Chapitre 7 : Joyeux halloween Sasha


Le réseau fonctionne. Il est ouvert depuis quelques jours et déjà plus de 50 connectés se sont inscrits. Ce soir c'est le banquet d'Halloween. Il n'y a pas grand-chose à dire de plus sur le sujet, sauf que cela tombe un samedi cette année. On a donc pu faire une grasse matinée. Depuis un quart d'heure, j'attends sur la terrasse des trois balais à Hogsmeade. Impossible de contenir mon agitation.

J'ai donné rendez vous à Harry mais pas pour ce à quoi vous pensez. En fait, il est la personne la plus proche de Sirius. Et j'ai la ferme intention de savoir si oui ou non, notre professeur de Charmes est gay. Bref, il fait froid, il bruine, j'ai le bout du nez gelé et le Seigneur Potter a dix minutes de retard. Il va m'entendre, je vous le jure.

Lisa et Lyn ont catégoriquement refusé de m'accompagner, elles ont un rendez vous aussi. Padma a réussi à inviter Ron, et Mandy n'est pas de sortie. Un devoir de potions à terminer selon elle. Je sais qu'elle va aller à la salle réseau. Elle y passe tous ses moments de libres. Quoique en y réfléchissant bien, elle pourrait parfaitement terminer son devoir de potion en ligne, avec son nouvel ami. Steel sight est un gars de septième année, il refuse d'en dire plus mis à part qu'il est à Serpentard et que les filles disent qu'il est joli garçon. Cette expression me fait froid dans le dos.

Bref le réseau n'est pas étendu mais une chose est sure, chaque jour de nouveaux connectés s'inscrivent au Magic HogNet. Me voilà à parler comme un vendeur maintenant, Potter magne toi parce que le froid me fait délirer.

- Alors Bellefont, on a perdu son cavalier ? Me demande Pansy « la peste » Parkinson.

- On a retrouvé ton cerveau ? Je lui réponds du tac au tac, déclanchant l'hilarité masquée des spectateurs de notre joute verbale. Franchement, c'est très courtois de te l'avoir rendu.

- Bellefont, tu lui fous la paix deux minutes où je te colle des points en moins ! Draco a l'air furieux.

- Tiens, le Prince des Serpentard en personne descend de son fidèle destrier pour sauver l'honneur de sa damoiselle. Je prends l'air le plus blasé que je sais composer. Sincèrement, vous êtes pathétiques à pleurer. Pansy dis lui une bonne fois pour toute qu'il ne te fais pas craquer mais que tu adore le pouvoir qu'il reflète. Quant à toi, Malfoy, fais moi plaisir et avoue lui que pour toi elle est aussi sexy qu'un teckel à poils durs et que tu crèves d'envie de sauter sur tout ce qui n'est pas elle. Le monde s'en portera mieux et Zabini aussi.

Sur ce, je me détourne d'eux et regarde ma montre. Potter a trente cinq minutes et douze secondes de retard. Il est mort. Je vais le démonter la prochaine fois que je le vois. Folle de rage, j'entre dans la première boutique que je trouve et percute un flot de robes foncées. Je lève la tête et … ferme les yeux. Un typhon de colère semble surgir du regard noir perçant de notre professeur de potions préféré.

- Miss De Bellefont. Vos dix huit automnes vous auraient ils fait perdre la vue, ou peut être que votre impertinence vous a poussée à vous jeter délibérément sur moi dans le but affiché de me contrarier ?

- Je vous présente mes excuses professeur Snape, dis je la tête basse, je n'avais pas vu que quelqu'un était devant moi.

- Il est à votre avantage que nous soyons hors de l'école. Il ferme son livre dans un claquement sourd. Sans cela, je me serais vu contraint de vous retirer quelques points pour votre inattention et votre audace. Puis je savoir quelle urgence vous a poussée à entrer dans cette boutique au mépris de la sécurité des quelques clients venus ici ?

- Je cherche une édition rare du traité d'Armentsfeld sur les propriétés de l'écaille de dragon dans les potions de soin et de puissance.

- Une édition telle que celle-ci ? Demande t il en me tendant le livre qu'il a dans les mains.

- Oui professeur. Je crois qu'il serait judicieux d'étudier ce volume avant de traiter la potion d'immuabilité et celle de nuit sans sommeil. Je pense pouvoir utiliser un ingrédient de substitution moins onéreux et plus accessible en cas d'urgence.

- Intéressante théorie que la votre. Dit il en plissant les yeux. Mais que croyez vous avoir découvert que les experts ne sachent pas déjà ?

- Et bien, je crois savoir que la teinture mère de l'orchidée papillon contient une molécule très proche de la structure de celle des écailles du vert gallois. Combinée à une variété de scarabée plutôt commune, les effets sont assez proches. Bien sûr ce n'est qu'une théorie. Professeur, souhaitez vous acheter ce volume ou puis je en disposer ?

- Je souhaite effectivement acheter ce volume. Dit il. Malheureusement, c'est là le seul exemplaire disponible, comme vous le disiez cette édition est très rare. Bonne fin de journée Miss de Bellefont.

Il paye son livre sous mon regard à la fois sidéré et rageur. Je l'insulte mentalement pendant qu'il me sert en sortant son si célèbre rictus narquois. Je sors peu après et tombe sur Noble Griffy en personne. Il tombe bien, vu la colère que j'ai accumulée. Première chose, je vérifie sournoisement que la rue est pleine d'étudiants qui flânent et comme c'est le cas je m'avance vers lui, telle une furie.

- HARRY JAMES POTTER !!!! Et je lui assène une gifle magistrale, tout en hurlant sur lui comme une perdue. Soixante douze minutes et cinquante cinq secondes de retard ! Ai-je l'air d'une de tes fans énamourées ?

Tous les étudiants présents se délectent de la scène, et intérieurement moi aussi. Les Serpentard de la cour Malfoy commentent et je gage que Draco saura tout d'ici à ce soir.

- Non mais ça va pas ? Dit il la joue cramoisie et les lunettes de travers.

- T'as une case en moins Bellefont. Assura à son tour Ron avant de se mordre les lèvres devant ma fureur.

- Weasley ? On peut se tutoyer ? Ta gueule ! Je dis tout ça d'un ton sec, cinglant, et en français ; pendant qu'il hoche la tête.

- Sasha ! Contre Harry, en colère.

- Ecoute, dis je en l'empêchant de parler d'un geste, je t'ai attendu plus d'une heure, j'ai dû rembarrer miss teckel et prince Narcisse et j'ai eu le malheur de rencontrer l'ange des ténèbres en la personne de Snape. T'es gentil mais tu viens pas me donner des conseils sur la correction et la politesse. Salut Potter.

Et je m'en vais, digne et hautaine, tout en sachant que le pauvre Harry ne doit rien comprendre à ce qu'il se passe. C'est moi qui lui ai donné rendez vous avant de le plaquer lamentablement. J'attends de passer la porte de chez « Farces pour sorciers facétieux » pour exploser de rire. La boutique ne paye pas de mine et je sais que le nom devrait me parler mais je n'arrive pas à savoir ce qu'il représente. Appuyée à un tonneau contenant des bonbons non identifiés, j'essaye de reprendre mon souffle sans vraiment y parvenir. Les larmes aux yeux et assise sur le parquet, je ris sans pouvoir m'arrêter.

- Ca va ? Me demande une voix douce et passablement inquiète.

- Je crois oui. Je prends la main blanche et large et me relève. Merci.

- Il n'y a pas de quoi. Sa voix semble sourire.

- Des mains larges, douces et la peau fine. Quelques callosités sur les monts. Des mains de … Batteur. Je lève la tête tandis qu'il retire sa main, il est « woaw ».

- Précisément. Dit il en souriant. Qui êtes vous, miss Trelawney ?

- Sasha Annabelle de Bellefont, a qui ai-je l'honneur ?

- Fred Weasley. Et lui là bas c'est Georges. Dit il en indiquant son frère.

- Enchantée, je ne voudrais pas paraître discourtoise mais j'ai, comment dire, je ne peux pas rester. Merci encore et à bientôt peut être. Dis je sortant précipitamment.

J'ai vu Potter et compagnie se diriger vers la boutique. Je veux éviter la confrontation chez les jumeaux. Autant garder cet atout séduction au cas où. Il est quand même mignon Fred, les cheveux longs à peine bouclés et les oreilles ornées de … choses indescriptibles.

- Tiens, furie deux le retour. Lâche Ron d'un air rageur en me croisant sur le palier.

Il me bouscule en entrant pendant que je remets mon capuchon. Fred me regarde partir, je sens son regard sur moi. Je suis quasiment sûre qu'il a l'air niais des garçons persuadés d'avoir trouvé le grand amour, et qu'il est appuyé au chambranle de la porte de sa boutique.

Une scène digne de Barbara Cartland. Mon dieu que c'est pathétique. Deux fois valent mieux qu'une je rentre encore dans quelqu'un, tant je suis perdue dans mes pensées. Je respire un grand coup et décide d'affronter le regard courroucé du professeur Snape à qui ne manqueront pas d'appartenir les vêtements noirs qui me chatouillaient le visage il y a deux secondes.

- Habituellement, mes fans se précipitent en hurlant mon nom. Tout va comme vous le voulez Miss Bellefont ?

- Hum, oui professeur Lynch. Je vous remercie.

- Puisque vous semblez seule et que je le suis aussi, voudriez vous m'accompagner à la boutique de Quidditch, j'ai un nécessaire pour balais à acheter. Ensuite nous irons prendre un café. Je souhaiterai m'entretenir avec vous à propos des cours de vol.

- Bien entendu professeur.

Nous sommes attablés dans un petit salon de thé déserté par les élèves. C'est un endroit coquet et très cosy. Le thé est fabuleux et Aidan a l'air à la fois emprunté et timide. C'est marrant pour une star du Quidditch international.

- Miss de Bellefont, pourquoi une telle résistance à suivre des cours de vol ?

- Je… J'ai le vertige sur une échelle de corde, alors voler.

- J'ai un vertige qui m'interdit de monter sur une chaise, ça ne m'a pas empêché de faire une carrière internationale. Quelle est la vraie raison ?

- Je ne sais pas. Je suis bien moins sûre de moi qu'il n'y parait, ici. Je ne me sens pas vraiment chez moi.

- Avec le deuil qui vous touche c'est logique que vous vous sentiiez perdue. Et j'ai entendu que cela affectait aussi vos résultats scolaires.

Prends ça en pleine figure ! Encore un professeur qui va se prendre pour un psychomage.

- Excusez moi professeur, dis je brusquement, je viens de me rappeler que j'ai rendez vous avec mes amies.

Je quitte le salon de thé en courant, sans voir derrière moi que la silhouette que je viens de croiser est en fait mon directeur de maison. Je rentre en courant et en pleurant vers le château et ne m'arrête que sur mon lit. Effondrée je me rends compte que plus je passe du temps dans cet univers, plus je m'en imprègne. Psychomage ??? D'où vient ce mot ? Quand je déprime, je vais faire un tour en roller. C'est ça, le roller ! Je me relève d'un bond, me change pour mettre un pantalon de sport et chausse mes patins. Je mets mes protections et prends mon sac à dos.

Je m'élance vers les couloirs du château, il n'y a personne à cette heure à par quelques premières et deuxièmes années. Je m'élance à toute vitesse et descends quelques rampes pour être interceptée par le professeur Lupin. Cette fichue journée ne finira t elle donc jamais ?

- C'est dangereux d'utiliser de tels engins dans les couloirs de ce château, Miss. Vous pourriez blesser quelqu'un.

- Je suis désolée, professeur. Je les range immédiatement. Dis-je en me baissant pour défaire mes rollers.

- Je ne vous demande rien de tel, mais peut être devriez vous exercer votre talent de patineuse à l'extérieur ?

- Bien professeur. J'y vais.

- Puis je vous accompagner ? Demande t il sur un ton presque paternel.

- Je crains n'être pas de bonne compagnie, mais si vous y tenez.

- Vous changez, Sasha. Dit il. Vous devenez de plus en plus des nôtres. On voit cela quand on connaît votre condition.

- Que voulez vous dire ? Dis je intriguée.

- Vous parlez comme nous, vous agissez comme si vous étiez née parmi nous. Savez vous pourquoi ?

- Je l'ignore. Et je n'aime pas du tout ça. Qu'est ce qu'il ce passe professeur ? Pourquoi ne n'arrive plus à me souvenir de ma vie d'avant ? J'éclate une fois de plus en sanglots. Je ne sens comme enfermée dans un jeu de rôle dont je ne sortirai jamais.

- Vous devriez parler au professeur Dumbledore. M'assure t il. Il a peut être une idée …

- Je ne sais pas. J'ai tellement peur d'apprendre encore une fois une mauvaise nouvelle, et peur surtout de ne pas être capable de l'assumer.

- Allez le voir, vous ne pouvez pas rester enfermée dans votre désespoir.

Je ne dis plus rien, laissant les larmes couler. Il m'accompagne chez le directeur. Le vieux bonhomme m'attend. Nous discutons puis il me fait une proposition intéressante. Madame Pomfresh connaît une potion qui permet de dormir éveillé. Un peu comme sous hypnose. Il pourra savoir ce qui se passe dans mon esprit. Peut être est ce là la solution.

Je viens de me réveiller et Lyn est à mes côtés. Lisa est là aussi. Je leur souris et me lève. Pour tout le monde, c'est un contre coup des nouvelles de septembre, Dumbledore m'a assuré un peu plus tôt que j'aurai ses conclusions par écrit ou par le professeur Black. De fait, il est là aussi. Il me sourit pour s'assurer que je vais bien. Je fais un signe de tête et sors avec mes deux amies. Dehors, Padma m'attend avec Ron, Harry et Hermione. Tiens, y aurait il quelque chose entre ces deux là ?

Ron et Harry s'excusent, l'un pour sa phrase un peu dure et l'autre pour avoir négligé notre rendez vous sans véritable excuse. Je m'excuse aussi et nous allons tous dîner. La salle est richement décorée, de potirons et de lampions. Le repas est copieux et tout le monde est gentil avec moi. Harry surtout bizarrement. Pourquoi est il si gentil ? Quelques regards échangés avec son parrain en disent long à ceux qui savent les décrypter. Visiblement, je ne suis pas de ceux là.

A la fin du repas, le directeur annonce le traditionnel Yule Bal. Le grand bal de fin d'année rend l'atmosphère électrique. Tous quittent la salle en bavardant de leurs futures cavalières ou de leurs robes. Moi, je pars en me disant que je suis obligée d'être là. Que je n'ai pas un endroit sur terre où passer un noël convenable en famille. Alors je fuis la foule, tous ces étudiants bienheureux qui n'ont aucun soucis. Mis à part peut être Harry qui doit voir encore toute les nuits le jour où il a tué le seigneur des ténèbres.

Je rentre me coucher sans prendre garde aux quatre garçons qui cherchent à me parler. Seamus, Draco, Harry et Louis repartent avec leur question aux lèvres. Je me fous de savoir ce qu'ils veulent, ce n'est pas le soir où il faut me demander quoi que ce soit. Sauf que, pas de chance, Louis est mon préfet, alors il s'entête et me suit dans la salle commune.

- Sasha, tu vas t'arrêter deux secondes et m'écouter, ok ?

- Qu'est ce que tu veux ?

- Hey ! Doucement, ma belle. Le professeur Black veut te voir dans son bureau tout de suite. C'est pas la peine d'être agressive.

- Désolée, Louis. Je suis un peu tendue en ce moment. Tu veux bien m'y accompagner ?

- Heu … Ouais, je veux bien.

Gentiment, et sans un mot, il m'accompagne vers le bureau de notre directeur et me demande si je veux qu'il reste avec moi ou qu'il m'attende. Je le remercie et lui signifie qu'il peut faire à son choix. Je serai ravie de le voir à m'attendre en sortant. Il sourit et s'appuie au mur, les mains dans les poches. Je frappe. Le directeur m'ouvre et m'invite à entrer tout en jetant un coup d'œil malicieux à Louis.

- Le professeur Dumbledore a trouvé quelque chose. Dit il en fermant la porte et en me faisant signe de m'asseoir. Je vais vous le dire de but en blanc, quitte à vous blesser, de manière à ce que vous ayez toutes les informations et que vous puissiez vous faire à l'idée.

- Professeur, je ne suis pas sûre de pouvoir encaisser la nouvelle ce soir.

- Vous perdez le lien qui vous unissait à votre ancienne vie.

- Quoi ? Je crie en m'agrippant au dossier de la chaise sur laquelle j'ai refusé de m'asseoir.

- Votre ancienne vie vous échappe au point de briser petit à petit le lien qui vous laissait la possibilité de pouvoir rentrer.

- En clair, professeur, je dois dire adieu à ma vie ? A mes amis, ma famille et tout ce que j'ai construit ?

- En quelque sorte. Dit il.

- Je … Comment ça en quelque sorte ?

- Votre ancienne vie existera toujours telle que vous l'avez laissée.

- Je ne comprends pas. Dis je e m'effondrant sur la chaise.

- En venant ici à travers vos rêves, vous avez créé votre personna magique. Il s'accoupit devant moi et pose une main sur les miennes. C'est vous même qui avez émis cette théorie.

- Je sais ça. Vous êtes en train de m'expliquer que cette personna est en train de devenir une personne ? Que le personnage que j'ai formé devient quelqu'un ?

- Oui, précisément. Assure t il en se relevant.

- Donc il y a deux Sasha, totalement distinctes, dans deux mondes différents et vivant deux vies sans aucune incidence l'une sur l'autre ? Seigneur !

- Donc, reprends je, je ne suis plus que Sasha Annabelle de Bellefont ? Le reste n'est plus à moi et n'a pas été modifié ?

- Je vois que vous avez saisi le principe de base. Dit il en souriant. Et que vous le prenez plutôt bien.

- Professeur, je vous remercie pour cette grande nouvelle. Dis je le visage éclairé de joie en me levant. Tant que la famille de Sasha est restée une famille unie, le reste importe peu. Puis je retourner dans ma salle commune ?

- Passez une bonne nuit, Miss de Bellefont. Je suis fier de vous compter dans ma maison. Cependant, il vous faudra poursuivre vos efforts pour vous adapter à notre magie. Vos résultats ne sont pas encore ceux que je suis en droit d'attendre d'une Serdaigle.

- Merci professeur Black. Lui dis je avec un grand sourire. Puis je vous poser encore une question ?

- Je vous écoute.

- Concernant les souvenirs et expériences de Sasha ? Je vais tout oublier ?

- Vous oublierez son passé, sa famille et tout ce qui n'a pas trait à votre arrivée ici. Son expérience et ses connaissances sont ce que vous êtes. Vous les conservez, ils vous appartiennent autant qu'à elle. Bonne nuit Miss de Bellefont.

- Bonne nuit professeur.

Je sors de son bureau avec un large sourire aux lèvres. Louis m'attend adossé au mur, une main dans la poche et l'autre tenant un livre de poche que je n'avais remarqué. Il ne m'a pas entendu sortir, toujours plongé dans sa lecture, et je le vois remettre ses lunettes en place. De toutes petites lunettes qu'il porte seulement en cours ou à la bibliothèque.

Il n'est pas très beau mais ce simple geste le rend quelque chose comme sexy. Cela dit en ce moment je trouve tout le monde sexy. Va falloir que je surveille cette légère tendance nympho maniaque moi. Bref, Louis est là, pas très beau mais attirant quand même, avec un bouquin dans les mains, à m'attendre.

- Excusez moi jeune homme, mais que faites vous dans les couloirs à une heure pareille ?

- J'attends une élève de ma mai… Il lève enfin la tête de son livre et se rend compte que c'est moi qui imite la voix de Trelawney. Sasha ! T'as fini tes âneries oui ?

- Avoue que j'imite très mal la prof de divination. Lui dis je en lui prenant le livre des mains.

- Ouais, mais vu que j'avais la tête plongée dans un livre, ta mauvaise imitation paraissait convaincante. Dit il en reprenant le chemin de notre salle commune.

- Gougeât ! Dis je en français.

- Sasha t'as un petit ami en France ?

- Pardon ? Je le regarde interdite et m'arrête au milieu du couloir.

- Je voulais savoir si quelqu'un t'attend en France. Répète Louis.

- Ben, non. Pourquoi cette question? Dis je intriguée.

- Parce que tu n'as personne ici, et que la majorité des filles de Hogwarts ont déjà eu au moins un petit ami depuis le début de l'année. Murmure t il en repartant vers notre tableau.

- Carmichael écoute, dis je, ce que je fais de mes affaires de cœur ne regarde personne.

- C'est vrai que t'as des vues sur Potter, Malfoy et Finnigan ? Insiste t il.

- T'es malade ? J'explose de rire. Potter, Malfoy et Finnigan ? C'est absurde.

- Pourquoi, tu passes ton temps à les asticoter sans arrêt. Dit il.

- Ecoute Carmichael, que j'aie ou non craqué pour tel ou tel garçon ne te regarde pas vraiment. Nous ne sommes pas ensemble que je sache. Lui dis je d'un ton sérieux. Et non, Potter, Malfoy et Finnigan ne m'intéressent pas plus que ça.

Il sourit, comme s'il était soulagé par mon affirmation. Je lui souris également sans comprendre ce qui peut bien germer dans sa petite tête. Brusquement, il tourne sur la droite alors que le chemin de notre salle commune oblique à gauche, j'en suis sûre. Il me tire par la main et m'entraîne vers la tour d'astronomie. Arrivé en haut il me pousse contre la grande margelle de pierre.

- Par Merlin, qu'est ce qui te prend ? Je lui pose la question les yeux exorbités de frayeur.

- Disons que je veux vérifier tes dires.

- Attends un peu ! T'es malade ? C'est quoi ton intention au juste ? Dis je en sortant ma baguette de son étui sur le côté de mon t shirt. Ne m'approche pas !

- J'ai pas spécialement l'intention de te toucher Sasha. Dit il d'une voix douce. Regarde.

Il tend le doigt vers le parc. J'y vois trois couples. Je comprends où il veut en venir, ce petit serpent vicieux, je vois Draco et Millicent, Harry et Hermione et enfin Seamus et Dean main dans la main, en train de rêvasser ou de s'embrasser. Il cherche à tester ma jalousie éventuelle. Attendez une minute, j'ai bien vu Seamus et Dean ? Ca c'est un scoop !

- Depuis quand tu sais tout ça ? Je demande ça sur un ton très suspicieux.

- Environ deux semaines. Dit il. Les couloirs parlent, Sasha. Surtout à ton propos.

- Et que disent ils, Louis ?

- Que tu es étrange, que tu ne veux pas te mêler à nous. Que tu te prends pour bien plus que tu n'es et que l'obsession qu'ont les Malfoy pour les sangs purs n'est rien comparée à la tienne.

- Vraiment ? Dis je déçue, accoudée à la margelle. Ils disent tout ça ? Et que disent ils d'autre ?

- Ils parlent de ta magie qui n'est pas la notre, j'ai entendu dire que Granger faisait des recherches pour savoir ce que tu es. Cette fille est terrifiante, elle est persuadée que tu es une sorte d'aberration magique non répertoriée et très ancienne. Qui es tu vraiment Sasha ?

- Je n'ai pas le droit de te le dire. Dis je en le regardant s'accouder dos au vide et plonger ses yeux dans les miens.

- Intéressantes nuances que celles de tes yeux. Dit il en réduisant la distance entre nos deux visages. Tout ce que je vois est intéressant, si on y réfléchit bien.

- Ecoute Louis, je ne veux p…

Je ferme les yeux. Il m'embrasse doucement. Juste ses lèvres qui touchent les miennes et une explosion de sensations oubliées qui s'insinuent en moi. C'est ça qu'on ressent lors d'un premier baiser ? C'est … indescriptible. On se sépare après ce baiser long de deux secondes tout au plus.

- Louis… Je ne … Enfin, non.

- Ecoute, je suis désolé, je n'aurais pas dû. Dit il avant de s'enfuir.

Ca alors, il m'embrasse et s'enfuit juste après sans explication. Et c'est moi qui suis bizarre. Je glisse le long du muret et souris bêtement en touchant mes lèvres. Me voilà à soupirer comme une ado amoureuse. Ah non ! Merlin protégez moi. Je ne veux pas être amoureuse. Je retourne dans le dortoir des filles de septième année, le sourire toujours vissé aux lèvres. Je m'allonge sur mon lit en soupirant et mes amies me sautent dessus pour avoir des explications.

A suivre ...


Les RAR

To Paradise : si t'es toujours prête ... on s'envoie le chapitre 8 ????

To Snape Black Rose : la voilà ! toute belle toute chaude la suite !!!

To Juliette : et à celle là tu t'y attendais ???? lol

To Alisa : tiens te voilà toi !!! alors ça te plait toujours ?

To Ivrian : merci, merci !!!

Et donc personne ne sais ce que sirius a offert à sasha, si vous avez des questions....

Bises à tous et à toutes... et je vous vois au chapitre 8 !