Arcana Temporis

Coucou à tous! Voici le cinquième chapitre, avec un peu de retard. Comme je suis en concours, je n'ai pas le temps de répondre à vos reviews : ce sera pour la semaine prochaine!

Bonne lecture

Crook


Résumé : Hermione se retrouve projetée pour une journée dans le futur, vingt ans après, à Poudlard. Elle fait connaissance avec toute une nouvelle génération de Potter et de Weasley… HG/RW

Cette histoire est inspirée de Like Mother Like Son de Wigginout, disponible sur Fanfiction, où Harry se retrouve dans le futur. Les enfants de Ron et Hermione sont restés tels quels, mais ceux de Harry et Ginny sont empruntés à Alixe, dont je ne saurais vous conseiller assez les fics! La dernière, Mon Sorcier bien-aimé, est en cours de publication en ce moment sur Fanfiction. Merci à Alixe de m'avoir permis d'utiliser Samantha, Lily, James et Sirius, et à Wigginout pour Liz, Aiden et Connor.


Sylvia Cross : américaine venue de Salem ; fausse identité d'Hermione dans le futur.

Liz Weasley-Granger : fille aînée de Ron et Hermione. 17 ans, 6è année à Gryffondor. Préfète.

Samantha Potter : benjamine des enfants de Harry et Ginny. Elle a 13 ans, et elle est en 3è année à Serpentard. Elle a reconnu Hermione

Lily, James et Sirius Potter : les autres enfants d'Harry et Ginny, âgés respectivement de 18, 16 et 15 ans. Lily vient de quitter Poudlard où elle était à Gryffondor. James est en 6è année à Poufsouffle et Sirius en 5è année à Serdaigle. Ils sont tous les deux préfets.

Pandora Weasley-Deauclaire : petite dernière de Percy et Pénélope. 6è année à Serdaigle.


Chapitre V : Unveil the Future

Hermione ne savait trop comment se débarrasser de Samantha. La situation était déjà suffisamment compliquée, et dangereuse, pour qu'elle se permette de prendre le risque d'une discussion avec elle ! Elle improvisa une excuse :

« - Heu, je n'ai pas le temps, je dois aller manger…

- Justement, on va dans les cuisines. C'est le chemin. Tu dois connaître, non ? »

La jeune fille eut un sourire à peine machiavélique, qui rappela brutalement Ginny à Hermione. Elle soupira intérieurement. Les gènes Weasley avaient encore frappé de ce côté.

« - Bon, je te suis », lâcha-t-elle à contrecœur.

Elles se dirigèrent vers les cuisines, où rien ne semblait avoir vraiment changé. Les grandes tables en bois traînaient au centre, et à leur arrivée les elfes de maison les assaillirent pour prendre commande. Hermione fut cependant surprise d'en voir quatre ou cinq habillés de pièces de tissu aussi disparates que multicolores. La S.A.L.E avait servi à quelque chose finalement. Ce n'était pas beaucoup, mais c'était toujours cela. Après deux ans d'engagement pour la cause des elfes, sans en avoir convaincu un seul à part Dobby, elle avait commencé à se décourager. Voilà la preuve qu'il fallait s'accrocher.

« - Où est Dobby ? demanda-t-elle doucement à Sam.

- Oh, Dobby ? Il est rarement dans les cuisines… Il s'occupe de l'intendance de tout le château, et il a beaucoup à faire. Et parfois, Minnie l'envoie en mission à l'extérieur. »

- Minnie !

- Minerva McGonagall ! Tu connais pas ? Sam leva un sourcil.

- Vous l'appelez Minnie… »

Les elfes revinrent vers elles, les bras chargés de plats divers. Hermione tenta de discuter avec la jeune elfe qui la servait, une dénommée Kitty, qui faisait partie des elfes « habillés ». Celle-ci n'était pas très bavarde. Apparemment, le fait que les domestiques puissent discuter pendant le service n'était pas encore entré dans les mœurs.

Sam avait l'air blasé. Elle n'était pas là pour discuter de la libération des elfes de maison.

« - Et oui, ta petite association marche plutôt bien, tu sais, si on tient compte des mentalités arriérées de pas mal de gens… »

Elle se concentra sur son assiette et entreprit de découper soigneusement son poisson. Elles mangèrent en silence pendant quelques minutes, le temps de décourager les elfes qui les harcelaient pour mieux les servir. Finalement, Sam demanda à voix basse:

« - Alors, comment as-tu atterri à notre époque ?

- Je ne sais pas trop. C'est à cause d'un livre que je venais de prendre dans la Réserve. Quand je l'ai ouvert, il y a eu une sorte de lumière, un flash. J'étais toujours au même endroit, mais… vingt-deux ans dans le futur… quand vous êtes arrivés, toi et ton ami. J'avoue que je n'ai rien compris à ce qui se passait.

- C'était quoi comme livre ?

- Je ne te le dirai pas, Sam. C'est trop dangereux. Et si tu as hérité de la curiosité de ta mère et de la témérité de ton père, je ne préfère même pas imaginer le cocktail. »

Elle recula un peu pour mieux jauger sa future nièce. Celle-ci éclata ouvertement de rire.

« - Tu as raison, il ne vaut mieux pas, dit-elle. Au moins j'aurais essayé. »

Elle avala une boulette de riz, et ajouta :

« - Mais toi, tu n'es pas curieuse. A ta place, j'aurais déjà posé un millier de questions.

- Oui : comment m'as-tu démasquée ? C'est grâce à la Carte du Maraudeur, c'est ça ?

- Tout à fait. J'étais justement en train de regarder la Carte quand tu es apparue, hier soir. Et malgré la fausse apparence que tu as prise depuis, c'est toujours ton nom qui apparaît dessus. La Carte ne ment jamais. »

Sam se pencha par-dessus la table, et chuchota à Hermione d'un ton narquois, en la regardant dans les yeux :

« Mais je pensais à un autre genre de questions. »

Hermione soupira et reconnut sa défaite :

« Parle-moi de la famille Weasley. »

Sam eut un sourire malicieux, et se mit à farfouiller dans son sac. Elle en sortit une photo. Sa compagne se trouva soudain face à l'ensemble de la famille Weasley, telle qu'elle existait en 2018.


Fascinée, Hermione ne parvenait pas à prêter une complète attention à Sam, qui s'était soudain montrée très volubile, et lui narrait, pêle-mêle, les diverses anecdotes marquantes qui composaient la Geste de la famille Weasley.

Hermione se regardait. La photo, d'après Sam, datait déjà de trois ans, mais Hermione se trouvait quand même déjà bien « vieille ». « Vieille » n'était certes pas le mot exact. Mais elle se voyait sur la photo comme une adulte de trente-cinq ans et, quand on a dix-sept ans, toute personne de plus de trente ans se voit cruellement classée sans appel dans la catégorie des « vieux ».

Il y avait aussi ce grand homme roux qui se tenait à côté d'elle. Il souriait à l'objectif, mais jetait aussi régulièrement des coups d'œil vers deux gamins aux cheveux couleur carotte qu'il avait du mal à faire tenir en place. Ron était devenu encore plus grand, mais il avait aussi pris de la carrure. Hermione se dit que les années avaient été bien plus clémentes avec lui. La maturité le rendait encore plus beau.

Détachant péniblement son regard de son futur mari, Hermione chercha sa fille, Liz. Elle la trouva au premier rang de la photo, enlaçant sa grand-mère Molly, qui trônait, radieuse et les larmes aux yeux, au milieu de sa grande famille. A la droite de Molly, Hermione reconnut Pandora à sa chevelure encore plus flamboyante que celle de Liz. Les deux cousines étaient encore des petites filles, sur cette photo, mais on pouvait déjà deviner leur caractère…

Hermione chercha Arthur Weasley. Il n'était pas sur la photo. Etait-ce parce qu'il était derrière l'appareil ? Ou alors…

« … En fait, je ne connais pas trop Sophie. Avant, elle était à Beauxbâtons, avec ses frères. Elle a tous les garçons à ses pieds. Forcément, quand on a du sang de Vélane… Mais elle est plutôt sympa, malgré ses airs de fille, et super douée comme poursuiveuse. Pas autant qu'Anita Petersen à Gryffondor, bien sûr, mais c'est bien la fille d'oncle Bill.

« - Qui est Anita Petersen ?

- La meilleure amie de Carrie ! Elles sont en troisième année à Gryffondor, et elles ont toutes les deux un poste dans l'équipe de Quidditch. C'est pas juste, moi je suis obligée d'attendre qu'Humphrey Nott parte de Poudlard pour avoir le poste de deuxième batteuse.

- Carrie est une de tes cousines ?

- Tu n'as rien écouté de tout ce que je t'ai dit… » Sam gloussa en regardant son oncle Ron sur la photo. Elle reprit : « Carrie est l'attrapeuse des Gryffondor. C'est la fille d'oncle Fred !

- Et Charlie, il n'a pas eu d'enfants ? »

Le regard de Samantha se rembrunit.

« - Je n'ai jamais connu mon oncle Charlie…

- Oh !

- Maman dit qu'il était super bon au quidditch, aussi bon que Papa. Et Sirius aurait bien aimé le connaître, parce qu'il veut travailler sur les dragons, lui aussi… Il est mort peu avant la Bataille. Mais c'est tout ce que je sais de lui. »

Abattue, Hermione retourna son attention à la photo. Dumbledore, Arthur, Charlie… Hagrid n'était pas à Poudlard non plus. Il fallait se rendre à l'évidence : vingt-deux ans plus tard, ç'aurait été trop beau que tout le monde fût encore là.

« Et Rémus Lupin ?

- Oh ! C'était un ami de papa, c'est ça ? Celui qui était loup-garou ? Il est mort aussi pendant la Bataille… »

La victoire sur Voldemort avait eu un prix… Essayant d'oublier la grosse boule qui lui montait à la gorge, Hermione écouta Sam lui présenter le reste de la famille… Les agaçants cousins Ulysse et Hector, qui se gargarisaient d'être les fils du Ministre de la Magie (mais Lily est plutôt forte pour leur clouer le bec, affirma Sam), et Pandy, leur sœur rebelle, qui faisait le désespoir de son père… mais la joie de tous ses oncles ! Arthur et Carrie, les enfants de Fred, et Dan, le fils de George. Tous les trois jouaient au quidditch à Gryffondor. La présence de bébés sur la photo dans les bras de leurs pères archi-fiers témoignait que d'autres rejetons du terrible duo ne tarderaient pas à se montrer à Poudlard.

Il y avait, enfin, le clan Potter. Sam ressemblait beaucoup à sa grande sœur Lily, mais cette dernière tenait plus d'Harry, alors qu'il était clair que le côté énergique et félin de la benjamine était l'héritage de Ginny. Hermione fut surprise d'apprendre qu'elle était la marraine de Sam.

« - C'est toi qui l'a demandé à mes parents, alors que tu avais refusé jusque-là, dit Sam. Tu es plutôt une bonne marraine ! Tu me passes plus de choses qu'à tes propres enfants », ajouta-t-elle d'un air malicieux.

James était le portrait craché de son homonyme, tel qu'Hermione avait pu le voir sur l'album de photos auquel Harry tenait tant : une silhouette élégante, des cheveux noirs en bataille, et des yeux noisette emplis de charme et d'intelligence, mais dépourvus de lunettes. Sam lui expliqua, avec un air de léger dédain, qu'il était un peu trop Poufsouffle, mais que c'était le meilleur de la famille au quidditch. Il était aussi bon attrapeur que son père, et ça faisait deux ans que les jaune-et-noir remportaient la Coupe, ce qui avait provoqué la rage de Lily et de son petitami Steve Dubois, qui avaient fait gagner Gryffondor jusque-là. Mais depuis que Will était l'attrapeur de Serpentard, il était évident que l'ère de suprématie de la Maison au Blaireau allait à sa fin.

La suffisance de Sam s'éteignit et laissa place à la tendresse quand elle évoqua son frère Sirius. Sirius ne jouait pas au quidditch. Il finirait certainement préfet-en-chef, tout comme James, soupira Sam (ce n'est pas elle qui demanderait à être préfète, et encore moins préfète-en-chef ! Elle préférait suivre les traces de sa sœur Lily, sur ce plan-là). L'absence de combativité de Sirius sur le plan du quidditch se rattrapait cependant dans le domaine des études. Non qu'il cherchât à tout prix à battre les autres, ni se montrât arrogant en la matière (et là, Sam se permit un petit clin d'œil à sa future marraine)

En fait, il était clair que Sirius était celui de ses frères et sœurs que Sam préférait. Ses cheveux noirs étaient plus souples que ceux de James et son teint pâle constellé de tâches de rousseur laissait transparaître des yeux d'un vert limpide et clair, qui regardaient calmement l'objectif à travers des lunettes. Si le vert des yeux de Sam avait quelque chose de diabolique, c'était tout le contraire chez Sirius. Ils brillaient d'une intelligence bienveillante, teintée d'une soif de savoir que rien, semble-t-il, ne saurait apaiser. Sa finesse et sa sensibilité devaient être exceptionnelles, et Hermione se dit qu'il ne devait pas être facile pour Ginny d'élever ensemble des enfants aux caractères si différents…

Elle se retourna vers Sam, l'air embarrassé. Elle hésita un instant, puis parvint à articuler :

« - Dis-moi, est-ce… Est-ce que je suis une bonne mère ?

Surprise, Sam la considéra avec curiosité :

« - Oui… bien sûr que oui ! Tu es parfois un peu autoritaire, mais avec les jumeaux, ça se comprend ! Quant à Liz, elle est pire que toi, alors…

Sam eut une mimique amusée :

« - Je crois même qu'Aiden et Connor regrettent d'être enfin venus à Poudlard, pour tomber sous la coupe de leur préfète de sœur ! Heureusement qu'ils ont leur bonne cousine Sam, qui les fournit aimablement en idées et matériel de farce et attrapes…

Hermione fronça le sourcil :

« - Tu ne crains pas de leur faire perdre des points, ou même qu'ils reçoivent des retenues ?

Sa jeune nièce se mit à rire aux éclats :

« - Pour les retenues, je ne dis pas, mais pour les points, c'est justement le but ! Je te rappelle que je suis à Serpentard… c'est de bonne guerre, non ? »

Scandalisée et amusée tout à la fois, Hermione entreprit de suivre la jeune fille aux yeux verts, qui l'accompagna jusqu'à sa prochaine salle de cours.


Le cours de potion était aussi épouvantable que d'habitude. Serrant les dents, les Gryffondor de sixième année attendaient que la cloche sonne, dans l'espoir que Rogue n'enlèverait pas de nouveaux points aux rouge-et-or avant la fin de l'heure.

Enfin, ils entendirent le carillon. Mais personne ne bougea. Les Serpentard savaient, eux aussi, que seul Severus Rogue déciderait du moment où ils pourraient commencer à emballer leurs affaires.

« - Bien, baissez le feu, et laissez votre potion mijoter pour la nuit. Cependant, vous n'oublierez pas de revenir demain matin rajouter les graines de Sesamum indicum, à 7h30 précises. Même l'horrible déception engendrée par une désolante défaite au Quidditch ne saurait être acceptée comme excuse, pour avoir oublié vos devoirs… N'est-ce pas, Bell et Weasley ! »

Le professeur considéra un moment les deux joueurs de Gryffondor, puis se détourna pour effacer le tableau d'un coup de baguette, tandis que Dan et Mike, verts de rage, essayaient d'ignorer sa remarque. Liz les calma d'un geste de la main.

Quand ils sortirent, ils trouvèrent Samantha, qui les attendait d'un air chafouin. Dan l'accueillit d'un ton amer :

« - Sam, qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu viens lécher les bottes de Rogue ? Ne te gêne pas, il est en pleine phase d'idolâtrie serpentarde. Pendant tout le cours, j'ai eu peur qu'il trouve le moyen de nous coller une retenue, à Mike ou à moi, pour nous empêcher d'assister au match.

- Voyons Weasley, tu crois vraiment qu'on a besoin de ça pour gagner ? Franchement, Rogue sait bien que vous en avalerez vos balais, de toute façon. Vous vous êtes déjà pris une belle rouste face aux Poufsouffle, non ?

C'était Duncan Stratford, le batteur des Serpentard, qui venait de parler. Dan lui lança son meilleur sourire :

- A propos de rouste, t'as intérêt à bien protéger ton petit attrapeur tout à l'heure, Stratford. On ne voudrait pas qu'il lui arrive du mal… »

Il lança un regard de biais à sa petite cousine qui vint se planter devant lui, ses yeux verts éclatants de fureur. Dan faisait bien une tête de plus qu'elle, mais elle ne semblait pas du tout donner l'impression de se laisser dominer.

- Will n'a pas besoin d'être protégé », lâcha Samantha en lui lançant un regard noir. « Accroche-toi à ton balai, Weasley, car ce soir, tu n'auras même pas le temps de voir commencer le match, que Serpentard aura déjà attrapé le Vif. »

Liz s'arracha à la contemplation de ses ongles. Dire qu'ils semblaient prêts à se taper dessus pour un match amical ! Qu'est-ce que ce serait lors du vrai match ! Pourquoi ses cousins se sentaient-ils toujours obligés de se lancer ce genre d'invectives pleines de défi ? De vrais coqs ! Elle aimait bien le Quidditch, mais elle n'avait jamais eu envie d'y jouer vraiment, car elle détestait toute cette compétition.

- Bon, vous avez fini avec les rodomontades, là ? Ce n'est qu'un match-test, après tout, et d'ailleurs, il serait sans doute temps d'aller le jouer, ce match…

Tout en poursuivant les invectives, le petit groupe se mit en branle. Samantha se mit à trotter à côté d'elle.

- Alors, Liz, tu daigneras donc nous honorer de ta présence ? Tu n'as pas de dissertation de métamorphose à finir, ou une leçon de potions à réviser ? Je suis sûre que le professeur Rogue n'est pas encore tout à fait satisfait de tes efforts…

Samantha semblait prête à continuer dans la même veine pendant tout le chemin qui menait au terrain de quidditch, mais Mike la coupa :

- Et il est bien le seul, parmi tous les professeurs. Allez, Sam, arrête de faire la peste, et va retrouver ton attrapeur, je suis certain qu'il appréciera que tu l'encourages avant le match.

D'un sourire entendu, Sam lâcha leur petit groupe et prit de l'avance, pour se faufiler dans la foule des vert-et-argent.