Arcana Temporis

Un grand merci à Alixe qui non seulement a corrigé ce chapitre, mais encore m'a aidée à trouver des idées et à réécrire certains passages. Enfin, voilà, vous êtes prévenus : il y a du Alixe dans ce chapitre… un gage de qualité !


Chapitre VII : Hermione à travers le miroir

D'un pas vif et pressé, Hermione Weasley-Granger arpentait les couloirs du Ministère. Elle devait encore trouver son beau-frère Percy, pour lui parler de budget : comme tous les Ministres, son travail à lui était de faire des économies, tandis qu'Hermione estimait que quelques subsides supplémentaires ne seraient pas de trop, pour faire avancer les recherches de son département… Elle avait besoin d'un nouvel assistant pour faire les représentations en 3D du kraton, le nouvel élément magique qu'elle avait récemment découvert et qui, selon elle, était à la base de toute la magie transformationnelle.

Elle avait repéré, dans la prochaine promotion de Poudlard, un élève plutôt doué en illusions, qui pourrait parfaitement entreprendre ce travail… A condition que le Département des Mystères puisse l'engager ; et pour le moment, Percy était trop fier d'avoir enfin réussi à redresser les finances du Ministère, après l'énorme déficit creusé lors des années de reconstruction, pour accepter de nouvelles ponctions.

Pourtant, Hermione caressait à présent le rêve d'ouvrir un Musée des découvertes magiques, où l'on pourrait présenter au grand public certaines des nouveautés mises au jour par le Département des Mystères, celles qui ne nécessitaient plus le secret. Hermione trouvait dommage que l'apprentissage de la magie soit cantonné à la seule école de Poudlard : quand on est adulte, on a toujours besoin d'apprendre, non ?

Elle aperçut Percy, en pleine discussion avec deux de ses conseillers, et estima qu'il valait mieux attendre un peu, avant de l'aborder. Epuisée, elle s'appuya contre le mur, et laissa ses pensées vagabonder.

Toute la journée, elle avait couru partout, sans vraiment réussir à se concentrer sur tout ce qu'elle avait à faire. Elle ne cessait de songer à la rencontre qui devait avoir lieu ce soir, à Poudlard. Elle s'en souvenait, de cette rencontre : elle l'avait déjà vécue… Et là, elle allait la revivre ; mais de l'autre côté du miroir.

Elle repensa à toutes ces années, de guerre et de reconstruction, qu'elle avait passées en sachant que, malgré les pertes humaines, l'horrible gâchis qui semblait inévitable, tout irait bien : Voldemort ne gagnerait pas la partie, et Harry, Ron et elle-même vivraient encore heureux. A partir d'aujourd'hui, elle ne savait plus l'avenir, mais ce n'était plus un problème. L'important, c'était de le savoir à l'époque de la guerre, à ce moment où elle n'avait que des incertitudes et des inquiétudes à considérer.

Elle n'avait jamais parlé à personne de ce voyage dans le temps. Elle n'avait jamais été bien sûre de sa réalité : après tout, si tout cela n'avait jamais été qu'un rêve ? Et qui la croirait ? C'était une histoire tellement extraordinaire… même pour un monde magique. Et puis, elle avait déjà elle-même eu assez de mal, à l'époque, à se faire à l'idée d'être mariée à Ron et d'avoir des enfants. Alors, lui en parler ! c'était inconcevable. Pendant toutes ces années, elle s'était donc contentée d'y croire très fort : elle croyait qu'ils allaient l'emporter contre Voldemort, parce qu'elle le savait. Elle, d'habitude si inquiète, avait maintes fois dû rassurer Harry et Ron, lors de leurs plus sombres moments.


En arrivant chez elle, elle trouva la maison vide : contrairement à son habitude, elle avait été la première à rentrer. Mais elle était en retard au rendez-vous fixé par Minerva. Elle se dirigea droit vers la cheminée, prit une poignée de poudre de cheminette, et la lança en articulant :

« Bureau du professeur McGonagall, Poudlard ! ».

Dans une explosion de poudre, elle se sentit happée par un souffle d'air violent, et atterrit à destination. Il n'y avait personne dans le bureau, mais ça ne saurait tarder.

« Bienvenue, Hermione. Minerva m'a chargée de vous dire qu'elle vous amènerait notre visiteuse dès que le banquet d'Halloween serait terminé. » C'était le portrait d'Albus Dumbledore, qui l'accueillait. « Vous avez le temps de faire un peu de toilette », ajouta-t-il.

Tout en nettoyant d'un coup de baguette son tailleur maculé de suie, Hermione se rappela que c'était Halloween. C'est pour ça que Ron n'était pas encore rentré : il devait superviser un buffet publicitaire au Département des Sports. Et à Poudlard, c'était la fête : d'après son souvenir, Sam avait fait voler tous les bonbons de la grande salle, ce jour-là !

« Cette Sam, quel numéro ! » se dit-elle avec attendrissement, à la pensée de sa filleule. C'était elle qui avait demandé à être sa marraine, attendant, à la surprise de tous, que Ginny ait son quatrième enfant pour accepter cet honneur. Après ce qu'elle avait partagé avec Sam, des années auparavant, il lui avait semblé naturel de créer ce lien supplémentaire. Et puis, elle se souvenait bien que la petite Serpentard lui avait dit qu'elle était sa marraine. Alors, pourquoi tout chambouler ?

Elle se souvint aussi de son malaise à la rencontre de Liz et des jumeaux. Hermione adorait sa fille : c'était son aînée, et elle avait été sa fille unique pendant plusieurs années. Refusant d'accéder aux demandes pressantes de Ron, Hermione avait voulu attendre un peu pour avoir d'autres enfants : s'ils devaient avoir des jumeaux du même acabit que Fred et George, il valait mieux prendre le temps de se préparer à leur venue.

Liz était sérieuse. Elle travaillait bien et était particulièrement brillante en métamorphose. Elle voulait devenir un Animagus (déclaré, bien évidemment), et devait, pour en obtenir l'autorisation, recevoir les meilleures notes possibles aux Aspics. Hermione ne se faisait guère de souci pour elle : elle réussirait sans problème ce qu'elle avait entrepris et, comme sa mère auparavant, finirait bien par comprendre qu'il y a, dans la vie, d'autres choses tout aussi importantes que les études. Si Hermione se souvenait bien de son voyage dans le passé, il y avait ce gardien de l'équipe de Gryffondor, là, pour qui Liz avait le béguin… le fils Bell…

« Il faudra quand même que j'aie une petite discussion avec Liz, aux prochaines vacances », songea-t-elle.

Ron, lui, trouvait sa fille un peu trop sérieuse, et l'adorait d'autant plus : c'était le portrait craché de sa mère ! En outre, il était enchanté d'avoir des jumeaux, passée la première frayeur après l'accouchement : il s'était évanoui, en apprenant la nouvelle ! Fred et George, absolument ravis, les avaient harcelés à leur façon, pendant plusieurs mois, au grand dam de Ron… Ils avaient évidemment été désignés comme parrains.

Bien que Ron s'en plaignit souvent, Hermione avait été contente que son mari fût issu d'une famille nombreuse. Son expérience avait été extrêmement précieuse, pour élever leurs enfants : il savait relativiser les petites catastrophes domestiques, et pouvait déployer (à la grande surprise d'Hermione) des trésors de patience avec les petits.

Tout à coup, la porte s'ouvrit en volée : Minerva entrait, suivie de… Le cœur d'Hermione se serra de nostalgie. La potion d'Alionectar commençait à perdre de son effet, et les cheveux lisses et noirs de « Sylvia Cross », commençaient à s'éclaircir et à s'étoffer, annonçant l'épaisse crinière qu'elle avait, pendant des années, vouée aux gémonies. Aujourd'hui, elle avait l'habitude de les relever en un chignon à peu près potable, et elle avait trouvé un sort efficace pour les coiffer le matin.

Elle vit la jeune Hermione s'avancer vers elle en la fixant. Comme c'était étrange ! Elle se souvenait bien de ce qu'elle avait pensé à ce moment-là : et oui, c'était elle, cette femme mûre, un peu fatiguée, dont les premières rides cernaient déjà clairement les yeux chocolat, et qui portait ce tailleur horrible !

Elle sourit et, consciente du malaise de sa jeune copie, parla la première :

« Bonjour, Hermione.

- Bonjour, Hermione », lui répondit la jeune Gryffondor.

Minerva, d'un signe, prit congé avant de les laisser seules dans le bureau. Les deux Hermione se sourirent : la vieille directrice semblait, pour une fois, complètement dépassée par les évènements.

« C'est vraiment une situation étrange, confirma la jeune fille.

- Oh oui. D'autant plus étrange pour moi, que je l'ai déjà vécue, s'entendit-elle dire avec un léger rire. Mais ça me donne peut-être un léger avantage sur toi, après tout. »

Elle se souvenait, à présent, de l'impression de calme et de sérénité qu'elle avait faite à son jeune « moi ». Elle savait maintenant que ce n'était qu'une impression, due à des années d'exercice de l'autorité dans la vie publique. En réalité, elle se sentait particulièrement nerveuse, à l'intérieur. Mais elle avait appris à masquer ses émotions, et à adopter une attitude sereine, qui rassurait son interlocuteur. Elle reprit :

« Tu me trouves vieille, j'imagine. Ou plutôt… je m'en souviens, ce n'est pas la peine de le nier. » Elle sourit. Les yeux de « Sylvia Cross » étaient redevenus marron, et ce nez fier et décidé, elle le reconnaissait. C'était émouvant de se dire qu'elle avait ressemblé à ça… A cette petite adolescente pas du tout sûre d'elle, et qui voulait tant faire ses preuves… C'était si loin !

Elle vit les yeux de ce qui ressemblait, de plus en plus, à la jeune Hermione Granger, se déposer sur son cou. En y portant la main, elle le sentit, et se souvint à nouveau : qu'est-ce qu'elle l'avait trouvé moche, ce collier ! C'était un collier de grosses perles noires et ambrées, que Ron lui avait offert lors de leur dernier anniversaire de mariage. Les cadeaux de Ron étaient rarement de bon goût ; quand c'était le cas, c'était grâce à l'aide de sa sœur Ginny. Hermione lui avait parlé vaguement de la fabrique de bijoux de Christina Stratford, qui faisait de si jolies choses, mais l'allusion n'avait malheureusement pas été saisie par son mari. Il n'avait pas tellement changé, somme toute, depuis l'époque où il accrochait dans sa chambre les horribles posters orange de son équipe de Quidditch préférée.

Quoi qu'il en soit, ce collier, elle le portait malgré tout. C'était un cadeau de Ron : qu'importe qu'il soit affreux ! Apparemment, cela importait à sa jeune interlocutrice. A l'époque, elle n'avait pas encore appris à lâcher du lest, s'aperçut Hermione. Après plusieurs années de vie de couple, le compromis ne lui apparaissait plus une chose si difficile. Pourtant, leurs débuts, avec Ron, avaient été particulièrement orageux ! Cette rencontre lui permettait, somme toute, d'appréhender le chemin parcouru…

Comme les yeux chocolat de son interlocutrice étaient toujours fixés sur le collier, dans un silence nerveux, elle prit le parti de la prévenir amicalement :

« Tu sais, Ron a très mauvais goût, pour les cadeaux. Tu devrais commencer à t'y faire dès maintenant », ironisa-t-elle.

La jeune fille se mordit les lèvres :

« Alors, c'est bien vrai ? Je veux dire… Je vais me marier avec Ron ? »

Elle eut un soupir amusé. Cela semblait si évident, aujourd'hui ! Mais à l'époque, ça ne l'était pas.

«Oui… aussi dingue que ça puisse te paraître. »

La bouffée de jalousie qu'elle avait ressentie alors à l'égard de « la vieille », lui revint en mémoire.

« Mais tu sais, il t'aime déjà », la rassura-t-elle.

Chacune des répliques lui remontaient au cerveau, au fur et à mesure qu'elle les disait. Là, elle se souvint du choc qu'elle avait ressenti, à l'annonce de cette nouvelle.

« Co… comment ?

- Il t'aime déjà, soupira-t-elle. Je t'assure. Il te suffit d'ouvrir les yeux, à ton retour : tu le verras bien ! »

- Mon retour… Si je parviens à rentrer !

- Oh, ce n'est pas un problème. Je suis rentrée, moi.

- Alors, que faut-il faire ?

- Ouvrir le livre, tout simplement. Quand tu commences à lire le livre, tu es automatiquement ramenée à ton époque.

- Pardon ! » La jeune Hermione était outrée. Une solution aussi simple, s'en était presque insultant ! Elle s'en voulait de n'y avoir pas pensé d'elle-même.

Sa version du futur se mit à rire :

« Oui, il semblerait que ce cher Perseus de Grant ait un caractère aussi facétieux que certains jumeaux de notre connaissance. En fait, c'est juste une bonne blague qu'il fait à son lecteur. Le problème, c'est que tu as eu trop de choses à faire depuis que tu es arrivée ici, pour prendre connaissance du livre. Mais ce n'est pas une mauvaise chose, après tout : ce séjour t'a plu, non ? »

Elle vit la jeune élève de Poudlard considérer le livre, qu'elle avait apporté avec elle, avec attention.

« Oui, c'est un drôle de voyage. Comme une sorte de rêve, que je ferais toute éveillée… »

La jeune fille leva la tête brusquement. Elle avait à présent complètement retrouvé son apparence d'origine, et son visage avait retrouvé son air assuré et sérieux :

« Je suppose que je ne dois rien dire à personne de tout ceci, dit-elle.

- Non, je ne l'ai pas fait. Justement parce que je me demandais, jusqu'à aujourd'hui, si tout cela n'était pas un rêve…

- Mais… tous ceux qui sont morts lors de la guerre… Il y a peut-être un moyen d'en sauver quelques-uns ?

- J'ai bien peur que non… Chacun de ces décès, aussi douloureux qu'il ait été, a été nécessaire pour nous mener à la victoire. Je préfère ne pas t'en dire davantage, pour que tu ne sois pas tentée d'interférer. Tout ce que je peux te dire, c'est que Harry va s'en sortir, mais ça, tu le sais déjà. Je pense aussi pouvoir te révéler qu'il sera psychologiquement brisé par l'affrontement final qui va l'opposer à Voldemort. Et que durant ce combat, tu ne pourras rien faire pour lui, c'est dur, mais c'est comme ça. »

Elle considéra pensivement la jeune fille devant elle qui, concentrée, paraissait graver chaque mot dans sa mémoire. Elle reprit :

« La seule chose que tu puisses envisager de faire, c'est de préparer Harry à ce choc. Et le soutenir après coup, ainsi que Ginny. »

- Mais il n'y a pas un autre moyen de battre Voldemort, qui serait moins coûteux en sacrifices ?

- Je ne crois pas, non. Harry dit lui-même que Voldemort était plus fort que lui, et que s'il n'avait pas voulu faire le malin en lui proposant ce combat singulier, Harry n'aurait jamais pu le battre…

- Je n'aime pas ça, marmonna l'adolescente.

- Tu penses que tu n'as pas le choix.

- Arrête de me rappeler que tu sais déjà ce que je pense ! dit la jeune Hermione, avec un sourire mi-agacé, mi-amusé. C'est vrai : je n'ai pas le choix et je n'aime pas ça. Puisque tu as déjà été à ma place, j'imagine que tu te rends compte de la difficulté de ma situation : mon avenir m'est donné, et je n'ai plus à le construire. Je ne peux plus faire de choix.

- Bien sûr que tu peux ! Ce que je suis, je le suis parce que j'ai fait des choix. Tu te souviens de la façon dont on a sauvé Sirius et son hippogriffe, Buck ? On peut changer le cours des événements. C'est horriblement risqué et dangereux, mais on peut.

- Tu veux dire que ce que je vois là, ce que je vis de façon si précise, c'est juste un futur qui m'est donné, et que je peux en construire un autre ?

- Exactement. Je t'avoue que, dans les grandes lignes, je suis satisfaite des décisions que j'ai prises depuis les vingt dernières années, et que j'en regrette peu. Si à chaque occasion, tu réfléchis en ton âme et consciente, tu feras les bons choix. »

Elle vit la jeune brune froncer les sourcils, comme si elle retournait ces paroles dans sa tête. Elles furent interrompues par le retour de Minerva, qui ramenait Sam avec elle. La jeune fille voulait dire au revoir à sa future marraine.

« Ouaouh ! Je confirme : tu es le portrait craché de Liz… ou plutôt, Liz est ton portrait craché, dit la Serpentard, en venant regarder sous le nez la jeune Hermione, qu'elle n'avait pu voir que très brièvement sous sa véritable apparence. « Bonjour tante Hermy », reprit-elle à l'intention de sa marraine, qu'elle alla embrasser.

« Alors, tu repars ? » demanda-t-elle à la voyageuse du passé.

« - Oui, je vais devoir y aller. Hermione, enfin ta tante, m'a montré comment faire. »

- Ah oui ? Alors, comment ?

- Ça ne marche pas, Sam, lui dit sa tante, pince-sans-rire. Tu n'imagines quand même pas qu'on irait te le dire, à toi !

- Et pourquoi ? »

Sam prit son air le plus innocent, pour appâter les deux autres femmes, mais le regard sévère de Minerva n'était pas de bon augure. Quant à la jeune Hermione, elle était carrément morte de rire, mais elle réussit à articuler :

« Parce que tu es la fille de ton père et de ta mère, Sam, voilà pourquoi. Je te l'ai déjà dit. »

Voyant qu'elle s'échinait en pure perte, Sam enchaîna sur un autre sujet :

« Alors, de quoi avez-vous parlé, toutes les deux ? Ma vieille tante t'a déjà donné des conseils pour l'éducation des jumeaux ?… Non, encore mieux… » Elle prit un air illuminé : « Elle t'a conseillé de les abandonner à leur naissance aux portes de Poudlard pour que ce soit Minerva qui soit obligée de les élever ! »

- Et, oh, arrêtez vous deux, je ne suis pas si vieille, dit Hermione, feignant l'outrage, alors que Minerva levait les yeux au ciel. Et puis, attends d'avoir des enfants, à ton tour : s'ils héritent de ton caractère, tu verras bien ce que c'est… »

Sam éclata de rire. Minerva intervint :

« Sam, il serait temps que tu dises au revoir à notre jeune Hermione et que tu retournes dans ta salle commune. Tes camarades vont se demander où tu es passée. »

La jeune Hermione demanda :

« Est-ce que je peux revoir Liz, avant mon départ ? Et les jumeaux…

- Je n'ai plus d'Alionectar à vous donner, Hermione. Et si j'en faisais refaire, il vous donnerait une apparence encore différente de celle que vous avez déjà prise. Liz ne vous reconnaîtrait pas… A moins que vous ne teniez à la mettre au courant avant de partir. »

Hermione vis l'adolescente lever les yeux vers elle. Elle s'en remettait à elle… Mais elle ne répondrait pas : c'était à sa version passée de faire ce choix. Puisqu'elle voulait pouvoir choisir !

Elle la vit secouer la tête, dépitée :

« Non, ça la bouleverserait inutilement… Elle n'a pas le même sens de la distance que Sam. C'est cela qu'il fallait que je dise, non ? » dit-elle, dardant un regard plein de défi en direction de son moi adulte.

Hermione était désolée pour elle. Elle savait ce que c'était : jusqu'à sa naissance, Liz lui manquerait, comme une pièce essentielle d'elle-même, qui laisserait un vide tant qu'elle ne serait pas là… Sa petite fille, sa chère petite fille. Liz lui avait manqué pendant les cinq années qui avaient suivi ce voyage dans le temps.

Elle se tourna vers Sam, qui venait d'embrasser l'adolescente en guise de réconfort et d'adieu.

« Tu ne diras rien à personne, n'est-ce pas, Sam ? lui demanda-t-elle. Tu sais garder un secret, je te fais confiance là-dessus, mais je préfère te le rappeler. »

La Serpentard, de ses yeux verts, lui lança un regard narquois. Hermione savait que pour ce qui était des secrets, elle était comme sa mère Ginny. Si on lui demandait de ne rien dire, elle ne dirait rien, à moins qu'elle ne le juge absolument nécessaire. Le problème, c'est que Sam avait une notion très personnelle de ce qui était nécessaire ou pas…

« Salamandre et vipère, couleuvre et orvet, que je sois empoisonnée, si je viole le secret !… Non, tante Hermy. Je ne le dirai à personne. »

Elle partit dans un grand éclat de rire, se retournant néanmoins pour faire signe aux deux Hermione.

Alors qu'elle quittait la pièce, Hermione entendit sa jeune incarnation lui demander d'une impulsion subite :

« Dis-moi, comment Harry a-t-il pris la nouvelle de la répartition de Sam à Serpentard ? J'ai du mal à l'imaginer accepter simplement la chose…

- Oh, il a pas mal évolué, après la guerre. Il faut dire que, lorsqu'il est devenu Auror, on l'a collé avec un Serpentard !

- Harry a eu un coéquipier Serpentard ? Merlin, cela a dû faire des étincelles…

- A qui le dis-tu ! Enfin, heureusement, William Stratford a été assez malin pour attendre qu'ils se connaissent un peu, avant de lui révéler sa maison d'origine. Pour en revenir à Sam, Harry a été plus inquiet que choqué. Il avait peur que les Serpentard ne l'acceptent pas, ou que la famille ne lui tourne le dos. Comme si nous allions changer notre attitude envers elle au bout de onze ans ! Ou que Sam ait besoin de la moindre protection, d'ailleurs ! »

Elles rirent, puis se regardèrent un moment. Un silence gêné s'était installé. Hermione voyait que l'adolescente était partagée entre l'envie de rester encore un peu, et le besoin de retrouver son époque au plus vite.

« Bon, et bien, j'imagine que je vais y aller…

- Oui. Ne t'inquiète pas, le voyage sera aussi court qu'à l'aller.

- J'imagine… Ah, ce Perseus de Grant ! »

La jeune fille finit par sourire. Après leur avoir fait ses adieux, à elle et à Minerva, elle saisit le livre pour l'ouvrir.

Un éclair blanc illumina la pièce.

Alors que sa jeune incarnation se fondait dans la lumière, Hermione l'entendit prononcer distinctement :

« Tu embrasseras quand même Ron et les enfants de ma part… »


Voilà, cette fic se termine, peut-être un peu vite à votre goût, mais je préfère en rester là : je n'ai pas assez d'expérience en matière d'écriture !

Consolez-vous : il reste un court épilogue pour la semaine prochaine : le retour d'Hermione à son époque…

Ayla257 : Voilà, j'imagine que tu as tes réponses. Et bien non, Liz ne sera pas au courant pour Hermione. Enfin, après tout, on n'en sait rien… Sam saura-t-elle tenir sa langue ? A toi d'imaginer le scénario que tu préfères.

lunatanis : Merci pour la répartition des maisons : tout le mérite en revient à Alixe. Je suis contente que tu aies aimé le passage sur les gardiens, d'autant que Sam brode ici sur ce qui n'est qu'un pur hasard : ni Hermione ni Liz n'ont un goût très prononcé pour le Quidditch… ;)

Angie Black : chouette, une nouvelle lectrice... Merci à Alixe, et à toi de me lire. J'espère que tu vas continuer à aimer.

Sweet Amy : enfin, la rencontre des deux Hermione. J'avoue que je vous ai fait attendre (toute honteuse). J'espère que ça t'a plu !

Allima : aaah… Penthésilée… C'est un vieux souvenir de prépa littéraire (c'est une Amazone de la mythologie grecque). J'avoue que j'ai eu un choc à l'époque, en apprenant l'existence de ce genre de nom ! Etrange coïncidence : si tu vas te promener sur le forum de La Pensine, tu verras qu'il y a une fan HP qui porte ce pseudo ! Quant au personnage de Duncan, j'ai préféré ne pas trop développer : j'attends de voir ce qu'Alixe nous apprendra sur la suite des aventures de Stratford et Christina !

Frudule : mea culpa… je savais pas que j'étais si sadique ;). Enfin, j'espère que ce chapitre-là ne t'a pas trop laissée sur ta faim… Il ne reste plus que l'épilogue.

Dinou : voilà la suite ! Tu as aimé ?

loufette : Merci… le passage sur les maisons, c'est normal que tu aies aimé : j'ai été conseillée par la meilleure des relectrices, Alixe ! Quant au futur, je ne crois pas que ce voyage y change grand chose : comme tout se passe à peu près bien, Hermione ne veut pas prendre trop de risques…

Mahiro : merci pour ta petite remarque ! Il y avait bien une erreur : j'ai pu corriger très vite… Alors, la fic d'Alixe, tu l'as lue, maintenant ? Tu as aimé ?

eiliss : merci beaucoup ! J'espère que la suite te plait toujours.

virg05 : Merci ! Oui, tu as raison : Hermione est vraiment en train de vivre un truc bizarre. C'est d'ailleurs ce que j'ai essayé de souligner dans ce chapitre.

Anacofleb : j'espère que ce chapitre a répondu à tes attentes…

Alixe : Merci ! Voilà (enfin) ce septième chapitre mis en ligne, grâce à toi. J'ai tenu compte de certaines de tes corrections, mais pas toutes. J'espère que le résultat te convient malgré tout.

Selphie451 : voilà la suite... ça t'a plu? paske j'ai eu du mal à l'écrire ce chapitre...

Rebecca-Black : ben voilà, j'ai pris mon temps… et pas seulement le mien : celui d'Alixe, aussi, qui m'a aidée à corriger et à réécrire ce chapitre un peu délicat. J'espère que tu considères toujours que ça en valait la peine.

steffy12 : Merci! J'espère que les autres histoires de plairont aussi... si tu les a lues, dis-moi ce que tu en penses