Auteur : Amy Shinomori
Feedback : amyshinomori@hotmail.com
Titre : Amin mela lle (partie 1/2)
Base : Lotr (plus précisément, les deux tours)

Note : malgré tout le respect que je porte à notre bien-aimé PJ, il est une chose que je ne lui pardonnerai probablement jamais : DES ELFS AU GOUFFRE DE HELM !?? Meuuuuhhhhh ! Et en plus il a tué Craig Parker !

Legolas : Oh my God, they killed Haldir ! Merry et Pippin : Bastards !

Mais mon Dieu, Mister Enkee, m'appris une chose : Kenny ne meurt jamais

Amin mela lle !

Triste victoire que celle-ci. peut-on vraiment appeler cela une victoire ? Non. trop de sang, trop de larmes ont été versés, trop de corps sont tombés cette nuit. et je n'était même pas là pour protéger mon peuple.
Quelle honte. Je baisse mon visage encore taché de sang et pose un regard plein de remords sur les montagnes de corps, elfes, hommes, uruk, qui s'étalent devant mes yeux brouillés de larmes. Mes hommes sont morts, nombre d'entre eux étaient des amis très chers, des parents. nombre d'entre eux n'avaient même pas encore atteint la vingtaine et nombre d'entre eux dépassaient la soixantaine. Quel gâchis, tant de vies gaspillées. et ce juste dans le but de retarder l'inévitable.

Et mon peuple ne fut pas le seul à souffrir lors de cette terrible bataille. Non, les elfes ont péris aux cotés des miens, pour honorer leur allégeance. La Lothlorien a payé un lourd tribu à cette guerre, à ce massacre. Des 2000 archers qui vinrent au secours du Rohan, 400 ont survécu. Un malheur, vraiment. Ceux de mes hommes qui ont survécu à la bataille m'ont raconté les avoir vu combattre bravement. Un de mes petits cousins m'a même raconté que, lors de leur arrivée au Gouffre, les elfes étaient si beaux et si fiers qu'ils ont, à eux seuls, ranimé la flamme de l'espérance dans le c?ur des Rohirins. les dégâts sont certes très importants pour nous, mais sans leur aide, la tuerie aurait pris des proportions inimaginables.
Si seulement il me restait encore quelqu'un à remercier. leur chef est mort, d'après Aragorn, vaillamment, comme seul un seigneur elfe peut le faire. J'enverrai un messager en Lorien pour faire part de notre gratitude à La Dame. Ou non, j'irai en personne. Nous leur devons trop. une dette impossible à rembourser.

Epuisé, je m'avance péniblement entre les monticules de corps ensanglantés, jetant ça et là des regards horrifiés, découragés. Mes pas se font las, à quoi bon avancer, à quoi bon ? Pour affronter les regards pleins de reproches des miens. nous sommes arrivés trop tard. Tout ces morts. Il en aurait été autrement si nous avions été aux cotés de ces hommes. Je ne peux pas m'empêcher de penser que je suis en grande partie responsable du massacre. J'avais juré à mon peuple de le protéger. j'avais juré et j'ai faillit. J'ai échoué et il y a eut tant de mort. Tant de mort.
Vidé de toute force et de toute volonté, je me laisse choire pitoyablement sur mes deux genoux, au milieu des corps. tout est si mort ici à présent. Je ne sais pas quoi faire. Pour qui se battre encore quand plus de la moitié de mon peuple a été décimé ? Eowyn, ma chère et tendre s?ur, n'a plus guère besoin de son raté de frère. Et mon oncle. mon oncle. Comment pourrais-je encore ne serait-ce qu'affronter votre regard, vous qui m'avez élevé comme un père et que je n'ai pas sus défendre. ? Comment ? Parlez vous autres, elfes, vous qui êtes si sages ! Dites le donc ! Je ne suis qu'un pauvre imbécile. et j'ai faillit.
Perdu dans ma douleur, j'oublie tout ce qui m'entoure, j'oublie les pleurs extérieurs et laisse échapper les miens, des larmes de frustration baignent mon visage. J'oublie jusqu'à l'odeur de la mort qui flotte partout dans ces rues qui me virent jadis grandir.
Parlez donc. parlez donc ! Dites moi qu'il y a encore quelqu'un de vivant ici, quelqu'un a sauver ! Quelque chose.
Je me redresse, à bout de force et plante mon épée dans un cadavre d'Uruk-ai d'un geste rageur avant de donner un coup de pied brutal dans une autre carcasse. Sans vie, la sombre créature roule sur son flanc pour révéler la triste vue qu'elle cachait à mes yeux brouillés de larmes. Un elfe. un elfe étendu paisiblement au milieu de ce champ de bataille. un elfe couvert de blessures dont les magnifiques cheveux d'un blond si clair qu'ils en paraissent d'argent, sont tâchés de sang et emmêlés. Un fier combattant qui tient encore son épée dans le creux de sa main délicate, drapés dans sa cape d'un rouge sombre qui laisse entrevoir par endroits une sublime armure toute d'or et d'argent.
Eblouis par tant de beauté, je ne puis que poser un genoux à terre pour rendre hommage à cette fascinante créature. Les elfes sont si beaux, même dans la mort ils gardent toute leur dignité. Les yeux ouverts, il a l'air de fixer quelque chose au dessus de nous. Son regard beaucoup plus vivant qu'il ne devrait l'être. ses yeux d'un bleu sombre si profond. définitivement trop vivants, même pour un elfe mort !
Je me penche et glisse ma main dans son cou de marbre, écartant délicatement les plis de sa cape pour prendre son pouls. Certes, sa peau est froide comme le marbre, mais son c?ur, lui, bat encore, aussi faible soit son rythme et sa puissance !

Je me redresse à toute volée et lance un appel dans les hauteurs de la ville.

« UN SURVIVANT ! IL Y A UN SURVIVANT, ARAGORN !!! »

Dans ma précipitation, j'oublie presque la blessure encore saignante de mon flanc et ce n'est que lorsqu'une violente vague de nausée me submerge que je réalise enfin l'étendu des dégâts causé par une perte de sang trop importante. Ma vision se brouille et l'espace d'une seconde tout mon monde bascule dans l'obscurité. Je tombe à genoux et c'est a grand peine que je lutte contre l'inconscience qui me guette.
Ce n'est qu'alors que je prend connaissance des deux bras puissants qui me pressent contre une poitrine large et musclée. Je redresse faiblement mon visage et pousse un léger gémissement.

« Eomer, fils-s?ur, je craignait pour ta vie mon enfant » sourit mon oncle d'une voix douce et apaisante.

Je lance un regard devant moi et trouve Aragorn agenouillé devant l'elfe mourant. Il lui parle dans une langue si pure et si mélodieuse que j'en perd toute conscience du reste du monde autour de nous. Un sourire étire les lèvres fines du rôdeur, je n'arrive à saisir que quelques mots dont je ne comprend pas plus de la moitié. Du Sindarin, la langue des elfes.

Restez. ne partez pas. mourir. revenez. courage.

Il essaye de rappeler son âme, probablement déjà loin de ces terres. Il essaye de le rassurer.

« Amin hiraetha, Haldir 'o' Lorien. Saes, mellon. fea. fuin. mellon. »

Trop flou, je ne comprend plus. la voix s'éloigne, les ténèbres avancent dans mon esprit. je lutte quelques instants pour rester conscient, mais la nausée revient et une violente pointe de douleur se repend dans tout mon flanc.

Puis, tout cesse et ma vision se recouvre d'un voile d'un blanc immaculé.

***

Lorsque j'ouvre à nouveau les yeux, le voile est toujours là. Je passe une main sur mon visage et tout ce que je peux y toucher est un linge imbibé d'eau tiède. Je le retire doucement et tente de poser mon regard sur ce qui m'entoure. En vain, la lumière est trop pâle, trop crûe, elle me brûle les yeux.
Je replace le linge sur mon visage et me concentre une minute sur le reste de mon corps pour évaluer les dégâts. La douleur est toujours présente au niveau de mon flanc mais beaucoup moins violente. Mes jambes son comme dans du coton, je tend mes muscles pour m'assurer de mon contrôle sur le bas de mon corps et pousse un léger soupire de soulagement en entendant le draps qui me recouvre émettre un léger bruit de froissement en réponse au mouvement de mes cuisses.
Autour de moi, j'entend des voix douces et chaudes qui s'entretiennent. Malgré leur proximité, une seule me semble familière. Quelques mots de plus me suffisent à l'identifier. Une vois que je reconnaîtrai entre toutes : Ma tendre Eowyn.
Rassuré, je retire à nouveau le linge qui couvre mes yeux et ouvre prudemment mes paupières pour me situer. La lumière est toujours pâle, mais cette fois-ci, le désir brûlant de pouvoir enfin poser mon regard sur ma bien-aimée s?ur m'empêche de fermer les yeux.

« Eomer. »

A peine ai-je ouvert les yeux qu'une masse blonde s'écrase contre mon visage. Il ne me faut pas plus d'une seconde pour reconnaître le parfum délicat de la chevelure de la Dame du Rohan, de ma s?ur.

« Petite s?ur. »

Je referme tendrement mes bras autour de sa taille fine et presse son corps mince contre le miens. Le contraste est impressionnant entre ces petites mains d'enfant d'un blanc si pur qui s'agrippent à mon dos et les miennes, si larges et cuivrées qui se perdent sur ses hanches. Entre ce petit corps fragile qui se blottit contre moi, tremblant d'émotion et la forme massive du mien au milieu des draps tâchés des sang. C'est si doux de la sentir enfin contre moi, après une si longue séparation. Si belle, ma petite s?ur, tu sens si bon, ta peau est si douce. Mon c?ur se gonfle de fierté, mes épaules se redressent. ma s?ur.
Ce n'est qu'à regrets que de nombreuses minutes plus tard nous nous séparons. J'ouvre doucement les yeux, comme par crainte de briser le sort, de la voir disparaître aussi rapidement qu'elle ne m'est apparut et la simple vue de ce regard baigné de larmes suffit à faire céder le peu de forces qu'il me restait. Epuisé, je laisse couler mes larmes. Elles dévalent mes joues et inonde mon visage, mon âme. Un sourire joue sur tes lèvres roses et tu les écrasent gracieusement, sans ciller avant de venir déposer un baiser sur chacune de mes joues et sur mon front.

« J'ai eut si peur, Eomer, peur de ne jamais te revoir. »

Ta voix, d'ordinaire si douce, si mélodieuse, se brise, écorche chaque mot et finit dans un faible murmure. Silencieuse, tu plonge ton regard azuré jusqu'au fond de mon âme et je n'ose souffler mot, de peur qu'ils ne s'ajoute à cet océan de douleur que je vois se déchaîner dans tes yeux. Alors je te tire à moi avec délicatesse avant de te serrer contre ma poitrine. Je ferme douloureusement les yeux en te sentant sangloter dans le creux de mon cou et passe ma main dans tes longs cheveux, comme pour balayer tes souffrances.
Lorsque j'ouvre les yeux, cependant, c'est un tout autre spectacle qui retient mon attention. Aragorn est assis au bord d'un lit, son regard plongé sur le visage qui repose devant lui. L'elfe. Le rôdeur caresse délicatement la chevelure d'un blond tâché de sang de sa main droite. Un sourire fatigué joue sur ses lèvres et entre les doigts de sa main gauche, je peut apercevoir la main du guerrier immortel. Il y a autant de contraste entre cette main humaine, brune et calleuse et la forme pâle, presque spectrale de celle du blessé qui repose entre les draps.
Une fois de plus, mon regard se perd dans la contemplation du visage éclatant de la créature, courrant des sourcils délicatement froncés aux paupières tremblantes. Sa peau si pâle et lisse est comme un masque. Et sur ce masque d'un blanc si pur, la seule touche de couleur émane des lèvres d'un rouge vif qui se découpe de façon presque irréelle sur ce teint blafard, rappelant vaguement la couleur des tâches sombres du sang déjà sec qui souille les tresses fines qui retiennent sa chevelure d'un blond argenté, d'aspect si cotonneuse que j'en souhaiterai presque pouvoir y passer mes doigts.

Je secoue légèrement mon visage et lance un regard surpris à Eowyn qui me sourit d'un air amusé du chevet de mon lit. Perdu dans mes pensées, je ne l'ai même pas sentit sortir de mon étreinte. Gêné par son amusement, je me racle la gorge et tourne mon regard vers la fenêtre.

« Les guérisseurs ont dit qu'il allait s'en sortir, que ses blessures auraient été suffisante a tuer n'importe quel homme sur le coup, mais que ses capacité de guérison étaient assez développées pour le maintenir en vie. » souffle-t-elle.

« Oui, mais sans votre concours, il serait déjà dans les Cavernes de Mandos avec le reste des archers de Lorien. »

Aragorn pose sa main sur mon épaule et me lance un regard plein de gratitude.

« Et pour cela, je ne sais comment vous remercier, Eomer »

Je fronce les sourcils en sentant mes joues s'enflammer et secoue vigoureusement la tête, agitant les mèches d'un blond sale qui cerclent mon visage.

« Vous n'avez aucun remerciements à me présenter. sans vous. et sans eux. il ne resterai rien de mon peuple à l'heure qu'il est. et. rien de ma si chère Eowyn. C'est à moi de vous remercier, Aragorn. » soupirai-je en prenant la main de ma s?ur dans l'espoir de trouver en elle un peu de soutien.

« Quoiqu'il en soit, vous avez sauvé la vie d'un de mes amis et si je ne peux pas vous remercier, il le fera de lui-même lorsqu'il se réveillera. »

« J'ai bien peur que cela de soit pas aussi simple qu'il n'y paraît pour Haldir »

Le visage marqué par l'inquiétude et la fatigue, Gandalf nous jète un regard du chevet de l'elfe inconscient. Le sourire d'Aragorn se fane et il lance un regard plein de questions au magicien.

« Il est entré dans les Cavernes de Mandos et a perdu une énorme quantité d'énergie en tentant de s'en échapper. a présent, il erre sur le chemin qu'ont emprunté ses archers, perdu quelque part entre la vie et la mort et seule un intervention extérieur pourrait le ramener vers nous. Malheureusement, cette intervention demande une grande quantité d'énergie et beaucoup de volonté. » soupire le vieil homme en s'asseyant près du blessé.

« Je peux lui offrir mes forces » propose Aragorn en s'approchant. « j'ai encore assez d'énergie. »

« Non, nous ne pouvons courir le risque de sacrifier vos forces ou celles de tout autre membre de ce qu'il reste de notre communauté ou des hommes valides de cette forteresse. Nous en avons trop besoin. De plus, la guérison d'Haldir risque de prendre des jours et nous partons aujourd'hui même pour Isengard. J'ai bien peur que nous ne puissions rien faire pour lui. »

« Gandalf ! Nous ne pouvons pas l'abandonner ainsi après l'avoir tiré de l'étreinte de Mandos ! Qui sait combien de temps il pourrait rester comme cela. » s'exclame le Dunedain.

« Je peux offrir mon aide. il n'est rien que je ne ferai pas pour rembourser la dette du Rohan envers les elfes. »

Mes paroles semblent résonner dans la pièce au c?ur d'un grand silence. Gandalf se tourne lentement vers moi et me sourit.

« C'est très courageux de votre part, Eomer, mais vous êtes déjà en bien mauvaise état vous même. Commencez déjà par panser vos blessures avant de penser à celles des autres. » souffle-t-il. « Je suis désolé Aragorn, mais. »

« J'ai bien assez de forces ! Je ne suis que légèrement écorché au flanc ! De plus, je crois bien que je ne me pardonnerai jamais de laisser mourir un homme qui a sauvé mes frères de patrie ! » m'exclamai-je.

« Si j'étais vous, je m'abstiendrai d'appeler un elfe « homme », Eomer. surtout si il s'agit d'Haldir, Gardien de Lothlorien. » sourit Aragorn avec un regard en direction de l'elfe.

« Eomer, ne soyez pas téméraire. Cette intervention n'est pas à prendre à la légère. Lorsque je vous affirme que le guérison de notre ami risque de prendre quelques temps, j'insinue par là qu'il aura besoin de votre présence à ses cotés en permanence et que vous ne pourrez pas vous séparer de lui durant les quelques jours, peut-être même les quelques semaines que cela prendra. » me répond Mithrandir avec un geste désinvolte de la main. « De plus, vous risquez fort de vous retrouver lié à lui pour le reste de votre vie et d'être entraîner dans les Cavernes de Mandos lorsqu'il périra. Ou, à votre propre mort. Ce qui serait d'ailleurs fort déplaisant pour le malheureux qui serait irrémédiablement entraîné dans votre chute. »

Un long frisson parcourt mon échine et l'espace d'une seconde je songe à renoncer. Mais une fois de plus, mon honneur gonfle ma poitrine et force les mots hors de ma bouche.

« Je lui dois la vie de tout un peuple. Et plus encore. je lui dois la vie de ma s?ur et de mon oncle qui sont les personnes qui représentent le plus à mes yeux. Les elfes sont venu à notre secours alors qu'ils auraient put quitter ces terres, le c?ur léger. Ma vie est la moindre des choses que je puisse offrir et elle ne représente absolument rien comparée à tout ce qu'ils ont fait pour nous et pour ces terres. »

« Eomer. »

A mon chevet, Eowyn a enfouis son visage dans ses mains. Je n'ose la regarder de peur de voir toute mes résolutions balayées d'un simple soupir. Non, je suis déterminé à faire ce qui doit être fait pour remercier les elfes et je ne fléchirait pas. non, je ne fléchirait pas. non. aussi longtemps que je n'aurai pas à la regarder dans les yeux. Ma plaidoirie a visiblement un impact sur le vieux magicien qui semble considérer mon offre avec le plus grand sérieux.

« Fou de Rohirim ! » s'exclame-t-il finalement en baissant les bras « Vous êtes digne du plus inconscient des Touques ! » Il secoue vigoureusement sa tête et pousse un soupire « Très bien, vous l'aurez voulut, jeune Eomer. Mais vous allez le regretter très vite ! Car notre ami Elfe, ici présent. ou plutôt, ici absent. ne va pas être heureux du tout lorsqu'il se réveillera chaque matin en sachant que sa vie ne tient qu'à la volonté d'un homme. Il ne va pas être très agréable. monsieur a un caractère difficile. »

Malgré moi, un léger sourire se dessine sur mes lèvres.

« Vous devriez vous dépêcher avant qu'il ne s'impatiente dans ce cas. » souris-je en repoussant des draps qui recouvrent mes jambes avant de me redresser.

Il léger rire lui échappe et il retourne s'asseoir près du Gardien de Lorien pour prendre sa main dans la sienne avant de se mettre à murmurer quelques mots dans une langue étrange et mélodieuse. Avec un léger soupire il m'a fait signe de m'approcher.
D'un mouvement incertain, je me lève et tente de me stabiliser sur mes jambes. La douleur que j'appréhendais au niveau de mon flanc et beaucoup moins violente que prévue. Presque inexistante. D'un pas hésitant je m'approche du lit et sans le concourt d'Aragorn qui me reteint de justesse en voyant mes jambes faiblir, je serai déjà à terre. Il me mène prudemment vers Gandalf qui poursuit ses murmures, les yeux toujours clos.

« Merci, Eomer du Rohan. vous êtes un homme d'honneur et je ne sais comment vous faire part de ma gratitude. » il marque une courte pause et reprend avec un geste du bras vers l'elfe « N'ayez crainte, cependant. Haldir n'est pas aussi insupportable que le prétend Gandalf. C'est un fier combattant et un ami loyal pour ceux qui le méritent. Et vous le méritez, Eomer. »

Sur ce, il m'assoit sur le lit, à l'opposé de l'Istari qui ne semble même pas conscient de mon déplacement. Il ouvre soudain les yeux et s'arrête de parler pour me regarder par dessous ses épais sourcils gris.

« Etes. »

« Oui, je suis sûr. maintenant dépêchez vous, je n'ai pas envie d'avoir affaire à un elfe contrarié. »

« Dans ce cas. » Il pose sa large main sur le front pâle qui se présente à lui et un léger tremblement parcourt le blessé au contact de cette main chaude sur sa peau si froide. Le magicien se remet à parler dans cette langue étrange qui résonne comme un chant élfique à mon oreille et attrape soudainement mon bras, sans prévenir, pour poser ma main à plat dans le cou délicat de l'elfe. Le contact de la peau douce et tendre contre ma paume m'arrache un frisson de surprise. Je m'attendais à ce qu'elle soit douce, mais je ne pensais pas à ce point.

« Maintenant, fermez les yeux et détendez vous »

J'obéis docilement et tente de ne pas repousser cette présence autoritaire qui s'impose dans mon esprit. Soudain, je prend conscience d'une autre présence, plus faible, presque indécelable et, fasciné par l'aura pure et chaude qu'elle dégage, je tente de m'en rapprocher. un grand froid m'envahis, suivis d'une violente douleur dans mon dos et de tremblements incontrôlables. Puis, plus rien, juste une grande chaleur dans ma poitrine et des voix qui résonne à mes oreilles. Des voix douces, qui parlent dans une langue qui me semble alors à la fois nouvelle et familière. pourtant, de ce qu'elles disent, je ne saisit que peu de choses, trop concentré sur la chaleur nouvelle qui m'enveloppe et par cette main qui s'est matérialisé au milieu de nulle part, juste devant moi.
Attrapez-là, me demande une voix féminine.
Saes, gémis une autre, masculine cette fois, mais toute aussi douce et feutrée qui la précédente.

Je ne cherche pas à comprendre et j'attrape délicatement la main pâle et suppliante au creux de la mienne. et à nouveau, mon esprit butte sur cette chose si insignifiante qu'est le contraste de la peau pâle sur une peau cuivrée, des doigts fins et déliés entre d'autres doigts, plus épais, plus sombre et marqué par le maniement des armes. Quelque chose d'ancien, de terriblement sage s'empare alors de mon esprit. Gandalf. doucement, il me ramène vers mon corps. Il nous ramène, car je sens une présence à mes cotés, faible, certes, mais indéniablement là.
Tout s'assombris de nouveau. j'entend la voix de Gandalf. que dit-il. j'entend les mots mais mon esprit ne semble pas vouloir les comprendre.

« Eomer ! Eomer, revenez ! Ne vous laissez pas emporter ! Eomer. ne. »

Puis, une autre voix.

« N'ayez crainte. je vais vous ramener vers eux. »

A suivre !

Mwahahahahahahaha !