Salut tout le monde !! Merci pour vos gentils reviews . Cette fois, POV de Kai ! Euh, la chanson de ce chapitre s'appelle Ennemie, mais je l'ai mise au masculin .
Chapitre 5 : Ennemi (Superbus)
Ray m'avait proposé de venir avec moi dans le club où j'avais rendez-vous avec Brooklyn, et j'avais accepté avec beaucoup de plaisir. Il n'était revenu que récemment, et j'étais vraiment content de le revoir ; je n'étais pas pressé de me séparer de lui, et j'étais content qu'il veuille m'accompagner. Nous marchions en silence, la nuit tombait, le silence semblait s'infiltrer partout ; je me sentais léger, vraiment bien.
Et j'allais revoir Brooklyn. Il me manquait tout le temps, même quand nous étions ensemble. Même maintenant que Ray était revenu. J'avais demandé au BEGA, à plusieurs reprises, de me faire l'amour ; il avait toujours refusé, avec la même remarque : "Pas encore, Kai, tu n'en a pas assez envie". C'était délicieusement frustrant.
J'avais parlé de notre jeu à Ray, et il avait rit gentiment, mais d'un rire un peu jaune. Puis il m'avait conseillé d'être "prudent". Je lui avait répondu la vérité, que ce n'était qu'une distraction parmi d'autres, et il avait semblé content ; c'était à ce moment qu'il m'avait dit qu'il voulait venir avec moi. Après réflexion, je commençais à me demander si il ne me convoitait pas également ; cette idée m'arracha un imperceptible mouvement des lèvres, presque un sourire.
Ce désir flattait mon orgueil, et m'amusait ; Ray qui était si tranquille d'habitude ! J'y pensait avec un certain détachement, presque du mépris. Il ne savait pas jouer du tout, pas comme Brooklyn et moi le faisions.
Nous sommes entrés dans le club, sans nous faire remarquer. Brooklyn était déjà là, mais je n'allais pas le rejoindre immédiatement. Après tout, Ray m'avait beaucoup manqué.
-Danse avec moi, lui ai-je susuré à l'oreille.
Je l'ai senti frémir, et se mettre à bouger sensuellement contre moi. Je l'ai guidé discrètement au centre de la salle ; je voulais que Brooklyn me voit, et qu'il soit jaloux, en colère. Ses yeux se sont accrochés à nos corps étroitement enlacés. Son expression s'est modifiée, et je me suis demandé si il était plutôt excité ou en colère. Il s'est approché de sa démarche gracieuse, et je l'ai entendu murmurer à l'oreille de Ray :
-Va t'en si tu ne veux pas que je te démolisse...
De la colère, donc.
Ray est parti, inquiet ; je n'ai pas cherché à le retenir, il avait rempli son office.
Brooklyn m'a entraîné à l'extérieur et m'a enlacé possessivement ; c'était excitant, cette façon qu'il avait de me serrer, de m'emprisonner contre lui. Excitant comme de se pencher au-dessus d'une falaise. Excitant, et inquiétant. Il ne riait plus, il n'avait pas l'air de s'amuser. J'avais l'impression d'être dans un casino, où les jeu cachent des richesses qu'on peut gagner ou perdre douloureusement vite.
-Tu es à moi, m'a-t-il déclaré d'un ton sec. Tâche de ne pas l'oublier.
J'ai sourit, d'un sourire sans chaleur, sans affection.
-Ah bon ? Je suis à toi ? Tu n'as jamais rien fait qui puisse me faire penser ça !
-Viens vivre chez moi, répliqua-t-il, prenant à nouveau son expression joueuse habituelle. Je te prouverai que tu m'appartiens.
-J'ai hâte de voir ça !
Ma réponse, ouvertement sarcastique, lui a plu ; il m'a sourit, et, la nuit même, j'ai emménagé chez lui, avec une inquiétude toute neuve dans mon esprit : quand on joue au poker, si on mise trop, on peut perdre une vie.
