Disclamers : Bon, comme toujours, les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas et je ne suis en aucun cas payé pour cette fic. Je suis supra désolé pour les délais entre les chapitres, mais je suis en pleine révision pour un bac blanc et quelque fois, l'inspiration me manque. Voilà, BSX à tous et BONNE LECTURE ! Et surtout n'oubliez pas, REVIEWS !
Chapitre onze : Absence, partie 3.
La progression dans la forêt était difficile. En l'absence de sentier bien défini, Harry, Tonks et Jane se prenait facilement les pieds dans les immenses racines d'arbres 7 à 8 fois centenaires. Cela faisait une heures qu'il marchait ainsi, trébuchant et coupant les entrelacs de lierres qui gênait leur chemin avec leur baguette et Harry commençait sérieusement à croire que son idée n'était pas si bonne que ça. Tout à coup, Tonks s'arrêta et s'adossa à un arbre immense, le souffle court. Reprenant sa respiration, elle demanda :
Et celui-là, il n'est pas assez haut ?
Jane considéra le végétal au tronc noueux un instant et secoua la tête :
Non, Dora. Tu voix bien que les arbres alentours sont encore plus haut. Il faut vraiment qu'on en trouve un qui surplombe la forêt.
Tonks poussa un gémissement de désespoir :
Un arbre comme ça, ça n'existe pas !
Bien sûr que si!
Bien sûr que non ! Jane ! J'en ai marre de marcher dans cette foutu forêt à la recherche d'un arbre qui n'existe pas ! Il pleut, il fait froid, on est trempés, couverts de boue…
Ecoute, Dora, on est perdu ! Alors de toute façon, on n'a pas le choix, décréta fortement Fergusson de sa voix triste en reprenant sa marche.
Tonks se tourna vers Harry en grimaçant :
Tu vois, fit-elle à voix basse, d'habitude, c'est une fille plutôt silencieuse, mais quand elle est déterminée à faire quelque chose, rien ne l'arrête. Ce qu'elle peut être énervante des fois !
Le jeune homme sourit faiblement. C'était vrai que le comportement de Fergusson avait changé depuis le début du voyage : elle avait pris en main les opération alors qu'au début elle semblait si introvertie. Après tout, pour être Auror, il fallait savoir prendre des décisions et puisque Tonks semblait incapable de prendre les « bonnes » décisions, c'était Fergusson qui s'y était collée. Harry reprit sa progression tout en regardant autour de lui. La forêt s'étendait à perte de vue, les arbres étaient tous aussi immenses les uns que les autres, cependant aucun ne correspondaient aux critères de Jane. Harry secoua la tête, envoyant de fines gouttelettes autour de lui – ses cheveux étaient trempés et collaient à son front – et soupira : décidément, il aurait mieux fait de se taire, encore une fois. Ils étaient perdus, dans une forêt où devait se cacher bon nombre de bêtes sauvages, avec un minimum de denrées pour survivre. Ils auraient mieux fait de rester sur le chemin, quitte à choisir une direction au hasard – avec un peu de chance, ils auraient fini par trouver – plutôt que de s'enfoncer dans une forêt hostile et mouillée. Tout à coup, un cri féminin le tira brusquement de sa rêverie. Harry se précipita vers Tonks qui s'était étalée de tout son long dans la boue, le pied droit prit dans une racine.
Tonks, ça va ?
La jeune femme releva la tête en grimaçant et Harry ne put contenir son éclat de rire. Le visage de l'Auror était couvert d'une boue marron, seuls ses yeux bruns et brillants étaient encore visibles. Jane, arrivée auprès de Nymphadora quelques instants après Harry, éclata de rire elle aussi. Les yeux de la jeune femme au cheveux rouges lançaient des éclairs :
Mais aidez-moi à me relever plutôt que de vous bidonner là, comme des idiots !
Excuse-nous, Tonks, mais c'est que avec tes cheveux rouges…tenta Harry en essayant de reprendre son souffle et de réprimer son fou-rire.
La boue te va à ravir, déclara Jane les larmes aux yeux.
Et le fou-rire repartit de plus belle, se répercutant contre les troncs des arbres. Tonks roula des yeux – ce qui ne fit qu'empirer les choses pour Harry et Jane – et allait répliquer quand, tout à coup, un grognement assourdissant emplit la forêt. Jane et Harry cessèrent de rire tandis que Tonks se figeait, les yeux exorbités.
QUI OSE TROUBLER MON SOMMEIL ? demanda une voix puissante et caverneuse qui fit trembler le sol.
Nymphadora se releva rapidement et sortit sa baguette tandis que Jane faisait de même en se mettant devant Harry. Ce dernier sortit aussi la sienne, le cœur battant.
Qui est là ? demanda Tonks d'une voix forte.
Le grognement assourdissant reprit et c'est avec stupéfaction que nos trois amis virent l'arbre en face d'eux se mettre à bouger. Les racines frémirent et l'arbre sembla s'ébrouer, semant des feuilles mortes tout autour de lui.
C'est un Saule Cogneur ! s'écria Tonks en reculant.
Mais non, les Saules Cogneurs ne parlent pas.
Et comme pour donner raison à Jane, la voix caverneuse retentit de nouveau, venant visiblement de l'arbre :
QUI ETES-VOUS ?
On pourrait vous poser la même question ! fit Tonks. Aïe !
Jane venait de lui donner un coup dans les côtes en la foudroyant du regard. Elle se tourna vers l'arbre et s'éclaircit la voix :
Nous sommes des sorciers et nous nous sommes perdus. Nous sommes désolé de vous avoir réveillé.
L'arbre trembla :
DES SORCIERS !
Il émit un son, comme un petit rire puis il demanda :
QU'EST-CE QUE DES HUMAINS FONT ICI, DANS LA FORÊT DES ENTS ?
La forêt des quoi ? chuchota Harry à l'intention de Tonks.
Celle-ci lui fit signe de se taire.
Comme nous vous l'avons déjà dit, nous nous sommes perdu et…
L'arbre se mit tout à coup à rire, ses branches tremblant et coupant Jane dans sa phrase :
VOUS, LES SORCIERS, VOUS PENSEZ DOMINER LE MONDE AVEC VOTRE MAGIE, MAIS QUAND CELLE-CI VOUS FAIT DEFAUT, VOUS ÊTES BIEN DESEMPARE !
Jane et Nymphadora se regardèrent, perplexe. Apparemment, cette arbre-parlant qui n'était autre qu'un Ent avait une dent contre les sorciers !
MAIS QUE CHERCHIEZ VOUS DANS LA FORÊT DES ENTS ?
Euh, un arbre… répondit Tonks.
UN ARBRE ? ET QUE VOULEZ VOUS FAIRE D'UN ARBRE ?
Tandis que Tonks et Fergusson expliquait à l'arbre le pourquoi du comment, Harry observait attentivement leur interlocuteur. En effet, en plissant les yeux, le jeune homme se rendit compte qu'on pouvait distinguer un nez, une bouche et des yeux dans le tronc noueux de l'immense chêne. Il allait faire part de ses observations à Tonks lorsque l'arbre trembla violemment et sembla se déraciner. Les trois sorciers reculèrent effrayés tandis que le chêne se penchait vers eux. Ou plus exactement vers Harry.
JE VOIS… fit-il au bout d'un moment. J'IMAGINE QUE VOUS AVEZ BESOIN D'AIDE.
Euh…ben…ça ne serait pas de refus, admit Tonks.
IL N'EXISTE PAS D'ARBRE PLUS HAUT QUE LES ENTS. LES ENTS SONT LES MAÎTRES DE CETTE FORÊT.
Euh…oui…et alors ? grommela Tonks suffisamment fort pour qu'Harry et Jane mais pas l'Ent l'entendent.
JE PEUX VOUS APPORTER CETTE AIDE.
Le visage de Jane s'éclaira :
Vous feriez cela ?
Le grondement repris et l'Ent sembla soupirer :
IL FUT UN TEMPS OU LES ENTS NE S'OCCUPAIENT PAS DES PROBLEMES DES AUTRES, MAIS AUJOURD'HUI CE TEMPS EST REVOLU. LE SEIGNEUR DES TENEBRES A DEJA FAIT VERSE BEAUCOUP DE LARME ET DE SANG, LA FORÊT EN RESSENT DEJA L' INFÂME DOULEUR… LE SURVIVANT DOIT ÊTRE AIDE DANS SA QUÊTE ! TEL EST MA DECISION.
Harry déglutit et sentit son cœur se plomber.
OU VOULEZ-VOUS VOUS RENDRE ?
Nous avons rendez-vous à la Clairière des Six Chemins, répondit Tonks.
ALORS, ALLONS-Y !
L'immense Ent se pencha en avant, ses branches et son tronc craquelant de toutes parts pour permettre aux trois sorciers de grimper. Harry, Nymphadora et Jane, s'agrippant aux branches et au tronc, se hissèrent facilement jusqu'à ce qui semblait être les épaules de cette étrange être. L'Ent se redressa – Harry sentit son cœur descendre jusque dans ses chaussettes – et entrepris la longue marche qui allait les mener à la Clairière des Six Chemins, lieu de rendez-vous pour la quatrième et dernière partie du voyage.
Deux heures. Deux heures qu'Harry se cramponnait comme un malade à une branche dix fois plus grosse que lui pour ne pas tomber. A chaque pas de géant que faisait l'Ent, le jeune homme sentait son cœur remonter brusquement avant d'aller résider dans ses chaussettes. Le pauvre garçon regrettait amèrement la Ford grinçante et brinquebalante de Tonks. Celle-ci d'ailleurs avait entamé, avec Fergusson et l'Ent, une longue conversation sur Voldemort et la nécessité de participer à la guerre : elles semblaient vouloir convaincre l'Ent de demander à son peuple de s'engager contre le Seigneur des Ténèbres. Harry ne les écoutait que distraitement : tout ce qu'elles racontaient, il le connaissait déjà. Rien de nouveau, donc. Pourtant, un question de Jane retint l'attention du jeune homme :
Pourquoi êtes-vous si réticent à vous engager dans la lutte contre Vous-Savez-Qui ?
IL EST TOUJOURS TRES DIFFICILE DE DECIDER DE FAIRE LA GUERRE OU NON, SURTOUT POUR UN PEUPLE COMME NOUS QUI SOMMES PACIFIQUES.
Harry tiqua et déclara, d'une voix forte pour être sûr que l'arbre l'entende malgré les craquements :
Les Lorythianais sont pacifiques et pourtant certains d'entre eux se sont engagés dans la guerre !
MAIS PAS TOUT UN PEUPLE, HARRY POTTER. CELA DEPEND DES INDIVIDUALITES. OR, CHEZ LES ENTS, L'INDIVIDUALITE NE COMPTE PAS. IL FAUT L'ASSENTIMENT DU GROUPE POUR DECIDER QUELQUE CHOSE ET CELA PEUT PRENDRE TRES LONGTEMPS !
Mais si l'individualités ne comptent pas chez les Ents, alors pourquoi ne luttez-vous pas contre Voldemort ! s'écria Harry. Tonks et Fergusson réprimèrent un frisson. Après tout, nous faisons partit du même monde et Voldemort est une menace pour ce monde !
HARRY ! s'écria Nymphadora en roulant des yeux, exaspérée.
Quoi !
Arrête de prononcer son nom ! grogna-t-elle en se frottant énergiquement le bras droit. J'en ai la chair de poule !
C'est en évitant de prononcer son nom qu'on exacerbe la peur de la chose, répliqua Harry d'un ton sec. ET… JE… N'AI… PAS…PEUR…DE…VOLDEMORT !
Jane ferma un instant les yeux douloureusement en entendant le nom du Seigneur des Ténèbres. Harry détourna le regard, dégoutté : comment comptait-on gagner lorsqu'on voyait que même les membres de l'Ordre du Phénix avait peur de prononcer son nom ? La voix profonde de l'Ent sortit le jeune homme de sa sombre rumination :
VOTRE ARGUMENT LAISSE A REFLECHIR, HARRY POTTER. NOUS TENONS A CE MONDE, ET IL EST DE NOTRE DEVOIR DE LE PROTEGER. CEPENDANT, JE NE PEUX RIEN VOUS PROMETTRE : IL EST TRES DIFFICILE DE CONVAINCRE UN ENT DE COMBATTRE.
Vous essaierez ? demanda Tonks, les yeux emplis d'espoir.
Tout allié était bon pour l'Ordre et il valait mieux avoir les Ents de son côté que celui de l'ennemi.
JE POURRAIS REUNIR UN CONSEIL…
Votre contribution, même infime, serait un geste considérable, croyez-nous ! Nous savons déjà, de source sûr, qu'Il cherche à convaincre les vampires de se joindre à…AÏE !
Nymphadora se massa douloureusement le bras en fusillant du regard sa camarade qui lui désignait d'un assez peu discret signe de tête Harry qui écoutait maintenant attentivement ce que racontait Tonks. La jeune femme écarquilla les yeux et rougit. Harry comprit qu'il n'aurait pas dû entendre ce qu'il venait d'entendre. Il haussa les épaules :
De toute façon, c'était prévisible ! Voldemort – Tonks gémit de désespoir – a tout intérêt à se trouver des alliés.
Jane hocha la tête :
Nous sommes dans une véritable course à l'alliance et Il semble avoir une longueur d'avance sur nous, grâce aux vampires, ajouta-t-elle en jetant un regard noir à Tonks.
Elle se tourna vers le Survivant :
J'aimerais que tu gardes cela pour toi, Harry.
Pas de problème.
Les deux Aurors acquiescèrent en silence.
SI JE COMPREND BIEN, UNE ALLIANCE AVEC NOUS, VOUS SEREZ BENEFIQUE.
Vous ne pouvez pas savoir comment !
JE NE VOUS PROMET RIEN…
Essayez toujours, ce sera déjà ça, soupira Jane.
L'Ent ne répondit pas mais les deux Aurors sentirent que l'arbre réfléchissait intensément :
JE FERAIS MON POSSIBLE, décréta-t-il enfin.
Les deux jeunes femmes se regardèrent, les yeux emplis d'espoir, tandis qu'Harry détournait la tête et se plongeait dans une réflexion silencieuse en regardant la forêt défiler autour de lui.
Ginny poussa un profond soupir, les yeux rivés sur son assiette pleine. Deux jours. Deux jours qu'il était parti et il lui manquait déjà terriblement. Son départ avait laissé un vide immense, que même les plaisanteries et le réconfort de ses amis n'avait su combler. Ginny ne cessait de penser à lui, se demandant s'il était arrivé là où il devait allé. Elle n'avait aucune idée de l'endroit où il était censé se rendre, et encore moins la raison de son départ, même si elle soupçonnait l'implication de Dumbledore et de l'Ordre dans tout cela. Hermione et Ron l'avait de toute façon clairement laissé entendre sans pour autant dévoiler à la jeune femme leur secret lorsqu'elle leur avait demandé. Ginny s'était résignée, sachant très bien qu'elle finirait par savoir le pourquoi du comment à un moment ou à un autre. Peut-être que Dumbledore finirait par se prononcer sur le départ du Survivant : il ne l'avait pas fait jusqu'à présent et Ginny, Ron et Hermione avaient dû subir la curiosité de leur camarade. Un autre soupir s'échappa des lèvres de la rouquine. Hermione, qui discutait avec Ron et Seamus, tourna la tête vers elle :
Ginny, ça va ?
Ginny cligna des yeux et les leva vers son amie :
Oh…euh…oui, je…je pensais, c'est tout…
Hermione sourit légèrement :
A lui ?
La jeune femme sentit son visage virer au rouge cramoisi :
Er…moui…
Hermione posa sa main sur celle couverte de tâche de rousseur de son amie :
On pense tous à lui, Ginny.
Il me manque, tu sais, murmura-t-elle.
Je sais… A moi aussi, il me manque…Il nous manque à tous…
Je ne...
Elle soupira en secouant la tête et regarda sa meilleure amie, désemparée. Hermione sourit tristement en caressant la main de la jeune fille :
Ne t'inquiète pas, Ginny, il reviendra…J'en suis certaine…
La rouquine acquiesça. Tout à coup, un tintement caractéristique retentit et le brouhaha de la Grande Salle s'éteignit peu à peu. Dumbledore, debout à la table des professeurs, s'éclaircit la voix :
Bonne appétit à tous ! Je suis désolé de vous dérangé pendant votre repas que je sais, par expérience, être un moment précieux, mais j'ai, je pense, quelques explications à vous donner.
Hermione, Ron et Ginny se regardèrent un instant avant de reporter leur attention sur le directeur :
Vous avez sans doute tous remarqué le départ de M. Potter, il y a maintenant 2 jours. Je connais toutes les rumeurs qui courent à ce sujet depuis et c'est pour cela que je me suis permis d'interrompre votre dîner. Aujourd'hui, même si certains continuent à le nier inutilement, le Seigneur des Ténèbres est revenu, semant derrière lui la mort et la désolation. Je ne nierais pas que le départ de Poudlard de M. Potter est lié à la guerre qui fait aujourd'hui rage en Angleterre. Tout le monde connaît l'histoire du Survivant et vous n'êtes pas censé ignorer que Voldemort – un long tremblement s'empara de la Grande Salle et quelques élèves retinrent leur respiration – a, semble-t-il, juré la mort de M. Potter.
Ginny serra convulsivement la main d'Hermione.
C'est pour cette raison que j'ai décidé qu'il devait partir. Poudlard n'est plus un endroit sûr maintenant. L'incendie de la Grande Salle, il y a deux mois, nous le prouve encore. Laisser M. Potter vivre ici l'aurait mis en danger et aurait mis aussi l'école en danger, je ne le cache pas. Aujourd'hui, M. Potter est sain et sauf, en sûreté, dans un endroit dont je suis le seul à connaître l'emplacement exact. Et il le restera jusqu'à ce que tout danger soit écarté pour lui. Il faut vous attendre, mes enfants, à connaître d'ici là des jours sombres et douloureux. Certains d'entre vous, et je le déplore, savent déjà ce qu'est que la douleur de la perte d'un être cher, d'un parent…J'espère de tout mon cœur que cela ne recommencera pas, mais je ne peux vous l'assurer. La guerre risque de faire beaucoup de victimes, j'en ai peur. Elle en a déjà fait beaucoup trop. Cependant, retenez bien ces paroles : personne n'a d'avenir dans un monde paralysé par la terreur et l'horreur. Voldemort ne doit pas, ne peut pas, espérer un jour gagner. Nous devons continuer à croire en de jours meilleurs et à nous battre. Merci.
Le Directeur se rassit à sa place. Un long silence, pesant, s'installa dans la salle. Ginny, Ron et Hermione restèrent un instant bouche bée : le discours de Dumbledore était tout à fait surprenant. Il venait en quelques mots d'appeler les élèves à s'unir et à combattre contre Voldemort !
Eh, ben…grogna Ron en sortant de sa léthargie tandis qu'un brouhaha intense emplissait la Grande Salle.
Ginny secoua légèrement la tête en repoussant son assiette :
J'ai plus faim, murmura-t-elle en se levant.
Elle n'avait pas touché à la nourriture.
Margaret sourit légèrement tout en regardant Hermione, trois ou quatre livres dans les bras, pénétrer dans la bibliothèque et la chercher du regard. La Serpentard se redressa sur sa chaise et fit un signe pour attirer l'attention de Granger. Celle-ci l'aperçut et se dirigea vers elle.
Tu as cinq minutes de retard, Granger.
Hermione posa ses livres sur la table et jeta un regard torve à sa camarade :
Excuse-moi, mais j'ai dû récupérer ces livres qui nous seront utiles, répliqua-t-elle d'un ton sec.
Margaret leva un sourcil blond parfaitement épilé et hautain :
Tu ne penses pas qu'il y a suffisamment de bouquin ici ? demanda-t-elle en désignant les meubles surchargés de livres, de grimoires et de manuscrits autour d'elles.
Si, mais ceux-là nous en aurons vraiment besoin. Bien, on commence ? fit la Gryffondor en s'asseyant et en ignorant le regard moqueur de son « élève ».
Oui, j'aimerais assez ne pas y passer la nuit.
Hermione leva les yeux vers la Serpentard et la fixa un instant :
Je pense, avant de commencer, qu'il faudrait instaurer certaines règles…
Certaines règles ?
Oui, je l'impression même que c'est nécessaire. Vois-tu, c'est toi qui m'a demandé de l'aide pour tes devoirs de Botanique et j'ai gentiment accepté…
Oh ! Merci pour ta bonté Granger, je suis touchée, ironisa Byron en portant sa main au cœur.
Hermione ignora la remarque de la jeune femme et continua :
Et je pense qu'il vaudrait mieux que nos « rendez-vous » restent courtois et, dans la mesure du possible, agréables.
Margaret sourit, moqueuse :
Agréables ?
Tu as parfaitement entendu. Je ne vois pas quel serait ton intérêt que nous nous disputions… Après tout, je suis là pour t'aider.
Margaret marqua un temps d'arrêt, semblant réfléchir :
Non, bien sûr, tu as raison, fit-elle lentement. Et quelles seraient ces règles ? demanda-t-elle en se penchant légèrement en avant.
Tout d'abord, pas d'insultes, ni sur mes amis, ni sur les Gryffondors et encore moins sur mes origines.
D'accord…Je pense que je pourrais m'arranger avec ça…
Ensuite, je veux que ces séances soient sérieuses et studieuses. Je veux aussi que tu m'écoutes et que tu me prennes au sérieux. Hors de question que tu contestes mes dires sous prétexte que je suis une Gryffondor et toi une Serpentard. Pendant nos rendez-vous, je serais, en quelque sorte ton professeur. Tu me devras donc un certain respect.
Les mâchoire de Margaret Byron se contractèrent violemment.
Je vois, fit-elle au bout de quelques minutes de silence glacial. D'une certaine façon, on se donne le beau rôle.
Byron…commença Hermione.
La blonde leva une main pour l'interrompre :
J'accepte ces règles, Hermione, à une seule condition !
Laquelle ?
Que tu fasses exactement la même chose pour moi. Ainsi, on sera quitte et tout se passera pour le mieux.
Donc pas de blagues sur les Serpentards…
Ni d'insultes !
Et on reste sérieuse.
Très bien.
Très bien.
Les deux jeune femmes se serrèrent la main, satisfaites.
Bien, et si nous commencions ?
Margaret sourit tandis qu'intérieurement, elle répondait : Oui, commençons Granger, commençons…
Whilelmina remontait tranquillement le couloir principal qui menait aux escaliers pour rejoindre Salle Commune des Serpentards, un livre sous le bras droit, quand une main la saisit violemment. Elle eut à peine le temps de saisir sa baguette qu'on la plaquait contre le mur froid en pierre du couloir :
Si j'étais toi, je ne ferais pas ça, fit son agresseur d'une voix calme alors qu'elle allait murmurer un sort.
Zambini ! s'écria-t-elle en reconnaissant la voix et en le repoussant brutalement.
Le jeune homme ne se laissa pas faire et la maintint plaquée contre le pierre, menaçant. Whilelmina pouvait sentir contre son flanc la pointe de sa baguette.
Qu'est-ce que tu me veux ? demanda-t-elle, les yeux étincelants de colère.
Te parler, répondit Blaise en posant ses deux mains sur le mur, emprisonnant la jeune femme.
Elle eut un petit rire sans-joie :
Tu as une drôle façon d'aborder les filles !
Il ne répondit pas, tournant la tête vers le couloir et le scrutant. Des bruits de pas se faisaient entendre : on approchait.
Viens, ordonna le Serpentard en tirant la jeune femme par le bras.
Whilelmina fut un instant tentée de résister, de refuser de le suivre, quitte à crier au secours si nécessaire, mais, la curiosité l'emportant, elle se laissa faire et suivit le ténébreux Serpentard. Ils se retrouvèrent tous les deux dans une classe de salle vide et poussiéreuses.
Toi et ton copain, vous avez le don de m'emmener dans des endroits glauques, commenta Whilelmina tandis que Blaise la faisait pénétrer dans la pièce aux fenêtres sales qui laissaient pénétrer un lumière tamisée.
Zambini se tourna vers Whilelmina et leva un sourcil interrogateur.
Laisse tomber, grogna-t-elle. Alors, de quoi voulais-tu me parler ?
Margaret Byron.
Ah !
Whilelmina leva les bras au ciel, puis se dirigea vers une des fenêtres. Elle passa un doigt sur le carreau et grimaça : son index était couvert d'une épaisse couche de poussière et de crasse graisseuse.
Tu es proche d'elle, non ?
Proche ! C'est une question de point de vue.
Elle se tourna vers le jeune homme et continua :
Si tu veux dire qu'on se dit tout sur tout, tu va être déçu.
Zambini se gratta le menton, pensivement :
Hum… Je vois…
Pourquoi me demandes-tu cela ?
La jeune femme connaissait très bien la réponse, mais elle voulait l'entendre dire.
Vois-tu…Je n'aime pas trop le comportement de Byron ces derniers temps…
Whilelmina pencha la tête sur le côté et posa une main sur sa hanche.
En fait, aucun Serpentard ne voit d'un très bon œil qu'elle se mette à fréquenter cette sang-de-bourbe de Granger, termina Blaise en croisant ses bras sur sa poitrine.
Et pourquoi me dis-tu cela ?
Je pensais que tu savais peut-être quelque chose à propos de ce problème…
La jeune femme leva un sourcil ironique :
Zambini, je ne sais presque rien sur Margaret Byron, mis à part que c'est la seule personne qui ait un sens critique et un peu de jugeote dans cette maison. Sinon, elle est arriviste, égocentrique, égoïste, elle ne voit que son intérêt propre, mais bon, ça je pense que tu le sais déjà. Je ne sais pas ce qu'elle me trouve de si intéressant. Crois-moi, Byron et moi, nous nous fréquentons sans pour autant nous apprécier.
Hum…donc, elle ne t'a absolument rien dit…
Pourquoi ne lui demandes-tu pas directement, plutôt que de passer par moi ?
Je ne suis pas sûr qu'elle me répondrait.
Ca te dérange tant que ça qu'elle fréquente Granger ?
Qu'est-ce qu'une sang-pur irait faire avec une sang-de-bourbe ?
Whilelmina serra les dents un instant.
Non, qu'est-ce que Byron irait faire avec Granger alors qu'elle la déteste ? rectifia-t-elle.
Zambini haussa les épaules et pointa Whilelmina du doigt :
Quoi qu'il en soit, dis à ta copine de faire attention à ce qu'elle fait. Ce n'est pas très bien vu de traîner avec des sang-de-bourbe, de surcroît amis des traîtres et des sang-mêlés.
Les yeux verts de la jeune femme s'assombrirent :
Ne t'inquiètes pas pour ça, je crois qu'elle le sais déjà.
Le Serpentard tourna les talons et sortit de la pièce, laissant Whilelmina seule dans la salle de classe. La jeune femme fixa un instant le tableau noir, sur lequel on voyait encore des traces de craies, songeuse, puis soupira :
Je sais pas ce que tu fous Byron, mais t'es dans la merde !
On arrive dans longtemps ? demanda Harry pour la centième fois, lassé de devoir se cramponner comme un malade à une branche d'arbre tandis qu'il voyait le sol défiler sous lui à plus de 15 mètres.
OH, NON ! NOUS Y SERONS DANS QUELQUES ENJAMBEES !
Ouais, c'est drôle, c'est exactement la même réponse qu'il y a une heure, maugréa le jeune homme.
Tonks leva les yeux au ciel :
Harry, tu pourrais peut-être être un peu plus agréable !
L'Ent se mit à rire, son long et massif corps noueux se secouant de toute part, obligeant les voyageurs à se cramponner encore plus :
NE VOUS INQUIETEZ PAS, JE COMPREND TRES BIEN ! APRES TOUT, VOUS DEVEZ ETRE IMPATIENT D'ARRIVER, NON ?
Le jeune homme ne répondit pas, détournant la tête. Impatient d'arriver ? A vrai dire, il n'en savait rien. Oui, il était impatient que le voyage s'arrête : il voulait dormir, se laver. Il en avait marre, ça c'était certain ! Mais était-il vraiment impatient d'arriver à destination ? Harry soupira : non, la seule chose qu'il voulait c'était que tout ça s'arrête et qu'il puisse rentrer à Poudlard, retrouver ses amis, la chaleur de la Salle Commune des Gryffondors, les parties d'échec avec Ron, même s'il perdait à chaque fois, les yeux bruns et brillants de Ginny, les remontrances d'Hermione…Même le professeur Rogue lui manquait ! Il ferma les yeux, tout à coup épuisé et démoralisé, quand, tout à coup, la voix mélancolique de Jane le tira de ses pensées :
Harry, si tu veux savoir, on arrive !
Elle désigna du doigt un espace défriché devant eux où deux silhouettes se découpaient dans la lumière du jour déclinant. Harry plissa les yeux, tentant de deviner l'identité des deux inconnus, mais, finalement, renonça.
CE SONT VOS AMIS ?
Tonks se pencha légèrement en avant et acquiesça :
Oui, ce sont eux !
Harry eut la vertigineuse sensation que l'Ent accélérait le pas et c'est effectivement en quelques enjambées qu'ils atteignirent la Clairière des Six Chemins. Les deux Aurors qui attendaient dans la clairière reculèrent, la baguette à la main, effrayés de voir débarquer un arbre mouvant de plus de 20 mètres de haut. Cependant, ils se calmèrent lorsque l'Ent s'immobilisa et qu'ils aperçurent Nymphadora, Jane et Harry perchés sur les branches de l'arbre.
Par Merlin, Tonks, que fiches-tu là-haut ! Que faites-vous tous là-haut ! s'écria Sturgis Podmore, un sorcier à la mâchoire carrée et aux cheveux couleur paille qu'Harry avait déjà rencontré il y a de là un an.
Salut Sturgis, bonjour Emmeline ! Vois-tu, cette arbre est un Ent et il nous a gentiment accompagné jusqu'ici, répondit Tonks en faisant de grands moulinets avec ses bras.
BONJOUR, SORCIERS.
Euh…Bonjour, répondirent Sturgis et Emmeline Vance, une majestueuse sorcière avec un châle vert émeraude qu'Harry avait aussi déjà rencontré, d'une même voix peu assurée.
En fait, Tonks s'est perdu et on a…AÏE ! s'écria Jane en se massant le bras alors qu'elle était en train de raconter à Emmeline Vance et à Sturgis leurs mésaventures.
Elle foudroya du regard Tonks qui rayonnait.
On a dû s'enfoncer dans une forêt humide et boueuse, comme vous pouvez le constater sur Tonks, et on est tombé nez à nez avec cet Ent, voilà ! termina Harry en souriant.
La sorcière aux cheveux rouges se retourna vers Harry, ses yeux lançant des éclairs, bouche bée :
Espèce de traître, siffla-t-elle.
Euh…ok, fit Sturgis, légèrement dépassé par les événements. Et la voiture ?
Oh, la voiture ? Et bien, Tonks l'a planté dans un Saule Cogneur qui s'est fait une joie de la réduire en miette, répondit Jane en souriant.
Ok, je vois, fit Podmore, lentement.
On a quand même pu récupérer quelques unes de mes affaire, ne vous inquiétez pas, lança Harry en levant au dessus de sa tête un des baluchons et la cage d'Hedwige où la chouette hululait d'indignation.
Euh…ben…c'est le principal, fit Sturgis de plus en plus ahuri.
Emmeline Vance haussa les épaules :
Le principal c'est qu'ils soient sains et saufs tous les trois ! Mais je ne crois pas que Dumbledore soit très content que tu ais utilisé des chemins détournés, Tonks !
Je n'ai pas vraiment eu le choix, je te ferais remarquer.
Soit, toujours est-il que vous avez une heure de retard !
Tonks leva les yeux au ciel :
Ca y est, ça commence, grommela-t-elle.
Et si vous descendiez ? proposa Sturgis. Je vais me choper un torticolis à force de vous regarder d'en bas.
T'as qu'à monter, grogna Tonks en croisant les bras.
Jane leva les yeux au ciel :
On arrive, assura-t-elle.
Elle fit un petit signe à l'Ent qui, ployant ses « genoux », se baissa, faisant craquer son corps noueux de partout. Les trois sorciers sautèrent de l'épaule de l'Ent et celui-ci put se redresser en craquelant.
J'espère pour vous que votre moyen de transport est moins original, fit Harry en s'étirant douloureusement.
Il avait des courbatures à force d'être rester assis à califourchon sur une branche durant trois heures. Sturgis sourit :
Portoloin ? proposa-t-il.
MERCI ! s'écria Harry en levant les bras au ciel.
Bien, je ne voudrais pas jouer les rabats-joie mais…commença Emmeline Vance en réajustant son châle.
Mais tu en est une, Emmeline, pas de besoin de jouer ! souffla Tonks à Harry qui réprima à grande peine un fou rire.
Apparemment les deux femmes ne se supportaient pas.
Mais, il serait peut-être tant d'y aller. Nous sommes impatiemment attendus au Centre, continua la sorcière, ignorant superbement la remarque de Tonks.
Je suis d'accord, approuva Podmore.
Bon, ben dans ce cas, fit Jane en se tourna vers Harry. Je crois qu'il est temps de nous séparer, Harry. Bonne chance.
Merci, à vous aussi, répondit le jeune homme en serrant l'Auror dans ses bras.
Il la sentit tout à coup tressaillir. Il s'écarta d'elle, inquiet. La jeune femme rougit légèrement :
Hum, Harry…S'il te plaît, surtout, ne mange rien qui te sois proposé par Bill Weasley dans les prochains jours.
Bill Weasley ?
Euh…il sera là-bas ?
Oui, il fait parti de l'équipe enseignante du Centre. On peut y aller ? répondit sèchement Emmeline Vance.
ATTENDS ! Je ne lui ai pas dit au revoir, moi ! s'écria Tonks.
Elle prit Harry dans ses bras et le serra à l'étouffement :
Bonne chance, Harry.
On se revoit bientôt, Tonks.
Ok, pas de problème, fit la jeune femme en souriant, les yeux pourtant baignés de larmes. Merde ! Je m'étais promis de ne pas pleurer !
Harry sourit tristement puis se tourna vers l'Ent :
Merci beaucoup !
DE RIEN, HARRY POTTER. J'ESPERE SINCEREMENT QUE VOUS ARRIVEREZ A BOUT DE VOTRE TACHE, AUSSI NOBLE ET DIFFICILE SOIT ELLE !
Merci, et moi j'espère que vous arriverez à convaincre vos comparses à nous aider dans cette lutte.
JE FERAIS TOUT MON POSSIBLE. AU REVOIR HARRY POTTER.
Au revoir !
Il se retourna vers Podmore et Vance et fit un petit signe de tête pour leur signifier qu'il était prêt.
Bien, on peut y aller maintenant. Tonks, Jane, on se revoit bientôt, je présume…
Parfaitement, à plus tard.
Sturgis fit un léger signe de tête aux deux femmes et sortit de sa poche un Portoloin, en forme de réveil :
Prêt ?
Prêt.
Les trois sorciers posèrent un doigt sur le réveil et Sturgis tourna les aiguilles jusqu'à ce qu'elles marquent minuit. Harry se sentit soulevé par le nombril et prit dans un tourbillon de couleur et d'odeur. Cela dura à peine quelques secondes. Il se sentit projeté au loin et roula boula dans la poussière. Toussant et crachant, il se redressa pour se retrouver face à deux jambes musclés :
Bienvenue au Centre, Harry ! fit la voix de Bill Weasley.
