15. Nous
(Naruto)
Laisse-moiSommeil… Le sommeil s'est glissé dans mes veines et rebondit dans mon cœur. D'abord me débattre, parce que quelque chose, ou quelqu'un, m'attend de l'autre côté, dans le monde éveillé, quelque chose que je n'aie pas terminé, quelqu'un à qui je n'ai pas fini de parler… Non ? Alors il faut me débattre et griffer mais c'est plus fort, tellement plus fort que moi, que je finis par glisser lentement vers le noir. Non.
FaireLe noir veut pas de moi. Il est beaucoup plus profond que je l'aurais imaginé et je me noie au cœur de ses plis. Je croise des milliers d'images qui m'appartiennent. Je ne m'en rends pas compte mais je le sais. Ce sont les miennes. Mes souvenirs. La balançoire. La déception d'avoir raté le concours d'admission. Le bonheur de faire partie d'une équipe. L'humiliation d'être traité de mauviette. L'eau qui résiste sous mes sandales. Le vent qui s'engouffre dans mon col.
La rage
De ne pas être doué. Je marche dans un couloir. Il fait sombre. Il n'y a pas de torches mais il y a de la lumière. Sur les murs, des murmures, des images et des goûts se mélangent. Mes ramens. Sakura-chan qui échappe au baiser de Gros-sourcils. Nos pas. Sur le sentier. Le paysage défile plus vite alors que je me mets à courir. Tous nos voyages… Je m'en souviens. Toutes nos missions… Je m'en souviens aussi.
Le cri
Sasuke qui hurle. Les souvenirs qui viennent dévorent les murs. Ceux que je laisse derrière moi se fondent dans l'obscurité et j'ai déjà l'impression d'à nouveau les oublier. Pourtant il faut avancer, je le sais. Nous. Notre équipe. Mon rival. Je m'en souviens aussi. Les murs divergent brutalement, l'un vers la droite, l'autre vers la gauche, et je débouche dans une salle tellement immense qu'il m'est impossible d'en voir l'étendue totale.
La puissance
Je fais quelques pas vers la pénombre. La lumière avance avec moi et je me demande si c'est pas moi qui la commande.
Un portail s'élève devant pendant que la pénombre recule, se heurte contre les barreaux tordus.
Je fais encore quelques pas. Impossible de voir ce que détient la porte. Est-ce que je le saurais pas ?
Je te l'offre
Je sursaute. Merde, c'est quoi cette voix ? En y regardant de plus près, le portail n'est pas loin de céder ; les barreaux sont quasiment tous dégommés. Même moi je crois que je pourrais les briser, si je voulais. Mais je veux pas.
Approche
Je veux pas.
Ah ! Mais je peux venir, si tu préfères
Un rire fait trembler les barreaux effrités et une chose énorme commence à se presser contre eux. Merde… Je voudrais pas regarder mais je peux rien faire d'autre… Les flammes lèchent le portail et le déforment un peu alors que le monstre émerge du noir du cauchemar...
