Bonjour tout le monde !

voila voila, enfin le chapitre 3 ! J'ai eu un peu du mal, avec celui-là, j'espère qu'il sera à la hauteur de l'attente ! Je ne vais pas faire de reponse perso aux reviews, j'ai pas mal de trucs à faire aujourd'jui.

Mais j'adresse un grand merci à : Chana, artemis, Apocalypse-Nox, fairylight pan, manehou, Vif d'or, Ariane Maxwelle Shinigami, Yuna Fab, Saael' (oui, tous les chap seront présentés comme ça ! biz), Melhuiwen, AngyDemon, Darkness (je te souhaite bonne chance pour ta fic ! biz !) miss take (je dirais pas perverse... plutot sadique, lol ! biz) missbou et Laeliel.

Voila voila...

AVERTISSEMENT : Cette fic est extremement NOIRE et parle de sujet qui peuvent choquer les personnes sensibles. Il y aura des scènes sanglantes, des scènes de VIOL. De plus, l'intrigue principale tourne autour d'un couple homosexuel, donc si en plus vous êtes homophobe, cette fic n'est vraiment pas pour vous.

AVERTISSEMENT BIS : Ce chapitre est vraiment dur, au moins pour les deux première partie, et surtout la première (viol). Si vous ne désirez pas le lire, passez directement à la fin, ça vaudra mieux.

J'adresse aussi un énorme merci à Polonius Silver, mon béta, pour ses corrections, ses encouragements, son soutien et ses compliments. Allez vite lire ses fics Plus loin, Fantomes et Dans les pâles méandres d'un hiver brumeux, ça vaut le détour !

Fin de mon petit blablatage, bonne lecture à vous !

bizoux!

speed'


Lune d'Argent :

Chapitre 3 :

Et tout s'enchaîne :

Malefoy est parti, me laissant seul dans mon désespoir, avec des pensées troublées. Oh, je savais déjà tout ce qu'il m'a dit. Je me suis penché sur la question durant notre septième année à Poudlard, lorsque j'ai appris qu'il était devenu Mangemort.

Même si je m'y attendais, j'étais quelque part déçu… pour quelle raison exactement, je ne sais pas. J'avais peut-être vaguement espéré qu'il ne le ferait pas, qu'il résisterait à la volonté de son père. Peut-être, je ne sais pas. Je n'ai pas envie de savoir, au fond. C'est Malefoy, il est au service de Voldemort, c'est un ennemi. Point barre, pas la peine de compliquer les choses avec des sentiments inexpliqués et une attirance mal venue. C'est durant cette année que je me suis rendu compte que nos vies étaient paradoxalement liées.

Semblables et opposés. Il est mon antithèse. Le moi qui aurait pu être, mais qui n'est pas.

Mais ça je le savais déjà. Il ne m'a rien appris. Je peux en être agacé, ça n'en est pas moins vrai. Ce qui m'a étonné, à vrai dire, c'est… eh bien, je ne sais pas exactement. Il y avait un trouble, dans ses paroles et dans son attitude. Et dans son esprit. Mais quoi ? Et surtout, pourquoi ?

Et pourquoi je me pose la question ? De toutes façons, qu'est-ce que ça peut faire ? Je le hais, il me hait. Et je crois que cette haine, cette colère qui nous unit, est tout ce qu'il me reste. Autant m'y accrocher.

La porte s'ouvre de nouveau, et je sens un léger, très léger élancement à ma cicatrice. Cette sensation désagréable n'est rien comparée à la l'impression d'avoir le crâne sur le point de se fendre en deux que je ressentais avant en sa présence - merci Severus pour tes cours d'Occlumancie. Je me tourne vers mon nouveau bourreau et me lève en chancelant. La porte claque derrière lui et il me regarde droit dans les yeux, un petit sourire satisfait aux lèvres.

Je ne peux m'empêcher de frissonner. De froid, mais aussi de peur. Et je ne peux même pas lâcher le fauteuil sous peine de m'écrouler.

Je l'observe des pieds à la tête de ma vision trouble. Je dois admettre que, s'il ne m'inspirait pas une telle haine et une telle répugnance, je le trouverai certainement attirant. Il est beau. Personne ne peut lui retirer ça. Beau, et terrible.

Il s'approche de moi et j'ai un mouvement de recul que je stoppe bien vite. Je refuse de lui montrer ma peur. Mais en levant les yeux vers lui, je me souviens qu'il est un Legilimens extrêmement habile et mon esprit doit être un livre ouvert pour lui.

Ses yeux, autrefois rouge écarlate, sont désormais d'un noir profond qui, sous certaines lumières, paraissent bordeaux. Son sourire se fait plus sadique, et plus mauvais. Sa main se lève légèrement et il passe ses doigts longs et fins sur mon visage. Je tremble des pieds à la tête. J'ai peur parce que je sais qu'il fera tout pour me briser, pour me détruire totalement. Il en a les moyens, et il le sait.

Son doigt vient effleurer mes lèvres et inconsciemment, je recule d'un pas. Il avance d'autant et son sourire s'accentue avec satisfaction. Il savoure ma peur, il aime me voir comme ça. Il aime l'effet qu'il provoque sur moi, évidemment…

Sa main descend dans mon cou et vient se nicher dans ma nuque, me serrant pour me rapprocher de lui.

C'est flou. Je cligne plusieurs fois des yeux, mais mon regard n'arrive pas à se focaliser. Il ricanement s'échappe de sa gorge.

« Problème de vue, Harry ? » me demande-t-il.

Sa voix est froide, cinglante, moqueuse. Il voit que je n'ai pas l'intention de répondre et sa main sur ma nuque se resserre douloureusement.

« Tu ne veux pas me répondre ? »

Non. Je n'ai pas l'intention de me plier à ses règles. Je ne serais pas son petit jouet bien obéissant. Si je le faisais, je ne pourrais même plus me regarder dans une glace. Il ricane de plus belle.

« Allons, allons… l'arrogance ne résout rien, dans la vie… » dit-il d'un ton nonchalant.

Il se penche un peu vers moi, me faisant lever le visage vers lui, et écrase ses lèvres sur les miennes. J'essaye de le repousser instinctivement, et je lâche le fauteuil sur lequel je m'appuyais encore. J'attrape ses robes pour l'éloigner de moi, mais mes forces m'ont encore abandonné.

Son autre bras s'enroule autour de ma taille et me plaque violemment contre lui. Le dégoût me secoue les entrailles quand je sens combien il est excité par la situation.

J'essaye encore de m'écarter de lui, mais je suis si faible… sa langue force le passage de mes lèvres et de mes dents et s'enroule autour de la mienne, dans une vague tentative de me faire réagir… ou de me dégoûter encore plus ?

Tout à coup il me lâche et s'écarte brusquement de moi. Privé soudainement de ce qui me faisait tenir debout, je chancelle et m'écroule lamentablement au sol. Il rit méchamment.

« Endoloris. »

Chacun de mes nerfs se met à me brûler méchamment et je hurle à m'en faire saigner les cordes vocales. Jamais le Doloris ne m'a paru si douloureux. Conséquence de la perte de mes pouvoirs ? Sans doute. Je ne le saurai jamais. Puis la souffrance s'arrête. Je n'ai même pas le temps de le réaliser que déjà il m'empoigne les cheveux et me force à le regarder.

« Je suppose que tu ne peux même pas te mettre debout tout seul ? » demande -t-il en s'agenouillant à coté de moi.

« Tu c-c-crois vraim-m-ment que, q-q-quand bien mêm-m-me je le p-p-pourrais, je le voud-d-drais ? »

Je n'ai pas pu m'empêcher de lui rétorquer et il ricane.

« Non, je suppose que non, » répond-il dans un murmure calme.

D'un puissant sortilège d'expulsion, il m'envoie bouler sur le lit et ma tête en heurte le montant. Un flot de sang coule dans mon œil, j'ai dû m'ouvrir l'arcade sourcilière. Avec un grognement, il me rejoint sur le lit. Nu.

« Je suis navré, je n'ai guère de temps, aujourd'hui, » me dit-il

Rapidement, comme pour illustrer ses paroles, il me retourne face contre le matelas et me plaque une main dans les reins pour m'empêcher de bouger. Il soulève la chemise crasseuse que je porte, celle-là même que j'avais lors de ma défaite, puis dégrafe mon pantalon, me l'enlève, tout comme mes sous-vêtements. Il m'attrape les poignets et me les plaque au-dessus de la tête d'une seule main, alors que l'autre m'écarte les fesses et qu'il me pénètre brutalement d'un profond et violent coup de rein.

Je ne peux m'empêcher de hurler de douleur. C'est atroce. Comme si je me déchirais en deux. Et lui émet des gémissements de plaisir en s'enfonçant encore plus loin en moi. Je me mords la lèvre jusqu'au sang pour ne pas hurler, pour ne pas lui donner la satisfaction d'entendre mes cris. Mais quelque chose d'humide me coule sur les joues, et je me rends compte que c'est du sang mêlé à des larmes. Je pleure, donc.

Il n'y a pas de pire traitement sur terre, je peux vous le garantir. Et pourtant, j'en ai vu dans ma vie. Mais un Doloris est plus supportable que… que ça.

Mes mains sont crispées sur les draps, et il va de plus en plus vite. J'ai de plus en plus mal, je suis presque certain que je saigne. Déchiré, dans tous les sens du terme. Et brusquement, un liquide chaud m'envahit et il s'écroule sur moi, en sueur. Je n'ai pas bougé. Je n'ai pas pu.

Puis il se relève, se dégage de moi et va dans la salle de bain.

Je me recroqueville sur moi-même et un sanglot m'échappe. Je me sens lamentable. Vive le courage des Gryffondors ! je ne peu que m'apitoyer sur moi-même. Et Malefoy va venir me narguer, merveilleux !

Le drap se rabat soudain sur moi, me faisant sursauter.

« Allons, allons, » dit Voldemort.

Sa main passe sur mon visage, s'attarde un peu sur ma cicatrice puis sur mes joues humides de larmes dans un geste presque tendre. Puis il se penche vers moi.

« Tu me parais résistant, Harry Potter, » chuchote-t-il. « Mais ne te fais pas d'illusions, je te briserai, un jour ou l'autre… Je sens que ça va me plaire… tu as un cul merveilleusement étroit… »

Il m'embrasse chastement au coin des lèvres et part dans un bruissement de robes.

Avec rage, je frotte l'endroit que sa bouche vient de toucher avec le dos de ma main. Toute marque de son contact me révulse, et je voudrais me laver, effacer la souillure, qui je le sais, ne partira jamais.

Mais je ne peux pas me lever. La fatigue due à ma perte de mes pouvoirs m'envahit encore une fois et je sombre dans une torpeur inconsciente peuplée de douleur, de mal, et de haine.


J'arrive devant la porte de la chambre de Potter. Je désactive le sortilège et entre dans la pièce. Le maître est allé le voir, hier, m'a-t-il dit. J'ai hâte de voir ça, et pourtant j'appréhende ce moment. Qui sait ce que je vais voir ?

L'odeur me frappe en premier. Une odeur de sexe, la sueur, la semence, et une odeur de sang. Et le mal. La douleur. La peur. Tout cela imprègne la pièce.

Mes yeux tombent directement sur le lit, où le corps recroquevillé d'Harry Potter est caché sous les draps, tout juste visible dans la lumière de l'aube. Je fronce les sourcils. Il a l'air de dormir.

Je m'approche du lit et le contourne. C'est confirmé, il dort. Son visage est couvert de sang sur la partie droite en contact avec l'oreiller, une blessure suinte encore au-dessus de son œil et paraît bien partie pour s'infecter. Des sillons se dessinent sur ses joues, comme s'il avait pleuré. Il m'a l'air en mauvais état.

Mon malaise revient. Je reste plusieurs minutes à le regarder dormir. Son sommeil n'est pas paisible, vraiment pas. Il tremble. Il a l'air d'avoir peur. Je devrais m'en réjouir. Alors pourquoi cet inexplicable sentiment de… tristesse, de douleur ? Non… c'est de la pitié, ça ne peut pas être autre chose…

Autre chose ? …

Je secoue légèrement la tête. Le malaise et toujours là. Je soulève légèrement le drap, puis le fait glisser peu à peu sur le corps de Potter. Sa chemise est à moitié déchirée. Le drap descend jusqu'à ses reins, couverts de bleus et d'égratignures. Sur chaque hanche se dessinent cinq petites plaies sanguinolentes en forme de croissant de lune. Comme si on lui avait enfoncé les ongles dans la peau - ce qui est sans doute arrivé.

Je déglutis. Je ne vois pas pourquoi ça me touche autant, mais il est vrai que je ne sais pas si j'ai envie de voir le reste. Au diable ces hésitations ! Je suis un Malefoy. Je ne devrais pas ressentir tant de choses, certainement pas pour quelqu'un qui est un ennemi. Pas de douleur, pas de tristesse. De la pitié, à la limite. Et encore.

Avec une profonde inspiration, je retire complètement le drap du reste du corps de Potter. Une exclamation d'horreur m'échappe sans que j'ai rien pu faire pour la retenir et je recule d'un pas sous le choc. Il faut dire que je ne m'attendais pas vraiment à… à ça. Où plutôt, je ne m'attendais pas à avoir si mal à le voir.

Le drap du dessus était blanc, immaculé. Celui du dessous, en revanche, est parsemé de taches de sang. Il est probable que Potter ait été vierge, avant cela, ou qu'il n'ait jamais connu d'hommes. Ses fesses et ses jambes sont striées de rouges. Il doit souffrir un martyr.

Je déglutis une nouvelle fois. Je ne comprends pas ce que je ressens. Horreur. Colère, haine. Piti ? Non, ça ne ressemble pas à de la pitié. C'est différent, plus profond, plus puissant, plus grave.

Et ce n'est pas quelque chose de nouveau. Bizarrement, il me semble que ce sentiment vient d'être déterré de mon âme, comme si…

Comme si c'était une réalité, que ça faisait partie de moi depuis toujours, mais que j'avais refoulée pendant très, très longtemps…

Je secoue la tête. J'ai du faire du bruit car Potter s'agite. Ses yeux s'ouvrent. Deux émeraudes un peu troubles regardent vers le sol, avant de voir mes pieds et de remonter tout le long de mon corps, jusqu'à mes yeux. Là, le trouble diminue un peu et Potter m'observe avec une espèce de colère mêlée de honte. Il se rend compte qu'il est encore à moitié nu et cherche le drap du regard.

Celui-ci a glissé à terre et il se penche vers le sol pour le ramasser. Ce faisant, un cri de douleur s'échappe de ses lèvres et des larmes remplissent ses yeux si incroyablement beaux et expressifs. Il oublie le drap et se recroqueville sur lui-même, avant de tourner de nouveau ses yeux verts vers moi.

Et là, sous le feu de deux émeraudes aux reflets et à la profondeur multipliés par les larmes, je crois que je perds la tête. Je me mordille nerveusement la lèvre et recule d'un pas, avant de changer d'avis et de me diriger vers la porte à grands pas. Je sors de la pièce, verrouille la porte par instinct plus qu'autre chose, et me dirige le plus vite possible vers une salle d'entraînement de la forteresse.

J'entre dans la première de libre, je me verrouille à l'intérieur et je jette un sort de silence.

Je pousse un hurlement de rage et frappe de toutes mes forces contre le mur. Je continue jusqu'à ne plus avoir de force, et je m'écroule ensuite à terre, pantelant, les poings en sang, les articulations à vif.

Bordel de merde. Je ne comprends pas. Je ne comprends vraiment pas. Que m'arrive-t-il ? L'image de Potter revient devant mes yeux et j'ai un haut-le-cœur. Je me mets à quatre pattes et je vomis par terre avant de me rasseoir. D'un coup de baguette, je fais disparaître les immondices que j'ai laissées et je m'essuie la bouche.

J'en ai pourtant vu de bien pire, dans ma vie. J'en ai fait de bien pire. J'ai quitté Poudlard il y a à peine six mois et je suis devenu l'un des bras droit du maître dès la deuxième attaque que j'ai perpétrée. J'ai tué et torturé tant de gens innocents que je ne les compte même plus.

J'en aurais été malade, si je ne le faisais pas pour la plus merveilleuse personne qui existe sur cette terre. Ma mère.

Mais rien ne pouvais me préparer à la pure horreur que j'ai ressentie en voyant Potter tout à l'heure. Et si ce n'est pas les traces des sévices qu'il a subis qui m'ont bouleversé, qu'est-ce que c'est ? Est-ce le fait que ce soit Potter ?

Sans doute, mais pourquoi ? Pourquoi, sous prétexte que c'est lui, ai-je l'impression d'avoir une lame d'épée dans le cœur ? Je ne comprends pas. Je n'ai jamais ressentis ça. Ce n'est pas normal.

Ma Marque se met à me brûler. Oh, merde, il ne manquait plus que ça !

Je conjure rapidement un miroir, vérifie que je suis présentable, puis me dirige à grands pas vers la salle du trône. Je m'incline aux pieds de mon maître, embrasse l'ourlet de ses robes, puis me recule, toujours à genoux.

« Allons, Drago, lèves-toi, » me dit-il avec condescendance. « Le meilleur de mes Mangemorts ne devrait pas se prosterner devant moi ainsi. »

J'obéis, puis après avoir rassemblé mes meilleures capacités en Occlumancie, je croise le regard ténébreux de mon maître, tentant de cacher mon trouble intérieur.

« Es-tu allé voir notre invité ? » me demande-t-il en caressant son serpent Nagini.

« Oui, Monseigneur, » réponds-je. « Il dormait. »

Il m'observe pendant un temps, et je me concentre pour me vider la tête. Puis il hoche la tête.

« Bien, bien, » dit-il en tournant les yeux vers Nagini. « Je ne sais pas si tu as remarqué, mais je l'ai peut-être… un peu abîmé, hier soir… »

« J'ai vu, maître, »

« … je voudrais que tu utilises tes capacités en médecine magique pour le remettre sur pieds. Le plus vite possible. »

« Bien sur, maître. »

Il me jette un regard, puis hoche la tête de nouveau.

« Alors, va, maintenant. »

Je m'incline devant lui, me saisit de sa main que je baise humblement, puis quitte la pièce sans un regard en arrière.

Je rentre directement au manoir puis me rends à la bibliothèque.

J'ai trompé le Seigneur des Ténèbres. Je n'y crois pas. Mais quelque part, je sais que c'est une bonne nouvelle et que, bientôt, je vais en avoir encore plus besoin.

Besoin pourquoi, je ne sais pas. Mais il ne va pas en rester là, et vu la façon dont j'ai réagit en voyant Potter tout à l'heure, je n'ose imaginer ce que ça risque d'être la prochaine fois… les prochaines fois…

Et là, Drago ? Que ressens-tu ? La culpabilité s'insinue dans tes veines, encore et encore… c'est ta faute, Drago… ta faute… Jamais Harry ne te pardonnera…

Mais je ne veux pas qu'il me pardonne… si ?

Oh, si… on ne peut pas vivre sans son opposé, Drago. Tu as besoin de lui.

Je serre les dents. Merde, c'est la vérité. J'ai besoin de lui. J'ai atrocement besoin de lui.

Potter, si tu savais comme je te hais !

Tu le hais, vraiment ?

Même plus.


« Tu sortiras demain matin, » me dit-il.

Je hoche légèrement la tête. J'ai les yeux dans le vide depuis ce matin. Un doute horrible a envahi mon cœur. Un doute absolument atroce. Un doute que je ne devrais pas avoir.

Severus pousse un soupir et s'assoit sur la chaise.

« Sirius, il faut que je te dise quelque chose, » dit-il en évitant mon regard.

« Quoi ? » fais-je en tournant les yeux vers lui.

« Hier, en parlant de Potter… je t'avoue que j'avais un doute en t'écoutant. »

Il a l'air gêné et désolé.

« Je ne sais pas pourquoi, parce que j'ai vu son corps et je sais qu'il est mort. Mais quelque chose dans tes paroles m'a fait penser que, peut-être, tout le monde avait tort… que peut-être, tu avais raison. »

Je continue de l'observer en silence, attendant la suite.

« Mais après une nuit de sommeil, la vérité a finalement eu raison de mes doutes, » termine-t-il en me jetant un regard très sérieux. « J'en suis désolé, Sirius. Ton filleul est bel et bien mort… »

Mes paupières brûlantes se ferment seules et une larme unique roule sur ma joue. Il s'empare de ma main et la serre fortement.

« Mais sache que je suis là, » conclut-il. « Je t'aiderai autant que je le pourrai. »

« Tu m'aideras à le retrouver ? »

Mes yeux se sont rouverts et je lui lance un intense regard. Mais c'est la colère qui se met à briller dans les siens. Il se lève si brutalement qu'il en renverse sa chaise.

« Maintenant, Black, ça suffit, » dit-il d'une voix froide et pleine de mépris. « Je sais que c'est très dur pour toi. C'est une perte horrible mais tu n'as plus le droit de t'apitoyer sur ton sort. La guerre a pris un tournant irrémédiablement favorable au Seigneur des Ténèbres, et l'avenir est sombre, très sombre, Sirius. Tu n'as plus le droit de refuser la vérité comme tu le fais. »

Je plisse les yeux et je me lève à mon tour.

« Ce n'est pas un droit, Rogue ! » crie-je. « Ce n'est pas un droit que je prends, c'est un devoir que j'ai accepté en devenant son parrain ! »

« Tu as échoué, Black, » rétorque-t-il de sa voix doucereuse que je hais. « Tu as échoué mais ça ne te donne pas le droit de mettre la guerre en péril. »

« La guerre sans Harry est perdue de toute façon ! » fais-je, criant toujours. « Le seul moyen de gagner, c'est qu'Harry accomplisse cette putain de Prophétie et tue Voldemort définitivement ! »

« Mais la Prophétie a déjà été accomplie, Black, » répond-il. « L'un des deux est mort. Potter est mort et le Seigneur des Ténèbres survit. C'est comme ça. »

« Il y a des choses que tu ignores, Rogue, » dis-je en baissant de nouveau la voix. « Des choses qui entrent en compte. »

« Eh bien vas-y, dis-moi ! » s'énerve-t-il. « Prouve-moi que ton cher filleul est en vie ! Je ne demande rien de mieux, Black ! Tu crois que ça me fait plaisir qu'il soit mort ? »

« Je n'ai jamais dit ça… »

« Alors prouve-moi qu'il n'est pas mort ! Vas-y ! Dis-moi quelles sont ces choses qui entrent en compte ! »

Nous nous affrontons du regard, puis je me détourne et je vais me poster devant la fenêtre.

« Tu ne comprendrais pas. »

« Ah, c'est facile de dire ça ! » crache-t-il avec colère. « Tu veux que je t'aide, mais tu ne me dit pas pourquoi ? J'ai mieux à faire que de te suivre dans tes délires, Sirius ! »

« Eh bien, casse-toi ! » crie-je en me retournant vers lui. « Va-t-en ! Je me passerai de toi, Severus ! Je me débrouillerai, seul s'il le faut ! Et s'il vit encore, je le retrouverai ! »

« Très bien ! Je m'en vais ! Meurs de tes folies, Sirius, personne ne te regrettera ! »

« Parfait ! »

Il sort et claque brutalement la porte de la chambre. Je pousse un hurlement de rage et je tourne de nouveau mon regard vers la fenêtre. J'appuie mon front et mes paumes sur la vitre, regardant le Londres Moldu vaquer à ses occupations, comme si de rien n'était, comme si la guerre n'avait pas pris un tournant catastrophique. De toutes façons, il ne savent même pas qu'il y a une guerre. Ils ignorent que le seul espoir de la paix est tombé il y a trois jours.

« Vas-y ! Dis-moi quelles sont ces choses qui entrent en compte ! »

Je pousse un soupir. Peux-tu comprendre, Severus ? Peux-tu savoir ce qu'est l'amitié au-delà de toute raison ? Peux-tu ressentir une loyauté plus forte que la mort ?

Ca m'étonnerait. J'ai personnellement du mal à comprendre, et pourtant je le vis chaque jour depuis près de vingt-huit ans.

Pourquoi a-t-il fallu que tu meures, James ? Et pourquoi a-t-il fallu que j'échoue à la mission que tu m'as confiée ?

Non… je n'ai pas échoué, ce n'est pas possible. Il n'est pas mort. Alors pourquoi cette certitude dans mon esprit ?

Dans mon esprit, mais pas dans mon cœur. Contradiction entre deux choses essentielles, deux choses qui la plupart du temps s'accordent, me permettant d'agir convenablement. Mais aujourd'hui, tout n'est plus pareil. Le doute s'insinue en moi, me mettent dans des situations d'indécisions qui finiront par m'être fatales.

Mon cœur… là où réside une partie de ce qui m'a permis de survivre en prison. Là où réside un morceau de l'âme de James Potter, mon meilleur ami, mon frère, mon âme sœur, au-delà de la mort. Je me suis longtemps interrogé sur le fait que je ressente encore cette chaleur à l'intérieur de ma poitrine, après qu'il ait été tué. J'ai conclu que c'était parce que l'héritier de son esprit, son fils, était encore en vie.

Et c'est bien ça, comme me l'ont confirmé les livres que j'ai consultés à la bibliothèque de Poudlard, à ce propos. C'est pourquoi je sais qu'Harry est encore en vie.

Mais mon esprit me souffle le contraire. Mon esprit, là où réside ma magie, mes pouvoirs, mon aura. Mon esprit, pas ma logique, pas ma conscience, pas ma raison, non, juste mon esprit. Qui me dit qu'Harry est mort. Comme si… Comme si on avait agi sur lui pour que je le croie.

Mon sang se glace. Bien sûr, comment ai-je pu être aussi stupide ? C'est ça ! Un sortilège qui a agi sur ma magie pour me faire croire qu'Harry est mort ! Ca explique tout ! C'est pour ça que Severus en est persuadé depuis ce matin, c'est pour ça qu'en me réveillant j'ai dout ! Un sortilège, un maléfice, quelque chose comme le Fidelitas, peut-être !

« Meurs de tes folies, Sirius, personne ne te regrettera ! »

Je déglutit et ferme les yeux. C'est étrange. Je ne devrais pas avoir si mal de ces paroles dures. Elles viennent de Rogue, bordel, Rogue que j'ai hais plus que quiconque pendant des années ! Alors pourquoi ai-je si mal ?

Je me laisse glisser le long du mur et je ramène mes genoux contre moi. Que m'a-tu fait, Sev', pour que tes mots me transpercent le cœur ? Pourquoi suis-je écorché vif ? Pourquoi ?

Ma tête se renverse en arrière. Oh, non, pas ça… un rire sans joie s'échappe de mes lèvres. Non, vraiment, là, ça ne va pas du tout… Pas ça ! Mon ricanement se transforme en sanglot. Comment cela a-t-il pu arriver ? Nom de dieu, comment ai-je pu tomber amoureux de Rogue ?

Je cache mon visage dans mes genoux, pleurant silencieusement. J'ai non seulement perdu mon filleul, mais en plus je suis tombé amoureux du seul homme qui ne m'aimera jamais en retour…

« Sirius ! »

Je relève la tête et mes yeux embué tombent sur Remus, qui me regarde avec effarement. Il ferme la porte de la chambre et se précipite vers moi. Il se laisse tomber à mes cotés »s et me regarde sans oser me toucher.

« Qu'est-ce qui t'arrive, Si' ? » me demande-t-il.

Il pose la main sur mon épaule puis me serre convulsivement contre lui. Je respire profondément, alors que lui me berce doucement.

« Ca va, Rem', » dis-je en un murmure en le repoussant légèrement.

« Je vois bien que non, je ne suis pas stupide, Si', » rétorque-t-il. « Par Merlin, c'est la première fois que je te vois pleurer depuis que je te connais, tu voudrais me faire croire que ça va ? »

« Jamesie ne me pardonnera jamais, » fais-je dans un souffle.

« James ne te pardonnera jamais quoi ? » demande Rem'. « Dis-moi, Sirius ! »

Je lui lance un regard noir et il sourit.

« Allez, raconte à papa Lunard ce qu'il se passe, » fait-il moqueusement.

Il semble comprendre quelque chose.

« Ca a à voir avec Harry ? » dit-il, l'air inquiet, en me prenant les mains.

Je souris à mon tour.

« Non, enfin, pas vraiment, » réponds-je. « Mais… »

Sous le regard insistant de ses yeux d'or, je lui explique le gros de ma dispute avec Severus et je lui raconte ce que je ressens. Il fait une grimace.

« Ah, oui, je vois, » dit-il, l'air compatissant. « Mais si je peux te rassurer, je crois qu'il est aussi très attaché à toi, malgré ses dehors revêches. »

« Attaché, d'accord, mais ce n'est pas ce que je veux, » fais-je, un peu énervé.

« Il ne pensait pas ce qu'il disait, » murmure-t-il. « Et puis… »

Il se rapproche de mon oreille.

« Je ne parlais pas d'amitié, figure-toi, » chuchote-t-il.

Je le regarde, stupéfait, et il se relève avec un petit sourire moqueur avant de se diriger vers la porte.

« Saisis ta chance, Si' » me dit-il. « Tu mérites un peu de bonheur dans ta vie. »

Il sort, me laissant seul avec mes pensées, dans cette chambre que je hais.

Triple saut périlleux dans sa tombe pour Jamesie.


voila voila !

J'ai eu beaucoup de mal pour la scène du viol, j'espère que ça vous a... 'plu', si on peu dire ça comme ça... enfin, j'espère que c'était convaincant.

La suite, normalement dans deux semaines !

je vous embrasse fort!

une review fait plaisir !

Speed'