Le père Noël est -vraiment- une ordure.

Résumé: j'ai -un peu- revisité le tome 4 et là, le partage en portnaouak, ben c'est rien de le dire…Fred et George, nos deux snipers de Gryffondor, ont pris une retenue de Rogue. Bien décidés à laver l'affront dans le ridicule, ils lui ont lancé un sortilège et voici notre charmant professeur doté d'une solide paire de … (et non !) bois de renne. Histoire d'en rajouter une couche, les bois clignotent. C'est très joli, mais pas pratique pour passer inaperçu. Dommage…Pour les formules, j'ai repris celles du 4e tome.

Disclaimer: j'ai eu beau taper du pied, menacer de me jeter par la fenêtre du rez-de-chaussée, elle n'a pas voulu m'en donner un morceau. Donc tout appartient à JK Rowling, sauf les bois de renne qui sont à moi (non mais !).

3e Round: Jingle bells, jingle bells, jingle all the way…

Harry avait ramé, ramé comme un fou pour arriver au bout de ce labyrinthe à la con. Encore heureux que ça soit la dernière épreuve, parce que Tournoi des Trois Sorciers ou pas, il aurait volontiers fait manger les haies du labyrinthe en question aux créateurs du Tournoi, quitte à les tirer de leur repos éternel pour ça. Et si il tenait le crétin qui avait glissé son nom dans la Coupe, l'Avada Kedavra passerait pour une chatouille à côté de ce qu'il comptait lui infliger. Il avait fait de la plongée, s'était occupé d'un dragon, avait combattu un Détraqueur et je-ne-sais quelle autre bestiole mais là, c'en était trop. Il était fatigué, il avait faim et sa jambe le faisait souffrir. En gros, il avait les nerfs. Et voilà que Cedric Diggory, LE Cedric Diggory -celui qui avait la chance de sortir avec l'attrapeuse de Serdaigle, la jolie Cho Chang-, arrivait en même temps que lui sur le trophée.

- Prends-le, déclara Harry.

- Non, vas-y, toi, répondit Cedric.

- Je t'ai dit de le prendre !

- Et moi, je te dis qu'il est à toi.

- Bon, écoute. On ne va pas se faire des politesses pendant cent sept ans, OK ? Je suis fatigué, j'ai la dalle et à te regarder, je présume que tu es dans le même état. Alors on a qu'à le prendre tous les deux en même temps. Ça te va ?

- Ça me semble correct.

Cedric et Harry posèrent ensemble la main sur le trophée et se sentirent aussitôt aspirés par le nombril avant de disparaître purement et simplement du labyrinthe. Ils réapparurent dans un grand cimetière aux tombes mal entretenues.

- Qu'est-ce que c'est encore que ce truc ? demanda le Poufsouffle.

- Je ne sais pas, mais tu devrais parler plus fort, des fois qu'on ne t'ait pas entendu.

- AVADA KEDAVRA !

Le sortilège, parti de quelque part devant eux, frappa Cedric de plein fouet. Il tomba raide mort sur le sol et Harry le regarda, hébété.

- Je t'avais prévenu. C'est malin. Qu'est-ce que je vais dire à Cho, maintenant ?

- Tu ne lui diras rien du tout, petit Potter. Viens ici ! cracha d'une traite une voix couinante.

- Tiens, Queudver ! Nagini ne t'a pas encore bouffé, depuis le temps ?

Le Mangemort s'étrangla d'indignation devant l'expression du Gryffondor.

- Je t'ai dit d'avancer.

- C'est bon. Je ne suis pas sourd ! Et puis arrête de manipuler ta baguette comme ça. Tu vas bien finir par crever un œil à quelqu'un.

- Parce que tu vois quelqu'un d'autre ici, toi ?

- Ça, c'est sûr que niveau population, j'ai vu plus vivant. Et puis tu m'emmènes où, d'abord ?

- Tu verras bien.

- C'est pas une réponse, ça. Où est-ce que tu m'emmènes ?

- Là haut. Maintenant, tais-toi et marche.

Et Peter désigna le point le plus haut du cimetière.

Ils grimpèrent, et Harry fut expressément prié de s'asseoir contre une des pierres. Pierre à laquelle il fut presque aussitôt ficelé par l'ancien Maraudeur qui tremblait comme une feuille.

- Une séance de bondage1 dans un cimetière…Je ne savais pas que tu étais comme ça, Queudver. Décidément, j'en apprends tous les jours sur toi.

- Ne te fous pas de moi.

- Non, vraiment. Là, tu m'épates. Petit coquin.

Pettigrow avala à nouveau de travers et se mit à marmonner dans sa barbe tout en descendant le tertre et de se pencher sur une tombe en contrebas.

Il remonta vers Harry lesté d'un chaudron et d'une espèce de paquet de linge sale et gigotant.

- Tu peux garder ta lessive pour toi. Je ne suis pas ta bonne. Aïeuh !

- C'est pas ma lessive, rétorqua le Mangemort qui venait de filer un coup de pied à Harry.

Peter posa le chaudron et alluma le feu en dessous.

- Euh, tu comptes faire quoi là, au juste ?

- Tu verras bien.

- Ah non alors ! C'est la deuxième fois que tu m'envoies bouler, ça commence à bien faire. Je veux savoir ce qu…

Harry ne termina pas sa phrase. Pettigrow avait sorti un grand couteau de sous sa robe et le pointait sur le Gryffondor en tremblant dangereusement.

- Ouah, le cure-dent ! Tu l'as eu où ?

- Ça ne te regarde pas.

- Je veux le même pour mon anniversaireuh !

- Pas de caprice, sinon tu n'auras rien du tout. Puis il faut déjà que tu y arrives, à ton anniversaire. Et sans vouloir te vexer, c'est plutôt mal barré.

Peter, sentant que la situation allait dégénérer si il continuait à parler au jeune homme, secoua la tête et retourna à sa mission première. Il jeta le paquet de linge sale dans le chaudron puis contourna une tombe sur sa droite, tombe d'où il sortit un os. Harry fronça les sourcils, intrigué par les manœuvres de l'ancien Maraudeur. Résolu à le déconcentrer, il chercha une vanne à lui balancer. En le voyant remuer sa mixture avec de grands mouvements, il ouvrit la bouche.

- Je ne savais pas que tu étais aussi le cuistot de monsieur Face-de-Serpent.

- Pourquoi ? Tu veux goûter ?

-Pas vraiment, non. J'ai entendu dire que tu étais tellement balèze en potions qu'à tes débuts auprès de Voldemort, tu as réussi à dessouder trois Mangemorts à toi tout seul rien qu'avec les vapeurs. Alors tester ta tambouille, non merci. Maintenant, si tu me détaches, je peux t'aider à te plonger la tête dedans.

Peter lui lança un regard équivoque.

- Arrête de parler. Tu me déconcentres. Oh, et puis zut ! Je ne sais même pas pourquoi je te réponds, après tout.

- Une cuillère pour papa, une cuillère pour tata…Tiens ! Á propos de tata, il est passé où, monsieur Je-Fous-les-Jetons-à-Tout-le-Monde ? Tu l'as attaché à un arbre dans la Forêt Interdite et abandonné à la merci d'Aragog ?

Pettigrow désigna de la main le chaudron dont le contenu bouillait.

- Ne te réjouis pas trop vite. Tu vas bientôt le voir, et il va te faire regretter d'avoir survécu.

- Ouh là là, j'ai peur, se moqua Harry.

Le Mangemort prononça le début d'une formule.

- Que les ossements du père, donnés en toute ignorance, fassent revivre le fils !

Harry, grand spécialiste du pourrissage d'ambiance devant Merlin et qu'une chanson n'avait pas quitté depuis le matin, éleva la voix.

- Mon beau sapin, roi des forêts, que j'aime ta verdureeeuuuuuh !

Pettigrow empoigna fermement le grand couteau et approcha la lame de son bras en tremblant un peu plus fort.

- Que la chair du serviteur, donnée volontairement, fasse revivre son maître !

Et à la grande consternation du Gryffondor, le sorcier trancha dans le vif, au propre comme au figuré. Puis il se rapprocha de lui et leva sa lame avant d'ouvrir la bouche une nouvelle fois. Harry détourna la tête.

- Purée, l'haleine de poney, je vous raconte pas !

Peter lui fit une entaille au bras et le jeune homme reprit sa chanson.

- Petit papa Noël, quand tu descendras du ciel…

Et là, patatras ! Effectivement, Peter démontra une fois de plus qu'il était bien une brêle en potions. Énervé par le Gryffondor, il se planta dans la formule.

- Que le sang de l'ennemi, pris par la force, ressuscite le père Noël qui le combat !

Brusquement, la lumière qui émanait du chaudron disparut et Peter, sentant qu'il avait commis une énorme boulette, se tourna vers Harry.

- Et je fais comment, maintenant ?

- Tu te débrouilles ! C'est ton chef, après tout, pas le mien. Tu n'as qu'à vider le chaudron et tout recommencer depuis le début.

- Mais je n'ai plus qu'une main…

- Ça, c'est sûr, c'est pas pratique. Tu veux de l'aide ?

Le Mangemort regarda alternativement le garçon et le chaudron, et manifestement son petit cerveau tournait à plein régime pour parvenir à prendre une décision. Il ramassa sa baguette de son unique main et leva le sortilège qui entravait Harry.

- C'est d'accord. Mais pas de coup fourré, hein ?

- Oh, tu me connais, répondit le jeune homme avec un air angélique.

Ils se rapprochèrent du chaudron avant de reculer, ledit chaudron ayant apparemment décidé de cracher toutes les vapeurs de l'Enfer.

- Oups, lâcha Harry.

Peter blêmit complètement quand le récipient se mit à hoqueter, projetant un liquide bizarre et nauséabond autour de lui.

- Là, je crois que tu as vraiment foiré ton coup, murmura le Gryffondor.

Un grand panache de fumée s'éleva et recouvrit tout le cimetière, pour le plus grand déplaisir du Mangemort qui se prit le pied sur l'arête d'un caveau avant de tomber et de donner un magistral coup de boule au chaudron qui résonna d'un gong sonore.

- Quelle heure il est, au fait ? demanda Harry.

- Minuit, répondit Peter à moitié assommé. Pourquoi ?

Une forme s'éleva soudainement dans la fumée comme si elle avait été montée sur ressort.

- Surprise ! fit Voldemort en levant les bras au ciel.

Peter afficha une mine consternée et Harry éclata franchement de rire.

- Non mais je rêve ! Tu t'es regardé, un peu ? Noël c'est dans six mois, je te rappelle.

Voldemort baissa les yeux et comprit pourquoi le jeune homme se foutait ouvertement de lui. Peter, en se plantant dans la formule, l'avait affublé d'une jolie robe rouge bordée de fourrure blanche avec son bonnet assorti. Pour faire bref, tonton Voldie était doté de tout l'attirail de la parfaite mère Noël.

- Je dois remercier qui pour ça ?

Peter et Harry se désignèrent mutuellement.

- C'est bien ce que je pensais. Je dois tuer qui, alors ?

Même réponse. Puis Harry leva la main.

- Quoi ? demanda brusquement Voldemort qui était franchement vexé.

- Il te manque quelque chose.

- Ah oui ? Je ne vois vraiment pas quoi !

- Mais si, cherche bien.

Plongé dans une intense réflexion, Voldemort ne remarqua pas que le jeune homme avait envoyé un hibou vers Poudlard. Un craquement sonore le tira de ses pensées et quand il leva la tête pour voir qui avait débarqué sans prévenir à leur petite sauterie, il croisa le regard de Rogue. Puis il leva un peu plus les yeux et remarqua -enfin- la paire de bois de renne du malheureux professeur de potions.

- Non mais je rêve !

- Pas tant que ça, répliqua Harry en s'éloignant discrètement en direction du trophée toujours tenu par l'infortuné Cedric. Expliquez-lui, professeur, je suis sûr qu'il va aimer.

Et en chantant »Jingle bells, jingle bells, jingle all the way … », le Gryffondor posa la main sur la coupe avant de disparaître en abandonnant le sorcier, la mère Noël et le renne au milieu du cimetière.

1 Cherchez pas, le mot n'est pas dans le dictionnaire…