Chapitre 6 : Apparition
Par Hermione Granger
Je pointais ma baguette sur le miroir et lançais l'incantation.
-'Omheri Miroas Secretare, Configlias Ennharom!'
Une lumière confuse sort de ma baguette et le miroir prend une couleur bleue. Puis, un visage apparu sur la glace, mais ce n'était pas le mien. La panique me saisit.
-'Sirius!'
-'Hermione!' me répondit le miroir, où le parrain de Harry était réellement reflété.
-'Mais… mais!'
-'Calme-toi!' me dit-il alors que je perdais mon souffle, sous l'effet de la surprise.
-'Mais tu… comment tu…'
-'Chut…'
Il me sourit à travers le miroir et reprit.
-'Ça ne sert à rien de t'énerver.'
-'Mais tu es mort!'
-'Je suis mort, peut-être, mais pas totalement. Sinon, je ne crois pas que je pourrais apparaître ici.'
-'Où es-tu?'
-'C'est une bonne question,' avoua-t-il en hochant la tête. 'J'aurais espéré que tu le saches, mais apparemment non alors…'
-'Je vais faire des recherches et…'
-'Ça m'étonnerait que tu trouves des réponses ailleurs qu'à Poudlard,' dit-il en examinant la pièce où j'étais, soit la chambre d'Harry. 'Au fait, où es-tu?'
-'C'est une longue histoire…'
-'Oui, et bien je crois que j'ai tout mon temps,' dit-il en me souriant à nouveau.
Je lui contais tout depuis son départ. L'anéantissement total de Harry, son changement de comportement, ma dispute avec Ron, mes discussions bizarres avec son filleul, tout. À la fin, il eut l'air préoccupé et se gratta le menton dans un geste inattentif.
-'Ils s'en aient passées des choses, dis donc. Pourtant, il y a quelque chose qui sonne faux…'
-'Quoi?'
-'Pourquoi Harry s'est-il mis à détester Dumbledore à ce point?'
-'Parce qu'il croit qu'il n'a rien fait du tout pour te sauver. Dumbledore aurait dû arriver plus tôt, à son avis, et remuer ciel et terre pour que le monde des sorciers apprenne le retour de Voldemort avant qu'il n'y ait beaucoup de victimes comme ce jour-là.'
-'Je vois, mais Dumbledore n'y est pour rien. Il ne pouvait pas faire autrement. Je devais mourir,' dit-il en haussant les épaules.
-'Dans l'esprit de Harry, c'est de la faute à Dumbledore. Et j'avoue l'avoir cru aussi, mais… Il connaît la prophétie, je crois que ça devait arriver.'
-'Malheureusement, c'est vrai. Harry devait être affecté par cette guerre, pour prendre réellement sa place du côté du bien… Mais il semble se battre contre sa destinée, selon ce que tu m'as dit.'
-'Il a beaucoup souffert à cause de cette guerre, et ça ne l'aide sûrement pas d'avoir à combattre à son tour alors qu'il n'a pas enterré sa peine.'
Il hocha la tête et dit, une lueur de folie dans le regard :
-'Ils ont tranché la tête de ce foutu Kreattur, hein?'
-'Je ne crois pas que…'
-'Par Merlin! Il est probablement encore en train de trahir l'Ordre!' s'emporta l'adulte en se laissant traverser par la colère.
-'Nous ne pouvons rien y faire, c'est Dumbledore qui décide de tout maintenant que la guerre a recommencé.'
Sirius sembla reprendre possession de ses moyens et passa une main un peu nerveuse dans ses cheveux.
-'Comment c'était avant que Voldemort ne soit anéanti?'
Il haussa les épaules et j'insistais.
-'Tout était noir, sombre, sale…' commença-t-il en fixant un point situé plus bas. 'Tout le monde avait peur des autres, des batailles et des duels éclataient à tous les coins de rue… Ce n'était pas la joie.'
-'Alors tu… tu n'as jamais pu voir la vie sans la guerre?' lui demandais-je.
-'Il y avait Poudlard, quand les Maraudeurs étaient tout-puissants,' dit-il avec un vague sourire. 'Mais je n'ai pas connu de temps rassurants à cause d'Azkaban…'
-'Je suis sûre que nous gagnerons la guerre,' dis-je, à la fois pour moi et pour lui.
Il hocha nébuleusement la tête et son reflet s'effaça lentement du miroir, qui redevint comme avant que je prononce la formule.
Dans les environs de Manchester
Par Mary Malory
Nous chevauchions depuis plusieurs heures déjà. Blaise, étendu dans l'herbe à côté de moi, jouait avec mes cheveux, un large sourire aux lèvres. Nos chevaux étaient attachés par leurs rênes à de basses branches d'arbres situés à proximité et nous étions tous les deux allongés sur l'herbe dans une petite clairière. Le soleil éclairait ma peau pâle et je me sentais bien, terriblement bien. L'après-midi devait être presque totalement entamé, et ma visite chez Blaise devait touché à sa fin, mais nous étions biens.
Un bruissement me parvint aux oreilles, puis un cheval s'ébroua. J'en conclu que c'était l'un de ceux de Blaise, jusqu'à ce qu'une voix nous fasse redresser la tête.
-'Je ne pensais pas trouver des gens à cet endroit.'
Mon « frère » réagit plus rapidement que moi et Blaise lança :
-'Salut Dray! Que viens-tu faire ici?'
J'aperçus Drago Malefoy, monté sur une jument arabe à la robe fauve, tout près de l'orée des boisés où moi et Blaise nous baladions il y a encore quelques dizaines de minutes. Il avait un mince sourire en nous voyant tout les deux, quoique cela ne semblait pas vraiment lui faire un immense plaisir.
-'Je me baladais. Heureux de te revoir, Mary,' répondit le plus fier des Serpentard en me saluant.
-'Je lui offrais une journée loin de son statut de Fille à Marier,' dit Blaise d'un ton plaisantin.
-'Elle doit bien en avoir besoin, connaissant son père,' dit Drago.
Il y eut un silence entendit entre nous trois et il reprit.
-'Sinon, tu as une idée de celui qui deviendra le beau-fils de Sir Armand Malory?'
-'Il y a 17 sang-purs sur cette liste, ce serait dur de conclure qui sera choisi par mon père.'
Les deux garçons à côté de moi semblaient un peu étonnés de savoir que 17 garçons de bonne famille, des gens que mon père considérait comme des bons partis, figuraient encore sur la liste de mes prétendants.
-'Je n'ai aucune chance d'y figurer, en tant que ton frère,' dit Blaise en m'épaulant gentiment. 'Et toi, Dray, crois-tu y être?'
Le blond eut un sourire coincé, il me jeta un regard en coin, puis fit non de la tête.
-'Il aurait fallu que je fasse danser Mary…'
