Chapitre 27
Plan B
Sirius faisait les cent pas dans la chambre. Pourquoi avait-il été si idiot ? Pourquoi avait-il décidé de sortir avec cette femme qui l'avait dragué au chaudron baveur ? Pourquoi Hermione avait-elle préféré Drago à lui ? Cela impliquait les mêmes problèmes pourtant. C'était un serpentard, les amis d'Hermione ne le tolèreraient jamais, tandis que lui, le professeur, tout le monde aurait compris ! Il était perdu, il ne voyait pas où Hermione voulait en venir. Il allait lui pardonner…
Soudain, Sirius se souvint du journal d'Hermione. Il ne l'avait pas encore lu. Il s'y employa alors toute la nuit.
Au petit matin, il était endormi sur le journal quand on vint frapper à sa porte. C'était Drago.
Bonjour professeur, je suis désolé de vous déranger, mais j'ai à vous parler de Hermione.
Oui, et qu'est-ce que tu veux me dire à son propos ?
Je pense que vous le savez déjà !
Non, je ne vois pas ! Alors à moins que tu ne m'annonces qu'Hermione est enceinte de toi pour la seconde fois, je ne vois pas !
Drago parut stupéfait par le ton de son professeur, qui était particulièrement violent, et par la nouvelle qui lui avait échappée ; Hermione avait été enceinte de lui. Dumbledore ne lui avait pas dit, ni Hermione. Il fit mine d'être au courant et répondit :
Non, je venais juste vérifier que vous étiez bel et bien amoureux d'Hermione.
Quoi ? S'exclama Sirius. Mais non, je ne vois pas pourquoi tu dis ça !
Parce qu'elle vous aime aussi ! Elle ne m'aime pas ! C'était une mise en scène hier. Je suis simplement venu m'assurer qu'Hermione ne risquait rien avec vous. Je ne vous connais pas, je ne sais pas ce que vous valez, mais Hermione est fragile et je ne veux pas qu'elle souffre.
Sirius comprenait de moins en moins. Drago, ennemi des gryffondors, fils de mangemort venait de lui avouer qu'il tenait à Hermione. Mais de quoi se mêlait-il ?
Alors ? Est-ce que vous me promettez de ne pas faire de mal à Hermione ? Demanda nettement Drago.
Bien sur ! Je ne me le permettrai plus jamais !
Sirius n'avait pu s'empêcher de répondre cela. Il aimait vraiment Hermione, même s'il avait été terriblement en colère contre elle. Mais cette nuit, il avait lu son journal et avait découvert ce que ressentait la jeune fille. A quel point elle souffrait. Et à quel point sa rupture avec Sirius avait été dure. La dernière page de son journal s'adressait directement à lui. Hermione y expliquait qu'elle l'aimait à en mourir et qu'elle se sentait coupable de leur désespoir respectif. Elle lui demandait une fois de plus de lui pardonner et le suppliait de se dépêcher de prendre une décision car cette situation était une torture pour elle.
Sirius avait été navré de faire autant de mal à la jeune fille et il comptait bien se racheter. Mais elle, maintenant, que voulait-elle ? A quoi bon jouer cette comédie avec Drago si elle aimait réellement Sirius ? Il ne comprenait vraiment pas Hermione. Il se décida néanmoins à aller la voir. Elle devait être dans la grande salle en train de prendre son petit déjeuner.
En effet, Sirius la retrouva là-bas. Il s'approcha de la table des gryffondors et demanda à Ginny, qui discutait avec Hermione, si elle pouvait les laisser un moment. Ginny accepta et Hermione, interloquée par l'attitude de Sirius, le suivit sans rien dire. Ils s'installèrent dans le parc, au bord du lac.
Drago est venu te voir ! C'est bien ça ? Demanda finalement Hermione pour briser le silence.
Oui, ce matin. Mais ça ne change rien, je serais tout de même venu te voir. J'ai passé la nuit à lire ton journal. Je n'avais pas eu le cœur de le lire jusque là ; mais hier, j'ai été tellement étonné que tu préfères Drago à moi que j'ai voulu savoir comment et pourquoi tu en étais arrivée à cette extrémité.
Tu sais, Drago n'est pas si méchant ! Il a beaucoup changé. Même s'il s'y est mal pris au départ pour devenir mon ami, maintenant, je sais que c'est quelqu'un de bien. Confia Hermione.
Mais il reste un fils de mangemort et un serpentard ! S'exclama Sirius.
Sirius ! Et toi ? Tes parents, ce n'étaient pas des partisans de Voldemort peut-être ?
Sirius se raidit. Puis, décida de ne pas prendre mal cette réflexion plus que pertinente.
Il faut croire que tu n'attires que les mauvais garçons… lui chuchota-t-il malicieusement à l'oreille.
Il faut croire ! Alors, qu'as-tu appris dans mon journal qui ait nécessité que tu viennes m'en parler ?
Sirius hésita un moment. Il s'approcha lentement d'Hermione, le cœur serré, et lui souffla au creux de l'oreille :
Ce que j'y ai appris, c'est qu'il ne sert à rien de renier mes sentiments. Je t'aime Hermione.
La jeune fille ouvrit de grands yeux. Il était pourtant avec une autre femme la veille.
Et la femme avec qui Ginny t'a vu ? Le questionna-t-elle.
Une erreur. Pardonne-moi Hermione. Je t'en voulais tellement de nous empêcher d'être heureux. Tout ça parce que je suis le parrain d'Harry et un professeur. Harry ne cherche pourtant que notre bonheur et en ce qui concerne le fait que je suis ton enseignant, je peux démissionner.
Non, ne fais pas ça ! Tu es un excellent professeur. J'avais peur. Rien de plus ! La peur d'une adolescente perdue. Je t'aime tellement Sirius…
Elle amorça un mouvement pour l'embrasser mais il la retint par le poignet. Etonnée, elle leva les yeux vers lui.
Il ne faut pas que quelqu'un nous voit ! Déclara-t-il tristement. J'ai aussi terriblement envie de t'embrasser mais il vaut mieux faire attention.
Oui, je comprends. Répondit-elle déçue. Je vais aller en cours. Je ne te vois pas aujourd'hui. On se voit ce soir ?
Dans mes appartements après les cours !
Elle acquiesça, un sourire se dessinant sur ses lèvres :
J'ai hâte d'y être.
