Release my soul

Chapitre 2

Sakura POV

Enfin, une autre journée de terminée. Et ce soir, je vais à la disco. Le seul problème, c'est que je n'ai pas demandé la permission d'y aller à mon frère. En temps normal, j'aurais demandé à mon père et il aurait tout de suite accepté en me souhaitant de bien m'amuser. Mais avec Toya, c'est une autre paire de manches. Il est extrêmement protecteur envers moi, alors je dois m'attendre au pire.

- Bonjour petit monstre, je suis rentré !

- Bonjour Toya. Tu as passé une bonne journée ?

Mon frère fronça les sourcils.

- Je t'ai appelé petit monstre et tu n'as pas réagi ? Soit tu es malade, soit tu as quelque chose à me demander.

Zut ! Décidément, je ne peux rien lui cacher.

- Et bien, en fait je… je voulais savoir si je pouvais aller à la discothèque ce soir avec un ami.

- Hors de question !

- Mais Toya ! Ça me donnerait l'occasion de me faire de nouveaux amis et…

- Je ne te laisserai pas aller là-bas avec quelqu'un que tu connais depuis à peine une semaine. Si ça se trouve, c'est peut-être un drogué ou quelque chose dans le genre.

- Tu en fais vraiment trop ! Si j'avais demandé à papa, il m'aurait laissé y aller.

Toya soupira. Je sens que j'ai gagné !

- D'accord, mais ne rentre pas trop tard, sinon tu vas y goûter !

Je lui fit mon plus beau sourire et l'embrassai sur la joue.

- Promis grand frère !

Normal POV

Sakura entra dans la discothèque. Elle était un peu perdue, mais Eriol vint à sa rencontre.

- Bonjour Kinomoto-san, ça va ?

- Oui, très bien. Il y a vraiment beaucoup de monde ici.

- Viens, je vais te présenter à quelques amis.

Eriol l'entraîna vers une petite table où étaient assises six personnes.

- Kinomoto, je te présente Naoko, Rika, Chiharu, Tomoyo et Yamazaki. Tu connais déjà Syaoran. Les gars, je vous présente Sakura Kinomoto.

Ils saluèrent tous chaleureusement Sakura, et la jeune fille prénommée Tomoyo lui fit une place à côté d'elle.

- Allez, viens t'asseoir ! Je suis certaine qu'on va bien s'entendre.

Sakura alla s'asseoir et les jeune gens bavardèrent longuement. La jeune fille s'intégra facilement au groupe et s'entendait particulièrement bien avec Tomoyo. Soudain, le DJ prit le micro.

- Nous voilà maintenant rendus à la partie karaoké de la soirée. Les intéressés, venez sur la scène !

Yamazaki se tourna vers Syaoran.

- Syao, va nous chanter quelque chose !

Le jeune homme secoua la tête, embarrassé. Tomoyo se pencha vers lui.

- Allez Syaoran ! On sait tous que c'est toi qui a la plus belle voix ici.

Il poussa un soupir, puis se leva et se dirigea vers la scène, sous les encouragements des autres. Le DJ l'annonça au micro.

- Voilà notre premier chanteur ! Veuillez accueillir Syaoran Li !

Sakura POV

Li prit le micro et se mit à chanter. Dès les premières paroles, je fus complètement envoûtée. Bon sang, ce gars chante tellement bien, et il a une voix si… sensuelle. Je fermai les yeux et me laissai entraîner par la douce mélodie. Décidément, il me surprenait de plus en plus. Lorsque la chanson fut terminée, j'ouvris les yeux et c'est probablement moi qui l'applaudit le plus fort. Il revint s'asseoir à notre table et les autres le bombardèrent de compliments. Je ne pouvais détacher mon regard de lui, et Tomoyo le remarqua.

- On dirait bien que Syaoran te plait.

- Non, pas du tout ! J'ai simplement été surprise. J'ai eu un mauvais départ avec lui, et je ne savais pas qu'il avait une aussi belle voix.

Tomoyo me sourit, puis se redressa en reconnaissant le morceau qui jouait. C'était un slow.

- Eriol, tu veux danser avec moi ? C'est ma chanson préférée.

- Bien sûr.

Il la prit par la main et l'entraîna sur la piste de danse. Yamazaki fit de même avec Chiharu, et un beau jeune homme vint chercher Rika. Il ne resta plus que Naoko, Li et moi. Puis Naoko se leva.

- Je ne sais pas pour vous, mais moi je meurs de soif. Je vous rapporte quelque chose ?

- Je vais prendre un verre d'eau s'il te plait.

- Et toi Syaoran ?

- Rien, merci.

Sur ce, Naoko partit en se frayant un chemin dans la foule.

Syaoran POV

C'est pas vrai ! Je me retrouve seul avec Kinomoto. C'est bien la dernière chose dont j'avais besoin. Elle doit penser la même chose, car un long silence s'installe. Finalement, elle décide de briser la glace.

- Euh, Li. Je ne te l'ai pas dit tout à l'heure, mais tu chantes vraiment bien. J'ai été impressionnée.

Bon, autant me montrer gentil avec elle, je n'ai pas la tête à me faire crier dessus.

- Merci.

- Tu as pris des cours ?

- Non. Depuis que je suis jeune, j'adore chanter, mais je déteste me donner en spectacle, comme je l'ai fait ce soir.

- Alors pourquoi tu l'as fait ?

- Parce que sinon, les autres n'auraient pas lâché le morceau, et j'aurais été obligé de le faire tôt ou tard.

Juste comme la conversation s'enlignait bien, Naoko arriva avec les breuvages, et nous dûmes arrêter là.

Eriol POV

Une fois par moi, les copains et moi nous réunissons dans cette discothèque, et c'est sur cette piste de danse que je peux passer les quelques rares moments qui me sont offerts seul avec Tomoyo. Si seulement elle savait…

- Dis moi Eriol, qu'est-ce que tu penses de Sakura ?

Je la regardai, un peu surpris.

- Et bien, je la trouve très gentille, dynamique, toujours souriante…

Elle leva une main pour m'arrêter.

- C'est bon, c'est tout ce que je voulais savoir.

Le temps d'une seconde, je vis passer une expression indéchiffrable dans ses yeux. Tristesse ? Ça aurait été trop beau pour être vrai. Malice ? Peut-être bien. Je décidai de lui poser une question du même genre.

- Et toi, que penses-tu de Syaoran ?

Elle baissa la tête, confuse.

- Euh, c'est un bon ami. D'accord, au début, on peut penser qu'il a beaucoup de défauts, mais une fois qu'on le connaît, on se rend compte que c'est un garçon charmant, qui a le sens de l'humour, il est toujours à l'écoute des autres…

Je resserrai mes bras autour de sa taille. Je le savais. Elle en pince pour mon meilleur ami. Il n'y avait qu'à voir la teinte rosée qu'a prise son visage quand elle parlait de lui. Je soupirai et murmurai à son oreille :

- Bonne chance.

Elle me regarda bizarrement.

- Quoi ?

- Rien, laisse tomber.

Sakura POV

La soirée était vraiment super, mais je commençais à être un peu fatiguée. Tomoyo dû le noter, car elle me dit :

- Si tu es fatiguée, on peut rentrer. Je peux te ramener en voiture.

J'acquiesçai et dit au revoir à mes nouveaux amis. Quand nous sortîmes dehors, j'eus le souffle coupé. Tomoyo voyageait en limousine ! Elle éclata de rire devant mon air ébahi.

- Allez, monte !

Je m'assis donc dans la voiture en compagnie de mon amie. Finalement, je lui demandai :

- Tu ne m'avais pas dit que tu étais riche !

- Ma mère est la présidente d'une grande compagnie. Habituellement, je n'aime pas trop tout ce luxe, mais j'avoue que ça a des avantages.

Le reste du voyage se déroula bien, et le chauffeur me déposa devant chez moi. Avant de partir, Tomoyo baissa sa fenêtre.

- Tu me téléphoneras ! On se donnera rendez-vous et on ira faire du shopping ensemble.

Je lui souris.

- Bien sûr. À la prochaine !

- Au revoir, et bonne nuit !

Je regardai la limousine s'en aller en silence en faisant un signe de la main à Tomoyo. Décidément, j'allais de surprises en surprises.

Normal POV

Sakura se laissa tomber sur son lit, épuisée. Elle avait passée une soirée très agréable, mais elle avait hâte de tomber dans les bras de Morphée. Avant de se mettre au lit, elle prit son journal intime et y écrivit quelques lignes.

« Cher journal. Ce soir, je suis allée à la discothèque. C'était vraiment génial. Hiiragizawa m'a présenté plein de gens et je me suis fait de nouveaux amis, surtout en la présence de Tomoyo. Ça a tout de suite cliqué entre nous deux. Je suis persuadée que nous deviendrons de bonnes amies. Et tu sais quoi ? Elle se promène en limousine ! Cette fille est une vraie boîte à surprises. Et puis, oh miracle, j'ai réussi à avoir une conversation civilisée avec Li. Bon, je te laisse là-dessus, je vais me coucher. Bonne nuit ! »

Ça faisait maintenant deux semaines que Sakura avait emménagé en Chine. Elle était à présent un membre à part entière du petit groupe d'amis qu'elle avait rencontré à la discothèque. Comme elle Tomoyo n'allaient pas à la même école, elles se téléphonaient souvent et faisaient des sorties entre filles. Ce jour là, la petite bande dînait ensemble sur l'herbe, dans un coin de la cour. Même Syaoran, habituellement solitaire, s'était joint au groupe. Naoko entama la conversation en parlant d'un livre qu'elle avait lu.

- Je vous le dis, il faut absolument que vous le lisiez ! C'est l'histoire d'une jeune fille qui se fait hanter par un fantôme. Il veut s'emparer de son esprit pour accomplir un meurtre qu'il aurait dû accomplir de son vivant.

Sakura grimaça.

- C'est pas trop mon genre d'histoires.

- C'est pas grave, je suis certaine que tu aimerais…

Eriol, notant le malaise de Sakura, orienta la conversation vers un autre sujet.

- Dis-moi Kinomoto… Tu ne nous as pas parlé de ton enfance.

- Oh, il n'y a pas grand-chose à dire. À vrai dire, je n'en ai presque aucun souvenir. Quoique… Je me souviens de quelque chose qui m'a vraiment traumatisé. C'était au cours d'un voyage d'affaire de mon père en Chine. Je devais avoir six ans à l'époque, et mon père m'avait emmené avec lui. À un moment donné, nous marchions sur le trottoir et j'ai vu un petit garçon avec son père de l'autre côté de la rue. J'ai voulu aller le rejoindre, et je me suis précipitée vers lui, sans regarder. Je n'avais pas vu qu'une automobile fonçait vers moi. Le père du petit garçon l'a remarqué, et il s'est élancé vers moi et m'a poussé sur le côté. Il s'est fait frapper à ma place. Après, tout est flou dans ma tête. Je me rappelle l'arrivée des ambulanciers, mon père qui me serrait dans ses bras, mais c'est surtout le visage du petit garçon qui m'a frappé. Il pleurait, et il s'est tourné vers moi avec un regard haineux en me criant : « C'est de ta faute ! »

Soudain, Syaoran devint très pâle et se leva. Eriol le regarda, inquiet.

- Syao, est-ce que ça va ? Tu te sens bien ?

- Euh, oui. Ça va, mais je crois que je vais rentrer.

Sur ce, il tourna les talons et s'en alla. Les jeunes gens se regardèrent, perplexes. Ce fut Yamazaki qui brisa le silence.

- Qu'est-ce qui lui a pris ?

Eriol haussa les épaules.

- Probablement juste un malaise.

Les autres approuvèrent et continuèrent de parler gaiement. Seul Eriol continuait de s'inquiéter. Il n'avait dit ça que pour rassurer ses amis, mais il se posait des questions.

Syaoran POV

Je marchais, sans savoir où j'allais. Les cours allaient recommencer dans quelques minutes, mais je n'avais pas l'intention d'y assister. Je retournais sans cesse les paroles de Kinomoto dans ma tête. À présent, je savais pourquoi je l'avais tout de suite détestée et pourquoi elle me rappelait quelqu'un.

Flash back

Un petit garçon marchait à côté de son père. C'était un homme grand et fort, qui prenait toujours les bonnes décisions. Le petit garçon l'admirait ; c'était son modèle, son héros. Soudain, il vit une petite fille aux grands yeux verts traverser la rue, et une voiture qui arrivait à toute allure. Son père s'élança vers la gamine et la poussa hors de la trajectoire de l'automobile, mais il n'eut pas le temps de s'écarter. Il mourut sur le coup. Le petit garçon pleurait toutes les larmes de son corps. Il se tourna finalement vers celle qu'il considérait comme responsable de la mort de son père et lui cria : « C'est de ta faute ! »

Fin du flash back

Deux semaines plus tard, ma mère mourut, probablement de chagrin. À partir de ce moment, je commençai à me refermer sur moi-même et à me fabriquer une carapace que personne ne pourrait percer. Je repoussais violemment tout ceux qui voulaient m'aider, et j'appris à me débrouiller par moi-même. Je continuai de grandir ainsi, et un tas d'autres malheurs s'abattirent sur moi. Jusqu'à en arriver à ce que je suis aujourd'hui. Bien sûr, ce n'était pas vraiment la faute de Kinomoto. Mais étant petit, j'avais voulu trouver un coupable à la mort prématurée de mon père et je l'avais tellement détestée que maintenant, bien des années plus tard, je n'arrivais pas à me débarrasser de cette haine. Finalement, je m'arrêtai de marcher et me rendit compte que mes pas m'avaient menés directement chez moi. Je rentrai et m'allongeai sur le sofa, jusqu'à ce que mes yeux se ferment et que je glisse dans le sommeil.

Eriol POV

Après les cours, je décidai de faire le chemin avec Kinomoto. Je me faisais un sang d'encre pour Syaoran, et j'avais besoin de me changer les idées.

- Kinomoto, je te raccompagne ?

Elle tourna vers moi ses beaux yeux émeraude et me sourit.

- Ça me ferait plaisir.

- Nous marchâmes jusque chez elle en parlant de tout et de rien. Lorsque nous fûmes devant sa maison, elle sourit à nouveau.

- À demain Hiiragizawa-kun.

- Tu peux m'appeler Eriol.

- Seulement si tu m'appelles Sakura.

- Ok. À demain Sakura.

Elle me fit un signe de la main et rentra chez elle. Je poursuivis mon chemin et me rendis chez moi. La première chose que je fis fut de prendre le téléphone et de composer le numéro de mon meilleur ami. Je laissai sonner cinq coups quand enfin il répondit.

- Allô ?

- Syaoran ! Bon sang, où étais-tu ? Tu n'es même pas venu en cours !

- Calme-toi Eriol, ce n'est tout de même pas la première fois.

Je pris un ton plus calme.

- Désolé, mais j'avais peur que tu ne fasses une autre crise.

- Tu t'en fais pour rien.

- Si tu le dis. Mais pourquoi as-tu réagi ainsi ?

Je l'entendis prendre une grande inspiration.

- Kinomoto, c'est la petite fille de mon enfance.

- Celle qui a…

- Oui. Excuse-moi, mais je n'ai pas envie d'en parler.

- Ok. Je te laisse alors. À demain.

- À demain.

Je raccrochai en soupirant. Syaoran avait un passé difficile, et quand des souvenirs douloureux refaisaient surface, il arrivait qu'il fasse une sorte de crise. Ce n'était pas fréquent, mais quand ça arrivait, ça faisait des dégâts. Il s'était déjà retrouvé à l'hôpital deux fois. C'est pourquoi je m'inquiétais tellement. Déjà que sa relation avec Sakuraétait plutôt tendue, je me demande comment il agira avec elle quand il la reverra. Puis, mes pensées dérivèrent vers Tomoyo, et j'eus un sourire triste. J'espère qu'elle rendra Syaoran heureux.