Auteur : Amy Shinomori
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si vous connaissez
un bon psy, envoyez l'adresse
Titre : Amin mela lle (partie 3)
Base : Lotr (plus précisément, les deux tours)
Notes : je prend des cours de Sindarin et me
repasse les vieux
épisodes de
Xena avec César
et Cupidon.
Amin mela lle
Note : comme vous pourrez le constater, cet acte-ci est beaucoup plus long que les deux précédents. tout simplement parcequ'il n'est composé que d'un paragraphe et que je n'ai pas voulut le couper en deux (dans le feu de l'action).
***
Minute après minute, les heures s'évaporent, si bien qu'ayant stoppé son élévation dans les cieux, le soleil entame déjà sa longue descente sur l'horizon.
La vue est belle depuis ce lit, pensai-je amèrement, avec un peu de chance il ne se réveillera pas avant quelques heures encore et je pourrai profiter des quelques instants de paix qu'il me reste. et du merveilleux couché de soleil qui s'annonce, par la même occasion.
Je pousse un long soupir et lutte de toute mes force contre mes yeux qui, probablement doués d'une volonté propre, n'ont cessé de se poser sur le profil délicat de cette si agaçante créature, tirant avec eux le fil de mes pensées vers l'elfe irritant dont le sommeil semble si profond et tranquille qu'il l'en rendrai presque enfantin.
Ce ne fut, hélas, pas toujours le cas durant les quelques heures qui précédèrent cette calme rémission. Non, pas une minute il n'a cessé de remuer, de me repousser en gémissant dans son sommeil.
Mellon. Rumil, lirimaer, nîn ind... Orophin...
Les mots quittaient ses lèvres, faibles murmures pour résonner dans mon âme, échos. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, je regrette qu'il se soit tut, me laissant là, avec le pâle souvenir de cette voix si douce et pleine de tendresse, une voix si proche de celle que prenait ma tendre Eowyn lorsque elle me murmurait qu'elle m'aimait sous les couvertures de notre chambre du château de feu Eomund, notre vieux père. Je ferme lentement les yeux et tente de me remémorer cette époque si heureuse où je pouvais passer des nuits entières à prendre soin des gens que j'aimais.
Aujourd'hui, mon adorable petite s?ur, n'a plus besoin de chevalier pour la défendre. non, elle se débrouille très bien seule. Si courageuse, mon Eowyn.
Perdu dans mes pensée, comme trop fréquemment à mon goût ces derniers temps, j'entend à peine la porte s'ouvrir et ne suis alerté de l'entrée de mes visiteurs que par la brise qui rafraîchis la pièce et le léger rire qui retentit a quelques pas de moi.
J'ouvre précipitamment les yeux, furieux de m'être a nouveau laissé surprendre et jette un regard aux nouveaux arrivants.
« Et bien, jeune Eomer, quelles sont les nouvelles de la Marche depuis notre dernière rencontre ? »
« Que. !? Vous ? » m'exclamai-je d'un air surpris en réalisant que l'homme, ou plutôt non, le nain qui s'adresse à moi n'est autre que celui que j'ai faillit tué quelques jours auparavant. ou fut-ce quelques semaines ?
« Moi ! » se moque le petit individu en s'approchant du lit. Puis, avec un regard vers Haldir « Mais. c'est l'elfe ! »
« Effectivement, petit homme, c'est un elfe » riais-je en tirant la couverture sur la forme vulnérable de mon protégé. Mot étrange pour définir la créature méprisante et terriblement agaçante que je couve tout contre moi.
« Ne vous moquez pas ! Je voulais parler d'un elfe en particulier. le capitaine des archers de Lorien. » s'indigne bassement l'individu à la barbe rousse et crépue en me lançant un regard menaçant.
Guère impressionné, je m'étire et lance un regard à Gandalf qui se tient derrière le nain avec deux autres hommes. un homme et un nouvel elfe, pour être plus précis.
Mon regard s'arrête quelques instants sur le blond qui se tient aux cotés de l'héritier d'Isildur. Une longue chevelure clair, tressée de part et d'autres, des traits fins, presque androgynes, une paire de lèvres fines, très légèrement teintées de rose et de grands yeux d'un bleu pâle, presque translucide. Bien que son corps semble plus fin et plus fragile, cet elfe-ci est très visiblement en bien meilleure forme que celui que je tiens dans mes bras. Mais, fait étrange, le nouvel arrivant me semble noble, certes, mais m'inspire beaucoup moins de respect que m'en inspira le « Capitaine des archers de Lorien » lorsque je le vis pour la première fois. Il a l'air beaucoup plus jeune, plus. enfin, moins. je n'arrive pas à mettre le doigt sur le mot que je cherche et abandonne pour reporter mon attention sur les nouveaux venus.
« Que me vaut l'honneur de votre visite ? » je suis conscient que le ton de ma voix peut sembler un peu grossier, pressant, mais mon esprit est bien trop encombré déjà pour se soucier de détails si futiles.
« La légère note d'irritation dans votre voix me laisse deviner que notre ami Haldir s'est réveillé, à un moment où a un autre de la journée » sourit Gandalf en posant son bâton contre le mur avant de prendre une chaise et de venir s'asseoir à notre chevet.
Souriant également, Aragorn s'approche et vient se placer juste derrière, ou devrai-je dire quasiment au dessus de notre ami nain, Gimli, si mes souvenirs sont bon, fils de Gloïn. Seul l'elfe blond semble encore hésiter à se rapprocher.
« Comment va-t-il » demande l'homme en posant sa main sur le bras d'Haldir, par dessus la couverture.
Durant une minute, j'envisage la possibilité de chasser la main d'un revers, mais très vite, je me ravise devant l'expression concernée qui s'est dessiné sur le visage qui me fait face.
« Mal.certes moins que lorsque nous l'avons trouvé mais dans un piteuse état tout de même. Son dos est. » je fronce légèrement les sourcils et cherche un mot pour qualifier la gravité de la plaie. Sans succès. « Un humain n'aurait pas survécu à une blessure si profonde et a une si énorme perte de sang. »
Je pousse un long soupire avant de poursuivre.
« Nous avons échangé quelques mots. »
« . et vous admettez que je n'avais pas tord de vous mettre en garde » se moque à son tour le magicien en me posant une main sur l'épaule.
Je fronce de nouveau les sourcils d'un air agacé et lance un regard sombre au vieil homme.
« Je ne regrette en rien ma décision, si c'est ce que vous insinuez. L'elfe a, certes, un don très prononcé quand il s'agit de m'irriter, mais cela n'efface pas la dette du Rohan envers lui.et envers son peuple. »
« Gandalf n'insinuait rien du tout » sourit amicalement Aragorn « Haldir. n'est en rien aussi. aussi irritant qu'il n'y paraît. n'êtes-vous pas d'accord avec moi, Legolas ? »
L'autre elfe esquisse un léger sourire avant de s'approcher d'un pas et de faire un geste vague en direction du blessé.
« Haldir est quelqu'un de courageux et de très loyal. il peut même se révéler très agréable quand on apprend à le connaître. Gandalf exagère quelque peu dans ses avertissements » souffle-t-il de sa voix flûtée.
« Je n'ai jamais dis le contraire » s'indigne l'intéressé « je voudrai simplement préciser qu'ayant moi même eut affaire à notre ami elfe quelques fois par le passé, il peut aussi se révéler assez difficile à vivre. surtout pour un humain tel que vous »
Je souris malgré moi à la pâle tentative d'imitation du ton méprisant de mon compagnon de lit.
« A présent, trêve de bavardages inutiles » poursuit l'Istari, ayant regagné tout son sérieux « a-t-il été cohérent ? »
Pris de court par le changement de conversation, je m'accorde quelques seconde de réflexions avant de répondre d'une voix lointaine.
« Il a surtout parlé en élfique au début » soupirai-je « puis, il m'a posé des questions et a parlé, comme pour lui même, des Cavernes de Mandos. Il semblai très cohérent pour quelqu'un qui a reçut un coup si grave. »
« Bien. Qu'a-t-il dit d'autre ? » demande à son tour Aragorn.
Je fronce les sourcils et tente de me remémorer exactement les paroles de l'elfe.
« Il a beaucoup parlé pendant son sommeil. En élfique, le plus souvent. Et j'ai crus l'entendre murmurer quelques noms, deux en fait. Il avait l'air. assez perdu. »
« Rumil et Orophin » soupire l'autre elfe en prenant place sur le bord du lit, juste à coté d'Haldir.
« Oui. il a dit aussi, Lirimaer, melamin et Nîn ind. entre autre. J'ai très peu de connaissances en élfique mais je comprend que ces mots sont des surnoms affectifs. » murmurai-je pensivement en posant mon regard sur la forme pressée contre moi.
« Effectivement. rien d'autre ? » questionne Aragorn, attendant visiblement une réponse précise de ma part.
Agacé, je fronce les sourcils et pose distraitement ma main à plat entre les omoplates que l'elfe inconscient.
« Il a affirmé avoir froid. Il tremblait même et semblait choqué. »
« Vous êtes sûr ? » demande Gandalf, préoccupé.
« Oui, lorsque je me suis levé, il. » tentai-je
« Vous vous êtes levé ? » s'indigne Aragorn
« Il est normal qu'il ai froid si vous vous écartez de lui, Eomer » m'explique patiemment le mage « ses forces se reconstruisent peu à peu, mais c'est avant tout grâce à votre énergie vitale qu'il parvient à soigner ses blessures. Il faut que vous compreniez que tant qu'il ne sera pas entièrement guéri, il sera très dangereux pour lui que vous vous écartiez. Je pensai vous avoir expliqué cela. quoiqu'il en soit, comprenez ce que cela implique ? »
« Oui, oui. je vais rester près de lui quelques heures. Je ne m'éloignerai pas. »
Visiblement exaspéré, il se lève et se tourne vers la brèche dans le mur. puis, tournant un regard mi-peiné, mi-amusé vers l'héritier d'Isildur, il poursuit.
« Je vous avez dit que c'était une mauvaise idée, Aragorn. » son attention se reporte alors sur moi « il lui faudra bien plus que quelques heure, jeune Rohirrim. Des jours, des semaines peut-être. il est très dangereusement affaibli et son passage dans les halls de Mandos n'a rien fait pour simplifier les choses. Il va probablement être appelé par les siens qui sont tombés et auprès desquels il devrait déjà être. »
« J'ai peur de ne pas comprendre. j'ai à faire, j'ai une forteresse à reconstruire, un peuple à rassurer. j'ai des cavaliers à mener vers la cité. »
« Votre décision était, comme je le craignait, trop impulsive. j'aurai dut refuser votre aide et le laisser aller. quoiqu'il en soit. » soupire le vieil homme d'un air abattu « il n'est pas encore trop tard pour couper le lien. je vais procéder rapidement, vous ne sentirez rien. »
Un grand froid m'envahis. Est-il sérieux ? Mais si il fait ça, cela veut dire que. qu'Haldir va. Je déglutit péniblement et jette un regard vers les trois autres visages qui hantent la pièce. Le nain soupire et se tourne pour inspecter ses camarades. Legolas, lui, lance un regard à la fois perdu et suppliant au magicien qui reprend place à notre chevet. Aragorn a simplement baissé la tête. Je laisse dériver mon regard qui court, comme par automatisme, examiner l'état de l'elfe endormis. Et une fois de plus, il s'y perd, tout aussi fasciné qu'à la première minute. Les longs cheveux d'un blond si pâle, parsemée de fines tresses, la peau si blanche et soyeuse, la courbe délicate des épaule et le creux de la naissance du cou. Calmement, la main du mage viens se poser sur sa joue et tout son être se tend. Comme réalisant ce qui est en train de se produire, il ressert sa prise et je sens à nouveau la voix faible qui s'impose à mon esprit.
Saes, Orophin, nîn ind.
La seconde main du vieil homme se pose sur mon épaule et je sens comme une décharge électrique. Effrayé je me dégage violemment et chasse la main de la joue de mon protégé avec un regard mauvais vers le magicien. Le froid paralyse ma chaire. Serrant les dents, je tente de calmer les tremblements nerveux qui secouent de nouveau le corps faible de l'elfe en le serrant légèrement plus fort contre moi.
« Que faites-vous » grondai-je à l'attention de Gandalf, surveillant de près les mains froides et menaçantes qui reposent à présent sur ses genoux.
A ma grande surprise, un large sourire étire ses lèvres, ses petits yeux sont plissés par la satisfaction que je peux déjà y lire.
« Dois-je comprendre que vous désirez, malgré tout ce que cela implique, aider Loriendil à panser ses blessures ? » sourit-il avec un geste vague en direction d'Haldir.
« Lor. Oui. Je veux dire, enfin bien sure. Je ne pourrais jamais me le pardonner. si je. Couper le lien de cette façon reviendrai à le tuer, de mes propres mains ! Et ça je ne peux pas l'accepter ! Qu'il prenne ce dont il a besoin, je lui doit la vie de mon oncle Theoden et celle de ma bien- aimée s?ur, Eowyn. Je payerai les pertes elfes de ma vie si il le faut mais les dettes du Rohan ne seront pas négligées ! » m'exclamai-je, serrant les poings dans le dos de l'elfe.
« Vous êtes un homme d'honneur, Eomer du Rohan. je n'oublierai pas votre geste » souffle Aragorn avant de quitter la chambre sur signe de Gandalf, suivi de près par Legolas et par le nain.
Sans un bruit, la porte se referme et je me retrouve alors seul face au Mage-blanc qui braque sur moi un regard rieur, visiblement amusé par la façon dont j'ai drapé mes bras autour de son ami pour le calmer.
« Comment vous sentez-vous » me demande-t-il finalement d'un air concerné.
« Epuisé » admis-je. « mon corps est plein de courbatures à tant rester couché. »
« Avez-vous froid ? » s'inquiète-t-il.
« Non, je. plus maintenant »
Quelques minutes s'écoulent sans qu'aucun de nous ne parle. Aussi étrange que cela puisse paraître, je trouve ce silence plus ou moins reposant et me laisse de nouveau aller à mes pensées. Quelques part derrière ces murs, ma bien-aimée s?ur et mon oncle se remettent tranquillement de leurs émotions, probablement bien en sécurité dans le grand réfectoire. Je ferme doucement les yeux et essaye de les imaginer, assis à la grande table centrale devant un bon repas chaud. Je peux presque en sentir l'odeur d'ici, je peux presque voir le sourire satisfait sur les lèvres de mon vieil oncle, presque entendre le rire cristallin de ma tendre Eowyn. La simple pensée étire mes lèvres et m'arrache un long soupir. Oubliant la position délicate dans laquelle je me trouve, je me réconforte dans l'espoir de voir la fine silhouette de ma petite s?ur se dessiner dans l'encadrement de la porte.
Sans lui, il ne me resterai même pas l'espoir.
Une main se pose soudain sur mon épaule, m'arrachant une fois de plus à mes rêveries. En ouvrant les yeux, je trouve Gandalf penché sur moi avec un sourire plein de tendresse et de fierté. Intrigué, je plonge mon regard dans ses petits yeux d'un bleu si pétillant de malice et d'intelligence. J'y plonge mon regard et n'y trouve que gentillesse et bienveillance. mais je sais que derrière ses petits lacs azurés se cache bien plus de sagesse qu'il n'y paraît à première vue, je sais que même les plus profondes des rides qui marquent son visages ne sauraient donner avec exactitude le nombre de vie d'homme qu'il passa a parcourir ces terres et le nombre de choses qu'il put y voir, y puisant son immense sagesse, son inimitable expérience de la vie. mais aussi de la mort, car je la vois elle aussi dans ces petits yeux plein de vie, j'y vois sa trace sournoise et sombre, profondément ancrée dans l'âme du magicien blanc. Ne suivant que trop bien le fil de mes pensées, il me donne une petite tape affectueuse sur la joue avant de retourner dans son siège.
« Vous êtes un hommes sage, jeune Eomer. Sage et plein de courage. un peu impulsif par moment, mais n'est-ce pas là le charme principal des hommes. » sourit-il avant de laisser courir sa main dans le cou marbré de l'elfe. « Comme vous, il est encore jeune. Et il partage vos qualités. comme vos défauts. »
Avant même que j'ai eut le temps de répliquer, il me fait signe de me taire et se redresse. Avec un dernier regard vers Haldir, il attrape son bâton et se retire d'un pas assuré. Sur le seuil, il se retourne et ajoute :
« Il se réveillera d'ici peu de temps.je viendrai prendre de ses nouvelles au couché du soleil. D'ici là, prenez un peu de repos, mon cher Capitaine. »
Sur ce, il quitte la pièce sans se retourner, me laissant de nouveau seul face à mon fardeau. Une partie de moi s'indigne de la simple évocation de ce mot. Après tout, qui suis-je pour qualifier de fardeau l'homme qui a sauvé tant des miens, l'elfe qui est venu au secourt de mon royaume alors que tout semblait perdu. Qui suis-je pour l'accuser de quoique ce soit alors que je devrais déjà être deux genoux à terre devant les siens à exprimer mon immense gratitude. Une autre partie me rappel qui si je n'avais pas eut la malencontreuse idée de retourner cette immonde carcasse d'Uruk, je serai auprès de ma s?ur en cet instant même, probablement en train d'écouter mon oncle me faire le récit de ce que fut la bataille avant que je n'arrive.
Nous nous sommes battu vaillamment, aurai-t-il clamé, mais sans l'intervention des elfes nous n'aurions pas tenu bien longtemps. Il se sont battu à nos cotés. la dernière alliance des elfes et des hommes, mais peu d'entre eux survécurent au massacre. Même leur valeureux capitaine tomba sous les haches Uruks. Tu aurai dut le voir, Eomer, jamais je n'ai vu créature se battre si habilement.
Et une fois de plus, mon regard tombe sur la blonde chevelure qui s'étale sur mon torse large et dans mon cou. Si pâle, si légère.
« Et si douce » soupirai d'un air rêveur en y glissant une main, caressant affectueusement les fines mèches qui se rependent tel une cascade d'argent liquide sur les épaules et dans le dos de l'elfe. Il est si beau. Beau comme seul un elfe peut l'être. non, je ne regrette pas ce que j'ai fais en me liant à la créature. J'espère seulement être digne de recevoir sa confiance.
« Lle ume quel »
Ouvrant brusquement les yeux, je sursaute et tire l'elfe à moi en m'apercevant que je ne suis pas aussi seul que je le pensais. Dans mes bras, Haldir remue légèrement et fronce les sourcils en assurant sa prise autour de ma taille. Face à moi, Legolas sourit, visiblement très amusé par ce qu'il voit.
« Je ne vous ai pas entendu entré » soufflai-je avant de me racler la gorge pour reprendre un contenance. « Etes-vous là depuis longtemps ? »
« Amin hiraetha, Eomer. je suis entré il y a quelques minutes et lorsque j'ai vu que vous aviez les yeux fermés, j'ai pensé que vous étiez endormis. Excusez-moi, je ne voulais pas vous offenser, mais je voulais voir Haldir et. » sourit-il en tendant une main pour toucher l'épaule de l'autre elfe du bout des doigts. « il est chaud, vous faites du bon travail »
Surpris, je suis la main du regard avant de jeter un coup d'?il à l'elfe sylvestre. Les long cheveux blonds, le visage pâle. Bien que les lèvres de Legolas soient bien plus claires et plus fines, le contraste qu'elles imposent sur le blanc marbré de sa peau me fait penser à Haldir.
« Avant le début de notre quête, je ne connaissait Haldir que de vu et de réputation. Par chez moi, on disait qu'il était le plus vaillant des guerriers de Lorien et qu'elle n'avait jamais connu si preux gardien. Mon père l'appelait Loriendil. » souffle Legolas d'un air rêveur.
« Loriendil. Gandalf l'a appelé de cette façon. Que cela veut-il dire ? » demandai-je, caressant distraitement sa nuque d'une main, son bras et son épaule de l'autre.
« Celui qui est et restera dévoué à la Lorien. certain disent que même la mort ne l'en sépara pas et qu'il ne séjourna qu'une centaine d'années dans les Cavernes de Mandos lorsqu'il mourut aux coté de son père, Halmir le brave à Thargelion avec sa s?ur Haleth*. » soupire Legolas, admiratif « Quelle chance qu'il n'ai gardé d'autres souvenir que sa dévotion à la Dame des bois dorés. »
Assimilant avec difficulté les informations qui viennent de m'être présentées, je fronce les sourcils et tente de mettre un peu d'ordre dans mes connaissances du monde élfique et de ses coutumes et mode de vie. Au bout de quelques minutes passées à essayer de mettre le doigts sur la fonction exacte des Caverne de Mandos, mon attention est soudainement attirée par la forme qui se met à remuer faiblement contre ma poitrine. Je baisse mon regard vers Haldir et m'aperçoit qu'il reprend lentement connaissance. Souriant, je me penche et tente de percer du regard au travers du rideau de cheveux blonds qui me cache son expression. Un léger gémissement lui échappe alors qu'il se redresse à bout de bras avant de me dévisager de ses yeux encore ensommeillés.
« Qu'est-ce que. ? » tente-t-il avant de fermer précipitamment les yeux, visiblement pris de malaises.
Inquiet, je me redresse pour le soutenir mais d'un puissant mouvement de bras, il me repousse et roule sur le coté pour s'écarter de moi. Legolas s'approche mais je lui fait signe de rester où il est.
« Haldir. ? » commençai-je d'une voix posée. « Vous vous sentez bien ? »
Aucune réponse. Je me penche au dessus de lui et tente de lire l'expression qui marque son visage. Ses sourcils sont délicatement froncés, ses yeux toujours clos et ses joues sont très légèrement teintées de rose. Je jette un coup d'?il à Legolas qui fait un pas vers le lit et vient s'asseoir près d'Haldir.
« Haldir 'o' Lorien, Lle tyava quel ? »
« Uma » gémis faiblement l'elfe entre ses dents serrées "Amin tyav eithel"
« Haldir. » réprimande Legolas en posant sa main sur le front du blessé. « Il est brûlant, Eomer. Allez me chercher de l'eau et un draps sur la table. »
Sans réfléchir, je quitte le lit et m'éloigne en direction de la table où reposent le tissus et le bol que j'ai utilisé pour nettoyer la plaie d'Haldir. J'attrape calmement le petit pichet de terre et verse un peu d'eau fraîche dans le bol avant d'y plonger un drap propre. Je vais pour me retourner quand un léger gémissement retient mon attention.
« Eomer ! Venez ici ! » m'ordonne Legolas en quittant le chevet de l'autre elfe pour se précipiter sur moi et me tirer vers le lit. Perplexe, je me laisse docilement faire et ce n'est qu'en m'allongeant de nouveau aux cotés d'Haldir que je comprend ce qui a alarmé Legolas. Le corps de l'archer est secoué de tremblements, ses bras son drapés autour de sa poitrine et en posant ma main sur sa joue, je m'aperçois qu'elle est aussi froide que la pierre.
Paniqué, je me glisse sous les draps et tend mes bras pour attraper les épaules d'Haldir et l'attirer à moi. Malheureusement, il n'a pas l'air très décidé et me résiste farouchement. Ses yeux s'ouvre légèrement et me fixe d'un air mauvais.
« Ne me touchez pas ! » gronde-t-il doucement en s'écartant sans me quitter du regard, tremblant de froid.
« Haldir » tente Legolas en se penchant au dessus de moi. « Laissez-vous faire, Gandalf va venir vous expliquer ce qui s'est passé et. »
« Gandalf ? » rit nerveusement l'autre elfe. « Je n'ai pas besoin de Gandalf pour comprendre ce qui s'est passé ici. Un vrai massacre, voilà ce qui a eut lieu. Des centaines d'elfes morts. par votre faute à vous, les Hommes ! Des centaines d'elfes morts alors qu'ils n'avaient absolument rien à faire ici. »
Les mots me frappent comme l'aurait fait un poing de fer sur mon estomac, me transpercent tels une lame couverte de venin en plein ventre et je ne puis que baisser la tête devant tant de vérité. Silencieux, je tente de m'écarter, mais une poigne de fer me maintien en place. Dans mon dos, Legolas fulmine.
« Haldir ! Eomer vous a sauvé la vie ! » s'indigne-t-il « Et je vous rappel que vous vous êtes porté volontaire pour aller secourir ces Hommes auxquels vous semblez porter tant de mépris. »
« Mes archers n'ont guère eut le choix, eux ! »
« Dans ce cas, ne vous en prenez qu'à vous même. vous les avez mené ici, directement dans les bras de Mandos. »
« Et je n'ai certainement pas demandé à être séparé d'eux. » gémit-il
Abattu, il nous a tourné le dos et s'est ramassé sur lui même, toujours tremblant. Tant de douleur, tant de tristesse dans ces magnifiques yeux d'un bleu si profond, si intense. Plus je les croise et plus j'y sens le poids des blessures du passé. De longues secondes s'écoulent dans le silence le plus complet et Legolas se tend de plus en plus contre mon dos.
« Haldir, amin hiraetha, mellon. Lle tyava quel ? »
L'elfe qui me tourne le dos prend un grande inspiration et serre un peu plus étroitement ses bras autour de lui. Inquiet, je m'avance légèrement et pose ma main sur la peau glacée de son bras.
« Laissez-moi. je » halète-t-il entre deux crise de tremblements « je les entend qui m'appellent. »
Ne sachant que dire, je laisse retomber mon visage sans retirer la main de son bras. Perdu, je tente de me concentrer sur autre chose que les tremblements violents qui secoue son être quand mon regard se pose dans son dos. Pâle, lisse, sans la moindre imperfection. Et pendant de longues seconde je cherche ce qu'il manque le long de ce dos si parfait avant d'arriver aux deux solutions possibles qui sont les suivantes : Moi ou.
« La plaie » soufflai-je, les yeux écarquillés « elle a. »
Mais aucun des deux elfes ne semble prêter la moindre attention à ce que je dis. Distrait, je sens à peine Legolas se redresser dans mon dos et quitter précipitamment la pièce. Pensif, je laisse ma main aller et venir sur la peau tendre et pâle du bras de l'elfe et peu à peu, je la sens se réchauffer. Enthousiasmé par ma découverte, je poursuit mon lent massage et sens l'elfe se détendre progressivement jusqu'à s'immobiliser complètement.
« Calmez-vous. là.c'est bien, Haldir. ça va aller, ne vous inquiétez pas. tout va bien se passer » lui murmurai d'une voix douce en me rapprochant assez pour passer mes bras autour de sa poitrine et le tirer délicatement à moi.
« Laissez-moi » gémit-il d'une voix lointaine, sans pour autant se débattre. « laissez-moi partir. »
« Shhh. » soufflai-je en me collant plus étroitement contre son dos.
Rassuré par la soudaine chaleur qui s'empare du corps encore affaibli de l'elfe, je me met à le berce doucement pour l'apaiser en lui murmurant des mots réconfortant.
« Ne vous inquiétez pas, ça va aller. avez vous encore froid ? » demandai- je en écartant une longue mèche de son visage.
Mais lorsque mes doigts entrent en contact avec sa joue, elle n'est pas froide comme j'aurai plus m'y attendre, mais chaude. chaude et humide. Je réprime un long frisson et tente calmement d'essuyer du bout des doigts les quelques larmes qui mouillent sa peau satinée avant de me remettre à murmurer dans son cou.
« Mani rashwe lle, Loriendil ? »
« Ne. » gémit-il « ne m'appelez pas ainsi. »
Sans me soucier de cette réponse je repose calmement ma question.
« Mani rashwe lle ? »
« Amin caela n'noa » soupire-il, visiblement frustré « Ils. ils sont morts. et je devrais être avec eux. Ils n'étaient pas censé se retrouver seuls là- bas. mais je. je ne veux pas y aller. »
« Shhhh. doucement, ça va aller. Je. nous ne vous laisserons pas repartir. Faites-moi confiance. »
« Vous. vous faire confiance. après tout le mal que votre race a fait à terres. Après ce qu'on fait vos ancêtres. Isildur. C'est par sa faute que nous en sommes là aujourd'hui. »
« Vous remontez trop loin dans le passé, Haldir. Les hommes ont changé, tout comme les elfes. cette époque est révolue. Il faut oublier. comme il vous faudra oublier Mandos. durant quelques siècles encore. pour l'instant, je ne vous demande pas d'accorder votre confiance aux Hommes, mais juste de me laisser faire mon maximum pour vous aider. » soufflai-je faiblement contre son oreille. « Si vous ne pouvez pas encore croire en l'humanité, faites moi confiance à moi, Eomer, fils d'Eomund, car que vous le vouliez ou non, nos destins sont liés Haldir, gardien de Lorien et Capitaine de ses archers. »
Anxieux, je retiens mon souffle, m'attendant déjà à la pire des réactions. Mais, au lieu de se dégager violemment ou de me frapper sournoisement du coude, l'elfe se contente d'un long soupire.
« Eomer a raison, Haldir » sourit Gandalf en venant, une fois de plus, s'asseoir près de nous. « Il va vous falloir lui faire confiance car c'est sur ses épaules que votre vie repose. »
« J'ai crus comprendre cela » gémit l'elfe contre moi « mais j'aimerai bien que l'on m'explique pourquoi »
« Eomer ne vous a rien dit ? » questionne Gandalf d'un air agacé, probablement peu envieux d'annoncer la nouvelle par lui même.
Il me lance un regard accusateur et je ne peux que fuir devant ses yeux en cherchant une excuse.
« Vous aviez dit que. que vous viendriez lui expliquer et. »
Exaspéré, le magicien blanc lève ses bras au ciel et pousse un soupire exagéré.
« Et bien, mon cher Haldir, figurez-vous qu'Aragorn et moi pleurions déjà votre mort lorsque nous entendîmes l'appel d'Eomer s'élever dans les air. Il affirmait avoir trouvé un survivant. Nous sommes descendu précipitamment et avons rapidement gagné son chevet où attendait déjà son oncle Théoden et sa s?ur Eowyn. Le malheureux était en train de succomber à une violent malaise et nous pensâmes une seconde que son appel était dut à un délire fiévreux mais lorsque nous vous vîmes, reposant là entre les monticules de corps orcs et Uruk-ai, nous gagnâmes votre chevet et comprîmes que vous étiez bel et bien parmi nous » conta Gandalf avec un langage exagérément soutenu pour accentuer l'aspect tragique de la scène.
« Merveilleux conte, mon cher Mithrandir, mais cela ne m'explique en rien mon passage dans les Cavernes de Mandos ni le fait que je sois encore ici après cela. » grimace Haldir.
Ennuyé, Gandalf se met à fouiller méticuleusement sa barbe à la recherche de je ne sais quelle réponse à la question de son ami.
« Et bien » poursuit-il en riant « vous étiez déjà sur votre chemin pour Mandos mais après les nombreuses pertes dont votre peuple avait déjà souffert, nous ne pûmes nous résoudre à vous laisser partir. Aragorn proposa sa force vitale pour vous ramener mais je dut refuser, car nous avions besoin de lui pour notre départ qui aurait d'ailleurs dut avoir lieu le jour même, mais que nous retardâmes devant le peu d'effectifs que le Rohan avait à nous proposer pour notre prochaine bataille. C'est là qu'intervient notre ami Eomer le brave qui, tout juste sortis de l'inconscience et à peine remis de la grave perte de sang qu'il venait de subir, se porta volontaire pour vous ramener des Cavernes. »
Une interminable minute s'écoule avant que quelqu'un ne reprenne enfin la parole.
« Vous voulez dire par là que. » commence Haldir en jetant un regard pardessus son épaule pour examiner mon expression « que vous avez établi un lien entre nous et qu'à cet instant précis, ma vie ne tient qu'à la volonté d'un homme »
Je ne peux m'empêcher de sourire cette fois à la façon dont il prononce ce mot. Il a l'air si indigné que cela en deviendrai presque comique si je n'étais pas celui qui allait faire les frais de sa mauvaise humeur. Remarque, je préfère le voir dans cet état que dans celui dans lequel il se trouvait quelques minutes avant l'arrivée de Gandalf. Le seul souvenir des larmes chaudes contre mes doigts me donne un pincement au c?ur.
« Vous auriez préféré qu'on vous laisser aller rejoindre les vôtres » demande brusquement le nain.
« Démonstration brillante du tact légendaire des nains, Gimli, fils de je- sais-plus-trop-qui-au-juste, mais très certainement d'un imbécile irrécupérable doublé d'une brute épaisse » grondai-je devant l'expression blessée qui se peint sur les traits délicats d'Haldir.
« Je vous interdis de. » s'emporte la ridicule petite créature en s'approchant d'un air menaçant.
Excédé, je me redresse prudemment, soucieux de ne pas brusquer l'elfe et lance un regard mauvais au nain.
« Qui êtes-vous pour interdire quoique ce soit ? Et qui plus est dans un royaume qui n'est et ne sera jamais le votre ? » prenant une grande inspiration et tentant vainement de me calmer, je marque une courte pause avant de reprendre, devant le nain menaçant « Vous voulez vous battre, fils de Gloin ? Allons donc ! Revenez lorsque vous serez assez grand pour toucher autre chose que mes genoux. je serai tenté de vous offrir un cheval en guise d'escabeau mais mon amour des bêtes m'interdis n'infliger tel châtiment à l'une de mes montures ! Allez donc vous chercher un warg car vous ne méritez pas mieux qu'une créature des ténèbres vous qui vous y cachez depuis la nuit des temps ! »
Un long grognement me répond et je sens Gimli prêt à bondir vers le lit pour me lacérer de ses ongles mal taillés. Malgré la rage mal contenue qui fait bouillir le sang dans mes veines, je ne peux détacher mes bras du corps de l'elfe blessé qui tremble de nouveau contre moi.
« Calmez-vous, Gimli » ordonne Gandalf « notre ami est visiblement à bout de forces et de nerfs, il ne faut pas lui en vouloir » puis avec un regard dans ma direction « quant à vous, Eomer, je vous conseille de tenir votre langue si vous. »
Mais il s'arrête soudainement devant l'expression inquiète de mon visage et baisse son regard vers Haldir pour voir ce qui retient mon attention. Le regard vide, l'elfe fixe ses genoux, jambes repliées sur sa poitrine et de longues traînées scintillantes ont pris place sous ses yeux. Concerné, je me suis penché au dessus de lui et ai sensiblement resserré ma prise autour de ses épaules, fixant le visage pâlissant de l'elfe d'un air inquiet.
« Haldir » appel Gandalf en se penchant à son tour.
Mais l'intéressé semble déjà bien trop loin pour répondre. Alarmé, le magicien s'assoit sur le bord du lit et tend une main vers la joue d'Haldir.
« Il refroidit » gémis-je, impuissant en lançant un regard suppliant au mage. « Gandalf, il est froid. »
Paniqué, je sens une grande vague de froid s'emparer de moi et me met à trembler.
« Ils l'appellent. Haldir ! Haldir vous m'entendez ? Parlez lui Eomer. et touchez-le, vos mains vont réchauffer sa peau »
Docile, je me met aussitôt à murmurer des mots insensés à l'oreille de l'elfe immobile.
« Haldir. ne partez pas, Haldir écoutez moi » suppliai-je en laissant courir mes mains sur la peau glacée de ses bras, de l'épaule au poignet, massant délicatement les muscles tendus.
« Parlez, Eomer, il vous écoute » souffle Gandalf en posant sa main sur la joue humide de l'archer.
« Shhhh. ça va aller. Haldir, répondez-moi. » murmurai-je.
« J'ai. » commence-t-il d'un air absent.
« Oui » soufflai-je en redoublant d'effort pour ramener un semblant de chaleur sur la peau pâle de l'elfe.
« j'ai froid. » gémit-il en fronçant ses fins sourcils avant de prendre un grande inspiration. « il fait sombre »
« Non » gémis-je. « il fait jour Haldir, regardez la fenêtre. le soleil n'est pas encore couché »
« C'est bien, continuez » m'encourage le magicien Blanc « Je l'ai presque »
A court de mots, je serre un peu plus fort autour de sa poitrine, d'une façon plus ou moins possessive.
« Lâche. lâchez-moi. non. laissez. laissez-moi, ne me touchez pas ! » gronde Haldir en tentant de se libérer, les yeux clos. « Ne. Non. s'il vous plait. arrêtez, je. »
Ce n'est que lorsque les larmes reprennent leur cheminement sur les joues de l'elfe que je comprend que ce n'était pas à moi qu'il s'adressait, mais à quelqu'un que lui seul peut voir derrière ses paupières closes.
Soudain, une expression douloureuse se peint sur les traits de Gandalf et il se laisse retomber mollement dans son fauteuil.
« Gandalf » appelai-je, inquiet.
« Je vais bien. j'ai malencontreusement remué quelques souvenirs délicats et il s'est défendu, mais c'est bon signe. ça veut dire qu'il est revenu »
Epuisé, je me laisser tomber contre a tête de lit et repose ma tête contre le mur avec un soupir de soulagement. Contre moi, Haldir s'est également laisser aller et tente visiblement de reprendre son souffle.
« Vous allez bien » m'inquiétai-je en desserrant doucement ma prise, apaisé par la douce chaleur qui rampe à présent dans mon corps.
Aussi épuisé que je le suis, il hoche faiblement la tête. A mes oreilles, sa voix résonne encore. si suppliante. Quelque soit le souvenir qui entraîna une réaction aussi désespérée, il m'amène à penser que la vie des elfes n'est pas toujours aussi paisible qu'il y peut paraître.
Secouant légèrement la tête comme dans l'espoir de remettre ses idées en ordre, Gandalf se redresse et attrape son bâton avant de quitter la pièce sans un mot d'un air troublé. Est-ce ce qu'il a vu dans les souvenirs d'Haldir qui l'a a ce point choqué ? me demandai-je. Je fronce sensiblement les sourcils et jette un regard à l'elfe épuisé qui s'appuie contre mon torse. Il est visiblement trop perdu pour s'écarter. autant profiter du peu de répit qu'il m'accorde pour me reposer. Comme suivant le fil de mes pensées, Aragorn s'approche doucement et pose sa main sur mon épaule d'un air rassurant.
« Nous allons vous laisser vous reposer, Eomer, mais votre s?ur tenait à vous voir. Elle devrait passer à la tombée du jour. nous pouvons lui demander de repousser sa visite à demain matin si vous vous sentez encore trop faible. Théoden sera sûrement avec elle. »
« Non » assurai-je « je. j'ai besoin de lui parler, je veux savoir si mon oncle va bien et si mon peuple va se remettre. de plus, il faut que je lui explique. »
Un long soupire passe mes lèvres et je ferme momentanément les yeux.
« Ne vous inquiétez donc pas de cela, Eomer, Gandalf et moi allons nous en charger. » sourit-il avant de s'éloigner suivi de près par le nain.
Legolas s'avance doucement et me sourit en remontant la couverture jusqu'au cou d'Haldir, une lueur d'affection dans son regard azuré avant de quitter la pièce à son tour. Ereinté, je remue légèrement pour trouver une position confortable contre les coussins avant de pousser un soupir d'aise en me laissant glisser docilement vers l'inconscience. Quelques seconde a peine avant de perdre connaissance, j'entend un léger murmure contre mon oreille.
« Diola lle, adan » murmure Haldir en sombrant dans un sommeil sans rêves.
« De rien, elfe. de rien. »
***
* (cf : Silmarillon. Haldir est le fils d'Halmir. Il a pour s?ur Haleth (voir peuple de la dame Haleth) et est mort aux cotés de son père lors d'une bataille contre les orcs à Thargelion, a l'époque du Silmarillon. Hors, il réapparaît à l'époque des départs pour les Havres gris, dans le sda, en Lorien et (même si les arbres généalogiques du Silmarillon indique qu'il n'est pas loin d'atteindre l'age de Galadriel) il ne bénéficie pas d'une place plus élevée que celle de gardien aux coté de la Dame.)
Lle tyava quel ? : vous allez bien ? Uma. Amin Tyav eithel : oui, je vais bien. Amin Hiraetha : je suis désolé. Mani rashwe lle : par quoi êtes-vous troublé ? Amin caela n'noa : je n'en ai aucune idée. Diola lle : merci.
Troisième acte bouclé et tjrs pas de lemon, même pas un bisoux. nada, niet, RIEN ! On ne m'accusera plus à tord de PWP. non, plus jamais.. BOUHOUHOUUUUUUHHH !
Feedback :
amyshinomori@hotmail.com,
si vous connaissez
un bon psy, envoyez l'adresse
Titre : Amin mela lle (partie 3)
Base : Lotr (plus précisément, les deux tours)
Notes : je prend des cours de Sindarin et me
repasse les vieux
épisodes de
Xena avec César
et Cupidon.
Amin mela lle
Note : comme vous pourrez le constater, cet acte-ci est beaucoup plus long que les deux précédents. tout simplement parcequ'il n'est composé que d'un paragraphe et que je n'ai pas voulut le couper en deux (dans le feu de l'action).
***
Minute après minute, les heures s'évaporent, si bien qu'ayant stoppé son élévation dans les cieux, le soleil entame déjà sa longue descente sur l'horizon.
La vue est belle depuis ce lit, pensai-je amèrement, avec un peu de chance il ne se réveillera pas avant quelques heures encore et je pourrai profiter des quelques instants de paix qu'il me reste. et du merveilleux couché de soleil qui s'annonce, par la même occasion.
Je pousse un long soupir et lutte de toute mes force contre mes yeux qui, probablement doués d'une volonté propre, n'ont cessé de se poser sur le profil délicat de cette si agaçante créature, tirant avec eux le fil de mes pensées vers l'elfe irritant dont le sommeil semble si profond et tranquille qu'il l'en rendrai presque enfantin.
Ce ne fut, hélas, pas toujours le cas durant les quelques heures qui précédèrent cette calme rémission. Non, pas une minute il n'a cessé de remuer, de me repousser en gémissant dans son sommeil.
Mellon. Rumil, lirimaer, nîn ind... Orophin...
Les mots quittaient ses lèvres, faibles murmures pour résonner dans mon âme, échos. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, je regrette qu'il se soit tut, me laissant là, avec le pâle souvenir de cette voix si douce et pleine de tendresse, une voix si proche de celle que prenait ma tendre Eowyn lorsque elle me murmurait qu'elle m'aimait sous les couvertures de notre chambre du château de feu Eomund, notre vieux père. Je ferme lentement les yeux et tente de me remémorer cette époque si heureuse où je pouvais passer des nuits entières à prendre soin des gens que j'aimais.
Aujourd'hui, mon adorable petite s?ur, n'a plus besoin de chevalier pour la défendre. non, elle se débrouille très bien seule. Si courageuse, mon Eowyn.
Perdu dans mes pensée, comme trop fréquemment à mon goût ces derniers temps, j'entend à peine la porte s'ouvrir et ne suis alerté de l'entrée de mes visiteurs que par la brise qui rafraîchis la pièce et le léger rire qui retentit a quelques pas de moi.
J'ouvre précipitamment les yeux, furieux de m'être a nouveau laissé surprendre et jette un regard aux nouveaux arrivants.
« Et bien, jeune Eomer, quelles sont les nouvelles de la Marche depuis notre dernière rencontre ? »
« Que. !? Vous ? » m'exclamai-je d'un air surpris en réalisant que l'homme, ou plutôt non, le nain qui s'adresse à moi n'est autre que celui que j'ai faillit tué quelques jours auparavant. ou fut-ce quelques semaines ?
« Moi ! » se moque le petit individu en s'approchant du lit. Puis, avec un regard vers Haldir « Mais. c'est l'elfe ! »
« Effectivement, petit homme, c'est un elfe » riais-je en tirant la couverture sur la forme vulnérable de mon protégé. Mot étrange pour définir la créature méprisante et terriblement agaçante que je couve tout contre moi.
« Ne vous moquez pas ! Je voulais parler d'un elfe en particulier. le capitaine des archers de Lorien. » s'indigne bassement l'individu à la barbe rousse et crépue en me lançant un regard menaçant.
Guère impressionné, je m'étire et lance un regard à Gandalf qui se tient derrière le nain avec deux autres hommes. un homme et un nouvel elfe, pour être plus précis.
Mon regard s'arrête quelques instants sur le blond qui se tient aux cotés de l'héritier d'Isildur. Une longue chevelure clair, tressée de part et d'autres, des traits fins, presque androgynes, une paire de lèvres fines, très légèrement teintées de rose et de grands yeux d'un bleu pâle, presque translucide. Bien que son corps semble plus fin et plus fragile, cet elfe-ci est très visiblement en bien meilleure forme que celui que je tiens dans mes bras. Mais, fait étrange, le nouvel arrivant me semble noble, certes, mais m'inspire beaucoup moins de respect que m'en inspira le « Capitaine des archers de Lorien » lorsque je le vis pour la première fois. Il a l'air beaucoup plus jeune, plus. enfin, moins. je n'arrive pas à mettre le doigt sur le mot que je cherche et abandonne pour reporter mon attention sur les nouveaux venus.
« Que me vaut l'honneur de votre visite ? » je suis conscient que le ton de ma voix peut sembler un peu grossier, pressant, mais mon esprit est bien trop encombré déjà pour se soucier de détails si futiles.
« La légère note d'irritation dans votre voix me laisse deviner que notre ami Haldir s'est réveillé, à un moment où a un autre de la journée » sourit Gandalf en posant son bâton contre le mur avant de prendre une chaise et de venir s'asseoir à notre chevet.
Souriant également, Aragorn s'approche et vient se placer juste derrière, ou devrai-je dire quasiment au dessus de notre ami nain, Gimli, si mes souvenirs sont bon, fils de Gloïn. Seul l'elfe blond semble encore hésiter à se rapprocher.
« Comment va-t-il » demande l'homme en posant sa main sur le bras d'Haldir, par dessus la couverture.
Durant une minute, j'envisage la possibilité de chasser la main d'un revers, mais très vite, je me ravise devant l'expression concernée qui s'est dessiné sur le visage qui me fait face.
« Mal.certes moins que lorsque nous l'avons trouvé mais dans un piteuse état tout de même. Son dos est. » je fronce légèrement les sourcils et cherche un mot pour qualifier la gravité de la plaie. Sans succès. « Un humain n'aurait pas survécu à une blessure si profonde et a une si énorme perte de sang. »
Je pousse un long soupire avant de poursuivre.
« Nous avons échangé quelques mots. »
« . et vous admettez que je n'avais pas tord de vous mettre en garde » se moque à son tour le magicien en me posant une main sur l'épaule.
Je fronce de nouveau les sourcils d'un air agacé et lance un regard sombre au vieil homme.
« Je ne regrette en rien ma décision, si c'est ce que vous insinuez. L'elfe a, certes, un don très prononcé quand il s'agit de m'irriter, mais cela n'efface pas la dette du Rohan envers lui.et envers son peuple. »
« Gandalf n'insinuait rien du tout » sourit amicalement Aragorn « Haldir. n'est en rien aussi. aussi irritant qu'il n'y paraît. n'êtes-vous pas d'accord avec moi, Legolas ? »
L'autre elfe esquisse un léger sourire avant de s'approcher d'un pas et de faire un geste vague en direction du blessé.
« Haldir est quelqu'un de courageux et de très loyal. il peut même se révéler très agréable quand on apprend à le connaître. Gandalf exagère quelque peu dans ses avertissements » souffle-t-il de sa voix flûtée.
« Je n'ai jamais dis le contraire » s'indigne l'intéressé « je voudrai simplement préciser qu'ayant moi même eut affaire à notre ami elfe quelques fois par le passé, il peut aussi se révéler assez difficile à vivre. surtout pour un humain tel que vous »
Je souris malgré moi à la pâle tentative d'imitation du ton méprisant de mon compagnon de lit.
« A présent, trêve de bavardages inutiles » poursuit l'Istari, ayant regagné tout son sérieux « a-t-il été cohérent ? »
Pris de court par le changement de conversation, je m'accorde quelques seconde de réflexions avant de répondre d'une voix lointaine.
« Il a surtout parlé en élfique au début » soupirai-je « puis, il m'a posé des questions et a parlé, comme pour lui même, des Cavernes de Mandos. Il semblai très cohérent pour quelqu'un qui a reçut un coup si grave. »
« Bien. Qu'a-t-il dit d'autre ? » demande à son tour Aragorn.
Je fronce les sourcils et tente de me remémorer exactement les paroles de l'elfe.
« Il a beaucoup parlé pendant son sommeil. En élfique, le plus souvent. Et j'ai crus l'entendre murmurer quelques noms, deux en fait. Il avait l'air. assez perdu. »
« Rumil et Orophin » soupire l'autre elfe en prenant place sur le bord du lit, juste à coté d'Haldir.
« Oui. il a dit aussi, Lirimaer, melamin et Nîn ind. entre autre. J'ai très peu de connaissances en élfique mais je comprend que ces mots sont des surnoms affectifs. » murmurai-je pensivement en posant mon regard sur la forme pressée contre moi.
« Effectivement. rien d'autre ? » questionne Aragorn, attendant visiblement une réponse précise de ma part.
Agacé, je fronce les sourcils et pose distraitement ma main à plat entre les omoplates que l'elfe inconscient.
« Il a affirmé avoir froid. Il tremblait même et semblait choqué. »
« Vous êtes sûr ? » demande Gandalf, préoccupé.
« Oui, lorsque je me suis levé, il. » tentai-je
« Vous vous êtes levé ? » s'indigne Aragorn
« Il est normal qu'il ai froid si vous vous écartez de lui, Eomer » m'explique patiemment le mage « ses forces se reconstruisent peu à peu, mais c'est avant tout grâce à votre énergie vitale qu'il parvient à soigner ses blessures. Il faut que vous compreniez que tant qu'il ne sera pas entièrement guéri, il sera très dangereux pour lui que vous vous écartiez. Je pensai vous avoir expliqué cela. quoiqu'il en soit, comprenez ce que cela implique ? »
« Oui, oui. je vais rester près de lui quelques heures. Je ne m'éloignerai pas. »
Visiblement exaspéré, il se lève et se tourne vers la brèche dans le mur. puis, tournant un regard mi-peiné, mi-amusé vers l'héritier d'Isildur, il poursuit.
« Je vous avez dit que c'était une mauvaise idée, Aragorn. » son attention se reporte alors sur moi « il lui faudra bien plus que quelques heure, jeune Rohirrim. Des jours, des semaines peut-être. il est très dangereusement affaibli et son passage dans les halls de Mandos n'a rien fait pour simplifier les choses. Il va probablement être appelé par les siens qui sont tombés et auprès desquels il devrait déjà être. »
« J'ai peur de ne pas comprendre. j'ai à faire, j'ai une forteresse à reconstruire, un peuple à rassurer. j'ai des cavaliers à mener vers la cité. »
« Votre décision était, comme je le craignait, trop impulsive. j'aurai dut refuser votre aide et le laisser aller. quoiqu'il en soit. » soupire le vieil homme d'un air abattu « il n'est pas encore trop tard pour couper le lien. je vais procéder rapidement, vous ne sentirez rien. »
Un grand froid m'envahis. Est-il sérieux ? Mais si il fait ça, cela veut dire que. qu'Haldir va. Je déglutit péniblement et jette un regard vers les trois autres visages qui hantent la pièce. Le nain soupire et se tourne pour inspecter ses camarades. Legolas, lui, lance un regard à la fois perdu et suppliant au magicien qui reprend place à notre chevet. Aragorn a simplement baissé la tête. Je laisse dériver mon regard qui court, comme par automatisme, examiner l'état de l'elfe endormis. Et une fois de plus, il s'y perd, tout aussi fasciné qu'à la première minute. Les longs cheveux d'un blond si pâle, parsemée de fines tresses, la peau si blanche et soyeuse, la courbe délicate des épaule et le creux de la naissance du cou. Calmement, la main du mage viens se poser sur sa joue et tout son être se tend. Comme réalisant ce qui est en train de se produire, il ressert sa prise et je sens à nouveau la voix faible qui s'impose à mon esprit.
Saes, Orophin, nîn ind.
La seconde main du vieil homme se pose sur mon épaule et je sens comme une décharge électrique. Effrayé je me dégage violemment et chasse la main de la joue de mon protégé avec un regard mauvais vers le magicien. Le froid paralyse ma chaire. Serrant les dents, je tente de calmer les tremblements nerveux qui secouent de nouveau le corps faible de l'elfe en le serrant légèrement plus fort contre moi.
« Que faites-vous » grondai-je à l'attention de Gandalf, surveillant de près les mains froides et menaçantes qui reposent à présent sur ses genoux.
A ma grande surprise, un large sourire étire ses lèvres, ses petits yeux sont plissés par la satisfaction que je peux déjà y lire.
« Dois-je comprendre que vous désirez, malgré tout ce que cela implique, aider Loriendil à panser ses blessures ? » sourit-il avec un geste vague en direction d'Haldir.
« Lor. Oui. Je veux dire, enfin bien sure. Je ne pourrais jamais me le pardonner. si je. Couper le lien de cette façon reviendrai à le tuer, de mes propres mains ! Et ça je ne peux pas l'accepter ! Qu'il prenne ce dont il a besoin, je lui doit la vie de mon oncle Theoden et celle de ma bien- aimée s?ur, Eowyn. Je payerai les pertes elfes de ma vie si il le faut mais les dettes du Rohan ne seront pas négligées ! » m'exclamai-je, serrant les poings dans le dos de l'elfe.
« Vous êtes un homme d'honneur, Eomer du Rohan. je n'oublierai pas votre geste » souffle Aragorn avant de quitter la chambre sur signe de Gandalf, suivi de près par Legolas et par le nain.
Sans un bruit, la porte se referme et je me retrouve alors seul face au Mage-blanc qui braque sur moi un regard rieur, visiblement amusé par la façon dont j'ai drapé mes bras autour de son ami pour le calmer.
« Comment vous sentez-vous » me demande-t-il finalement d'un air concerné.
« Epuisé » admis-je. « mon corps est plein de courbatures à tant rester couché. »
« Avez-vous froid ? » s'inquiète-t-il.
« Non, je. plus maintenant »
Quelques minutes s'écoulent sans qu'aucun de nous ne parle. Aussi étrange que cela puisse paraître, je trouve ce silence plus ou moins reposant et me laisse de nouveau aller à mes pensées. Quelques part derrière ces murs, ma bien-aimée s?ur et mon oncle se remettent tranquillement de leurs émotions, probablement bien en sécurité dans le grand réfectoire. Je ferme doucement les yeux et essaye de les imaginer, assis à la grande table centrale devant un bon repas chaud. Je peux presque en sentir l'odeur d'ici, je peux presque voir le sourire satisfait sur les lèvres de mon vieil oncle, presque entendre le rire cristallin de ma tendre Eowyn. La simple pensée étire mes lèvres et m'arrache un long soupir. Oubliant la position délicate dans laquelle je me trouve, je me réconforte dans l'espoir de voir la fine silhouette de ma petite s?ur se dessiner dans l'encadrement de la porte.
Sans lui, il ne me resterai même pas l'espoir.
Une main se pose soudain sur mon épaule, m'arrachant une fois de plus à mes rêveries. En ouvrant les yeux, je trouve Gandalf penché sur moi avec un sourire plein de tendresse et de fierté. Intrigué, je plonge mon regard dans ses petits yeux d'un bleu si pétillant de malice et d'intelligence. J'y plonge mon regard et n'y trouve que gentillesse et bienveillance. mais je sais que derrière ses petits lacs azurés se cache bien plus de sagesse qu'il n'y paraît à première vue, je sais que même les plus profondes des rides qui marquent son visages ne sauraient donner avec exactitude le nombre de vie d'homme qu'il passa a parcourir ces terres et le nombre de choses qu'il put y voir, y puisant son immense sagesse, son inimitable expérience de la vie. mais aussi de la mort, car je la vois elle aussi dans ces petits yeux plein de vie, j'y vois sa trace sournoise et sombre, profondément ancrée dans l'âme du magicien blanc. Ne suivant que trop bien le fil de mes pensées, il me donne une petite tape affectueuse sur la joue avant de retourner dans son siège.
« Vous êtes un hommes sage, jeune Eomer. Sage et plein de courage. un peu impulsif par moment, mais n'est-ce pas là le charme principal des hommes. » sourit-il avant de laisser courir sa main dans le cou marbré de l'elfe. « Comme vous, il est encore jeune. Et il partage vos qualités. comme vos défauts. »
Avant même que j'ai eut le temps de répliquer, il me fait signe de me taire et se redresse. Avec un dernier regard vers Haldir, il attrape son bâton et se retire d'un pas assuré. Sur le seuil, il se retourne et ajoute :
« Il se réveillera d'ici peu de temps.je viendrai prendre de ses nouvelles au couché du soleil. D'ici là, prenez un peu de repos, mon cher Capitaine. »
Sur ce, il quitte la pièce sans se retourner, me laissant de nouveau seul face à mon fardeau. Une partie de moi s'indigne de la simple évocation de ce mot. Après tout, qui suis-je pour qualifier de fardeau l'homme qui a sauvé tant des miens, l'elfe qui est venu au secourt de mon royaume alors que tout semblait perdu. Qui suis-je pour l'accuser de quoique ce soit alors que je devrais déjà être deux genoux à terre devant les siens à exprimer mon immense gratitude. Une autre partie me rappel qui si je n'avais pas eut la malencontreuse idée de retourner cette immonde carcasse d'Uruk, je serai auprès de ma s?ur en cet instant même, probablement en train d'écouter mon oncle me faire le récit de ce que fut la bataille avant que je n'arrive.
Nous nous sommes battu vaillamment, aurai-t-il clamé, mais sans l'intervention des elfes nous n'aurions pas tenu bien longtemps. Il se sont battu à nos cotés. la dernière alliance des elfes et des hommes, mais peu d'entre eux survécurent au massacre. Même leur valeureux capitaine tomba sous les haches Uruks. Tu aurai dut le voir, Eomer, jamais je n'ai vu créature se battre si habilement.
Et une fois de plus, mon regard tombe sur la blonde chevelure qui s'étale sur mon torse large et dans mon cou. Si pâle, si légère.
« Et si douce » soupirai d'un air rêveur en y glissant une main, caressant affectueusement les fines mèches qui se rependent tel une cascade d'argent liquide sur les épaules et dans le dos de l'elfe. Il est si beau. Beau comme seul un elfe peut l'être. non, je ne regrette pas ce que j'ai fais en me liant à la créature. J'espère seulement être digne de recevoir sa confiance.
« Lle ume quel »
Ouvrant brusquement les yeux, je sursaute et tire l'elfe à moi en m'apercevant que je ne suis pas aussi seul que je le pensais. Dans mes bras, Haldir remue légèrement et fronce les sourcils en assurant sa prise autour de ma taille. Face à moi, Legolas sourit, visiblement très amusé par ce qu'il voit.
« Je ne vous ai pas entendu entré » soufflai-je avant de me racler la gorge pour reprendre un contenance. « Etes-vous là depuis longtemps ? »
« Amin hiraetha, Eomer. je suis entré il y a quelques minutes et lorsque j'ai vu que vous aviez les yeux fermés, j'ai pensé que vous étiez endormis. Excusez-moi, je ne voulais pas vous offenser, mais je voulais voir Haldir et. » sourit-il en tendant une main pour toucher l'épaule de l'autre elfe du bout des doigts. « il est chaud, vous faites du bon travail »
Surpris, je suis la main du regard avant de jeter un coup d'?il à l'elfe sylvestre. Les long cheveux blonds, le visage pâle. Bien que les lèvres de Legolas soient bien plus claires et plus fines, le contraste qu'elles imposent sur le blanc marbré de sa peau me fait penser à Haldir.
« Avant le début de notre quête, je ne connaissait Haldir que de vu et de réputation. Par chez moi, on disait qu'il était le plus vaillant des guerriers de Lorien et qu'elle n'avait jamais connu si preux gardien. Mon père l'appelait Loriendil. » souffle Legolas d'un air rêveur.
« Loriendil. Gandalf l'a appelé de cette façon. Que cela veut-il dire ? » demandai-je, caressant distraitement sa nuque d'une main, son bras et son épaule de l'autre.
« Celui qui est et restera dévoué à la Lorien. certain disent que même la mort ne l'en sépara pas et qu'il ne séjourna qu'une centaine d'années dans les Cavernes de Mandos lorsqu'il mourut aux coté de son père, Halmir le brave à Thargelion avec sa s?ur Haleth*. » soupire Legolas, admiratif « Quelle chance qu'il n'ai gardé d'autres souvenir que sa dévotion à la Dame des bois dorés. »
Assimilant avec difficulté les informations qui viennent de m'être présentées, je fronce les sourcils et tente de mettre un peu d'ordre dans mes connaissances du monde élfique et de ses coutumes et mode de vie. Au bout de quelques minutes passées à essayer de mettre le doigts sur la fonction exacte des Caverne de Mandos, mon attention est soudainement attirée par la forme qui se met à remuer faiblement contre ma poitrine. Je baisse mon regard vers Haldir et m'aperçoit qu'il reprend lentement connaissance. Souriant, je me penche et tente de percer du regard au travers du rideau de cheveux blonds qui me cache son expression. Un léger gémissement lui échappe alors qu'il se redresse à bout de bras avant de me dévisager de ses yeux encore ensommeillés.
« Qu'est-ce que. ? » tente-t-il avant de fermer précipitamment les yeux, visiblement pris de malaises.
Inquiet, je me redresse pour le soutenir mais d'un puissant mouvement de bras, il me repousse et roule sur le coté pour s'écarter de moi. Legolas s'approche mais je lui fait signe de rester où il est.
« Haldir. ? » commençai-je d'une voix posée. « Vous vous sentez bien ? »
Aucune réponse. Je me penche au dessus de lui et tente de lire l'expression qui marque son visage. Ses sourcils sont délicatement froncés, ses yeux toujours clos et ses joues sont très légèrement teintées de rose. Je jette un coup d'?il à Legolas qui fait un pas vers le lit et vient s'asseoir près d'Haldir.
« Haldir 'o' Lorien, Lle tyava quel ? »
« Uma » gémis faiblement l'elfe entre ses dents serrées "Amin tyav eithel"
« Haldir. » réprimande Legolas en posant sa main sur le front du blessé. « Il est brûlant, Eomer. Allez me chercher de l'eau et un draps sur la table. »
Sans réfléchir, je quitte le lit et m'éloigne en direction de la table où reposent le tissus et le bol que j'ai utilisé pour nettoyer la plaie d'Haldir. J'attrape calmement le petit pichet de terre et verse un peu d'eau fraîche dans le bol avant d'y plonger un drap propre. Je vais pour me retourner quand un léger gémissement retient mon attention.
« Eomer ! Venez ici ! » m'ordonne Legolas en quittant le chevet de l'autre elfe pour se précipiter sur moi et me tirer vers le lit. Perplexe, je me laisse docilement faire et ce n'est qu'en m'allongeant de nouveau aux cotés d'Haldir que je comprend ce qui a alarmé Legolas. Le corps de l'archer est secoué de tremblements, ses bras son drapés autour de sa poitrine et en posant ma main sur sa joue, je m'aperçois qu'elle est aussi froide que la pierre.
Paniqué, je me glisse sous les draps et tend mes bras pour attraper les épaules d'Haldir et l'attirer à moi. Malheureusement, il n'a pas l'air très décidé et me résiste farouchement. Ses yeux s'ouvre légèrement et me fixe d'un air mauvais.
« Ne me touchez pas ! » gronde-t-il doucement en s'écartant sans me quitter du regard, tremblant de froid.
« Haldir » tente Legolas en se penchant au dessus de moi. « Laissez-vous faire, Gandalf va venir vous expliquer ce qui s'est passé et. »
« Gandalf ? » rit nerveusement l'autre elfe. « Je n'ai pas besoin de Gandalf pour comprendre ce qui s'est passé ici. Un vrai massacre, voilà ce qui a eut lieu. Des centaines d'elfes morts. par votre faute à vous, les Hommes ! Des centaines d'elfes morts alors qu'ils n'avaient absolument rien à faire ici. »
Les mots me frappent comme l'aurait fait un poing de fer sur mon estomac, me transpercent tels une lame couverte de venin en plein ventre et je ne puis que baisser la tête devant tant de vérité. Silencieux, je tente de m'écarter, mais une poigne de fer me maintien en place. Dans mon dos, Legolas fulmine.
« Haldir ! Eomer vous a sauvé la vie ! » s'indigne-t-il « Et je vous rappel que vous vous êtes porté volontaire pour aller secourir ces Hommes auxquels vous semblez porter tant de mépris. »
« Mes archers n'ont guère eut le choix, eux ! »
« Dans ce cas, ne vous en prenez qu'à vous même. vous les avez mené ici, directement dans les bras de Mandos. »
« Et je n'ai certainement pas demandé à être séparé d'eux. » gémit-il
Abattu, il nous a tourné le dos et s'est ramassé sur lui même, toujours tremblant. Tant de douleur, tant de tristesse dans ces magnifiques yeux d'un bleu si profond, si intense. Plus je les croise et plus j'y sens le poids des blessures du passé. De longues secondes s'écoulent dans le silence le plus complet et Legolas se tend de plus en plus contre mon dos.
« Haldir, amin hiraetha, mellon. Lle tyava quel ? »
L'elfe qui me tourne le dos prend un grande inspiration et serre un peu plus étroitement ses bras autour de lui. Inquiet, je m'avance légèrement et pose ma main sur la peau glacée de son bras.
« Laissez-moi. je » halète-t-il entre deux crise de tremblements « je les entend qui m'appellent. »
Ne sachant que dire, je laisse retomber mon visage sans retirer la main de son bras. Perdu, je tente de me concentrer sur autre chose que les tremblements violents qui secoue son être quand mon regard se pose dans son dos. Pâle, lisse, sans la moindre imperfection. Et pendant de longues seconde je cherche ce qu'il manque le long de ce dos si parfait avant d'arriver aux deux solutions possibles qui sont les suivantes : Moi ou.
« La plaie » soufflai-je, les yeux écarquillés « elle a. »
Mais aucun des deux elfes ne semble prêter la moindre attention à ce que je dis. Distrait, je sens à peine Legolas se redresser dans mon dos et quitter précipitamment la pièce. Pensif, je laisse ma main aller et venir sur la peau tendre et pâle du bras de l'elfe et peu à peu, je la sens se réchauffer. Enthousiasmé par ma découverte, je poursuit mon lent massage et sens l'elfe se détendre progressivement jusqu'à s'immobiliser complètement.
« Calmez-vous. là.c'est bien, Haldir. ça va aller, ne vous inquiétez pas. tout va bien se passer » lui murmurai d'une voix douce en me rapprochant assez pour passer mes bras autour de sa poitrine et le tirer délicatement à moi.
« Laissez-moi » gémit-il d'une voix lointaine, sans pour autant se débattre. « laissez-moi partir. »
« Shhh. » soufflai-je en me collant plus étroitement contre son dos.
Rassuré par la soudaine chaleur qui s'empare du corps encore affaibli de l'elfe, je me met à le berce doucement pour l'apaiser en lui murmurant des mots réconfortant.
« Ne vous inquiétez pas, ça va aller. avez vous encore froid ? » demandai- je en écartant une longue mèche de son visage.
Mais lorsque mes doigts entrent en contact avec sa joue, elle n'est pas froide comme j'aurai plus m'y attendre, mais chaude. chaude et humide. Je réprime un long frisson et tente calmement d'essuyer du bout des doigts les quelques larmes qui mouillent sa peau satinée avant de me remettre à murmurer dans son cou.
« Mani rashwe lle, Loriendil ? »
« Ne. » gémit-il « ne m'appelez pas ainsi. »
Sans me soucier de cette réponse je repose calmement ma question.
« Mani rashwe lle ? »
« Amin caela n'noa » soupire-il, visiblement frustré « Ils. ils sont morts. et je devrais être avec eux. Ils n'étaient pas censé se retrouver seuls là- bas. mais je. je ne veux pas y aller. »
« Shhhh. doucement, ça va aller. Je. nous ne vous laisserons pas repartir. Faites-moi confiance. »
« Vous. vous faire confiance. après tout le mal que votre race a fait à terres. Après ce qu'on fait vos ancêtres. Isildur. C'est par sa faute que nous en sommes là aujourd'hui. »
« Vous remontez trop loin dans le passé, Haldir. Les hommes ont changé, tout comme les elfes. cette époque est révolue. Il faut oublier. comme il vous faudra oublier Mandos. durant quelques siècles encore. pour l'instant, je ne vous demande pas d'accorder votre confiance aux Hommes, mais juste de me laisser faire mon maximum pour vous aider. » soufflai-je faiblement contre son oreille. « Si vous ne pouvez pas encore croire en l'humanité, faites moi confiance à moi, Eomer, fils d'Eomund, car que vous le vouliez ou non, nos destins sont liés Haldir, gardien de Lorien et Capitaine de ses archers. »
Anxieux, je retiens mon souffle, m'attendant déjà à la pire des réactions. Mais, au lieu de se dégager violemment ou de me frapper sournoisement du coude, l'elfe se contente d'un long soupire.
« Eomer a raison, Haldir » sourit Gandalf en venant, une fois de plus, s'asseoir près de nous. « Il va vous falloir lui faire confiance car c'est sur ses épaules que votre vie repose. »
« J'ai crus comprendre cela » gémit l'elfe contre moi « mais j'aimerai bien que l'on m'explique pourquoi »
« Eomer ne vous a rien dit ? » questionne Gandalf d'un air agacé, probablement peu envieux d'annoncer la nouvelle par lui même.
Il me lance un regard accusateur et je ne peux que fuir devant ses yeux en cherchant une excuse.
« Vous aviez dit que. que vous viendriez lui expliquer et. »
Exaspéré, le magicien blanc lève ses bras au ciel et pousse un soupire exagéré.
« Et bien, mon cher Haldir, figurez-vous qu'Aragorn et moi pleurions déjà votre mort lorsque nous entendîmes l'appel d'Eomer s'élever dans les air. Il affirmait avoir trouvé un survivant. Nous sommes descendu précipitamment et avons rapidement gagné son chevet où attendait déjà son oncle Théoden et sa s?ur Eowyn. Le malheureux était en train de succomber à une violent malaise et nous pensâmes une seconde que son appel était dut à un délire fiévreux mais lorsque nous vous vîmes, reposant là entre les monticules de corps orcs et Uruk-ai, nous gagnâmes votre chevet et comprîmes que vous étiez bel et bien parmi nous » conta Gandalf avec un langage exagérément soutenu pour accentuer l'aspect tragique de la scène.
« Merveilleux conte, mon cher Mithrandir, mais cela ne m'explique en rien mon passage dans les Cavernes de Mandos ni le fait que je sois encore ici après cela. » grimace Haldir.
Ennuyé, Gandalf se met à fouiller méticuleusement sa barbe à la recherche de je ne sais quelle réponse à la question de son ami.
« Et bien » poursuit-il en riant « vous étiez déjà sur votre chemin pour Mandos mais après les nombreuses pertes dont votre peuple avait déjà souffert, nous ne pûmes nous résoudre à vous laisser partir. Aragorn proposa sa force vitale pour vous ramener mais je dut refuser, car nous avions besoin de lui pour notre départ qui aurait d'ailleurs dut avoir lieu le jour même, mais que nous retardâmes devant le peu d'effectifs que le Rohan avait à nous proposer pour notre prochaine bataille. C'est là qu'intervient notre ami Eomer le brave qui, tout juste sortis de l'inconscience et à peine remis de la grave perte de sang qu'il venait de subir, se porta volontaire pour vous ramener des Cavernes. »
Une interminable minute s'écoule avant que quelqu'un ne reprenne enfin la parole.
« Vous voulez dire par là que. » commence Haldir en jetant un regard pardessus son épaule pour examiner mon expression « que vous avez établi un lien entre nous et qu'à cet instant précis, ma vie ne tient qu'à la volonté d'un homme »
Je ne peux m'empêcher de sourire cette fois à la façon dont il prononce ce mot. Il a l'air si indigné que cela en deviendrai presque comique si je n'étais pas celui qui allait faire les frais de sa mauvaise humeur. Remarque, je préfère le voir dans cet état que dans celui dans lequel il se trouvait quelques minutes avant l'arrivée de Gandalf. Le seul souvenir des larmes chaudes contre mes doigts me donne un pincement au c?ur.
« Vous auriez préféré qu'on vous laisser aller rejoindre les vôtres » demande brusquement le nain.
« Démonstration brillante du tact légendaire des nains, Gimli, fils de je- sais-plus-trop-qui-au-juste, mais très certainement d'un imbécile irrécupérable doublé d'une brute épaisse » grondai-je devant l'expression blessée qui se peint sur les traits délicats d'Haldir.
« Je vous interdis de. » s'emporte la ridicule petite créature en s'approchant d'un air menaçant.
Excédé, je me redresse prudemment, soucieux de ne pas brusquer l'elfe et lance un regard mauvais au nain.
« Qui êtes-vous pour interdire quoique ce soit ? Et qui plus est dans un royaume qui n'est et ne sera jamais le votre ? » prenant une grande inspiration et tentant vainement de me calmer, je marque une courte pause avant de reprendre, devant le nain menaçant « Vous voulez vous battre, fils de Gloin ? Allons donc ! Revenez lorsque vous serez assez grand pour toucher autre chose que mes genoux. je serai tenté de vous offrir un cheval en guise d'escabeau mais mon amour des bêtes m'interdis n'infliger tel châtiment à l'une de mes montures ! Allez donc vous chercher un warg car vous ne méritez pas mieux qu'une créature des ténèbres vous qui vous y cachez depuis la nuit des temps ! »
Un long grognement me répond et je sens Gimli prêt à bondir vers le lit pour me lacérer de ses ongles mal taillés. Malgré la rage mal contenue qui fait bouillir le sang dans mes veines, je ne peux détacher mes bras du corps de l'elfe blessé qui tremble de nouveau contre moi.
« Calmez-vous, Gimli » ordonne Gandalf « notre ami est visiblement à bout de forces et de nerfs, il ne faut pas lui en vouloir » puis avec un regard dans ma direction « quant à vous, Eomer, je vous conseille de tenir votre langue si vous. »
Mais il s'arrête soudainement devant l'expression inquiète de mon visage et baisse son regard vers Haldir pour voir ce qui retient mon attention. Le regard vide, l'elfe fixe ses genoux, jambes repliées sur sa poitrine et de longues traînées scintillantes ont pris place sous ses yeux. Concerné, je me suis penché au dessus de lui et ai sensiblement resserré ma prise autour de ses épaules, fixant le visage pâlissant de l'elfe d'un air inquiet.
« Haldir » appel Gandalf en se penchant à son tour.
Mais l'intéressé semble déjà bien trop loin pour répondre. Alarmé, le magicien s'assoit sur le bord du lit et tend une main vers la joue d'Haldir.
« Il refroidit » gémis-je, impuissant en lançant un regard suppliant au mage. « Gandalf, il est froid. »
Paniqué, je sens une grande vague de froid s'emparer de moi et me met à trembler.
« Ils l'appellent. Haldir ! Haldir vous m'entendez ? Parlez lui Eomer. et touchez-le, vos mains vont réchauffer sa peau »
Docile, je me met aussitôt à murmurer des mots insensés à l'oreille de l'elfe immobile.
« Haldir. ne partez pas, Haldir écoutez moi » suppliai-je en laissant courir mes mains sur la peau glacée de ses bras, de l'épaule au poignet, massant délicatement les muscles tendus.
« Parlez, Eomer, il vous écoute » souffle Gandalf en posant sa main sur la joue humide de l'archer.
« Shhhh. ça va aller. Haldir, répondez-moi. » murmurai-je.
« J'ai. » commence-t-il d'un air absent.
« Oui » soufflai-je en redoublant d'effort pour ramener un semblant de chaleur sur la peau pâle de l'elfe.
« j'ai froid. » gémit-il en fronçant ses fins sourcils avant de prendre un grande inspiration. « il fait sombre »
« Non » gémis-je. « il fait jour Haldir, regardez la fenêtre. le soleil n'est pas encore couché »
« C'est bien, continuez » m'encourage le magicien Blanc « Je l'ai presque »
A court de mots, je serre un peu plus fort autour de sa poitrine, d'une façon plus ou moins possessive.
« Lâche. lâchez-moi. non. laissez. laissez-moi, ne me touchez pas ! » gronde Haldir en tentant de se libérer, les yeux clos. « Ne. Non. s'il vous plait. arrêtez, je. »
Ce n'est que lorsque les larmes reprennent leur cheminement sur les joues de l'elfe que je comprend que ce n'était pas à moi qu'il s'adressait, mais à quelqu'un que lui seul peut voir derrière ses paupières closes.
Soudain, une expression douloureuse se peint sur les traits de Gandalf et il se laisse retomber mollement dans son fauteuil.
« Gandalf » appelai-je, inquiet.
« Je vais bien. j'ai malencontreusement remué quelques souvenirs délicats et il s'est défendu, mais c'est bon signe. ça veut dire qu'il est revenu »
Epuisé, je me laisser tomber contre a tête de lit et repose ma tête contre le mur avec un soupir de soulagement. Contre moi, Haldir s'est également laisser aller et tente visiblement de reprendre son souffle.
« Vous allez bien » m'inquiétai-je en desserrant doucement ma prise, apaisé par la douce chaleur qui rampe à présent dans mon corps.
Aussi épuisé que je le suis, il hoche faiblement la tête. A mes oreilles, sa voix résonne encore. si suppliante. Quelque soit le souvenir qui entraîna une réaction aussi désespérée, il m'amène à penser que la vie des elfes n'est pas toujours aussi paisible qu'il y peut paraître.
Secouant légèrement la tête comme dans l'espoir de remettre ses idées en ordre, Gandalf se redresse et attrape son bâton avant de quitter la pièce sans un mot d'un air troublé. Est-ce ce qu'il a vu dans les souvenirs d'Haldir qui l'a a ce point choqué ? me demandai-je. Je fronce sensiblement les sourcils et jette un regard à l'elfe épuisé qui s'appuie contre mon torse. Il est visiblement trop perdu pour s'écarter. autant profiter du peu de répit qu'il m'accorde pour me reposer. Comme suivant le fil de mes pensées, Aragorn s'approche doucement et pose sa main sur mon épaule d'un air rassurant.
« Nous allons vous laisser vous reposer, Eomer, mais votre s?ur tenait à vous voir. Elle devrait passer à la tombée du jour. nous pouvons lui demander de repousser sa visite à demain matin si vous vous sentez encore trop faible. Théoden sera sûrement avec elle. »
« Non » assurai-je « je. j'ai besoin de lui parler, je veux savoir si mon oncle va bien et si mon peuple va se remettre. de plus, il faut que je lui explique. »
Un long soupire passe mes lèvres et je ferme momentanément les yeux.
« Ne vous inquiétez donc pas de cela, Eomer, Gandalf et moi allons nous en charger. » sourit-il avant de s'éloigner suivi de près par le nain.
Legolas s'avance doucement et me sourit en remontant la couverture jusqu'au cou d'Haldir, une lueur d'affection dans son regard azuré avant de quitter la pièce à son tour. Ereinté, je remue légèrement pour trouver une position confortable contre les coussins avant de pousser un soupir d'aise en me laissant glisser docilement vers l'inconscience. Quelques seconde a peine avant de perdre connaissance, j'entend un léger murmure contre mon oreille.
« Diola lle, adan » murmure Haldir en sombrant dans un sommeil sans rêves.
« De rien, elfe. de rien. »
***
* (cf : Silmarillon. Haldir est le fils d'Halmir. Il a pour s?ur Haleth (voir peuple de la dame Haleth) et est mort aux cotés de son père lors d'une bataille contre les orcs à Thargelion, a l'époque du Silmarillon. Hors, il réapparaît à l'époque des départs pour les Havres gris, dans le sda, en Lorien et (même si les arbres généalogiques du Silmarillon indique qu'il n'est pas loin d'atteindre l'age de Galadriel) il ne bénéficie pas d'une place plus élevée que celle de gardien aux coté de la Dame.)
Lle tyava quel ? : vous allez bien ? Uma. Amin Tyav eithel : oui, je vais bien. Amin Hiraetha : je suis désolé. Mani rashwe lle : par quoi êtes-vous troublé ? Amin caela n'noa : je n'en ai aucune idée. Diola lle : merci.
Troisième acte bouclé et tjrs pas de lemon, même pas un bisoux. nada, niet, RIEN ! On ne m'accusera plus à tord de PWP. non, plus jamais.. BOUHOUHOUUUUUUHHH !
