Disclaimer : Les personnages d'Harry Potter ne m'appartiennent pas, j'écris pour le plaisir et non pour une rémunération quelconque, voilà, BONNE LECTURE !!!
Chapitre neuf : Absence : partie 1.
Drago s'en aperçut très vite. Il n'eut qu'à regarder la tête de la Belette et de son amie la Sang-de-Bourbe pour comprendre. Quelque chose clochait. L'absence de Potter en cours ne faisait que confirmer ses soupçons. Il jeta un énième coup d'œil à Granger, qui, les yeux encore rouges d'avoir trop pleuré, regardaient fixement le tableau sans pour autant y montrer un grand intérêt. Malefoy n'avait jamais vu la jeune femme aussi bouleversée. D'habitude, elle levait la main toutes les 30 secondes pour répondre à une question ou demander quelque chose, notait tout ce qui sortait de la bouche de Kelweg et réussissait ses sorts sans difficulté. Là, elle n'avait même pas sortis sa baguette et sa plume et ne faisait aucunement attention à ce que racontait le professeur. Le regard de Drago se porta sur une autre élève. Une fille aux cheveux noirs et bouclés. Whilelmina notait consciencieusement la marche à suivre pour faire apparaître un bouclier individuel. Son visage reflétait une intense concentration tandis qu'elle essayait de comprendre ce qu'expliquait le professeur. Malefoy avait noté un léger changement dans le comportement de la jeune femme depuis quelques jours. Jusqu'alors, Evans avait toujours trouvé les cours inintéressants, ennuyeux, soporifique et elle était même insolente avec certains professeurs, sûrement pour tromper son ennui. Mais, depuis quelques temps, elle était assidue au travail et écoutait les cours avec attention. Notamment en Défense contre les Forces du Mal. L'attention de Malefoy fut de nouveau capté par Granger qui repoussait rageusement son parchemin en éclatant en sanglot. Kelweg interrompit ses explications et demanda à la Gryffondor ce qui n'allait pas. La jeune fille bredouilla un désolé tremblant et sortit du cours, soutenue par un Weasley bouleversé. Drago détourna les yeux et rencontra le regard vert-gris de Whilelmina qui le fixait. Ils se regardèrent ainsi pendant quelques secondes qui semblèrent durer une éternité pour le jeune homme. Un frisson parcourut son échine tandis que Whilelmina se retournait lentement vers le professeur qui avait repris son cours. Drago récupéra ses esprits et fronça les sourcils mentalement : quelque chose était arrivé à Pottie, mais quoi ? Pas qu'il s'inquiète du sort du Gryffondor, mais ça le laissait perplexe et surtout, ça l'énervait de ne pas savoir. C'était décidé, il allait découvrir ce qui n'allait pas.
Le brouhaha était intense dans la Grande Salle. Comme tous les soirs. Whilelmina avala sa cuillérée de riz et tourna la page de son livre, posé sur ses genoux. Margaret soupira :
Tu peux pas décoller de ton bouquin, 5 minutes ?
Whilelmina leva les yeux mais ne répondit pas. Son regard se porta sur sa droite où, à quelques mètres de là, Malefoy, la tête légèrement tourné, fixait du coin de l'œil Hermione Granger, Ronald Weasley et sa sœur Virginia qui mangeaient ensemble à leur table. L'absence de Harry Potter en cours et aux repas n'était pas passé inaperçu. Et les commérages allaient bon train. Certains disaient même que le Survivant avait été enlevé par Voldemort la veille. Whilelmina ne faisait pas attention aux rumeurs, plus extravagantes les unes que les autres, mais cette disparition l'intriguait : où pouvait bien se trouver le jeune homme aux yeux verts ? Mais surtout, cette absence avait-elle un lien avec l'attaque du Chemin de Traverse, il y a deux jours ? La jeune femme fronça les sourcils : Deux Serdaigles, l'une brune et élancée, l'autre petite et rousse, s'étaient approchées de la table des Gryffondors et s'adressaient à Virginia Weasley. Celle-ci repoussa son assiette et bondit brutalement sur ses pieds. Un lourd silence s'abattit sur la Grande Salle et chacun put entendre distinctement la rouquine.
Qu'est-ce que ça peut vous faire, hein ?!! Mis à part nourrir tous vos commérages, toutes les rumeurs ?!!! demanda-t-elle, la voix tremblante de colère. Granger tenta de la calmer en posant sa main sur son bras mais Ginny la repoussa.
Vous voulez vraiment savoir ? VOUS VOULEZ VRAIMENT SAVOIR ?!!!
La question se répercuta contre les murs de la Grande Salle. Elle s'adressait maintenant à tous les élèves mais personne n'osa lui répondre. Cependant, chacun attendait la réponse. Ginny poussa un soupir écœuré et lâcha, le visage déformé par la rancœur et la colère :
Il est parti, tout simplement. Voilà, la vérité…
Elle se passa la main sur le visage avant de tourner les talons de s'enfuir en courant de la Grande Salle. Peu à peu, le brouhaha repris ses droits, la révélation de Ginny alimentant toutes les conversations. Whilelmina vit avec étonnement sa camarade, Margaret Byron, se lever de table.
Où va-tu ?
Mais la blonde ne répondit pas et s'éloigna à grand pas. Le froncement de sourcil de Whilelmina s'intensifia. Elle tourna la tête sur sa droite et rencontra le regard gris de Drago Malefoy. Il avait l'air troublé, tout comme les temps qui allaient suivre. ( gnark, gnark, gnark!!)
Terminus, tout le monde descend !! s'exclama Remus tandis que la calèche ralentissait. Harry papillonna des yeux, laissant la lumière pénétrer entre ses paupières, et s'étira en baillant.
La calèche s'immobilisa finalement dans un soubresaut manquant de faire tomber Lupin qui s'était levé.
Tu as bien dormi, Harry ? lui demanda-t-il en se retenant in extremis.
Hum, oui, bredouilla le jeune homme, la bouche pâteuse. On est arrivé ?
Oui, enfin…nous sommes arrivées à la première étape…
La porte de la calèche s'ouvrit brusquement et deux têtes aux longs cheveux soyeux s'y encadrèrent.
- Aldwin, Alvise!!! Quelle joie de vous retrouver mes amis !!! s'exclama Lupin en écartant les bras et en descendant de la calèche, à la suite de Maugrey Fol Œil.
Remus serra brièvement les deux hommes aux longs cheveux dans ses bras et s'enquit de leur santé. Harry écarquilla les yeux tandis qu'il descendait de la calèche et découvrait les visages des deux inconnues. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau !!! Les deux hommes avaient de longs cheveux violets et soyeux, qui brillaient doucement au soleil, retombant sur de frêles épaules. Ils étaient grands, élancés et semblaient assez athlétiques. Leur peau était presque translucide et leurs grands yeux gris aux reflets légèrement rosés brillaient d'une douce lueur. Leur visage fin et parfaitement proportionné reflétait la maîtrise de soi et la bonté. Ils étaient en paix avec eux-même. Ils portaient tous deux de longues capes noires brodées de fins et délicats motifs qui contrastaient avec la couleur de leur cheveux. L'un avait un arc avec un carquois de flèches sur l'épaule tandis que l'autre arborait une épée dans son fourreau à la hanche. Tout en eux respirait la grâce, la paix et la maîtrise de soi. Harry déglutit difficilement tandis que l'un des jumeaux tournait son regard bienveillant vers lui.
Je te présente Aldwin et Alvise, Harry, fit Fol Œil en désignant les jumeaux.
Je suis ravi de faire votre connaissance, M. Potter, dit Aldwin, le jumeau au carquois, d'une voix grave et harmonieuse en s'inclinant légèrement.
Moi de même, fit l'autre, un air de profond respect sur le visage.
Le jeune homme se sentit alors tout petit et insignifiant. Il bredouilla, la gorge sèche :
Heureux de vous rencontrer.
Aldwin et Alvise s'occuperont de toi pendant la deuxième partie du voyage, j'espère que vous allez bien vous entendre et que tout se passera bien.
Ho, mais je n'en doute pas Remus, fit Alvise en souriant aimablement.
Le sourire franc de l'homme était parfait, ses dents blanches alignées comme celles d'un acteur hollywoodiens.
Bien, alors, je pense que nous n'allons pas tarder, fit Fol Œil en se dirigeant vers la diligence.
Tout de suite ? laissa échapper Harry, tout à coup complètement perdu.
Il ne savait pas où il se trouvait et en plus, on allait le laisser avec des inconnus.
Il est préférable que tu te remettes en route maintenant, Harry. On t'attend, expliqua Lupin en posant sa main sur l'épaule du Survivant.
Et ce serait plus prudent, ne pense-tu pas ? compléta Fol Œil en le fixant de son œil magique.
Mais…euh…oui, enfin…oui, je suppose, murmura le jeune homme lentement.
Bien, Harry, alors…je te souhaite bonne chance, fit Lupin, la voix légèrement tremblante en serrant le garçon dans ses bras.
A vous aussi, murmura Harry.
N'oublie jamais Potter : Vigilance constante !!! s'exclama Fol Œil en montant dans la diligence.
Lupin le suivit en lançant un dernier regard encourageant au Survivant. La porte de la calèche se ferma sur un dernier au revoir adressé aux jumeaux. Les Sombrals étendirent leurs longues ailes noires et décharnées dans un lent et imposant mouvement. La calèche s'éleva dans les airs et Harry la regarda s'éloigner rapidement avec un sentiment de malaise grandissant. Ce n'est que lorsque la calèche ne fut plus qu'un petit point que le jeune homme détourna les yeux. Il se rendit alors compte qu'ils se trouvaient dans une clairière entourés d'une sombre forêt. Au loin, le soleil se couchait indiquant que le soir arrivait, baignant le ciel d'une lueur incandescente. Un groupe d'oiseaux s'envola dans un bruissement, sûrement effrayés par un prédateur quelconque, faisant sursauter le Survivant. Alvise parla, sa voix grave et calme troublant harmonieusement le silence de la forêt :
Je pense qu'il serait plus prudent de se mettre en route tout de suite, M. Potter. Surtout si nous voulons arriver au village avant demain matin.
Euh, ok, d'accord, allons-y, fit Harry, un peu perdu face à ses deux êtres si semblables et au calme de la forêt qui s'étendait autour de lui.
Aldwin, à cette réponse, se dirigea vers la lisière et siffla deux coups brefs qui claquèrent dans l'air. Aussitôt, des hennissements répondirent et Harry vit apparaître à la lisière 3 chevaux à la robe diaphane et lumineuse. Les bêtes étaient toutes 3 scellées et harnachées, cependant, elles ne semblaient pas du tout gênées par les harnachements en cuir noir et ciselé d'argent au délicat motif. Le jeune homme ne put retenir une exclamation d'émerveillement face à la beauté des chevaux. Alvise se tourna vers Harry en souriant, une once de fierté dans le regard :
Ils sont magnifique, n'est-ce pas ? Vous n'en trouverez jamais d'aussi beau !! Ils viennent de notre royaume, très réputé pour la beauté de ses chevaux.
Votre royaume ? demanda Harry, intrigué.
Oui, nous venons d'un pays lointain, que peu de gens savent réel. Ce pays se nomme Lothian. Le Royaume du Lorythian. Le connaissez-vous ?
Harry se mit à rougir :
J'en ai vaguement entendu parler…dans des livres…
L'homme sourit, découvrant ses belles dents blanches :
Oui, je vois. Beaucoup de sorciers pensent qu'il s'agit d'un mythe, cette île perdue au milieu d'un lac incartable, vivant en quasi-autarcie. Cependant, cet endroit n'en est pas moins réel.
Tandis qu'ils discutaient, l'autre jumeau s'était approché avec les 3 chevaux. Il monta et hissa la valise d'Harry sur le premier, son frère fit de même avec le deuxième, gracieusement, et Harry comprit rapidement que la troisième bête était pour lui. Il bafouilla :
Je…je…mais je ne sais pas monter à cheval !!
Aldwin sourit :
Vous êtes déjà monté sur un hippogriffe, non ?
Oui, mais…
Alors n'ayez craintes, ce n'est pas bien différent, coupa le second jumeau.
Harry regarda avec anxiété le cheval qui s'ébrouait tranquillement à quelques pas de
lui. Il prit une profonde inspiration : après tout, il était le Survivant et il avait déjà chevauché un hippogriffe. Monter un cheval ne devait pas être si difficile que ça. Prenant son courage à deux mains, il s'avança vers l'animal. Aussitôt, la bête s'agita et se mit à hennir. Harry s'arrêta, des points d'interrogation dans ses prunelles émeraudes.
Parle-lui.
Le jeune homme tourna son regard vers les jumeaux qui le regardaient :
Et je lui dis quoi ?
Les deux hommes aux longs et doux cheveux sourirent doucement :
Les mots apaisent les chevaux, surtout lorsqu'ils son doux et paisibles. Leora apprécie beaucoup les contes.
Leora ?
Oui, c'est le nom de votre jument.
Leora, chuchota Harry en reportant son attention sur la jument.
Celle-ci sembla réagir à l'entente de son prénom. Harry s'approcha un peu plus tout en chuchotant le nom de l'animal. Il tendit sa main et caressa tout doucement l'encolure de la jument. C'était doux, soyeux.
Leora, je vais te raconter une histoire, lui chuchota Harry à l'oreille. Mais d'abord, je vais devoir monter, j'espère que ça ne te dérange pas trop ?
La jument s'ébroua légèrement. Harry jeta un coup d'œil émerveillé aux jumeaux qui lui sourirent. Il posa son pied sur l'étrier et se hissa maladroitement sur le dos de la jument. Celle-ci ne broncha pas. Passé ce cap, Harry se redressa et regarda les jumeaux.
Bien, nous pouvons y aller ? demanda l'un d'eux.
La fierté qui avait envahi Harry s'évanouit brusquement.
Euh, oui, oui, allons-y, bredouilla-t-il ne pouvant s'empêcher de rougir.
Très bien, alors suivez-nous M. Potter.
Les deux hommes firent faire demi-tour à leur chevaux et se dirigèrent vers la lisière de la forêt. Harry poussa un bref soupir et talonna légèrement sa jument qui se mit au pas.
Bon, Leora, quelle histoire vais-je bien pouvoir te raconter ?
Ils chevauchaient depuis déjà 2 bonnes heures, en silence. La nuit était tombé sur la forêt dans laquelle ils cheminaient. Aldwin et Alvise avaient été contraints d'allumer des lanternes de voyage pour y voir clair. La lumière tremblotante des bougies et de la lune dessinait des ombres menaçantes autour d'Harry qui commençait sérieusement à avoir mal aux fesses. Il soupira et grogna en changeant de position pour soulager son auguste fessier. Alvise se tourna vers lui, un sourcil levé en point d'interrogation :
Tout va bien, M. Potter ?
Hum, oui, oui, ça va, grommela Harry en se tortillant sur sa selle ce qui arracha un hennissement courroucé à Leora.
Vous voulez peut-être que nous nous arrêtions ?
Ben, heu, ça serait une bonne idée, en fait…
Je me disais bien, sourit malicieusement l'homme. Aldwin !! Arrêtons-nous quelques instants, M. Potter a besoin de repos.
Harry se sentit tout à coup vexé et voulut protester : il n'était pas fatigué, il avait simplement mal aux fesses !!! Alvise arrêta son cheval et sauta à terre, ainsi qu'Harry et Aldwin. Ils s'assirent tous 3 sur le bord du chemin et, tandis qu'Aldwin allumait un feu, Harry poussa un soupir de soulagement.
Vous n'êtes pas habitué, n'est-ce pas ? demanda Alvise.
Non, pas vraiment, répondit le jeune homme en cherchant une position plus confortable. Comment se fait-il que vous n'ayez pas mal aux fesses, vous aussi ?
Les jumeaux sourirent malicieusement :
Oh !! Nous, cela fait bien longtemps que nous n'avons plus ce genre de désagrément.
Nous montons à cheval depuis notre plus tendre enfance.
En fait, dans notre royaume, tout le monde possède un cheval, sans exception, même les femmes.
Un lorythianais obtient son premier cheval à l'âge de 5 ans, il le dresse lui-même et ils ne se quittent plus jusqu'à ce que la mort ne les sépare.
Et ensuite, vous en prenez un autre ? demanda Harry.
Oui, mais, traditionnellement, il faut attendre un an avant de reprendre un autre cheval. De plus, on ne fait pas comme vous, les sorciers, qui achètent les chevaux comme de vulgaires bêtes de somme. Nous devons prendre un poulain, afin de le dresser nous-même.
Harry écarquilla les yeux :
Mais dresser un cheval, c'est horriblement long !! En plus, il faut attendre qu'il grandisse pour le monter et…
Le rire cristallin d'Aldwin coupa le jeune homme :
Tout juste, M. Potter !! Pourtant, cela en vaut la peine, car le lien qui lie le cheval et son propriétaire est d'autant plus fort quand le propriétaire s'est occupé personnellement du dressage de sa monture.
Il faut savoir, M. Potter, que chez nous, le cheval est considéré comme une personne à part entière. Il existe un véritable échange entre le cavalier lorythianais et sa monture, un échange d'amour, de confiance et de respect. Il faut toujours respecter son cheval ainsi tout se passe bien.
Harry hocha la tête tout en regardant Leora qui paissait tranquillement non loin de là. Il avait déjà lu quelque part que les habitants du Royaume du Lorythian entretenaient avec leur cheval une relation quasi-amicale et vénéraient la licorne. Les lorythianais vivaient avec leur cheval, il faisait parti de leur famille comme un individu à part entière. Cependant, tout cela prenait un sens en écoutant les jumeaux. C'était rationnel, voir même logique pour un peuple dont la principale qualité était le dressage et l'élevage de chevaux de race. Il fallait forcément une connaissance et un amour incommensurable de l'animal pour que les lorythianais gagnent une telle réputation d'éleveur, les meilleurs du monde magique. Harry tourna la tête vers les jumeaux :
J'ai lu que le peuple lorythianais comptait parmi les meilleurs peuples guerriers du monde. C'est grâce aux chevaux, non ?
Alvise fronça les sourcils :
Où avez-vous lu cela ?
Euh, je ne me souviens plus vraiment, certainement un livre que m'a offert Hermione…
Sa voix se brisa. Le souvenir de sa meilleure amie lui broya le cœur. Alvise ne s'aperçut de rien et secoua la tête :
C'est faux, notre peuple n'est pas un peuple guerrier, bien au contraire. Nous détestons la guerre.
Personne n'aime la guerre !! déclara Harry en fronçant les sourcils.
Vous ne diriez pas cela si vous aviez vu tout ce que nous avons vu, répliqua Aldwin.
Les hommes aiment la guerre. Ou plutôt, ils aiment le pouvoir, ce qui les amènent forcément à la guerre.
Notre peuple est un peuple pacifique. Si nous déclarions la guerre à qui que ce soit nous signerions notre extinction.
Harry jeta un regard interrogateur à ses protecteurs. Alvise sourit, ses grands yeux gris reflétant un mélange de tristesse et de détermination.
Une guerre aurait des conséquences fâcheuses pour nous. Nous avons déjà du mal à maintenir notre peuple en vie, alors une guerre…
Comment cela ?
La consanguinité, M. Potter !! Pour assurer notre descendance et la prospérité de notre peuple, nous sommes presque contraints d'épouser nos sœurs !!
Harry écarquilla les yeux :
Mais pourquoi ?
Comme les sorciers et de nombreux autres peuples, nous pratiquons la magie. Cependant, notre magie est différente de la votre. Elle repose avant tout sur la communication avec la nature et nous n'avons pas besoin de baguette.
Et surtout, à cause d'une malédiction vieille de plusieurs milliers d'années, nos pouvoirs viennent de la pureté de notre sang. Si jamais un lorythianais se mariait avec un étranger, sa progéniture n'aurait aucun pouvoir et nous signerions ainsi notre disparition.
C'est ainsi depuis des milliers d'années.
Mais alors… commença Harry en songeant à l'île étroite et montagneuse qui tenait lieu de royaume aux lorythianais.
Aldwin hocha la tête :
Au fil des années, la consanguinité s'est accrue. Souvent, nos enfants naissent anormaux, malades physiquement et mentalement, s'ils ne meurent pas à la naissance…
Mais, pourquoi ne pas lever la malédiction ?
Les jumeaux soupirèrent :
Nous ne pouvons pas, notre magie est impuissante face à une malédiction d'aussi grande ampleur et aussi puissante.
Nous avons demandé à plusieurs peuples de nous aider, même aux sorciers, mais personne avec toute la magie du monde n'a réussit à défaire le maléfice.
Nous avons dut nous résigner. Entre notre extinction immédiate par nos voisins qui se seraient empressés de nous déclarer la guerre en apprenant que nous n'avions plus de pouvoir et notre disparition lente par la consanguinité qui entraîne maladies et morts, nous avons choisi la seconde solution. Et rien, ni personne ne peut changer cela.
Qui a lancé cette malédiction ?
Un mage noire très puissant du nom de Makerbar. Notre roi, il s'agissait à l'époque de Liutbald III, avait passé un marché avec lui. Le Royaume était en pleine guerre et Makerbar assurait la victoire à Liutbald en échange de 100 chevaux. Bien entendu, Makerbar ne vit jamais les chevaux. Notre peuple en paya les conséquences. Depuis, nous sommes pacifique et nous devons épouser les membres de notre propre famille pour continuer d'exister.
Harry hocha la tête. Il connaissait le mage noire pour l'avoir étudier en Histoire de la Magie. Hermione lui avait souvent parlé des famines et des guerres qu'avaient déclenché le sorcier tout le long de sa vie. Il fronça les sourcils :
Mais Makerbar est mort, non ?
Oui, mais le malédiction est resté. C'est de la magie très puissante, comme je vous l'ai dit.
Alors vous êtes condamné…
Aldwin eut un sourire empreint de tristesse :
Oui, on peut dire cela comme ça.
Un long silence s'ensuivit, que seul les bruits nocturnes de la forêt et le crépitement du feu venait troubler. Ce fut la voix d'Harry qui relança la conversation :
Si vous êtes pacifique, que faîtes-vous ici, en pleine guerre, à me protéger ?
La question eut l'air de surprendre les jumeaux :
Si nous sommes ici, c'est pour la paix.
Voldemort pourrait très bien s'en prendre à votre peuple s'il savait que vous êtes ici…
Voldemort s'en prendra à notre peuple de toute façon si nous ne l'arrêtons pas, coupa Aldwin en levant la main.
Son visage reflétait une intense détermination.
De plus, comme vous l'avez dit tout à l'heure M. Potter, nous sommes condamnés. Nous n'avons donc plus rien à perdre.
Harry se tut et, tout en fixant le feu, laissa ses pensées vagabonder. La destiné de bon nombre de peuple était entre ses mains maintenant, à commencer par les sorciers et les moldus. C'était une lourde responsabilité, bien sûr, mais Harry ne pouvait pas la refuser. Trop de vie était en jeu. Après tout, il était le Survivant, il avait réussi à chaque fois à s'en sortir face à Voldemort et le Seigneur des Ténèbres avait déjà failli disparaître à cause de lui. Cette responsabilité, il n'y avait que lui qui pouvait la porter. Harry sortit de sa torpeur et déclara, la voix grave et déterminée :
Je ne laisserais jamais Voldemort s'attaquer à votre peuple.
J'en suis certain, M. Potter. Absolument certain.
Aldwin se redressa :
Il est temps de nous mettre en route, vous sentez-vous prêt M. Potter ?
Heu, oui, bien sûr !! Dîtes…
Harry hésita, prit une profonde inspiration et se lança :
Vous…vous pouvez m'appeler Harry si vous voulez…
Les jumeaux se regardèrent :
Que préférez-vous ? demanda Aldwin.
Heu, ben, que vous m'appeliez Harry.
Alors il en sera ainsi, Harry Potter.
Le jeune homme ouvrit la bouche puis la referma aussitôt : après tout, s'ils souhaitaient utiliser son nom à tout bout de champ, c'était leur droit. Les trois hommes se remirent en selle et s'engagèrent sur le sombre chemin. Ils cheminaient depuis quelques minutes à peine lorsqu'un craquement, puis deux, puis trois retentirent. Des oiseaux s'envolèrent dans un bruissement d'ailes et de feuilles. Les jumeaux stoppèrent leur monture, Harry força la sienne à faire de même. Alvise tira son épée de son fourreau et regarda autour de lui tandis qu'Aldwin armait son arc. Harry sentit son cœur battre à la chamade et la panique le paralyser. Un long silence s'ensuivit, un silence anormal, que rien ne venait troubler, pas même les bruits caractéristiques d'un bois endormi. Un silence qui sembla durer une éternité. Puis, le monde explosa. Des éclairs verts et rouges surgirent de nulle part, éclairant le sous-bois d'une lueur spectrale. Le cheval d'Harry se cabra en hennissant et le jeune homme tenta vainement de se cramponner aux rênes. Il se sentit violemment projeté en arrière et heurta rudement le sol. Sa tête cogna brutalement le sol et Harry eut à peine le temps de voir Alvise, sur son cheval, l'épée brandit au-dessus de sa tête, assaillit de toutes parts par des hommes encagoulés, avant de sombrer dans l'inconscience.
Margaret se lécha la lèvre inférieur et jeta un énième coup d'œil à la table en face d'elle. Hermione Granger était plongé dans un énorme bouquin, venant certainement de la Réserve, un parchemin à côté sur lequel elle griffonnait rapidement à intervalle plus ou moins régulier. Cela faisait 20 minutes que Margaret observait la jeune femme, faisant semblant de lire un livre sur les plantes venimeuses qui n'avait aucun intérêt. Finalement, la jeune femme se décida. Elle se leva de sa table d'étude en abandonnant son livre et se dirigea d'un pas déterminé et chaloupé vers Granger. Celle-ci ne leva pas tout de suite les yeux. Margaret dut toussoter légèrement pour se faire remarquer.
Margaret Byron, annonça-t-elle en tendant la main et en faisant son plus beau sourire alors qu'Hermione levait ses grands yeux bruns vers la personne qui avait osé la déranger dans sa réflexion.
Hermione fronça les sourcil en regardant la main tendue vers elle qui n'attendait qu'une chose : qu'on la serre. Les yeux de la jeune femme remontèrent vers le visage du gêneur et s'arrêtèrent sur la cravate verte et argenté. Serpentard. Margaret se força à élargir son sourire et à paraître le plus détendu possible. Hermione croisa les bras sur sa poitrine tout en se reculant dans sa chaise. Elle regarda franchement la personne en face d'elle et demanda, glaciale :
Qu'est-ce que tu veux ?
Ravie de te rencontrer moi aussi, répliqua Byron avec une petite moue et en baissant le bras. Je pensais que les Gryffondors étaient plus aimables que les Serpentards mais apparemment ça n'a pas l'air d'être le cas.
Je ne vois pas pourquoi je serais aimable avec une Serpentard, alors maintenant si tu pouvais me laisser, ce serait vraiment génial…
Margaret écarta les bras et s'écria :
Hé, pas la peine de te mettre en colère, moi qui voulais simplement te demander ton aide, franchement…
Hermione fronça les sourcils et la regarda, interloqué :
Mon aide ?!
Margaret s'assit gracieusement en face de Granger :
Ouais, il paraît que tu es la fille la plus intelligente de tout Poudlard, alors je me suis dit que tu pouvais peut-être m'aider à comprendre quelque chose en Botanique. Je sais pas si c'est moi, mais en tout cas cette matière c'est vraiment pas ma tasse de thé.
Tu veux mon aide ? demanda Hermione, incrédule, les yeux ronds.
Byron prit son air le plus innocent possible et répondit :
Oui, bien sûr, ça paraît si étonnant que ça ?
Et bien, tu es à Serpentard et…
Oh, franchement Hermione !! Je peux t'appeler Hermione ? Franchement, je trouve tout ça débile, je veux dire, tu es intelligente, tu es la meilleure dans toutes les matières…
Hermione se sentit, malgré elle, rougir.
…et moi, j'ai des lacunes en Botanique, je n'y comprends rien à rien. Je ne vois pas pourquoi je ne te demanderais pas d'aide !!! Ce serait idiot, vraiment, tu ne penses pas ?
Euh, oui, c'est sûr, mais enfin, je veux dire, je…je suis une…enfin…
Margaret balaya d'un geste de la main les mots qui ne sortaient pas de la gorge de Granger :
Oh, ça !!! Je me débrouillerais avec !!
Hermione recula, désappointé. Margaret lui fit un sourire aimable :
Désolé, Hermione, mais je suis tout de même à Serpentard…
La brunette hocha la tête :
Je vois… Donc, tu veux mon aide pour tes cours de Botanique…
Voilà, exactement !! M'aideras-tu ?
Et bien…, commença la Gryffondor.
Oh ! S'il te plaît Hermione!!! Si je n'obtiens pas un Optimal au prochain contrôle, je suis dans une merde noire !!! s'écria Byron, un air implorant sur son visage, les mains jointes dans un semblant de prière.
Hermione fronça légèrement les sourcils avant de soupirer :
Ecoute, je…j'y réfléchirais…je…je te dis ça demain, au petit-déjeuner ?
Margaret sauta sur ses pieds, faisant sursauter la Gryffondor, un grand sourire aux lèvres :
Ok !! Ca marche, mais n'oublie pas, j'ai vraiment besoin de ton aide !!!
Elle tourna les talons et sortit de la Bibliothèque, laissant une Hermione perplexe.
Intelligente mais vraiment naïve !! murmura pour elle-même Margaret en empruntant le couloir qui menait vers la Salle Commune des Serpentards.
Whilelmina n'en avait pas perdu une miette. Pas une seule seconde. Elle avait trouvé Margaret à la Bibliothèque, après le petit-déjeuner. Au moment où elle avait voulu la rejoindre, elle l'avait vu se lever et se diriger vers Hermione Granger, à une table non loin de là, et parler avec elle. Whilelmina était trop loin à ce moment pour entendre quoi que ce soit, mais elle avait bien vu l'étonnement sur le visage de la Gryffondor et une sorte d'amabilité sur celui de la Serpentard. Or, jamais Byron n'avait ressentit de la sympathie envers les Gryffondors en général, et particulièrement envers Granger. C'était bizarre. Son regard s'assombrit encore plus tandis qu'elle fixait Margaret Byron en train de sortir de la Bibliothèque, un sourire narquois aux lèvres. Elle ne savait pas pourquoi, mais ça ne présageait rien de bon. Byron mijotait quelque chose et Whilelmina se promit dans son fort intérieur de découvrir quoi.
Ah ! Ah ! Alors, que va-t-il arriver à Harry?!!! Et que trame Margaret Byron ?!!! Vous découvrirez ça dans le prochain épisode ( ou peut-être dans le suivant ) de…Harry Potter et l'espion de Voldemort !! BSX A TOUS !!!
