Tadam. Et oui, c'est lui, c'est bien lui, vous ne rêvez pas… Le dernier chapitre. Je sais, vous n'y croyez plus. Pour tout vous dire, il a été très difficile à écrire.

Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais pour écrire une histoire, la grande difficulté c'est d'abord, l'introduction, et puis la conclusion… Et puis le développement aussi… Bref, l'écriture, quoi…

Alors, pour tous ceux qui ont lu et aimé cette fiction, j'espère que ce « chapitre final » ne les décevra pas.

N'hésitez pas à m'envoyer des reviews… Pendant ce temps, je continue sur mon autre fiction…

Bonne lecture…

Chapitre 6 :

Draco plongea un pied dans la piscine qui servait de baignoire… La température était réglée, juste comme il l'aimait. Satisfait, il glissa voluptueusement dans l'eau mousseuse, allongea ses jambes et laissa sa tête reposer doucement sur le rebord, laissant son cou blanc comme neige très exposé… Lentement, ses muscles se détendaient, son corps flottait doucement bercé par les ondes et une douce somnolence gagnait le jeune homme. Décidément, Pansy avait eu une bonne idée. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien.

Parfait. Tout était parfait… Il ferma les yeux pour mieux apprécier l'instant présent. C'était lors de ces moments qu'il pouvait l'affirmer à haute et intelligible voix : La vie valait franchement la peine d'être vécue. Pas de Gryffondor hystérique dans les parages. Tous les étudiants regardaient deux équipes minables jouer au Quidditch. Tant mieux, cela lui ferait des vacances… Mais tout de même, Potter, « non, utilisons son prénom », Harry « un prénom vraiment royal » manquait quelque chose…

-Harry…

Il soupira et se caressa langoureusement, imaginant les douces mains du héros sur lui.

-Oh oui, Harry…

Sa main erra un étage en dessous avant de prendre en main cette chair si flexible. Ses caresses la firent se redresser sous ses assauts. Son mouvement se fit plus rapide, tandis que sa respiration s'accéléra. Comme il regrettait que l'objet de ses fantasmes ne soit pas là. Il soupira, imaginant son adversaire à sa merci, prêt à accomplir ses moindres caprices.

-Harry… Je vais te dompter… Puisque tu aimes cela, je vais t'en donner du « sauvage »… Et tu vas adorer.

Dans son rêve érotique, Harry était à genoux derrière lui en train de lui masser le cuir chevelu et d'appliquer ses douces lèvres sur la peau fragile de son cou. Draco souriait et penchait légèrement la tête pour permettre à son fantasme un meilleur accès… Il grimaça et manqua de boire la tasse…

-Bon sang, qu'est ce que ?

Son lionceau venait de planter ses dents dans sa chair fragile… Draco toussa pour recracher l'eau savonneuse et ouvrit brutalement les yeux… Cette douleur exquise était bien réelle. Mais comment un simple fantasme pouvait-t'il ? Au moment où il mettait la main sur l'endroit de la « morsure », un rire cristallin se fit entendre. Vexé et furieux, le jeune sorcier leva les yeux et tomba sur le regard égrillard de la belle sirène de l'unique tableau qui agrémentait la pièce. « Evidemment. Qu'attendre d'autre d'une sirène ? Après tout, on ne peut pas renier sa nature… »

-Tu es une dangereuse perverse, Lorelei. J'imagine que mordre d'innocents préfets est un jeu très amusant…

La sirène accentua son sourire, fixant avec tendresse le préfet des Serpentard. Elle avait toujours eu un faible pour cette maison qui portait l'emblème de ses lointains cousins serpents. Et puis le jeune Malfoy était tellement mignon, dans son bain de mousse… Si elle pouvait le rejoindre, elle le ferait volontiers.

--Mais quelles insinuations injustes. Allons, mon tout beau…Je suis simplement heureuse de te revoir après tout ce temps…

Le sorcier poussa un léger soupir et referma les yeux. Et retint un gémissement. Au contact avec l'eau savonneuse, sa blessure au cou le brûlait. Il marmonna entre ses dents, sachant que Lorelei avait des réactions parfois insolites. Il ne s'agissait pas qu'il se retrouve nu au fond d'un bassin vide. Voire, foutu à la porte dans le plus simple appareil. Malgré son caractère, la jolie sirène espiègle était devenue sa confidente la plus intime. Elle connaissait tous ses secrets, tous ses rêves. Et elle ne le jugeait pas. Et lui, ne pouvait pas lui tenir rancune de ses petits tours… Et son humour taquin lui avait manqué.

-Je suis désolé, Lorelei… Mais c'est à cause de ce Potter de malheur… Impossible de mettre un pied en dehors de la salle commune, sans que ses amis me bondissent dessus…

La sirène le transperça du regard, attentive à son discours…

-Il veut te faire du mal ? Parce que ce n'est pas ce que j'ai cru comprendre lorsque tu murmurais son nom… Et le programme prometteur…

Il y avait un mélange de menace et d'ironie dans la voix de son amie. Jamais encore il ne l'avait entendu employer ce ton. Lorelei était troublée. Manifestement, elle avait encore beaucoup à apprendre sur les humains.

-Je ne sais pas, Lorelei… De toute façon, il ne peut pas me faire grand chose dans l'enceinte de Poudlard.

La sirène le considéra un instant, étonnée

-Alors pourquoi le fuir ?

Un sourire lui répondit. Comment lui expliquer ce qu'il ressentait pour le prince des gryffondor ? Qu'est ce qu'un tableau, fut-t'il celui d'une jolie sirène, pouvait comprendre aux sentiments amoureux ?

-Il est joli garçon lui aussi…

Draco approuva avec un léger sourire. Décidément, son amie avait les mêmes goûts que lui…

-Oui, c'est vrai qu'il est pas mal. Hum… Dans cet uniforme moulant, il était à tomber… Draco ouvrit les yeux et se redressa dans la baignoire, alarmé. Il y avait un petit problème dans ce joli conte.

-Mais, attends. Comment peux-tu savoir qu'il est beau ? Tu l'as croqué ? Euh, je veux dire, tu l'as déjà vu ? Pourtant, il n'est pas préfet…

Lorelei contempla d'un air moqueur le blond préfet. Mais oui, elle connaissait ce fameux Harry. Et pas qu'un peu. Il avait enflammé son imagination à plusieurs reprises. Tout comme Draco « Deux beautés vraiment différentes, et très complémentaires. Voilà un couple intéressant. » Comme le silence de la gardienne était des plus éloquents, le jeune homme regarda autour de lui. Il était seul… À part Lorelei, bien entendu. Mais pouvait-t'elle sortir de son cadre ? Non, les peintures ne pouvaient pas sortir des toiles et prendre pied dans la réalité… Mais dans ce cas, la morsure ? Il tendit l'oreille… N'entendait-t'il pas comme un léger souffle, derrière lui ? Et cela ne pouvait pas être… « Ce serait bien de vérifier. Elle est la gardienne. Elle ne ferait pas cela. ». Il traversa en quelques brasses le bassin pour se rapprocher du tableau.

-Lorelei ? Potter ne peut pas entrer ici. Seuls ceux qui sont préfets ont accès à cette salle. Tu me fais une blague, hein ?

La gardienne des lieux se contenta de sourire rêveusement. Sa position était idéale, elle avait dû se battre pour garder cette place, convoitée par de nombreux portraits… Les résidents étaient en général si mignons. Elle seule partageait leurs secrets les plus intimes. Si elle voulait écrire un roman un jour, elle était sûre de remporter un franc succès dans le milieu érotique.

-Certes… Mais il est venu lors de sa quatrième année. Et il a du y prendre goût, puisqu'il revient de temps à autre. Il n'est pas préfet, mais ses amis le sont. Ils lui permettent de venir quand bon lui semble…

Draco resta pétrifié dans l'eau, le temps que l'information atteigne son cerveau. Un léger bruit acheva de le terroriser. Il sentait son sang (très pur) se figer lentement dans ses veines… Il y avait quelqu'un d'autre, avec lui… Il le sentait « Un satyre, y a un satyre. Je suis certain qu'il y a quelqu'un d'autre… Ou pire. » Ce n'était pas cette coquine de Lorelei. Non, c'était… Cette respiration. Quelqu'un respirait à ses côtés.Blaise ? Non plus. Son camarade aurait déjà passé à l'attaque. Et puis il ne pouvait pas devenir invisible. Personne ne pouvait…. Personne ?

Potter !

Avec souplesse et rapidité, il bondit hors de l'eau et se précipita vers la pile de serviettes blanches et moelleuses. Il ne pouvait pas rester ici, il était en danger. Alors qu'il s'essuyait rapidement et vouait Pansy à mille tortures les plus atroces les unes que les autres, il sentit des bras musclés l'encercler et l'immobiliser.

-On ne fuit pas… Où comptes-tu aller ? Il paraît que tu veux me donner une leçon…

Cette voix à la fois grave, railleuse et douce…

-Potter ? C'est toi ?

-Non. C'est ton fantasme N° 8. Bien sûr que c'est moi. Qui veux-tu que ce soit d'autres ? A moins évidemment que tu rêves de tes amis serpentards. Un spectacle assez insolite, je l'avoue… Mais tu semblais prendre ton pied en leur compagnie.

Draco se dégagea, furieux du ton mordant et méchant qu'employait cet « invité » et se retourna. Personne. Il eut beau regarder tout autour de lui, il ne voyait rien. Bien sûr…. Comment pouvait-t'il être aussi stupide ? Potter portait encore ce vêtement…

-Enlève ta cape…

Un rire musical retentit et se réverbéra dans toute la pièce.

-Que non… Retourne dans la piscine, et alors, on verra… De toute façon, tu ne peux pas sortir, mes amis sont dehors…

Draco regarda la porte, indécis. Si Potter avait été un serpentard, il aurait fort bien pu lui mentir. Mais il était gryffondor, la maison du courage et du « prout, ma chère ». Et si Draco pouvait être sûr d'une chose, c'est qu'un « prout, ma chère », ne savait pas mentir. D'un autre côté, comment traduire cette attitude de pénétrer dans un sanctuaire interdit aux néophytes ? Ce n'était pas digne d'un gryffondor. Et puis cette hargne dans la voix… Mêlée d'autre chose. De la jalousie ? « C'est pas vrai ? Il me désire, Le fleuron de Poudlard, le chouchou de Dumbledore. Il doit me dévorer du regard... ».

Dans ces conditions, pourquoi continuer à fuir ? Le sorcier blond en avait assez de rester calfeutrer dans sa chambre. D'autant que la raison de cet isolement était devant lui.À moins que ce ne soit derrière. Ou sur les côtés. Comment voulez vous repérer l'objet de vos désirs alors qu'il est camouflé par ce vêtement de malheur ? « ne pas oublier de lui prendre cette satanée cape et de la brûler… ». Mais alors qu'il avait sa proie à portée de griffes, il ne semblait pas décidé à lui bondir dessus… Au contraire, le Gryffondor attendait… Quoi ? Que Draco lui demande de l'embrasser ? Qu'il se jette à genoux devant le « sauveur » et lui voue un culte ? Et puis quoi encore ? Non, c'était inimaginable. Un Malfoy ne réclame pas, il dirige. Allez, Draco, soit fort… Toi qui délirais sur sa peau et ses mains si souples. Il est venu se jeter dans tes bras. Il est seul avec toi, à ta portée… Profites-en. Et puis, si Harry ne veut que du sexe (un pincement au cœur le saisit à cette pensée), et bien, c'est toujours mieux que rien. Les sentiments peuvent venir plus tard. Quand il saura, quand il te connaîtra mieux… Le fier Serpentard sorti de ses pensées lorsqu'il sentit une main (qui n'était pas la sienne) se poser sur ses pectoraux (impeccables, ciselés par les heures d'entraînement au Quidditch. Il en avait bavé) descendre dangereusement vers ses abdominaux (plats, durs, grâce à des séances de pompes supervisées par Blaise. Il l'avait maudit pour ces séances de tortures). La main câline et taquine s'arrêta un instant, semblant apprécier l'objet de sa découverte. Cela déclencha un frisson de plaisir dans l'échine du blond qui se mordit les lèvres pour ne pas demander à son bourreau de continuer. Comme si elle devinait les sentiments de son captif, la main passa en mode « exploration coquine » et s'égara vers un endroit situé assez bas sur son corps tandis que des lèvres goûtaient ses épaules Draco ferma les yeux, prêt à se laisser emporter par la vague de désir qu'il sentait monter en lui. Et il revit les yeux verts de Potter dans la grande salle. Cette lueur de prédateur. Il recula, et se ressaisit « Le gryffondor tente de marquer des points d'une manière déloyale… Et en plus, il est doué. »

-Eh ! Pas si vite, c'est de la triche, arrête ça immédiatement !

Harry se contenta de rire. Il tenait son serpenteau, et il ne le lâcherait plus. Il l'avait coincé dans cet endroit, ses amis gardaient farouchement l'unique porte et ne le laisserait pas partir. Oui, l'allumeur blond était fichu. Finalement, cela avait été plus facile que prévue.

-Le Prince de glace accepte-t'il sa défaite ? Est-il prêt à rendre hommage à son vainqueur ?

Draco réussit à esquiver les « attaques ». Décidément, Potter n'était pas sur la même longueur d'onde. Il sentait une agressivité de mauvaise aloi. Très bien, si Potter ne voulait que du sexe « hard », sans aucune tendresse, sans aucun sentiment, il allait être servi. Mais à ses conditions, à lui…

-Dans tes rêves… Si tu veux que je me rende, il faudra d'abord que tu m'attrapes… Mais attends. Nous allons corser le jeu…

Il s'écarta pour observer l'endroit, comme s'il le découvrait pour la première fois. Derrière lui, il sentit des yeux le brûler. Il retint un frisson (d'inquiétude, cette fois) avant de réfléchir à toutes les possibilités. Il sourit sadiquement… On pouvait faire plein de trucs chouettes avec une salle de bain pareille. Un coup d'œil vers le bassin lui apprit que ce dernier était vide. Il adressa un regard de reproche à Lorelei.

-Oups… Excuse-moi, j'ai cru que tu avais fini…

-Ce n'est pas grave… Car aujourd'hui, cela va être une « soirée mousse » comme tu n'en as jamais vu.

La belle sirène se contenta de lui tirer la langue, avant d'observer le duel à la dérobée. Cela promettait d'être très excitant. Elle s'apprêtait à prendre des notes en prévision d'un futur roman torride…. Elle avait déjà trouvé le titre : « de Sexe et d'Honneur, ou le duel impitoyable… ». Impeccable pour la littérature érotique du rayon Gay.

Sans imaginer les élans tumultueux dont souffraient la fibre romancière de la douce et tendre Lorelei, le beau Draco se pencha vers les nombreux robinets en or massif, offrant la vision d'un postérieur superbe à Harry qui du faire des efforts surhumains pour ne pas lui sauter dessus sauvagement. L'entrejambe le gênait de plus en plus… Mais il n'oubliait pas (encore) qu'il appartenait à la glorieuse maison des gryffondors. Et un gryffondor ne viole pas son adversaire, même si ce dernier n'est qu'un bâtard de Serpentard, avec un cul d'enfer. Draco était loin des turpitudes qui agitaient son « invité surprise ». Il manipulait sans trop de conviction les différentes sorties d'eau, songeur. Mais quel robinet créait cette mousse onctueuse, déjà ? Dans le doute, il décida de tous les ouvrir… Bientôt, des bulles multicolores de toutes tailles et de toutes couleurs envahirent l'atmosphère, et le dissimulèrent aux yeux de son prédateur… Draco en profita pour plonger dans l'eau, attentif à la suite des évènements.

-Malfoy ?

Il ne répondit pas, se laissant guider vers la voix tendue de son (futur) amant. Le serpent venait de redresser une situation désespérée à son avantage, « 10 points pour Serpentard ». Et ce n'était que le début des hostilités.

-Malfoy ?

Harry sentit une main audacieuse tirer le tissu de sa cape. Poussant un cri de surprise, il tenta de se dégager, mais ne réussit qu'à faire glisser le vêtement par terre. Il se retrouva dans le plus simple appareil, environné par une brume de chaleur, alors que l'eau irisée se répandait doucement sur le marbre de la pièce… Un festival de couleur fort agréable à la vue, accapara un instant son attention. Un sifflement admiratif le tira de ses pensées.

-Très joli cul, Potter… Quel dommage de dissimuler ce corps de rêve sous des vêtements informes… Allons viens, trouves-moi. Et finissons-en. Puisque ce n'est que la baise qui t'intéresse…

Il n'y avait aucune moquerie dans cette déclaration… Mais de la sincérité et de la tristesse. Harry se sentit rougir, à la fois honteux de son impulsivité, et surpris. Qui aurait pu prédire que cette sale fouine arrogante était un être humain, tout compte fait ? Et que l'imbécile, dans cette pièce, n'était pas cet aristo blond, mais bien lui, Harry, le garçon-toujours-sans-défaut-et-sans-reproche.

- Tu rougis, Potter ? D'humiliation ou de colère ? Aurais-je touché un point sensible ?

Lorsque Harry avait vu sa proie se ruer vers la salle de bain des préfets, un plan s'était tout de suite dessiné, machiavéliquement simple : se glisser dans la pièce et, sous couvert de sa cape, abuser du blond Draco…

Se venger de l'humiliation, le maîtriser, le punir, …

Il ne savait pas trop de quoi, mais il voulait vraiment l'humilier, lui faire payer ce qu'il était. Un Malfoy. Un sale noble arrogant qui ne souffrait de rien et se permettait de juger les autres. Il le voulait dans ses bras, pour le regarder se tordre sous lui, le supplier d'avoir pitié… Et c'est seulement à cet instant-là qu'il aurait été payé de toutes les remarques blessantes, tous les pièges et les situations compromettantes dont s'étaient rendu coupables sa Némésis.

Avec la complicité de ses amis, il lui avait été facile d'exécuter la première partie du plan. Mais à présent, il se sentait comme… Ben, comme un con. Il s'était trompé sur les serpentards. Ceux-ci n'avaient pas voulu lui jouer un tour. Non. Il les avait surpris en plein « jeu ». La peau crémeuse de Draco… Sa bouche si parfaite en train de… Mais pourquoi ? Pourquoi le fait que Draco donne du plaisir à un autre, soit dans les bras d'un autre, le mette à ce point hors de lui ?

-Parce que tu es à Moi, Draco.

-Potter ? Tu disais quelque chose ?

Harry se mit à sourire. Il devait punir le blond en le soumettant à ses baisers. Que le serpenteau soit en manque et ne veuille plus quitter ses bras… Il devait le reconnaître, une bonne fois pour toute : il était jaloux de tous ceux qui approchaient son serpenteau, et il ne le voulait que pour lui…

Depuis quand ses sentiments avaient-t'ils changés ? il avait toujours éprouvé du mépris teinté d'indifférence pour cet adversaire. Sa conscience se manifesta « Ah oui ? Pourtant, en première année, dans la boutique de Miss Guipure, tu admirais déjà ce visage. Mais il a ouvert la bouche… À Poudlard, tu as remarqué la finesse de cette main tendue vers toi. Mais il a ouvert la bouche… En seconde année, tu admirais sa prestance, lorsqu'il était dans la salle commune des serpentard. Mais il a ouvert la bouche… Et en quatrième année, tu étais inquiet lorsqu'il a été transformé en fouine et qu'il était maltraité… Et il a ouvert la bouche… »

-Tu comptes prendre racine ?

Comme en ce moment. Draco avait un sérieux problème de communication. Mais… Un sourire pervers joua sur les lèvres du brun. Rien qui ne pouvait être corrigé. Il vit le blond enchaîné, à sa merci…Essayant de se repérer au son, Harry devina que sa future victime avait trouvé refuge dans la piscine… Harry se glissa silencieusement à son tour dans le bain, vers la source des paroles… La mousse était dense et permettait de se dissimuler habilement. Ou pouvait être ce fichu…

-Je te tiens !

Des bras enlaçaient Harry et il sentit des lèvres capturer les siennes dans un tendre baiser. Rien à voir avec celui échangé avec Cho. Leurs langues se cherchaient, se défiaient, se battaient pour prendre l'avantage sur l'autre… Et c'était bon. Draco rompit le baiser et Harry voulut mettre les choses au point. Il ne voulait plus de « baise », il voulait autre chose.

-Draco, écoutes, j'aimerais

Mais le prince serpentard lui fit un clin d'œil coquin

-Je sais… Une pipe. Tu vas être comblé.

Et il disparu en plongeant dans l'eau, au moment où Harry allait se récrier.

-Draco, non, ce n'est pas…

Harry senti alors une bouche si douce prendre délicatement son… Ce n'était pas possible ? Et pourtant, si… Les douces lèvres ourlées de son adversaire avaient pris possession de son membre et… Il fallait arrêter cela tout de suite. « Il va se noyer, ce con. Orgueilleux comme il est, il est incapable de s'arrêter et… »

Oh, Draco, non, ne…

Du fond du bassin, ledit Draco s'escrimait sur l'objet de son désir. Il l'avait beaucoup imaginer, mais… Il ne s'attendait pas à cela. « Plutôt bien membré… Hum… J'ai trop perdu de temps. Je commence à manquer d'air. C'est quoi ce poids ?». Des mains audacieuses prenaient appui sur sa tête, tenant solidement ses cheveux. « Ouch… Mais il va les arracher, cet idiot. Je suis une petite chose fragile moi. Quelle brute… ». Par pure vengeance, il prit appui sur les hanches de son adversaire et le faisait se cabrer, avant d'amorcer ce mouvement de va-et-vient, déclenchant des frissons de plaisir… Et bientôt, un cri…

Draco !

Harry plongea ses mains dans l'eau, et tira la tête de son amant à la surface. Il lui laissa le temps de reprendre son souffle avant de l'enlacer et de reprendre possession de ces lèvres savantes. Il tentait de faire passer tous les sentiments qui l'animaient dans ce baiser, mais il lui semblait que le blond ne le comprenait pas. Pourtant le brun tenait à se faire pardonner pour son attitude, et ne savait trop comment s'y prendre. Dans le feu de l'action, les deux garçons ne remarquèrent pas la soudaine obscurité qui régnait dans la pièce. Lorelei, amusée par les ébats, avait décidé de donner un coup de pouce à ce futur couple légendaire. Cette ambiance était propice aux confidences et aux jeux amoureux…

Harry rompit le baiser, mais ses mains caressaient toujours amoureusement le corps du blond… Tant pis pour la grande déclaration romantique. Elle attendrait. Il était temps de passer aux choses dites « sérieuses »…

-Franchement, là… Je ne comprends pas.

Draco se rapprocha de la silhouette recroquevillée sur le marbre de la salle d'eau. Il lui mit une main apaisante sur l'épaule, pour réconforter un Harry en pleurs.

-Ce n'est pas grave, on est toujours un peu nerveux, la première fois…

Le brun aux yeux verts releva la tête, désemparé. Le blond en eu le cœur serré.

-Mais je t'assure, j'étais vraiment prêt… Deux semaines que j'attends ce moment.

Harry renifla de nouveau, alors que des larmes coulaient sur ses joues. « Deux semaines ? Qu'est ce que cela veut dire ? » Au moment où Draco allait faire une grande déclaration, (couplée à des demandes d'éclaircissements) une grosse voix retentie de l'autre côté de la porte…

-Qu'est ce que vous faites plantés là comme des idiots de village ? Pourquoi n'assistez vous pas au match ?

Séverus Rogue, le gracieux et aimable professeur de potion questionnait avec suspicion les élèves regroupés autour de la salle de bain des préfets. La quasi-totalité de l'AD ainsi que de nombreux Serpentards restaient plantés en ces lieux exigus, l'oreille collée à la porte (et au mur). Rogue les considéra un instant, surpris de ne pas voir de morts entre les deux « bandes ». La rivalité entre Draco et ce satané Potter n'était un secret pour personne. Il soupira en les regardant. « Les jeunes sont vraiment étranges. Ils ont des salles confortables, des rencontres sportives, et au lieu d'en profiter, ils préfèrent s'entasser dans les coins les plus obscurs du château. »

- Pourquoi êtes-vous plantés devant cette porte comme des imbéciles qui attendent un chanteur pop ?

Ron et Hermione, les deux préfets Gryffondor, consultèrent Pansy et Blaise, leurs collègues. Les jeunes gens semblaient tous partager le même point de vue. Ron sentait monter son anxiété. « Bon sang, ça y était presque ». Harry avait bondi sur Malfoy, (cris de joie étouffés de la part des Gryffondors) et puis…Rien. Harry avait manifestement été trop ému (regards moqueurs chez les Serpentards)… La rencontre entre les deux princes prenait un tournant critique et les deux maisons écoutaient, avec angoisse, les conséquences de ce ratage… Lorsque Rogue était intervenu.

Le silence se prolongeait, agaçant le professeur (qui ne voulait pas partir sans sa réponse) et mettant au supplice les étudiants des deux tours. Pour trouver la solution de ce mystère, Séverus colla également son oreille à la porte de la salle de bain. Rien. Pas de bruit… Alors, pourquoi ? Tous les intéressés cherchaient désespérément une excuse valable pour expliquer leur comportement. Force était de constater que c'était un piteux échec. Les deux maisons priaient pour que leurs « chefs » se montrent très discrets… Mais leurs espoirs furent réduits à néant. Un bruit se fit entendre de l'autre côté de la porte : les deux garçons avaient, repris leurs jeux. Séverus Rogue, Maître des potions et directeur de la vénérable tour « Serpentard » fusilla du regard ses étudiants (lesquels avaient pris une soudaine teinte rouge brique). Décidément, il se passait quelque chose de louche dans le coin…

-Qui est dans la salle de bain des préfets ?

Hermione lui répondit très vite.

-C'est Drac… Malfoy, Monsieur. Nous sommes là pour lui apporter les devoirs et les cours qu'il a manqué…

Cette révélation acheva d'étonner Rogue. « Des Gryffondors qui attendent Malfoy pour l'aider, c'est une première. »

-Il est là depuis longtemps ?

Ce fut Blaise qui répondit.

-En fait, il doit y être depuis une petite heure…

La durée du bain était tout de même longue, même pour l'élève le plus coquet de Poudlard. Inquiet, le professeur tendit l'oreille. Le bruit avait cessé… Il s'approcha de la porte et frappa.

-Malfoy ? C'est le professeur Rogue, vous vous sentez bien ?

Pas de réponse.

Harry avait mis sa main sur la bouche de Draco et lui faisait signe de faire le mort. Il n'avait pas besoin de trop insister : le blond n'était pas très enthousiaste à l'idée d'une rencontre avec son directeur de maison. D'autant qu'il avait manqué plusieurs de ses cours sans excuse vraiment valable.

De l'autre côté, Le professeur se redressa, très surpris. Un bruit d'eau le fit baisser les yeux. Une flaque mousseuse commençait à s'étendre à ses pieds. Ce n'était définitivement pas normal.

-Malfoy ? Qu'est ce qui se passe ? Il y a de l'eau partout… Malfoy ?

Pas de réponse. À part cette inondation, pas d'indice d'une quelconque présence humaine. C'était à n'y rien comprendre. Jamais Malfoy n'aurait osé rester muet devant ses questions. Ron, le préfet des Gryffondor, intervint courageusement à cet instant.

-Il s'est peut-être évanoui ? En vous entendant gueu… Je veux dire crier si fort, il a eu une attaque…

Seamus s'avança, un peu inquiet. Il aimait bien Harry et trouvait étrange ce brusque silence… Et s'ils s'étaient trompés ? Et si Malfoy en avait profité pour bondir et étrangler le Prince des Gryffondors ?

-Euh… Harry est aussi dans la salle de bain…

Rogue le regarda comme s'il s'agissait d'une variété de cafard particulièrement répugnant. « Potter et Malfoy dans la même pièce… Voici la clé de l'énigme. ».

Devant ses yeux, il voyait en pensée la pièce couverte d'eau savonneuse… Dans l'immense bassin, deux corps sans vie : les ennemis s'étaient étranglés dans un grand élan sauvage… Il abaissa les paupières pour chasser cette vision macabre, avant de les rouvrir et de reprendre contact avec la réalité.

-Ecartez-vous, je vais ouvrir.

Pointant sa baguette sur la porte, il déclama, d'une voix autoritaire (et légèrement tremblante)

-Alohomora…

La porte grogna, soupira, mais ne s'ouvrit pas. Ron crut que les yeux de Rogue allaient lui tomber de la tête, tellement ce dernier les ouvrait grand. Il réprima à grand peine un fou rire, aidé en cela par Hermione qui lui donnait des coups de coude… Le professeur s'escrimait de nouveau sur l'entrée récalcitrante, tout en lançant des appels, lorsque Minerva Mac Gonagall apparut, indignée par tout ce tapage et fermement décidée à le faire cesser. Elle s'immobilisa, muette de stupeur, lorsqu'elle vit son collègue à genoux devant la porte de la salle de bain des préfets, en train de discourir d'un air inspiré, et tout cela, sous le regard et la curiosité d'un groupe d'élèves. Des Gryffondor et des Serpentard, essentiellement… Cette « alliance » la perturbait, bien qu'elle s'en défende. L'entente précaire entre les deux maisons était sans conteste le présage d'une catastrophe. Mais ce qui l'inquiétait le plus, c'était le comportement du directeur des Serpentard. Son collègue était-t'il devenu fou ? À force d'être enfermé dans ses cachots humides, cela devait bien arriver un jour.

-Professeur Rogue ? À quoi jouez vous ? Franchement, est-ce bien raisonnable de faire le pitre devant les élèves ? Vous rendez-vous compte de l'image que vous leur donnez, du corps enseignant ?

Elle adressa un regard sévère à tous les étudiants présents,

-Et vous ? Vous devriez tous assister au match… À moins que vous ne préfériez passer votre temps libre à astiquer les cuisines de Poudlard…

Son ton sans réplique réussit à les faire se disperser rapidement. Le professeur Mac Gonagall était juste, mais sévère. Et elle ne menaçait jamais pour rien. Rogue se redressa tout en se drapant théâtralement dans sa robe, un sourire forcé aux lèvres.

-Si je m'en rends compte ? Est-ce que vous vous rendrez compte vous, que ce petit propre-à-rien d'Harry Potter s'est enfermé avec ce pauvre Malfoy, et qu'à l'heure actuelle, ils se sont peut-être entretués ? Comble de malchance, la porte est coincée et une inondation est en cours… Si nous ne faisons rien, l'eau va dévaler les escaliers et Poudlard va avoir plus d'un point commun avec les chutes du Niagara…

La directrice des Gryffondor montrait de plus en plus de point commun avec une statue de sel, en écoutant Rogue lui récapituler le récit des derniers évènements. « Et si je la pousse dans la flaque, va-t'elle fondre ? » se demandait une petite voix dans le fond de la conscience de Séverus.

Draco commençait à s'ennuyer ferme. Il jeta un coup l'œil autour de lui, pour se distraire. Coincer contre lui, son Harry tremblait un peu, se demandant comment sortir de cette galère. L'eau avait recouvert le sol de marbre veiné d'or et d'argent et leur arrivait à la cheville. Une quantité de mousses d'une hauteur respectable commençait à envahir entièrement la pièce. Dans la piscine, qui servait de baignoire, un gigantesque Iceberg de Mousse s'était constitué. C'était bête d'avoir tous ces jeux aquatiques à portée de main et de ne pas en profiter un maximum. D'autant que Lorelei était une gardienne très consciencieuse et qu'elle ne laisserait personne entrer tant que son préfet préféré (c'était un de ses atouts) ne serait pas décidé à quitter les lieux. Prenant son lionceau dans ses bras, Draco rapprocha ses lèvres du lobe de cette jolie oreille finement dessinée et commença à la mordiller gentiment. Il murmura doucement, sans décoller ses lèvres

-Harry… Cette fois, nous prenons notre temps. Rien ni personne ne peut nous déranger. Il n'y a plus d'ennemi. Il est temps d'arrêter nos conneries, non ?

Le corps du Gryffondor réagit en une douce tension. Harry tourna la tête vers le blond. Les yeux d'argent liquide brillaient de sincérité. C'était le moment rêvé pour réparer la désastreuse première impression et avouer enfin ses sentiments. Et si le blond se fichait de lui, et bien, tant pis. Au moins, il saurait à quoi s'en tenir.

-Je suis d'accord… Draco, j'ai été vraiment stupide, tout à l'heure… Je ne veux pas de baise, comme tu dis. J'aimerais… Autre chose. Je crois…

Il ne pu continuer, rouge de confusion devant ces étoiles d'argent liquide qui le fixaient avec acuité… Mais il repris son souffle avant de continuer d'une traite.

-Draco, jecroisque jet'aimeuh…

Le cœur battant la chamade, le blond cru que son corps allait exploser de joie… Mais il voulait être certain d'avoir compris, avant de se ridiculiser… Et si Harry lui avait simplement demandé un savon, ou du shampoing ?

-Comment ?

-Draco, je crois que je t'aime…

Les lèvres de son compagnon capturèrent les siennes avec agilité. Draco murmura tendrement.

-Et moi, je veux que tu sois sûr… Car moi, je n'en doute plus depuis longtemps.

Jamais Harry ne s'était senti aussi fragile et dépendant qu'à cet instant. Ce baiser… Il dépassait tout ce qu'il avait connu. Il contenait tellement de passion qu'il sentit un feu brûler ses reins. « Draco… Mais qui t'a appris à embrasser comme cela ? ». Mais ce n'était pas le moment idéal pour poser cette question… Les mains du blond s'égaraient à présent sur la peau douce du brun, ses doigts se refermant sur les tétons, les torturant avec virtuosité. Il arracha quelques soupirs de sa proie… Regardant les deux émeraudes, Draco vit que le survivant commençait à devenir plus exigeant… Très bien.

Embrassant doucement le cou, il mit une main dans le dos d'Harry, et l'autre au creux des genoux. D'un seul mouvement, il pivota tout en soulevant dans ses bras son Gryffondor. Lequel se mit à rugir de surprise, avant de ronronner sous ses baisers et ses petites morsures… « D'abord immobiliser la proie, puis injecter le venin de la passion par petites doses… Et maintenant, au bain… ». D'un pas prudent mais ferme, Draco descendit les petites marches qui menaient au bassin, sans lâcher son Harry. Bientôt, ils furent tous les deux dans l'eau, s'embrassant avec fougue et tendresse. Émoustiller par ces premiers assauts, le Hérault du monde magique en réclama plus. Ravi de voir que ses efforts avaient décoincé la situation (merci aux petits cours de Rusard), Draco pris Harry dans ses bras. Ce dernier attacha ses jambes autour des hanches du blond et frotta inconsciemment sa virilité à celle de son compagnon. Ce fut au serpentard de retenir un gémissement… Il l'asseya avec délicatesse sur une des marches de la piscine et le contempla en lui souriant tendrement.

-Harry ? C'est ta première fois, n'est ce pas ?

Le brun le regarda en rougissant un peu.

-Oui… Mais j'apprends vite…

Un grognement lui répondit. Draco lui mordit le cou avec douceur avec de descendre vers sa clavicule. Harry planta ses griffes farouchement dans le dos de son compagnon, tandis que son bourreau insistait sur un point particulièrement sensible…

-Oh… Non… Arrête… Non… Ne t'arrête pas…

Un gloussement lui répondit, mais le blond continua son exploration. Les lèvres et sa langue étaient à présent sur les pectoraux… Il irrita consciencieusement la pointe des tétons, qui se redressèrent sous l'effet. Et ses mains…

-Et qu'est ce que… Ta main…

Et oui. La main droite de Draco s'occupait de cette partie qu'habituellement, il manipulait seul dans l'intimité de son lit. Et les effets du blond multipliaient par dix le plaisir qu'il ressentait habituellement. Harry sentit son membre se gonfler et devenir d'une dureté de pierre… S'en était presque insoutenable. Il ondula doucement son bassin pour que le serpentard le délivre entièrement. Mais le prince de glace avait une autre idée. Lorsqu'il avait vu la taille plus que respectable du membre, il avait senti un feu d'une ampleur nouvelle et inégalée lui envahir les reins. Il le voulait…

-Bon. Ne paniquons pas… Il me semble que cette pièce a une gardienne… Lorelei. Une adorable sirène…

Séverus contempla Minerva avec incrédulité. Cette pièce était réservée aux préfets, aux étudiants. Lorelei, la petite sirène avait été nommée gardienne depuis 5 ans. Auparavant, elle surveillait la porte d'entrée des Serpentards. Un jour, le serpent en charge de la pièce d'eau avait dû s'absenter pour cause de suffocation (un préfet avait trop augmenté la température) et elle avait été désignée en remplacement. Suite à cette « mission », elle avait inexplicablement refusé de reprendre son poste, à la grande colère du serpent. Malgré toutes les tentatives de conciliation, il fut impossible de la faire revenir sur sa décision, et en compensation pour le malheureux serpent, au chômage (et sombrant dans la dépression), Dumbledore lui avait attribué la garde de la tour des verts et argent. Il s'en acquittait avec hargne, mordant cruellement tous ceux qui avaient le malheur d'oublier le mot de passe. Certains étudiants malchanceux pouvaient jurer qu'il sifflait « tient, prends ça, maudite sirène… », à chaque tentative de morsure. Le seul intérêt, c'était que les élèves se débrouillaient pour au moins retenir le mot de passe… L'entêtement de Lorelei avait eu une autre conséquence : suite à une grève des tableaux, pour revendiquer leurs droits (les peintures avaient tirées des leçons de la rébellion de la jolie sirène), les « résidents » des tableaux avaient obtenu la possibilité de se promener de toile en toile, dès l'instant où leurs fonctions n'étaient pas affectées. Quoi qu'il en soit, Minerva n'était pas sensée connaître Lorelei.

Ce pouvait-t'il que ? Beurk… Elle ne manquait pas de culot, la vieille.

-Minerva, franchement, je ne m'attendais pas à cela de votre part. Epier les étudiants pendant leurs ablutions…

La directrice de la tour Rouge et or fusilla du regard le professeur de potion. Ce n'était pas le moment d'afficher leurs dissensions, alors que tout le monde pouvait les entendre dans ce couloir ouvert à tous les vents.

- Arrêtez de fantasmer, Professeur Rogue. Ce n'est pas parce que vous prenez plaisir à perturber le bain de vos étudiants que les autres enseignants font de même. Ne prenez pas votre cas pour une généralité.

Elle ne put en dire davantage. Rogue bondit sur ses pieds, blanc de stupeur et de fureur face à cette accusation.

-Pauvre vieille folle. Vous délirez complètement. Dites-moi, la retraite, il va falloir y penser sérieusement…

Une gifle retentissante lui atterrie sur la joue, provoquant une rougeur sur la peau pâle. Un silence pesant (celui qui prélude les grands moments historiques) s'installa, de part et d'autre. Seul le glouglou de l'eau fendait l'air, apportant une tension supplémentaire à la scène. Rogue se repris le premier, et énonça d'une voix calme.

-Quoi qu'il en soit, il faut ouvrir cette fichue porte. Pour connaître le fin mot de l'histoire et arrêter cette fichue inondation… Regardez-moi cela…

Minerva avait repris son souffle. Légèrement honteuse de son attitude, elle repris d'une voix légèrement chevrotante.

-Je crois que Monsieur Rusard possède un passe-partout magique. Je le ramène ici…

Alors qu'elle s'éloignait d'un pas majestueux, Séverus ne put s'empêcher de remarquer la finesse de sa taille et la silhouette… « Pas mal, pour une vieille… Et puis un brin sauvage, avec ça : personne n'avait osé me frapper. Personne à part… Mon père. »

Draco avait murmuré un sort de lubrification et sur ses doigts, était apparu un gel avec lequel il badigeonnait longuement la superbe hampe du lion. Sous les gémissements de plus en plus sonore de son amant, il résistait à la tentation d'accélérer le mouvement… Il s'arrêta pour capturer cette bouche si tentante.

-Chut… Tout va bien…

Il prit les doigts d'Harry et les lécha, les suça jusqu'à ce qu'ils soient bien humidifiés… Le gryffondor se laissa faire, sans comprendre. Il ne devina le but de l'opération que lorsque Draco lui demanda de le pénétrer avec un doigt. Fasciner par les variations d'argent du regard de son compagnon, il obéit à la moindre de ses consignes… Bientôt, trois doigts furent insérés…

-Ça va ?

Le souffle court, le visage rougit délicieusement par l'effort, le sorcier blond fit un petit signe affirmatif pour rassurer son partenaire. Il n'était pas question qu'il lui indique que pour lui aussi, dans une certaine mesure, c'était la première fois…

Harry regardait maintenant Draco se tordre et se renverser, exposant sa gorge fragile… Il l'embrassa avec une infinie tendresse, comprenant que le serpentard lui offrait une magnifique preuve d'amour en le laissant le prendre… Ce dernier lui souffla d'une voix troublée par le plaisir qui montait en lui,

-Maintenant, écarte tes doigts en ciseaux… Doucement…

Draco sentit soudain l'intrus toucher la prostate…Il se mordit les lèvres pour éviter de crier, et rejeta son corps en arrière, forma un superbe arc de cercle.

-Oui… Continue…

Après quelques autres mouvements, s'estimant suffisamment préparé pour accueillir comme il se devait, le survivant, Draco fit signe à son amant de se retirer de lui. Lentement, il bascula Harry sur le dos et s'installa confortablement entre ses jambes… Puis il souleva son propre bassin afin que le gland humide et la verge engorgée frôlent son intimité. Son Harry le regardait avec surprise et joie. Il lui répondit avec un tendre sourire, avant de s'empaler lentement sur l'objet du supplice… La chair élastique s'élargissait peu à peu sous la pression de la verge. Bien que celle-ci fût lubrifiée et que son corps ait été préparé, le sorcier blond dut faire une pause. Devant ce visage figé par la douleur, et ce corps en sueur, Harry repris entre ses doigts la verge de son compagnon et recommença de lent mouvement de va-et-vient. Il constata avec satisfaction que son dragon éprouvait à présent un plaisir sans égal. D'ailleurs ce dernier lui donna la permission de s'enfoncer encore plus, en bougeant imperceptiblement le bassin… Bientôt, les coups de boutoir frappèrent à un rythme soutenu la prostate de Draco qui ne pu retenir des hurlements de plaisir, accompagné par un Gryffondor déchaîné…

Rogue avait sursauté en entendant les cris de souffrance qui s'échappaient de la pièce. Il était tétanisé de surprise et de frayeur. Mais que se passait-t'il donc ? Potter avait-t'il décidé de torturer Malfoy pour se venger des coups bas de ce dernier ? C'était probable… Et Minerva qui se baladait tranquillement dans tout Poudlard. Ah, on voyait bien qu'elle se fichait royalement de ce qui arrivait au serpentard… Elle trouverait sans doute une bonne excuse pour éviter à Potter de se faire virer. Mais cette fois, elle n'y arriverait pas. Il était témoin auditif du drame et… Un second hurlement se mêla au premier, forçant le professeur à tendre l'oreille. « … Mais… Il y a une autre voix… ». Oui. Pas de doute possible. A croire que les deux garçons venaient de se lancer dans un concours de hurlements… C'est à cet instant critique, alors qu'il avait saisi sa baguette et s'apprêtait à démolir la porte, que Minerva apparut. Elle était accompagnée de Rusard et du directeur de Poudlard lui-même. « Évidemment… Elle a été cafté auprès du grand manitou. Il fallait s'y attendre. ». Ce qui l'inquiétait le plus, c'est que Dumbledore avait sur les lèvres et dans ses yeux bleus son sourire triomphant des grands jours. Cela n'augurait en général rien de bon pour la maison serpentarde. En revanche, et encore une fois, cet infernal Potter allait s'en tirer les doigts dans le nez. C'était vraiment injuste. Alors qu'il était sur le point de confondre ce sale gosse. Il aurait dû le renvoyer lorsque ce dernier lui avait pleuré dessus. A bien y réfléchir, n'était ce pas une forme déguisée de harcèlement moral ?

La voix pleine d'ironie d'Albus Dumbledore retentie à ses oreilles,

-Ce cher Séverus… Toujours aussi fougueux, à ce que je vois. Mais ce n'est pas la peine de tout défoncer comme un éléphant enragé. Rusard… »

À son nom, Argus Rusard sorti de l'ombre, en brandissant fièrement le passe-partout confié à sa garde. Au moment où il allait engager la clé dans la porte, il tendit l'oreille, attentif… Des soupirs et des gémissements s'élevaient toujours. Séverus, partagé entre l'angoisse et la volonté de faire un sort à Potter, intervînt, impatienté.

-Alors ? Vous attendez quoi ? Que Potter ait fini d'assassiner mon préfet ?

Mais le cracmol ne daigna pas répondre. Au contraire, il lui fit signe de se taire…

-Oh Harry… Tu es doué…

-Oui… Je suis bon élève… Et tu es un excellent professeur…

Les voix des deux garnements, un rien essoufflées, résonnaient clairement jusque dans le couloir… La joie et les essoufflements que contenait le timbre de leurs voix ne laissaient aucun doute, quant à la nature de leurs occupations… Rusard suspendit son geste et se tourna vers Dumbledore avec un grand sourire ;

-Je crois que mon intervention n'est pas vraiment nécessaire, monsieur le directeur. Il faudra juste prévoir un charme pour éviter que l'eau ne s'écoule dans les escaliers. Ce serait dommage de…Euh… Interrompre les grandes conversations entre messieurs Potter et Malfoy. Ils semblent avoir bien avancés.

Cette remarque fut accueillie avec stupeur par les deux enseignants. Minerva s'immobilisa et ses joues devinrent aussi pâles que de la porcelaine. Au contraire, le professeur Rogue rougit furieusement, ses joues prenant une teinte vraiment intéressante. S'apercevant des regards de Dumbledore et de Rusard, il prit son mouchoir et se moucha pour dissimuler son embarras.

-Alors… Mieux vaux les laisser à leurs… Conversations entre quatre yeux. Ils ont beaucoup à débattre.

Comme pour, lui donner confirmation, la voix d'Harry s'éleva, sans aucune retenue

-Oh Draco, mon amour… Prends-moi…

À ces mots, Minerva faillit tourner de l'œil, tandis que Rogue semblait sur le point de se précipiter dans son bureau pour confectionner une potion et s'empoisonner sur place. Seuls Dumbledore et Rusard semblaient heureux des évènements… Mais tous sentaient la nécessité de s'éloigner à pas de loup de l'endroit. Ce ne fut que lorsque le corps enseignant fut sûr de ne pas être surpris que Minerva relança les hostilités.

-Votre Malfoy n'est qu'un pervers… Il a sauté sur mon élève et profite de lui…

Séverus n'était pas de cet avis.

-Et Potter, vous le prenez pour un ange ? Toujours à vouloir se faire consoler. Ma cicatrice par là, mes parents par-ci… C'est lui qui a allumé ce pauvre Malfoy… Cela ne m'étonne pas. Quand on voit la directrice des Gryffondors…

Minerva regarda avec dégoût son « jeune et tient ? Ferait-t'il de la musculation ? » collègue, vêtu de noir.

-Evidemment vous prenez la défense de ce futur mangemort… Mais qu'attendre d'autre ?

Pendant que les deux directeurs de maison réglaient leur compte dans le couloir, le directeur offrait des bonbons au citron à Rusard… Ce cher concierge.

-Franchement, Rusard, vous avez accompli un véritable miracle. Grâce à vous, les deux « princes » des maisons rivales s'entendent… Les frictions s'estompent…

Les hurlements de Minerva et de Séverus fendaient l'air, parvenant à leurs oreilles.

-Vieille chouette vicieuse…

-Voyeur aux cheveux gras…

Rusard suça son bonbon avec lenteur, appréciant la saveur du citron qui s'épanouissait sous sa langue.

-Mes méthodes sont très efficaces. Même pour les cas désespérés… Puisque messieurs Potter et Malfoy sont maintenant réconciliés et ont mis de côtés leurs enfantillages…

Les yeux de Dumbledore brillèrent avec espièglerie… Il restait un challenge…

-Mais, mon cher « professeur» , il vous reste beaucoup de travail sur la planche… Pour compléter la réunion des tours, il reste un obstacle de taille…

Les deux hommes contemplèrent les deux êtres en train de se déchirer sous leurs yeux… Rusard évaluait déjà le terrain… Oui, il y allait avoir du boulot, pas de doute…