Auteur : Amy Shinomori

Feedback : : Amin mela lle (partie 5)

Base : Lotr (plus précisément, les deux tours)

Note : après de longues années d'absence xD

Amin mela lle

Epuisé, je marque une pause dans les escaliers et passe une main dans mes cheveux pour me donner une contenance. Guère plus en forme que moi, Haldir s'appuie contre mon épaule en resserrant la fine tunique de tissu blanc autour de sa poitrine.

Un léger sourire étire mes lèvres devant l'expression de pure contrariété qui se peint sur son visage à la vue de la petite vingtaine de marches qu'il nous reste à gravir avant d'atteindre le sommet…

« Par Illuvatar » s'exclame-t-il de sa voix mélodieuse « quelle idée de bâtir des balcons si haut perchés pour des hommes ! En plus de 2000 ans de vie sur ces terres, j'ai du mal à me remémorer avoir fournis pareil effort pour aller voir le soleil se lever »

« Et bien dites vous, maître elfe, que si cette épreuve vous est pénible à vous qui reposez sur mon épaule depuis le début du trajet, elle l'est bien plus encore pour moi qui vous ai porté depuis notre chambre » soufflai-je en l'aidant à se remettre en route.

« N'exagérons rien, Adan, vous m'avez soutenu, tout au plus… j'aurai gravit ces escaliers sans vous si cela avait été nécessaire… » sourit-il en me retenant alors que j'allait perdre l'équilibre.

« J'aurai voulut voir ça, elfe… » me moquai-je en l'attirant vers la dernière marche…

Finalement arrivé sur le petit balcon de la tour de garde dans laquelle nous logions, nous nous appuyons lourdement sur le petit muret qui borde la cour étroite. Au bout de quelques minutes de repos, je jette un regard à l'elfe silencieux qui s'est écarté de moi de quelques centimètre avant de plonger son regard dans le vide…

Intrigué, je l'observe sans un bruit… il est pâle, calme et immobile comme une statue de marbre, son visage ne reflète plus aucune expression et l'espace d'une seconde, je crois le revoir, étendu au milieu de champs de bataille, maculé de sang dans son armure scintillante…

Mais la respiration profonde qui gonfle sa poitrine me ramène à la réalité.

« Quelque chose vous trouble, Haldir ? » m'inquiétai-je devant l'expression douloureuse qui marque a présent ses traits délicats…

« Non » me répond-t-il froidement, regagnant son impassibilité…

Coupé dans mes élans protecteur, je replonge dans ma contemplation silencieuse. Si beau… si fin… il ne ressemble à rien de ce que j'ai connut auparavant. Une douce chaleur enfle dans ma poitrine… aussi irritant soit-il parfois, c'est une chance pour moi de pouvoir venir en aide à si noble créature.

Et dire que mon oncle ne cesse de se plaindre de mon irrespect à son égard… s'il il me voyait courber l'échine devant un étranger, je crois bien qu'il en virerait au vert…

Haldir… comme tout les noms élfiques, ce mot résonne de façon si mélodieuse, si noble… Je pousse un long soupire et lui lance un autre regard.

Ses magnifiques yeux marine sont perdus dans le vague, ses lèvres rouges pincées en un rictus amère.

« Haldir… » tentai-je en m'approchant d'un pas pour passer un bras autour de ses fines épaules…

Agacé, il se dégage et replonge dans ses pensées. Abattu, je laisse retomber mon bras sur le bord du muret et jette un coup d'œil en contre bas… j'avais oublié à quel point ceux de son espèce pouvaient être lunatiques parfois.

« Je vais bien » souffle-t-il, visiblement irrité par mon attention à son égard…

Irrité par ma présence serait plus juste, pensai-je amèrement en posant mon menton sur le dos de mes mains.

De longue minutes passent encore avant que les premiers rayons du soleil ne commencent à illuminer le ciel d'ébène qui s'offre à nos yeux…L'obscurité laisse peu à peu sa place à la lumière et un magnifique bleu mauve remplace bientôt le noir épais qui teinte les cieux…

Je lance un nouveau regard vers Haldir et fronce les sourcils devant l'expression soucieuse de son visage… cependant, j'hésite à demander de nouveau de ses nouvelles et laisse finalement mon regard retomber sur le ciel pâlissant qui nous fait face…

Les secondes s'écoulent et le soleil fait enfin son apparition au dessus des lointaines montagnes de l'Est des terres du milieu…

« Je vais redescendre » commence-t-il soudain en se détournant du levé de soleil « si cela ne vous dérange pas, je voudrai visiter ce qu'il reste de mes hommes aujourd'hui… »

Et sur ces quelques mots, il se dirige de nouveau vers les escaliers de pierres, ne me laissant guère la possibilité de rester en arrière…

Il tourne cependant un rapide regard vers moi, comme pour obtenir mon approbation.

L'éclatante beauté de ses traits de marbres baignés par les fins rayons dus soleil levant me coupe le souffle. La chaude lumière de l'astre solaire glisse si harmonieusement sur sa chevelure d'argent qu'on l'en jurerait presque d'or liquide.

Secouant faiblement la tête pour m'éclaircir les idées, je me redresse et fait quelques pas à sa suite avant de le retenir par le bras pour l'inciter à se tourner de nouveau.

« Que faites-vous » me demande-t-il en sentant une de mes mains se fixer sur son épaule.

« Je ne pense pas qu'il soit très prudent de descendre dans la forteresse dans cet état » souris-je en laissant ma main libre courir dans les mèches blondes de l'elfe.

« Et pourquoi donc » s'indigne-t-il, fronçant les sourcils d'un air contrarié.

« Parce que vous êtes blanc comme un linge et que vos cheveux sont toujours pleins de sang… vous risquez d'effrayer vos hommes avec cette mine là. Ils ne s'attendent pas à vous voir déambuler dans un état semi-cadavérique au milieu des corps d'hommes et d'orcs qui jonchent probablement toujours le sol » me moquai-je affectueusement.

« Et bien dans ce cas, je pense qu'un bain s'impose car je refuse de délaisser mes troupes une journée de plus. » s'exclame-t-il d'un air décidé en repoussant ma main pour s'appuyer à mon bras avant d'entamer la descente de l'escalier…

« Et que voulez-vous que je fasse ? Que je vous regarde prendre votre bain ? » souris-je, charmé par la perspective.

« Mais je vous signale, humain, que vous avez autant besoin de ce bain que moi, car vous semblez tout aussi sale, si ce n'est plus » se moque-t-il

« Je ne prétend pas le contraire, elfe, cependant, il semblerai que la salle d'eau du donjon ne comporte malencontreusement qu'une cuve… »

Il pose un rapide regard sur le large bassin plein d'eau claire avant de reporter son attention sur moi. Un sourire machiavélique se dessine sur mes lèvres.

« Mais il est vrai que cette cuve est bien assez grande pour deux… » proposai-je, à moitié sûr d' être battu sauvagement pour mon audace…

« Il est hors de question que je partage l'eau de ce bain avec un humain » s'indigne-t-il. « Vous n'avez qu'à sortir »

« Si vous n'avez pas peur d'avoir froid » souris-je, faisant mine de me retourner pour quitter la pièce.

Un grognement sourd se fait alors entendre dans mon dos et je ne prend même pas la peine de retenir le chaud rire qui éclate dans ma gorge devant le regard meurtrier de l'archer de Lorien.

« Et bien contentez vous de fermer les yeux, Rohirim »

« Oh et je suppose qu'en échange de mes bons et loyaux services, vous me promettez de me laisser quelques gouttes d'eau chaude… sérieusement, il faudra des heures pour faire chauffer l'eau d'un autre bain et je n'ai guère l'intention de sortir dans cette tenue » souris-je

Oh, ce que je fais est mal, vraiment mal…

« Très bien » gronde Haldir en se retournant pour défaire les fins lacets de sa tunique blanche… « tournez-vous… »

Surpris, je m'exécute et commence à retirer mes vêtements avant de jeter un coup d'œil par dessus mon épaule.

Tremblant de frustration, l'elfe s'extirpe péniblement de son pantalon de toile grise avant de jeter un regard mauvais dans ma direction.

« C'est bon » demandai-je en me retournant, les mains sur les hanches.

Rougissant furieusement devant mon regard insistant, il se retourne lentement…

Mon cœur rate un battement… fasciné, je déglutit péniblement et tente de ne pas laisser ma mâchoire se fracasser au sol.

Indéniablement beau… magnifique… si pâle, d'un pureté et d'une noblesse inimitables, les longues mèches blondes tombent sur ses épaules blanches, son corps fin et musclé ainsi exposé rend la perspective de détourner le regard insupportable…

Les reliefs finement dessiné de ses muscles entraînés découpent des lignes harmonieuses le longs de ses bras et de son torse imberbe…

Je voudrait le toucher, juste une fois, du bout des doigts… si seulement… juste un baiser… sentir la douce chaleur de cette peau marbrée contre mes lèvres, laisser glisser mes mains dans le creux de ses reins offerts…

Par Isildur ! Je ferme les yeux et secoue vigoureusement la tête pour chasser ces pensées insolites… peut-être est-ce dû à la faim qui me tiraille le ventre. Mais il est si beau, ainsi debout devant moi… Non !

Trop absorbé par la contemplation du bout de ses pieds (qu'il a de fort jolis d'ailleurs) il ne semble guère prêter attention au débat psychologique qui fait rage dans mon esprit embrumé. Toucher ou ne pas toucher ?

« Haldir… » tentai-je

Surpris, il lève son visage et me lance un regard hautain…

« Rentrez d'abord » ordonne-t-il.

Sans un mot de plus, je me dirige vers la cuve. Sans que j'ai le temps de m'interroger sur sa provenance, un poids étreint ma poitrine et un froid violent m'envahis… il semblerai que mon corps n'apprécie que très moyennement la distance qui se creuse entre nos corps.

« Dépêchez-vous, elfe » soufflai-je en m'installant dans le bassin plein d'eau.

Tremblant, probablement de froid, il me rejoint et s'installe face à moi, poussant un long soupir d'aise en sentant la douce chaleur de l'eau se rependre sur sa peau satinée…

Profitant moi aussi de cette sensation agréable, je me délecte de ces quelques instants de liberté pour l'observer quelques secondes de plus…

Non, sa beauté ne s'est pas amoindri depuis les quelques secondes précédentes, en revanche, quelque chose me met mal à l'aise… le sang qui colle toujours aux fines tresses blondes qui retiennent sa chevelure d'argent doré.

Sans chercher à m'expliquer, je m'approche doucement et me penche vers lui… d'une main, je le maintien calmement en place et de l'autre de dénoue soigneusement ses longs cheveux soyeux…

« Qu'est-ce qu… ? » grogne-t-il, tentant de se redresser.

Mais, peu envieux de le laisser m'échapper, je le cloue à la paroi du bassin et poursuit méticuleusement ma tâche.

Si douces, les fines mèches encore sèches glissent autour de mes doigts et le long de mes poignets avant d'aller encercler le visage pâle de mon protégé, envoyant de longs frissons le long de mon dos et dans ma nuque…

Curieux, il me regarde dénouer ses cheveux et les laver progressivement du sang qui les macule… un fin sourire se dessine sur ses lèvres délicates et se propage rapidement aux miennes.

« Vous vous amusez bien, j'espère » se moque-t-il en se laissant glisser dans l'eau claire…

Pour toute réponse, je lui souris en plissant légèrement les yeux. Une fois chaque tresse dénouée, je le redresse calmement.

« Retournez-vous » souris-je.

Son expression se fige, sa mâchoire se serre et ses yeux se braque sur moi, paniqués…

« Je ne vais pas vous faire de mal, elfe » tentai-je de le rassurer « je vous le jure… s'il vous plait »

Toujours méfiant, il se retourne doucement et se met à fixer le mur, face à lui, comme pour fuir la scène…

Intrigué, je m'approche lentement de son dos et pose mes mains sur ses épaules…

« Vous êtes froid, Haldir »

Aucune réponse… j'attrape rapidement le petit bol qui repose sur une chaise à coté de la cuve et le rempli calmement d'eau avant de la faire couler dans le cou et la chevelure de l'elfe Lorien.

Visiblement rassurer, il se détend et se laisser faire.

« Vous avez l'air tendu, elfe… ce n'est pas très caractéristique pour un immortel » souris-je en humectant ses cheveux sur toute leur longueur avant de commencer à masser ses épaules délicates et la base de sa nuque…

« Et vous, vous êtes bien attentionné pour un humain… » Soupire-t-il en s'écartant mollement…

Satisfait, je le laisse se dégager et rempli de nouveau le bol pour laver mes propres cheveux…

Nous finissons rapidement notre nettoyage et quittons l'eau à présent refroidie de la cuve pour aller nous sécher avec un linge et enfiler les vêtements qu'Eowyn a laissés dans la chambre à notre attention…

Toujours perdu dans ma contemplation silencieuse de la créature enchanteresse, je ne peux que m'émerveiller de la perfection avec laquelle la tunique grise semble glisser sur sa peau délicate, suggérant avec douceur les courbes gracieuses de son corps finement musclé…

Un long soupire m'échappe… enfin vêtu, je m'approche lentement de l'être pâle et le prend contre moi pour l'amener jusqu'au lit…

« Mais… Eomer ! » s'indigne-t-il…

« Je suis fatigué » grondai-je en le poussant entre les draps… « et de toute façon, vos cheveux sont toujours mouillés… »

« Ah Non ! » s'exclame-t-il « J'ai dit que j'allais aller voir mes hommes et je refuse de me recoucher avant d'avoir pris de leur nouvelles ! »

« Haldir » soupirai-je d'un air menaçant.

Pas assez menaçant apparemment…

« JE gagne toujours à la fin » sourit-il en me voyant me redresser.

« Vous avez intérêt à faire vite » soupirai-je « très vite… »

Epuisé, je me redresse et attrape doucement ses cheveux avant de commencer à renouer les tresses fines de ses tempes…

« Ce n'était pas vraiment… nécessaire, Rohirim » sourit-il…

« Sans ça, je doute que qui que ce soit ne vous reconnaisse dans l'état dans lequel vous vous trouvez… vêtu comme un homme, faible comme un homme… et j'allais oublié, accompagné par un homme » me moquai-je

Dans les contrebas de la forteresse, tout n'est que désolation… les monticules de corps s'entassent contre les murs, le sang macule le sol pâle, les pleurs déchirant des enfants et des mères, des compagnes et des frères résonnent tels des complaintes funèbres…

Tout les hommes, toutes les femmes sont en deuil, pleurant, criant, maudissant les orcs, les uruks et leur chef… les elfes, eux, se contentent d'un chant mortuaire dont très peu de paroles me sont claires… si douces, si mélodieuses, leurs voix emplissent l'air, apaisent les cœurs meurtris des hommes, ne faisant cependant qu'amplifier le douleur des quelques immortels présents…

A quelques centimètre à peine de moi, Haldir a stoppé nette sa progression devant le paysage désolé qui s'affiche devant nos yeux. Tremblant, il se glisse entre les corps, enjambant ça et là, membres Uruks, humains et elfes.

Silencieux, je laisse ma main reposer à plat sur son épaule, peu envieux de rompre le peu de contact et de le laisser aller vers les siens…

Même si j'en avais l'envie, je ne tiens pas à le voir s'écrouler.

« Je… » Commençai-je

« Haldir'o'Lorien… » S'écrie un jeune elfe en se ruant sur nous « Loriendil… »

Un triste sourire étirant ses lèvres fines, Haldir laisse le jeune archer l'étreindre.

« Nous vous croyions morts, ami… Aragorn disait vous avoir vu tomber ! Quelle joie de vous revoir vivant ! »

« Comment vont les survivants Nenmîr ? Qu'en est-il de mes archers ? » s'inquiète mon compagnon.

«Oh mellon… »

Le jeune elfe entame son sinistre bilan en élfique et je cesse de les comprendre. Mais je n'ai pas besoin de mots, la douleur qui entame les traits délicats d'Haldir me suffit.

Instinctivement, ma main se resserre sur son épaule, mais à ma grande surprise, l'elfe ne tente pas de se dégager.

« Rumil, Orophin… nîn muindor… » Gémit-il

« Men tyav eithel, Haldir »

Ils vont bien… de qui parlent-ils ? Qui sont ces Rumil et Orophin ?

« Hadir ? »

« Harthon gerithach raid gelin a melthin, Nenmîr… »

« Guren nallatha nalú achenin le, Loriendil » chante le jeune elfe avant de se retourner pour partir.

Confus, je me tiens droit dans le dos du gardien de la Lorien, mains pressées sur ses épaules en un rappel silencieux…

« Lle Tyava quel, Haldir ? »

Silencieux, il hoche la tête, suivant le jeune archer des yeux…

« Les pertes sont élevées… »

« Je sais… je… Haldir, je suis désolé… mon cœur pleur pour votre peuple au moins autant que pour le mien »

« Nenmîr a été envoyé par la Dame. Il repart pour la Lothlorien… »

Gêné, j'hésite à poser la question qui me brûle les lèvres…

« Haldir, je vous ai entendu parler de vos frères… Rumil et Orophin, si je ne me trompe… »

Surpris, il se retourne vers moi et lève un regard étincelant vers moi.

« Ils vont bien… »

Soulagé, je soupire et passe une main sur ma nuque. Je ne comprends pas vraiment, ni ma curiosité, ni ma réaction, mais l'expression de douleur intense qui tapisse son regard me ramène à la scène qui nous entoure.

« Mes frères repartent pour la Lorien en compagnie de Nenmîr. »

« Bien… il aurai été si injuste de vous voir ravir vos frères alors même que c'est votre intervention seule qui a sauvé la vie de ma bien-aimée sœur et de mon oncle… »

Sans un mot de plus, il me tourne à nouveau le dos…

« La survie de mes frères ne minimisent en aucun cas les pertes subies par mon peuple à mes yeux… » soupire-t-il devant la cour emplie des cadavres et de blessés gémissants.

Aucun elfes parmi eux cependant, juste des hommes… les miens. Haldir laisse tomber un regard plein de compassion sur les jeunes couverts de bandages qui s'appuient contre les murs. Et, l'espace d'un instant, le mépris des miens quitte ce regard pensif.

Non loin de nous, un jeune garçon a laissé choir sa béquille et sautille faiblement pour aller la récupérer. Haldir se baisse souplement, se saisit du long morceau de bois et se redresse pour la lui tendre sans un mot.

« Mer-merci… » Bredouille l'enfant dont les yeux ébahis sont fixés sur le visage impassible de mon protégé. Il se remet rapidement en chemin et quitte la cours d'un sautillement assuré.

Mais devant moi, Haldir s'affaisse soudain, son corps affaibli secoué par de violents tremblements. Un main glacial se resserre de nouveau sur ma poitrine alors même que je me précipite vers lui pour lacer mes bras autour de ses épaules…

Mal assurées, ses mains glaciales effleurent mes bras sur leur chemin avant d'aller se refermer sur ses tempes.

Je le sens qui se tend contre moi… il fait si froid

« Haldir, Havo dad… »

« Je vais bien ! » grogne-t-il en me repoussant faiblement du coude

« Shhh… taisez-vous… je vais vous reconduire jusqu'à la chambre… vous êtes encore trop faible, il vous faut du repos… »

« Non, je… j'ai des prières à faire »

« Vous les ferez du balcon si ça vous chante… venez »

Inquiet, je l'aide à se redresser et le mène vers les escaliers qui conduisent vers les chambres...

A notre arrivée, il a cessé de trembler mais le froid hivernal qui a étreint ma poitrine a à peine faibli.

« Haldir, aredhel… »

« Je n'ai pas besoin de repos » souffle-t-il en se dirigeant vers la petite fenêtre.

« Etes-vous sur ? Vous devez avoir froid… » insistai-je, à sa suite, laçant mes bras autour de lui.

L'intimité exagérée qu'exige notre situation m'apparaît soudain bien moins comme un fardeau… bien plus comme une chance insolente.

« Plus si froid que ça » soupire-t-il, résigné

Le contact semble alors mille fois moins agréable pour lui qu'il ne l'est pour moi. Il se tend contre ma poitrine, mal à l'aise, méfiant…

Qu'a-t-il pu bien subir qui l'ai rendu si peu confiant…?

« Je n'ai pas l'intention de vous faire du mal, Haldir… »

« Même si vous vouliez, humain, je doute que vous en soyez capable… »

Exaspéré, je lève les yeux au ciel…

« Venez vous coucher… Gandalf me tuera si il apprend que je vous ai laissé quitter votre lit. »

Notre lit…

« Il est de mon devoir de les accompagner. Même si ce n'est que par un chant, Eomer » explique-t-il calmement en s'appuyant contre le bord de la fenêtre.

« Bien… faites donc… »

Sans briser le contact de mon étreinte, je dessers légèrement mes bras pour lui laisser un peu d'espace.

Et, d'une voix douce et mélodieuse, il entame le chant des morts…

Très peu des mots qui quittent ces lèvres délicates ne me sont compréhensibles, pourtant, le thème ne m'échappe en rien. Le chant est si doux, si harmonieux, chargé d' amour et de tristesse. Les adieux d'un elfe à ceux qui l'ont loyalement servi, maintes années durant… mes piètres connaissance de l'elfique ne me permettent pas de comprendre les mots, certes…mais mon cœur me permet de saisir l'intense douleur qui se cache derrière eux…

Inconsciemment, je pose mon front sur l'épaule à peine couverte qui s'offre à moi et laisse la voix délicate me bercer, emporter dans sa lente progression, ma douleur, mes remords.

Je voudrai pouvoir chanter mes adieux aux miens, chanter ma douleur, leur chanter mes pitoyables excuses…

Puisse cet elfe le faire à ma place…

« Laer lín matha'uren, Haldir… »

« Par elbereth, que votre elfique est maladroit » soupire-t-il doucement en se retournant pour m'aider à regagner le lit. « Il nous faudra remédier à cela dans le cas où ce lien perdurerai »

Je suis si fatigué soudainement, mes membres son si lourds… quel sort m'a-t-il donc jeté ? Est-ce de l'amusement dans le fond de sa voix ?

J'ouvre doucement les yeux en sentant une masse chaude se blottir contre moi…

« J'ai chanté pour les votre autant que pour les miens, Eomer du Rohan… »

« Diola lle, ellon »

« Losto vae, adan »

Titre d'un bouquin de Tristan Edern Vaquette… j'aime bien lire ce mec, on se sent « Beau, Grand et Fort » après quelques lignes à peine…

Nenmîr : joyau des eaux

nîn muin : my dear

Men Tyav eithel, Haldir : ils vont bien Haldir

Harthon gerithach raid gelin a melthin, Nenmîr : je prierai pour que le chemin de votre retour soit de vert et d'or.

Guren nallatha nalú achenin le, Loriendil : mon cœur pleur déjà votre absence, fidèle protecteur de la Lorien

Havo dad : asseyez-vous

Aredhel : Noble elfe.

Laer lín matha'uren : votre voix étreint mon cœur

Diola lle, ellon : merci, elfe

Losto vae, adan : dormez bien, humain

Yattaaaaaa ! je l'ai fait !

Une bonne année après ma dernière mise à jour, j'ai enfin fini le chapitre 5

Et le 6 arrive

J'vais essayer de me manier un peu lol

Ici, rien de bien nouveau

Le prochain chapitre sera sûrement un autre pov d'haldir

Aller, d'ici là, bon vent