ATTENTION ! Ce chapitre contient une scène de harcèlement sexuel (vraiment pas très méchante, mais c'est là quand même). Je ne souhaite pas changer le rating de toute l'histoire juste pour ce seul chapitre, donc vous êtes prévenus ! Si ce genre de chose vous retourne l'estomac, tournez votre chemin, sinon, bonne lecture !

Note 1 : Merci à toutes pour les reviews, elles me font écrire plus vite !

Note 2 : Bon encore un peu de patience, ça devient bon. A mon avis encore un ou deux chapitres !

Chapitre 8 – Seuls

Contre toute attente, Rodney avait dormi comme un bébé.

Aucun cauchemar n'était venu perturber son sommeil. En fait, il avait dormi d'une traite, ce qui ne lui ressemblait guère. Il dormait généralement par « petite touches » : deux ou trois heures par ci par là. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait eu une nuit de sommeil de huit heures d'affilées ! Il se demanda un instant s'il avait été drogué – encore une fois ! – mais ne voyait pas trop bien comment cela aurait été possible.

Après le départ d'Ottilia et de Damasus, il avait été laissé seul. Si quelqu'un était venu pour lui administrer un sédatif, ce devait être pendant qu'il dormait déjà. Pour s'assurer qu'il ne soit pas un problème. La pensé le fit frémir.

Il s'était réveillé comme il s'était endormi : seul. C'était il y plusieurs heures, enfin, ce qui lui semblait être plusieurs heures. Il n'avait aucun moyen de déterminer combien de temps s'était écoulé. Et maintenant il avait vraiment, vraiment besoin d'aller aux toilettes !

Le problème c'était que petit 1/ il n'avait pas la moindre idée d'où les toilettes pouvaient se trouver et petit 2/ il aurait fallu qu'il se défasse des perfusions et franchement l'idée ne l'enchantait pas beaucoup. Rien que le fait de regarder le cathéter le rendait vaguement nauséeux. Il détestait les piqûres et tout ce qui rapportait.

Du coup, il attendait assis sur le lit. Celui-ci était plus haut que ceux qui se trouvaient dans l'infirmerie d'Atlantis et ses pieds ne touchaient pas par terre. Il se mit à balancer ses jambes d'avant en arrière, tant pour s'occuper que pour contrôler sa vessie !

o0o

Dans la salle de contrôle attenante, Damasus observait Rodney avec beaucoup d'attention.

Il sourit lorsqu'il le vit balancer ses jambes. Son attitude lui donnait un air plus jeune, plus vulnérable.

Damasus savait qu'il ne serait pas facile de briser la résistance du scientifique. Sa première tentative s'était soldée par un échec. Pire, elle aurait pu être fatale à l'atlante ! Il lui faudrait trouver quelque chose de plus subtile que les privations physiques pour arriver à ses fins. Elles étaient trop aléatoires.

Il avait en tête la méthode parfaite.

L'amadrien zooma sur le visage de McKay. Celui-ci arborait une moue boudeuse et ses yeux bleus laissaient clairement paraître son impatience. Damasus promena ses doigts sur l'image, dessinant les contours du visage.

Oui. Bientôt, il posséderait tous les secrets contenus dans cette tête.

Et peut-être même un peu plus.

o0o

Rodney commençait vraiment à trouver le temps long. Sa vessie lui envoyait des messages alarmants. Il faillit pousser un soupir de soulagement lorsqu'il entendit quelqu'un s'activer dans la pièce attenante à celle où il se trouvait. Il ne balançait plus ses jambes, il les serrait étroitement. Après quelques minutes d'attente, ses espoirs s'envolèrent et il finit par se résoudre – sous la menace de l'explosion imminente de sa vessie – à ôter lui-même le cathéter et à partir à la recherche des toilettes. Il était en train de retirer, le plus délicatement possible, l'aiguille quand Ottilia entra dans la pièce. Il stoppa net ses efforts et tendit son bras en signe d'impuissance.

« Je … Je suis désolé, mais ... heu … Il faut que je … que j'aille ... Pourriez-vous … heu.» Il sentait que ses joues le brûlaient. Il devait être rouge comme une écrevisse ! Bravo ! Une fois de plus, il se conduisait comme une héroïne de roman rose. Il se détestait pour être aussi faible.

« Oh, Docteur McKay ! Mais pourquoi n'avez-vous pas appelé ? »

Ah oui, c'est vrai. La petite manette ! Rodney l'avait oubliée.

Ottilia le débarrassa avec efficacité du cathéter, désinfecta la petite plaie laissée par l'aiguille et posa ce qui semblait être l'équivalent amadrien d'un sparadrap. Elle débrancha les perfusions et en profita pour prendre sa tension. Elle semblait satisfaite de ce qu'elle lisait.

« Voilà. Venez, je vais vous montrer notre salle de bain. »

Elle lui fit traverser une pièce qui abritait manifestement un laboratoire de recherche. Des écrans ressemblant à ceux d'Atlantis se trouvaient sur les murs et des dizaines d'ordinateurs étaient installés dans toute la pièce. Quatre personnes se trouvaient là, vêtues d'un uniforme semblable à celui qu'Ottilia et Damasus portaient : une longue blouse gris-bleu, des bottes noires montantes, un pantalon noir. Rodney quant à lui portait toujours la chemise et le pantalon en toile blanche. Et il était pieds nus.

Il n'aimait pas se balader pieds nus. Il aimait le confort et la chaleur d'une bonne paire de chaussettes en laine. Etre pieds nus accentuait son sentiment de vulnérabilité. Déjà qu'il se sentait presque nu. Et puis, il n'avait même pas de sous-vêtement, ce qui était vraiment antihygiénique.

Il suivit Ottilia sans broncher - sa vessie ne lui permettait pas de se concentrer sur une remarque bien sentie concernant sa tenue vestimentaire !

Ils arrivèrent à une petite salle de douches. Visiblement une salle commune qui devait être utilisée par les scientifiques qui travaillaient là. Il y avait ce qui semblait être des casiers le long du mur et plusieurs boxes avec une douche. Il entra derrière Ottilia. Celle-ci sortit une large serviette de l'un des casiers ainsi que des vêtements de rechange. Même couleur, même forme. Et toujours pas de sous vêtements. Rodney fit une petite grimace. En revanche, il avait droit à des sandales cette fois. Génial !

« Vous trouverez de quoi vous raser et vous laver dans le premier boxe. Je viendrais vous rechercher d'ici une quarantaine de minutes. » Rodney hoche la tête en signe d'assentiment. Ottilia sortit de la pièce le laissant seul. Il se dirigea immédiatement vers les toilettes. Il était plus que temps !

Lorsqu'il en ressorti, il entra dans le box que lui avait désigné Ottilia. Il y trouva une trousse de toilette et l'ouvrit fiévreusement. Elle avait mentionné un rasoir, non ? Il pourrait peut-être le cacher sur lui et s'en servir pour ... pour. Pourquoi ? Tuer un de ses geôliers ? Il n'était même pas gardé ! Il n'y avait eu personne auprès de lui cette nuit, personne lorsqu'il s'était réveillé, personne avec Ottilia.

Il eu soudain un peu honte : n'aurait-il pas du en profiter pour tenter de s'échapper au lieu de rester planté là et de suivre Ottilia comme un toutou bien dressé. Okay, il avait eu une envie pressante, mais quand même. Il s'agenouilla dans le box. Il se sentait pathétique. N'importe qui aurait tenté quelque chose, n'importe quoi. Seulement franchement, quelle chance avait-il, hein ? Si ces gens ne le surveillaient pas c'était certainement parce qu'il était impossible de s'échapper de cet endroit. Il ne savait d'ailleurs même pas ou cet « endroit » se trouvait exactement. C'aurait été de la folie. Et Rodney McKay n'était pas fou.

Non, il était juste lâche.

Bon sang ! Il fallait qu'il arrête de raisonner avec lui-même. Cela ne menait de toute manière à rien. Il fouilla la trousse et trouva un rasoir. Electrique. Il posa les accessoires sur le banc qui se trouvait devant le box et se déshabilla. Il prit le savon et ce qui semblait être du shampoing et se glissa sous la douche. La sensation était extraordinaire ! Il en profita pour s'examiner. Ces gens avaient eu un peu trop d'opportunités, pour … pour. Il réprima un petit frisson. Les gestes de Damasus lui revinrent immédiatement en mémoire. Il s'inspecta sous toutes les coutures mais il était indemne. A l'exception de la superbe marque de piqûre à la base de son cou. Elle devait bien faire une bonne dizaine de centimètres de diamètre ! Il effleura doucement la peau violacée. Ouch ! Okay, c'était encore douloureux.

Il se rhabilla avec les vêtements de rechange que l'amadrienne lui avait sorti. Il avait l'impression de ressembler à Moby Dick (22). Le blanc n'était pas tout à fait sa couleur. Il s'assit sur un des bancs qui se trouvaient dans la pièce, devant les douches et pris sa tête entre ses mains.

Il soupira. Qu'allait-il faire ? Il lui fallait un plan. Seulement voilà, s'il s'était agi de démonter et de remonter le DHD (8) cela n'aurait posé aucun problème, ou encore de trouver un moyen de faire fonctionner un appareil ancien : les doigts dans le nez ! Mais là, il s'agissait d'autre chose. De stratégie militaire. Et cela supposait une bonne connaissance de l'être humain. Savoir apprécier ses forces, détecter ses faiblesses. Et ça, le Docteur Rodney McKay en était tout à fait incapable. Il détestait reconnaître qu'il n'avait pas réponse à tout mais l'approche « stratégique et humaine » c'était plutôt le rôle du Major, non ? Ou encore de Teyla. Oui, l'athosienne était toujours celle qui les présentait comme des « explorateurs pacifiques ». Elles aimaient les autres, allait au devant d'eux sans difficulté.

Rodney lui, n'aimait pas les gens. Enfin, pas d'une manière générale. Leur médiocrité le navrait et l'exaspérait ! Sur Atlantis c'était un peu différent. Beaucoup de scientifiques, peu d'idiots. A part peut-être Kanavaugh. Ce type était non seulement d'une intelligence très moyenne – contrairement à ce qu'il claironnait ! – mais était en plus antipathique. Il l'avait surpris en train d'agresser verbalement une des jeunes techniciennes et était intervenu juste à temps pour lui éviter de recevoir une gifle. Il n'avait rien dit à Elisabeth mais avait fait comprendre à Kavanaugh qu'il avait intérêt à se tenir à carreau s'il voulait continuer à faire partie de son équipe.

Des bruits de pas le ramenèrent à la réalité. Il leva la tête vers la porte. Le sas s'ouvrit et il fut surprit de voir entrer trois hommes. Il se leva et recula instinctivement, ce qui lui valu de se prendre les pieds dans le banc. Il se rattrapa de justesse, mais son mouvement de panique n'avait pas échappé aux trois hommes. Il reconnu celui qui était entré le premier. Nostradamus ou quelque chose comme ça. C'était celui qui lui avait administré le sédatif dans la grotte. Et qui y avait pris un certain plaisir d'ailleurs si sa mémoire était exacte.

Il fixait les trois hommes avec ce qu'il espérait être un regard froid et sûr – on pouvait toujours rêver, non ?

« Docteur McKay. C'est un plaisir de vous revoir dans nos murs. Votre aide m'a-t-on dit nous sera précieuse. » Nostradamus – ou quelque soit son nom – arborait un sourire digne d'un wraith. Ce peuple devait avoir de sacrés bons dentistes. Rodney avait rarement vu autant de superbes dents blanches !

« Croyez moi le plaisir n'est pas partagé et puis, par pitié, mon « aide » ! Vous n'avez pas trouvé de clichés encore plus ringards, hum ? Non mais vous croyez vraiment que je vais vous aider ? Houhou, dois-je vous rappeler les faits ? Apparemment oui, donc allons y : drogué, kidnappé et maltraité. Pas franchement une lune de miel. Dites moi que je rêve, je suis encore tombé chez des natifs sans cervelle. Alors je vais répéter, doucement pour que tout monde comprenne JE-NE-VOUS-AIDERAIS-PAS !» Il détacha chaque syllabe, sur un ton presque chantonnant, comme on le ferait avec quelqu'un d'un peu simple.

Etrangement, sa réplique sembla avoir quelque effet sur No-chose. Il avait visiblement réussi à le décontenancer. Son sourire colgate disparu comme par enchantement, ce qui empli Rodney d'une certaine fierté. Il allait enfoncer le clou et faire comprendre à ce Schwarzenegger de pacotille qu'il n'était peut être pas une pauvre victime sans défense, quand il fut coupé dans son élan par une autre personne.

« Oh, mais bien sûr que si Rodney ! Vous allez nous aider, vous verrez. »

Rodney se tourna vers le nouvel arrivant. Damasus arborait lui aussi un large sourire.

Rodney poussa un soupir. Ses mains retombèrent le long de son corps et il se laissa lourdement tomber sur le banc.

o0o

La traversée de la forêt fut silencieuse.

Sheppard avait pris le devant de la petite troupe d'atlantes, encadrée par les soldats du Commandeur Ivo. Ses mâchoires serrées en disaient long sur son état d'esprit.

Derrière lui se trouvait Beckett et son équipe.

Ils avaient installé le Lieutenant Ford dans une des civières des Amadriens. Elles étaient – selon les dires de Beckett – plus profondes et il serait donc plus facile de transporter Ford. Cela n'allait pas être une partie de plaisir. Beckett ne voulait pas donner trop de morphine au jeune homme. Il lui avait fait une injection avant qu'il ne quitte le campement des archéologues mais il y avait gros à parier que le voyage serait difficile.

Beckett se trouvait près de la civière et tenait les perfusions. Il ne décolérait pas.

Comment pouvaient-ils partir sans savoir si l'un des leurs était encore en vie ou … Mort ? Comment le Major pouvait-il faire ça à Rodney ? A les voir tous les deux, il avait pensé qu'ils avaient commencé à développer une solide amitié. Rodney n'était pas du genre à faire ami/ami avec tout le monde, même au sein de sa propre équipe. Mais Carson avait bien vu comment ces deux là interagissaient. Derrière les échanges de remarques caustiques, il y avait un respect mutuel.

En fait, dès qu'il y avait quelque chose de particulièrement stupide à faire ou à tester, vous pouviez être sur que Rodney McKay et John Sheppard étaient impliqués. Lâchés ensemble ces deux là ressemblaient à deux collégiens en vadrouille. Incontrôlables et immatures. Tiens, comme la fois où le Major, à la demande de McKay, lui avait tiré dessus avant de la balancer d'une rambarde (23). Mais il y avait aussi des instants plus intenses. Quand le major avait été son hôte après avoir été « ressuscité » (24), Rodney avait passé une bonne partie de la nuit avec lui, prétextant je ne sais quelle douleur imaginaire. Et quand c'avait été Rodney qu'il avait du garder pour la nuit après sa rencontre avec cette entité mangeuse d'énergie (23), c'était le Major qui avait élu domicile dans son infirmerie pour la nuit.

C'était pour ça qu'il ne comprenait pas. Pourquoi le Major avait-il abandonné Rodney ? S'était-il trompé sur son compte ? Il pensait que Sheppard était un homme d'honneur. N'était-ce pas que ce que les militaires mettaient toujours en avant « l'honneur » ?

Sur la civière, Ford se mit à gémir. Beckett oublia aussitôt sa colère pour s'occuper du blessé.

o0o

John marchait. Pied gauche, pied droit, pied gauche, pied droit. Toute son énergie était concentrée sur cette simple tâche : mettre un pied devant l'autre, puis un autre et un autre.

Il ne fallait pas qu'il pense à …. Pied gauche, pied droit. Avancer. Arriver à la porte des Etoiles. Ramener Ford à la base.

« Commandeur ! »

John se retourna. Beckett était assis près de la civière. « Nous devons stopper quelques minutes. » Carson s'adressa directement au Commandeur Ivo. Celui-ci approcha la civière et examina le jeune atlante. Ford grimaçait et des grosses gouttes de sueur perlaient sur son front.

« Que se passe t-il ? » John s'assit près de Carson. « Il se passe que nous avons besoin de nous arrêter quelques minutes, le temps d'ajuster les harnais de la civière. Ils se sont desserrés lors de notre petite promenade, résultat, le Lieutenant ressent toutes les bosses du parcours. » John hocha la tête. Pendant que Sandra et Célia s'attelaient à reharnacher le Lieutenant, Carson lui administra une nouvelle dose de morphine. Le docteur n'avait pas une fois regardé Sheppard dans les yeux. Et ce dernier avait très bien remarqué qu'il s'était adressé au Commandeur Ivo, pas à lui.

Ils reprirent leur marche vers la porte des étoiles. Le cœur de John encore plus lourd qu'auparavant.

o0o

Rodney fut emmené – pas très gentiment d'ailleurs – par Nohamus et ses deux hommes, dans une petite salle. Un autre laboratoire de recherche. Nohamus – Damasus avait très courtoisement refait les présentations – le fit asseoir devant un appareil en partie démantelé.

Rodney était furieux et terrifié à la fois. Furieux d'être traité comme une sorte de « paquet » que l'on transporte d'une pièce à une autre ; terrifié à l'idée de ce qui allait se passer maintenant.

Damasus les avait précédés et se trouvait devant ce qui semblait être une paroi en verre.

« Ha, Rodney. Vous êtes installé confortablement ? »

« Si on peut dire» lui répondit Rodney en grinçant des dents.

« Bien, bien, j'ai quelque chose pour vous ici. »

Damasus tenait une petite télécommande dans les mains. Il manipula quelques boutons en dirigeant l'appareil vers la paroi. Celle-ci s'anima immédiatement, comme un écran de télévision géant.

Rodney demanda un moment comment cet écran pouvait fonctionner, avant de se trouver scotché par les images qui défilaient devant lui.

o0o

Ils arrivèrent enfin devant la porte des Etoiles.

« Major, votre équipe médicale va passer en premier, puis vos hommes, enfin Mlle Emmagan et vous-même. Nous vous remettrons vos armes et votre équipement lorsque les vôtres seront passés. » Le ton du Commandeur prit John par surprise. On pouvait y entendre de la … peine. Oui, c'était ça. Il hocha la tête et se dirigea vers le DHD, lorsqu'il eu composé le code d'Atlantis et envoyé son code d'identification, il se recula pour laisser Beckett et son équipe passer. La voix d'Elisabeth le fit sursauter.

/Major ! Tout va bien ! Vous avez réussi à récupérer le Lieutenant Ford et le docteur McKay /

John restait les yeux fixés sur la masse liquide du wormhole (25). Il savait que lorsqu'ils auraient passé la porte il devrait faire fasse à lui-même. Et cela le terrifiait. Il aurait voulu continuer à marcher et ne jamais s'arrêter.

/Major ? Que se passe t-il /

La voix d'Elisabeth était inquiète et inquisitive en même temps. Il était temps de faire face à la réalité.

« Nous arrivons avec un blessé. Sheppard, out. »

Il savait que cette réplique sèche ne serait pas du genre à rassurer le docteur Weir. Il se tourna vers les autres et leur fit signe d'avancer. La civière passa en premier avec Beckett. Les autres suivirent un par un. Chaque passage le rapprochait de la terrible évidence : il abandonnait McKay.

Vivant ou mort, il laissait derrière lui un de ses coéquipiers.

Il ne s'était jamais senti aussi seul de sa vie.

o0o

Rodney s'était levé de sa chaise mais Nohamus l'avait fait se rasseoir immédiatement.

Sur l'écran, il pouvait voir le personnel d'Atlantis passer la porte, un par un. Ils s'en allaient. Sans lui. Ils le laissaient ici. Seul. Il déglutit péniblement. Il avait l'impression que sa respiration restait bloquée dans sa gorge.

Bientôt la Major fut le dernier devant la porte. Rodney n'y tint plus, c'était complètement irrationnel, mais il cria son nom : « Major ! » Pendant un moment, il cru avoir été entendu. Sheppard se tourna vers l'orée de la forêt comme s'il avait entendu quelque chose, puis il se tourna, passa devant le Commandeur Ivo et ses troupes et entra dans le wormhole.

Rodney pouvait à peine respirer, au bord d'une crise d'angoisse.

« Non. Non. Nonnonnonnonnonnonnonnon ! » Ce n'était pas possible. Ils allaient revenir avec des renforts. Dans quelques minutes, la porte allait se rouvrir et ils viendraient l'arme au poing pour le récupérer.

Quelque chose lui effleura le cou. Des doigts caressèrent ses cheveux. Il était incapable de bouger, les yeux toujours fixés sur l'écran qui ne montrait plus qu'une clairière vide.

« Shhhh. Ce n'est rien, Rodney. » La main continuait son chemin sous sa chemise, caressant son dos, massant les muscles raidis par la peur. La voix continuait à susurrer des mots qui se voulaient rassurants mais il n'en comprenait pas le sens. Il ne comprenait rien de ce qui se passait.

Il avait toujours fermement cru qu'ils ne le laisseraient pas, qu'ils feraient tout pour le retrouver. Que le Major ferait tout pour le récupérer. Il s'était raccroché à cet espoir.

Mais il s'était trompé et maintenant il était seul.

TBC

(22) La Baleine Blanche de l'extraordinaire roman de Herman Mellville.

(23) Voir épisode Hide and seek/Invulnérable.

(24) Voir episode Thirty-eight minutes/38 minutes.

(25) Littéralement "trou de vers", y faut dire que ça y ressemble un peu non ?