à l'immobiliser.
Bon sang, Evans, ce n'est que du whisky !! tenta-t-il de la raisonner, au-dessus d'elle.
Mais la jeune fille semblait complètement folle à lier. Elle se débattait comme une tigresse, tentant même de le mordre. Pris d'une soudaine inspiration, et parce qu'il en avait envie, (N/A : faut bien le dire, il a 16 ans le petit Drago, ses hormones le travaillent !!) il se pencha vers elle et l'embrassa brutalement. Il se retira moins d'une demi-seconde plus tard. Whilelmina le regardait, les yeux écarquillés, la bouche ouverte. Drago sentit ses joues s'embraser d'embarras. « Mais qu'est-ce qui m'a pris de faire ça ?!! C'est Evans, merde !!! ».
Euh…
Il n'eut jamais l'occasion de continuer son semblant de phrase. Whilelmina jeta ses bras autour de son cou et l'attira vers lui. Leur bouche et leur langue se joignirent dans un long ballet sensuel. Drago, surpris et charmé, se laissa faire, répondant aux caresses de la jeune femme, repoussant au fin fond de son esprit cette petite voix infernale qui lui disait que c'était Evans et qu'en plus elle était bourrée. « Finalement, cette soirée est plutôt agréable. » songea-t-il en se concentrant sur sa tâche.
Elle était avide de lui. Elle en voulait plus, toujours plus. Elle ne pouvait plus s'arrêter. Il fallait qu'elle l'embrasse, encore et encore. C'était comme vital. Pourtant, il y avait toujours cette petite voix, cette conscience enfouie dans son esprit qui lui disait d'arrêter tout de suite, de s'enfuir en courant. Mais elle ne l'écoutait pas, la rejetant bien loin, l'ignorant totalement. La bouche de Malefoy quitta les lèvres de Whilelmina pour s'aventurer dans son cou, derrière ses oreilles. La jeune femme rejeta la tête en arrière pour lui laisser le champ libre, étouffant un soupir de plaisir. Un éclair de lucidité traversa soudain son cerveau encore dans les brumes alcoolisées du whisky : « Mais qu'est-ce que je suis en train de faire ? QU'EST-CE QUE JE SUIS EN TRAIN DE FAIRE ? ». La jeune femme sentit une panique incroyable lui serrer le ventre et, cédant à cette impulsion, elle repoussa faiblement Drago qui s'aventurait un peu plus vers sa poitrine :
Non…Drago…il ne faut pas…Malefoy, s'il te plaît, tu vas le regretter…
Le jeune homme leva ses yeux gris voilés par le désir vers elle et murmura d'une voix rauque :
Whil', chut…
Le cœur de Whilelmina fit un bond dans sa poitrine.
Whil' ? c'est quoi ce surn…
Malefoy saisit les lèvres de la jeune femme pour la faire taire et la plaqua un peu plus contre le mur. Ce fut comme si tout s'évaporait dans son esprit. Plus la moindre trace de résistance ne s'imposa à son esprit et Whilelmina ferma les yeux pour mieux se concentrer sur cette sensation de flottement. Elle sentit la main chaude de Drago passer sous sa robe et relever sa jambe pour la mettre autour de sa taille. Son cœur s'accéléra, elle se crispa : « Oh mon Dieu, oh mon Dieu !! ». Drago s'écarta un peu d'elle et la regarda dans les yeux :
Ca va ? demanda-t-il alors, l'air tout à coup soucieux.
Whilelmina écarquilla les yeux et souffla finalement :
Oui, ça va.
Drago sourit et se pencha de nouveau vers elle, l'embrassa tendrement, consciencieusement. Chaque baiser était un supplice pour Whilelmina car le jeune homme les rompait dès qu'ils commençaient à s'approfondir. Finalement, la jeune femme entoura fermement de ses bras le cou de son amant et l'embrassa à pleine bouche, passant ses doigts dans ses cheveux blonds. Drago répondit en caressant un peu plus sa cuisse, faisant monter plus haut sa main sur la jambe de la jeune femme , la faisant frémir. Whilelmina, prise d'une soudaine inspiration, passa sa main sous la chemise du jeune homme et posa ses doigts sur son ventre. Elle retint un cri de surprise et plaisir : le ventre du jeune homme semblait parfait, sculpté par le sport. Malefoy frémit et s'écarta brusquement d'elle. La jeune femme ouvrit les yeux et fronça les sourcils :
Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle le souffle court.
Drago la détailla un instant avant de sourire et de répondre :
Rien, simplement, je connais un meilleur endroit que celui-ci.
Il désigna de la tête le perron et la forêt interdite. Un sourire mutin s'afficha sur les lèvres gonflées de baiser de Whilelmina :
Oh ! et où ?
Drago se rapprocha d'elle et lui prit la main.
Tu n'as qu'à me suivre, chuchota-t-il.
Il l'entraîna à travers la Grande Salle puis dans un dédale de couloirs. Whilelmina ne savait même plus où ils étaient, sa tête tournait délicieusement, elle se sentait flotter, entraînée par Malefoy dans une folle course à travers le château. Au bout de quelques minutes, ils s'arrêtèrent, hors d'haleine. Drago se tourna vers Whilelmina et l'embrassa passionnément. Entre deux baisers, elle réussit à articuler, moqueuse :
C'est ça ton endroit tranquille ?
Les deux amants se trouvaient dans un long couloir noir et froid, conduisant certainement aux cachots de Rogue. Malefoy sourit :
Non, pas vraiment. J'avais juste envie de t'embrasser. Mais, on y est presque.
Alors tu me rassures, murmura-t-elle en donnant un baiser au jeune homme qui l'électrisa complètement.
Drago sourit de nouveau et prit la main de la jeune femme. Ils continuèrent silencieusement leur chemin, s'arrêtant quelques fois pour s'échanger de langoureux et brûlant baisers. Whilelmina avait l'impression de brûler vive et les caresses de Malefoy n'arrangeaient rien : il savait s'y prendre avec elle, la faisant frémir, gémir de plaisir. Ses mains étaient chaudes, douces mais fermes. Ses lèvres l'électrisaient. Il savait exactement où l'embrasser la soumettant à de délicieuses tortures. Whilelmina ne pouvait plus réfléchir, elle était incapable d'émettre une seule pensée cohérente quand il posait ses mains sur son corps. Malefoy s'arrêta de torturer sa camarade et se tourna vers le mur du couloir. Il sortit sa baguette et marmonna une incantation que Whilelmina, confuse et en feu, ne saisit pas. Le mur devant eux s'effaça pour laisser un passage faiblement éclairé par des torches. Malefoy entraîna la jeune femme à sa suite et ils s'engouffrèrent tous les deux dans le passage. Ils longèrent le couloir pendant quelques minutes avant de déboucher sur une porte close. Malefoy posa tout doucement sa main sur la poignée de la porte et la poussa. Les yeux de Whilelmina s'écarquillèrent de surprise et d'émerveillement.
Wahou !! réussit-elle à murmurer au bout d'un moment.
La pièce qui s'était dévoilée à ses yeux était tout simplement splendide. Elle était ronde et doucement éclairée par les mêmes torches que le couloir et par le feu d'une magnifique cheminée. Un énorme lit à baldaquin trônait au centre et un tapis en peau de bête ornait la descente du lit. Sur le côté, Whilelmina nota un beau fauteuil en cuir noir qui pouvait certainement accueillir au moins 3 personnes. La pièce dégageait une atmosphère chaude et intime. Elle invitait au repos et à la détente.
Drago, c'est…commença la jeune femme n'en croyant pas ses yeux.
Je sais, l'interrompit le jeune homme en entourant de ses bras sa fine taille.
Il plongea ses yeux gris dans ceux de Whilelmina et la regarda intensément. Leurs lèvres ne tardèrent pas à se trouver. Whilelmina recula, entraînant son amant avec elle et ils chutèrent tous les deux sur le lit. Le jeune homme sourit :
Je vois que tu sais ce que tu veux.
Faut croire, répondit Evans malicieusement.
Elle glissa ses mains sous la chemise de Drago et les laissa errer délicieusement sur son torse. Leurs baisers se firent plus passionnés, plus enflammés et ils se rendirent rapidement compte que leurs vêtements étaient superflus, même carrément gênant. Drago se débarrassa de sa chemise, au plus grand ravissement de sa compagne. Whilelmina sourit de plaisir tandis que le jeune homme s'allongeait doucement sur elle et l'embrassait. Il quitta ses lèvres pour se concentrer sur son cou et ses épaules. Whilelmina gémit. La bouche de Malefoy continua son chemin, se rapprochant toujours plus de la poitrine de la jeune femme. Ses mains commencèrent maladroitement à chercher un moyen d'enlever le bustier de la robe et Whilelmina se mit à rire. Le garçon se redressa et la regarda, surpris. Sans rien dire, la jeune femme se débarrassa rapidement du bustier et de sa robe, dévoilant à Malefoy la vision de son corps complètement nu. Drago ouvrit la bouche, les yeux exorbités. Le rire cristallin de Whilelmina vibra de nouveau dans la pièce :
Ferme la bouche Malefoy ou sinon tu vas gober les mouches !!
Le jeune homme se ressaisit et la regarda, une lueur espiègle dans les yeux :
Tu vas voir ce que je vais gober !!!
Il se jeta littéralement sur elle et Whilelmina l'accueillit en éclatant de rire. La bouche du jeune homme entreprit d'explorer chaque parcelle du corps de la jeune femme, la faisant gémir. Sa langue caressa les tétons dressés de ses seins et il commença à les mordiller. Sa bouche continua son chemin vers le bas-ventre de la jeune femme. Les sens de Whilelmina étaient complètement inhibés et affolés par les caresses du garçon. Elle ferma les yeux pour mieux apprécier la sensation et ne put retenir un cri de surprise et de plaisir quand Malefoy atteignit son intimité. Drago sourit :
Tu aimes ?
Le soupir qu'elle lui rendit élargit son sourire. Il continua ses caresses consciencieusement, encouragé par les halètements et les soupirs de Whilelmina. Le supplice dura quelques instants jusqu'à ce qu'il la sente se crisper, au bord de l'orgasme. Il quitta son intimité et remonta vers son visage, les yeux brillants. La jeune femme, le regard embrumé par le désir, les traits défaits chuchota :
Oh, Drago…
Ce dernier se pencha sur elle et l'embrassa encore et encore, profitant de sa bouche chaude et charnue, le corps en feu. La main de Whilelmina, n'y pouvant plus, chercha la boucle de ceinture du pantalon de son compagnon et constata avec satisfaction que le jeune homme était dans le même état qu'elle. Drago frémit en sentant la main de Whilelmina contre sa verge dressé à travers le tissu du pantalon. Il interrompit ses baisers et demanda, mutin :
Impatiente ?
Prends-moi, répondit-elle, la voix rauque et vibrante.
A vos ordres.
Le pantalon et le caleçon volèrent à travers la pièce. Drago se plaça au-dessus de Whilelmina et la pénétra doucement. La jeune femme ferma les yeux en se mordant la lèvre inférieure. Un lent et sensuel va-et-vient s'installa, yeux dans les yeux, hanche contre hanche. Drago embrassait Whilelmina de temps en temps, la regardant gémir sous lui. Peu à peu, leur déhanchement se fit plus rapide, leur respiration s'accélérèrent, les soupirs se firent plus fréquents, plus forts. Drago, sentant la jouissance proche, passa une main sous le dos de Whilelmina et la redressa contre lui, tout en continuant son va-et-vient en elle. Ils se regardèrent un instant dans les yeux, leur souffle mêlés, puis Drago se contracta, atteignant le point de non-retour du plaisir. Il vit Whilelmina renverser la tête en arrière, la bouche ouverte et fermer les yeux en atteignant l'orgasme. Une larme brillante roula sur sa joue. Les deux jeunes gens s'écroulèrent l'un sur l'autre sur le lit. Malefoy se dégagea et roula sur le côté, haletant et vidé. Il tourna la tête et regarda sa compagne. Cette dernière avait rouvert les yeux et regardait le plafond fixement, comme dans une transe, le visage contracté et les yeux douloureux. Ils brillaient intensément dans la faible lueur et l'estomac de Drago se contracta sans qu'il sache vraiment pourquoi. Il étendit le bras et chuchota en touchant la joue glacée de la jeune femme :
Whil'…
Mais Whilelmina roula sur le côté et lui tourna le dos. Drago fronça les sourcils mais jugea préférable de ne pas insister. Il ferma les yeux et rapidement un sommeil lourd et réparateur s'empara de lui. Les yeux de Whilelmina restèrent longtemps ouverts cette nuit-là.
