Bonjour tout le monde ! comment va ?
fiou, j'ai eu du mal à récup l'ordi pour vous poster ces chap ! enfin, c'est fait !
rar : MERCI à :
ornaluca, Eowyn Malefoy, Apocalypse-Nox, YunaFab, fairylight pan, liaul, BellaSidious, dianael, Zick, Oxaline, Vif d'Or, akashana : merci à vous tous pour vos messages ! je suis vraiment heureuse que cette fic vous plaise, elle me donne vraiment du fil à retordre ! je vous embrasse fort, voila la suite !
saael' : ohhhh ! tu essayes de me faire rougir, hein ? c'est ça ? bah c'est réussi ! pff... je suis contente que ça t'ai plu en tout cas ! Voldy va-t-il dévelloper ses sentiments ? hmm, on peut dire ça mais pas de la façon dont tu penses ni pour les personnes que tu penses, à mon avis. niark ! non je vais pas te le dire ! Sirius n'était pas sur un balai quand Spica est arrivée, donc il n'a pas pu en tomber, mais si ça avait été le cas, ça serait surement arrivé ! je t'embrasse fort, gros bisous !
missibou : la fin te laisse septique? ah ? moi je l'aime bien... oui, c'est un peu dans le genre de Star War, maintenant que tu m'y fais penser, lol ! deux semaines c'est trop long, je sais, je suis désolée, mais je ne pouvais pas faire plus vite, j'ai une vie aussi à coté ! lol, je t'embrasse fort, contente que tu aimes !
Anagrammes : non, Harry ne le pense pas vraiment quand il dit à Drago que c'est de sa faute. mais il a peur, il voit que sa relation avec Drago change, et il ne veut pas, il voudrai pouvoir se raccrocher à sa haine, mais il voit quelle disparait, et cela l'effraie. Tendre ? oh, non, Vodly n'est pas tendre. Il veut juste du sexe avec Dray. C'est tout. il y a 17 chapitres, non il n'y aura plus de viol ou en tout cas plus en entier comme le premier, et oui il y aura un lemon hd (heureusement, lol !) je t'embrase fort, gros bisous !
Saïna : arrf, c'est pas si grave, ne t'en fait pas ! une review de plus, une de moins... contente que le viol ne t'ai pas rebuter, il a été assez dur à écrire ! comment Voldy est-il redevenu beau et attirant ? ah, c'est un des grands mystère de cette fic, lol ! bah, je sais pas moi, une potion, quelque chose comme ça... non ? oui, il y a un sens spécial au titre, quoique je ne me suis pas spécialement foulée dessus, lol ! mais je ne te dis rien maintenant, ça viendra dans un des prochains chapitre ! je suis contente que tu aimes, gros bisous !
Melhuiwen : wouh, ta description de ma fic m'a fait chaud au coeur ! je suis contente que tu adores cette fic, ça me fait vraiment plaisir ! moi aussi je l'aime beaucoup. je me suis pas mal démenée à l'écrire et je trouve le résultat pas mal. Le rapport entre HP et la deuxième guerre mondiale me parait aussi évident, c'est vrai. je suis vraiment heureuse que ça te plaise, je t'embrasse fort ! gros bisous !
Laeliel : oui, je sais, deux semaines c'est long ! mais je ne peux pas faire plus vite, vraiment désolée ! ah, non, pas de citron encore ici, mais t'inquiete, ça va venir ! je t'embrasse fort, gros bisous !
Chana : mes yeux ? Noirs. bah, t'a bien le droit de te jetter des fleurs, hein ! les vampires, mon peuple, nous sommes tellement super... ya pas de raison ! non, Voldy n'est pas obsédé par tout ce qui bouge, juste par ce qui est beau, et Drago l'est ! Et Harry aussi, mais Harry c'est un cas spécial... quel va être le role de SPica ? ah, tu vas voir ! je t'embrasse fort, gros bisous !
voila voila, fin des rar !
AVERTISSEMENT (j'ai encore besoin de le mettre ? c'est la dernière fois, lol): Cette fic est extremement NOIRE et parle de sujet qui peuvent choquer les personnes sensibles. Il y aura des scènes sanglantes, des scènes de VIOL. De plus, l'intrigue principale tourne autour d'un couple homosexuel, donc si en plus vous êtes homophobe, cette fic n'est vraiment pas pour vous.
un petit disclaimer : rien de tout le monde magique d'Harry Potter ne m'appartient, malheureusement pour moi et heureusement pour les autres... tout est à JK Rowlings, exepté le scénario et la rédaction qui sont à moi, sortis tout droit de ma tête de malade...
J'adresse aussi un énorme merci à Polonius Silver, mon béta, pour ses corrections, ses encouragements, son soutien et ses compliments. Allez vite lire ses fics Plus loin, Fantomes et Dans les pâles méandres d'un hiver brumeux, ça vaut le détour !
voila voila !
je vous embrasse tous et je vous souhaite une bonne lecture ! gros bisous à tous !
speed'
Lune d'Argent
Chapitre 5 :
Quand les Anges s'en mêlent :
Je me passe un grand coup d'eau glacée sur le visage. J'ai un long frisson déjà trop familier le long de ma colonne vertébrale et je secoue la tête.
« Potter ? »
Voilà Malefoy. Je sors de la salle de bain en sous-vêtement. Ses yeux de glace m'observent des pieds à la tête et il rosit, je crois bien. Puis il grimace.
« Tu t'en es pas trop mal tiré, aujourd'hui, » dit-il.
Je hausse les épaules.
« Il passe à une approche plus… psychologique que physique, désormais, » réponds-je.
Je ferme les yeux pour mieux chasser les images horribles qui me viennent à l'esprit. Je ne veux plus voir ses yeux pleins de désir et de haine violente qui me regardent avec envie, je ne veux plus sentir ses mains me parcourir entièrement avec délectation, je ne veux plus jamais le sentir me pénétrer comme il l'a fait.
Une main chaude se pose brusquement sur mon épaule. J'ai très froid, mas la main semble irradier de chaleur et celle-ci entre en moi, glissant en de doux rayons par mon épaule le long de mon bras puis dans le reste de mon corps, jusqu'à mon cœur. J'ouvre brusquement les yeux et Malefoy retire sa main comme s'il s'était brûlé.
« Un caf ? » propose-t-il nerveusement en se détournant.
J'acquiesce vaguement et prends place en face de lui. Il a conjuré un fauteuil et une table basse, puis un coup de baguette fait apparaître deux tasses de café noir. Je me saisis de la mienne et me recroqueville dans mon fauteuil, mes yeux se perdant rapidement dans le vague. Une semaine que je suis ici. Une semaine que, chaque jour, je me fais violer, à chaque fois différemment, à chaque fois plus horriblement.
Une semaine que je ne hais plus Drago Malefoy. A chaque fois que je pense à lui, une foule de sentiments contradictoire m'envahit et je ne sais plus vraiment où j'en suis. Le plus étrange, et le plus déroutant, c'est cette espèce de chaleur douce qui m'envahit quand je me visualise son visage.
Il vient me voir tous les jours. Je ne sais pas si c'est par ordre de Voldemort ou parce qu'il le veut, mais à chaque fois, il est là.
Je tourne discrètement les yeux vers lui. Je sens qu'il est nerveux. Ca se voit, d'ailleurs, sa main tripote nerveusement l'accoudoir du fauteuil et ses lèvres sont légèrement pincées.
« Quelque chose ne va pas ? »
Merde, je n'aurais jamais du poser cette question. Ses yeux gris se tournent vers moi et il fronce légèrement les sourcils en se mordant la lèvre inférieure.
Holà. Ce mec est une bombe. Vraiment trop sensuel pour être réel. Et moi, je suis dingue de fantasmer sur lui, surtout à cause d'un geste plus nerveux que fait pour être sexy. Ca n'empêche que, sexy, il l'est quand même.
« Ca ne te regarde pas, Potter, » rétorque-t-il avec un certain mépris.
Voilà, la phrase que j'attendais est lâchée. Je hausse les épaules et regarde à l'extérieur. N'empêche, ça fait bizarre de voir Malefoy comme ça. Lui qui se contrôle si bien et qui ne laisse passer aucune émotion d'habitude, là il semble vraiment inquiet.
« Tu as des nouvelles des survivants de la bataille ? »
Il me regarde, l'air surpris.
« C'est juste pour savoir, » dis-je pour me justifier en buvant une gorgée de café.
Il hausse les épaules, indifférent.
« Non, » dit-il en détournant le regard. « Je suis en vacances, Potter. Je n'ai pas vu le maître depuis presque une semaine. »
« Ah, » fais-je. « Alors pourquoi es-tu ici chaque jour ? »
« Pour te tenir compagnie, » me répond-il ironiquement.
« Sérieusement. »
Il me lance un coup d'œil de nouveau nerveux.
« Je ne sais pas. »
Ca m'avance, tiens ! Mais je n'insiste pas. Quelque chose le perturbe profondément et ça me fait mal pour lui. Ce qui m'énerve profondément aussi. Pourquoi je commence à m'en faire pour lui ? C'est pourtant moi qui suis dans un Enfer noir ! Mais non, toujours à m'inquiéter pour les autres. Ca doit être ce qu'Hermione appelle mon complexe du héros.
Quoique. Peut-être pas cette fois.
Rha, je vais devenir dingue à force de me poser des questions comme ça. Et puis, qu'est-ce que ça peut faire ? Je sombre peu à peu dans un monde de Ténèbres glacées. Je sais que je ne vais pas tenir très longtemps à ce rythme-là.
Inconsciemment, mes yeux se tournent de nouveau vers le lit. Je peux revoir la scène de ce matin, aussi clairement que si elle se déroulait sous mes yeux. Chaque caresse… chaque propos obscène… chaque douleur calculée… chaque geste… chaque coup de rein violent et déchirant… et ces mains sur moi…
La nausée m'envahit et j'ai juste le temps de me précipiter vers les toilettes pour vomir. Je n'ai jamais autant gerbé que cette dernière semaine. Mais c'est la première fois que ça m'arrive alors que Malefoy est là.
« Ca va pas fort, on dirait. »
Je crache une dernière fois dans la cuvette.
« Sans déconner, » réponds-je, amer et ironique.
Je me lève et tire la chasse d'eau avant de me tourner vers lui. Il est appuyé contre le chambranle de la porte, bras croisés et m'obervant bizarrement. Je me rince la bouche dans le lavabo, sentant le regard du blond descendre le long de mon corps.
« Tu as maigri, je crois, Potter, » me dit-il d'une voix qu'il essaye de rendre indifférente.
Je le regarde et hausse les épaules avant de m'habiller rapidement.
« Je dégueule tout ce que j'avale, » réponds-je à voix basse. « Je suppose que c'est normal. »
Il me regarde dans les yeux.
« Oui, sans doute, » dit-il simplement.
Il jette un coup d'œil à sa montre.
« Je dois y aller. »
Je hoche la tête. Il ne bouge pas cependant, et me regarde, l'air songeur.
« Tu m'en veux, Potter ? »
Je sursaute un bon coup. Je ne m'attendais pas à cette question, celle que je me pose depuis quelques jours, déjà. Je l'observe attentivement, scrutant son visage, réfléchissant à ma réponse. Mais que dire ?
« Je ne sais pas. »
Ah ça, c'était de la grande réflexion, Harry Potter ! On peut dire que c'était recherch ! Mais quelque part, c'est vrai. Je ressens un besoin inexplicable de me justifier.
« C'est… c'est tellement confus, dans ma tête ! » fais-je, me passant une main nerveuse dans les cheveux et sentant la frustration et la colère gronder dans mon ventre. « Je devrais t'en vouloir, je devrai te haïr ! Mais je n'y arrive pas. Je n'y arrive plus. Bordel, qu'est-ce que tu m'as fait, Malefoy ? » Je crie presque, maintenant. Merde, j'ai si mal ! « La haine, c'est tout ce qui me reste ! Alors merde, pourquoi je n'y arrive pas ? POURQUOI JE NE PARVIENS PLUS A TE DETESTER ? »
De rage, je saisis un flacon de sel de bain et je le lance contre le mur carrelé. Il explose, répandant des bouts de verre et des grains colorés partout. Je m'apprête à en saisir un autre mais une main forte m'arrête en m'attrapant les poignets. Malefoy me tourne de force vers lui et je lève les yeux vers son visage qui paraît furieux, lui aussi.
« Calme-toi ! » s'écrie-t-il alors que je me débats pour me libérer. « Cesse de faire l'enfant ! Il n'y a pas que la haine, dans la vie, Potter ! Ne peux-tu pas essayer de comprendre ? »
« Comprendre quoi, Malefoy ? » crie-je, les larmes roulant allégrement sur mes joues. « Comment expliques-tu que, même si par ta faute ma vie est détruite, je ne parviens même pas à t'en vouloir ? Comment expliques-tu que, malgré nos sept années de rivalité, je n'ai pas envie de te voir tomber aussi bas que moi ? »
Il ne répond pas. Parce qu'il n'a rien à répondre, et il le sait. Merde, j'aurai vraiment voulu qu'il dise quelque chose. N'importe quoi.
« Je n'ai la réponse à aucune de ces questions, Potter, » dit-il alors, comme pour répondre à mon souhait. « Que veux-tu que je te dise ? Que je suis aussi paumé que toi ? Que je ne comprends plus rien ? Que quoi que tu fasses désormais, je suis en train de tomber encore plus bas que toi ? »
« Pourquoi tu dis ça ? » fais-je, suspicieux.
Il fronce soudainement les sourcils et me lâche. Je manque de tomber mais je me rattrape au lavabo et il recule en s'éloignant de moi.
« Je ne vais pas me mettre à te raconter ma vie, Potter ! » siffle-t-il.
Il se détourne brusquement, lance un reparo sur le flacon que j'ai brisé par-dessus son épaule et quitte la salle de bain.
« A demain ! » entends-je venant de la porte extérieure.
Et il claque brutalement la porte. Je ferme les yeux quelques secondes, puis je retourne dans la chambre et me dirige vers mon fauteuil que je tourne vers la fenêtre. Je m'y recroqueville essayant de contenir mes frissons, et attends la prochaine visite du Seigneur Noir en regardant la pluie tomber du ciel d'orage noir, essayant d'oublier que j'ai si mal à cause de ce départ brusque.
J'étais à deux doigts. A deux doigts, bordel, de lui dire. Mais pourquoi ? C'est Potter, merde, je ne devrais pas avoir envie de me confier à lui ! Je ferme les yeux en m'appuyant dos contre la porte du manoir.
C'est à s'arracher les cheveux. Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à m'ôter de la tête la vision des émeraudes troubles et brouillées de larmes d'Harry Potter ?
« Drago ? »
Je relève brusquement les paupières. Ma mère est dans les escaliers, à mi-hauteur, une main élégamment posée sur la rampe en marbre, sa robe noire retombant en plis parfaits sur les marches, et son visage fier et droit. Ses yeux bleu gris me regardent directement. Si elle n'avait pas sa canne à la main, on ne devinerait jamais qu'elle est aveugle.
« Mère, » dis-je en m'approchant.
Je monte quelques marches qui me séparent d'elle, puis m'arrête à ses cotés. Elle tourne les yeux vers moi et fixe un point par-dessus mon épaule.
« Comment vas-tu, mon fils ? » me demande-t-elle.
Son ton est doux. J'ai soudain le goût de pleurer et de me réfugier dans ses bras, comme lorsque j'étais enfant et que mon père venait de me battre. Mais je me retiens.
« Je vais bien, mère, » réponds-je.
« Tu mens, » rétorque-t-elle d'un ton ferme. « N'oublie pas, mon fils, que je suis empathique. Tu es troublé. Qu'y a-t-il ? »
« Père est-il l ? »
« Non, mon fils, » répond-elle. « Il a été envoyé en mission. »
« Alors, viens, mère, je t'emmène dîner dehors, » dis-je.
Dix minutes plus tard, nous entrons dans un des plus chics restaurants sorciers de Londres. Mère me tient le bras et je l'aide à s'asseoir. Rapidement, nous commandons, puis d'un geste elle attrape ma main entre les siennes.
« Drago, dis-moi ce qui ne va pas, » m'ordonne-t-elle.
Je jette un coup d'œil nerveux autour de nous, puis je sors ma baguette et prononce un sort de magie blanche qui protègera notre conversation des oreilles indiscrètes. Enfin, je me tourne de nouveau vers elle.
« Le maître m'a nommé Gardien du Secret, » dis-je. « C'est à propos d'Harry Potter. Mère, il n'est pas mort. »
Elle n'a aucune réaction, sauf un léger tressaillement au coin des lèvres.
« Continue, » m'intime-t-elle.
« Le maître l'a emprisonné dans la chambre de la tour Nord, » dis-je d'un ton tremblant. « Et chaque jour, il vient… profiter de lui. Le maître tient à ce que ça ne se sache pas. Je suis le seul au courant. »
Il y a un court silence.
« Qu'est-ce qui te trouble tant ? » me demande-t-elle alors. « Je croyais que tu le haïssais. Sa chute et son sort devraient te réjouir. »
Je constate le dégoût dans sa voix. Ma foi, c'est vrai.
« Je le croyais aussi, » réponds-je comme si de rien n'était. « Mais… je ne sais pas ce qu'il se passe, à chaque fois que je le vois, j'ai comme un élancement de douleur au cœur et… ça me fait mal. Je ne sais plus où j'en suis, mère. Je n'avais jamais connu ce genre d'incertitude et j'ai peur… et par-dessus ça, le maître me veut dans son lit ! »
Un sourire froid et cynique se dessine sur ses lèvres et elle me lâche la main, se reculant légèrement.
« C'est ça, Drago, tu lui appartiens désormais, » me dit-elle. « Il peut faire de toi ce qu'il veut, puisque tu lui as donné ta vie. »
« Tu sais que je ne voulais pas, mère, » réponds-je en attrapant ses mains entre les miennes. « Je n'ai jamais voulu faire ça. »
« Je sais, et c'est pour moi que tu l'as fait, pour que ton père ne me viole pas une fois de plus, » dit-elle avec un soupir. « C'est la même conversation que nous avons depuis deux ans, Drago. Changeons de sujet, veux-tu ? »
« Je t'aime, mère, » dis-je alors sans pouvoir me retenir. « Tu le sais. Je ne pouvais pas me laisser tuer, pas en te laissant seule ici. »
« Mais c'est comme si tu étais mort, Drago, » dit-elle. « Tu ne t'appartiens plus. »
« Mère, je t'en prie, » dis-je avec un soupir. « J'ai déjà eu maintes fois cette conversation avec toi, et même avec Potter, alors laissons tomber. »
« Drago, » me coupe-t-elle. « Sache que quelque soit tes choix, je t'aime et je t'aimerai toujours plus que ma vie même. »
Elle semble réfléchir, songeuse, quelques instants, puis un doux sourire s'installe sur son visage. Dieux, qu'elle est belle ! Jamais femme ne reçut telle pureté sur Terre.
« Je crois que cette histoire te réussit » me dit-elle. « Je ne t'ai jamais vu aussi réceptif à mon pouvoir depuis des années. Tu sais, Drago, ce qu'il se passe avec Harry Potter est horrible pour lui, comme pour toi, mais j'ai bon espoir qu'il en découle quelque chose de merveilleux… Les rouages du destin sont déjà en place. »
Je l'observe, perplexe, pendant plusieurs minutes. Depuis le temps, j'aurais du m'habituer à ces petites phrases mystérieuses mais je suis pris de court, comme à chaque fois.
« Tu n'as pas perdu l'habitude de parler par énigme, mère, » dis-je avec un sourire tendre.
Elle me fait son plus beau sourire avant de me répondre.
« Les énigmes sont le piment de la vie, mon fils, » dit-elle. « Sans elles, chaque jours et chaque nuit se passe dans une monotonie navrante. »
Je ris doucement.
« Comment ça se passe avec Lucius, ces derniers temps ? »
Je m'en veux de lui rappeler de mauvais souvenirs, mais je m'inquiète. La dernière fois que j'ai vu mon père, il était dans une rage noire.
« Ca a été bien pire, tu sais, » dit-elle simplement. « Mais depuis que je n'y vois plus, il semble hésiter à me toucher. »
« C'est normal, » dis-je en commençant à manger le plat qu'un serveur vient de m'apporter. « Le fait que tu sois aveugle t'apporte un coté mystérieux qui doit lui faire peur. »
Elle affiche un petit sourire malicieux.
« Particulièrement quand tu souris comme ça ! » finis-je en riant.
Je remarque cependant que son visage se crispe légèrement et je cesse de rire aussitôt.
« Il a recommencé, » dis-je alors.
Elle hoche la tête, puis hausse les épaules.
« Je le tuerai, » fais-je en serrant les poings. « Je jure que je le tuerai pour ce qu'il t'a fait et ce qu'il m'a fait. »
« Cesse d'entretenir ta haine, » fait-elle d'une voix paisible. « Elle n'entraînera que ta chute. »
« La haine est tout ce qu'il me reste, mère, ainsi que mon amour pour toi, » réponds-je à voix basse.
Elle ne dit rien mais un petit sourire ironique vient s'afficher sur ses lèvres.
« Que veut dire ce sourire ? » fais-je, suspicieux.
« Tu comprendras plus tard, fils, » répond-elle en portant élégamment sa fourchette à sa bouche.
J'attrape le bras de ma mère pour la guider vers la sortie. La nuit est tombée et il commence à neiger. Nous nous apprêtons à transplaner mais elle me prend par le bras pour m'arrêter et je me tourne vers elle. Ses yeux fixes sont dirigés pile dans mes yeux et c'est très perturbant.
« Drago, emmène-moi voir Harry la prochaine fois que tu iras, s'il te plait, » me demande-t-elle. « Il faut que je vérifie quelque chose. »
Je la regarde quelques secondes. Se rend-elle seulement compte de ce que nous risquons, elle comme moi, à vouloir faire une chose pareille ?
D'un autre coté, elle sera peut-être d'un soutien plus que conséquent pour Har… Potter. Je ne peux moi-même rien faire pour lui à part le regarder sombrer. Elle, elle a vécu ce genre de chose. Elle sait ce qu'il peut ressentir et elle pourra l'aider.
Mais pourquoi je veux tant que Ha… Potter soit aid ? Ne puis-je donc pas le laisser crever à son sort et m'occuper de mes propres problèmes ? Non. Il faut d'abord que je comprenne ce que je ressens envers lui. Il faut que je mette les choses au clair. Avec l'aide de Blaise mais j'aurais besoin d'Harry aussi.
Merde, je viens de l'appeler par son prénom. Consciemment.
Bref, il faut que Potter reste en vie. Du moins jusqu'à temps que je trouve les réponses à mes questions. Après, je m'en fiche.
J'ignore les ricanements de ce qui ressemble à ma conscience et je pose ma main sur celle de ma mère.
« D'accord, mère, » dis-je. « Mais il faudra être discret. Je compte sur toi pour n'en parler à personne. Si la rumeur se repend, le maître saura qu'elle vient de moi. »
« Ne t'en fait pas, mon fils, » répond-elle avec un petit sourire. « Je t'aime trop pour risquer te vie. De toute façon, quand bien même je le voudrais, je ne pourrais pas. Tu es bien Gardien du Secret, non ? »
« Oh… » Fais-je.
Un sourire se dessine sur mes lèvres.
« J'avais oublié. »
Mère sourit à son tour et nous tranplanons tous les deux au Manoir.
Je suis assis sur un rocher qui surplombe la scène, à moitié caché derrière un arbre. Il y a une foule de gens, tous vêtus de noir, et l'air triste. Remus est au premier rang avec Carène, à coté de Severus qui regarde partout autour de lui, dans l'espoir sans doute de me voir arriver. Laisse tomber, Sev', j'ai récupéré la cape de James et tu ne me trouveras pas.
A coté de lui, il y a Ron et Hermione. Tous deux se tiennent la main et Hermione a la tête baissée. Derrière eux, il y a le reste de la famille Weasley, puis une foule d'ex-Gryffondor, et autres. Des badauds, des gens qui ne savent même pas qui est réellement Harry.
Albus se tient droit et fier dans la bise glacée de l'hiver. Sa barbe et sa robe volètent doucement alors qu'il se tient derrière le cercueil en verre, à travers lequel on peut voir le corps sans vie de Harry Potter.
Par Merlin, combien sont-ils ? Au moins une centaine. Sans doute plus. Venus voir la fin de l'espoir. Albus commence à parler mais je suis trop loin pour l'entendre. Même je ne veux pas l'entendre, ça ne ferait que me faire douter encore plus. Je ne sais même pas ce que je fais là, une sorte de masochisme a dû me gagner en prison.
Inconsciemment, mes yeux se perdent dans le vague et je me souviens de ma conversation avec mon aïeule, il y a quelques jours.
J'ignorais que nous avions eu un vampire dans la famille. Il faudrait que je jette un coup d'œil sur la tapisserie familiale - il me semble tout de même avoir entendu mère en parler, un jour, à propos de l'inviter ou non à un cocktail organisé au manoir.
Mais cette conversation a été la plus terrifiante que j'aie jamais eu de ma vie. On dit que les vampires sont malfaisants. Je sais que c'est faux, mais je sais d'où vient cette idée. Spica a une voix froide et un ton qui peut varier de l'amusement au mépris et à la haine en quelques dixièmes de secondes. La façon dont elle m'a parlé de Lucius Malefoy aurait fait frémir n'importe qui.
Nous avons été discuter dans un pub sinistre, dans le centre sorcier de Londres. Nous avons pris la table située le plus dans l'ombre possible, elle ne supporte plus bien la lumière et la chaleur.
Elle m'a raconté des choses atroces que je n'aurais jamais imaginées. Apparemment, elle était là lors du combat final, utilisant sa capacité vampirique à paraître invisible sans vraiment l'être. Elle m'a parlé de chaque torture utilisée par les Mangemorts sur les personnes de notre coté. Elle a vu Rockwood dépecer Charlie Weasley, le gardant en vie durant tout le processus, puis lui jetant le Doloris, et riant, riant horriblement. Elle a vu Alastor Maugrey brûler vif dans des flammes noires, hurlant de douleur alors que le feu maléfique le consumait petit à petit, couche par couche, sous les yeux jubilant de Rodolphus Lestrange.
Et tant d'autres… La façon dont elle m'a raconté la torture, le viol et la mort de Tonks m'a fait gerber. Littéralement. Quand je suis revenu à notre table, elle m'a tendu un verre de whisky.
« Tu veux savoir pourquoi je t'ai raconté toutes ces horreurs ? » m'a-t-elle demandé.
J'ai bu mon verre cul-sec. Je ne suis habituellement pas quelqu'un de sensible, mais son ton était si détaché, sa voix si froide, comme si elle n'en avait rien à faire… Puis je l'ai regardé, et j'ai hoché la tête.
« Il faut que tu sois au courant de ce que tu risques, » m'a-t-elle dit. « Ta quête est noble. Tu aimes ton filleul comme tu as aimé son père et ta loyauté te pousse à aller le sauver. Mais le nombre d'épreuves qui t'attendent pourrait te briser. Harry Potter est peut-être en vie, mais pour le retrouver, Sirius, il te faudra faire des sacrifices. »
Ensuite elle s'est levée, a été au bar, lançant des regards de mépris glacial à tous les pochards qui l'abordaient, et a commandé deux autres whiskies. Un loubard un peu plus entreprenant que les autres s'est accoudé à ses cotés et lui a passé un bras autour de la taille, inspirant profondément, le nez dans ses cheveux.
D'un coup de coude bien placé, elle l'a écarté d'elle, puis voyant qu'il revenait à la charge, elle lui a attrapé le bras qu'elle lui a tordu dans le dos. Le bâtard a hurlé de douleur quand elle l'a mordu et vidé de son sang.
Voir un vampire mordre quelqu'un pour se nourrie est quelque chose de tout a fait incroyable à voir. A vivre aussi, sans doute, mais je ne suis pas prêt à tenter l'expérience - pas après avoir vu le soulard tomber au sol, secoué de convulsions, et mourir là, près du bar, aux pieds de mon arrière arrière-grand-mère. Non, merci, vraiment sans façons.
Spica a ensuite récupéré sa commande eu bar et est revenue à notre table, enjambant le corps sans vie comme si c'était totalement naturel. Elle s'est assise en face de moi et alors j'ai vu ses canines, deux pointes rouges qui n'avaient pas encore repris leur taille normale, qui sortaient de quelques millimètres au-dessus de sa lèvre inférieure. Ses lèvres étaient rouges, un peu gonflées comme après un baiser passionné, et une goutte de sang avait coulé sur son menton.
« Heu, grand-mère, t'as du sang, là, » ai-je fait en pointant mon doigt sur mon menton.
Elle a sourit et a sortit un mouchoir de flanelle noire de sa poche pour s'essuyer. Elle avait du percevoir mon léger recul car elle a ricané.
« N'ai pas peur, mon enfant, » m'a-t-elle dit moqueusement. « Je ne toucherai pas à un cheveux du dernier héritier de ma noble lignée. »
J'ai jeté un regard à l'homme mort.
« Tu l'as tué, » dis-je, maudissant ma voix tremblante.
« Ne sois pas choqué, Sirius, » a-t-elle dit sévèrement. « C'était sa vie contre la mienne. Si tu tiens à sauver ton filleul, il est possible que tu te retrouves dans ce genre de situation. A ce moment-là, n'hésite pas. Je sais que tu es un Gryffondor, courageux, noble et tout le tralala, mais bon sang, cherche un peu de ta personnalité Serpentard dans son sang. Sois un peu égoïste. Tues, pour vivre. »
« Pourquoi es-tu là, » ai-je demandé. « Pourquoi es-tu venue me voir, excepté pour me faire vomir ? »
« Te prévenir, » m'a-t-elle simplement répondu. « Ce que tu risques de trouver avec Harry, tu ne l'imagines pas. Par-dessus tout, méfies-toi de Lucius Malefoy. »
Elle a craché son nom comme l'immondice qu'il est sûrement. Mon visage s'est assombri. J'ai encore aux oreilles le rire sadique de cette ordure. Ca ne faisait que quelques jours, et il m'a torturé presque jusqu'à la folie. J'ai encore mal, aujourd'hui.
« Je n'avais pas besoin de toi pour le savoir, » ai-je rétorqué. « Lui et son bâtard de fils sont la cause de cette histoire. »
« Drago Malefoy n'est certainement pas un bâtard, » me dit-elle alors. « Son sang est aussi pur que le tien. Et il est différent. Il n'est pas comme son père. Il lui ressemble physiquement, certes, mais mentalement ils sont aussi différents que James et Harry. »
« Harry est comme James, » ai-je dit en fronçant les sourcils. « Ils ont une personnalité semblable. »
« Oh, non, chéri, ça c'est ce que tu veux bien voir ! » m'a-t-elle dit avec un soupçon de rire moqueur. « Harry n'est pas James, il n'est pas la réincarnation de ton meilleur ami ! James Potter est mort le premier Octobre 1981, il est mort définitivement et Harry n'a pas son esprit en lui. »
« Tu parles comme Molly Weasley, » ai-je rétorqué. « Je sais très bien qu'Harry n'est pas James. »
« Molly Weasley ? »
Son visage s'est transformé en une moue de mépris.
« Cette petite idiote n'est pas aussi stupide que je l'avais cru, si elle l'a vu également, » a-t-elle dit.
« Tu n'aimes pas Molly ? »
« Je n'aime aucun Weasley, » a-t-elle acquiescé. « Peu importe. Tu dois comprendre que James et Harry sont deux personnes différentes, vraiment différentes. James était arrogant et recherchait la gloire, la célébrité. Il voulait faire le maximum de conneries possibles, si cela pouvait le faire connaître. Tu es comme ça toi-même, même si tu t'es assagi avec l'age et la prison. Harry est tout le contraire. Il a, depuis sa naissance, été qualifié de différent. A cause de la Prophétie avec ses parents, lors de sa première année, à cause de ces enfoirés de Moldu qui osent se qualifier de famille qui haïssent la magie. »
Elle a bu une gorgée de whisky avant de continuer.
« Puis, en arrivant à Poudlard, tout le monde le connaissait et l'admirait, » a-t-elle dit. « Pourquoi ? Pour quelque chose qu'il n'avait pas choisi de faire. A cause de ça, il a développé son complexe du héros. Mais il ne voulait pas, Sirius. Tout ce qu'il n'a jamais désiré, c'était une vie normale. Il voulait juste aimer et être aimé, en dehors de toute guerre et tout malheur. Mais il n'a pas pu. »
Elle a finit son verre et s'est levée.
« Là où il se trouve actuellement, il a besoin d'amour et de soutien, » a-t-elle conclu en glissant ses mains dans ses poches. « Il va obtenir l'amour de quelqu'un auquel il ne s'attend pas. Il va l'aimer en retour, en fait cet amour existe depuis très longtemps. Ce n'est plus qu'une question de semaines à ce qu'ils s'en rendent compte tous les deux et qu'ils l'acceptent. Mais il ne s'en sortira pas comme ça. Il aura besoin d'une aide extérieure. »
Elle s'est penchée vers moi et m'a caressé les cheveux, dans un geste qui ressemblait à celui d'une mère.
« Nous nous reverrons bientôt, Héritier Black, » a-t-elle dit avant de transplaner.
J'ai ruminé ces paroles jusqu'à aujourd'hui. Et ma vision des choses a changé. Harry est différent. Ma détermination à le retrouver n'en est que plus forte.
« Que les Anges veillent sur son âme ! » tonna alors la foule.
La cérémonie est terminée. Sans un mot, je me relève et transplane à Square Grimmaurd.
fin du chap !
je pense vous mettre la suite la semaine prochaine, ce sont les vacs...
je vous embrasse fort, gros bisous à tous !
speed'
