salut tout le monde !
voila, le deuxième chapitre... wouh, 29 reviews pour un seul chapitre, vous voulez ma mort ou quoi ? bon, je fais rapidement les rar...
Merci à :
JohannaMalefoy, tete-de-noeud, Ariane Maxwell-Shinigami, ornaluca, Ephy, Apocalypse-Nox, Vif d'Or, Cam (fliflou), miou, nana13, FairyLightPan, angelinadelacour et missibou : Merci à vous tous pour vos compliments, je suis super heureuse que ça vous plaise ! voila la suite, j'espère que vous aimerez toujours, et gros bisous à vous !
Chana : bien sur que j'ai mis un avertissement, je veux pas de plaintes contre moi sous prétexte que ce que j'écris est horrible ! Drago est un vrai connard, c'est vrai. Mais ça va s'arranger vite, ne t'en fais pas. J'aime aussi le Sirius/Severus, et aussi le Remus/Severus, ou encore le Remus/Sirius. Mais pas trop Lucius. je suis contente que tu aimes, gros bisous !
dianael : Drago va se reprendre, ne t'en fait pas, ça va venir. La scène de viol, ba, si, ça va être Harry/Voldy, ça me parait assez évident, quand même. Je suis sontente que tu aimes, gros bisous !
YunaFab : oui, c'est très dark, c'est vrai. J'ai pour l'instant prévu 17 chapitres. Pour la mise à jour, je ne sais pas, ça dépendra de mon emploi du temps. contente que tu aimes, gros bisous !
Tiayel : ce chapitre, court ?! bah, je sais pas ce qu'il te faut, je sais qu'il n'est pas extremement long, c'est vrai, mais de la à le qualifier de court ! enfin bon, juste pour te dire que les prochains chapitres seront de la même longueur ! contente que tu aimes, gros bisous !
Melhuiwen : moi aussi, j'aime bien les POV, c'est bien pour faire passer certains sentiments... OUi, on saura ce que Voldy à fait à Ryry pour lui oter ses pouvoirs, ça va venir. Perdu, oui, c'est un assez bon qualificatif pour Dray. Sirius est en vie, ouais, j'avais envie, comme ça... Ca se passe environ six mois après la fin de la septième année. Je suis contente que ça te plaise, gros bisous !
Saael' : Voldy, aimer Ryry ? hem... peutêtre, mais pas dans ma fic, alors. J'espère qu'on ne m'accusera pas de plagia, je n'ai jamais lu de fic comme ça, l'idée m'est venue de moi-même... on verra bien. contente que ça te plaise, gros bisous à toi.
Caroline Black : ah, non, je ne te prends pas pour une folle, ne t'en fait pas, moi-même, écrire cette fic me rend le sourire, c'est normal, j'extériorise mes idées noires sur le papier, donc je comprends que tu en souris ! gros bisous à toi, voila la suite !
Laeliel : oui, je suis très sadique avec Ryry... comme ça, ça donne une bonne excuse à Dray pour le réconforter, lol ! contente que tu aimes, gros bisous !
camidera : j'ai bien l'intention de dévelloper les sentiments entre Sirius et Severus, c'est prévu... je suis contente que tu aimes, gros bisous !
Saï-na : Ouais, j'avais envie de faire survivre Sirius, même si je prends quand même en compte le tome 5 (ça sera expliqué plus tard). Oui, il y aura un SBSS... je suis contente que ça te plaise, gros bisous !
Lune de Cristal : Je suis contente que tu aimes ! Oui, il y aura une happy end, même si ça parait bizarre. Tu comprendras en lisant, t'inquiete pas. voila la suite, alors gros bisous à toi !
Darkness : oui, Voldy aura le temps d'embeter Ryry... mais ça ira, ten fait pas ! Je suis ontente que tu aimes, gros bisous à toi !
fin des rar...
AVERTISSEMENT : Cette fic est extremement NOIRE et parle de sujet qui peuvent choquer les personnes sensibles. Il y aura des scènes sanglantes, des scènes de VIOL. De plus, l'intrigue principale tourne autour d'un couple homosexuel, donc si en plus vous êtes homophobe, cette fic n'est vraiment pas pour vous.
Puisqu'on m'en a parlé plusieurs fois, je me suis rendue compte que j'avais oublié de le préciser : Je prends en compte le tome 5 et Sirius est bien passé à travers le voile. Mais il en est revenu. Vous saurez comment et pourquoi dans la suite.
J'adresse aussi un énorme merci à Polonius Silver, mon béta, pour ses corrections, ses encouragements, son soutien et ses compliments. Allez vite lire ses fics Plus loin, Fantomes et Dans les pâles méandres d'un hiver brumeux, ça vaut le détour !
Voila voila, je crois que c'est tout...
gros bisous et bonne lecture à tous !
speed'
Lune d'Argent
Chapitre 2 :
Vies en péril :
J'ouvre les yeux. Il semble qu'il fasse jour. Je reste allongé par terre quelques secondes, quelques minutes, quelques heures, peut-être. Pour empêcher les souvenirs de m'envahir de nouveau, je promène mon regard partout où je peux. C'est un peu flou, mais je distingue deux portes, un lit, un fauteuil, une fenêtre qui laisse passer la lumière du soleil par ses rideaux entrouverts.
Je voudrais rester là, plongés dans une torpeur qui, si elle n'est pas tranquille, me procure au moins un doux vide dans mon esprit. Mais inexorablement, les souvenirs reviennent. Flash du combat, de la douleur, des coups, une langue qui se presse durement contre la mienne. La nausée m'envahit brusquement.
Je plaque une main sur ma bouche, et tente de me relever. J'y arrive mais mes jambes tremblent sous mon poids et je dois me tenir au mur près de la porte.
J'ai atrocement envie de vomir mais je ne veux pas le faire par terre. Je ne vois pas pourquoi je me gène mais je cherche tout de même quelque chose, n'importe quoi. Mes yeux tombent sur l'autre porte et je m'y dirige le plus vite que je peux. Elle s'ouvre sans difficulté et je tombe sur une salle de bain immaculée, tout en marbre. Merlin merci, il y a des toilettes et j'y crache mes tripes.
Je vomis durant ce qu'il me paraît être des heures. Je veux me vider, faire partir tout ce qui pourrait encore être en moi, mais quand le sang rouge vient se mêler à la bile verte, je m'arrête. C'est affreusement douloureux, mais de toute façon, dans la situation où je me trouve qu'est-ce qui ne l'est pas ?
Je me redresse et me rince la bouche dans le lavabo. C'est étonnant, il y a tout à ma disposition pour que je puisse me tuer mais je me refuse à la faire. Pourquoi cela ? Ce serait tellement simple… J'imagine déjà la sensation du verre coupant mes veines et libérant mon sang par saccades, j'imagine déjà l'eau entrer dans mes poumons jusqu'à étouffement…
Et la réponse m'apparaît, claire comme de l'eau de roche. La Prophétie. Cette putain de Prophétie qui me retient prisonnier sur Terre jusqu'à ce que Voldemort ne me tue.
Je voudrais prier pour qu'il le fasse rapidement mais je sais que ce n'est pas ce qu'il veut. Il me gardera à sa merci aussi longtemps qu'il pourra prendre du plaisir sur mon corps. Et je sais qu'il pourra faire durer ça très, très longtemps avant que je ne le supporte plus.
Mes yeux se referment, brûlant. Et l'image de Sirius vient s'apposer sur mes paupières. Et celles de mes amis, Ron, Hermione, Ginny… Fred et George, Bill et Charlie, Tonks, Remus… Tous étaient présents durant cette bataille aux portes de Poudlard. Tous y étaient. Combien en sont revenus ? Combien sont mort ?
Je sens les larmes couler sur mes joues et je les essuie d'un geste rageur. L'image dans la glace me renvoie ce que je suis. Les yeux brumeux, des cernes noirs. Ma peau est blanche, si blanche… et ma cicatrice rouge, luisante presque.
Ne supportant plus cette vision, je quitte la salle de bain. Mes yeux tombent alors sur la blafarde lumière du soleil filtrée par le rideau. Je me dirige vers la fenêtre, toujours tremblant, et repousse les morceaux de tissus.
Le paysage est apocalyptique. Exactement ce qu'on peut imaginer de repère de Voldemort. Autour de l'espèce de forteresse où je suis, tout n'est que végétation desséchée, terre craquelée, recouverte d'une suie grise, sous un soleil de plomb.
J'ignore la température dans la pièce. Le froid dans mon cœur m'a envahi des pieds à la tête.
Voldemort a d'ores et déjà vaincu. Déjà qu'avant mon échec, l'Ordre avait du mal à gérer toutes ses attaques… Alors aujourd'hui, maintenant que le monde de la magie a perdu son étoile, son espoir, comment pourrait-il encore résister ? Je vois déjà l'horreur se répandre… beaucoup joindront Voldemort.
Sa recherche du pouvoir sera d'autant plus facile qu'il n'aura plus de résistance. Oh, Dumbledore se battra, c'est certain… s'il a survécu à la bataille, il continuera à se battre jusqu'à la mort.
Mais il comptait sur moi, il croyait en moi. Et moi je ne suis plus là.
Je suis mort.
J'ai presque envie de rire de tant d'ironie. Presque.
J'ai froid, mon Dieu, si froid… de violent frissons me traversent et me foudroient des pieds à la tête. Je pose ma main sur la vitre, elle est chaude grâce au soleil, mais cette chaleur ne dépasse pas la paume de ma main. J'ai l'impression d'être rempli de glace.
C'est certainement à cause du sort que m'a lancé Voldemort… ou bien est-ce ma propre terreur qui me gèle ? Je l'ignore.
Glace… des yeux de glace. Malefoy.
Cet espèce de salaud, ce connard, cette enflure… Penser à lui fait monter ma haine, de mes entrailles jusqu'au reste de mon corps.
Malefoy à cause de qui j'ai eu des réactions corporelles des plus étranges et des plus gênantes, plusieurs fois, lors de notre dernière année à Poudlard.
Et ouais, le grand et célèbre Harry Potter est attiré par les hommes ! Et surtout par cet homme, cette horreur, cette abomination qu'est Drago Malefoy. Merveilleux.
Putain de saloperie de bordel de merde. Ca faisait six mois que je n'avais pas vu Malefoy autrement qu'en photo. Et ces… retrouvailles m'ont prouvé une chose : Il n'a pas changé. Ses manières sont toujours aussi hautaines, aussi méprisantes et méprisables. Il me hait toujours, et je le hais toujours. Et comme un aimant qui est attiré par son contraire, je suis magnétisé par lui. Cette haine que je ressens pour lui est comme un lien qui nous rapproche.
Mais est-ce vraiment de la haine, Harry ? N'est-ce pas autre chose ? N'est-ce pas…
J'étouffe ma voix intérieure qui voudrait me faire penser des choses étranges et dérangeantes.
Oui, dérangeantes. C'est exactement ça. C'est dérangeant de penser à Malefoy en ces termes. Mais c'est tellement proche, tellement plus proche de la réalité. De la vérit.
Que serait-il arrivé s'il ne s'était pas laissé faire ? S'il avait eu un peu plus de courage et de volont ? Si, à dix-sept ans, il avait été un peu plus mûr ? Un peu plus fort ?
Il aurait rejoint notre camp. Sirius ne serait pas mort. Et moi je ne serais pas là.
C'est de sa faute. Tout est de sa faute. Je le hais, mon dieu, comme je le hais !
Vraiment ? Fait narquoisement ma voix intérieure.
Oui ! J'ai envie de lui mais je le hais. Qui a dit que c'était incompatible ? Connard, c'est de sa faute, tout est de sa faute !
Et hier soir… combien j'aurais voulu qu'il me montre sa haine autrement que dans ses paroles et dans ses yeux… j'aurais voulu qu'il me prenne là, sur le plancher. Putain, j'avais tellement envie de lui !
Il était si grand, si hautain, si méprisant… si beau dans son plaisir de me faire du mal et dans sa haine.
Avec la lumière de la lune jouant dans ses cheveux blond platine, on aurait dit un ange… mais le feu qui brûlait dans ses pupilles lui donnait un air de démon.
Putain, il faut vraiment que j'arrête de penser à lui comme ça. Si Voldemort apprend que je suis attiré par lui, il va en profiter… je ne veux même pas savoir comment. Et si Malefoy s'en rend compte, lui aussi il va vouloir en profiter.
Alors je vais faire comme à chaque fois que je pense à lui : étouffer du mieux que je peux ce brasier qui me consume et enfermer mon désir dans un coin secret de mon esprit, exacerbant ma haine pour le cacher.
C'est à peine si je note avec détachement que mes frissons se sont arrêtés.
« Je vous remercie de votre confiance, maître, » dis-je en m'inclinant.
Confiance ? Tu parles. Il sait très bien que je ne le trahirai pas. La simple idée de ce qui pourrait m'arriver si je divulguais son secret… eh bien, je préfère encore ne pas l'imaginer.
« Va, Drago, » me répond-il avec un geste vers la porte. « Je te laisse ta journée. Va voir notre invité, assures-toi qu'il va bien, puis rentre chez toi et reposes-toi. Reviens demain. »
« Oui, maître. »
Je me mets à genoux, j'embrasse ses robes, puis je me relève et je quitte la pièce en fermant la porte. Je vacille un instant. Putain de sortilège de Fidélitas. C'est épuisant pour le Gardien du Secret, en l'occurrence moi.
J'esquisse un sourire. Il lui a fait de l'effet, le petit Potter, pas que ce soit totalement incompréhensible non plus. Mais de la à vouloir un Gardien du secret… et à utiliser un sortilège de Magie Blanche…
Potter, tu vas souffrir.
Pourtant, je n'arrive pas à m'en réjouir. Mon sourire s'efface et je me dirige à pas lents vers la chambre de ce crétin. Non, réflexion faite, il n'est pas si idiot que ça pour un Gryffy. Il est simplement inconscient. Inconscient d'avoir voulu tenir tête au plus grand sorcier de tous les temps. Fou, psychopathe et mégalomane, mais grand sorcier.
Je déverrouille la porte d'un geste de ma baguette. Mon regard tombe aussitôt sur Potter, debout devant la fenêtre.
Tiens, il a réussi à se mettre sur ses jambes. Il est résistant.
Ah, non, ce regard qu'il me lance prouve qu'il est désespéré. Il n'a même plus rien à foutre de ce qu'il pourrait lui arriver.
Bien. Bien, vraiment bien. J'adore le voir comme ça. Enfin, c'est ce que je me force de penser.
« Réveillé, Potter ? » fais-je sarcastiquement.
Il hausse les épaules, l'air las. Il se détourne de moi et regarde de nouveau par la fenêtre. Il ose m'ignorer, en plus ? Je m'approche de lui à grands pas et, l'attrapant par le bras, je le force à se tourner vers moi. Il chancelle sous ma brusquerie et s'effondre dans le fauteuil qui est là.
« On ne m'ignore pas, Potter ! »
Il lève un regard haineux vers moi. Je chasse le léger malaise qui m'envahit sous le feu de ces yeux verts. Beaux yeux, d'ailleurs - mais pourquoi je pense ça, moi ?
Il essaye de se relever mais ses bras tremblent et il ne peut que fermer les yeux. Je ricane.
« Fatigué, Potter ? Ou… manque d'énergie, peut-être ? »
Il ramène ses genoux sous son menton et entoure ses jambes de ses bras. Il garde les yeux fermés. Il se mettrait à pleurer que ça ne m'étonnerait même pas.
« Va te faire foutre, Malefoy. »
Sa voix est si misérable qu'elle me fait presque pitié. Non, pas 'presque', elle me fait pitié, c'est le seul moyen d'expliquer ce sentiment de léger malaise que je ressens.
Je ricane de plus belle.
« Possible, Potter, mais si tu veux mon avis, je crois que dans l'immédiat c'est plus probable de t'arriver à toi qu'à moi. »
Quel beau sous-entendu ! Il a très bien compris car ses bras se resserrent sur ses jambes et il enfouit sa tête dans ses genoux.
Lamentable. Plus aucune répartie. Totalement détruit, le petit Potter. Ce n'est même plus drôle de le provoquer.
« Tss, tss, » fais-je dans un souffle, « tu ne vas pas te mettre à pleurer, en plus… »
Tiens, là, il réagit. Il relève brusquement la tête. Ses yeux flamboient. Merde, merde, merde, pourquoi n'a-t-il pas ses lunettes, ce con, c'est quand même bien moins impressionnant quand ses prunelles sont cachées par deux loupes ! Peut-être pas si détruit que ça, en fin de compte. Il réussit à se lever, cette fois. Sauf qu'il chancelle encore et il se raccroche à ma robe.
Je lui attrape instinctivement les avant-bras, trop surpris par cette réaction. Il doit lever la tête pour me regarder, je fais une bonne tête de plus que lui, mais ça ne l'empêche pas de me foudroyer du regard.
« Rassures-toi, Malefoy, » rétorque-t-il avec haine sans me lâcher. « Je ne pleurerai pas devant toi. Mais je peux tout de même te dire que pleurer est un bien meilleur soulagement que tu ne sembles le croire. »
Je ricane.
« Un soulagement pour qui, Potter ? » fais-je moqueusement. « Pour les faibles, les désespérés et les sans-pouvoirs. »
Et toi, n'es-tu pas désespéré, Drago ? N'es-tu pas désespéré par ton échec ? Bien sur que non, tu n'as plus d'espoir… En as-tu seulement déjà eu ? Mais tu as peut-être tort… Harry a peut-être raison…
Il ricane à son tour. Ca ne lui va pas du tout, cette expression de cynisme désabusé. Même si je peux sentir qu'il est franc.
« Les sans-pouvoirs, je reconnais bien là ton obsession, Malefoy, » dit-il. « Mais ne te fais pas d'illusion, tu n'en as pas tant que ça… »
« J'en ai toujours plus que toi dans ta situation, Potter ! »
C'est qu'il parviendrait presque à m'énerver.
« Oh, oui, ma situation, » fait-il. « Tu fais bien de me la rappeler. Elle n'a que peu de chose à envier à la tienne. »
« Tu es en train de te créer un doux monde, Potter, » réponds-je vertement. « Regarde autour de toi… tu es dans une chambre, plutôt confortable, soit. Mais tu crois peut-être que c'est pour toi ? Ne rêve pas, Potter ! Le maître veut quand même un minimum de confort pour pouvoir faire ce qu'il a l'intention de faire de toi. Faut-il que je te le rappelle ? »
Ma voix baisse d'un ton.
« Il va te violer, Potter, » dis-je en me penchant un peu vers lui. « Il va enfoncer son sexe en toi, à te faire hurler, à te faire saigner. Il va te détruire, aussi bien physiquement que mentalement. Et ton calvaire va être long… très long… »
Ses yeux d'émeraude tournés vers moi sont flamboyants. Mais pas de peur, non, ni de rage, ni même de haine… et mon malaise revient de plus belle.
« Moi au moins, Malefoy, j'aurais défendu ma vie et mon honneur jusqu'au bout, » rétorque-t-il avec une froideur et un calme effrayants. « Je ne les aurais pas déposés aux pieds d'un malade qui devrait se tuer lui-même s'il suivait ses propres idéologies ! »
Je le repousse brutalement. Ses invectives m'ont frappé en plein cœur. Pas si bête, Potter. Il a découvert ma faiblesse. La seule. Il s'écroule de nouveau dans le fauteuil avec un petit cri de surprise. Mais il ricane légèrement et me regarde à nouveau.
« J'ai touché un point faible, on dirait ? »
J'y crois pas. Il ose faire de l'ironie dans la situation où il est ?
« A ta place, je ne rigolerais pas tant que ça, Potter, » dis-je en grinçant des dents.
« A la tienne non plus, Malefoy, » rétorque-t-il. « Ca fait quel effet de savoir que, si ça se trouve, on t'ordonnera de te tuer demain dans un attentat kamikaze ? Ca fait comment de savoir que tu n'as pas le droit de décider de la moindre de tes actions ? »
C'est qu'il continue de me provoquer, en plus ! Bien, très bien, Potter, si tu veux jouer à ça ?
Je laisse fleurir un sourire plein de mépris sur mes lèvres.
« Finalement, nous ne sommes pas si différents, Potter, » dis-je.
« Je n'ai rien de commun avec toi, » crache-t-il.
Je ne peux m'empêcher de sourire plus largement. Je sais encore le mener ou je veux dans la conversation. Bien. Parfait.
Je pose les mains sur les accoudoirs du fauteuil et rapproche mon visage du sien. Je plante mon regard dans ses yeux.
Encore ce foutu malaise. Peu importe.
« Oh, si, Potter, » dis-je en chuchotant maintenant. « Nous sommes tellement semblables… tous les deux, nous sommes de puissants sorciers. Tous deux, nous sommes fiers… et tous deux… »
Je m'approche encore plus de lui.
« Nous ne sommes que des armes. Des pions. Dans une guerre qui nous dépasse. »
Puis je me relève et je me dirige vers la porte. Juste avant de la refermer, je lui jette un regard par-dessus mon épaule. Il ne semble pas fâché… juste pensif.
Mouais. Petit Potter n'a peut-être aucun espoir de sortir de là vivant, mais il reste dangereux, même sans pouvoirs.
Je ferme la porte et lance un sortilège de verrouillage. J'ai hâte de voir la tête qu'il fera quand le maître sera passé. Peut-être aura-t-il moins de courage et moins de hargne…
« Je vous dis qu'il n'est pas mort ! »
Je hurle. Je frappe. Je crie. Et lui me regarde d'un air las, assis sur cette chaise, dans cet hôpital où tant de gens sont soignés. Il ne me croit pas. Ses yeux bleus qui d'habitude pétillent de joie et de malice se sont éteints.
« Je vous interdis de me regarder comme ça, Dumbledore ! » crie-je de nouveau. « Il n'est pas mort, je sais que c'est faux. »
« Sirius, je vous en prie, calmez-vous, » dit-il en posant sa main sur la mienne.
Je me dégage brusquement et je me lever avec colère. Je vacille un peu, mais je me tiens au mur et pointe un doigt accusateur vers lui.
« Me calmer ? »
Ma voix est basse et menaçante.
« Me calmer, alors que vous me dites, que vous essayer de me faire croire, que Harry Potter, mon filleul, la seule personne pour laquelle ma vie ait encore un sens, serait soi-disant mort ? »
« C'est la vérité, Sirius, » dit-il tristement.
« C'est faux ! »
« J'ai vu le corps et je peux vous certifier que c'est bien celui d'Harry, » répond-il.
« Je veux le voir, » dis-je avec détermination.
Il pousse un soupir et ferme les yeux.
« Très bien, » dit-il. « Quand vous sortirez d'ici. L'enterrement aura lieu dans une semaine. Vous sortez dans trois jours. »
Je serre les poings et hoche la tête.
« Recouchez-vous, Sirius, » me dit-il en se levant et en quittant la pièce. « Reprenez des forces. Vous allez en avoir besoin. Nous allons tous en avoir besoin. »
J'hésite un peu mais je me rends compte que je suis stupide. Je ne dois pas me laisser aller pour le plaisir de le contredire. Si je dois retrouver Harry, quitte à brûler dans les flammes de l'Enfer, il me faudra toute mon énergie. Parce qu'il n'est pas mort, je le sais, je le sens. Ce n'est pas un refus de la vérité provoqué par la détresse, c'est la vérité.
Je vois encore le duel final. Je vois encore son visage crispé par la douleur. Je vois encore le sort lancé par Voldemort et je sais que ce n'est pas l'Avada Kedavra. Je vois encore ses yeux émeraude qui fixent les miens avec désespoir et impuissance avant de se fermer. Nous nous sommes évanouis en même temps, je crois. Moi sous la douleur des Doloris de Malefoy père et fils, et lui sous l'effet du sortilège de Voldemort.
Il n'est pas mort. Je le sais.
« Je te retrouverai, Harry, » dis-je à voix haute dans ma petite chambre. « Je te jure que je te retrouverai. »
« Le seul moyen que tu aies de le retrouver, Sirius, c'est de mourir à ton tour et je ne te laisserai pas faire ça.
Je tourne la tête vers Remus qui vient d'entrer. Ses yeux d'or sont d'une tristesse qui m'écœure. Il vient prendre place là où se trouvait Dumbledore peu de temps auparavant et se saisit de ma main qu'il serre puissamment. Il est cerné et je me souviens que la pleine lune date de cette nuit.
« Tu devrais dormir, Lunard, » dis-je doucement.
« Je voulais te voir avant, » répond-il. « Il semble que j'ai eu raison. Je ne te laisserai pas partir une deuxième fois, pas après ce qui t'est arrivé derrière le voile. »
Mon cœur se serre mais je ne réagis pas.
« Je n'ai pas peur de la mort. »
« Moi j'ai peur de ta mort, Patmol, alors tu restes avec moi. »
Son ton est implacable. Je m'émerveille toujours de la façon dont il sait faire preuve d'autorité. Dommage qu'il ne l'ai pas fait étant préfet à Poudlard. Ou tant mieux, tout dépend du point de vue.
« Je n'ai pas l'intention de mourir, Remus, » dis-je. « J'ai dit que j'allais retrouver Harry. »
Il soupire doucement, ferme les yeux puis les réouvre pour les plonger dans les miens.
« Tu ne pourras pas le retrouver, Sirius, » dit-il. « Il est mort. »
Je veux protester mais il serre ma main plus fort et m'interromps.
« Si, Sirius. Il est mort. Je l'ai vu. Et bien que cela m'attriste plus encore que tu ne peux l'imaginer, il ne pourra pas faire comme toi et il ne reviendra pas. »
« Ne dis pas ça, Remus. C'est faux. Et je le retrouverai. »
Il me regarde, désespéré. Puis il soupire à nouveau.
« S'il te plait, Sirius, » dit-il d'une voix faible, plantant ses yeux dorés dans les miens. « J'ai besoin que tu vives. Je ne veux pas perdre mon meilleur ami, encore. Reste pour moi. Au moins pour moi. Je t'en prie. »
« Je reste, Remus, » réponds-je. « Je reste pour toi, et pour Harry. »
Il ferme les yeux doucement avec un pale sourire.
« Va dormir, Lunard, » finis-je. « Tu en as besoin. »
« Il faut que j'aille voir Corona, d'abord, » me dit-il.
Je souris doucement devant l'étincelle de tendresse et d'amour pur qui brille dans ses yeux quand il parle de sa fiancée.
« Comment va-t-elle ? »
« Plutôt bien, elle a eu énormément de chance, » me répond-il. « Et l'enfant va bien aussi, bien qu'on ait du opérer sa mère du cœur. »
Je secoue légèrement la tête.
« Elle n'aurait pas du participer à cette bataille, » dis-je.
« Ca, je ne le sais que trop bien, » répond-il. « Mais fais-moi confiance qu'elle ne me fera plus jamais un coup pareil ! »
Nous nous regardons quelques secondes.
« Je vais y aller, » dit-il alors. « Mais d'abord jure-moi que tu seras là quand je reviendrai. »
« Je ne mourrai pas tant que je ne l'aurai pas retrouvé, » réponds-je.
Le désespoir et la compassion passent dans ses yeux mais il ne dit rien, se contentant de soupirer légèrement. Puis il se lève et quitte la pièce, remplacé quelques minutes plus tard par Severus qui vient prendre place à mes cotés.
« Comment vas-tu ? » me demande-t-il.
« Comme si tu en avais quoi que ce soit à faire ! »
Il hausse un sourcil narquois.
« Tu as raison, j'attendrai que monsieur soit de meilleure humeur avant de me préoccuper de sa santé. »
Il fait mine de se lever mais je l'attrape par la manche. C'est stupide, mais j'ai envie qu'il reste.
« Non, s'il te plait, » fais-je d'une voix presque suppliante.
Les bras m'en tombent, je suis en train de supplier Rogue de rester avec moi ! Jamesie doit s'en retourner dans sa tombe. Il me lance un regard indescriptible.
« Excuse-moi, je suis désolé, mais s'il te plait, reste… »
Ses yeux n'expriment rien mais il se rassoit.
« C'est cette histoire avec Harry, ça me rend dingue, » dis-je dans un murmure en détournant le regard.
« Je comprends que tu doutes, » dit-il après une légère pause. « Moi-même, je n'ai pas compris tout de suite pourquoi Voldemort l'aurait tué avant d'essayer de profiter de ce corps qui hante ses rêves et pour assouvir pleinement sa haine. Mais le fait est là, j'ai vu son corps, c'est bien le sien, je peux te le certifier. »
« Il est entre ses mains et ce serpent va en profiter jusqu'au bout, » dis-je en serrant les poings.
« Sirius… »
« Tais-toi ! » l'interromps-je. « Je sais ce que tu vas dire, pas la peine de gaspiller ta salive. »
« Ta quête est désespérée, tu t'en rends compte, j'espère ? » fait-il.
« Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir, » réponds-je en essayant de contenir mes larmes qui menacent de déborder.
« Et quand il n'y a plus de vie, il n'y a plus d'espoir, » rétorque-t-il impitoyablement.
« De toute façon, je n'ai pas eu d'espoir depuis presque vingt ans, » dis-je dans un murmure, la voix cassée.
Je n'en peux plus. Je n'en peux tout simplement plus. Deux heures que je suis réveillé, deux heures que je me bats contre des gens qui voudraient me faire croire qu'Harry est mort… Incontrolablement, je me mets à pleurer, le visage dans les mains, les sanglots me secouant des pieds à la tête.
Devant Rogue, en plus. Si un jour on m'avait dit ça…
Je sens le matelas s'affaisser à coté de moi et deux bras m'entourent, me serrant contre un corps chaud. Inconsciemment, je me blottis un peu plus contre lui et je passe avec hésitation mes bras autour de son torse, plongeant mon visage dans son cou, déversant pour la première fois depuis des années des larmes amères sur ce qu'à été et sur ce que sera ma vie.
Serré dans les bras de celui que j'ai longtemps considéré comme mon pire ennemi, une détermination sans bornes jaillit du tréfonds de mon âme et je jure encore une fois, à voix haute que jamais je ne laisserai tomber Harry.
voila, fin du chap, j'espère que vous avez aimé, dites-le moi avec une petite review !
gros bisous à tous, à la prochaine !
speed'
