Chapitre 9 : Sasha joue, et perd…


Il y a des jours comme ça où la couette est si chaude et les rêves si doux que jamais on ne voudrait se lever. Il y a des jours où il fait bon rester à flâner dans son lit bien douillet.

- Debout fainéante. Beugle Padma en tirant sur les couvertures.

- Mais heu ! Ca va pas la tête ? Dis je agacée.

- Debout, il est l'heure d'aller en cours marmotte. Ajoute Mandy.

- Comment ça en cours, dis je en sautant du lit alarmée.

- Sasha, nous sommes lundi. Me dit Lyn. Et nous commençons par le cours groupé de charmes et de défense. Premier cours avec nos deux meilleurs profs.

- Mais il est à peine… Dis je regardant mon réveil. Sept heures et demie ?

- Eh oui ! Me lance Lisa en m'apportant mes vêtements.

Je me change en vitesse pendant que mes amies préparent mon sac ou me fourrent un sandwich au beurre de cacao dans la bouche. Quinze minutes plus tard, nous sortons en courant de notre tour pour nous diriger vers la grande salle, spécialement aménagée pour le cours. Il s'agit sorte de séance de travaux pratiques où nous combinons les charmes et sortilèges, les techniques de défense contre les forces du mal et l'art du combat. La salle est anormalement sombre, et nous sommes regroupés devant la grande double porte pour quatre heures de cours et d'exercices.

Les professeurs nous attendent en robes de duel et nous avons été autorisés à porter nos vêtement moldus les plus pratiques ou nos tenues de Quidditch pour être à l'aise. Le ton est donné, nous ne sommes pas là pour jouer. D'entrée de jeu les professeurs nous divisent en deux groupes et nous expliquent ce que nous allons devoir faire. Par la même occasion, Lyn me précise que ce cours a été créé par le ministère pour faire suite à l'inaptitude des élèves les plus âgés au combat. En fait, il s'agissait d'officialiser au sein de l'école l'existence de l'AD.

Les maisons ont été coupées en deux par nos professeurs et je fais partie de l'équipe des noirs, encadrée par le professeur Black. Je ne sais pas qui en fait partie, on ne voit rien et j'ai pas écouté, une fois de plus. Le but est simple, nous devons éliminer les autres - et nous défendre – en les touchant plusieurs fois de nos sorts. Facile, on se croirait presque dans une partie de paint-ball ou de laser quest.

Nous endossons des sortes de chasubles magiques qui se marquent d'un chien noir quand nous sommes touchés. A la troisième fois le chien aboie et on est éliminé. Pour décompter les points, chaque chasuble sera examiné et identifiera les sorts qui l'on touché, puis nos baguettes seront inspectées. Pas d'impardonnables dans cet exercice, le directeur des Serdaigle a été formel. Il nous laisse maintenant établir notre stratégie de combat pendant un quart d'heure.

- Peut on utiliser des moyens non conventionnels pour combattre, professeur ? Demande une voix que je ne parviens pas à identifier.

- Quel est le sens de votre question ? Répond Sirius.

- Je pense que mon camarade souhaite utiliser dans cet exercice des moyens qui seraient qualifiés d'illégaux par le règlement de l'école. Dit Lyn, qui m'agace à toujours tout piger avant les autres.

- Et bien, je suppose que cet exercice a pour but de vous montrer comment vous défendre en toutes circonstances, donc vous pouvez utiliser tout ce qui est à votre disposition si on excepte la magie noire. Nous dit le professeur d'un ton complice.

- Génial, dis je, y a-t-il quelqu'un de doué pour les sorts de réplication ?

- Yep, entend je à côté de moi, c'est pour quoi faire ?

- Dupliquer des longues oreilles des frères Weasley pour en faire des communicateurs. Il m'en faudrait quarante cinq. Dis je, comme si posséder ce genre d'objet était naturel.

Murmures d'approbation dans l'assemblée qui couvrent la formule de mon camarade. Je sais, je suis un génie d'avoir pensé à ça. Maintenant il nous faudrait une carte de la salle, qui ne doit pas être dans le noir pour rien. Une carte comme celle des Marauders serait la bienvenue.

- Quelqu'un a-t-il un rat comme familier ? Entends je Potter demander. Lui je l'ai reconnu c'est déjà ça.

- Moi. S'exclament au moins trois élèves.

- Bien. Envoyez les repérer les lieux, il nous faut un plan de la salle, pour éviter d'être surpris. Je lirai leurs souvenirs et aiderai à les transcrire sur une carte, dis je.

- Ok, parfait Bellefont, dit Potter qui m'a également identifiée.

- Que les pratiquants de Quidditch

- Que les pratiquants de Quidditch s'approchent de la lumière de ma baguette. Dit Draco avant de murmurer la formule consacrée à la lumière. Vous serez éclaireurs.

Et ainsi de suite pendant de courtes minutes. Pendant ce temps, je suis assise par terre et appelle les rats à moi afin de voir ce qu'ils voient. Je raconte les images qu'ils projettent à mes camardes chargés de faire la carte du lieu. Je suis épuisée, et les rats ne sont que quatre. Pendant ce temps, Draco et Lyn ont constitué quatre groupes. Cinq éclaireurs, cinq chargés de communication, dix soigneurs et trente combattants purs. Tous les groupes sont basés sur les compétences de chacun.

Seuls les éclaireurs, dont je fais partie, les chargés de communications et les chefs des combattants ont un « longues oreilles » qui permet aussi de parler. Une fois la carte terminée, nous établissons une stratégie d'approche. Les « coms » se postent à divers endroits stratégiques avec deux soigneurs, chaque éclaireur part avec une carte et les trois chefs de combat préparent leurs groupes à attaquer en masse à travers les obstacles placés dans la salle. Les « coms » et les soigneurs sont en hauteur.

Le professeur Black nous avertit qu'il ne nous reste qu'une minute avant le début de l'exercice. Nous démarrons donc au moment où nous entendons le cri d'un hibou ou d'une chouette. Ma carte en main et accompagnée d'un rat prêté par je ne sais pas qui, j'avance lentement. Je crois entendre un bruit sur ma droite et m'arrête, méfiante. Les communicateurs sont obstinément silencieux, le noir est complet et le silence pesant.

Le rat s'enfuit en couinant. Je m'assois en tailleur pour savoir qui l'a poussé à fuir. Derrière un masquage subtil, je reconnais le parfum à la mûre de Hermione et celui plus piquant de Millicent. Ce qui est dommage, c'est que je ne m'attendais pas à une telle collaboration. Je me prépare à l'attaque en serrant ma baguette, prête à tout tenter pour éviter l'attaque de deux chipies vengeresses, mais pas assez vite, visiblement. Elles me lancent deux sorts conjoints qui me figent et je sombre alors dans une sorte d'inconscience.

Le département des mystères, il fait froid, les sorts fusent et j'entends des hurlements de gosses. Je cours, empêtrée dans cette robe de sorcière qui n'est pas du tout pratique. Les cris se rapprochent et je vois un homme et une femme s'affronter, des gosses autour et de nombreux Aurors, je crois. Il y a beaucoup de blessés. L'affrontement tourne au désavantage du sorcier, je m'approche en courant. Ils sont dangereusement près du voile, foutues colonnes ! Ils n'ont pas conscience que c'est extrêmement dangereux ?

Il recule encore, je contourne l'objet et la femme, il va passer le voile. Le combat est furieux, ils s'affrontent avec rage. Elle l'accule plus encore, je m'interpose et le pousse hors des arcades. Il tombe, et sous la force de l'impact je glisse derrière le voile, c'est fini.

Il fait froid, j'ai froid. Je sens le souffle chaud de la vie me quitter peut à peu, une existence plus froide et moins humaine prenant sa place. Il n'y a rien ici, rien ni personne. Peu à peu, j'entends des voix, des cris, mais je ne vois toujours pas. Je m'approche du voile, je sens son velouté sous mes doigts mais je ne peux pas le repousser, je ne sais rien faire d'autre que hurler. Hurler à me casser les cordes vocales, je veux sortir.

S'il vous plaît ; quelqu'un, quelque chose, secourez moi !

Et puis soudain ce souffle d'air frais, une odeur d'humanité entre dans cet univers de vide et d'absence. Je tends le bras avec toute la ferveur de mon désespoir et sens une main. J'attrape et m'agrippe, ma force est décuplée par l'énergie du désespoir. Je sens des doigts fermes et costauds tirer, j'ai mal tellement ils serrent et tirent. Et eux ne veulent pas me lâcher. Ils sont tous là, les résidents, refusant de laisser vivre une autre âme alors qu'ils ne le peuvent plus.

La première chose que je ressens à nouveau, en sortant de l'arche, c'est l'air qui emplit mes poumons. J'ai mal à en crever, mourir noyée est une fin que je ne veux surtout pas connaître. Je sais maintenant pourquoi les nouveaux nés hurlent. Je tombe à terre, terrassée par la douleur.

- Ca va aller ? Demande l'homme, que je n'ai toujours pas vu, la voix pleine d'inquiétude.

- Je… Je… Oui. Parviens je à dire après quelques quintes de toux.

- Merci, dit il en me relevant, merci de m'avoir empêché de tomber.

- C'est mon devoir d'Auror, dis je, que de protéger les autres.

Puis je reste tétanisée, non seulement il est beau à en mourir, mais il a dans le regard cette douleur qui donne envie de le protéger. Il se présente et me demande mon nom. Je ne lui dis rien. Ca n'a aucune importance qu'il sache comment je m'appelle. Je touche ce visage mal rasé et pâle, si pâle et aux yeux rongés d'inquiétude et de gratitude.

Il a un regard si troublant. Je me perds dedans, cherchant qui il est, ce que je suis. Tout d'un coup ses remerciements meurent sur ses lèvres qu'il a posées sur les miennes. Il est doux et maladroit, comme si il avait oublié la chaleur d'un baiser ou comment on en donne. Je lui réponds, soulagée de me sentir humaine et de le savoir existant. Nos yeux sont rivés les uns aux autres, et ses bras entourent mon corps. Ses mains si larges contrastent avec ce corps frêle qu'on ne touche pas de peur de le casser. Elles sont calleuses, rêches. Il est vraiment maladroit, comme si il avait oublié.

En fait, il a vraiment oublié. Les détraqueurs lui ont tout pris de joyeux et de chérissable. Nous nous laissons tomber à genoux. Il n'ose pas me toucher mais son désir est palpable. Je prend ses mains dans les miennes et le guide sur mes vêtements. Doucement, il passe chaque bouton hors de son logement pour faire tomber ma robe de sorcière. Je lui enlève tous ses vêtements très vite, comme s'il pouvait changer d'avis à tout moment. Je vois ce corps amaigri, qui reprend un peu de sa superbe, ses muscles qui devaient être bien arrondis et pleins. Il a un sursaut et recule la première fois que je le touche.

Je le rassure et l'encourage à continuer. Il reprend ses caresses, ses baisers. Ceux là même qui ont remplacé le lent et laborieux déshabillage. Il se sent mal à ce que je le regarde. Il ne s'aime pas comme il est aujourd'hui. Quelque chose de cassé en lui le pousse à se fuir lui-même. Je ramasse sa cape de sorcier et le couvre avec, si ça peut le rassurer, pourquoi pas. Je ne suis pas moi-même totalement nue. Ma chemise est ouverte et ma longue jupe remontée à la taille. Seuls les endroits les plus érogènes sont dégagés de leurs enveloppes de tissu. Rien de bien sensuel ou érotique juste deux âmes torturées envieuses d'amour et de tendresse qui ne partageront même pas un regard une fois l'acte accompli.

Alors doucement, je m'assois sur lui, laissant entre nous la distance dont j'ai besoin pour le caresser, flatter cet hommage au désir passionné dont je suis honorée. Il me sourit. De mignonnes petites fossettes creusent les coins de ses lèvres. Il m'embrasse plus vivement lorsque je passe ma langue sur mes lèvres d'un air gourmand tout en le caressant.

Il m'attrape par la taille et m'assoit sur son érection, qui se fraye sans problème un passage vers mon antre si humide. Merci ma nouvelle habitude de ne plus porter autre chose que de la lingerie adaptée aux cas de ce genre. Le chemin aurait été plus dur à parcourir si je n'avais pas opté pour un string. Il a un long et rauque gémissement, je ne sais si c'est un plaisir ou un soulagement, peut être les deux. Il serre ma taille si fort que je peux à peine bouger. Soit, un long entraînement me permet depuis peu de contracter l'ensemble des muscles de ma chaude caverne sans avoir à beaucoup bouger. Il est au bord de la jouissance quand je commence mes fourbes contractions.

Il plisse les yeux et a quelques gémissements rauques. Il consent enfin à me lâcher mais en profite pour me basculer sur le dos. Maintenant, c'est moi qui suis à sa merci. Il croise mes jambes en tailleurs et pose ses deux mains près de mes épaules. Je me perds dans l'apprentissage de cette position qui m'offre de nouvelles sensations. Je suis à mon tour aux portes du plaisir ultime quand il arrête ses va et viens délicieux.

- Non ! Dis je un peu contrariée.

- Ton nom ! Exige t il, une lueur sauvage au fond des yeux.

- Féline, dis je impatiente.

- Féline, répète t il doucement en reprenant son va et vient.

Le rythme s'accélère et nos respirations déjà peu assurées deviennent frénétiques. Nos corps ne sont plus que brasiers de désir et un incendie de plaisir explose au fond de moi quand l'orgasme apparaît. Je ferme les yeux et crie son nom. Des millions d'étoiles dansent devant mes yeux. Soudain je ne ressens plus la pression de son corps sur le mien et j'ai l'impression désagréable que je viens de rêver et que le réveil est plutôt brutal.

Quand j'ouvre les yeux, les torches ont laissé place au violent soleil d'hiver qui frappe mon lit blanc depuis la fenêtre haut sur le mur. J'entends des voix qui murmurent et je cherche, désorientée, à savoir où je suis. Je reconnais l'infirmerie et m'inquiète de l'absence de mes amies. Personne n'est là. Juste cette vieille fille de Pomfrey, qui m'ausculte avec un air sévère imprimé sur le visage.

- Vous rendez vous compte, grogne t elle à son interlocuteur, que ça aurait pu être dangereux ?

- C'était le but de l'exercice Pompom, lui dit la voix de mon professeur de charmes.

- Sirius, dis je à haute voix, pour qu'il me sache réveillée.

- Je mettrai cette familiarité déplacée sur le compte de ce que vous venez de subir, Miss Bellefont. Dit il d'un ton détaché.

- Pardon professeur.

- Vous allez pouvoir sortir, Miss Bellefont. Ajoute l'infirmière. Il vaudrait mieux que vous la raccompagniez dans sa chambre, professeur.

- Bien, allons y Miss. Me dit il d'un ton sec.

Nous sortons de l'infirmerie, les couloirs sont vides. Le chemin qui mène à ma tour est silencieux. Il a l'air préoccupé, alors que je reste perdue dans le souvenir de ce rêve qui m'occupe l'esprit.

Nous passons le tableau qui barre l'entrée et il me raccompagne jusqu'à mon dortoir. J'entre et m'apprête à refermer la porte, quand il me demande :

- Vous ne faites pas entrer votre directeur ?

- Si, bien sûr. Dis je m'effaçant pour lui laisser le passage.

Je ferme la porte en lui tournant le dos. Quand je me retourne, il est tout près de moi. C'est un comportement que je ne lui connais pas. Habituellement il va droit au but quitte à entrer dans un mur. Il est du genre à les abattre plus qu'à les contourner. Je recule mais cette maudite porte me bloque vite le passage. Ses yeux brillent étrangement. Je me sens beaucoup moins rassurée tout à coup.

- Miss Bellefont. Dit il d'une voix traînante.

- Oui, professeur ?

- Evitez de projeter vos souvenir à ma mémoire en plein exercice, dit il toujours avec la même voix, c'est très agréable certes, mais déstabilisant.

- Pardonnez moi professeur, mais j'ignore totalement de quoi vous parlez. Dis je, en le fixant dans les yeux.

- Certainement, et moi j'ai des hallucinations dans ce cas. Dit il d'un ton froid. Je vous encourage à rejoindre le cours puisque vous semblez aller mieux, il reste encore deux heures avant la fin de l'exercice.

- Bien professeur. Dis je la tête basse.

Plus tard, je résume brièvement ma mésaventure à mes camarades de travaux pratiques. La majorité d'entre eux approuve l'attitude de Millicent et Hermione, l'autre partie pense que ce problème ne regarde que moi et qu'il est bas de vouloir saboter un exercice pour si peu. Venant de Bulstrode ça ne m'étonne pas mais de la part de Granger, c'est différent. Saboter un cours pour une basse vengeance, ce n'est pas le genre de la demoiselle.

La deuxième partie du cours consiste à écouter le bilan de nos professeurs et à corriger certaines erreurs. Notre tactique est très militaire et le professeur Black demande si parmi nous certains envisagent d'embrasser une carrière d'Aurors. A ma grande surprise, il n'y a que moi et Malfoy qui ne nous manifestons pas. Mais je doute que ce soit pour les mêmes raisons. Personnellement, je n'envisage rien pour mon avenir, il a peu de temps encore, je ne savais même pas que je resterai ici.

La sonnerie libératrice retentit enfin et je sors presque en courant. J'ai deux idiotes à rattraper.

- Bulstrode, Granger ! Je crois qu'on a à parler toutes les trois.

- J'ai rien à te dire Bellefont ! Disent elles en un cœur parfait.

- Hé bien, vous êtes au moins d'accord sur une chose autre que le simple fait de me mettre à terre. Cela dit, vous faites un bel ensemble de conspiratrices. Dis je d'une traite. Alors que les choses soient claire une bonne fois pour toutes.

- De une, ils ne sont pas vos choses vu que vous les avez laissés tomber, alors il vaut mieux pour vous que vous leur foutiez la paix. Ensuite, jamais plus vous ne me touchez parce que je risque de me mettre très, très en colère et en terme de vengeance non seulement vous ne me faites pas peur, mais de plus vous ignorez totalement de quoi je suis capable.

- Pour finir, vous ne m'approchez plus, vous n'approchez plus ni Harry ni Draco et si vous tentez quoi que ce soit contre une seule de mes amies, je me considèrerais comme ouvertement offensée. Méfiez vous les filles, vous voilà prévenues.

- Ah j'oubliais, une dernière chose Granger, t'as intérêt à bûcher si tu veux conserver ton statut de première de la promotion, j'en connais qui ont plus que le potentiel pour te ravir cette chère place…

Sur ces belles paroles, je prends les mains des mes amies Lyn et Mandy et je m'en vais, droite et hautaine. Elles ne me font pas peur, mais je crois que je me répète. Louis passe devant moi en me bousculant, raide comme la justice et ne m'adresse pas un mot. Lyn et Mandy, surprises me demandent une explication, une fois de plus. J'élude encore la question à leur grand déplaisir.

- Sasha, ça ne peut plus durer, cette histoire me rend folle. Dit Lyn. Je suis en mauvaise situation vis-à-vis de Louis qui refuse carrément d'entendre parler de toi.

- Et alors, qu'est ce que j'y peux ? Lui dis je agressive.

- Ecoute moi bien. Me dit elle, très sérieusement. Le Bal a lieu dans trois jours, tu as intérêt à régler le problème avant la fin des vacances de Noël sinon, je vais devoir en référer à notre directeur de maison, cette tension entre vous nuit à son travail de préfet et aussi au mien. Il n'est pas question qu'on perde encore plus de points alors qu'on a une grande chance de gagner cette foutue coupe au nez et à la barbe de Potter et compagnie !!!

- Ok, ok. Ne t'énerves pas. Dis je, contrariée. Et cesse de me faire la morale devant tout le monde. Attends au moins que nous soyons en chambre pour nous changer.

- Tu agis comme une enfant, tu te fais gronder comme une enfant, lâche Mandy comme si elle me disait qu'il pleut.

- Marre ! Vous me fatiguez tous ! Dis je en entrant dans notre dortoir.

Je m'habille sans un mot et retourne vers la grande salle pour le déjeuner. Assis à la table des professeurs, Sirius Black discute avec Severus Snape. C'est une première. D'habitude, ils ne s'adressent pas un mot, ou s'ils le font, ce ne sont que vertes paroles. Remus les observe sans rien ajouter. Le maître des potions regarde Black comme s'il doutait et me fixe intensément la seconde suivante. Il se lève d'un coup après avoir entendu un mot de mon directeur de maison et s'approche de moi d'un pas décidé.

- Miss Bellefont, veuillez me suivre immédiatement. Sa voix claque comme le fouet.

Je ne me risque pas à répondre quoi que ce soit et le suis docilement. Je crois que là, je suis vraiment dans les ennuis jusqu'au cou. Si seulement je savais ce que j'ai fait ça m'aiderait un petit peu. Nous arrivons dans ses quartiers. Je crois que je vais devoir me passer de déjeuner cette fois ci encore. Non pas que j'ai grand faim mais tout de même.

- Legilimens, entend je sans préambule.

Glissement de capes sombres et élimées, regard profond et tendre. Un baiser de feu échangé avant de… Tout remonte à ma mémoire, cette relation unique et à la fois tendre et violente. Je me laisse envahir par ces sensations qu'il doit aussi partager avant de prendre conscience que le « il » est mon professeur de potions.

- Non ! Hurlé je en me tenant à la table.

Je ferme mon esprit à ce souvenir qui revient pour la deuxième fois aujourd'hui. Je regarde Snape et vois deux yeux fous de colère et de satisfaction mêlées avant de vaciller. Je finis allongée, à moitié évanouie, sur la pierre dure de son laboratoire. Il ne me tend même pas la main pour m'aider à me relever. Je parviens à retrouver l'usage de mes jambes pour me porter.

- Vous pourriez prévenir. Je murmure, tant je manque de forces pour parler correctement.

- Je n'ai à vous prévenir de rien, Miss. Lâche t il d'un ton dur.

- Ces souvenirs ne vous appartiennent pas ! Dis je sur le même ton.

- Changez de ton avec moi, Bellefont. Siffle t il. Où vous passerez la soirée du bal de Noël à récurer des chaudrons.

- Bien professeur.

- Vous viendrez tous les lundis et jeudis à huit heures pour vous entraîner à fermer votre esprit. Dit il. Suis-je suffisamment clair ?

- Entendu professeur.

- Sortez maintenant. Dit il J'ai des choses plus importantes à faire que de jouer la nounou pour une écervelée. Une dernière chose, Bellefont. Evitez de trop vous amuser avec Draco Malfoy si vous voulez éviter une visite surprise à Malfoy Mansion. Sauf si, bien entendu, vous appréciez les caves sombres et humides.

Ceci dit, si Lucius Malfoy m'invitait à visiter ses caves, je serais très réceptive. Particulièrement si pour apprendre de nouveaux sens au verbe jouer.

Je quitte donc le laboratoire de potions pour me rendre en cours de soins aux créatures magiques. Nos allons parler des Rémoras aujourd'hui et je suis sûre que ça va être très intéressant. Surtout pour notre potion d'Aquarius.

Le reste de la journée se passe dans une suite ennuyeuse de choses à retenir ou à noter et rien de nouveau sur ces poissons qui pourrait aider. Double soins après un TP de charmes et DCFM, c'est la journée qui tue d'ennui par excellence. Abbot doit avoir le même avis que moi sur la question. Nous avons noté quasiment les mêmes choses sur ces foutus poissons. Elle est diablement intelligente pour une Huflepuff, la miss.

Je vais dîner avec les amies et croise à nouveau Louis dans les couloirs puis à table. C'est inévitable, on est de la même maison après tout. Lyn nous foudroie des yeux, mais s'il y a une chose sur laquelle nous sommes d'accord c'est bien celle l : hors de question d'adresser un seul mot à l'autre. Louis si tu savais pourtant combien j'ai envie d'aller te trouver et de te dire que t'es trop têtu pour piger !

Mais je n'en démordrai pas. C'est pas moi qui ai commencé, il n'y a pas moyen que je m'excuse. C'est typiquement gamin et capricieux mais je m'en fous. Je ne suis pas à sa merci. Enfin si, mais je ne le lui montrerai pas. Ce que je vois très bien par contre, c'est Luna qui griffonne quelque chose et le montre à Lyn. Cette dernière a un sourire entendu et nous regarde nous affronter du regard en silence, Louis et moi. Que Merlin fasse que cette casse-pieds de Luna ne soit pas aussi perspicace qu'on veut bien le dire.

Ce duel me fatigue, je me lève et me dirige vers la table de mon cher petit prince. Je l'invite à passer chercher Harry avant qu'on sorte faire un tour. Cette situation me fait beaucoup rire intérieurement, je me sens comme l'héroïne d'un manga que j'adore. Partagée entre deux garçons qui se détestent trop pour décider de s'apprécier malgré tout. En parlant de mangas, un plan tordu a encore germé dans mon esprit. Cet après midi j'ai glissé Kisuna, que je passe mon temps à relire, dans mon sac de cours. J'ai la ferme intention de leur faire voir certaines images proprement suggestives. Si on réfléchit bien ; ces deux héros, un brun l'autre blond, à peine amis et adversaires intimes ne vous rappellent ils personne ? Qui sait…

Comme d'habitude, nous allons devant la fontaine de la cour intérieure, et nous asseyons en silence, chacun avec son livre ou son magazine et profitons de nous sans nous parler. De toutes façons ils ne savent pas se parler courtoisement.

- Aujourd'hui, nous allons partager nos lectures, dis je aux garçons.

- Quoi ? Demande Draco. Tu veux que je te prête mon traité sur l'alchimie pour lire un de tes trucs moldu ? T'es folle ?

- Je veux pas que tu me prête ton bouquin, que j'ai déjà lu au passage, je veux que vous lisiez le mien ensemble.

- Et que vous mettiez tout ça en application, me gardé je bien d'ajouter à haute voix.

- Je suis d'accord, si ça peut insérer un semblant de culture dans ce crâne épais, lance Harry.

- Ma culture prévaut la moindre de tes connaissances Potter. Lance Petit Prince d'un ton supérieur pendant que je cherche une page bien particulière du tome.

- Malfoy tu …. Commence Harry avant d'arrondir les yeux sur les vignettes que je lui tends.

- Intéressant, dit il en regardant Malfoy.

- Tout à fait, dit l'autre en jetant un œil aux mêmes dessins.

- Bien ! Dis je en installant le livre sur mes genoux, assise entre eux. Et si je continuais à pourvoir à votre éducation ?

Eclat de rire général.

- Mon éducation est déjà faite Bellefont, sur de nombreux sujets dont celui là. Dit Malfoy.

- Intéressant, tu es un garçon plein de ressources. Dis je en le regardant dans les yeux.

- Plus que tu ne peux l'imaginer, me dit il d'une voix chaude et sensuelle.

- J'ai toujours entendu dire que tu aimais les filles, pas les garçons Malfoy. Lance Harry sur le ton de la conversation.

- Peut être parce que les secrets d'alcôve des Malfoy ne concernent que ceux qui me plaisent. Répond il sur le même ton.

- Vraiment très intéressant… Nos trois voix semblent rêveuses.

- La mise en pratique l'est encore plus. Ajoute Draco d'un ton suggestif.

- Montre moi. Dis je d'un ton provocant.

- Quoi ? Ici ? S'exclame Harry.

- Pourquoi pas ? Il n'y a personne et puis il ne s'agit que d'un tout petit baiser de rien du tout… Lui dis je d'un ton conspirateur.

- Laisse le tranquille, petit Potter est terrorisé. Me dit Draco.

- Petit Potter t'emmerde et il a pas été surnommé « le Survivant » pour rien.

- Cesse de parler Harry. Fais le ou non mais arrête de d'argumenter sinon je vais finir par croire que Draco a raison.

J'ai à peine fini ma phrase que Harry empoigne la cravate de Draco et lui dévore littéralement les lèvres. J'ai soudainement très, très chaud. Ils sont sexy en diable à s'embrasser aussi violemment à quelques centimètres de moi. Je me dégage pour me lever et les laisser à leurs sensuelles découvertes quand Draco me rattrape par la main.

- Tu comptais aller quelque part ? Demande t il les lèvres brillantes du baiser d'Harry.

- Je comptais vous laisser seuls. Dis je surprise qu'il m'empêche de partir.

- Mais qui a dit qu'on voulait rester seuls ? Ajoute Harry le regard flamboyant.

Tel est pris qui croyait prendre… La blague de l'arroseur arrosé, vous connaissez ?

A suivre...


RAR

To Juliette : mais non t'inquiètes pas pour Louis, il va avoir un beau cadeau de noël….

To Raziel : désolée pour l'orthographe de ton nom. Soft, soft … T'es sure ? Lol, que le monde se rassure, Harry, Draco et Sasha ce n'est pas du tout ce que vous croyez…

To Alisa : merci, merci. C'est clair que notre petit trio d'un bal va dépoter mais comme d'habitude, je vous réserve de belles surprises…

To Gaellemoon : le voilà ton chapitre… il te plait ?

Et voilà, j'espère que vous en savez plus sur le rêve de Sasha et que vous avez envie de savoir aussi ce que pense Sirius de tout ça ….

To Paradise : merci vraiment de ta patience… Promis je ne t'infligerais plus de corrections de chapitres écris à quarante de fièvre….

Bises à tous et à plus pour le chapitre 10…..