Chapitre 4 : Discussions


On est samedi. J'ai donc droit d'utiliser la salle de charmes le matin. Je prends mon cartable et vais m'enfermer dans la pièce. J'ai été raillée par les élèves de Serpentard pendant deux jours pour l'épisode du vertige. Mais je les ai rapidement remis en place en leur disant que j'avais peut être le vertige mais que nous avion réussi à ravir le vif d'Or à Potter nous. Je l'ai placée devant et Malfoy et Potter. Leur tête nous a fait rire quelques heures dans notre salle commune. Lyn et Lisa ne me lâchent plus surtout pour la divination. Elles me demandent sans cesse de vérifier si leurs devoirs sont justes. Je le fais volontiers. Je n'imaginais pas que ce soit si difficile d'étudier. L'école c'est loin pour moi en théorie. Cela dit, mes fics m'ont toujours poussé à me documenter, je suis encore capable de réagir vite à une somme de devoirs inattendue.

Les cours pratiques sont plus compliqués. J'exerce une sorte de magie très intuitive, parfois entrecoupée de périodes de forte concentration. Mais je suis obligée d'utiliser une baguette de remplacement, qui ne me convient pas du tout. Je rage de ne pas parvenir à faire des métamorphoses propres et parfaites. Je comprends ce qu'a dû ressentir Ron avec une baguette cassée en deuxième année.

Je m'installe sur un des bancs et sors mes livres de physique. Ce matin je voudrais étudier les applications de la loi de Newton sur le déplacement magique des objets. La télékinésie en somme. Je sors un chandelier de cuivre, trois coussins et un lourd réceptacle de pierre qui pourrait être un chandelier. Je les pose sur le bureau professoral et m'éloigne de vingt pas. Vingt pas c'est déjà énorme mais je vais essayer quand même. J'ai posé un coussin à terre tous les cinq pas. Je prend une profonde inspiration et me concentre sur le chandelier de cuivre.

La première tentative me laisse vidée et avec un mal de crâne horrible mais le chandelier a atteint le premier coussin sur son passage. Je suis ravie. Je m'attaque à la théorie pour reposer mon énergie magique un moment. Tout en grignotant une choco-grenouille, je lis les principes des forces et les lois de la physique. J'ai une chance incroyable par rapport aux autres élèves. Je vois la magie. J'ai un don de perception qui me permet de voir l'aura de mes camarades et les courants de magie pure qu'ils utilisent.

C'est pratique, je sais par exemple que quand Harry vire au noir, il est en contact direct avec le seigneur des ténèbres. Il a un lien permanent avec lui qui entache sa magie. Tout comme le professeur Snape, mais en moins flagrant. Il s'agissait pour lui d'une simple trace, comme un témoin lumineux que ne s'active que quand le courant approprié passe.

Je sens aussi sur lui une sorte de bouclier. Je sais qu'il est un bon Legillimens, ce doit être ça son bouclier. J'ai regardé l'aura du professeur Dumbledore aussi, belle, forte, puissante. Il a quelques particules noires qui flottent à l'intérieur, comme si la puissance de sa magie incombait qu'il connaisse la magie noire. Ils sont tous très étranges, tous. Leur magies et belle, colorée et innocente. Tous sauf deux, distants, haineux et d'une magie tellement semblable. S'ils savaient que leur aura est si identique. Elle est empreinte de souffrance.

Le prince des Serpentard est tel que me l'imaginais, arrogant et prétentieux parce que brûlant de rage et de douleur. J K, pourquoi ne veut tu pas écrire cette souffrance ? Sais tu seulement que ton univers existe vraiment ? Je suçote le bout de mon stylo plume à l'encre turquoise, ça fait un bien fou de pouvoir utiliser des objets de mon quotidien. Je ferme le grand cahier, fatiguée d'écrire.

Tiens, qu'est ce que c'est que ce bouquin ? Je regarde le livre attentivement. Il ne le dit rien du tout, c'est un livre de la bibliothèque de Hogwarts. Qui l'a laissé l ? Il est vieux, mais ça paraît logique, je l'ouvre je suis curieuse. Mais de quoi parlent ils dans ce livre ? Je suis très étonnée, ils abordent un sujet assez moderne pour l'époque, ou c'est moi qui les crois très arriérés, c'est le voyage extra corporel. Ils appellent ça projection magique, moi je l'appelle projection astrale. C'est marrant de voir comment ils abordent le phénomène. J'ai presque l'impression de lire un supplément de mon jeu de rôle préféré.

Mais attendez un instant ! C'est ça ! Je la tiens la raison de ma présence ici. Je sais vous n'avez rien compris. Bon, moi pas vraiment non plus, mais je dois en parler à quelqu'un. Le professeur Dumbledore ou Mc Gonnagall me paraissent tous deux indiqués. Ce pense qu'ils sont les plus compétents en matière de théorie magique. Je remballe mes affaires à toute vitesse et me précipite vers le bureau du directeur.

- Réfléchis, Sasha. Grogné-je. Le chemin n'est pas compliqué, le couloir du troisième, tourner à droite à l'embranchement, faire trente mètre tourner à gauche, non à droite.

- Non, ce n'est pas possible. Soupiré je. Je n'ai pas pu me perdre.

- La fatalité est une compagne de chaque instant. Ce ton narquois me glace le sang.

- Snape. Murmuré-je.

- C'est professeur Snape. Siffle t il. Dix points en moins pour Serdaigle, pour votre insolence. Peut-on savoir quel mauvais coup vous préparez, à traîner dans ce couloir ?

- Je cherche simplement le bureau du directeur, j'ai une théorie magique à lui soumettre.

- Intéressant, quelque chose d'important, je suppose, pour que osiez penser que votre théorie doive lui être remise toutes affaires cessantes et ce malgré son emploi du temps extrêmement chargé.

- …

- Eclairez-moi, je vous en prie Miss Bellefont. Insista t il devant mon silence obstiné.

- Non, lui dis je. Je ne crois pas que ma théorie soit suffisamment importante pour le déranger plus avant.

- Merci professeur pour m'avoir éclairée de vos sages conseils. Je lance ma phrase piquante sur un ton de reconnaissance.

Je ne suis pas dupe, il a parfaitement compris l'ironie voilée de mes propos. Je repars vers la bibliothèque devant laquelle je suis passée il y a peu. De là je suis sûre de pouvoir trouver mon chemin pour le bureau du professeur Black. Je n'ai toujours pas reçu la convocation dont il m'a parlé. Cette théorie est le moment idéal pour provoquer la rencontre.

Je frappe trois fois. Le professeur Lupin ouvre la porte pour sortir, son aura animale me frappe le visage, si je ne le savais pas métamorphe, je crierai de peur. Mais je sais et ça me sauve, j'évite donc de hurler face à cette aura aux couleurs flaschantes. Il s'apprête à sortir du bureau.

- Sirius, je vais te laisser avec ton élève. Dit il en souriant largement.

- Qui est ce ? Dit il.

- Ta nouvelle élève française, Miss de …

- De Bellefont, professeur Lupin, dis je.

- Fais la entrer. Dit Sirius. Et reste, je pense que cela ne va pas durer longtemps. N'est ce pas Miss de Bellefont ?

- Oui, si vous n'avez que peu de temps à me consacrer, je serais brève.

- Entrez, je vous prie. Dit il pour m'autoriser à entrer. Je vous écoute. Installez vous.

- Je préfèrerai rester debout pour vous expliquer mais est il vraiment nécessaire que le professeur Lupin reste ? C'est à propos de …

- Continuez. Dit il pour m'aider à parler.

- C'est à propos de la soirée. Dis je très vite avant de perdre le courage de le faire.

- Je vois, dit il amusé, Rémus et moi n'avons aucun secret l'un pour l'autre.

Je souris à cette affirmation. S'ils savaient l'un et l'autre ce que j'ai pu lire les concernant. Ils ne comprennent pas mon sourire, évidement, comment le pourraient ils ? Je n'arrive pas à détacher de mes pensées les râles de plaisirs échangés entre eux, je les ai si souvent lus. Je me mords la langue pour ne pas rire. C'est si difficile. Je n'arrive pas à garder mon sérieux quand Remus demande innocemment si il y a un problème. Je ris à m'en casser les côtes. Je pleure et ris en même temps, d'un rire inextinguible qui me brûle les abdos. Enfin, après un quart d'heure de rire non stop. Je finis à genoux sur la pierre, les bras sur le bureau servant de support à ma tête. Les joues ruisselantes de larmes, je tente désespérément de reprendre mon souffle. Ils se regardent interdits et finissent par soupirer, sans l'espoir de comprendre.

- Je … Je … Je ne pourrais pas vous expliquer. Dis je à bout de souffle.

- Miss de Bellefont, pourriez vous reprendre un peu votre sérieux que je puisse enfin finir cette déroutante entrevue et m'occuper de mon ami ?

J'explose d'un rire tonitruant. Décidément cette conversation à double sens n'en finira jamais. Je décide de partir en courant. Je cours dans ma chambre. Une tornade rousse traverse la salle commune et se précipite sur son lit en bousculant quelqu'un. Je ne m'excuse pas, je ne peux pas. Un dernier éclat de rire finit dans un hurlement de douleur. Je ne sens plus mes abdos. Dieu que j'ai mal. Lyn et Padma ouvrent la porte comme deux furies.

- Ca ne va pas ? Me demande Lyn, tu as effrayé les premières années. J'ai deux filles en pleurs !

- Désolée. Franchement, je vais aller m'excuser auprès d'elles mais s'il vous plaît laissez moi me calmer, j'ai extrêmement mal.

- Lyn, va voir les filles, je reste avec elle.

- Merci Padma.

- Raconte, me demande t elle gentiment.

S'en suis une conversation plus ou moins floue sur des sujets stupides comme deux Serpentard ridiculisés par je ne sais plus qui mais je sens que mon discours ne lui parait pas du tout cohérent. Je lui fais une promesse sorcière. C'est un secret que je dévoilerai si jamais j'en ai l'autorisation. Elle accepte cette explication bien mieux que l'autre et nous en restons là. Je mets mon pantalon pour patiner, enfile un pull très épais et très chaud et décide de sortir. En passant je m'excuse auprès des deux fillettes, gentiment, et me fais rattraper par Lupin avant d'avoir le temps de sortir.

- Puis je vous demander pourquoi vous avez eu une crise de fou rire tout à l'heure ? Demande t il gentiment.

- Oui, mais je ne sais pas si j'ai le droit de vous répondre. Dis je franchement.

- Sirius et moi nous connaissons depuis des années. Dit il. Il n'y a rien que j'ignore à son propos.

- Je connais l'histoire des Marauders. Dis je à son grand étonnement. Je connais la carte que vous avez créée bien que je n l'ai jamais vue, je sais quel secret vous empêchera d'assurer votre cours lundi matin, si vous ne prenez pas votre potion.

- Qui ?

- Personne c'est une longue histoire. Enfin si, quelqu'un qui n'existe pas pour vous. Cette histoire est très longue. Mais pour la raccourcir, je vous ai rencontré furtivement un soir avant de sombre sous un voile.

- Vous… Il arbore un calme olympien.

- Pas exactement. C'est ce que le professeur Dumbledore cherche à comprendre. Mois aussi. J'ai peut être une théorie. C'est pour ça que je venais voir le professeur Black.

- Comment est il possible que vous soyez la même femme que celle qui s'est sacrifiée pour Sirius ? Demande Remus.

- Comment ce fait il que je sois à Hogwarts avec une paire Rollers, un ordinateur et un téléphone portable en train de parler à un personnage de roman ? Dis je à sa suite.

- Je n'ai pas de réponses. Sirius sait ?

- Je ne sais pas. Je crois qu'il s'en doute. Dis je en me retournant. Remus, aidez moi s'il vous plaît.

- Je ne peux pas. Dit il en reculant. Vous … Vous … savez qui je suis.

- Et ?

- Pourquoi ? Demande t il stupéfait.

- Je peux lire votre aura. Dis je. Elle est caractéristique, plus brillante que celle des autres. Gaïa vous a marqué plus que n'importe qui d'autre.

- Vous savez lire les auras ?

- Oui, je sais aussi lire les lignes de mana, voir la magie même quand vous ne la pratiquez pas, créer des illusions telles que mon uniforme de la rentrée et j'apprends la télékinésie. Dis je. A côté de ça, je suis incapable de métamorphoser quoique ce soit, ni incanter un sortilège avec ma baguette, surtout si celle ci n'est pas à moi.

- Je ne comprends pas. Qui êtes vous ? Il secoue la tête. Qu'êtes vous ?

- Je ne le sais pas moi-même. Si ma théorie est vraie, nous auront des réponses et je saurai ce qu'il va advenir de moi.

- Je vous emmène chez le professeur Dumbledore. Décide t il après un très long silence. Vous devez savoir.

- Merci. Professeur Lupin, je sais que vous ne vous aimez pas beaucoup, mais je souhaiterai que vous fassiez attention au professeur Rogue. Les traces du seigneur des ténèbres sont profondes. Il est peut être en danger.

- Je ne comprends toujours rien, mais je ferais mon possible.

L'entrevue avec le directeur du collège a confirmé mes suspicions. En souhaitant intégrer l'univers de Harry Potter, j'ai créé une Personna magique formatée à partir de mes connaissances du mondes, celles étant incomplètes, j'ai intégré les données magiques des autres formes de magies que je connais à travers mes jeux et mes lectures pour en faire une Personna complète. Par le terme « Personna », nous avons entendus et définis une sorte d'avatar, représentation symbolique de mon vrai moi.

Dumbledore a congédié les professeurs Black et Lupin qui m'avaient accompagnée et m'a demandé de lui apporter les livres traitant de la magie des jeux de rôle auxquels je jouais. Il m'a aussi confié un mot de passe personnel, que je suis la seule à pouvoir utiliser, pour que je n'apprenne pas celui du corps enseignant et qu'il ne servirait à rien que je divulgue à mes camarades.

Je suis donc allée chercher mes livres dans ma malle et les glisse avec mon ordinateur portable dans mon cartable. C'est dingue ce que j'arrive à rentrer dans cette gibecière. J'ai rangé ma paire de rollers, je ne patinerai pas aujourd'hui. J'ai fini par apprendre par cœur le chemin du bureau du vieux bonhomme aux robes parme. C'est un homme admirable. Quelle chance ont-ils de pouvoir vivre plus vieux que nous simples mortels.

« Vieux parchemin »

Et il a de l'humour. J'attends que la statue pivote et emprunte l'escalier tournant, les escaliers automatiques droits s'est déjà déstabilisant, imaginez quand il tourne. Surtout que celui là n'a pas de rampe ou s'accrocher.

Nous explorons ces livres pendant deux heures pendant lesquelles il a l'air de s'amuser comme un enfant. Au bout de deux heures, Severus Snape entre précipitamment dans le bureau du directeur au moment où je lui explique comment font les mages pour récupérer de leurs « drains » magiques après un lancer de sort. Nous rions.

- J'ai besoin de m'entretenir avec vous un moment, dit il alarmé au directeur.

- Bien entendu. Lui répond Dumbledore, qui a reprit un air grave.

- Je vous laisse les livres, monsieur le directeur. Dis-je en sortant. Merci de m'avoir écoutée aussi patiemment.

Et je quitte le bureau du directeur en adressant un sourire timide au professeur Snape qui ne m'adresse pas un seul regard. Je suis déçue, intérieurement j'espérais qu'il aurait un minimum de considération. Je crois que je vais devoir renoncer à voir en lui un être humain normal. Toute cette histoire m'a fait oublier quelque chose d'important que mon estomac me rappelle bruyamment. L'heure du déjeuner. Il est treize heures trente, la salle doit être fermée tant pis j'attendrais ce soir.

Je retourne donc vers mes amies dans ma salle commune quand je croise Draco et sa clique au détour d'un couloir. Le Prince des Serpentard et sa cour. Je souris largement à Parkinson, et dis bonjour à tous sauf elle. Elle me jette un regard furieux. Je prend Draco par le bras et l'entraîne un peu à l'écart.

- Cher Prince Malfoy, dis je, pourriez vous m'accorder un instant sans votre cour ?

- Mais certainement ! Il entre dans mon jeu, c'est génial. Laissez nous !

- J'aimerai qu'on joue à un jeu, lui dis-je de but en blanc une fois dehors.

- Lequel ? Il a l'air très intéressé par ma proposition.

- On va chacun à notre tour poser une question à l'autre. Dis je en souriant. Aucune échappatoire et il faut être sincère. Ce qui sera dit ici restera bien sûr entre nous.

- Mais évidement, dit il avec une teinte d'hypocrisie dans la voix.

- Draco, nous devrons sceller notre engagement par un contrat sorcier. Dis-je très sérieusement.

- C'est moi qui rédige ce contrat. Sinon, je ne signe rien. Décide t il.

Le contrat est signé, pas d'entourloupe en vue. Je me méfie encore plus. Cela dit, j'ai plus d'un tour dans mon sac mon background (1) n'est pas complet, je peux dire ce que je veux. Il est convenu qu'il pose la première question, c'est lui qui a rédigé le contrat.

- Qui es tu ? Demande t il.

- Sasha Annabelle de Bellefont, française, en septième année au collège Hogwarts à Serdaigle. Il grimace, la réponse n'est pas celle qu'il attendait apparemment.

- Que sais tu des activités de ton père ? la question est brutale, je le sais mais je me pose trop de questions sur ce gosse pour ne pas essayer de comprendre.

- Il est responsable du protocole dans le monde magique et conseiller auprès du ministre pour les affaires concernant les grandes familles de l'aristocratie sorcière.

- Mais encore ? Insisté-je. Tu sais de quoi je parle !

- Je n'ai pas le droit d'en parler. Dit il. Et puis tu n'as pas entièrement répondu à ma question, toi non plus.

- Ok, je suis descendante des « de Lafayette de Lacour de Bellefont », famille de sorciers au sang pur qui vit dans le respect des droits des êtres magiques ou non, peuplant cette terre. Mes parents étaient des Chevaliers de l'Ordre Magique, une unité d'élite qui fait à peu de choses près le même travail que les Aurors.

- Je connais cette famille. Dit il. C'est une lignée parmi les plus ancienne de France.

- Je me ferais confirmer ça par mon oncle, mais je crois que seulement deux autres familles peuvent prétendre être presque aussi anciennes que la mienne, Les Black et les Karkaroff. Il a un rictus de profonde désapprobation. Si tu ne me crois pas, demande à ton père. En tant responsable du protocole, il doit savoir ça. Bien, je pense que tu peux raisonnablement finir de répondre à ta question maintenant.

- Mon père pratique une activité ayant trait à la magie noire. Dit il la tête haute et le regard chargé de défi. Pourquoi est tu venue à Poudlard ?

- Je voulais étudier à l'étranger, Fleur m'a dit que Hogwarts est une bonne école. Le niveau est très différent de ce à quoi je m'attendais. Et puis, j'avais envie de rencontrer Malfoy et Potter. Je lui tire un peu la langue et lui fais un clin d'œil.

- Ok, à toi.

- Compte tu rejoindre ton père dans ses activités de loisir ? Je ferme les yeux et pince les lèvres, c'est une attaque.

- Bellefont, je ne répondrais pas à ta question ! Sa voix tonne, il part.

- Draco ! Attends !

Je cours à sa suite, mais il pratique le Quidditch et moi le roller. Il lui faut peu de temps pour me distancer. Je renonce à le rattraper et m'arrête au milieu du couloir de bois qui sépare l'arrière du château. J'ai mal, un horrible point de côté. J'essaie de le contrer en appuyant dessus avec mon poing mais rien n'y fait. Je m'accroupis et souffle bruyamment. Je vais devoir reprendre un programme de sport à pied, les rollers c'est bien mais j'ai de grosses lacunes en vitesse.

- Tu vas bien ? Une voix grave et douce, que je ne suis pas sûre de reconnaître, me parle doucement.

- Oui, merci. Dis-je en prenant appui sur la main tendue vers moi.

- Dean ? Reprends-je quand je le vois. Tu n'es pas avec Harry et les autres ?

- Non. Il essaie de dire quelque chose mais ne semble pas y arriver.

- Tu n'es pas obligé de te justifier. Lui dis-je simplement.

- Merci.

On reste ensemble presque une heure. C'est plaisant d'être avec lui, à réfléchir sans parler. Il a l'air d'un gentil garçon. Mon estomac gargouillant se rappelle à mon bon souvenir, m'indiquant que je n'ai encore rien avalé de plus que mon habituel café du matin. Il sourit.

C'est presque l'heure du dîner. Nous nous levons et marchons vers la grande salle. Pas un mot ne sort de sa bouche, ni de la mienne. Nous nous séparons à l'entrée avec un timide sourire et il m'effleure la main. Personne n'a dû le remarquer, pas même lui. Je m'assois à table devant les regards courroucés de mes amies. J'ai disparu alors qu'elles m'attendaient cet après midi pour…

Ah, je sais maintenant pourquoi tout aujourd'hui j'ai eu la sensation furtive que quelque chose m'échappait. Le cours de physique, je devais leur parler de mes cours de physique. Bon ben on fera ça ce soir, après tout, il est facilement concevable de faire ça dans le dortoir. Je m'excuse auprès d'elles, elles me pardonnent. J'ai l'impression qu'elles me pardonneraient tout. Je les aime fort, pourtant on se connaît de puis à peine une semaine.

Tout ça me rappelle bêtement que j'ai besoin d'envoyer Hadès chercher un truc très spécial chez tante Gildas. Ma valise de voyage pour mon PC et mon téléphone. Elle a dû les enchanter, ou le faire faire par ma cousine. Je dois aussi aller m'occuper de Lucifer. Je le délaisse ces derniers temps. Il boude sûrement. J'expédie mon repas pour me consacrer à mes bêtes, et à ma lettre.

Le professeur Black passe le long de notre table et me glisse de me rendre dans son bureau après mon repas. La moitié des filles qui entendent sa requête subissent les affres de la gravité en allongeant leur mâchoire de quelques centimètres. J'accepte et le suis. Je n'ai plus faim. Harry regarde d'un œil noir cette fille qui ose suivre son parrain. Je l'ignore superbement.

Un rendez vous avec le professeur Black un samedi soir, ça va en faire jaser plus d'une. Seul Harry Potter est apprécié le week-end dans son bureau semble t il. Potter et maintenant moi. Il me fait entrer dans cette pièce que je connais déjà et ouvre une petite porte dérobée. Je reste pétrifiée quand il dévoile qui ce cache derrière la porte. Là devant moi avec un sourire terriblement charmeur, quelqu'un que je connais dans ma vraie vie mais qui ne doit sûrement pas être le même ici.

Il me prends dans ses bras et me souris. Il me parle, je n'écoute pas ce qu'il dit, je suis en train d'essayer de fouiller dans la partie personnage de mon cerveau pour savoir qui c'est. Il est aussi grand que dans mes souvenirs. Un échalas de un mètre quatre vingt dix huit, fin mais pas maigre, un danseur exceptionnel, une voix de crooner qui m'avait faite craquer à l'époque, brun les cheveux courts qui couvraient son front et des yeux foncés malicieux.

Je ne me souviens plus comment il s'appelle. Le professeur dit quelque chose que je n'entends pas plus que ce que dit ma connaissance. Stupéfaite je m'assois dans un des gros fauteuils, et reste les yeux dans le vague, sans voix. Inquiet, il me parle encore.

- Ca va aller, ma douce. Dit il. Tant que tu es ici, tu n'as aucun souci à te faire.

Je n'ai toujours pas compris de quoi il parle lorsque Lyn vient me chercher. Je suis enfermée dans un mutisme obstiné. Je le vois quitter le bureau et le château, tous ceux qui sont dans les couloirs le regardent partir et me regardent ensuite, l'expression vide et anormalement muette. Le lendemain à mon réveil, je ne sais pas pourquoi j'ai les yeux gonflés et la bouche pâteuse j'ignore aussi pourquoi Hadès frappe au carreau aussi frénétiquement avec une enveloppe rouge carmin à la patte.

J'ouvre la fenêtre et laisse l'oiseau entrer. Mon intuition me dit que je ne vais pas du tout aimer ce que contient cette missive. Et je déteste quand mon instinct a raison.

A suivre


Les RAR

To Paradise : Merci, mais pour Mc Nair je ne peux rien faire, désolée.

To Naera : Voilà le suite. J'espère te revoir au prochain.

To Gabrielle : Merci, Sasha n'a pas fini de t'étonner.

To Lisandra : Garde le, tu va en avoir besoin.

To Juliette : Originale, je sais pas parce que Angy Demon a fait un peu la même chose et c'est elle qui nous a tous lancé le défi de faire pareil. Mais merci pour tes compliments.

Si vous ne comprenez pas certains termes n'hésitez pas à me demander des explications.

A plus pour le prochain chapitre ?