La semaine de vacances s'écoule doucement après cette magnifique journée à Deauville et cette soirée mémorable. Comme je l'avais pressenti, Gaïa et Aphrodys sont à présent amies. Et croyez moi j'en suis très fière, elles ne peuvent que se comprendre. Les souffrances de chacune font d'elles des âmes proches. J'espère seulement qu'elles conserveront chacune une part d'amitié pour moi. Dina et moi jouons et révisons sans discontinuer. Il reste encore 4 jours avant la fin des vacances et nous préparons nos malles pour partir au manoir Malfoy.
Un grand duc traverse la chambre et se pose sur ma table de chevet. Je prends la missive qui m'est destinée, cachetée du blason des Malfoy, et la lis avec impatience. A la fin des quelques phrases griffonnées à la hâte par Lucius lui-même, je me précipite dans la chambre de Dina qui va être profondément attristée par l'horrible nouvelle que Lucius vient de coucher sur le papier.
Elle est assise sur son lit, fixant la lettre qu'elle vient de recevoir de ses mains tremblantes, elle ne dit rien, une expression de profonde tristesse sur le visage. Je la vois cligner des yeux et un torrent de larmes en surgit, dans un silence inquiétant. Les rares fois où je l'ai vue pleurer, elle hurlait aussi. Je me précipite vers elle en la voyant glisser sur le tapis, au pied de son lit. Je la serre dans mes bras. Et dire qu'elle ne connaissait pas la mère de Draco. Mais elle a toujours été sensible aux disparitions, surtout quand elles sont aussi tragiques que celle de Narcissa Malfoy.
Chut ma belle, lui dis je en essuyant ses larmes de mes manches, ça va aller. Ne t'inquiètes pas tant, maintenant, on ne peut plus rien pour elle.
Mais, mais, hoquette t elle, Draco a perdu sa mère ; il doit souffrir.
On l'aidera quand nous retournerons à Hogwarts, lui murmuré je, mais pour le moment, la seule chose que nous pouvons faire c'est envoyer nos condoléances.
Il… Je… Nous
Chut, j'ai dit ma belle, tu vas t'allonger et te reposer quelques minutes, dis je en lui appliquant mes conseils, je vais chercher un verre d'eau et un calmant.
Je ferme doucement la porte et descends les marches quatre à quatre pour demander une potion calmante à Régis mais ne le trouve pas. Sélène est de permanence au ministère ce soir, donc il n'y a personne pour m'aider. Je cours dans la salle de bains de mon frère et cousin pour trouver de quoi soulager mon amie. En revenant, je prends une bouteille d'eau dans la cave et repasse par le salon. J'entends des voix qui me stoppent net. Lucius Malfoy est chez moi. Je me précipite vers le salon et vois Draco, assis, le visage dans ses mains blanches et Lucius encore plus impassible et digne qu'à l'habitude. Régis l'écoute gravement en lui servant un Sherry.
Je m'approche sans qu'ils ne m'entendent. Lucius semble demander son approbation à Régis à propos de quelque chose que je ne comprends pas.
Etes vous sûr que cela ne vous dérange pas ? Demande Lucius.
Lucius, dit Régis, permettez moi d'utiliser votre prénom.
Je vous en prie, dit il d'une voix faible.
Lucius, j'ai été ravi que Sasha soit à Hogwarts quand mes parents sont morts, cela a permis qu'elle puisse se confier à ses amis et qu'elle ne désespère pas à Latour.
Nous prendrons soin de Draco, Lord Malfoy, soyez en sûr. Dis je à l'adresse de son père.
Sasha ? Me dit Régis. Tu ne faisais pas tes bagages ?
Dina ne se sentait pas bien, lui réponds je, je suis descendue chercher quelque chose pour calmer ses nerfs. Elle se repose. Je vais aider Draco à monter vers la chambre bleue. Nous nous occuperons bien de lui, ne vous en faites pas. Si vous voulez passer le voir avant de partir.
Ca ne sera pas nécessaire puisque tout est arrangé, dit Lucius le regard voilé, fils je reviens te chercher pour la cérémonie.
Comme un robot, Draco se lève, se retourne vers son père et fond dans ses bras. Etreinte désespérée d'un fils demandant son père. Lucius pose simplement sa main sur l'épaule de son héritier et se dégage de cette embrassade. Juste avant qu'il ne transplane, un détail insignifiant m'apparaît. Pourquoi une goutte d'eau glisse t'elle de son gant de cuir alors qu'il ne pleut pas à l'intérieur ? Lucius Malfoy pleurerait il sa femme ?
Draco enfin couché et Dina ayant avalé ses somnifères, je descends de nouveau près de Régis. Il est au salon et regarde le verre de Sherry de Lucius à peine entamé et tremble aussi.
As-tu pleuré quand nos parents sont morts ? Demandé je un peu brutalement.
Quand en aurais je eu le temps ? Dit il en s'enfonçant dans le fauteuil de Père.
Tu n'as pas pu t'en séparer ?
Ce serait comme vendre Latour, petite sœur, je ne pourrais effacer notre jeunesse de ma vie, et cette maison est notre jeunesse. Mes enfants naîtront ici, tout comme nous y sommes tous nés.
Je crois que vais te laisser pour vérifier qu'ils vont bien, tu as besoin de faire ton deuil Régis, et travailler plus que de raison ne te le permet pas. Tu devrais prendre congé de ton patron et te décider à t'occuper de Latour, et de ta fiancée.
Comment as-tu su pour Angeline, me demande t il surpris, je n'en ai parlé à personne.
Angeline ? C'est joli, dis je avant d'ajouter : Régis, tu m'as demandé un rubis taille 52 sur platine quand je suis allée à Deauville. Et ce nétait pas pour Sélène qui taille 54, ce que tu sais aussi bien que moi car nous avons le même tour de doigt, et nous échangeons les bijoux que Maman a laissés.
Je ris doucement et dépose un baiser sur son front avant de remonter vers l'étage. Dans ma chambre, je m'accorde une pause écriture. Je devais passer chez Louis demain, puis rejoindre Dina au manoir Malfoy. Ce n'est plus d'actualité visiblement. Il faut que je le prévienne. Un autre hibou entre dans ma chambre, c'est le deuxième de la soirée. Je prends le message et lis son contenu.
« Sasha,
les nouvelles vont vite dans le monde sorcier et la mort de Narcissa Black Malfoy n'est revenue aux oreilles il y a quelques heures déjà. Je sais aussi que Draco est chez toi, mon père est le gestionnaire de biens de Lucius Malfoy et a donc vent des secrets de famille avant tout le monde. Je crois par conséquent que ta visite de demain n'est plus possible, cependant mère tiens à ce que je sois au plus près du fils du client majeur de Père, dès lors je te prie de demander permission à ton frère aîné de me laisser séjourner à Latour jusqu'au moment de reprendre le train pour Hogwarts. Merci de répondre par hibou qui a mission de rester jusqu'à ce que tu aies des nouvelles à me transmettre.
Avec toi en cette épreuve difficile, ton ami dévoué,
Louis »
Je redescends faire lire la lettre à Régis, et Sélène qui vient de rentrer, et remonte répondre à mon ami.
« Louis,
c'est avec bonheur que je ferai rentrer une touche de joie dans cette maison à nouveau assombrie par un deuil. Merci de faire savoir les modalités de ton arrivée le plus rapidement possible à Régis, qui attend la missive de tes parents autorisant ta venue.
Bien à toi, ta tendre amie.
Sasha. »
Je vous laisse deviner l'ambiance de ces quatre derniers jours de vacances. Draco desserre peu les dents, Dina passe son temps à s'excuser d'être triste, Louis essaye de nous faire sourire tout en révisant chaque cours en vue des examens préparatoires aux N.E.W.T.S, et moi je finis mon deuil en compagnie de Régis qui a prit une semaine de congés et sans Sélène qui travaille encore plus pour ne pas montrer sa tristesse. Le professeur Black est passé avec Harry pour transmettre ses regrets, mais Draco l'a congédié sans même lui dire bonjour.
La cérémonie funèbre de Narcissa est belle, et le temps radieux. A croire que le soleil a lui aussi décidé d'honorer la mémoire de Mrs Malfoy en illuminant sa dernière demeure de ses plus beaux rayons. Le mausolée est à l'image du manoir : majestueux. Draco n'a pas versé une larme sur sa mère et sa main n'a pas tremblé quand il a posé la seule touche de couleur parmi les fleurs noires ou blanches. Un unique éclat carmin qui ne vieillira jamais.
Dans le train pour rentrer au collège, la maison Slytherin au grand complet défile devant le compartiment de Prince Malfoy pour lui transmettre ses regrets. Dina et Pansy discutent à voix basse pendant que Vincent et Grégory jouent les parfaits gardes du corps. Etrangement aucun Gryffindor ne cherche de crosses à leur ennemi, comme si une trêve tacite semblait naturelle. Combien de fois un élève de cette école a-t-il été touché par le deuil ?
Trop certainement, pour qu'on puisse les compter sur les doigts. Cela n'empêche pas certains de mes camarades de collège de médire allègrement, de manière fort courageuse puisqu'il ne se profile pas un seul Slytherin à l'horizon. Certaines choses ne changeront jamais.
Le professeur Dumbledore invite Draco dans son bureau dès son arrivée. Les professeurs Snape, Black et Lupin sont absents du dîner et pas un des préfets ne siège à sa table. Seuls les préfets en chefs surveillent la salle. Dina et moi ne décrochons un seul mot à nos camarades de maison, et finissons le repas après avoir picoré quelques crudités. Tout le monde ne parle que du suicide de Narcissa, même Luna en fait son sujet de discussion favori, puisque son père est sur le point de publier un article complet sur la mère de Draco.
En passant près des derniers Weasley présents à Hogwarts, j'entends Ron dire que Narcissa a mérité son sort et que c'est encore trop doux pour une femme de mangemort. Je lui répond aussi gentiment que je le peux que décidément, les sangs purs seront toujours ce qu'ils sont et que quelque soit leur côté lors de la guerre ils ne savent que salir la partie adverse. Interdit, il ne dit rien tandis que Hermione me jette un regard froid. Ginny hausse un sourcil interrogateur, sûrement son petit côté obscur qui parle pour elle. J'ai la soudaine impression qu'elle serait prête à tout pour en savoir plus.
Je rentre donc dans ma chambre où règne un silence lourd et contraint. J'ai l'impression que tout le monde veut parler mais que personne n'ose. Je ne dis rien non plus et défais mes malles, pour m'éviter de croiser leurs regards interrogateurs. Ce n'est que lorsque Lyn rentre en compagnie de Dina que j'entends enfin la question qui brûle toutes les lèvres : Narcissa c'est elle réellement ou non donné la mort.
Dina garde le silence, un secret reste un secret. Les commentaires vont bon train et me fatiguent au-delà de la raison. Je ne leur ai toujours pas dit un mot depuis le salut de nos retrouvailles et ne compte pas en sortir un de mes lèvres. Je me couche dans un silence religieux, en caressant mon chat qui ronronne de plaisir.
La vie reprend ses droits et la tristesse cède la place à la gaîté. Ravie de retourner en cours, je saute de mon lit en grande forme. J'ai même hâte d'aller assister à mon dixième cours de vol de l'année, c'est vous dire à quel point les cours me manquent. Ce cours se passe étrangement bien d'ailleurs, comme si j'avais un soudain intérêt pour la balade en balai volant. Le professeur Lynch me félicite de ses progrès notables et me libère la première. Le cours de potions se passe plutôt bien, le professeur ne dit pas un mot aux théories avancées par notre groupe et Neville ne subit aucune remarque.
La journée est belle. Les cours s'enchaînent jusqu'à la boulette de votre servante. Je trouvais moi aussi que passer trois semaines sans une maladresse c'était trop, donc par coquetterie, j'ai concédé à faire une belle bourde. Je sais que vous adorez ça. Je vous raconte. Je sors du cours de charmes pour foncer dans la cour intérieure, la fontaine est un havre de paix en ces jours de soleil, du moins c'est ce que je crois quand j'y arrive.
Je n'ai pas distingué si quelqu'un y était assis du côté opposé à l'entrée, c'est assez difficile de voir si quelqu'un se cache derrière. Surtout que le fait que j'écrive ici est un secret de polichinelle. Bref, je m'assoie dos à la dite fontaine, persuadée de trouver un moment de solitude. J'en ai besoin pour noter, sans être dérangée, tout ce qu'il m'est arrivé durant les vacances. Une fois mes notes consignées, je glisse le journal dans mon sac, enfin je crois le glisser dans mon sac. Seulement comme le sort semble s'acharner contre moi, il n'y entre jamais.
Je quitte la cour intérieure pour rejoindre mes amies en salle d'études où à la bibliothèque et entends Crivey derrière moi qui éclate de rire. Il passe devant moi, sûrement en venant de la cour lui aussi, avec en main un cahier qui ressemble fort au mien. Bah je ne sais pas ce qu'il lit mais ça a l'air très amusant. Je ne pense pas une seule seconde que ce cahier puisse être le mien, ayant une confiance presque absolue aux loyaux Gryffindor. Peut être est ce là mon erreur.
Après mes devoirs, je vais comme à mon habitude, dîner avec mes amies. Seulement lorsque je rentre dans la salle, le silence relatif qui règne à ma table me surprend plus que de raison. Lynn me foudroie du regard et personne ne me dit un mot. Je regarde autour de moi, remarque les regards haineux de certains compagnons de Draco, puis l'attitude très satisfaite de Crivey et de son entourage. Thomas semble triste, tout comme Ginny et Finnigan. Et je ne parle même pas de mon professeur de Charmes avec lequel j'avais réussi à renouer une relation plus chaleureuse. Il arbore un air profondément déçu. Je quitte la salle sans avoir mangé.
Je ne sais pas pourquoi tout dérape au moment où le bonheur m'étreint, mais ça devient à la fois systématique et douloureux. Je me retourne vers mes animaux et ma famille. En entrant dans la salle commune, je tombe sur le journal de l'école. Quatre pages de ragots et d'informations sur les cours qui est publié en dehors du circuit des professeurs bien que je doute que le corps enseignant et directorial ignore l'existence de ce papier. Et si habituellement j'ignore le contenu de cette feuille de chou, le titre de la page deux me laisse percevoir l'étendue de ce qui m'arrive.
« La vie secrète de Sasha de Bellefont à travers son journal »
Mais qu'est ce qu'il espérait ce petit journaleux à trois noises ? Que je ne m'apercevrai de rien ? Il croyait sincèrement que je le laisserai publier le contenu de mon journal intime dans le torchon de l'école ? Il va voir de quel bois Sasha Annabelle de Bellefont se chauffe. Et en parlant de bois, je sens le bout de mes doigts me picoter dangereusement, et comme personne n'est là pour me ramener à la raison je continue à entretenir ma colère tout en poussant un hurlement de rage. Je me dirige donc vers le seul endroit où je sais trouver Crivey : la salle à manger. C'était donc mon journal qui l'amusait tant, et bien chacun son tour, maintenant c'est moi qui vais rire.
Crivey ! Hurlé je en entrant.
Je ne fais pas attention aux cris de mes camarades et aux regards effrayés des professeurs. La salle se vide. Crivey me regarde, les yeux plein d'une terreur palpable, je le comprends il y a deux sphères de feu au bout de mes mains. Je tends la main vers lui et laisse partir un projectile qui s'écrase à ses pieds. Le professeur Black se précipite vers moi mais je le menace de l'autre main, tandis qu'une autre sphère prend naissance à la place de la première. Dina est restée mais ne dit rien. Le directeur ne bouge pas et les autres professeurs sont sortis.
Crivey, dis je d'un ton froid, je vais te détruire, tu vas regretter de m'avoir fait ça !
Sasha, me supplie Dina, non, ne fait pas ça.
Laisse moi, lui dis je en remplaçant une sphère de feu par le journal qui était dans ma poche, il a tout jeté dans son torchon. Ce misérable n'a aucun honneur, je vais le détruire. Pleure petit Crivey, tu n'as encore rien vu.
Miss Bellefont, me dit le directeur, calmez vous maintenant, ça ne sert à rien de se mettre en colère comme ça.
Professeur, dis je d'une voix surprise, pourquoi ?
C'est la dernière chose dont je me souviens. A mon réveil, les professeurs Snape et Black sont à mes côtés, ainsi que la dévouée Pomfrey et le directeur du collège. Les airs graves de chacun d'entre eux me laissent à penser qu'il s'est passé quelque chose d'horrible dont je ne me souviens pas.
Comment allez vous ? Me demande le professeur Dumbledore d'un ton paternel.
Je ne sais pas, je suis épuisée, lui dis je, comment se fait il que …. Oh seigneur ! J'ai fait quelque chose d'affreux ? Je ne me rappelle rien.
Vous avez voulu carboniser Colin Crivey, me dit le professeur Snape d'un ton sec, je vous avais dit qu'elle est dangereuse.
Oui, mais à sa place je ne sais pas comment j'aurais réagi, dit le professeur Black.
On sait tous comment tu aurais réagi, dois je te rappeler qui m'a enfermé dans une maison abandonnée avec un loup garou ?
Professeur, dis je à l'adresse du directeur, que c'est il passé ?
Vous avez voulu donner une leçon au jeune Crivey, mais peut être avez-vous été un peu excessive dans votre façon de faire.
Oh seigneur il faut que je m'excuse, dis je, le tort qu'il m'a fait ne justifie pas ma réaction.
Je le pense aussi, me répond le vieux bonhomme, d'ailleurs quelqu'un voudrait vous parler.
Dina, mille pardons, je ne voulais pas.
Tu avais promis de ne pas recommencer !
Je sais, je suis désolée, lui dis je d'un ton boudeur, mais si tu savais ce qu'il a écrit.
Je le sais, je l'ai lu figure toi, et personne de ton entourage n'a apprécié être mis au jour de cette façon avec ton assentiment !
Mais je n'ai jamais accepté ce genre de chose, c'est mon journal, il ne concerne que moi.
Tu n'as pas lu l'article, me dit elle, et tu as agis comme ça sans savoir ce qu'il avait écrit ?
Il a trouvé mon journal et l'a utilisé sans mon avis, je n'ai pas besoin de lire ce qu'il a écrit pour savoir que c'est des horreurs.
Je vois, me dit elle, tu devrais quand même le lire, si moi je sais que tout ça ne te ressemble pas, je crois bien être la seule à en avoir conscience.
Après c'être arrêtée devant le professeur Black, elle quitte la salle sans dire un mot de plus. Le professeur de charmes me regarde sans comprendre tandis que le maître des potions me tend le dit journal. Je lis un article déformant mes propos tout en utilisant avec justesse mes écrits. En fait tout est hors contexte et semble être un ramassis de médisances et de ragots. Je suis encore plus en colère maintenant, mais aussi terriblement amusée. C'est vraiment un journaliste de seconde zone.
Je peux vous assurer qu'il sera sanctionné, me dit le professeur Mc Gonagall.
Professeur, il a sali mon honneur et ma réputation, quelque soit la punition que vous lui donnerez, cela ne changera rien.
Miss Bellefont, vous exagérez, me tance le professeur Snape.
Pardonnez moi mon insolence, mais s'il avait été question d'un de vos élèves, comment auriez vous réagi ?
Là n'est pas la question, me répond il froidement.
Moi je crois que si, dis je, comment avez-vous puni votre préfet pour l'épisode du toit ? Si je me souviens bien, Ni Potter ni Malfoy n'ont eu de retenue ou encore de points retirés, alors que j'ai reçu la punition que je méritais. Ne me parlez pas d'exagérer, professeur. Et retirez moi des points si ça vous chante, cela nous empêchera pas de gagner la coupe cette année.
Bien, je crois que cela suffit pour aujourd'hui, nous coupe le directeur de Hogwarts, il serait judicieux que miss se repose ce soir et qu'elle réfléchisse à tout ceci, pendant que nous veillerons à ce que monsieur Crivey mesure pleinement les conséquences de ses actes. Professeur Black, je suggère que vous restiez ici pour parler à miss Bellefont.
Sur cette bien mystérieuse remarque, le directeur s'en va, avec les professeurs Mc Gonnagall et Snape tout aussi bougons l'un que l'autre. Le professeur Black semble mal à l'aise avec ce qu'il va devoir me dire. Je lui souris pour l'aider un peu mais sens que je ne vais pas du tout apprécier ce que je vais entendre.
Miss Bellefont, dit il doucement, je crois que vous n'allez pas apprécier la nouvelle que je dois vous annoncer.
Si j'en juge par le ton que vous prenez à me l'apprendre, c'est fort possible.
Croyez moi, je ne tire aucun plaisir à vous annoncer ça mais le conseil d'administration a jugé bon prendre ces décisions.
Ils sont déjà au courant, demandé je alarmée, les nouvelles vont vite.
Près de cinq cent élèves vous ont vu matérialiser du feu devant eux, comment croyez vous qu'ils ont réagi ?
Pas bien du tout je suppose, concédé je.
Le conseil a exigé votre renvoi immédiat, dit il très triste, mais le directeur a pris votre défense. Cependant l'étendue de vos aptitudes en a effrayé plus d'un. Le professeur Dumbledore a proposé que l'ordre des Aurors pratique sur vous un rituel visant à brider votre magie.
Pardon ?
Je suis désolé miss Bellefont, d'autant plus désolé que cela va peut être influer sur vos résultats et votre diplôme.
Attendez, vous voulez dire qu'on va m'interdire de pratiquer la magie ? Demandé je surprise et angoissée.
Non, mais vous ne pourrez pratiquer que la magie basique permise aux sorciers de votre niveau. Le reste sera ancré en vous mais ne vous sera pas accessible. Je connais l'Auror qui va assurer le rituel, il aura lieu au collège, n'ayez peur de rien.
C'est assez aisé pour vous de le dire, on me prive de mes aptitudes magiques et vous m'assurez que je ne dois pas avoir peur ? Ma famille est au courant ?
Oui, ils savent et s'en remettent à votre sagesse pour prendre la bonne décision, dit il, Nous avons longuement parlé avec votre frère, et il a confiance en vous.
Donc l'alternative est soit je quitte l'école, soit je laisse un Auror brider mes aptitudes magiques, c'est bien ça ? Lui demandé je en colère.
Exactement, dit il.
Et après, demandé je, qu'est ce qu'il va se passer pour moi ?
Je n'en sais rien, il ne m'a rien dit de plus.
Il ? Le professeur Dumbledore ?
Non l'Auror qui pratiquera le rituel, dit il, le ministère est informé, ils sont très curieux d'une sorcière telle que vous et sont impatients de savoir ce que vous deviendrez à la sortie de l'école.
S'il espèrent faire de moi un rat de laboratoire ils se trompent lourdement dis je à mon directeur de maison, ils font la plus grosse erreur de leur vie.
N'espérez pas leur échapper, ils savent toujours comment vous trouver.
Vous leur avez bien échappé vous, sifflé je furieuse.
Je suis un membre de l'Ordre du phénix, dit il, j'ai bénéficié de bienveillances que vous n'avez pas.
Parce que je ne peux pas compter sur votre aide, dis je blessée, vous laisseriez une de vos élèves sous prétexte qu'elle n'est pas assez proche de vous ? Dites à votre ami Auror qu'il peut pratiquer son rituel, mais gardez en mémoire que je suis seule maîtresse de mon destin. S'ils comptent m'étudier ils se trompent, je leur échapperai. Maintenant sortez s'il vous plaît professeur, j'ai besoin de dormir.
Je me rallonge et lui tourne le dos. Il soupire et quitte la pièce. Peu après l'infirmière dépose une potion au goût infâme près de ma table de chevet. J'attends qu'elle quitte la salle à son tour pour l'ingurgiter et m'endors sans autre forme de procès, d'un lourd sommeil réparateur. Le lendemain, la vieille demoiselle me laisse quitter son antre de soins pour mes cours peu avant la sonnerie et non sans avoir veillé à ce que je prenne un petit déjeuner consistant.
Pendant la pause déjeuner, le directeur me laisse dans son bureau avec l'Auror venu pour pratiquer le rituel imposé par le conseil d'administration et le ministère. Il est grand noir, musclé et plutôt beau garçon malgré son âge. Il est très assuré de ce qu'il fait mais d'une douceur et d'une gentillesse qu'on n'attend pas d'un homme taillé comme un quater back. Il me rassure sur le rituel et m'explique qu'il va utiliser ses aptitudes de legilimens pour chercher à comprendre comment je pratique la magie puis ensuite tout verrouiller. Il me dit qu'ensuite il me forcera un peu pour vérifier que la clé fonctionne bien.
Enfin, il m'expose calmement que tout ça sera fait sous une sorte d'hypnose qui me permettra de ne pas verrouiller mon esprit et que je ne sentirai aucun changement une fois l'opération faite. S'il comptait me détendre avec cette dernière réflexion, c'est raté. Juste avant de me faire sombrer dans l'inconscience, il ajoute que personne en dehors de lui ne pourra intervenir sur cette clé, et qu'il gardera le secret ce son intervention. J'ironise en disant que la moitié du monde sorcier doit être informée de mes frasques magiques.
Il m'apprend que « l'affaire » a été minimisée et que le seul élève à en garder un souvenir concret est Colin Crivey. Avant que j'ai seulement eut le temps d'ouvrir la bouche pour poser les questions troublantes qui découlent de sa dernière affirmation, je sombre dans le noir complet. J'ai l'impression d'avoir dormi des heures et pourtant à mon réveil, la pendule n'a avancé que de trente minutes. L'Auror semble avoir eu des difficultés car il a le regard voilé de fatigue. Il me sourit et me congédie vers mes camarades.
Ils ne doivent pas être nombreux, si j'en juge par l'ambiance d'hier soir. Mais encore une fois, je me suis trompée. Quand j'entre dans la grande salle, je vois des dizaines de sourires sur les visages. Ce sont ceux de mes camarades de maison, ou de Draco et Harry, d'autres tels que Dean ou Seamus, voire Pansy, et même le professeur Dumbledore. Je souris aussi et m'assois entre Dina et Lynn qui se sont écartée pour moi. Ma meilleure amie m'étreint chaleureusement et Lynn m'embrasse les joues.
Piteux comme un enfant sévèrement puni, Crivey murmure mon nom pour attirer mon attention. Un grand silence se fait au moment où il me donne un exemplaire du papier du jour. Sur la une, on peut y lire que la publication de la veille était un ramassis de mensonges et que le journal n'a jamais existé, qu'il s'excuse publiquement à travers son journal d'avoir écrit son article et qu'il s'engage à ne plus rien publier au sein du collège. Je suis ravie, même si je ne lui montre qu'un regard noir de la colère que j'ai encore envers lui. Il balbutie des excuses que je ne lui ferais pas l'humiliation de devoir répéter intelligiblement, il est déjà terriblement mortifié. Il n'empêche que je lui réserve une vengeance de mon crû, basse et mesquine.
Dès le début de l'après midi je fais courir sur lui d'horribles bruits sur sa virilité « qu'on » a mise en doute et que je ne fais que répéter à mes « amies » histoire de les prévenir. Ces amies, soigneusement sélectionnées pour leurs tendances à répandre comme une traînée de poudre le moindre bruit de couloir, font le reste. Bien entendu, je déments fermement être à l'origine de ces bruits excepté pour Louis et Dina, qui ont la version officielle de ma « basse vengeance ».
Le mois de mai arrive et les fleurs à clochettes ouvrent leurs odorantes corolles. Les étudiants flânent au bord du lac au moindre temps de libre et la coupe de Quidditch attend de connaître le vainqueur des deux derniers matches pour se décider à décorer les étagères des Ravenclaw ou des Slytherin. Les Gryyffindors, humiliés d'un 450 à 90, par les Hufflepuffs ne peuvent espérer se la voir remettre que si le match est annulé.
Comble de malchance pour eux, le math n'est pas annulé. Après une partie sévèrement disputée, Louis ravit le Vif au nez et à la barbe de Draco qui esquivait un cognard. Le même que Louis a préféré ignorer en plongeant sur son adversaire pour récupérer la précieuse balle. Si il avait opté de même, il lui aurait suffit de se pencher un peu pour la saisir tout près de sa cheville. Bien loin du Draco mauvais perdant, le capitaine des Slytherin descend vers Louis pour lui serrer la main d'un geste cordial. Louis lui remet le vif après une accolade chaleureuse.
De tous ceux assistent à cette scène étrange, seuls eux deux ainsi que Dina et moi savons que durant la dernière semaine de vacances Louis a été d'une aide immense à Draco et qu'en contrepartie, ce dernier affiche maintenant sans réserve ses amitiés les plus franches. Louis est porté en vainqueur dans les vestiaires de son équipe. Je descends pour l'attendre pendant que Dina va exprimer ses regrets à Draco pour le match. Nous attendons en devisant sur cette magnifique partie où chaque gardien a âprement défendu son en but. Une fois propres comme des sous neufs nos attrapeurs nous rejoignent pour finir la journée au bord du lac. Nous y révisons les potions pour nos N.E.W.T.S. C'est la première matière que nous présenterons, à l'écrit comme à l'oral.
J'adore le mois de mai. Les cerises apparaissent et les oiseaux migrants ont déjà donné naissance à de mignons petits oisillons. Ces derniers pépient pour demander leur pitance. Nous devrions pouvoir observer un cycle de reproduction des strangulots propice au prélèvement nécessaire à nos derniers travaux pratiques.
Juin et le temps des examens arrivent tout aussi vite, et plus un seul élève de septième année ne prend le temps de sortir. Pour être encore plus exact, ils se terrent tous dans la grande salle d'études et dans la bibliothèque. Le marché noir des diverses potions contre les troubles de mémoires et le stress a explosé et je dois avouer que je pars très sereine vers mon premier examen puisque depuis que j'ai croisé le chemin d'un certain Auror, la vie quotidienne avec ma magie se porte bien mieux.
Donc, je me dirige vers la grande salle sans un soupçon d'inquiétude, sûre de mon savoir, mais pas de sa corrélation avec le sujet que l'on va me distribuer…
Coucou ! Vous avez vu ça ? Deux posts en la même semaine ! Vous m'aimez bien, hein? Avouez ! ... LOL
Blague à part c'est la dernière ligne droite ... Le chapitre 18. Ce chapitre-ci est très important pour la suite, pour Sasha. Je suis terriblement nerveuse à l'idée de poster le chapitre 19. Vous comprendrez pourquoi quand vous l'aurez lu. Je ne sais pas quand je vous le posterai, il va me falloir une bonne dose de courage pour ce faire. Peut être que Venie et Paradise m'aideront. En attendant je vais vous remettre sur un plateau les RAR fumantes qui sortent du four ! Attention ça brûle ! Je vous recommande de vous procurer la chanson The Reason de Hoobastank pour procéder à la lecture du 19 et de l'écouter au moment qui va bien ... Mais c'est pas obligatoire. LOL
To Chimgrid : ben vi ma belle, et le 19 est pire encore, t'es sûre d'avoir assez de mouchoirs ? Oui, je me souviens bien que ça fait très mal... Mais bon chacune d'entre nous le vis différemment et des copines à moi n'ont jamais rien senti, comme quoi ... Allez courage... 9a va vite passer ... Hum tu as relu vert bouteille ? Tu as aimé ? Ta review n'est pas si courte que ça, rassure toi.
To Lelo : Arigato gozaimasu... (case ici les quelques notions de japonais qu'elle sait, juste pour crâner)
To Sydney : heu, bonjour mademoiselle, on ne se serait pas déjà rencontrées quelque part ? Ravie que tu aie aimé Sorcelleries, tu arrives à la fin mais suffisament tôt pour quelques reviews perso... Ravie de te revoir.
To Alisa : Merci merci. Reste là pour le 19... S'il te plait ... J'ai adoré écrire ce chapitre, c'était très intéressant. Je suis ravie que tu sois aussi touchée. Merci pour la dasne de la victoire, mais je te conseille de ne pas crier vistoire trop vite cependant.
To Magali : oh que c'est pas beau les caprices ! Le voilà ton chapitre, tu l'as aimé ?
To Severia : désolée Louis était en rendez vous, j'ai pas pu te l'envoyer. Tu ne m'en veux pas dis ? Bah je ne vous abandonne pas, pas vraiment, je vous prépare une surprise... De taille ! LOL entre temps vous pourrez toujours me lire sur TO et pour ceux qui ne pourraient l'acheter attendre que ce qui j'y publie sois libre d'accès pour le mettre ici.
To Venusa : héhé, aurais tu enfin compris où je voulais vous emmener ?
To Paradise : tiens j'ai amélioré ton filet, il attrape les R maintenant aussi...
Bises à tous et à bientôt pour le Chapitre 19. Un chapitre de la mort qui tue tellement il est bien ! (s'enfuit en courant)
