Disclaimer : Harry Potter et Co ne m'appartiennent pas, ils sont à J.K.Rowling. Seul les personnages de Whilelmina Evans et de Margaret Byron sont de mon invention. Je ne demande aucune rémunération pour cette fic, j'écris pour le plaisir. Voilà, bonne lecture à tous !!!

Chapitre sept : Attaques.

Lorsque Whilelmina pénétra dans la Grande Salle le lendemain, l'agitation y était à son comble. La jeune femme fronça ses sourcils en regardant autour d'elle. Contrairement aux autres jours, les élèves n'étaient pas à table, en train de prendre leur petit-déjeuner, mais éparpillés par petit groupe en train de lire avec attention ce qui sembla à la jeune fille comme un journal. Elle se dirigea vers la table des Serpentards et s'assit en face de Margaret Byron, qui prenait tranquillement son petit-déjeuner, insensible à l'agitation autour d'elle, comme la plupart des Serpentards. Elle jeta un coup d'œil sur sa droite où, quelques places plus loin, Drago Malefoy et sa cour mangeaient sans se préoccuper de l'entourage. Les sourcils noirs de la jeune femme se froncèrent encore plus.

Que se passe-t-il ? demanda finalement Whilelmina en prenant un toast.

Bonjour à toi aussi Whilelmina, je vais très bien, répondit sarcastiquement la blonde.

Evans leva les yeux vers sa camarade et fit, cassante :

Je le vois bien, que tu va bien, ce que je veux savoir c'est ce qui se passe ici…

Margaret poussa un petit soupir et fit :

Comme tu voudras… Il y a eu des attaques.

Whilelmina fronça les sourcils :

Des attaques ?

Byron leva les yeux au ciel :

Oui, des attaques !!! Les Mangemorts et tout !!! Tu sais, on est censé être en guerre !

L'estomac de la jeune fille sembla se charger de plomb et une boule se forma dans sa gorge. Elle déglutit difficilement :

Des Mangemorts ont attaqué ?

Oui, cette nuit je crois…

Où ?

Margaret fronça les sourcils :

Mais, qu'est-ce que ça peut te faire ?

Whilelmina tiqua :

Je…euh, ben, j'aimerais savoir ce qui s'est passé…

Je croyais que ça ne t'intéressais pas et que tu ne voulais pas t'en mêler ?

La jeune femme ne répondit pas et se contenta de beurrer son toast, mal à l'aise. Byron leva un sourcil fin et soigneusement épilé puis secoua la tête d'un air incrédule. Whilelmina releva la tête et laissa son regard errer sur la Grande Salle. Tout le monde, mis à part les Serpentards, commentait d'un air grave les évènements de la nuit. La jeune femme vit, avec un pincement au cœur, une fille, soutenue par ses amies, sortir de la Grande Salle en larme, un exemplaire de la Gazette des Sorciers à la main. Son estomac se contracta douloureusement lorsque la scène se répéta quelques minutes plus tard, avec deux garçons cette fois-ci. Le regard de Whilelmina croisa celui d'Harry Potter alors qu'elle suivait les deux élèves. Il tenait à la main la Gazette et la regardait fixement, intensément. Sans prévenir, Whilelmina lâcha son toast et se leva de table.

Où va-tu ? demanda Margaret en regardant son amie se diriger vers la table des Gryffondors, sans ses affaires de cours.

J'ai plus faim, répondit-elle sèchement.

Mais…

Elle n'eut pas le loisir de finir sa phrase. Les mots se bloquèrent dans sa gorge quand elle vit sa camarade se diriger d'un pas assuré vers Potter et ses amis et les aborder sans détour.

Je peux te l'emprunter ? demanda Whilelmina en désignant le journal que tenait toujours le Survivant.

Harry fronça les sourcils et demanda, suspicieusement :

Pourquoi ?

Ca me paraît évident : Il y a eu des attaques cette nuit, non ?

Ce fut Hermione qui attaqua :

Depuis quand est-ce que la guerre t'intéresse ?

Les yeux de Whilelmina s'assombrirent. Elle serra les dents et tendit la main vers Harry :

Je peux ?

Les deux jeunes gens s'affrontèrent un instant du regard avant que Potter se décide et lui remette le journal. La jeune femme s'en saisit et parcourut avidement la première page, ne faisant pas attention aux Gryffondors et autres élèves qui la regardaient avec méfiance et d'un air mauvais. Ses yeux s'assombrirent et son estomac se plomba lorsqu'elle lut l'article qui s'étalait en gros titre :

Macabre découverte au Chemin de Traverse

Lorsque Sandra Bollewed, propriétaire du célèbre Fringues et Froufrous en Folie, et ses homologues commerçants ont ouvert leur magasins ce matin, tout indiquait qu'une nouvelle et belle journée commençait. Pourtant, aujourd'hui l'horreur a atteint son paroxysme. Personne n'aurait pu imaginer un tel carnage : 666 corps, 666 cadavres disposés dans des mises en scènes macabres et grotesques dans tous les magasins de la plus grande rue commerciale sorcière d'Angleterre. Et tout indique que ce massacre ait été perpétré par des Mangemorts. Une horrible et détestable découverte pour tous les commerçants du Chemin de Traverse qui se sont levés tôt ce matin pour commencer une nouvelle journée de travail.

« Tout était normal, tout paraissait normal !! C'est un cauchemar, je n'arrive pas à y croire !! » déclare encore Sandra Bollewed à cette heure, choquée et estomaquée. Et elle n'est pas la seule ! Les Aurors, arrivés sur place dans la matinée, ne comprennent pas comment un tel massacre ait pu arriver sans qu'ils s'en aperçoivent. Pourtant, ce cauchemar est bien réel. Les victimes du Seigneur des Ténèbres, encore présentes dans les magasins mis sous sceller, en témoignent. Pourtant, rien n'aurait pu prédire cela. Mme Bollewed raconte :

« Quand je me suis levé ce matin, tout était normal. J'ai transplané jusqu'au Chemin de Traverse, je ne vis pas dans l'arrière-boutique comme certains de mes collègues, et j'ai commencé à ouvrir le magasin, comme d'habitude. Franchement, rien n'indiquait ce que nous allions découvrir. Ce n'est quand j'ai pénétré dans la salle que je me suis aperçue du carnage. Il y avait des morts partout, pendus au plafond, par terre, cloués au mur… Ils avaient tous cette horrible marque sur le visage… C'était horrible… »

Et c'est à la même scène qu'ont assisté les 256 autres commerçants du Chemin de Traverse. On peut dire que la panique fut générale et que les médicomages de Ste Mangouste ont eu ce matin beaucoup à faire pour soigner les conséquences de ce mouvement de panique. Plusieurs commerçants ont en effet été intégré à l'hôpital pour dépression nerveuse et blessure dû à un piétinement, tout le monde tentant de fuir face à l'horreur. Les Aurors ont eu beaucoup de mal à tout faire rentrer dans l'ordre.

« Il s'agit clairement de l'œuvre de Mangemorts. » déclare catégoriquement John Fishmann, Auror-en-chef. « Tout l'indique : les marques sur le visage, les origines des victimes, l'ampleur du drame même, tout. » En effet, les indices laissés par les meurtriers ne laissent aucun doute de leur identité. Tout d'abord, toutes les victimes de ce sombre stratagème sont d'origine moldu et ont laissé clairement entendre leur opposition à Vous-Savez-Qui. De plus, la présence d'une marque malheureusement bien connue sur la joue droite de toutes ces personnes renforce la thèse des Mangemorts. En effet, les victimes sont toutes défigurées par la Marque des Ténèbres, rendant ce crime encore plus odieux. Enfin, le nombre de mort est significatif : 666, le chiffre du Diable et du Mal. On ne peut que trembler face à cela.

Mais ce qui effraie le plus est l'incompréhension et le désarroi total qui semblent régner chez les Aurors. « Nous n'avons rien vu venir. » raconte d'un air désolé un Auror. Pourtant, vu l'ampleur du drame, ça n'aurait pas dû passer inaperçue !! « Tout a dû se passer dans la nuit, en une seule nuit. Les enlèvements des victimes, les meurtres et la mise en scène. Des familles entières ont été kidnappées et tuées la nuit dernière en toute discrétion. Personne ne s'est aperçu de rien. Nous n'avons reçu aucun appel nous signalant une attaque quelle quel soit. C'était même une nuit calme. » Trop calme ? Peut-être que les autorités auraient dû se méfier…

Toujours est-il qu'aujourd'hui nous devons faire face au plus grand massacre de moldus depuis le retour incontesté de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Après l'attaque presque raté de Poudlard, la fameuse école de sorcellerie dirigée par Albus Dumbledore, adversaire déclaré de Vous-Savez-Qui, qui avait déstabilisé le monde de la sorcellerie et celles, malheureusement réussis, de Birmingham, Sheffield et Exeter cet été, cette nouvelle attaque démesurée ne peut que renforcer le règne du Seigneur des Ténèbres et lui permettre de marquer des points dans le registre de la terreur. Oui, aujourd'hui, nous pouvons affirmer que Vous-Savez-Qui est revenu.

Ensuite suivait la liste des noms des victimes du massacre. Whilelmina referma le journal, le cœur glacé, une boule de plomb dans l'estomac et dans la gorge. Plongée dans ses pensées, la jeune femme ne vit pas Pavarti Patil s'approcher d'elle. La Gryffondor lui arracha brusquement le journal des mains et siffla :

Ca y est ?!! Tu as fini de satisfaire ta curiosité ? T'es contente ?

Whilelmina écarquilla les yeux, prise au dépourvu.

Pavarti !! s'écria Hermione en posant le bras sur celui de son amie.

Mais les yeux de Patil brillaient de colère et de douleur. Elle balaya l'interjection d'Hermione d'un geste :

Non !! Y en a ras-le-bol !! Vous, les Serpentards, vous êtes tous pareils !! Vous…vous vous délectez du malheur des autres !! Vous êtes cruels, vous profitez des autres… !! Vous pensez que rien ne vous atteint !! Pourtant, le jour où Tu-Sais-Qui disparaîtra, vous ne serez plus rien, PLUS RIEN !!! Et là on verra qui rigolera !!

Un lourd silence s'était abattu sur la Grande Salle et tous les élèves présents s'étaient tournés vers le petit groupe que composait Harry, Hermione, Ron, Pavarti et Whilelmina. Cette-dernière croisa ses bras sur sa poitrine et demanda, calmement :

C'est bon ? Tu as fini ?

Pavarti ouvrit la bouche mais Whilelmina l'empêcha de dire quoi que ce soit :

Parce que moi, j'ai quelque chose à te dire, plusieurs choses d'ailleurs…

Elle se pencha vers son interlocutrice et murmura, suffisamment fort pour que seuls Pavarti, Harry, Ron et Hermione puissent entendre :

Primo : ne fais pas l'amalgame entre Serpentard et Mangemort : à ce que je sache, je ne porte pas de tête de mort avec un serpent qui lui sort de la bouche sur mon avant-bras gauche et il existe tout de même quelques Serpentards suffisamment censés pour éviter de se la faire faire. Secondo : tu ne me connais absolument pas alors ne me juge pas, surtout si c'est pour dire que je me délecte du malheur des autres…Je pense avoir vécu suffisamment de malheur pour savoir ce que c'est. Jamais je ne me réjouirais des problèmes d'autrui. Ce n'est pas parce que je suis à Serpentards qu'il faut m'appeler Parkinson : contrairement à elle, je n'ai aucune parenté avec le bouledogue.

Elle se redressa, ménageant son effet sur les Gryffondors, jeta un coup d'œil pénétrant à Harry et se détourna d'eux, se dirigeant vers sa table où l'attendait Margaret qui la regardait avec des yeux ronds. Byron chuchota alors que sa camarade s'asseyait près d'elle :

Qu'est-ce que tu lui a dit ?

Whilelmina tourna vers elle ses yeux gris-verts et répondit, glaciale :

Je ne pense pas que ça te regarde.

Le reste de la journée fut une véritable torture pour Whilelmina. Des phrases de l'article de la Gazette des Sorciers revenaient sans cesse dans ses pensées, elle ne pouvaient s'empêcher de repenser aux événements du Chemin de Traverse, aux visages remplis de douleur de Pavarti Patil, de la fille et des deux garçons qui avaient quitté la Grande Salle ce matin. Chaque mot, chaque phrase tournaient dans sa tête inlassablement, la hantant, faisant ressortir des images, des souvenirs qu'elle aurait préféré oublier. Mais on n'oublie pas ce genre de chose. Agacée, Whilelmina poussa un bruyant soupir qui sembla claquer comme un coup de fouet dans le silence pesant de la classe à moitié-endormie. Le professeur Binns leva les yeux de ses notes et scruta la classe sans pour autant arrêter le flot de paroles monocordes qui sortait de sa bouche. Whilelmina tenta tant bien que mal de se raccrocher au cours qu'elle avait arrêter de suivre dès le début. Mais, c'était peine perdue. Plus rien n'avait de sens sur le parchemin de la jeune femme. Elle poussa un autre soupir, plus discret cette fois-ci et regarda autour d'elle. La classe était calme, même carrément somnolente. Margaret Byron, 2 rangs devant Whilelmina, lisait un roman sous sa table, Pansy Parkinson se faisait les ongles consciencieusement et Blaise Zambini griffonnait quelque chose, qui ne devait avoir rien à voir avec le cours, sur son parchemin. Drago Malefoy, quant à lui, regardait dehors d'un air rêveur. Whilelmina ne l'avait jamais vu comme ça d'ailleurs. Elle fronça légèrement les sourcils et haussa les épaules. Après tout, qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Soupirant à nouveau, la jeune femme se mit à jouer avec sa plume, la faisant tourner entre ses doigts, pour se changer les idées. Mais rien à faire. Ses pensées la ramenaient à chaque instant au Chemin de Traverse, elle n'arrivait pas à s'en débarrasser. C'était comme une chanson entêtante qui ne voulait pas sortir de sa tête, tournant sans cesse, tout le temps. D'agacement et de désespoir, elle s'écroula lourdement sur sa table, la tête entre les mains, son coude heurtant son volume d'Histoire de la Magie déjà en équilibre précaire. Le livre tomba au sol avec fracas faisant sursauter tout le monde. Tous les regards se tournèrent vers le fond de la classe, même celui du professeur Binns. « Aïe ! » pensa tout bas la jeune femme en rentrant sa tête dans ses épaules.

Miss Evans, il y aurait-il un problème ?

Euh, non, non…ça va…bredouilla-t-elle, sentant à son plus grand damne la rougeur sur ses joues et sur son front.

Pourtant, articula le fantôme, j'ai l'impression que quelque chose ne va pas…

Et bien…

Whilelmina hésita et regarda d'un air incertain les visages tournés vers elle. Les yeux gris de Drago Malefoy semblèrent la décider. Elle prit une profonde inspiration et lâcha :

Il faut que je parte.

Binns la regarda un instant en silence puis demanda, de l'amusement et de l'étonnement dans la voix :

Que vous partiez ?

Oui, il faut que je parte, que je m'en aille.

Je suis désolé, Miss Evans, mais il va falloir attendre la fin du cours pour partir, ce qui devrais arriver d'ici un bonne demi-heure, si je ne m'abuse.

Non, je dois partir maintenant, répondit-t-elle en secouant la tête.

Je ne pense pas, je n'ai aucun mot de votre directeur de maison pour…

Je suis désolé, professeur, mais je dois vraiment partir, que vous le vouliez ou non.

Whilelmina commença à rassembler ses affaires et descendit de sa chaise avec la ferme intention de quitter le cours.

Miss Evans…commença Binns, le ton menaçant.

Désolé, vraiment, coupa la Serpentard en posant sa main sur la poignée de la porte.

MISS EVANS !!! cria la fantôme en traversant son bureau et en se dirigeant rapidement vers le fond de la classe.

Mais il était déjà trop tard : Whilelmina avait disparu dans le couloir. La jeune femme se mit à courir, portant sa besace à bout de bras. Ses pensées fusaient à mille à l'heure dans sa tête. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait fait ce qu'elle avait fait : quitter un cours sans y être autorisé. Pourtant, elle savait qu'elle devait le faire, il fallait qu'elle le fasse, il fallait qu'elle aille le voir. Dumbledore. Il saurait, lui, il comprendrait. Elle pourrait tout lui expliquer.

Lorsque Whilelmina pénétra dans son bureau en trombe et essoufflée, Dumbledore ne sembla pas surpris outre-mesure. Il sourit à la jeune femme et fit :

Ah, Whilelmina, je vous attendais !

La Serpentard leva vers son directeur de grands yeux surpris et demanda :

Ah bon ?

Oui…

Ah. J'imagine que c'est pour ça que j'ai réussi à monter jusqu'ici sans trop de difficulté…

Effectivement. Asseyez-vous, je pense que vous avez des choses à me dire, non ?

Une boule se forma dans l'estomac de Whilelmina et ses mains, sans trop qu'elle sache pourquoi, se mirent à trembler convulsivement. Elle les cacha dans son dos en priant pour que le directeur n'ai rien vu et déglutit difficilement :

Euh, oui…

Bien, murmura le vieil homme tandis que Whilelmina s'installait timidement dans le profond fauteuil qui faisait face à son bureau. Un peu de thé ?

Du… ? Oh, non, non merci, ça ira.

Vous êtes sûr ?

Le directeur jeta un petit coup d'œil aux mains étroitement serrées l'une contre l'autre de Whilelmina. Les jointures étaient blanches tellement elle serrait. Whilelmina regarda son directeur d'un air désespéré et fit :

Finalement si, je veux bien du thé.

C'est bien ce que je pensais, répondit le mage en se levant et en allant chercher une théière et deux tasses.

Il tapota deux fois sur la théière et aussitôt elle se remplit, l'odeur parfumé du thé se répandant dans toute la pièce. Délicatement, il versa le liquide ambrée dans les deux tasses, fit apparaître du lait et une coupe remplie de morceaux de sucre.

J'aime mon thé sucré, confia-t-il en posant une tasse fumante devant Whilelmina. Et vous ?

Euh, un…un sucre s'il vous plaît… bredouilla-t-elle, sortant de ses pensées, la voix tremblante.

L'homme à la longue barbe blanche cligna des yeux et sourit :

Si peu ? Je vois, vous faîtes attention à votre ligne…

Whilelmina leva ses grands yeux verts vers lui d'un air las. Elle aurait vraiment aimé lui dire qu'elle n'était pas ici pour parler de régime et boire du thé, mais elle en était incapable. Et puis, elle savait qu'avec le vieil homme, chaque chose venait en son temps.

Buvez, sinon ça va refroidir, recommanda-t-il en portant lui-même la tasse à sa bouche.

La jeune femme fit de même. Elle ferma les yeux. C'était brûlant et amer mais, quelque part, ça la réconforta. Le liquide se répandit dans son estomac, réchauffant son œsophage, lui arrachant un frisson. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, le tremblement de ses mains avait disparu et elle se sentait plus apaisé, même si le besoin de parler se faisait toujours ressentir comme une urgence. Elle posa la tasse sur le bureau devant elle en poussant un soupir.

Vous vous sentez mieux ? demanda Dumbledore en la regardant dans les yeux.

Whilelmina prit une profonde inspiration et secoua la tête :

Pas tant que je n'aurais pas parler.

Dumbledore opina doucement :

Je vois. ( Il sourit faiblement) Il est toujours très difficile de garder un secret.

Whilelmina baissa la tête et soupira.

Peut-être est-il temps de se délivrer de ce poids ?

La jeune femme sourit amèrement et releva la tête :

Je…je…je ne sais pas par où commencer…

Et si vous commenciez par le début ?

Oui…le début…( elle sourit tristement ) Le début, vous le connaissez déjà.

Vraiment ?

Et bien, si vous ne le connaissiez pas, jamais vous ne m'auriez proposé de venir ici, à Poudlard.

Dumbledore posa sa tasse de thé sur le bureau et hocha de la tête :

Oui, je vois… Vous voulez me parler de votre père ?

Whilelmina déglutit.

Oui, répondit-elle dans un souffle.

Vous y pensez beaucoup, n'est-ce pas ?

La jeune femme soupira :

Chaque jour. Il n'y a pas un instant où je n'y pense pas. Même…même si j'aimerais oublier. Je n'y arrive pas, c'est…trop dure, trop… j'en sais rien. Des fois, j'ai l'impression…j'ai l'impression qu'il n'est jamais très loin… Vous savez, ce qu'il m'a fait, c'est…

Inhumain, inacceptable, je sais, Whilelmina, interrompit Dumbledore en se levant. Et c'est pour cela que je vous ai demandé de venir ici. Pour vous protéger. Vous n'avez rien à craindre à Poudlard, vous êtes en sécurité…

Whilelmina leva vers son directeur des yeux surpris :

En sécurité ? Vous oubliez l'incendie de la Grande Salle, c'était le fait de Mangemorts non ?

Le vieil homme hocha de la tête :

Oui, bien sûr, mais concernant votre père, vous n'avez rien à redouter tant que vous restez à Poudlard.

Whilelmina se leva, en proie à une soudaine agitation, et se dirigea vers la fenêtre. Elle regarda un instant en silence dehors, ses pensées bouillonnant, puis, d'une voix calme, déclara :

C'est là que je pense que vous vous trompez.

Dumbledore la regarda en fronçant les sourcils. La jeune femme soupira : elle aurait préféré que le directeur sache déjà de quoi elle parlait.

Mon père est un Mangemort, mais ça vous le savez. Ce que vous ne savez pas c'est que c'est lui qui s'occupe d'appliquer la Marque des Ténèbres sur les avants-bras des futur Mangemorts lors de la cérémonie d'Intégration. Il est l'un des seul à savoir maîtriser le sort. Et j'en ai pâti, ajouta-t-elle amèrement.

Je ne comprends pas, Whilelmina. Où voulez-vous en venir ?

J'ai…j'ai peur que les attaques du Chemin de Traverse, mais surtout celle de la Grande Salle, soient du fait de mon père.

Cette déclaration eut l'effet d'une bombe. Le corps de Dumbledore sembla se recroqueviller sur lui-même, comme soudain écrasé par le poids des ans. Le directeur détourna le visage de Whilelmina mais la jeune femme put voir un pli soucieux se former sur le front ridé du vieil homme. Il secoua la tête :

Je ne pense pas, Whilelmina…

Je ne dis pas ça à la légère, Dumbledore !! Dans les deux attaques, la Marque apparaissait ! Tout les cadavres du Chemin de Traverse la porte, gravée dans leur chair, et vous vous souvenez très bien de ce qu'à découvert le professeur Kelweg sur la poitrine de Cindy Halley. Or, seul mon père est capable de faire apparaître cette marque.

Non, Whilelmina, Igor Winschensky, votre père, n'est pas le seul à connaître le sort pour appliquer la Marque. D'autres le peuvent…

Qui ?!!

Dumbledore soupira mais ne répondit pas. Whilelmina eut la désagréable sensation qu'il évitait la question, qu'il ne connaissait pas la réponse. Elle insista :

Qui le peut mis à part mon père ?

Le directeur secoua la tête :

Il n'a jamais été à Poudlard !! Tout comme vous, il a suivi ses études à domicile, avec un précepteur. Il n'aurait jamais pu mener une attaque ici sans se faire remarquer. Il n'aurait même pas pu pénétrer à l'intérieur de l'école.

On l'a aidé !! Quelqu'un, extérieur ou intérieur à l'école, peu importe, mais qui connaissait suffisamment le château et le système, l'a aidé. Peut-être même étaient-ils plusieurs !!

Le directeur continua à secouer la tête.

Pourquoi ne me croyez-vous pas ?!!

Il soupira :

Parce que si vous avez raison, vous savez très bien ce que ça veut dire pour vous.

Whilelmina secoua la tête :

Non, pas cette fois. Je ne fuirais pas. Il en est hors de question.

Whilelmina, il vous a fait suffisamment de mal comme ça…

Je suis tout à fait d'accord avec vous et c'est pour ça que je ne partirais pas. Et vous savez aussi bien que moi que j'ai raison à propos des attaques. C'est logique, ça crève les yeux !! Ca ne peut être que lui.

Le directeur ne dit rien, le pli soucieux sur son front s'intensifiant encore plus alors qu'il réfléchissait. Le silence dans le bureau était pesant, oppressant. Whilelmina se passa la main sur le visage puis se prit la tête entre les mains, tout à coup lasse et fatiguée de tout cela. La voix grave de Dumbledore coupa le silence comme un couteau :

Ce que tu m'affirmes là, Whilelmina, est très grave. Cela implique beaucoup de chose…

La jeune femme releva la tête :

Vous me croyez ?

Le vieil homme s'assit en soupirant :

J'aimerais…j'aimerais ne pas te croire mais force est de constater que je ne le peux pas. Ton père… a tout à fait le profil pour faire ce genre d'attaques et je suis certain qu'il a suffisamment la confiance de Voldemort pour qu'on lui confie ce type de missions…Je dois bien avouer que cela paraît logique, mais… des points restent obscures. Comment a-t-il pu entrer à l'intérieur de Poudlard alors qu'il n'y a jamais mis les pieds auparavant ?

Une aide…

Intérieur ? murmura le directeur plus pour lui-même que pour son élève.

Vous pensez…à un espion ?

Dumbledore sembla encore plus fatigué. Il soupira :

Entre autre. Il y aussi l'Imperium ou la contrainte psychologique…

Qui aurait pu l'aider ?

Je n'en sais rien. Il se peut aussi que l'aide vienne d'ailleurs. Un ancien élève devenu Mangemort qui connaîtrait suffisamment bien le château pour s'y faufiler sans être repérer.

Vous pensez à qui ?

Peter Petigrow. Il faisait parti des Maraudeurs à l'époque où il était à Poudlard. Les Maraudeurs connaissaient mieux que quiconque le château. Bien sûr, la relève a été assuré grâce aux jumeaux Weasley et au Trio de Gryffondor…ajouta la directeur, une lueur d'amusement dans ses petits yeux bleus.

Whilelmina réfléchit :

Les Maraudeurs…James Potter, Sirius Black…Ce n'est pas un assassin lui ?

Dumbledore sourit :

Non, il ne l'a jamais été. Mais par contre, Peter Petigrow, lui, l'est. Il a rejoint Voldemort et c'est lui qui a tué les parents d'Harry. On a injustement accusé Sirius Black. Et aujourd'hui, Peter Petigrow est le bras droit de Voldemort.

Vous pensez qu'il aurait pu aider à l'attaque ?

Peut-être…sûrement.

Le directeur enleva ses lunettes en demi-lune et se frotta les yeux :

Whilelmina, êtes-vous sûr que vous voulez rester ?

La jeune femme sentit son cœur manquer un battement.

Pardon ? bredouilla-t-elle.

Si l'hypothèse que votre père est bien l'instigateur de l'incendie de la Grande Salle se confirme, vous courrez un grave danger. Je vous ai promis en vous faisant venir ici de vous protéger et je tiens à tenir cette promesse. Si pour cela, je dois vous demander de quitter le château et vous confier à quelqu'un d'autre, alors je le ferais.

Le visage de Whilelmina s'anima :

Non !! Je…Il en est hors de question !! Je veux rester !

Je ne pense pas que ce soit très prudent…

Ecoutez : je ne veux pas partir, je ne veux pas être placer ailleurs comme quelqu'un dont personne ne voudrait…

Il ne s'agit pas de cela, Whilelmina,…

Laissez-moi finir, s'il vous plaît !! Je ne veux pas fuir comme je l'ai fait jusqu'à présent !! Je ne veux pas le fuir ! Je veux…Il faut que je lui fasse face, que je l'affronte !! Si je ne le fais pas aujourd'hui, alors je continuerais à le fuir jusqu'à la fin de mes jours, et ça, je refuse !! Alors, je veux me battre contre lui.

Dumbledore sembla un instant considérer ce que venait de lui déclarer la jeune femme. Les joues de Whilelmina était rouge de colère, ses yeux brillaient dangereusement, elle avait l'air déterminée, sûr d'elle. Rien ne pourrait lui faire changer d'avis. Le directeur sembla s'en rendre compte car il poussa un faible soupir :

Whilelmina, votre père est un Mangemort, dangereux et s'il découvre que vous êtes ici, il fera tout pour vous retrouver et vous tuer.

Qui vous dit qu'il me tuera ?

Je pense que c'est ce qu'il voudra faire.

Je ne me laisserais pas faire.

Une lueur amusée traversa les yeux pétillants du directeur :

Je compte sur vous. Mais, je ne suis pas sûr qu'un simple coup de poing dans le nez de votre père le mette hors d'état de nuire.

Whilelmina sentit le rouge monter à ses joues. Un petit sourire gêné se dessina sur ses lèvres et elle baissa la tête.

Soyons sérieux. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

La jeune femme secoua la tête :

Mon père m'a fait beaucoup trop de mal et je ne veux pas le laisser s'en sortir comme ça. Je ne fuirais pas. Je veux l'affronter.

Vous…venger ?

Whilelmina redressa la tête et plongea ses grands yeux froids dans ceux bleus et pétillants du vieil homme. Celui-ci soupira :

Je vois. Vous êtes sûr que c'est ce que vous voulez ?

Certaine.

Bien. Whilelmina, je veux que vous ayez conscience que, au-delà de votre vengeance personnelle, la capture ou même la mort de votre père constituerait pour la résistance une sacré victoire. C'est un Mangemort influent au côté de Voldemort.

Je sais, mais, je ne vois pas où vous voulez en venir ?

Je connais votre réticence à prendre parti dans la guerre qui s'annonce. Je me souviens assez bien de la petite conversation que nous avons eu ici même après l'incendie de la Grande Salle. Je veux que vous compreniez que vous risquez de rentrer dans les affaires de la résistance en voulant vous venger d'Igor Winschensky…

Je ne m'intéresse pas à cette guerre !

Whilelmina, ne soyez pas hypocrite ! Le simple fait que vous soyez venu ici pour me révéler que vous pensiez connaître l'identité de l'homme qui a mené l'attaque contre Poudlard indique que vous vous y intéressez au moins de loin. Avouez-le.

La jeune femme tordit ses lèvres dans une drôle de grimace avant de lâcher à contre-cœur :

Je déteste les Mangemorts et je n'adhère absolument à leurs idées mais, je ne m'engagerais dans aucune lutte qu'elle quel soit.

Bien, c'est votre choix et je n'essaierais pas de vous convaincre. J'aimerais juste que vous sachiez que je vous aiderais.

M'aider ?

Oui, nous avons tous intérêt à ce qu'Igor Winschensky soit mis hors d'état de nuire, surtout après ce qui s'est passé au Chemin de Traverse. Et, je peux comprendre votre besoin de vengeance.

L'élève et le directeur se regardèrent un intensément puis, Whilelmina murmura, le cœur serré et la gorge sèche :

Merci.

De rien, Whilelmina.

La jeune femme prit ses affaires et sortit du bureau.

Harry monta les escaliers, un étaux serrant son ventre et une boule asséchant sa gorge. Il savait très bien ce que le directeur allait lui dire et il n'avait aucune envi de l'entendre. Cependant, il le fallait. Il ouvrit la porte du bureau d'une main tremblante et c'est avec une voix toute aussi chevrotante qu'il demanda :

Vous avez demander à me voir ?

Oui, rentre Harry. Comment va-tu ?

Euh, bien, merci.

J'en suis heureux parce que ce que j'ai à te dire n'est pas facile.

Harry frémit. Il déglutit difficilement et demanda, d'une voix étranglé :

Ca y est n'est-ce pas ?

Dumbledore hocha la tête d'une air triste :

Tout est près, tu pars après-demain.

La nouvelle tomba comme du plomb dans l'estomac du Survivant. Il respira profondément.

Si tôt ? murmura-t-il.

Je suis désolé Harry, mais nous devons faire vite. Les choses vont en s'empirant.

Vous voulez parler de l'attaque de ce matin ?

Oui, tu as lu la presse tout comme moi et tu vois ce que je veux dire…

Oui, bien sûr, murmura Harry, la voix éteinte, les yeux dans le vague.

Dumbledore soupira :

Je vous donne, à toi, Ron et Hermione, votre journée demain pour que vous puissiez la passer ensemble. Tu partiras dès les premières heures de la matinée jeudi. Le professeur McGonagall te donnera les directives à suivre à ce moment-là.

Bien.

Harry se leva sous le regard désolé de son directeur. Il avait l'impression que son corps ne dégageait plus aucune chaleur, il vivait et évoluait dans une sorte de monde opaque, froid et flou. La voix de Dumbledore le fit tressaillir alors qu'il se dirigeait vers le porte. Il s'arrêta :

Harry ! Je… je suis vraiment désolé.

Le Survivant se contenta d'hocher de la tête avant de refermer la porte derrière lui.