Encore un chapitre ! je suis trop gentille ! lol
Chapitre 23
L'autre femme
Sirius mit un certain temps avant de se remettre des paroles d'Hermione. Les cours avaient repris depuis trois semaines et il n'avait toujours pas voulu lui adresser la parole. Pendant ses propres cours, il évitait de l'interroger et elle évitait de lever la main. Ils ne se parlaient pas non plus lorsqu'ils se croisaient dans les couloirs et malgré les efforts de Rémus et de Harry, Sirius refusait toujours catégoriquement de parler à la jeune Griffondor. Il souffrait beaucoup et s'était montré très dur avec elle chaque fois qu'elle avait tenté de lui parler à nouveau.
Hermione, elle, n'osait plus l'approcher, de peur qu'il lui hurle dessus ou qu'il se montre aussi violent que les dernières fois où elle avait essayé de s'excuser auprès de lui. Elle en était terriblement affectée. Elle lui avait pourtant donné son journal intime, ne l'avait-il pas lu ? Elle se le demandait sérieusement. Il fallait avouer qu'il était particulièrement en colère le jour où elle le lui avait donné.
Elle se décida donc à aller demander à Harry s'il ne pouvait pas se renseigner auprès de Sirius à ce propos. Elle eut la chance de le trouver dans la salle commune.
"Harry, c'est important, il faut que je te parle !" S'exclama-t-elle hors d'haleine.
"Oui, moi aussi, mais pour le moment, je n'ai pas le temps, j'ai un entraînement de quidditch ! On en reparle après d'accord ?"
"Oh ! Oui, bien-sur, à tout à l'heure, dans la grande salle pour le dîner."
"Oui, c'est ça, à tout à l'heure."
Il l'embrassa sur la joue et sortit rapidement de la salle commune. Ginny, qui était assise à ses cotés quelques minutes plus tôt, demanda à Hermione ce qui la tracassait.
"Rien", répondit cette dernière. "Qu'est-ce qui te fait penser que ça ne va pas ?"
"Hermione, ne te moque pas de moi, je sais quand tu es préoccupée par quelque chose. Et là, c'est le cas ! C'est encore Sirius ?" Demanda avidement la rouquine.
Hermione ne voulait pas vraiment étaler ses problèmes, mais elle avait vraiment besoin de parler, et Ginny était son amie, alors pourquoi ne pas lui confier ses angoisses ?
"Et bien, oui, c'est à propos de Sirius. Tu sais, on en avait déjà discuté…"
"Et tu m'avais avoué qu'il ne te laissait pas indifférente…"
"Oui, mais j'ai fait une bêtise il y a presque un mois de cela. Il m'a embrassée et je l'ai repoussé. Tu comprends", s'empressa-t-elle de rajouter, "cette relation n'aurait jamais pu fonctionner, c'est un professeur et le parrain de Harry…"
"Harry m'a dit que ça ne le dérangerait pas que toi et Sirius soyez ensemble, au contraire, il fait tout pour que Sirius et toi redeveniez amis."
Il y eut un court moment de silence où Hermione et Ginny réfléchissaient intensément, puis Ginny leva la tête d'un air décidé :
"Je vais aller le voir et lui parler. Et tu vas lui écrire un mot ! Prends un parchemin et une plume !" Ordonna la jeune Griffondor avant qu'Hermione n'ait pu protester.
Hermione prit donc de quoi écrire et nota ces quelques mots :
Sirius,
Si tu savais comme je regrette, si tu savais à quel point j'aimerai ne jamais t'avoir repoussé…
Tu avais raison, je m'empêchais moi-même d'être heureuse. Mais j'avais peur de m'attacher de nouveau à quelqu'un. Tous les gens que j'ai aimé ont souffert ou sont morts.
C'est le dernier mot que je t'écris, si tu ne réponds pas à celui-ci, je t'oublierai et te laisserai tranquille. Mais sache une dernière fois que je t'aime.
Hermione.
Ginny prit le parchemin, le lu rapidement, fit un sourire compatissant à son amie et sortie en trombe de la salle commune. Lorsqu'elle arriva devant chez Sirius, la porte était entrebâillée. Elle glissa alors sa tête à l'intérieur et ce qu'elle vit la cloua au sol. Sirius était assis sur le canapé, une femme brune, aux formes généreuses, à califourchon sur lui, en train de l'embrasser langoureusement. Prise de panique, Ginny laissa tomber la lettre et partie en courant, sans se soucier d'avoir fait du bruit.
Sirius, entendant quelqu'un courir dans le couloir se leva brusquement et constata que la porte était légèrement ouverte. Il pensa tut de suite à Hermione. Il ouvrit la porte à la volée et regarda dans le couloir. Il eut juste le temps de voir une chevelure rousse se presser au détour du corridor. De dépit, il baissa la tête et découvrit ainsi la lettre d'Hermione.
Arrivée devant le portrait de la grosse dame, Ginny reprit son souffle. Comment allait-elle annoncer cela à Hermione ? Elle prononça le mot de passe et, à peine entrée dans la salle commune, Hermione se rua sur elle :
"Alors, tu lui as remis la lettre ? Comment ce fait-il que tu sois déjà de retour ? Il n'a tout de même pas refusé de la lire ?" Demanda-t-elle avidement, constatant l'air gêné de son amie.
"Non, je… Je…" Bafouilla la rouquine. "Enfin, il n'était pas seul !" Finit-elle par articuler.
"Avec Rémus ?" Demanda Hermione, qui commençait à être inquiète quant à l'expression qu'affichait son amie.
"Non, c'était une femme Hermione. Je suis désolée…"
"Et… Qu'est-ce qu'ils faisaient ? Je veux dire… Est-ce qu'ils avaient l'air proche ? Ce n'était peut-être qu'une amie !" Dit-elle, plus pour se rassurer qu'autre chose.
"Hermione, ils étaient particulièrement intimes." La résonna gentiment Ginny, qui avait l'air de souffrir de la peine qu'elle infligeait à son amie.
Hermione, sous le choc, sortit de la salle, en pleurs.
Elle se dirigea tout d'abord vers les cuisines où tous les elfes de maison la couvrir de mets plus succulents les uns que les autres.
"Miss, racontez à Dobby ce qu'il vous arrive. Peut-être pourra-t-il vous aider !" Proposa gentiment l'elfe qu'elle connaissait maintenant depuis plusieurs années.
"Non, merci Dobby. Pour le moment, je souhaite seulement manger du chocolat. Cela me calmera peut-être". Lui répondit-elle, entre deux sanglots.
"Bien Miss, mais n'oubliez pas que si vous avez besoin de quelque chose, il vous suffit de venir en parler à Dobby."
Hermione remercia l'elfe, mangea tout ce qu'il lui était possible d'engloutir, puis sortit de la cuisine.
Elle marcha un moment, sans se soucier d'où elle allait, puis sentit poindre au creux de son estomac quelques brûlures. Elle eut ensuite un haut le cœur et comprit qu'il fallait d'urgence qu'elle se réfugie aux toilettes. Elle était au deuxième étage. Les seuls toilettes qui s'y trouvaient étaient ceux de Mimi Geignarde. Elle s'engouffra dans un cabinet et évacua tout ce qu'elle avait ingurgité dans les cuisines. Elle ressortie ensuite des toilettes, heureuse de ne pas avoir croisé Mimi. Elle ne savait pas du tout où elle allait. Elle pensa à la tour d'astronomie quand elle se cogna contre quelque chose de très grand et de très dur, qui la projeta par terre.
"Alors, on se promène toute seule dans les couloirs ?"
Hermione leva ses yeux encore gonflés par les larmes et regarda son interlocuteur. Elle reconnut Joël Bousier, un Serpentard de septième année. Derrière lui, d'autres serpentards, de cinquième, sixième et septième année la dévisageaient avec des yeux de déments.
Ahhhhh les vilains serpentards !
