Un gros merci à toutes les personnes qui m'ont envoyé des reviews, ça me fait vraiment plaisir, et je suis contente que ma fic vous plaise.
Release my soul
Chapitre 4
Normal POV
Sakura se laissa tomber sur un banc. Elle revenait d'un examen de mathématiques plutôt éprouvant, et elle était complètement lasse. Soudain, elle vit Syaoran à l'autre bout de la cour. Elle courut vers lui et l'apostropha.
- Li, attends !
Le jeune homme se retourna pour voir qui l'avait interpellé, et fit aussitôt la grimace lorsqu'il reconnut la jeune fille. Celle-ci s'arrêta devant lui, essoufflée.
- Je voulais savoir si tu étais libre ce soir.
Syaoran haussa un sourcil, perplexe. Sakura rougit lorsqu'elle comprit son erreur.
- Non, c'est pas ce que tu crois, je ne veux pas un rendez-vous. Eriol m'a dit qu'il ne pourrait pas se libérer cette semaine, et donc qu'on ne pourrait pas se voir tous les trois pour notre travail d'Histoire. Mais il m'a dit que si on voulait pratiquer la partie orale, on pourrait toujours commencer et lui donner son texte après.
- J'ai un entraînement de basket jusqu'à cinq heures, mais après, c'est ok.
- Aucun problème. Ça me laissera le temps de faire mes devoirs, et j'attendrai que tu aies terminé. Tu t'entraînes à l'école ?
- Oui.
- Parfait alors.
Syaoran continua son chemin et Sakura le suivit. Le jeune homme se retourna, agacé.
- Je peux savoir pourquoi tu me suis comme un petit chien ?
- Hein ? Euh, non…
Elle fut coupée par une voix masculine.
- Syao, Sakura, attendez-moi !
Eriol arriva à côté d'eux et leur sourit.
- Salut vous deux, ça va ?
Sakura lui fit un magnifique sourire.
- Oui, et toi ?
- Ça peut aller. Au fait Syao, je voulais te dire que…
Il s'interrompit et fixa un point un peu plus loin.
- Oh non… Alerte rouge, on se tire !
Syaoran le regarda, étonné.
- Quoi ?
- Ennuis à trois heures.
- Traduction ?
- Kaito et Ayamia à ta droite.
Syaoran se retourna et voulut s'enfuir, mais c'était trop tard. Une jeune fille aux cheveux bruns s'était déjà approchée de lui, et une autre aux cheveux mi-longs blonds et bouclés avait fait de même avec Eriol. Toutes deux étaient très séduisantes.
Sakura POV
Je sentis une bouffée de jalousie monter en moi lorsque la jeune fille blonde prit Eriol par le bras et lui dit d'une voix suave :
- Bonjour Hiiragizawa. Tout va comme tu veux ?
À mon grand soulagement, mon ami se dégagea et lui répondit assez froidement :
- Pas depuis que tu es arrivée.
- Tu n'es pas obligé de me mentir, tu sais ?
Grrr ! Cette poupée barbie commençait vraiment à me taper sur les nerfs ! Je m'approchai d'elle et la regardai droit dans les yeux.
- Je te prierais de laisser mon petit ami tranquille.
Elle arqua un sourcil, pas le moins du monde impressionnée.
- Ton petit ami, vraiment. Et bien, on va voir ce que Hiiragizawa en dit.
- J'en dis que tu ferais mieux de t'en aller et de foutre la paix à ma petite amie, ok.
Je lui fis un sourire victorieux, et elle tourna les talons, vexée. Eriol se tourna vers moi et me fit un sourire plein de gratitude.
- Merci beaucoup. Ça fait deux mois qu'elle ne me lâche pas d'une semelle, et je crois que tu lui as cloué le bec. Au fait, je ne savais pas que j'étais ton petit copain.
Je rougis, embarrassée.
- Euh, oui… non, c'était juste pour t'aider. C'était qui ?
- Ariku Ayamia, une des filles les plus populaires du lycée. Et celle qui est là-bas, en train de martyriser ce pauvre Syaoran, c'est Mika Kaito, qui fait partie de la même catégorie.
Je jetai un œil en direction de Li, qui semblait en effet avoir le plus grand mal à se débarrasser de sa prétendante. Finalement, il revint vers nous, la mine sombre, alors que Kaito repartait, un sourire aux lèvres. Li passa à côté de nous et lâcha à l'intention de son meilleur ami :
- C'est gentil de m'avoir aidé.
Nous le rejoignîmes et Eriol tenta de se justifier.
- Désolé, mai au cas où tu n'aurais pas remarqué, j'étais un peu occupé.
- …
- Qu'est-ce que tu as ?
- Je me prépare mentalement à la soirée de demain.
- Comment ça ?
- J'ai été obligé de lui accorder un rendez-vous pour qu'elle me laisse tranquille.
- Oh la la. Bonne chance, vieux !
Li grogna et pressa le pas en direction de l'école, car la cloche allait sonner d'un moment à l'autre.
Syaoran POV
Je jetai un rapide coup d'œil à l'horloge. Ma séance d'entraînement finissait dans une demi-heure. Je reportai mon attention sur le jeu juste à temps pour recevoir la passe que venait de me faire mon coéquipier. Je courus vers ma cible et marquai aisément un panier parfait. Par-dessus les acclamations des membres de mon équipe, j'entendis une voix plus aigue, et aperçus Kinomoto sur le bord du terrain.
- Bien joué, Li-kun !
J'entendis des « Elle est drôlement jolie ! Dis Li, c'est ta petite amie ? Il en a de la chance. » et autres stupidités du genre. L'arbitre siffla et la partie continua. À ma grande satisfaction, mon équipe remporta la victoire par six points, et je me rendis aux vestiaires pour prendre une douche rapide. Alors que je me dirigeais vers la sortie pour rejoindre le pot de colle qui me servait de coéquipière, Kuro Kanji, un garçon de mon âge aux cheveux châtain clair et aux yeux d'un bleu qui tirait sur le vert, me dit :
- Eh, Li ! C'était qui la fille de tout à l'heure ?
- Kinomoto, une fille avec qui je dois faire équipe pour un travail.
J'avais dit ça sur un ton cinglant.
- Tu as l'air de t'en plaindre.
- Je n'ai pas seulement l'air, je m'en plains.
- T'es malade ! Cette fille est super canon, et tu as la chance de travailler avec elle. Tu l'as pour toi tout seul !
Je me raidis à cette remarque pleine de sous-entendus.
- Écoute moi bien, Kanji. Ce n'est pas parce que toi tu couches avec toutes les filles qui te plaisent que je dois en faire autant.
- Alors tu admets qu'elle te plait.
Sans savoir pourquoi, je sentis mes joues me brûler.
- Ce n'est pas ce que j'ai dit !
- Mais tu l'as pensé.
Je voulus répliquer, mais aucun mot ne sortit de ma bouche. C'était bien la première fois que quelqu'un réussissait à me réduire au silence.
- Alors, Li. Ça t'en bouche un coin, pas vrai ?
Je me contentai de passer à côté de lui en imaginant les pires tortures que je pourrais lui infliger. Je rejoignis Kinomoto, et nous commençâmes à marcher. Durant tout le temps que dura le trajet du lycée jusqu'à mon appartement, aucun de nous deux ne parla. Je la fis entrer et nous continuâmes le travail. Après un moment, je me levai et lui demandai :
- Tu veux quelque chose à boire ?
- Seulement un verre d'eau, s'il te plaît.
J'allai le lui chercher et me pris par la même occasion une bouteille de bière. Lorsqu'elle me vit revenir, elle haussa les sourcils, surprise. Je lui rendis son regard.
- Quoi ?
- Rien, rien.Quel âge as-tu?
- Dix-sept ans, pourquoi ?
- Tu bois de l'alcool à cet âge ?
- Oui, ça te dérange ?
- Non.
Mon ton de voix était plutôt agressif, mais je m'en fichais un peu, et Eriol n'étais pas là pour me réprimander. Elle tendit la main pour prendre son verre, que j'avais posé sur la table, mais elle le renversa sur les feuilles où était écrit tout ce qui avait trait à notre exposé et sur quoi on bûchait depuis tout à l'heure. Frustré, je me levai et criai :
- Non, mais ! T'aurais pas pu faire attention ! Maintenant, c'est illisible ! Va falloir tout recommencer à zéro !
Elle baissa les yeux, confuse.
- Je… je suis désolée. C'était un accident…
Je me calmai et me rassit sur le sofa.
- Non, c'est moi qui suis désolé. On va le réécrire, et ça finit là. Par contre, on devrait commencer tout de suite, sinon on va être ici jusqu'à demain.
Nous recommençâmes donc à écrire, mais elle s'arrêta et me regarda, pensive.
- Pourquoi me détestes-tu autant ?
J'arrêtai aussi mon travail, et la regardai droit dans les yeux. Curieusement, je ne trouvais pas de réponse à sa question. Bien sûr, il y avait le fait que je l'avais longtemps considérée comme la meurtrière de mon père et qu'elle me rappelait la mort de ma sœur, mais il me sembla que ce n'était pas tout. En fait, je ne la haïssais pas vraiment. Elle me tapait juste sur les nerfs, quoique… Alors, pourquoi est-ce que je réagissais toujours mal à tout ce qu'elle disait ou faisait ? Je finis par secouer la tête, et lui dis le plus honnêtement du monde :
- Je ne sais pas.
Elle me regarda, suspicieuse, puis me dit simplement :
- Quand tu le sauras, tu me le diras. Ainsi, on s'entendra peut-être un peu mieux.
Sa réponse me laissa sans voix, et je retournai à mon travail, songeur.
Normal POV
Le reste de la semaine se déroula normalement. Le trio eut le temps de terminer leur projet, et l'exposé oral se déroula très bien. Le travail étant terminé et les rencontres n'étant plus nécessaires, Sakura ne voyait presque plus Syaoran, mais passait presque tout son temps avec Eriol, qui lui plaisait de plus en plus. Un soir, alors qu'ils rentraient chez eux, le garçon lui demanda :
- Ça te dirait de venir prendre le thé chez moi ?
Sakura lui sourit.
- J'accepte l'invitation.
Lorsqu'ils arrivèrent chez Eriol, la jeune fille s'arrêta, ébahie.
- Ce n'est pas une maison, c'est un château !
Eriol ria et répondit :
- Correction, c'est un manoir. Il appartient à ma famille depuis des années, mais il a été abandonné pendant longtemps. Quand je suis venu ici avec ma mère, il a fallu tout rénover.
- Vous n'êtes que deux dans une aussi grande demeure ?
- En fait, je vis seul. Quand mon grand-père est décédé, il y a un an environ, ma mère a hérité de toute sa compagnie, qui est une des plus importantes d'Angleterre. Comme je n'avais aucune envie de repartir et que ma mère me jugeait assez responsable, elle m'a permis de rester.
- Elle n'a pas eu peur de te laisser comme ça ?
- J'ai appris à me débrouiller seul assez jeune, et elle me fait confiance. De plus, nous échangeons souvent du courrier et elle m'appelle de temps en temps.
Sakura reporta son regard sur le manoir, impressionnée. Eriol sourit et passa devant elle.
- Alors, tu viens ou tu restes dehors ?
Eriol POV
Une fois à l'intérieur, je conduisis Sakura au salon et allai faire chauffer de l'eau. Je sortis un plateau et y disposai deux tasses et deux parts de gâteau. J'entendis la bouilloire siffler et je fis infuser le thé. Quand je revins au salon avec le plateau dans les mains, je trouvai Sakura en train de regarder une photo posée sur le manteau de la cheminée. Elle se tourna vers moi et me demanda :
- Qui est-ce ?
Je m'approchai et souris en regardant la photo. On y voyait deux petits garçons d'environ six ans qui souriaient en regardant l'objectif.
- Tu ne devines pas ?
Elle se pencha et regarda attentivement l'image, avant de s'exclamer :
- C'est toi et Li quand vous étiez plus jeunes !
- Exact.
- Ce que tu étais mignon ! Ce n'es pas que maintenant tu ne l'es plus ! Au contraire, je te trouve très séduisant, mais…
À ces mots, elle rougit fortement et j'éclatai de rire.
- Ça va, j'ai compris.
Elle me sourit et reporta son attention sur la photo.
- Tiens, Li souriait dans ce temps là.
J'eus un regard triste et répondit doucement :
- Cette photo a été prise une semaine avant la mort de son père, à l'occasion de son anniversaire.
- Que lui est-il arrivé ?
- C'est à Syaoran de décider s'il a envie de t'en parler.
- Ce serait déjà un miracle s'il avait envie de me parler tout court.
Je la regardai, une lueur d'amusement dans les yeux.
- Ne t'en fais pas. Je suis certain qu'il ne te déteste pas tant que ça. Et puis, je serais prêt à parier qu'il ne pourra pas te résister.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Rien, oublie ça. Tu viens ? Le thé va refroidir.
Sakura POV
Pendant que nous prenions le thé, nous parlâmes de tout et de rien, si bien que je ne vis pas le temps passer. Un moment donné, je demandai à Eriol :
- Quelle heure est-il ?
Il jeta un coup d'œil à sa montre.
- Cinq heures et dix.
Je me levai précipitamment.
- Oh non ! Il faut que je rentre. Mon frère va me passer un de ces savons…
- Tu veux que je te raccompagne ?
- Ce n'est pas la peine. Merci pour tout, j'ai vraiment passé un moment très agréable.
- Ça m'a fait plaisir.
Je l'embrassai rapidement sur la joue, pris mon sac, enfilai mes souliers et courus jusque chez moi. J'ouvris la porte, haletante, pour me trouver face à Toya, furieux.
- Où étais-tu passée ? Ça fait une heure que tu es sensée être rentrée !
- Je… je suis désolée. J'étais chez un ami et… je n'ai pas vu le temps passer.
Mon frère haussa un sourcil et dit, en appuyant sur le premier mot :
- Un ami ?
Alors que je m'apprêtais à me justifier, mon père descendit les escaliers.
- Que se passe-t-il ?
Je courus vers lui et lui sautai au cou.
- Papa, tu es rentré !
En effet, mon père était parti durant quelques jours pour assister à d'importantes conférences, mais je croyais qu'il ne rentrait que demain. Il me serra dans ses bras et lorsqu'il relâcha son étreinte, je lui demandai :
- Comment se fait-il que tu sois déjà à la maison ?
- La dernière conférence a été annulée, et j'ai pu rentrer plus tôt. Au fait, pourquoi n'étais-tu pas là tout à l'heure ?
- J'étais chez un ami et je n'ai pas vu l'heure.
- Je suis content de voir que tu t'es si bien adaptée et que tu te sois fais des amis aussi rapidement.
Mon père, c'est le meilleur. Il n'est pas comme Toya, qui me surprotège. La seule chose qu'il dit pour me réprimander fut :
- La prochaine, tâche d'appeler à la maison si tu penses être en retard. Ça évitera à ton frère de s'inquiéter pour rien.
Je lui souris et acquiesçai, tout en repensant aux bons moments que j'avais passés avec Eriol.
Normal POV
Après avoir mangé, Sakura alla dans sa chambre et décida de prendre quelques minutes pour écrire dans son journal intime.
« Cher journal. Aujourd'hui, la journée s'est déroulée comme d'habitude, avec un cours de mathématiques incompréhensible. Eriol m'a invité chez lui pour prendre le thé. Sa maison est énorme, et il y vit seul. Ce garçon est tout simplement génial. Il est super gentil, super mignon, super attentionné, et j'en passe. Je me demande si je ne suis pas en train d'en tomber amoureuse. En tout cas, il me plait vraiment. Je te souhaite une bonne nuit. À la prochaine. »
