The Pure Blood of Slytherin

Chapitre 15 : Love is unlimited

Mary Malory

Drago me saisit par les épaules et me tira brusquement vers l'arrière, me projetant sur un sofa. Il se pencha par-dessus moi et me regarda droit dans les yeux.

-'À quoi tu joues, Mary?'

-'Laisse-la tranquille!' grogna Ronny.

Il écarta Drago sans problème et m'offrit sa main pour que je me relève. Drago, allongé sur le sol, la bouche en sang, me regarda un moment. Je lui fis un petit signe de la main, puis me blottis contre Ronny, l'entraînant avec moi dans les couloirs.

-'C'était la première fois que j'embrassais une Serpentard,' me dit-il.

-'Tu veux recommencer?'

Il s'arrêta de marcher et s'avança vers moi. Il plia légèrement les genoux, ce qui me fit moins redresser la tête, puis, alors que nous nous embrassions, ses bras se glissèrent dans mon dos et me soulevèrent. Je passais mes jambes autour de ses hanches et il vacilla un instant. Il réussit cependant à reprendre appui contre le mur froid du couloir. En se retournant, de sorte que ce soit moi qui soit contre le mur, il laissa ses lèvres descendre de mes lèvres jusqu'à mon cou. Il écarta légèrement l'encolure de mon uniforme pour embrasser mes épaules.

Chacun de ses baisers étaient doux, chauds et passionnés. Désespérés, même. Puis Ronny recula légèrement, me fis descendre de l'abri protecteur de ses bras.

-'C'est un piège.'

-'Quoi?' lui demandais-je.

-'Toi et Malefoy m'avez joué un tour. Tu ne m'aimes pas!'

Il se dégagea de moi et partit en courrant dans les couloirs.

-'Ronny, attends!'

Je m'élançais à sa poursuite. Je pris un raccourci et arrivais avant lui à un embranchement. Il ne me vit cependant pas et me fonçant dedans. Nous trébuchâmes et nous écroulâmes un peu plus loin, faisant dégringoler une armure. Il allait se relever et continuer à courir lorsque je m'assis au-dessus de lui, l'immobilisant.

-'Je te jure que ce n'est pas ce que tu crois.'

L'encolure de mon col était toujours écartée. Son regard regarda mon épaule dénudée où paraissait la bretelle de mon soutient-gorge. Il me dit cependant, reprenant ses esprits :

-'Tu ne m'auras pas!'

-'Ronny, je t'en supplie… Il faut que tu me crois.'

-'Comment tu m'as appelé?'

-'Ronny,' lui dis-je doucement en me penchant vers son visage. 'Ronny.'

Je l'embrassais doucement et le sentis sourire. Ses mains vinrent caresser mon dos et il me fit basculer sous lui. Dès ce moment, il recommença à m'embrasser dans le cou et sur les épaules, me faisant éclater de rire.

Hermione Granger

J'étais dans la salle commune de Gryffondor lorsque Harry descendit.

-'Tu n'aurais pas vu Ron?'

-'Non. Il n'est pas en haut?'

-'Non. Et à voir ses affaires, il n'y est pas venu depuis qu'il a quitté la bibliothèque.'

-'Où est-ce qu'il pourrait bien être allé alors?'

-'Il s'est peut-être fait une petite-amie et on l'ignore jusqu'à maintenant,' suggéra Harry.

-'J'en doute fort… Ron n'est pas du genre à…'

Je fus interrompue par l'entrée de quelqu'un dans la salle commune. Ron justement. Enfin…
Ron était étrange. Il avait un large sourire benêt et marchait d'un pas léger. Il ne nous regarda même pas et monta rapidement les marches menant au dortoir des garçons, sifflotant une chanson rythmée et populaire dont le nom m'échappe.

Harry tourna la tête vers moi, les sourcils froncés.

-'Qu'est-ce qu'il a?'

-'Je n'en ai pas la moindre idée…'

À mon réveil le lendemain matin, je descendis à la salle commune pour ramasser les livres que j'y avais laissé avant d'aller me coucher. Enfin, ce fut mon intention. Je découvris Ron agenouillé au sol, manifestement penché sur quelqu'un d'assis sur le canapé. Ron remuait légèrement la tête et ses mains étaient posées sur la taille de la personne en face de lui.

Je tentais de les ignorer et ramassais mes livres. L'un d'eux était cependant coincé entre le genou droit de Ron et le tapis. Je m'agenouillais pour le retirer et, en réussissant à le récupérer, je fis perdre pied à Ron. L'autre personne s'exclama :

-'Hermione! Qu'est-ce que tu fais ici?'

Mon visage se décomposa et je lâchais tous mes livres. C'était Mary. Le sort l'avait rendue amoureuse de Ron!

Je palis à un tel point que Mary s'inquiéta pour moi. Elle descendit du canapé pour me prendre la main et m'aider à m'asseoir. Elle s'assied près de moi.

-'Tu la connais? Depuis quand?' demanda Ron à Mary, en parlant de moi.

-'On est amies depuis un bon moment déjà. Elle est même sensée venir à mes fiançailles!'

-'Tu comptes quand même te fiancer avec ce joueur de Quidditch?' demanda Ron. 'Et moi dans tout ça?'

-'Tu parles de Daniel comme si ce n'était qu'un sorcier sans importance. Et puis, je serais mariée avec lui, mais je pourrais avoir un amant.'

Mary avait dit cela en jouant avec une mèche de ses cheveux. Je grimaçais tandis que Ron, avec un sourire, se pencha une nouvelle fois pour l'embrasser.

-'Mary, j'ai besoin de te parler. Viens dans le couloir avec moi.'

Je me levais. Mary se tourna vers Ron, l'embrassa sur le front puis me suivit à regret dans le couloir. Une fois le portrait de la Grosse Dame refermé, je l'amenais dans un couloir où les portraits ne risquaient pas de nous écouter.

-'Mary, je suis désolée. Tout est de ma faute.'

-'Mais qu'est-ce que tu as fait?'

-'Je t'ai jeté un sort.'

Mary fronça les sourcils, ses yeux bleus fixés sur moi.

-'Quel genre de sort?'

-'Tu te rappelles que je voulais te faire ressentir l'amour, non?'

-'Oui. Mais c'est inutile puisque je suis amoureuse de Ronny maintenant.'

-'Mary, je t'ai lancé le sort hier. Tu es tombée amoureuse de Ron par ma faute, par mon sortilège.'

-'Non! Je… C'est impossible! Ça ne se commande pas, l'amour!'

-'Mary, demain, tu ne l'aimeras plus.'

-'Non! Je l'aimerais toujours! Je suis amoureuse!'

-'Je t'en prie, Mary!' m'écriais-je tandis qu'elle partait rapidement vers la cage d'escaliers.

Ron surgit dans le couloir.

-'Tu lui as jeté un sort?'

Il avait manifestement tout écouté. Je ne répondis pas. Il prit ça pour un oui.

-'Tu es vraiment cruelle, Hermione!'

Et il partit à la poursuite de Mary. Je touchais mon front de ma paume de main. Tout allait décidément très mal. Je retournais à la salle commune de Gryffondor et montais dans le dortoir des garçons. Sans regarder Seamus et Dean qui étaient très peu habillés, j'allais secouer Harry. Alors qu'il ouvrait les yeux, les miens étaient plein de larmes.

-'Harry, j'ai un gros problème. Il faut que tu m'aides.'

Mary Malory

J'étais de retour dans la salle commune des Serpentard et me laissais tomber dans un canapé. Je me pris la tête entre les mains. Hermione n'était pas du genre à mentir, mais ce n'était pas non plus son genre de faire des sortilèges qui pouvaient mettent tout en péril, comme celui qu'elle disait m'avoir lancé. Et Ronny dans tout ça. Mon pauvre Ronny.

Enfin, je commence à douter que je l'aime. Ou plutôt, je l'aime mais je doute que ce soit réellement moi qui l'aime. C'est compliqué, si bien que je commence à avoir mal à la tête.

-'Ça ne va pas mieux?'

Drago. C'est bien le dernier que j'ai envie de voir. C'est le seul qui sait pour Ron. Il est appuyé contre le seuil de la porte menant au dortoir des garçons de sixième. Il a la lèvre fendue, sans doute à cause de Ronny hier. Il garde ses distances, et je ne peux que le comprendre.

-'Mal de tête…' grommelais-je.

-'Tu veux qu'on aille à l'infirmerie?'

Ses yeux gris sur moi. C'est la première fois que je prends le temps de regarder ses yeux. Ses yeux gris si brillants. Si intenses. Si attentifs. J'acquiesce. Il s'avance rapidement et glisse son bras dans mon dos pour me supporter. Est-ce pour prévenir une chute ou…?

Nous commençons à marcher et le portrait cachant l'entrée de la salle commune s'ouvre.
Elle s'ouvre sur Ronny, qui a le point levé comme s'il s'apprêtait à cogner dans le tableau. Il nous fixe. Il me fixe moi, j'ai sûrement l'air malade. Il fixe Drago, et son expression change. Sans nous laisser le temps de réagir, il abat son poing dans le visage de Drago, qui s'effondre, puis lui donne un coup de pied dans le ventre.

Je me raccroche au seuil de la porte lorsque Drago tombe. Ron allait continuer à frapper Drago, mais je l'agrippe par l'épaule et le tourne de force vers moi. Il tente de se défaire de ma poigne, mais je le maintiens en place de force.

-'Sors tout de suite!' lui criais-je.

Il est comme figé. Je le pousse hors de la salle commune et frappe un coup dans le bord du tableau, qui se referme devant lui. Je m'accroupis à côté de Drago, qui a recommencé à saigner de la lèvre et qui peine à respirer.

-'Ça va?'

-'Ton abruti de petit-copain m'a…'

-'Ce n'est pas mon petit-copain,' l'interrompis-je.

J'ai mal. Pas seulement à la tête, mais au cœur aussi. Ron n'a pas compris. Il a été stupide.

-'En tout cas, Weasley m'a brisé une côte…'

-'C'est toi qui a besoin d'aller à l'infirmerie maintenant. On y va?'

-'On devrait attendre quelques minutes que ce fou déguerpisse.'

-'Tu as raison.'

Je l'aide à s'allonger sur un canapé et fait apparaître un sac de glace que je dépose à l'endroit où il dit que sa côte est brisée, dans l'espoir de calmer un peu sa douleur. Je m'allonge contre lui et il pose sa tête sur mon épaule.

J'ai compris ce que c'est que l'amour. Ça se résume aux cinq dernières minutes. Bref sentiment d'euphorie. Jalousie. Douleur. Voilà ce que c'est.

Hermione, je préfère me marier par devoir. L'amour, ce n'est pas pour moi. C'est pour me protéger que je ne le connaissais pas. C'est pour protéger les miens. L'amour, je m'en passerais à l'avenir. J'espère que tu comprendras…

-'Mary…' me murmura Drago à l'oreille. 'Mary…'

-'Quoi?'

-'Tu l'aimes vraiment ce plouc de Weasley?'

-'Je suis sous un sort, Drago. Un sort très lourd qui ne durera pas.'

-'Et qui t'a lancé ce sort, que je puisse lui régler son cas?'

-'Je ne sais pas.'

Mon pauvre Drago. Tu as déjà assez souffert, je n'ai pas besoin de rajouter à ta peine. Je t'ai déjà blessé simplement en craquant pour Ronny… pour Weasley. Et il t'a blessé physiquement. Tu n'as pas besoin de savoir que je suis amie avec une Gryffondor. Tu n'en a vraiment pas besoin.

Nous restâmes étendus là durant plusieurs minutes. Je savais qu'il était bien, contre moi de cette manière. Je savais qu'il ne sentait presque plus ses blessures, tellement ma présence lui était euphorisante. Il n'y avait qu'un point positif à ce sort, j'avais compris que le regard de Drago, aussi froid se veut-il envers moi, était semblable à celui de R… Weasley ce matin; rempli de cet amour que je ne désire plus connaître…