Kikoo tout le monde !! J'ai vraiment été contente que vous aimiez . En fait, jusqu'ici, je voulais seulement mettre les caractères en place ; Brooklyn peut paraître un peu OOC, mais c'est parce que j'avais imaginé cette histoire avant de voir Brooklyn pour la première fois, et il m'a paru parfait pour ce rôle . Sinon, je voulais préciser que j'ai pris quelques libertés avec le français ; les temps changent en fonction des chapitres, par exemple…C'est de nouveau un POV de Kai !
Chapitre 3 : Hey Ya ! (Outkast)
Le club est plein, comme toujours. Plein de gens vides et inintéressants. Mes yeux parcourent l'assemblée, presque par réflexe, sans espoir ni réelle volonté. Personne ne me plaît, ni retient mon attention.
Par dépit, je danse. Une danse sensuelle ET réussie…J'ai appris à danser très jeune, c'était l'une des rares distractions à l'Abbaye. Et tout ce que je fais, je le fais bien. La musique est rythmée, mais elle non plus ne me passionne pas.
Malgré ma lassitude, je bouge avec énergie ; j'ai l'impression que chacun de mes mouvements rejette ma frustration. Je bouge seul, aussi, malgré les gens qui s'approchent de moi ; ils n'en valent pas la peine, et je ne m'abaisserai pas à les toucher, ni les laisser me toucher. Je me contente de les effleurer, du bout des doigts, du bout du corps ; et j'éprouve un certain plaisir, trop vague pour me satisfaire, à les frustrer et les décevoir.
Quelqu'un vient, près de moi, trop près. Je l'esquive, et je sens dans mon dos un torse plat et musclé – c'est donc un homme… Mes gestes m'éloignent de lui, les siens le rapprochent de moi… Un jeu du chat et de la souris. Je m'amuse presque. Les yeux clos, j'essaye de percevoir sa présence.
Il est doué, et je sens venir en moi le plaisir de lutter, de chercher à gagner ; c'est une véritable renaissance. Un sourire affleure à mes lèvres ; depuis combien de temps n'ai-je pas ressenti quelque chose comme ça, ressenti quoi que ce soit, d'ailleurs ? Trop longtemps. Je me concentre sur cette sensation, et ce faisant, je perd mon contrôle sur notre jeu.
Par conséquent, il gagne. Des bras m'enveloppent. Je me retourne, et je fais face à mon adversaire.
-Brooklyn….
-J'ai gagné, constate-t-il avec un sourire assez doux, apaisant.
Je souris à mon tour, de ce sourire ambigu qui est presque une grimace. Il a raison, et je suis prêt à lui laisser son prix – la danse qu'il a cherchée – et peut-être plus, si il continue à agir sur mes sensations si longtemps mortes.
Il danse bien, lui aussi, et le plaisir de nos pas parfaitement accordés est enivrant. La musique change, le rythme aussi ; tout se ralentit. Il me serre contre lui, près, très près… Ses mains glissent, doucement, caressent mes fesses, effleurent mes cuisses. Je sens son souffle dans mon cou, une de ses mains glisse sous mon T-shirt ; ses lèvres embrassent ma gorge.
Je suis tout prêt à le laisser aller plus loin ; sa façon d'agir, légère, délicate, frustrante et excitante me plaît. Je me presse contre lui, pour l'inciter à être plus entreprenant. Mais, brusquement, il me lâche.
Surpris, j'ouvre les yeux, et le regarde s'éloigner, déçu et étonné. Il se penche vers moi, et me murmure à l'oreille, d'une voix sensuelle :
-Demain, même heure, même endroit.
Je le regarde partir, en pensant avec désespoir à la journée du lendemain, aussi vide, aussi ennuyeuse que les autres.
Comme j'aimerais pouvoir accélérer le temps, et jouer à nouveau avec lui…
