5. Bientôt midi

(Naruto)

Il y avait… Deux yeux rouges qui ne me quittaient pas et ne me quitteraient jamais.

Il y avait… Une présence inconnue qui serait toujours tapie là, à chaque battement de cœur.

Je me suis réveillé. Avec sous les yeux le bleu du ciel qui balaya tout ce qui aurait pu se cacher dans l'obscurité des rêves. Un type est apparu dans mon champ de vision et a souri avec lenteur. Il avait les cheveux bruns, les yeux noirs. Ca change pas grand chose que s'il avait eu les cheveux blonds et les yeux bleus, mais c'est pour que vous imaginiez mieux. Bref, il m'a tendu la main pour que je m'asseye et il a demandé :

Ca va ?

J'ai pas trop écouté sa question parce que je cherchais Sakura-chan et Mizuko-sensei mais elles étaient plus là.

Où elles sont parties ? je l'ai questionné.

Et la réponse est venue, comme si le fait de l'avoir dite à haute voix l'avait réveillée elle-aussi.

Merde, j'ai dit, elles sont allées chercher ce Sasuke ?

Le type a hoché la tête pour dire oui, toujours en souriant. Ce type, ça faisait pas longtemps que je le connaissais et déjà j'avais l'impression de le connaître par cœur. Je sais pas si vous avez déjà eu cette impression, vous savez, de pouvoir dire à quel moment un tel aura quelle réaction tellement il est prévisible, ce genre de truc. Je sais que c'est pas sympa alors croyez pas, je lui ai jamais dit et je lui dirais jamais. Il était là quand je me suis réveillé, à l'hôpital, pour un petit truc con, je me souviens même pas exactement, enfin toujours est-il qu'il avait quelque chose à manger et qu'il m'a pas cafté quand je suis sorti alors qu'il me restait quelques jours à purger. J'ai encore grogné parce qu'elles auraient pu m'attendre, quand même, et je me suis levé tout à fait. Le type –il s'appelait Yakuru- qui était accroupi s'est levé aussi, précipitamment.

Tu devrais pas bouger, il a dit.

J'ai haussé les épaules. Qu'est-ce qu'il en savait ?

Qu'est-ce que t'en sais ? T'es médecin ? j'ai demandé, peut-être un peu brusquement.

Ah ! Non, mais si tu veux pas t'écrouler encore, faudrait peut-être penser à te ménager. Tient, je t'offre un ramen, si tu veux.

Il souriait. J'ai inspiré bien fort. Je me sentais mieux mais il était bientôt midi et j'avais rarement la chance de manger deux fois des ramens dans la journée alors j'ai hésité, même si c'était pas dans mes habitudes. Je pouvais me lancer à la poursuite de Sakura, Mizuko-sensei, le soit disant Sasuke et l'autre type aux tresses, ou je pouvais aller tranquillement manger un ramen. Mon ventre me brûlait, et mon instinct me chuchotait à l'oreille des mots étranges.

Yakuru arrêtait pas de sourire et je trouvais ça vachement déstabilisant. Je l'ai regardé bien dans les yeux.

Ecoute, j'ai dit…