Disclaimer : pas à moi. Faut le dire combien de fois ?

Reviewer's corner :

Pour l'histoire de grenouille : Ha… Mellyna, merci de m'être aussi fidèle et de te laisser embarquer dans mes histoires aussi courtes et insignifiantes soient-elles. Much love, panda de moi! Hochet: je bénie cette fic qui a marqué le premier contact, c'est si agréable les bavardages bretons… Réponse à ton dernier mail très vite. J'ai eu un empêchement cette semaine, je suis désolée, j'aurais répondu plus tôt sinon… Bises du sud…Au fait, merci pour ton rôle de muse draconique… Ce chapitre est en partie ton œuvre. Seilin : plus qu'un mois, gaiden arrive en août… argh… oui, que c'est long d'attendre…

Pour L'éveil 3: Flojirô : Tiens oui, j'ai tellement l'habitude de te l'envoyer en angalis que je pensais pas que tu lisais la VF, sowwy… Donc merci pour le beta de today aussi, ça faisait longtemps! (Papougne a mort la akaitora d'elle)

Donc vous êtes deux à lire : gambatte kudasai, lectrices de moi !(tend les médailles)

Mellyna, Otashimi kudasai ? heu, gomen, ça se mange ? Donc, oui, hein, plein de révélations la dernière fois (lol! Oui c'était fun à écrire)… Donc, et voilà, on va savoir ce qu'ils vont en faire de ce rêve… Faut juste pas me taper si je fais mumuse avec Goujun avant…

Et tiens, bonjour en passant aussi à Tagarth qui redécouvre le gui au début de l'été… Mortel, ton timing (grand sourire)…

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Interlude : « The Eyes Of The Beholder… »

Il y a des gens qui disent qu'une noix pourrait contenir tout l'univers. Mais ce n'est pas vrai. Le monde tout entier tient dans l'esprit d'un dragon. Pas seulement le monde dans lequel vous croyez vivre. Mais celui dans lequel vous vivez, celui dans lequel vous auriez pu vivre, celui que vous appelez de vos vœux, celui qui s'est réalisé mais a disparu…Parce qu'une mémoire de dragon est si immense…Une mémoire si grande, si large, si énorme…Sans âge. Éternelle. Qui rivalise avec les lois du karma et les méandres des réincarnations… Parce que le karma avait besoin d'observateurs pour exister. Ni juges ni partis. Spectateurs silencieux. Quatre d'entre eux étaient suffisants pour porter ce fardeau, un à la fois…Est, Nord, Sud et Ouest, se dressant comme des sentinelles immobiles…Plus anciens que le Paradis et étrangers à lui : les dragons sont. Existant déjà avant sa création et survivant après sa chute.

C'est pour cela que peu de gens ont le courage de regarder un dragon dans les yeux. Même parmi les dieux. Si effrayés de la couleur de cette âme éternelle qui brille dans ces yeux qui ne cillent pas. Si effrayés de l'immortalité de cette existence qui les regarde à travers l'or et le rubis… Autres (or) et sujets d'aucune loi (rouge) : c'est la source de leur être. Ce n'est pas qu'ils sont comme des gorgones qui pourraient vous changer en pierre. Leurs iris reptiliens vous rappellent simplement à quel point vous êtes insignifiants aux yeux du monde.

Comme ils sont insensés, tous, pensait souvent Goujun en observant la vanité des dieux. À penser en termes d'avant et d'après, de causes et de conséquences. Comme ils sont naïfs de penser la réincarnation comme un cycle à échelle humaine ou même divine ! Cela les dépasse tellement, c'est si impénétrable… Le karma ne s'écoule pas à la façon d'un fleuve. Le châtiment ne vient pas toujours après le péché… Et le futur peut parfois précéder le passé. Le concept de chronologie est une invention. Croient-ils réellement que le karma connaît une direction? Le karma est comme les dragons. Il est, c'est tout. Il n'y a pas de limites et la moindre âme y est perdue, flottant sur cette mer immense que seuls les dragons peuvent englober du regard… Cette mer qui est leur royaume.

S'impliquer, les quatre rois dragons s'en abstenaient, s'ils étaient assez sages…Mais Goujun était le plus jeune en dépit de son apparence impassible. Et quatre gouttes de couleur brillante avait attiré son regard, un jour, aussi captivantes qu'un phare lointain (or, violet, rouge et vert : ils étincellent, ils palpitent. Trop libres, trop…vivants). Il les appelle « dangereux », il les marque de ce mot, mais continue de les suivre du coin de ses yeux fixes de reptile. Il oublie vite que les dragons sont destinés à voir mais pas à regarder…

Le dragon blanc se penche vers la mare, et entre les nénuphars qui n'arrêtent pas de se balancer doucement, il voit…Cela fait des siècles qu'il pense à se décharger de son fardeau sur un de ses frères pour un moment, peut-être même se retrancher dans le corps d'un être inférieur pour ramener le calme à son cœur, après la mort de trois âmes et l'exil d'un enfant itan… Puis il sent cette tempête qui se prépare. Et après cet orage, il sait que l'océan du temps sera toujours là, clair, entier. Et différent, aussi. Et lui seul se souviendra.

Et, en effet, le dragon se souvient…

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(Le dragon se souvient…)

L'enfant aux yeux rouges se réveilla. Souhaita un instant ne pas s'être éveillé, ou du moins pas ici. Mais il réprima cette pensée. Il y allait de sa propre survie. Et il était important d'oublier ce rêve qu'il venait d'avoir, cet aperçu d'un endroit sûr. Désirer quelque chose qu'on ne peut pas avoir ? C'est sans espoir. Et Inutile. Surtout que penser au lendemain était déjà une lourde tache. Et regarder la femme morte sur le sol faisait toujours aussi mal. La porte de la petite maison était toujours grande ouverte. Exactement comme Jien l'avait laissée en partant. Le vent d'automne qui s'engouffrait dans la pièce avait déjà un goût d'hiver... Il frissonna. Il eut froid ; il était vivant. Souhaiter ne pas l'être aurait été une trahison des larmes que son frère avait versées.

Et l'enfant se tient là un moment, l'esprit toujours engourdi. C'est bien, cela veut dire qu'il ne lui reste plus de larmes. Ses doigts tremblotent un peu, il sait ce qu'ils cherchent. Il n'y a rien de mal à commencer par de petites choses.

Jien n'aimait pas fumer tant que ça, se souvient Gojyo. La plupart du temps, il s'agissait plutôt d'un geste de sociabilité qu'il partageait avec quelques relations, au village. En fait, il fumait à peine. Pourtant, son petit frère se souvient très bien où il cachait ses cigarettes, dans le tiroir le plus bas de sa chambre. De temps en temps, Gojyo en avait déjà chipé quelques-unes lorsque Jien et sa mère n'étaient pas « occupés » dans cette pièce. D'ailleurs, Gojyo n'aimait pas fumer plus que ça lui-même, avant. Mais cela lui donnait quelque chose sur quoi se concentrer, à chaque fois qu'il voulait tellement être ailleurs (n'importe où ailleurs) que dans sa petite chambre, le dos affalé contre le mur qui convoyait les vibrations de cette danse moite qui se déroulait dans la pièce voisine. Il était arrivé que cela l'aide à supporter le son des grincements du matelas qui traversait la paroi, tard le soir.

Se laissant tomber sur son lit, tout contre ce même putain de mur que d'habitude, l'enfant se débattit quelques secondes avec le briquet et alluma un des petits tubes. La première bouffée de fumée avait un goût de… Paradis. Il en ferma les yeux de plaisir. Il passa la nuit entière à fumer et à penser à ce qu'il allait faire et comment il allait vivre, désormais. Il n'avait pas vraiment le choix.

Le jour suivant, il quitta la maison, après avoir enterré sa belle-mère dans le jardin. La femme morte n'avait pas tressailli à son contact, comme elle le faisait habituellement quand elle était encore vivante, lorsqu'il la porta dehors. Il avait laissé des fleurs rouges sur la tombe anonyme. Un petit geste qui parlait d'un amour qui n'était pas mort en même temps que cette femme. Des fleurs rouges. C'était la première fois qu'elle serait obligée de les accepter…

Il haussa les épaules au moment de passer une dernière fois le seuil. C'est tellement barbant de vivre, et tellement plus de mourir… Où aller ? Pour ce qu'il en avait à faire, il pouvait aussi bien tirer à pile ou face…

(…un enfant qui a existé ou n'existera jamais…)

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(Le dragon se souvient…)

Il pleut. Ça ne dérange pas le flambeur. De cette façon, il sait qu'aucune des filles du bar ne le suivra en espérant partager son lit, cette nuit. Il n'est pas d'humeur, de toute façon. Il marche. Il pense à la couleur rouge. De beaux cheveux, hein ? Non mais, vous plaisantez ? Même le sang est plus facile à laver que ce rouge qui est le sien… Alors Sha Gojyo continue de marcher, sans vraiment faire attention au monde autour de lui, mais le monde a la mauvaise habitude de se mettre en travers de son chemin. Non, de s'étaler sur son chemin… C'est vraiment, vraiment pas son jour…

« Oy, t'es mort ? » il demande d'un ton légèrement ennuyé au cadavre. Ça ne l'intéresse pas outre mesure de savoir. Pas encore.

Peut-être que c'est la vue d'un Kenren aux cheveux longs qui fit sourire Tenpou gensui ?

La vue des yeux verts fit remonter à la surface un souvenir depuis longtemps enfoui qui échappait encore à Sha Gojyo. Peut-être le souvenir d'un rêve enfui il y a longtemps. Et ce sourire…Il ne pouvait pas le distinguer, caché entre les bras de l'étranger, mais il en vit en quelque sorte le reflet dans la façon dont ces yeux se plissaient légèrement en le regardant. En le reconnaissant presque.

Et Sha Gojyo le fixa. Peut-être qu'il arriverait à se souvenir s'il lui était donné l'occasion de revoir ce sourire. Alors sans vraiment comprendre pourquoi, il hissa le corps inerte sur son épaule et l'emmena dans la direction de sa maison.

« Tu voulais mourir ? Trop bête. Je voulais aussi mourir un jour. Et quelqu'un a décidé pour moi que je devais pas, » marmonna-t-il près du visage de cet homme qui ne pouvait pas l'entendre…

(…une rencontre qui est arrivée ou n'arrivera jamais…)

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(Le dragon se souvient…)

« Kenren, ardent Kenren… Goku, innocent Goku… Konzen, éblouissant Konzen…Pardonnez-moi… J'aurais dû voir ce qui allait arriver… J'aurais du savoir… J'aurais dû éliminer Litouten quand j'en ai eu l'opportunité, au lieu d'attendre qu'il frappe le premier… » s'était lamentée une âme, à son réveil…

C'était une complainte qui s'était élevée durant une fugace seconde d'impossibilité…

(Paroles qui n'auront pas de raison d'être…)

« Écoute-moi, Kenren taishou. »

« Il te faut détruire ce présent que j'ai fait. Il faut sauver ton passé. Je vais te raconter une histoire. Écoute… »

C'était le rêve le plus fou d'un bodhisattva dont les désirs ne connaissaient pas de bornes…

(Paroles qui ont le pouvoir d'altérer le temps…)

« C'est pas un drôle de rêve, ça ? » le taishou demanda finalement au marshal…

Et le dieu aux yeux verts l'écoute. Stupide, stupide, il pense encore et encore…Un homme rationnel, un soldat, un tacticien ne croit pas aux rêves. Stupide. Sauf qu'il a déjà rencontré un dieu au regard d'enfant.

(Mais ce miroir aquatique qu'est l'océan du temps semble troublé, ici…)

Le dit marshal est doué pour la dissimulation. Prompt à prendre ses décisions. Plus dangereux que son comportement ne le laisse habituellement deviner. C'est son devoir de reconnaître le danger quand il le voit et d'agir en suivant son intuition. Il y a des choses qui comptent vraiment pour lui. Plus précieuses que sa propre intégrité. Le marshal en est conscient, des choses qu'il ne peut pas se permettre de perdre, même si cela fait de lui quelqu'un qui agit comme un insensé.

(…Et le crime n'est qu'une vague ondulation dans l'eau profonde, rien de plus…)

Un jour, le dieu appelé Litouten disparut simplement de la face du Tenkai. Personne, pas même le touchin taishi ne put le retrouver. Et la vie… continua.

Goujun ne peut pas se mentir, il l'a toujours su, que cet homme était dangereux (mais pendant une fraction de seconde, il se demande s'il pense au marshal ou au ministre…).Le cadavre, le marshal l'a scellé dans une caverne du mont Gogyo, le dragon le sait. Mais il n'intervient pas, ce n'est pas son rôle…

Kenren taishou ne peut pas se mentir non plus. Quand il a fait irruption dans la bibliothèque avec les nouvelles de cette mystérieuse disparition, Tenpou n'a pas cillé, n'a pas eu l'air surpris le moins du monde. Le regard vert était dur. Le défiant presque de deviner. Quêtant peut-être son approbation, mais il était loin d'en être certain. Et Kenren taishou sait. L'idée l'a effleuré, lui aussi, d'agir. Le général pense que ça aurait dû être son œuvre. Il était celui qui avait été averti, après tout…Il se sent pathétique. Et n'ajoute pas un mot.

(…un crime qui fit disparaître toute une réalité dans les replis de l'esprit d'un dragon…)

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(Le dragon se souvient…)

C'était une rare vision : un bodhisattva se tenant sous une averse… Les gouttes de pluie glacées avaient l'air d'éviter sa peau comme si elles se sentaient fautives de souiller une beauté si divine. Une fois encore, Kanzeon avait changé d'avis. Elle voulait voir ça, en fait. Cette rencontre après un demi-millénaire entre deux âmes, son marshal et son général. Kanzeon bosatsu attendait. Attendait des gens dont elle espérait qu'ils ne se montreraient pas. C'était sa seule chance de savoir. Il fallait que quelque chose se produise. Elle avait changé quelque chose, il ne pouvait pas en être autrement…

Son impatience faisait palpiter son aura comme le cœur battant d'un mortel. Qui sait ? Peut-être était-ce ce pâle halo qui attira Cho Gonou dans cette forêt déserte alors qu'il essayait de fuir ses péchés ? Cette première silhouette qui apparut, si absorbée dans sa propre détresse, ne la vit pas, pourtant près à la toucher lorsqu'il la dépassa. Il s'effondra presque à ses pieds.

Kanzeon bosatsu fit un pas en arrière, se retranchant dans l'ombre de basses branches. Ses poings se serrèrent. L'expectation bouillait dans sa poitrine.

Une autre personne arriva. Une silhouette dégingandée dont les longs cheveux écarlates restent toujours flamboyants en dépit de la semi-obscurité. Des pas s'arrêtant devant l'homme étendu dans la boue.

« Oy, t'es mort ? »

Kanzeon bosatsu connaissait ces mots. Elle les entendit malgré le son abrutissant de la pluie. Ses ongles s'enfoncèrent profondément dans la chair ivoirine de ses paumes.

Aucune surprise en voyant les deux hommes partir ensemble.

Rien. Rien n'était arrivé, rien n'avait changé. Pas de marshal, pas de général. Ils étaient toujours morts, puisque Sha Gojyo et Cho Gonou étaient là.

Elle poussa un soupir.

Elle eut un sourire.

Bien, ils s'étaient retrouvés après tout. Ce n'était pas si grave. Maintenant, il fallait qu'elle dise au Sanbutsushin où envoyer Konzen-ou-quel-que-soit-son-nom-maintenant pour les trouver. Il fallait qu'il y aille. Elle en avait décidé ainsi.

Mais le grondement sourd au plus profond du sol lui fit presque perdre l'équilibre. Un frisson parcourut le creux de son dos. Le monde entier lui sembla tourner follement, comme tournerait la roue du temps. Cela lui coupa le souffle. Est-ce que le monde entier était en train de se dissoudre sous ses yeux ou était-elle elle-même en train de se dissiper dans la brume de l'ondée ? Et après la brume et la pluie, en un clin d'œil, ce fut le divin soleil. Le Paradis après la Terre. Même l'air avait un goût différent.

(…le silence absolu avant et après la tempête…)

oOoOoOo

Le dragon est.

(Ici et Maintenant)

Le bodhisattva sentit un regard peser sur son dos et croisa de loin celui d'un rouge mordoré de Goujun. Elle brisa le contact… Comment était-il possible que même l'omniscience des divinités ne lui ait jamais permis de soutenir ce regard ? Le roi de la mer Occidentale se rapprocha. Kanzeon se demanda confusément ce que le dragon pouvait bien lui vouloir…

Le dragon parla. Enfin.

« Ils ont agi. Mais c'est vous qui l'avez fait. Ce changement… »

Pas même une question… Un regard pénétrant, c'était tout.

Pour seule réponse, une lueur dans les yeux bruns du bodhisattva. L'anticipation des mots à venir. Ce changement, avait-il dit…

Et Goujun continua sa tirade. C'était une occasion unique de faire comprendre à quelqu'un ce que représentait réellement sa race.

« C'est notre charge. Nous savons. La plupart du temps nous essayons de ne pas nous souvenir. Et quand c'est trop lourd, nous pouvons oublier le monde et notre conscience de nous-mêmes pour un moment. Et trouver refuge dans le corps d'une créature inférieure qui se laissera emporter par les vagues… »

« Les vagues ? » La question a l'air stupide. Inadéquate. Ce n'est pas ce qui importe, mais le bodhisattva n'est toujours pas capable de penser tout à fait clairement…

« Pensiez-vous, que nous, les quatre dragons, sommes appelés rois des mers parce que nous vivons sous l'eau ? » Et il n'y a pas la moindre pointe d'amusement dans ces mots. « L'Existence est l'Océan dont nous sommes les gardiens et ce sont ses courants que vous appelez karma. »

Quelques secondes, il laisse ses mots flotter dans l'air.

« Mais il y a une loi. Une loi karmique. La seule. Il n'y a PAS de LOI. Si vous détruisez le monde, cela ne veut pas dire que celui que vous désirez verra le jour… » avertit Goujun, de manière inattendue.

Mais le bodhisattva éclate de rire.

J'ai réussi. J'AI RÉUSSI.

Le sentiment de son triomphe était grisant, en buvant la vue de ce nouveau paradis…

Vision soudaine de deux yeux dorés plein de gaieté et comme un tourbillon de couleur. L'enfant itan court et bouscule presque le bodhisattva en passant, et lorsqu'il disparaît au coin de la terrasse, l'écho lointain de son rire s'attarde derrière lui…Il a l'air légèrement plus âgé, se dit le bodhisattva, l'esprit cependant légèrement ailleurs, et elle ne s'explique pas bien pourquoi… Les êtres tels que lui ne sont pas supposés vieillir au Paradis. Seulement quelques secondes plus tard, une silhouette de plus haute taille apparaît. Une chevelure dorée te brillante qui se balance comme la queue d'un chat en colère contre un dos droit couvert d'un tissu soyeux. Des iris violets et scrutateurs qui fouillent les alentours. Avant que Kanzeon ne puisse dire un mot, « Pas le temps, K'so baba, » il déclare d'un ton cassant…

Le dieu de mauvaise humeur avait déjà repéré deux personnes de l'autre côté du large bassin. Au loin, le magnifique neveu du bodhisattva croise le regard d'un marshal et d'un général en train de bavarder tranquillement. Leurs épaules se touchent presque alors qu'ils sont appuyés sur le garde fou de bois rouge qui entoure la mare aux lotus. Il y a comme une sphère d'intimité autour d'eux, qui ne semble se dissiper que légèrement lors du bref échange de regard au-dessus de l'eau immobile et des fleurs aquatiques. Le marshal montre obligeamment à Konzen la direction qu'il a vu l'enfant prendre de loin, et le rictus du taishou se moque clairement du bureaucrate incapable de tenir le rythme de son protégé…

Le bodhisattva est en train de rire, parce que les années avaient passé et que durant ces cinq cents ans, jamais un enfant itan ne fut banni du Paradis… Elle rit jusqu'à ce qu'elle oublie elle-même à quel point c'est un miracle, tandis que les derniers détails du karma d'un nouveau paradis se mettent en place et effacent sans merci de ses souvenirs toutes images d'une réalité autre…

Et dans sa tête, le dragon hurle…

Il ne devrait pas ressentir ce violent sentiment de perte pour des êtres qui ne sont plus destinés à voir le jour…

La vérité, c'est que Genjo Sanzo, Sha Gojyo, et Cho Hakkai ne sont pas. Là où il se tient maintenant, ils ne peuvent pas exister.

oOoOo to be continued oOoOo

(en suspens pour un moment : j'aurais pu arrêter l'histoire ici, mais je pense sauter gaillardement dans l'AU pour jouer avec des persos de GS que je manipule pas trop d'habitude…Alors soyez gentilles, et les suggestions sont bienvenues, même si j'ai déjà une idée globale de l'intrigue à suivre…Bon c'est pas tout ça, j'ai la séquelle de RA à continuer de traduire…

prenez toutes soin de vous !)